Centre interdisciplinaire de recherches en traduction et en

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Centre interdisciplinaire de recherches en traduction et en
Centre interdisciplinaire de recherches en traduction et en interprétation (CIRTI)
Descriptif du projet
Dès 1986, une dizaine d'enseignants de ce qui s'appelait encore la section de Philologie
germanique ont lancé une dynamique de formation et de recherche en traduction au sein de
l'Université de Liège. L'enseignement a d'abord pris la forme d’un troisième cycle, appelé
« Maîtrise » puis « Diplôme d’études spécialisées en traduction » ; en 2004, après la réforme
dite de Bologne, l’ULg a créé une finalité spécialisée en traduction dans le cadre de ses
nouveaux Masters. La formation complète (Bacheliers et Masters) en traduction et en
interprétation est organisée depuis 2007. La filière compte aujourd’hui plus de 300 étudiants
répartis sur cinq années d’études et a d'ores et déjà sa place dans le paysage universitaire
européen.
La recherche se doit de suivre cet essor. La création du CIRTI reflète la volonté de soutenir la
recherche en traduction et en interprétation dans une perspective interdisciplinaire et de lui
donner sa pleine mesure sur la scène internationale. En effet, la formation à la traduction et
à l’interprétation dans un contexte universitaire ne peut se concevoir sans une réflexion
critique qui vise non seulement à mieux préparer nos étudiants à la vie professionnelle, mais
aussi à interroger la traduction et l’interprétation en tant que pratiques discursives dans leurs
dimensions tant théoriques qu’historiques, esthétiques et idéologiques. Cette réflexion se
fonde sur des activités de recherche individuelles et collectives dont les objectifs ont une
portée à la fois épistémologique et méthodologique.
La traductologie s’inscrit à double titre au sein des études en linguistique et littérature et des
sciences humaines en général. Premièrement, la circulation des idées et des textes d’une aire
de culture à l’autre ne peut avoir lieu que par le biais de traductions. Deuxièmement, la
traductologie apporte aux études littéraires et aux sciences humaines une série de concepts
et de catégories analytiques qui permettent de penser le contexte actuel de mondialisation,
ainsi que les rapports géopolitiques actuels entre les langues et les cultures. Elle fournit
également des outils appropriés à l’étude des échanges – souvent inégaux – qui ont marqué
l’histoire des relations entre espaces culturels différents, notamment entre les métropoles et
leurs colonies. Certains de ces concepts et catégories servent d’ailleurs de médiation entre
pratiques sociales et pratiques textuelles ; telle est la fonction qu’ont eue dans le discours
traductologique les notions de visibilité/invisibilité du traducteur, d’agents importateurs,
ainsi que la dichotomie sourcier/cibliste, entre autres.
En retour, la recherche en traduction et en interprétation se nourrit de toute une série
d’autres disciplines des sciences humaines. C’est la raison pour laquelle le CIRTI se veut un
lieu de collaboration explicitement interdisciplinaire, réunissant non seulement des
traductologues, mais aussi des linguistes, des philologues, des philosophes etc. Notre centre
de recherche souhaite mettre cette interdisciplinarité davantage en évidence en soutenant
de nouveaux projets de recherches transversaux, par exemple avec les sciences politiques et
les sciences historiques, mais aussi dans le domaine du théâtre et des études postcoloniales.
La recherche en traduction n’est pas nouvelle à l’ULg. Des colloques internationaux ont été
organisés dès 1991 (« La traduction : perspectives ») et des ouvrages ont été publiés dès
1992 (Les gens du passage, 1992, Cross-Words. Issues and Debates in Literary and NonLiterary Translating, 1995, Sur le fil : traducteurs et éthique, éthiques du traducteur, 2010,
Traduire les droits, 2012). En 2010, l’organisation des Masters en traduction et en
interprétation pilotés par l’ULg a débouché sur l’engagement de nouveaux académiques et
scientifiques, ce qui a permis à la recherche de s’enrichir et de se diversifier. C'est ainsi que
les travaux menés par les membres du centre portent sur les figures du traducteur et la
question de leur visibilité, la traduction collaborative, les acteurs/facteurs et théoriciens du
transfert interculturel, les difficultés spécifiques à la traduction littéraire (traduction du
rythme ou de dialectes/idiolectes, questions de poétique), la traduction des culturèmes et de
l'implicite (notamment dans les textes politiques) et la réception des traductions. La création
de la nouvelle unité de recherche vise à donner un cadre institutionnel et une visibilité
accrue à l’ensemble de ces recherches, tant individuelles que collectives.
Les missions du CIRTI sont multiples :
- Le CIRTI permettra la mise en place d'activités de coopération scientifique
interdisciplinaire avec d’autres unités de recherche de la Faculté de Philosophie et
Lettres (notamment en littérature, en linguistique et en philosophie) et
éventuellement d’autres Facultés de notre université (sciences politiques par
exemple).
- Le CIRTI sera à l’origine de l’organisation (bisannuelle ou trisannuelle) de colloques
internationaux sur la traduction et l’interprétation au sein de notre Faculté. Le
dernier en date a eu lieu du 7 au 9 mai 2015 (thème ‘Traduction et politique’, voir le
site www.traduction2015.ulg.ac.be). Le prochain sera co-organisé avec le département
de philosophie, du 4 au 6 mai 2017 (‘Traduction et philosophie’). Par ailleurs, le
centre mettra sur pied des séminaires de traductologie avec des étudiants de Master
et des doctorants (le premier a été organisé le mercredi 9 décembre 2015). Il invite au
moins une fois par an un spécialiste extérieur à l’institution.
- Le CIRTI s’occupera également de l’édition d’une série de volumes publiés dans le
cadre de la future collection Truchements (à paraître aux Presses universitaires de
Liège). Les cinq premiers volumes sont en cours de réalisation (vol. 1 Impliciter,
expliciter. Le traducteur comme équilibriste interculturel ; vol. 2 Traduire les voix –
diversité littéraire ; vol. 3 Traduire les maux – diversité médicale ; vol. 4 Traduction et
politique), le suivant est en gestation (vol. 5 La traductologie. Retour aux sources).
- Le CIRTI disposera d’un site web visant à diffuser des informations sur les évènements
scientifiques organisés à Liège, en Belgique ou ailleurs autour de la
traduction/interprétation. Ce site permettra également de donner davantage de
visibilité aux activités du centre et aux travaux de recherche passés, en cours et à
venir de ses membres.
- Enfin, le CIRTI aura pour mission l’établissement et le renforcement de contacts avec
d’autres centres de recherche sur la traduction et l’interprétation, en Belgique et
ailleurs, tels que le Center for Translation Studies (CETRA), le Nida Seminar of
Translation Studies (NSTS), le Centre for Multidisciplinary & Intercultural Inquiry à
University College London (CMII), le Centre de traduction littéraire de l'Université de
Lausanne (CTL), le centre Traduction et communication transculturelle de l’Université
Sorbonne nouvelle Paris 3 (TRACT), Research Group in Translation and Transcultural
Contact (Glendon College, York University) ainsi qu’avec des associations savantes,
telles que l’Association internationale pour la traduction et les études interculturelles
(IATIS), la European Society for Translation Studies (EST), l’Asociación Latinoamericana
de Estudios de Traducción e Interpretación (ALAETI), l’Asociación Ibérica de Estudios
de Traducción e Interpretación (AIETI), l’Association canadienne de traductologie
(ACT), la Société d'études des pratiques et théories en traduction (SEPTET), etc.
A cette date, sont membres du CIRTI :
Membres ULg : Kim Andringa, Valérie Bada, Laura Beck, Jean-François Bolland, Christine
Demaecker, Maria Estalayo, Marie Herbillon, Karin Houscheid, Céline Letawe, Mathilde
Mergeai, Oumarou Mal Mazou, Delphine Munos, Franziska Münzberg, Christine Pagnoulle,
Emilie Piat, Laurent Rasier, Bernard Smette, François Dassise Tine, Vera Viehöver, Patricia
Willson.
Membres extérieurs : Mona Baker (Manchester University), Christian Balliu (ISIT), Anthony
Cordingley (Paris 8), Walter Costa (Universidad de Santa Catarina, Florianópolis, Brésil), Dirk
Delabastita (Namur), Lieven D’Hulst (KU Leuven), Alejandrina Falcón (IESLV, Buenos Aires,
Argentine), Carlos Fortea (Université de Salamanca), Céline Frigau Manning (Paris 8), Edwin
Gentzler (Université de Massachusetts à Amherst), Vera E. Gerling (Heinrich-HeineUniversität Düsseldorf), María Constanza Guzmán (Glendon College, York University,
Toronto), Lance Hewson (Université de Genève), Jean-René Ladmiral (CRATIL), Juan Gabriel
López Guix (Université Autonome de Barcelone, UAB), Siri Nergaard (Université de Bologne),
Christiane Nord (Université de Vienne), Andrea Pagni (Friedrich Alexander Universität,
Erlangen-Nürnberg), Gertrudis Payàs (Universidad Católica de Temuco, Chili), Anthony Pym
(université Rovira i Virgili à Tarragone), Christine Raguet (Paris 3), Angela Sanmann
(Université de Lausanne), Christina Schäffner (Université d'Aston), Holger Siever (Université
de Mainz à Germersheim), Juan Jesús Zaro (Université de Málaga), Danielle Zaslavsky (El
Colegio de México).