Housing First Experiment in France

Transcription

Housing First Experiment in France
Le programme français de
recherche
« un chez soi d’abord »
Alain Régnier
Délégué interministériel pour l’hébergement
et l’accès au logement des personnes sans-abri
ou mal logées
Novembre 2013
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Contexte
• Le sans abrisme est devenu une question clé pour les
politiques publiques
– 150 000 sans abris en France, 600 000 en Europe
– Un cout élevé en France : plus d’un milliard d’euros consacré à
l’hébergement
• Des liens avérés entre sans abrisme et altération de l’état de
santé
– Une espérance de vie réduite de 30 à 35 ans pour les personnes sans
abris
– En France et dans la plupart des pays développés, 30% des personnes
sans abris souffrent de troubles mentaux sévères (SAMENTA, 2010)
– Freins à l’accès et au suivi des soins et des droits, exclusion du
logement, discrimination et seuil d’accès trop élevé aux dispositifs
d’aide.
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Le contexte institutionnel
• 2007 la loi DALO : Droit au logement opposable
• 2008 Rapport sur l'hébergement d'urgence et l'accès au
logement des personnes sans abri ou mal logées, Député
Etienne Pinte
• 2010 Création de la DIHAL : Délégation à l’hébergement et
l’accès au logement
• 2010 Rapport national « la santé des sans chez soi »
• 2011 Création du programme « un chez-soi d’abord »
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« un chez soi d’abord »
• Cible les personnes sans abri présentant des problèmes de
santé mentale sévères
• Changement de paradigme dans l’accompagnement :
du 'treatment first’ à ‘housing first’
• S’inspire des programmes pionniers aux Etats-Unis : Dr
Sam Tsemberis 1990-1991 et depuis 2008 au Canada: le
programme national ‘At Home/Chez-soi’
•
Des résultats positifs :
– Une amélioration de la qualité de vie
– 70 à 80% des personnes sont encore dans le logement à 4
ans
– Un ratio cout/efficacité positif(diminution des incarcérations et
des hospitalisations)
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Le programme de recherche
« Un Chez-soi d’abord »
 « Apporter et évaluer de nouvelles réponses pour l’accès et le maintien
dans le logement, l’accès aux soins, aux droits et à la citoyenneté des
personnes sans-abri souffrant de troubles psychiques sévères et ayant
des besoins élevés »
 Une étude randomisée (avec groupe contrôle)
– 800 personnes (400 par site)
– Un groupe « un chez-soi d’abord » et un groupe témoin
– Mesure de l’efficacité « Un chez-soi d’abord » en comparaison avec
les offres sanitaires et sociales habituelles quantitative
– Une évaluation tous les 6 mois pendant 24 mois
– Une évaluation qualitative associée
– Première inclusion aout 2011 et résultats attendus fin 2015
• Population
– Personnes sans abris et présentant des troubles psychiatriques sévères
– Qui donne leur consentement éclairé pour participer au programme
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Sur chacun des 4 sites, le programme est mis en œuvre par des porteurs
associatifs et hospitaliers, en lien très étroit avec les préfectures, les
directions départementales de la cohésion sociale et les agences
régionales de santé. Les collectivités locales, les acteurs du logement et le
tissu associatif sont également associés.
•Une soixantaine de
professionnels
•14 structures
impliquées dans la
gouvernance
•Un consortium
d’équipe de recherche
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les principes directeurs
•
•
•
Un accès rapide et direct dans un logement diffus dans la cité
respectant le choix du participant
Pas d’obligation de traitement ou d’arrêt de consommation de produits
psycho actifs
Un accompagnement de type “suivi intensif “ et orienté rétablissement
– Un ratio patients/professionnels 1/10 et une astreinte H24
– Une approche basée sur les forces et compétences de la personnes
– Des visites à domicile au moins une fois par semaine
•
La personne est sous-locataire de son logement
– Garanti par l’Etat via le dispositif d’intermédiation locative
– Une association assure la captation et la gestion locative
•
le Préfet de région préside un comité de pilotage régional incluant les
représentants de l’Etat, l’ARS, les collectivités territoriales, partenaires
médico-sociaux
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Caractéristiques de la population à l’entrée
(extrait rapport APHM 2013)
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Les premiers constats juin 2013
(n = 172 – extrait rapport d’activité équipes de site)
•
•
•
90% de l’effectif attendu a été inclus sur 26 mois
586 personnes dont 295 sur le bras « un chez-soi » (76 Lille, 95 Marseille,
83 Toulouse, 41 Paris) fin octobre 2013
Suivi 13 mois en moyenne (172 personnes)
– 80% des personnes sont encore dans leur logement et 62% ont une
autonomie dans la gestion du quotidien du logement
– 22% ont été relogées
– 90% vivent avec des minima sociaux (AAH ou RSA)
– 34% ont une pathologie somatique chronique
– 70% ont été accompagnées vers des soins
– 13% ont été incarcérées
– 12% ont été accompagnés vers l’emploi ou la formation
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Conclusions (1)
•
•
•
Pas de critères prédictifs à la capacité d’habiter
Une dizaine d’incidents mineurs ou majeurs sur chaque site et
quelques situations particulièrement complexes
20% de personnes nécessitent d’autres alternatives
d’accompagnement et de logement
• Un décloisonnement général médico/social,
associatif/institutionnel
– Mais une nécessité pour l’implantation d’une collaboration positive des
acteurs sur le territoire
• Une grande réactivité des équipes et de nouvelles
pratiques professionnelles
– Mais une probable « atypicité » des profils de professionnels qui pose
la question de la reproductibilité
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Conclusions (2)
• Les conclusions du rapport « housing first Europe : les
modèles « HF » sont à proposer en première intention car ils
sont efficaces pour prêt de 80% des personnes
– Nécessité d’études sur le plus long terme
– Dans la plupart des pays : manque de disponibilité du
logement financièrement abordable et nécessité de
changement des pratiques professionnelles et des
représentations
• Un espoir pour un public jugé trop souvent « sans
solution »
– 2/3 des personnes vivant avec une pathologie mentale sévère
se rétablissent
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