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Richard Avedon ViVa présente Andromaque de Jean Racine mise en scène Anthony Magnier Avec : distribution en cours ... Scénographie : Anthony Magnier Costumes : Mélisande De Serres Musique : Mathias Castagné Lumières : Marc Augustin-Viguier Soutiens : Ville de Versailles Théâtre Alexandre Dumas (Saint Germain en Laye) Festival du Mois Molière Co-productions : la Ferme de Bel-Ebat (Guyancourt) Théâtre Le Forum (Fréjus) Théâtre de Cambrai. CREATION 13 JANVIER 2015 Contact Cécile Mathieu, administration [email protected] - 06.67.89.53.80 Sommaire Note d’intention Monter Racine aujourd’hui Jean Racine Synopsis et relecture Le metteur en scène Les collaborateurs artistiques Viva NoTE D’iNTENTioN T’épouser, toi qui a massacré ma famille, ou te laisser tuer mon fils. T’ordonner d’assassiner celui qui en aime une autre. Renier tous les miens si tu m’en aimes plus. Exécuter ton fils si tu ne m’aimes pas. Nous sommes des monstres. Nous sommes des monstres de pulsions, d’égoïsme, de pouvoir, prêts à tout pour assouvir nos envies, calmer nos frustrations. Nous sommes des monstres. Nous sommes des monstres d’amour, de tendresse, de joie, de tristesse et de peur. Nous sommes des monstres, nous, personnages de Racine, nous, êtres humains. Les mêmes démons nous agitent, les mêmes peurs nous assaillent. Racine nous parle de nous. il nous demande jusqu’où nous irions par passion. Terreur et pitié sont les sentiments que doit susciter la tragédie. Voilà la tâche à laquelle s’attelle Racine. il pousse la passion jusqu’à son paroxysme, amène ses personnages au bout de leur monstruosité, dépassant leur statut social et leur position politique. il les débarrasse de tout ce qui peut entraver le développement de leurs pulsions, se retrouvant face à des problématiques qui n’ont rarement d'autres résolutions que la mort ou la folie. Sous le doux couvert des règles de bienséance, il déchire les coeurs, il fait saigner les corps. il est d’autant plus violent sur le fond qu’il est respectueux sur la forme. on s’écharpe, on s’assassine, oui, mais sur douze pieds, dans un même lieu, en une seule journée ! De cette tension entre forme et fond, vient la force de l’écriture de Racine. Anthony Magnier - Novembre 2013 MoNTER RACiNE AuJouRD’hui Après avoir écrit La Thébaïde et Alexandre, Racine créé Andromaque avec lequel il impose un nouveau système dramaturgique, révolutionnaire pour l’époque. Si la pièce remporte dès sa première représentation le 17 novembre 1667, un immense succès auprès du public, ses détracteurs ne sont pas moins nombreux face à la révolution esthétique qu’elle impose. on reproche à Racine d’être tombé dans le travers de la tragédie galante en faisant de Pyrrhus un personnage beaucoup trop amoureux. De plus, le chantage qu’il mène sur la vie d’Astyanax est insupportable pour un «héro» car celui-ci l’associe plutôt à un rôle de tyran ou de scélérat. D’autre part, on accuse Racine d’être infidèle par rapport aux sources de la tragédie. De son côté, porté par le succès de la pièce, Racine justifie ses écarts en affirmant qu’il présente des héros conformes au goût du public contemporain. Ce qui nous intéresse ici, c’est bien évidemment l’humanité que Racine apporte à ces héros mythiques. Ces faiblesses que les détracteurs dénoncent permettent à son public une plus grande adhésion aux personnages. Chacun y peut voir l’image de ses propres passions même si celles-ci sont décuplées au point d’en devenir monstrueuses sur le plateau. Voilà précisément où se situe l’objet théâtral et ce que cette pièce a encore à nous raconter, aujourd’hui. Nous sommes tous des criminels en puissance, voilà ce que semble nous dire la pièce de Racine. A une époque où les morts se vivent en direct sur les écrans, où à chaque instant nous pouvons nous tenir informés des évènements sur tous les endroits du globe, voilà un huis-clos qui nous interroge sur la force de la guerre et du pouvoir, de l’orgueil et de la passion, de l’intérêt personnel et du bien public. Si la pièce met en scène un quatuor amoureux, elle engage dans sa folie meurtière des peuples tout entier : ainsi oreste est prêt à trahir son pays pour l’amour d’hermione, et Pyrrhus à re-déclencher la guerre pour Andromaque. Les hommes sont abandonnés des Dieux, dans un monde en cendres, sans plus rien pour les sauver de leur passion. Et dans ce temps suspendu, dans l’attente des évènements, le vent souffle sur les ruines d’un monde, le balaie jusqu’à le vider de sens. Cette histoire nous raconte aussi la prison de la mémoire et de notre descendance. où comment nous portons le poids de nos familles sans parfois en saisir toutes les conséquences. Andromaque condense à elle-seule tout ce traumatisme : elle évoque l’injonction d’hector à l’aimer à travers son fils, comme une commande d’amour. Et c’est la mort définitive de sa descendance qui la détermine à sauver Astyanax, non son amour maternel. La force de la pièce de Racine est ici : dans ce lieu hors du temps qu’elle nous propose, comme une convocation de nos consciences face aux conséquences de nos passions. JEAN RACiNE orphelin à l’âge de trois ans, Racine reçoit une solide éducation à l’Ecole de Port-Royal dirigée par les Jansénites, où il apprend notamment le grec et le latin, et découvre les grands poètes de l’Antiquité. Aidé à sa sortie de scolarité par ce puissant réseau relationnel, il compose très vite ses premiers poêmes et sucite l’intérêt des puissants et du jeune Louis XiV. Son succès est très rapide, d’abord avec La Thébaïde puis Alexandre le Grand qui lui ouvrent les portes de l’hôtel de Bourgogne. il enchaîne les triomphes : Andromaque, Britannicus, Iphigénie ... jusqu’à Phèdre en 1677. il se tourne alors vers une nouvelle activité et devient historiographe pour le Roi. il le restera jusqu’à sa mort le 21 avril 1699 à l’âge de cinquante-neuf ans. Durant cette période, Racine ne composera plus que deux pièces : Esther en 1689 et Athalie en 1691. Jean Racine est considéré aujourd’hui encore comme le maître de la tragédie classique française. Son oeuvre respecte rigoureusement la règle des trois unités telle que la définit Boileau dans son Art Poétique : unité de lieu, de temps et d’action. il exprime très clairement son intention dans la préface de Britannicus : « une action simple chargée de peu de matière, telle que doit être une action qui se passe en un seul jour et qui, s’avançant par degrés vers sa fin, n’est soutenue que par les intérêts, les sentiments et les passions des personnages ». il s'agit pour lui en effet d'« attacher durant cinq actes leurs spectateurs par une action simple, soutenue de la violence des passions, de la beauté des sentiments et de l’élégance de l’expression. » Si Racine pousse ce respect des règles à son plus strict minimum, son oeuvre puise la force dans le vers. Le vers racinien reste en effet le plus exigeant de la littérature théâtrale que l’on connaisse aujourd’hui. Sa musicalité et son rythme le rapproche de la poésie. Pour l’acteur, interpréter le vers se pose comme un apprentissage à part entière : sentir et s'approprier l'unité poétique de l'alexandrin, percevoir la valeur sensuelle et sensorielle de chaque syllabe dans l'équilibre du vers, jouer avec la poétique du nombre et la découverte du rythme, trouver les multiples pulsations corporelles possibles pour dire et incarner un texte en vers. SyNoPSiS ET RELECTuRE La pièce prend ses racines sur les ruines de la Guerre de Troie. Le vieux Priam, roi de Troie a parmi ses nombreux fils hector, futur époux d’Andromaque et guerrier le plus valeureux de Troie. La guerre éclate entre les Grecs et les Troyens à la suite de l’enlèvement d’hélène, femme de Ménélas, par Pâris. Le siège de Troie dure dix ans, pendant lesquels hector tue Patrocle, le plus fidèle compagnon d’Achille engagé dans la guerre par les Grecs. Fou de tristesse, celui-ci se venge et tue hector avec une grande barbarie : il attache son cadavre à son char pour l’exposer à Priam et hécube, ses parents, à Andromaque et aux habitants de Troie (l’épisode est évoquée dans toute sa violence par Andromaque à l’Acte iii «Dois-je oublier hector privé de funérailles / Et trainé sans honneur autour de nos murailles ?»). C’est finalement par la ruse d’ulysse avec la création du fameux cheval de Troie que les Grecs parviennent à faire tomber la Cité. La ville est incendiée et les habitants massacrés. Les captives sont tirées au sort entre les vainqueurs. Andromaque devient captive de Pyrrhus, fils d’Achille et fiancé d’hermione. Selon la légende, Astyanax, fils d’Andromaque et d’hector est tué à la guerre. Ce qui nous intéresse chez Racine, ce sont les distances qu’il prend avec l’idéal chevaleresque. ici, les héros sont revenus des valeurs guerrières. ils sont désenchantés, profondément marqués par la barbarie des combats. Pyrrhus «souffre de tous les maux qu’il a fait devant Troie», Andromaque parle d’ «une nuit éternelle». Les ruines encore brûlantes de la guerre les consument dans leur vanité. Chacun est prisonnier de cette histoire, «livrés en aveugle au destin qui les entraîne» (Acte i scène 1 vers 98) Exceptée Andromaque dont Astyanax incarne la permanence avec sa lignée, les trois autres héros sont coupés de leurs aïeux, dépossédés de leur passé et condamnés à régler leur compte à travers une guerre des sentiments amoureux, d’autant plus violente qu’elle est irrationnelle et déraisonnée. C’est dans la mutation du conflit, d’abord politique et rapidement passionnelle, que l’oeuvre de Racine devient passionnante. Car ici les héros sortent du modèle classique que le public connaît. Georges Forestier nous rappelle (introduction qu’il consacre aux oeuvres complètes de Racine en Pléade) les trois critères auquel doit répondre le héros tragique : il doit être «convenable», «généreux» et de «caractère constant». or on constate de fait qu’aucun des personnages de la tragédie de Racine ne rentre dans ces critères. Les sentiments des héros sont exacerbés, violents, imprévisibles. ils les amènent à changer d’avis à plusieurs reprises : oreste hésite jusqu’à la fin à tuer Pyrrhus comme hermione qui finit par regretter ce meutre dont elle est l’instigatrice. Par ailleurs, ils poussent les personnages à commettre l’irréparable, à endosser le rôle de meutrier que ce soit en acte ou bien en parole : Andromaque envisage la mort de son fils, la sienne, hermione et oreste celle de Pyrrhus ... LE METTEuR EN SCèNE En 2002, Anthony Magnier regroupe autour de lui une famille de comédiens et crée la troupe Viva la Commedia dont il devient directeur artistique, metteur en scène et comédien. Sa première création est une adaptation de La Princesse Folle de Flaminio Scala, issue du recueil de scénarios Teatro delle Favole Rappresentative (1611). Le spectacle basé sur l'improvisation mêle danses, chants, combats et acrobaties. il renouera avec cette pure tradition de la Commedia dell’Arte en 2005 avec l'écriture et la création de Bellissimo. Dès 2004, Anthony Magnier utilise ses connaissances et son expérience de la Commedia dell'Arte pour aborder des grands textes du répertoire théâtral. il crée L’Illusion Comique de Pierre Corneille qui trouve un point d’union entre la fantaisie, le comique, la liberté de la Commedia dell’Arte et la puissance, la précision et la profondeur du texte du poète. En 2006, il met en scène Le Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare. En parallèle, il monte un "seul en scène", retrouvant ses premières influences théâtrales : Philippe Caubère et Dario Fo : L’Histoire du Tigre de ce dernier, retournant à la base même du théâtre populaire : la jonglerie. Le spectacle, toujours en tournée en 2012, se joue avec succès dans toute la France aussi bien qu’à l’étranger (Égypte, Belgique, Tunisie ...) . Avec la création de Tartuffe de Molière en 2008, Anthony Magnier abandonne le masque et l’improvisation pour créer un spectacle au plus près du texte de Molière, mettant en scène le processus théâtral par la suppression des coulisses. En 2009, il écrit et met en scène Hamlet or not Hamlet, une farce masquée qui raconte comment cinq acteurs de seconde zone se voient obligés de jouer la célèbre pièce de Shakespeare. En 2010, la création de Cyrano de Bergerac continue cette exploration du texte classique en ouvrant de nouvelles portes esthétiques. C’est le premier spectacle véritablement tragique que monte Anthony Magnier. il rencontre un vrai succès au Festival d'Avignon confirmé en 2011 par la création de Dom Juan, dans laquelle Anthony Magnier tient le rôle titre. il décide ensuite d’explorer des univers plus contemporains, transposant la pièce de carlo Goldoni Les Jumeaux Vénitiens dans l’univers des années folles en 2013, et montant Un fil à la patte de Georges Feydeau en 2014. Le choix d’Andromaque marque un véritable tournant dans sa recherche artistique. LES CoLLABoRATEuRS ARTiSTiquES mélisande De Serres - Costumes Passionnée depuis l'enfance par la mode et le théâtre, Mélisande de Serres choisit de faire ses études à l'Ecole de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne. Elle y approfondit pendant trois ans ses connaissances du modélisme, du stylisme et de l'histoire du costume, et diplomée en 2002, fait partie des élèves sélectionnés pour présenter leur collection au Carrousel du Louvre. Son stage de fin d'études à l'opéra Garnier l'entraîne alors vers le spectacle vivant. S'en suit une série de collaborations dans le domaine du théâtre et de la fiction, notamment avec Clémentine Célarié Prenez garde à l’amour ou Julien Sbire Le Repas des Fauves (3 Molières). marc augustin-Viguier - Création Lumière Après avoir travaillé pour de nombreuses salles parisiennes en tant que Régisseur lumière (Salle Pleyel, Théâtre des Amandiers, Grande halle de la Villette ...), Marc Augustin-Viguier se tourne vers la création et collabore avec notamment Alfredo Arias, Dominique Dupuy ou encore la Cie Farenheit 451. il est également photographe professionnel. mathias Castagné - création sonore Musicien érudit depuis son plus jeune âge, Mathias Castagné multiplie les expériences dans des genres musicaux très variés. il est à l’origine de la création du groupe «La Crevette d’Acier» entre musique et théâtre qui rencontre un beau succès national. Travaillant sur divers projets, il navigue entre Londres, Paris et Berlin. Sa collaboration avec Anthony Magnier débute en 1992 sur la création des «Fourberies de Scapin». il signe la bande sonore des «Jumeaux Vénitiens» en 2012. Ses créations sonores se glissent dans le ryhtme du spectacle pour en faire un partenaire à part entière et apporter au spectateur un autre niveau de lecture. ViVA - CoMPAGNiE DE ThÉâTRE Créée en 2002 et dirigée par Anthony Magnier, Viva la Commedia est une vraie troupe, une famille d’artistes accompagnée par une équipe technique et administrative qui œuvrent ensemble autour du spectacle vivant dans un même élan de créativité. Son âme artistique est issue du théâtre de tréteaux utilisant son énergie spécifique comme un tremplin vers d’autres horizons et proposant au spectateurs une relecture originale et singulière des grands textes de repértoire. Accueillie depuis 2010 en résidence par la Ville de Versailles, Viva la Commedia met en place des ateliers de formation et de sensibilisation renforçant son implantation yvelinoise. Présente au Festival d’Avignon et au Festival du Mois Molière de Versailles depuis 2000, invitée d’honneur en 2005, la compagnie joue chaque année près de 150 représentations et rencontre près de 100.000 spectateurs. Viva reçoit le soutien de la Ville de Versailles et du Festival du Mois Molière. La compagnie reçoit régulièrement le soutien de l’ADAMi, de la SPEDiDAM et du Conseil Général des yvelines. CoNTACT Compagnie Viva 61 rue des Prés aux Bois 78000 Versailles 09.81.60.01.54 [email protected] Cécile mathieu - administration et production 06.67.89.53.80 - [email protected] Charlotte allégret - diffusion et organisation des tournées 06.66.75.01.83 - [email protected] agathe Cordray - assistante administration 09.81.60.01.54 - [email protected] www.vivalacommedia.com