Résumés des communications
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Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique (2011) 97S, S248—S358 86E RÉUNION ANNUELLE DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE CHIRURGIE ORTHOPÉDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE Résumés des communications Séance du 7 novembre après-midi Hanche 8 Quelle imagerie intra-articulaire préopératoire dans le conflit fémoroacétabulaire ? Comparaison de l’efficacité de l’arthroscanner et arthroIRM aux données arthroscopiques Xavier Flecher ∗ , Thomas Le Correler , Jean-Marc Buord , Boris Maurel , Souad Acid , Pierre Champsaur , Jean-Noel Argenson 270, boulevard Sainte-Marguerite, 13009 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La confirmation du diagnostic de conflit fémoroacétabulaire (CFA) repose sur l’arthroIRM avec des reconstructions dans l’axe du col (coupes radiaires). Cet examen permet d’analyser les facteurs anatomiques ainsi que les lésions induites. Néanmoins, l’efficacité de l’arthroscanner dans cette pathologie ainsi que la validité des ces examens restent mal connues. Les buts de ce travail était de comparer (1) l’arthroscanner à l’arthroIRM et (2) ces deux examens aux données peropératoires dans une série de patients atteints de CFA. Méthodes.— Une série continue prospective de 40 patients a été inclus dans cette étude. Les critères d’inclusion étaient une douleur de l’aine avec un test de conflit positif. Les critères d’exclusion était un pincement articulaire classé selon Tönnis > 2, une ostéonécrose, une dysplasie et des antécédents chirurgicaux. Tous les patients ont bénéficié d’un même protocole associant arthroscanner et arthroIRM (T1 coronal, T1 fatsat axial et sagittal, 3D pondérée T2) avec injection dans le même temps de produit de contraste iodé et gadolinium intra-articulaire et reconstructions radiaires. Ces examens permettaient de mesurer les facteurs anatomiques associés au diagnostic (angle alpha, profondeur acétabulaire) et les lésions induites (labrum, cartilage). Une analyse intraobservateur et interobservateur (2 radiologues : 1 sénior et 1 junior ; 2 orthopédistes : 1 sénior et 1 junior) a été conduite. Ces données ont ensuite été comparées aux données arthroscopiques. 1877-0517/$ – see front matter Résultats.— L’angle alpha était en moyenne de 62◦ (51◦ —83◦ ) en arthroscanner et de 61◦ (53◦ —83◦ ) en arthroIRM (p > 0,05). Concernant les lésions labrales, 32 ont été diagnostiquées en arthroscanner et 34 en arthroIRM avec 34 lésions en arthroscopies (p > 0,05) ; 14 lésions cartilagineuses ont été diagnostiquées en arthroscanner et 11 en arthroIRM (p < 0,05) avec 17 en arthroscopies (3 clapets cartilagineux non diagnostiqués). Discussion.— L’arthroscanner était comparable à l’arthroIRM pour l’analyse des facteurs anatomiques. En revanche, concernant les lésions induites, en comparant aux données intraopératoires, les lésions labrales étaient analysées de manière équivalente avec les deux examens alors que l’analyse du cartilage semblait meilleure sur l’arthroscanner. L’œdème osseux était seulement visible en IRM. Les clapets cartilagineux échappent en partie à l’imagerie. Conclusion.— Cette étude préliminaire tend à montrer que l’arthroscanner pourrait être suffisant pour le diagnostic positif du CFA ainsi que pour la recherche de lésions labrales et chondrales. Il semble plus efficace pour diagnostiquer les lésions labrales et la présence d’un œdème osseux visible en IRM, reste peu utile. Ces éléments nous semblent importants à la fois pour planifier l’intervention comme sur un plan pronostique. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.023 9 Étude expérimentale d’une incidence radiographique originale pour le diagnostic et l’évaluation du conflit antérieur fémoroacétabulaire par effet came Étienne Cavaignac ∗ , Philippe Chiron , Aloïs Espié , Nicolas Reina , Bernard Lepage , Jean-Michel Laffosse , François Molinier Service d’orthopedie, CHU Rangueil, 1, avenue J.-Poulhès, 31059 Toulouse France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Depuis le symposium AAOS 2008 sur les douleurs de hanche, le bilan paraclinique de première intention de recherche d’un conflit antérieur fémoroacéabulaire (CAFA) doit comporter un profil spécifique de hanche : crosstable, frogleg ou incidence de Dunn (à 90◦ et 45◦ de flexion). Dans le service, nous utilisons Résumés des communications une incidence radiographique décrite par Chiron. Elle se réalise en décubitus dorsal, hanche en flexion et en abduction à 45◦ , rotation externe maximum. Le faisceau de rayon X est antéropostérieur centré sur la tête du fémur. Objectif.— L’objectif de notre étude est d’évaluer cette incidence en la comparant aux autres incidences. Notre critère principal d’évaluation est l’angle alpha de Notzli. Le critère secondaire est le rapport d’offset antérieur cervico céphalique. Matériel et méthode.— Étude expérimentale : Nous avons créer des conflits artificiels radioopaques positionnés sur des col fémoraux normaux. Les fémurs ont été disposés par rapport à un bassin fixe, grâce à des repères orthogonaux, dans les positions des différentes incidences radiographiques. Les radiographies numérisées ont été analysés par deux observateurs. Le nombre de sujets nécessaires pour répondre à l’objectif principal a été calculé pour observer une différence minimale de 5◦ entre l’angle de Notzli mesuré sur l’incidence de Dunn et notre incidence (test de Student apparié). La validité (coefficient de corrélation de spearman avec Dunn) et la reproductibilité (coefficient intraclass) ont été analysées sur STATA SE v11.0. Résultats.— Les valeurs moyennes d’angle alpha de Notzli les plus importantes sont obtenues à toutes les mesures avec l’incidence de Chiron (87,4◦ ; 86,2◦ ; 84,5◦ ). Les plus faibles sont mesurées avec le crosstable. Nous avons mesuré une différence moyenne de 8,95◦ avec Dunn (p = 0,00007), 3,44◦ avec Dunn 45◦ (p = 0,004) et 13,47◦ avec crosstable (p = 0,002). La reproductibilité intra et inter observateur était excellente (0,93 et 0,87). Le coefficient de corrélation de Spearmam avec Dunn était de 0,7. Les résultats concernant le rapport d’offset n’était statistiquement significatif. Discussion.— Cette étude expérimentale dont la seule variable est l’incidence radiographique permet de valider l’incidence décrite par Chiron pour le diagnostic du CAFA par effet came. Elle permet dès le stade de la première consultation de déterminer si le patient à un CAFA dû à un effet came ; bien entendu la mise en évidence radiographique d’une anomalie du col du fémur doit être mise en corrélation avec la clinique. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.024 10 Résultats du traitement arthroscopique pur des conflits fémoroacétabulaires : 38 cas au recul minimum de 18 mois Olivier May ∗ , Jérôme Essig 45, rue de Gironis, 31300 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les conflits fémoroacétabulaires sont une cause reconnue de douleurs de hanche et d’arthrose précoce. Le traitement de ces lésions permet de soulager les patients et a pour but non démontré de retarder l’évolution arthrosique. Le traitement arthroscopique permet comme souvent de réduire la morbidité de la chirurgie et de diminuer les complications. Cette étude a pour but de valider cette technique et confirmer les résultats de cette chirurgie. Matériel et méthode.— Étude prospective mono-opérateur. Critères d’inclusion : douleur mécanique de hanche avant 50 ans associée à une anomalie morphologique de conflit fémoroacétabulaire de type came (angle Alpha > 50,5 sur arthroTDM), pince (rétroversion du 1/3 supérieur de l’acétabulum sur bassin face) ou mixte. Stade de Tönnis 0 ou 1. Pas d’antécédent chirurgical sur cette hanche. Traitement arthroscopique pur. Révision clinique à 1 an de recul. Technique chirurgicale : arthroscopie centrale et périphérique sur table orthopédique en décubitus dorsal, 2 voies d’abord amplificateur de brillance. Ostéochondroplastie du col en cas de conflit mixte ou came pur ; traitement des lésions labrales et chondrales ; acétabuloplastie en cas de conflit pince ou mixte ou si clapet chondral associé. S249 Tous les patients ont été hospitalisés entre 24 et 72 heures, l’appui était complet dans tous les cas, la flexion était limitée à 90◦ pendant 3 semaines. Résultats.— Entre mai 2008 et février 2010, 41 patients ont été traités pour conflit fémoroacétabulaire sous arthroscopie. Trois cas ont été exclus : 1 pour antécédent chirurgical sur cette hanche, 2 stades radiologiques Tönnis 2. Il s’agit donc d’une série continue de 38 hanches chez 36 patients, d’âge moyen 35 ans, prédominance masculine (25/36). Il y avait 11 effet came pur, 9 pinces dont 4 fonctionnelles et 18 mixtes. Pas de perdus de vue. Il y a eu 7 cas de réinsertion labrale, 5 cas de microfractures. Le score de Womac est passé de 58 en préopératoire à 80 au recul de 18 mois. Il y avait 83 % (30/36) de patients satisfaits ou très satisfaits. Complications.— On déplore une conversion à ciel ouvert (Hueter) par échec de matériel arthroscopique. Une rupture de matériel (guide nitinol) nécessitant une reprise pour ablation de matériel. Une reprise par resurfaçage au dernier recul. Discussion.—L’arthroscopie permet une diminution de la morbidité du geste opératoire. Les résultats sont comparables aux autres séries de la littérature avec de bons résultats sur la douleur et la fonction. La traction par contre appui de grand diamètre n’a pas eue de complication. Des études à beaucoup plus long terme seraient nécessaires pour évaluer l’évolution arthrosique ou non. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.025 11 Névralgies du nerf pudendal postarthroscopie de hanche : à propos de 150 cas de 1995 à 2010 Régis Paihlé ∗ , Philippe Chiron , Jean-Michel Laffosse , Nicolas Reina , Étienne Cavaignac Service d’orthopédie, CHU Rangueil, 1, avenue J.-Poulhès, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les neuropathies du nerf pudendal sont une complication classique en chirurgie orthopédique, après traction sur table orthopédique. Le mécanisme physiopathologique s’apparente à une compression nerveuse, d’intensité variable. Le diagnostic doit être évoqué devant l’apparition de symptomes périneaux stereotypés (troubles sensitifs et/ou sexuels) au décours d’une chirurgie orthopédique nécessitant une traction sur table orthopédique. L’évolution de cette symptomatologie est habituellement favorable dans les 6 mois qui suivent l’intervention, mais des séquelles définitives sont possibles. Matériel.— Entre 1995 et 2010, 150 patients (79 femmes, 71 hommes), d’âge moyen 48 ans (17—75), ont bénéficié d’une arthroscopie de hanche dans le service. Les motifs de la procédure étaient dans 22 cas la nécessité de retirer des corps étrangers articulaires post-traumatiques, dans 22 cas de traiter une osteochondromatose, dans 35 cas de réaliser une résection de lésion labrale. Dans 54 cas, l’arthroscopie était réalisée à visée diagnostique, devant une hanche douloureuse, avec dans 40 % des cas une lésion labrale retrouvée, dans 50 % une arthropathie avancée et dans 10 % aucune étiologie n’était retrouvée formellement. Le critère principal étudié était la survenue d’une névralgie pudendale selon les critères de Nantes. Les principaux critères secondaires étaient les antécédents du patient, les complications associées, la durée de la procédure, le type d’anesthésie, le délai d’apparition, le délai diagnostique, le mode évolutif. Résultats.— Au recul moyen de 93 mois, nous avons noté 3 névralgies pudendales (2 femmes, 1 homme) (incidence 2 %) de type sensitives pures latéralisées au coté opéré. Le motif était dans 2 cas une résection de lésion labrale et une osteochondromatose dans 1 cas. Les procédures duraient de 60 à 120 min, toutes réalisées sous anesthésie générale avec curarisation. Le délai diagnostique était de 3 semaines, aucun examen complémentaire n’avait été réalisé et la guérison survenait spontanément entre 3 semaines et 6 mois. Les S250 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique complications de type enthésopathie du gluteus médius et insuffisance du quadriceps étaient présentes dans les 3 cas. Discussion/conclusion.— La prévention d’une atteinte pudendale passerait selon Brumback et al. par : des tractions et des durées opératoires les plus limitées possibles, le choix d’un contre appui pelvien d’un diamètre suffisant (8 à 10 cm), et l’obtention d’une bonne relaxation par l’anesthésie (curarisation). La connaisance des névralgies pudendale doit permettre de développer la prévention, l’information, et le dépistage de cette complication en orthopédie et traumatologie. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.026 12 Apport des céramiques biphasiques phosphocalciques cellularisées dans le traitement des ostéonécroses de la tête fémorale Elhadi Sariali ∗ , Francoise Norol , Hugues-Pascal Mousselard , Frédéric Khiami , Yves Catonné Hôpital Pitié-Salpêtrière, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’injection percutanée de moelle osseuse concentrée semble améliorer les résultats des traitements chirurgicaux conservateurs des ostéonécroses de hanche. Cependant, un taux d’échec élevé persiste. Cela peut être dû à 2 facteurs : l’injection de cellules dans une zone nécrotique sans apport nutritif d’où mort cellulaire, d’autre part un effondrement de la zone nécrotique par défaut de support mécanique. Nous avons donc développé une technique consistant à réaliser une nécrosectomie percutanée associée à une injection de moelle concentrée avec renforcement mécanique par une céramique biphasique. Matériels et méthodes.— Huit patients âgés de 48 ± 9 ans ont été opérés pour ONTF stade II (2) et III (6). Un forage (9 mm) était réalisé sous contrôle scopique en gardant 2 mm d’os sous-chondral. La zone de forage était visualisée avec un arthroscope, puis avivée sous contrôle visuel. 120 cc de moelle osseuse était ponctionnées et concentrées pendant 15 min (3200 tr/min). Le produit était ensuite injecté, puis une céramique phosphocalcique cylindrique (9 mm) était implantée en press-fit jusqu’en zone sous-chondrale. L’appui soulagé était autorisé dés j1. Les patients ont été évalués cliniquement (Harris Hip Score) et avec une TDM, en préopératoire et à 1 an postopératoire. Une analyse de marche a été faite à 1 an. Résultats.— La technique a été faisable pour tous les patients. Aucune complication n’est survenue. Tous les patients ont été améliorés avec un score significativement plus élevé à 1 an (94,2 ±8,4 versus 33 ± 12, p < 0,0001). Six patients avaient un score > 95 %, pouvaient courir et s’accroupir. La douleur EVA a significativement diminuée (1,2 ± 0,3 versus 7,3 ± 1, p < 0,0001). La marche était normale sauf pour 2 patients qui gardaient une légère boiterie indolore. Le scanner à 1 an montrait une reconstruction osseuse partant de la céramique. Les 2 moins bons résultats présentaient un enfoncement localisé de 2 mm ; la nécrose était très antérieure avec un axe de céramique ne permettant pas un soutien mécanique optimal. Ces 2 patients gardaient un arc douloureux vers 40◦ de flexion. Un des 2 patients a été repris pour arthroplastie totale. Discussion conclusion.— La faisabilité et la tolérance de la technique ont été montrées. Elle permet de combiner les bénéfices de la thérapie cellulaire à un effet mécanique de soutènement type « endoprothèse intra-osseuse ». Les résultats à 1 an sont très prometteurs. Les limites semblent être la taille et la localisation trop antérieure de la nécrose. Le TDM devrait permettre d’optimiser le positionnement de la céramique. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.027 13 Tige fémorale sans ciment : avec ou sans collerrette ? Laurent Jacquot ∗ , Jean-Charles Rollier , Alain Machenaud , Jean-Pierre Vidalain Le Pericles, montée B, allée de la mandallaz, 74370 Metz-Tessy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Nous rapportons les résultats de 2 cohortes extraites d’une série continue prospective de 2712 tiges implantées sur une période supérieure à 20 ans. Matériel et méthode.— Deux milles sept cents douze prothèses totales de hanches ont été implantées entre 1986 et 2007 sur un site par deux opérateurs (même techniquemême voie d’abord). L’âge moyen des patients à l’intervention était de 66 ans (18—94). Le score de Harris moyen avant l’intervention était de 40,9 (2—93). L’étiologie principale était l’arthrose (71 %). La tige implantée a été une tige totalement revêtue d’hydroxy apatite (Corail® ), implantée jusqu’en 1997 en majorité sans collerette (choix des opérateurs). À partir de 1997, la plupart des tiges implantées l’ont été avec collerette, par préférence technique des opérateurs. Les patients ont été évalués cliniquement (Harris) et radiographiquement. La sélection de patients opérés entre 1994 et 2001 (4 années avant 1997, 4 années après 1997) a permis d’obtenir une cohorte de 1148 patients, 720 tiges sans collerette (KS), 428 tiges avec collerette (KA). Les patients opérés après 2002 n’ont pas été inclus car la partie extramédullaire de la tige a été modifiée en 2002. Trois cent cinquante-neuf patients revus à plus de 5 ans ont permis de comparer 2 cohortes de 171 KA (recul moyen 6,99 ans), et 158 KS (recul moyen 8,93 ans). Résultats.— Pour les 1037 patients (99,1 %) revus à plus de 6 mois, la tige a été suspendue 39 fois (9 %) dans le groupe sans collerette1 fois (0,13 %) dans le groupe collerette (p < 0,001). Les scores de Harris au 6e mois après l’intervention ont été comparables pour les 2 groupes (88,25/87,34). Il n’y a eu aucun enfoncement secondaire après 3 semaines, ni liseré visible. Les complications chirurgicales (luxations, sepsis) ont été non spécfiques. Pour les 367 patients revus à plus de 5 ans, aucune différence clinique significative n’a été mis en évidence entre les 2 groupes. Dix-neuf cas de remodelage du calcar (11 %) ont été notés dans le groupe avec collerette, contre 109 (71 %) dans le groupe sans collerette (p < 0,001). Le taux de survie selon Kaplan-Meier est de 100 % (100—100) à 9,57 ans de recul (groupe collerette) pour 98,34 % (93,2—99,6) à 12,3 ans de recul (groupe sans collerette) (1 descellement de cupule, 1 fracture). Conclusion.— Cette tige à revêtement HA total confirme la qualité de ses résultats à long terme. La collerette présente des avantages de technique opératoire, sans aucun effet délétère radiographique. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.028 14 Influence de la collerette sur la stabilité primaire d’une tige fémorale sans ciment dans la prothèse totale de hanche : étude comparative bilatérale sur cadavre Guillaume Demey ∗ , Sébastien Lustig , Elvire Servien , Franck Trouillet , Fary Camdon , Philippe Neyret , Tarik-Aït-si Selmi Centre Albert-Trillat, hôpital de la Croix-Rousse, 103, grande rue de la Croix-Rousse, 69004 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Résumés des communications Introduction.— La stabilité primaire d’un implant sans ciment est essentielle pour obtenir une néo-ostéogénèse et une stabilité secondaire durable. Le but de cette étude était de comparer la stabilité primaire d’une même tige fémorale sans ciment à revêtement hydroxyapatite avec ou sans collerette dans la prothèse totale de hanche. Matériel et méthodes.— L’étude était in vitro, comparative et bilatérale. Vingt cadavres frais étaient utilisés. Les tiges fémorales étaient implantées selon une technique standardisée de voie postérieure (20 hanches avec tige avec collerette et 20 controlatérales avec tige sans collerette). La coupe fémorale était réalisée à 10 mm au-dessus du petit trochanter. Une fraise à calcar permettait d’obtenir une coupe fémorale précise. Les fémurs proximaux étaient ensuite réséqués et fixés sur une presse mécanique reliée au logiciel de mesure. Les forces verticales (test 1 en compression) et horizontales (test 2 en rotation interne) ont été mesurées en Newton (N) lors de l’enfoncement ou de la rotation de la tige et lors de la survenue d’une fracture fémorale. L’analyse statistique était réalisée avec Test T pour échantillons appariés. Une valeur de p inférieure à 0,05 était considérée comme significative. Résultats.— Pour le test 1 vertical, l’enfoncement de la tige survenait pour une force moyenne de 3129 ± 494 N pour la tige sans collerette et 6283 ± 3584 N pour la tige avec collerette (p = 0,02). La fracture fémorale survenait pour une force moyenne de 6254 ± 1712 N pour la tige sans collerette et 11 917 ± 2848 N pour la tige avec collerette (p = <0,001). Pour le test 2 horizontal, la rotation de la tige survenait pour une force moyenne de 540 ± 170 N pour la tige sans collerette et 678 ± 206 N pour la tige avec collerette (p = 0,01). La fracture fémorale survenait pour une force moyenne de 890 ± 226 N pour la tige sans collerette et 1184 ± 453 N pour la tige avec collerette (p = 0,005). Discussion.— À notre connaissance, il n’existe pas d’autre étude ayant comparé la stabilité primaire d’une tige sans ciment avec ou sans collerette. La tige avec collerette avait une stabilité primaire plus importante que la tige sans collerette. Les forces verticales et horizontales nécessaires à l’enfoncement ou à la rotation de la tige ainsi qu’à la fracture fémorale étaient significativement plus importantes pour la tige avec collerette. Ces données sont à compléter par une étude comparative in vivo. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.029 15 Résultats à plus de 5 ans d’un implant fémoral non cimenté préservant le capital osseux. À propos d’une étude prospective monocentrique de 237 cas Julien Mayer ∗ , Didier Guignand , Jean-Manuel Poircuitte , Jeremie Chevrollier , François Daubresse , Laurent Galois , Didier Mainard Service de chirurgie orthopédique, traumatique et arthroscopique, avenue de Lattre-de-Tassigny, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le respect de la biologie osseuse est l’un des avantages des tiges fémorales non cimentées. Un nouvel implant fémoral (Excia) préservant d’avantage l’environnement osseux et ne nécessitant pas un appui cortical systématique est proposé à l’évaluation à 5 ans, recul minimal pour de premiers résultats. Le but de cette étude est d’apprécier le taux de survie et le résultat radioclinique de cet implant à plus de 5 ans. Matériel-méthodes.— Il s’agit d’une série prospective, monocentrique, mono-opérateur, continue, qui comporte 237 prothèses pour 221 patients : 124 femmes, 97 hommes, âge moyen 62 ans (23—89). L’implant comporte 2 flanges latérales qui augmentent la surface osseuse et la résistance à l’enfoncement. Elles évitent de passer la râpe jusqu’à la corticale. Un petit aileron latéral stabilise la S251 rotation. La partie proximale est revêtue de plasma de titane couvert de brushite plus bioréactive que l’hydroxyapatite. Le choix des cotyles et couples de frottement a différé au cours de la série. L’évolution clinique est évaluée selon le score de Merle D’Aubigné (PMA) et de Harris, l’évolution radiologique selon le score ARA et de Engh-Massin. Les patients ont été revus annuellement. Le taux de survie de l’implant fémoral est apprécié selon la courbe de KaplanMeier. Résultat.— Sur 237 implants, 152 ont été revus à plus de 5 ans. Seize patients sont décédés (18 implants). Vingt patients ont été perdus de vue (21 implants). Quarante-cinq patients (46 implants) n’ont pas voulu revenir mais tous les implants sont en place. Le taux de suivi clinique est de 64 %. Le score PMA passe de 12,49 (4—16) en préopératoire à 17,65 (13—18). Le score de Harris passe de 46 en préopératoire à 96,93 (48—100). Le taux de survie selon Kaplan-Meier est de 98,72 %. Trois tiges ont été retirées : 2 pour fracture péri-prothétique, une pour douleurs de cuisse. 3,9 % de patients présentent des douleurs de cuisses modérées à 1 an qui ont toutes disparu à 3 ans. On retrouve 2 enfoncements de plus de 5 mm (un sur fracture). Tous les implants sauf 1 sont ostéointégrés avec un score ARA moyen de 5,7 et de Engh-Massin de 25,25. Conclusion.— Ces résultats montrent un excellent taux de survie au recul considéré. La forme spécifique de l’implant qui augmente le contact osseux sans appui cortical systématique et son revêtement par brushite peuvent expliquer l’excellente ostéointégration sans complication spécifique. Les résultats devront être confirmés par un recul à plus long terme. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.030 16 Tige fémorale droite en alliage de titane grenaillé à 5 ans de recul minimum en arthroplastie totale primaire de hanche. À propos d’une série prospective de 332 implantations consécutives du système AlloclassicTM SL-CSF Christian Delaunay Clinique de l’Yvette, 67-71, route de Corbeil, 91160 Longjumeau, France Introduction.— Dans l’optique de préserver le capital osseux fémoral en arthroplastie totale de hanche et suite aux difficultés du resurfaçage, sont apparues récemment des tiges courtes. Le but de ce travail était de présenter les résultats d’une tige droite conventionnelle en alliage de titane grenaillé. Matériel et méthodes.— De juin 1988 à fin décembre 2000, 332 PTH Alloclassic (tige SL et cupule filetée CSF) ont été consécutivement réalisées chez 289 patients. Il s’agissait de 157 hommes et 132 femmes âgés en moyenne de 63,3 ans (24—85 ans), opérés de coxarthrose primitive dans 215 cas (65 %). Résultats.— Soixante-quatorze hanches (23 %) n’ont pu être suivis au-delà de 5 ans, dont 17 du fait du décès du patient. Trois cent dix-sept tiges Alloclassic (soit 95,5 % de l’effectif initial) ont été analysées à un recul moyen de 9 ans (1—21 ans). Trois fractures du grand trochanter (0,8 %) et 2 fractures diaphysaires sont survenues en peropératoire, dont 1 conduira à un échec. Dix hanches ont présenté une luxation avant le 3e mois (3,1 %). Le score moyen selon la cotation de Postel-Merle d’Aubigné-Charnley (PMA) passait de 10,7 en préopératoire à 17 au dernier recul. Le résultat était excellent ou bon pour 307 hanches (97 %). Deux cent cinquante et un hanches (79,2 %) ne présentaient aucune douleur. Les signes d’une ostéointégration stable étaient notés dans plus de 3 cas sur 4. Une usure du polyéthylène supérieure au seuil de 0,1 mm par an a été constatée dans 6 hanches (2 %, aucune Metasul) et 1 ostéolyse fémorale dans 4 cas (1,2 %). La proba- S252 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique bilité de survie à 15 ans pour l’événement « révision fémorale quelle que soit la cause » était de 97,4 % (IC à 95 %, 87,7—99,5 %) et « révision fémorale pour échec d’ancrage » de 98,3 % (IC, 88,9—99,8 %) Discussion.— Sur 28 réinterventions, 6 ont nécessité l’ablation de la tige : la charge révisionnelle fémorale était de 1,8 % sur une période de 22 ans, soit 0,08 % par année d’observation. La principale cause de réintervention a été la luxation récidivante dans 14 cas (50 % des réinterventions) alors qu’un déscellement aseptique fémoral n’a été observé qu’un seule fois. La présence d’une encapsulation fibreuse proximale dans 10 % des cas et l’usure du PE conventionnel en frottement malgré une épaisseur minimale de 6,5 mm et l’usage de billes en céramique d’alumine résument à ce jour les ultimes faiblesses du système. Conclusion.— Cette étude indique la fiabilité de l’ancrage secondaire obtenu par ostéointégration de la surface micro-grenaillée d’un implant droit non-anatomique en alliage de titane. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.031 17 Résultats à 10 ans de recul d’une série de prothèses totales de hanche avec la tige anatomique sans ciment SPS Alexandre Mouttet ∗ , Philippe Mordasini , Elhadi Sariali Cabinet d’orthopédie, 19, espace méditerranée, avenue du Général-Leclerc, 66000 Perpignan, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— En arthroplastie totale de hanche, la stabilité primaire d’une tige sans ciment est obtenue, soit par remplissage diaphysaire, soit par un contact intime entre la tige et le fémur proximal. Une tige anatomique sans ciment (SPS) a été conçue sur la base de l’analyse des données tomodensitométriques de 300 fémurs, pour s’adapter à la plupart des fémurs standards. La survie à long terme de l’implant a été étudiée, ainsi que sa stabilité et le remodelage osseux autour de la tige. Matériel et méthodes.— 176 PTH de première intention ont été implantées chez 171 patients, âgés en moyenne de 73,2 ans (± 9,4). Dans tous les cas, la tige anatomique SPS sans ciment, recouverte de titane poreux et d’hydroxyapatite dans sa partie proximale, et un cotyle press-fit sans ciment avec une tête zircone et un insert polyéthylène (UHMWPE), ont été utilisés. Les étiologies les plus fréquentes étaient l’arthrose primaire et la nécrose aseptique. Au dernier recul, 11 patients (11 hanches) (6 %) étaient perdus de vue et 34 patients (34 hanches) étaient décédés sans avoir subi de révision. Cent vingt et un patients (126 hanches) étaient revus en moyenne à 10 ans ± 4,8 (8,4—11) et évalués cliniquement avec le score de Harris. L’ostéointégration des implants a été évaluée avec le score de Engh, qui inclut un score de fixation et un score de stabilité. Le taux de survie était calculé selon la méthode Kaplan-Meier. Résultats.— Au dernier recul, on comptait 5 reprises : 4 révisions acétabulaires, pour instabilité tardive due à l’usure du polyéthylène, et 1 révision fémorale pour fracture traumatique. En considérant uniquement le descellement aseptique comme critère d’échec de l’implant, le taux de survie était de 100 % (95,4—99,9) à 10 ans de recul. Toutes les tiges étaient considérées comme stables dont une notée comme non intégrée mais stable. Conclusion.— La tige SPS, dont la fixation n’est pas diaphysaire mais métaphysaire, montre un excellent taux de survie à 10 ans. Le design anatomique de cet implant, avec son concept d’hélitorsion, sa courbure sagittale et son large évasement médiolatéral, semble procurer une excellente stabilité proximale et un bon remodelage osseux, laissant penser que la tige SPS est un implant « conservateur ». doi:10.1016/j.rcot.2011.08.032 18 Arthroplasties totales du membre inférieur et hypertension artérielle pulmonaire : doit-on utiliser des implants cimentés ou sans ciment Thierry Bégué ∗ , Nasser Mebtouche , Philippe Cottin , Guillaume Saintyves , Stéphane Levante , Xavier Jais , Marc Humbert , Gérald Simonneau , Frédéric Mercier Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, hôpital Antoine-Béclère, 157, rue de la Porte-de-Trivaux, 92140 Clamart, France ∗ Auteur correspondant. L’hypertension artérielle pulmonaire créée un obstacle à la circulation sanguine et expose à une mortalité majorée en cas d’intervention chirurgicale. La réalisation d’une arthroplastie totale qu’il s’agisse d’une prothèse de hanche ou d’une prothèse de genou entraîne des embols réguliers à différentes phases de la préparation des structures osseuses, bien identifiées par échographie transœsophagienne. Parmi les facteurs responsables, le cimentage des pièces a été accusé de favoriser les accidents de défaillance pulmonaire per- et postopératoires. L’objectif du travail a été de déterminer si les complications étaient différentes entre les arthroplasties cimentées et non cimentées. Les auteurs ont étudié, de façon rétrospective, les observations de toutes les arthroplasties de hanche et de genou réalisées chez des patients atteints d’hypertension artérielle pulmonaire diagnostiquée, primitive ou secondaire, quelle que soit l’importance de l’atteinte pulmonaire, sur une période de 16 ans, à partir du registre national du centre de référence de l’hypertension artérielle pulmonaire. Seize dossiers ont ainsi été identifiés. Il s’agissait de 10 prothèses de hanche et de 6 prothèses de genou. Les arthroplasties ont été distinguées en cimentées et non cimentées. Sur les 10 prothèses de hanche, 4 étaient cimentées, 6 sans ciment. Les 6 prothèses de genou ont été cimentées. Aucune prothèse hybride n’a été recensée dans cette série. Les complications immédiates, peropératoires et postopératoires, ont été particulièrement étudiées, avec, notamment l’étude des fonctions cardiorespiratoires liées à l’intervention. Nous avons eu à déplorer 4 décès peropératoires ou postopératoires précoces par défaillance cardiorespiratoire. Dans 3 cas, les décès sont survenus après pose d’un implant sans ciment. À distance, le score PMA des implants de hanche cimentés était de 15 en moyenne, et de 12 pour les implants sans ciment. Le score IKS des prothèses de genou était de 65 %. À l’issue de la revue, aucune différence significative n’a été trouvée en termes de taux de décès ou de complications pulmonaires. Il n’y a pas lieu de retenir la notion d’une obligation de choix d’implant sans ciment dans les hypertensions artérielles pulmonaires primitives ou secondaires. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.033 19 Évaluation et traitement chirurgical des ruptures du moyen et du petit fessier : à propos d’une série de 67 patients Konstantin Makridis ∗ , Michel Lequesne , Hervé Bard , Patrick Djian Cabinet Goethe, 23, avenue Niel, 75017 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les ruptures du moyen et du petit fessier sont rares et sont peu connues. Nous rapportons ici une étude prospective continue de 67 patients au recul moyen de 4,6 ans (1—8 ans). Matériel et méthodes.— Soixante-treize patients ont été opérés entre 2003 et 2010. Six patients ont été perdus de vue au dernier recul. Il y avait 62 femmes et 5 hommes d’âge moyen 67,5 ans Résumés des communications (25—87). Trois patients avaient une atteinte bilatérale. Les cinq conditions suivantes sont requises pour l’indication opératoire : — signes fonctionnels et probants de tendinobursite trochantérienne présents à chaque poussée ; — récidives et chronicité malgré un bon traitement conservateur ; — imagerie (échographie en IRM) confirmant au moins la bursite et si possible la rupture ; — infiltration écho- ou radioguidée de corticoïde efficace (test thérapeutique ciblé préopératoire) ; — trophicité musculaire (IRM) encore assez bonne ou récupérable. L’examen clinique relevait un test de dérotation externe contrarié présent dans 97,1 % et faible dans 99 % des cas. L’abduction contrariée était douloureuse dans 88,57 % des cas. Le test en adduction et rotation interne était positif dans 80 % des cas. Une évaluation fonctionnelle a été faite par l’indice de Lequesne, le score de Harris et l’échelle d’évaluation de la douleur. Résultats.— La moyenne de douleur était de 8,71 en préopératoire et 1,68 au dernier recul. L’indexe de Lequesne était de 12,26 en préopératoire et 4,06 au dernier recul. Le score de Harris était de 50,54 en préopératoire et 87,96 en postopératoire. La mobilité moyenne était de 192,4 en préopératoire et 244,4 au dernier recul. 82,86 % des patients décrivaient des douleurs lors de la montée des marches et 11,43 % au dernier recul. Discussion et conclusion.— La majorité des ruptures complètes ou partielles au cours des tendinopathies trochantériennes intéresse soit la lame latérale, soit la partie antérieure du moyen fessier, soit le petit fessier et, dans bon nombre de cas, ces deux derniers tendons associés. Une bursite conjointe jouxte souvent la rupture et semble majoritairement algogène. Le traitement chirurgical dans des conditions précises préopératoires apporte un résultat satisfaisant au recul moyen de 4,6 ans. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.034 Séance du 7 novembre après-midi Genou 21 Analyse in vitro de la cinématique patellaire : validation d’un protocole optoélectronique Rémi Philippot ∗ , Rodolphe Testa , Olivier Carnesecchi , Frédéric Farizon Service de chirurgie orthopédique, hôpital Nord, bâtiment B, 42270 Saint-Priest-en-Jarez, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’étude de la course patellaire est une donnée indispensable dans l’évaluation des désordres fémoro-patellaires. De nombreux systèmes in vitro et in vivo ont déjà été décrits mais ils possèdent tous certaines limites entraînant des approximations dans l’analyse de la course patellaire tant au niveau de la précision des mesures qu’au niveau de l’exhaustivité de celles-ci. Les auteurs ont ainsi développé un système optoélectronique expérimental permettant l’analyse cinématique in vitro de la course patellaire. L’objectif principal de ce travail était ainsi de valider ce système d’analyse cinématique mais aussi de montrer son intérêt dans l’étude des principaux facteurs de l’instabilité patellaire. Matériel et méthode.— Neuf pièces anatomiques ont été étudiées. Une charge de 10 Newtons était exercée sur le tendon quadricipital. Les trois segments osseux étaient respectivement équipés de marqueurs afin de pouvoir évaluer les mouvements relatifs des trois solides les uns par rapport aux autres et dans les six degrés de liberté. S253 L’acquisition était réalisée à 200 Hertz grâce au système Motion analysis® . Chaque acquisition comprenait cinq cycles complets de flexion et extension de l’articulation. L’analyse portait sur les six degrés de liberté de la patella et sur la répétitivité des mesures. Résultats.— Les tests post-hoc montraient qu’il existait au maximum un cycle inhomogène sur les cinq réalisés pour chaque genou respectif. La précision retrouvée était de ± 0,23 mm et ± 0,4◦ . La patella présentait une bascule presque nulle pendant les 45 premiers degrés de flexion puis présentait une bascule externe qui s’accentuait jusqu’à 90◦ de flexion. De manière progressive tout au long du cycle de flexion, la patella se translatait en externe. La patella présentait pendant les 30 premiers degrés de flexion du genou une rotation médiale puis basculait en rotation latérale. Discussion.— Nous rapportons une excellente précision du système et une bonne reproductibilité ce qui est rare dans la littérature. Les protocoles de types acquisitions fluoroscopiques ou radiologiques rapportent plus une l’analyse statique séquentielle, l’évaluation dynamique in vitro, réalisée grâce à notre système d’acquisition optoélectronique est donc plus proche de la réalité. Nous discutons l’unique charge quadricipitale de 10 Newtons qui nous semble source de moins d’erreurs. Conclusion.— Notre protocole apparaît comme reproductible et la précision des mesures excellente, la concordance de nos mesures avec celles de la littérature nous encourage à utiliser ce protocole tant pour l’étude in vitro de la cinématique patellaire normale que pour l’étude de situations expérimentales (reconstruction MPFL, instabilités expérimentales). doi:10.1016/j.rcot.2011.08.035 22 Nouvelle technique de mesure radiologique de la position patellaire Fadi Hoyek ∗ , Céline Chaanine , Monique Tabet , Amal Chelala , Elissar Dagher , Pascal Lahoud , Jean-Claude Lahoud ∗ Jounieh, BP 2078, 99205 Jounieh, Liban ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Plusieurs méthodes sont décrites pour mesurer la position verticale de la patella. Les caractéristiques statiques et dynamiques de cette dernière ainsi que sa position verticale (alta ou baja) ont une influence clinique non négligeable sur le jeu articulaire du genou. Nous décrivons une nouvelle méthode de mesure de la position patellaire qui a l’avantage d’être indépendante du degré de flexion du genou lors de la réalisation des clichés radiologiques. Matériel et méthode.— La série comporte cent genoux chez cinquante individus volontaires, de type eurasien et sans antécédents médicochirurgicaux au niveau du genou. Le ratio du sexe est de 1, l’âge moyen est de 28 ans avec des extrêmes de 18 et 35 ans. Des radiographies de profil sont réalisées à trois angles de flexion : 0, 30 et 90 degrés, avec le même appareil et un même manipulateur. La position verticale de la patella est mesurée sur chacune des radiographies par trois. Méthodes.— L’indice d’Insall—Salvati. L’indice de CatonDeschamps. La nouvelle méthode est un rapport P/F. « P » est la distance entre une tangente passant par les plateaux tibiaux et la parallèle passant par le sommet de la patella. « F » est la distance entre la corticale antérieure du fémur et la parallèle tangente aux condyles postérieurs. Ce rapport « P/F » est calculé pour les trois angles de flexion. Résultats.— La valeur normale moyenne du nouvel indice « P/F » est de 0,999 avec des extrêmes entre 0,981 et 1,018. L’intervalle de confiance est à 95 % pour un p inférieur à 0,01. Aucune différence statiquement significative n’a été retrouvée quant au sexe et l’âge du volontaire ou le côté examiné. S254 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique On retrouve une corrélation linéaire entre notre méthode et celles d’Insall et de Caton. Enfin il faut insister sur la stabilité des valeurs retrouvées pour un même genou, quel que soit l’angle de flexion lors de la réalisation du cliché radiologique de profil. Discussion et conclusion.— La clarté des repères radiologiques utilisés rend cette méthode plus commode que les autres. Ainsi, elle est facilement reproductible et fiable quels que soit l’âge et les antécédents du patient. L’indépendance de la mesure de la position patellaire eu égard l’angle de flexion lors de la réalisation du cliché représente un avantage indéniable et particulier pour cette méthode. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.036 23 Analyse de la cinématique patellaire après reconstructions du ligament patello-fémoral médial Rémi Philippot ∗ , Olivier Carnesecci , Bertrand Boyer , Frédéric Farizon Service de chirurgie orthopédique, bâtiment B, hôpital Nord, 42270 Saint-Priest-en-Jarez, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La reconstruction du ligament patello-fémoral médial (MPFL) est une technique de choix dans le traitement de l’instabilité patellaire chronique. La raideur est la complication la plus souvent décrite après cette chirurgie et celle-ci est classiquement liée à une hypertension de la greffe. Le but de notre étude cadavérique était de définir grâce à un protocole d’analyse optoélectronique la tension idéale de la greffe lors de la ligamentoplastie du MPFL permettant de se rapprocher des conditions physiologiques originelles. Matériel et méthode.— Six pièces anatomiques fraîchement congelées ont été étudiées. Pour chaque genou 6 acquisitions optoélectroniques successives ont été réalisées : analyse de la cinématique du genou sain puis après section du MPFL puis après reconstruction du MPFL à différentes tensions (10 N, 20 N, 30 N et 40 N). La reconstruction du MPFL était réalisée au moyen d’une greffe au droit interne fixée à 30 degrés de flexion par une vis d’interférence dans le fémur (à équidistance du tubercule du grand adducteur et de l’épicondyle médial) et par 2 ancres trans-osseuses dans la patella. Résultats.— Les trois paramètres spatiaux principaux (bascule patellaire, translation patellaire, rotation patellaire) que nous avons analysé variaient dans le même sens et avec des valeurs numériques très proches ; cela confirme la bonne reproductibilité du protocole d’analyse. Une tension de 10 Newton était suffisante pour contrôler de manière satisfaisante la bascule patellaire mais cette tension entraînait une hypercorrection de la translation patellaire et de la rotation patellaire. Au-delà de 10 N il existait toujours une hypercorrection des 3 facteurs spatiaux étudiés. Nous remarquions un épuisement de l’effet de l’augmentation de la tension de la greffe sur la cinématique patellaire. Discussion.— Notre étude confirme de plus le rôle du MPFL dans le contrôle de la cinématique patellaire et cela sur les 30 premiers degrés de flexion. Dans la littérature, il est classiquement admis que la tension maximale du MPFL est de 30 N, nos travaux vont à l’encontre de cette valeur en avançant une valeur maximale de 10 N à restituer. Nous confirmons le caractère protecteur de l’aileron latéral sur une éventuelle hypercorrection, celui-ci ne doit pas être sectionné en systématique comme il est préconisé par certain. Conclusion.— Nous avons déterminé une tension limite au-delà de laquelle il existait une hypercorrection des paramètres spatiaux de la patella. De plus, l’aileron externe apparaîtrait comme une structure anatomique protectrice par rapport à ces situations d’hypercorrection. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.037 24 Évaluation préopératoire et positionnement peropératoire de la patella au cours d’une prothèse totale du genou pour genu varum, à propos d’une série continue de 256 cas François Bonnel ∗ , Chahine Assi , Pierre Auteroche , Philippe Teissier Clinique Beau Soleil, service orthopédie, 119, de Lodève, 34070 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les séquelles douloureuses d’origine patellaire avec ou sans instabilité après prothèse totale de genou étaient une des complications les plus fréquentes. Notre objectif était d’évaluer les résultats d’une méthode de mesure radiographique conventionnelle. Collectif.— Notre collectif portait sur 256 genu varum opérés par prothèse totale postérostabilisée avec implant patellaire (204 droits, 152 gauches), 162 femmes, 94 hommes (52 à 87 ans), dans 62 cas il existait un flexum de 5◦ à 10◦ . Les coupes osseuses étaient indépendantes avec ancillaire à visée intramédullaire. Méthode.— Le bilan préopératoire comportait un pangonogramme, et un défilé fémoro-patellaire à 30◦ . Les mesures angulaires manuelles dans le plan coronal déterminaient l’HKA et l’angle de rotation de la coupe fémorale selon l’angulation du fémur distal. En peropératoire, on simulait avec les implants provisoires la coupe fémorale selon le planning préopératoire avec analyse de course de la patella. Les données étaient recueillies sur une fiche orthocom et traitées avec un programme dédié file maker pro. Résultats.— Les mesures angulaires manuelles montraient un HKA compris entre 155◦ et 175◦ , dans le plan coronal le plan de coupe sur le fémur était programmé à 7◦ dans 227 cas et 6◦ dans 29 cas. L’angle de rotation de la coupe fémorale prévisionnelle selon l’angulation du fémur distal était à 0◦ dans 175 cas et 3◦ dans 81 cas. Il existait un valgus fémoral à 3◦ dans 51 cas. La patella était latéralisée dans 78 cas de genu varum et centrée dans 178 cas. En peropératoire, la hauteur du plateau tibial utilisé était de 10 mm dans 233 cas et de 12 mm dans 23 cas. L’implant patellaire avec un angle de coupe à 0◦ restait centré dans 143 cas. La persistance de la latéralisation patellaire dans 35 cas nécessitait une recoupe avec un angle de rotation de 3◦ , médialisation de l’implant et release latéral. Dans 1 cas, il était réalisé une translation de la TTA. Discussion.— La mesure de la torsion fémorale depuis les travaux de Eckhoff (1994) était toujours d’actualité. Les méthodes tomodensitométriques menées par Akagi, Asano, Abadie, permettaient de visualiser des éléments déterminants sans certitude pour une application clinique infaillible. La navigation pour Saragaglia prouvait ses limites en matière d’évaluation de la torsion fémorale. Les mesures informatisées menées personnellement sur tomodensitométrie en collaboration avec des ingénieurs mettaient en exergue des limites de la reconnaissance précise des épicondyles. Conclusion.— La méthode qui était utilisée par sa simplicité et les résultats obtenus méritaient d’être rapportées. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.038 25 Résultats entre 1 et 9 ans de recul de 42 doubles ostéotomies assistées par ordinateur dans les gonarthroses sur genu varum majeur Dominique Saragaglia ∗ , Marc Blaysat , Numa Mercier Résumés des communications Clinique universitaire de chirurgie orthopédique et de traumatologie du sport, hôpital Sud, CHU de Grenoble, 38130 Échirolles, France ∗ Auteur correspondant. L’objectif de ce travail était de présenter les résultats à moyen terme de 42 doubles ostéotomies, fémorale distale et tibiale proximale, assistées par ordinateur, réalisées entre août 2001 et mars 2010 par l’un d’entre nous, pour gonarthroses sur genu varum majeur. Matériel et méthodes.— La série était composée de 38 patients (4 cas bilatéraux), 29 hommes et 9 femmes, âgés de 39 à 64 ans (âge moyen : 50,9 ± 7,1 ans). L’état fonctionnel préopératoire a été évalué en fonction du score de Lyshölm-Tegner. Le score moyen était de 41,2 ± 8,9 points (22—69). Le stade de l’arthrose a été évalué en fonction des critères d’Ahlbäck modifiés. Nous avons opéré 9 stades 2, 25 stades 3, 7 stades 4 and 1 stade 5. L’angle HKA a été mesuré selon le protocole de Ramadier en pré- et en postopératoire. Nous avons également mesuré sur ces clichés l’angle mécanique fémoral (AMF) ainsi que l’angle mécanique tibial (AMT). L’angle HKA moyen préopératoire était de 167,7◦ ± 3,5◦ (159◦ —172◦ ), l’AMF de 87,28◦ ± 1,41◦ (83◦ —90◦ ) et l’AMT de 83,51◦ ± 2,7◦ (78◦ —88◦ ). Le but des ostéotomies était d’obtenir un angle HKA à 182◦ ± 2◦ et un AMT à 90◦ +/2◦ pour éviter tout interligne oblique. Les résultats fonctionnels ont été évalués en fonction du score de Lyshölm-Tegner et du score KOOS, obtenus au cours d’une consultation de révision ou par téléphone. Résultats.— Nous n’avons pas eu de complications dans cette série, sauf une perte angulaire par impaction médiale d’une ostéotomie fémorale chez un patient lourd. Tous les patients ont été revus à un recul moyen de 46 ± 27 mois (12—108). Le score moyen de LyshölmTegner était de 83,3 ± 7,5 points (62—91) et le score KOOS de 95,1 ± 3,2 points (89—100). Quarante patients étaient satisfaits (22) ou très satisfaits (18) du résultat. En ce qui concerne les résultats radiologiques, si on élimine le patient qui a eu une perte angulaire indépendante de la navigation, l’objectif concernant l’angle HKA a été atteint dans 92,7 % des cas et celui de l’AMT dans 88,1 % avec seulement un cas à 93◦ . L’angle HKA moyen était de 181,83◦ ± 1,80◦ (177◦ —185◦ ), l’AMT de 89,71◦ ± 1,72◦ (85◦ —93◦ ) et l’AMF de 92,76◦ ± 2,02◦ (89◦ —97◦ ). À ce recul, aucun patient n’a été repris par prothèse. Conclusion.— La double ostéotomie assistée par ordinateur donne d’excellents résultats à moyen terme. La navigation est d’un apport indiscutable pour cette intervention difficile. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.039 26 Intérêt et limites de la navigation dans le positionnement sagittal des prothèses de genou Sébastien Martres ∗ , Philippe Bovier-Lapierre Place d’Arsonval, 69003 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. L’apport de l’assistance informatique dans la pose des PTG est maintenant un fait établi en ce qui concerne l’alignement fémoro-tibial. Cependant, son utilité dans le positionnement de profil n’est pas souvent discutée. La pente de l’implant tibial et l’encombrement antéropostérieur de l’implant fémoral sont des paramètres évaluables par la navigation qui modifient l’espace en flexion. Or, ils sont importants à prendre en considération pour la stabilité en flexion de la prothèse. Nous avons analysé une série continue prospective de 54 prothèses posées avec assistance informatique en essayant de montrer dans quelle mesure elle peut constituer une aide pour le chirurgien. Cinquante-quatre patients ont été inclus. L’âge moyen était de 70 ans. L’étiologie principale était une arthrose fémoro-tibiale (n = 51), une nécrose condylienne (n = 1), une arthrite inflam- S255 matoire (n = 2). Concernant la pente tibiale, les données de la navigation ont été comparées aux mesures radiographiques postopératoires. Pour le débord postérieur, le chirurgien s’efforçait de le conserver en s’aidant de la navigation (utilisation du flexum combiné au positionnement antéropostérieur du carter). Nous avons comparé ce débord sur les radiographies de profil pré- et postopératoire. Pente tibiale : la pente tibiale est en moyenne de 90◦ [83—94]sur les radiographies et de 89◦ [84—94]d’après la navigation. La différence entre la pente tibiale donnée par le navigateur et celle mesurée est de 2◦ [0◦ —5◦ ]. Débord postérieur : il existe une très forte corrélation entre le débord postérieur pré- et postopératoire (R = 0,85). Il a été augmenté dans 61 % des cas. Aucune complication mécanique à type de luxation de PTG n’a été constatée. Nous n’avons relevé aucune fracture du fémur malgré le positionnement postérieur du carter. La différence constatée entre les valeurs de la pente tibiale peut être attribuée à la courbure sagittale du tibia et notamment de sa corticale postérieure qui a servi de référence à la mesure dans l’étude. Il faudrait peut-être envisager de réaliser des clichés de jambe en entier de profil. Par contre, la navigation a été fiable concernant le positionnement du carter pour restaurer le débord fémoral postérieur. Elle représente une aide pour ne pas surdimensionner le carter tout en restaurant l’encombrement postérieur. La préservation de l’encombrement prothétique associée à une rotation optimale en flexion présente également un intérêt dans la stabilité. Pour le moment, nous n’avons pas assez de recul pour évaluer cet apport sur la flexion maximale. Cet artifice vient compléter l’ajustement des gammes de prothèses. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.040 27 Évaluation de la rotation fémorale d’une PTG naviguée Sébastien Martres ∗ , Philippe Bovier-Lapierre Place d’Arsonval, 69003 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. L’implantation d’une PTG naviguée en réglant la rotation fémorale selon l’équilibrage ligamentaire est une option actuelle. À aucun moment, une référence anatomique n’est utilisée. Nous avons souhaité par ce travail analyser la rotation du carter fémoral déterminée selon cette technique en prenant comme repère l’axe transépicondylien chirurgical (ATEc). Il s’agit d’une étude prospective continue de 45 cas. L’équilibrage a été évalué par un test dynamique à 90◦ de flexion (rotule en place) et permis de choisir la rotation ; la valeur des laxités médiale et latérale a été relevée grâce au navigateur. Un scanner a été effectué pour mesurer la rotation. Nous avons recherché une corrélation entre la qualité de l’équilibrage et l’alignement anatomique sur l’ATEc. Nous avons comparé les valeurs en tant que variable quantitative puis nous les avons transformés en variable qualitative (équilibrage parfait si asymétrie < 2 mm, bon équilibrage si asymétrie de 2 à 3 mm et mauvais équilibrage si asymétrie > 3 mm). Vingt-deux implants sur 45 ont été jugés comme parfaitement équilibrés, 17 bien équilibrés et 6 mal équilibrés. Vingt-cinq implants fémoraux sont alignés sur l’ATEc à 1◦ près, 12 à 2◦ près et 8 à au moins 4◦ . Nous n’avons pas mis en évidence de corrélation entre la qualité de l’équilibrage et le positionnement de l’implant fémoral par rapport à l’ATEc. Il n’y pas d’influence de l’alignement fémoro-tibial mécanique préopératoire ou de la facilité du repérage de l’axe transépicondylien (classification d’Agaki). La probabilité d’avoir une prothèse bien équilibrée en flexion (asymétrie maximale 3 mm) si le carter est aligné (+ ou — 1◦ ) sur l’angle transépicondylien (ATEc) est de 84 %. S256 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Le principal biais de cette étude est l’évaluation des laxités en flexion. Nous avons utilisé l’outil navigation mais pour gagner en précision, il aurait fallu utiliser un tenseur ligamentaire. Toutefois, on peut constater que l’implantation du carter fémoral selon l’axe transépicondylien conduit dans 83 % des cas à un bon équilibrage. Dans les autres situations, le chirurgien doit pouvoir s’adapter et diverger de l’ATEc à condition que l’articulation fémoro-patellaire ne soit pas perturbée. Autrement dit, les systèmes de guide personnalisé à base IRM, en vogue actuellement, peuvent utiliser l’ATEc comme référence mais doivent laisser la possibilité au chirurgien d’adapter en peropératoire la rotation pour parfaire son équilibrage ligamentaire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.041 28 Utilisation d’une ostéotomie épicondylienne interne pour corriger les varus lors de la chirurgie prothétique du genou Bruno Tillie ∗ , François Quandalle , Régis Thomas , Flore Tillie Hôpital privé des Bonettes, 2, rue du Docteur-Forgeois, 62000 Arras, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Pour éviter l’instabilité liée à la libération ligamentaire interne classique, Engh a publié en 1999 une technique d’ostéotomie épicondylienne interne offrant des résultats satisfaisants mais avec un grand nombre de pseudarthroses et d’ossifications. Notre travail analyse les résultats de cette technique modifiée avec ostéosynthèse. Matériel et méthodes.— Une étude prospective de 10 cas a été réalisée chez 10 patients présentant une gonarthrose avec un varus de plus de 10◦ (11 à 21◦ ), la prothèse mise en place est une prothèse nex gen zimmer postérostabilisée. Tous les patients ont été revus cliniquement et radiologiquement entre 1 et 4 ans. L’ostéotomie verticale de l’épicondyle emporte l’insertion haute du ligament latéral interne et le grand adducteur, une ostéosynthèse par 2 vis assure la stabilisation en plus du calage automatique dans le composant fémoral. Résultats.— Au recul moyen de 22 mois, le score genou est passé de 27 à 94, le score fonction de 41 à 86, la mobilité passe de 109◦ à 117◦ . Deux patients gardent un flessum de 10◦ contre 7 en préopératoire. Aucune laxité ne persiste après chirurgie. L’axe fémoro-tibial préopératoire moyen était de 165◦ (159◦ à 169◦ ) Tous les membres sont réaxés à plus ou moins 1◦ sauf dans deux cas (175 et 184◦ ). La consolidation sans ossification est obtenue chez tous les patients. Nous déplorons un hématome non chirurgical et un clunk syndrome repris à 10 mois. Discussion.— Nos résultats nous confortent dans la fiabilité de cette ostéotomie tant sur le plan de la stabilité que sur la qualité de consolidation. Cette ostéotomie au vu de sa fiabilité a également été utilisée pour retendre l’appareil ligamentaire interne avec satisfaction. Conclusion.— L’ostéotomie du massif épicondylien interne associée à une ostéosynthèse est une technique précise et fiable pour équilibrer le genou dans les grosses déformations en varus lors de l’arthroplastie totale du genou. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.042 29 Prothèses de genou cimentées à charnière en alliage de titane dans les allergies au nickel, à propos de 16 cas Guillaume Autissier ∗ , Charles Parsy , Donatien Bocquet , Julien Girard , Nicolas Fouilleron , Henri Migaud Clinique du Cambrésis, 102, boulevard Faidherbe, 59400 Cambrai, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les implants prothétiques de genoux actuels sont dans la majorité composés d’un alliage de Chrome, de Cobalt et de Nickel. Que faire dans les cas de patientes devant bénéficier d’une arthroplastie totale de genou et présentant une allergie au nickel ? Les prothèses de genou en alliage de titane sont une alternative. Le but de cette étude rétrospective était d’évaluer les résultats cliniques et radiologiques des prothèses totales de genou en Titane cimenté mis en place dans le cadre des allergies au nickel. Matériel et méthode.— Entre février 2001 et mars 2008, 14 patients (16 cas) ont été opérés pour arthroplastie totale du genou dans le cadre d’allergie connue au nickel. Tous les patients avaient eu au préalable un patch test cutané positif afin d’affirmer le diagnostic d’allergie au nickel. Les 16 cas ont tous été revus par un seul et même observateur indépendant au recul moyen de 55 mois (20—110). Une étude comparative a été réalisée avec une population appariée ayant bénéficié d’une arthroplastie avec le même implant cimenté mais de composition standard (alliage Cr-Co-Ni). L’évaluation a été réalisée au moyen d’un score HSS et d’un bilan radiographique de face et de profil de l’implant en place. Résultats.— Parmi les 16 cas, l’implant était descellé dans 3 cas et a nécessité une reprise dans un délai moyen de 34 mois (28—43 mois). Dans 1 cas, le descellement était d’origine septique, dans un délai de 45 mois après l’implantation. Dans les 12 cas où l’implant est actuellement en place, le score moyen HSS était de 67,6/100 (47—90) avec une flexion moyenne de 113◦ (100—125◦ ). L’analyse radiographique de face et de profil a mis en évidence la présence d’un liseré radiographique tibial à la jonction os-ciment dans 25 % des cas. La présence de 3 liserés associés à 3 descellements porte les problèmes de fixation à 6 cas sur 16, soit 37,5 %. Discussion.— Les résultats cliniques des prothèses totales de genou à charnière rotatoire en titane cimenté sont mauvais, principalement à cause des douleurs engendrées par les micro-mobilités à la jonction os-ciment qui peuvent s’expliquer par la tribologie et notamment la rugosité du traitement de surface des alliages de titane. Conclusion.— Dans le cadre des allergies au nickel et si l’implant choisi est un alliage de titane, les résultats de notre série et les analyses tribologiques montrent qu’il est préférable d’utiliser des implants sans ciment. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.043 30 Le surdimensionnement prothétique peut-il compromettre le résultat dans les PTG ? Michel Bonnin ∗ , Axel Schmidt , Luca Basiglini , Tarik-Ait-Si Selmi Centre orthopédique Santy, 24, avenue Paul-Santy, 69008 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Hypothèse.— Le surdimensionnement prothétique dans les PTG est source de douleurs résiduelles. But de l’étude.— (1) comparer les dimensions préopératoires du fémur et du tibia avec celles des composants implantés. (2) rechercher une corrélation entre les variations dimensionnelles et le score fonctionnel. Méthode.— 100 PTG consécutives (Noetos, Tornier, France) implantée pour arthrose étaient analysées : 63 femmes, 37 hommes, âge 71 ± 7,2 ans, poids 78,3 ± 16 kg, taille 166 ± 10 cm, angle fémorotibial 176,4◦ ± 6. Les dimensions préopératoires étaient mesurées sur un scanner à l’aide du logiciel OsiriX® . Les dimensions AP et ML étaient mesurées en six zones sur le fémur (AP médial et latéral ; ML distal, chanfrein antérieur et postérieur, coupe condylienne posté- Résumés des communications rieure) et trois zones sur le tibia (AP médial et latéral, ML). Chaque mesure était comparée à la dimension équivalente sur l’implant utilisé (donnée du fabricant). Les différences pré/postopératoires (préfixe ) étaient calculées (positive = surdimensionnement). Le score KOOS était rempli avant et un an après l’intervention. Le score douleur (100 points) et la différence pré/postopératoire étaient analysés (P). Résultats.— En moyenne, un surdimensionnement était observé sur le tibia en antéropostérieur latéral ( = 3,08 ± 3,1) et en médiolatéral ( = 1,18 ± 2,9). Le fémur était en moyenne sous dimensionné en médio-latéral ( = —1,24 ± 4 en distal, —2,93 ± 4,2 au niveau du chanfrein postérieur et —1,68 ± 4 au niveau de la coupe postérieur) et en antéropostérieur latéral ( = —0,81 ± 3,2). Il était surdimensionné en médio-latéral au niveau du chanfrein antérieur (MLANT = 2,5 ± 4,7). Une forte corrélation était trouvée entre surdimensionnement et P pour toutes les dimensions analysées. Des seuils étaient retrouvés à partir desquels le score douleur chutait significativement : (seuil ; P en cas de variation de taille inférieure au seuil/P en cas de variation supérieure au seuil ; signification statistique) : fémur AP : 1 mm ; 35,1 ± 20/23,9 ± 16 ; p = 0,0083. ML chanfrein antérieur : 0 mm ; 39,2 ± 20/29,7 ± 18 ; p = 0,029. ML distal : —4,5 mm ; 42,9 ± 21/29,4 ± 18 ; p = 0,006. ML coupe postérieure : —4 mm ; 38,2 ± 19,4/29,9 ± 19,2 ; p = 0,045. Tibia AP : 4 mm ; 35,2 ± 19,5/27,4 ± 18,9 ; p = 0,036. ML : 2.5 mm ; 34,8 ± 19/26,7 ± 19 ; p = 0,034. Conclusion.— En moyenne, les implants étaient sous dimensionnés par rapport aux contours osseux natifs ce qui semble favorable. Il est toutefois souvent difficile d’obtenir une adéquation parfaite os/implant avec les implants utilisés. Un surdimensionnement même minime peut compromettre le résultat dans les PTG. Sur le fémur distal, un débord osseux d’au moins 2 mm de chaque côté de l’implant est recommandé. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.044 31 La luxation du plateau mobile dans les PTG à plateau mobile et conservation du ligament croisé postérieur : incidence sur une série consécutive de 977 PTG Jean-Baptiste Bérard ∗ , Julien Chouteau , Bernard Moyen , Michel-Henry Fessy Service de chirurgie orthopédique, centre hospitalier Lyon-Sud, 165, chemin du Grand Revoyet, 69495 Pierre-Bénite, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La luxation de l’insert polyéthylène mobile dans la prothèse totale du genou (PTG) à plateau mobile et à conservation du ligament croisé postérieur (LCP) est une complication rare mais sérieuse, qui nous a conduit à en rechercher les facteurs favorisants et le traitement. Matériel et méthode.— Nous avons réalisé une étude rétrospective sur une série continue de 977 PTG de première intention conservant le LCP et à plateau mobile en rotation et en translation antéropostérieure implantées entre janvier 2000 et décembre 2008. Les patients ont été opérés selon la même procédure par 2 chirurgiens séniors. Le suivi postopératoire a été réalisé selon le même protocole radioclinique à 3, 6, 12 mois et tous les ans. Résultats.— Nous avons dénombré 9 cas de luxation du plateau mobile, soit 0,9 %. Les patients qui présentaient une luxation ont tous été réopérés avec un bon résultat postopératoire et l’absence de luxation itérative. Le changement de plateau mobile pour un plateau rotatoire ultracongruent a été nécessaire et a parfois dû être associé à un geste de libération ou de retension ligamentaire en cas de laxité résiduelle asymétrique. S257 Discussion.— La fréquence de la luxation dans la littérature est en moyenne de 4,65 %. En accord avec les séries déjà publiées, nous avons noté qu’un défaut d’équilibre ligamentaire dans le plan frontal représentait la principale situation à risque. On retient aussi les grandes déformations axiales préopératoires plus particulièrement en valgus, le choix d’un polyéthylène trop mince, un plateau tibial implanté en rotation externe excessive, l’insuffisance du système extenseur et les causes traumatiques. Conclusion.— La luxation de plateau mobile dans la prothèse totale de genou est donc une complication rare, mais nécessitant une nouvelle intervention. L’identification des situations à risque lors de la planification préopératoire ainsi qu’une méthode rigoureuse de pose des implants et de tension ligamentaire permettrait de réduire la fréquence de cette complication. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.045 32 Résultats fonctionnels après reprise de prothèse totale du genou septique et non septique : étude comparative de 138 cas à 5 ans de recul Franck Trouillet ∗ , Sébastien Lustig , Guillaume Demey , Elvire Servien , Philippe Neyret Centre Albert-Trillat, service de chirurgie orthopédique du Professeur Neyret, hôpital de la Croix-Rousse, 103, Grand rue de la Croix-Rousse, 69004 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le but de cette étude était de comparer les résultats fonctionnels après reprise de prothèse totale du genou (PTG) septique ou non septique. Matériel et méthode.— Il s’agissait d’une série de 138 reprises de PTG dont 57 pour infection chronique et 81 pour cause non septique. Il s’agissait d’infection chronique, tous les cas ont été repris en deux temps. L’étiologie de la reprise dans le groupe non septique était un descellement dans 32 cas, une usure du polyéthylène dans 11 cas, une raideur dans 10 cas, une douleur inexpliquée dans 10 cas, une instabilité fémoro-tibiale dans 6 cas, une instabilité fémoropatellaire dans 4 cas, une rupture d’implant dans 3 cas, un mauvais positionnement dans 3 cas et une fracture péri-prothétique dans 2 cas. L’évaluation a porté sur la satisfaction des patients, la survenue de complications, la mobilité, le score IKS genou et fonction, le niveau de douleur, le niveau d’activité et une analyse radiographique. Résultats.— Le recul moyen était de 59 mois. Dans le groupe septique, la flexion moyenne était plus faible que dans le groupe non septique (93,7◦ contre 108,5◦ , p < 0,05). Le score IKS global moyen n’était pas différent (septique = 154,9 ; aseptique = 152,3 ; p = 0,6628). Le score douleur était meilleur dans le groupe septique (septique = 43,7 ; aseptique = 38,2 ; p < 0,05). Il n’y avait pas de différence significative quant à la satisfaction globale entre les deux groupes. Le taux d’infection postopératoire dans le groupe septique était plus élevé que dans le groupe repris pour cause non septique (septique = 21 % ; aseptique = 7 % ; p < 0,05 %). Il n’y avait pas de différence significative sur le plan radiologique en dehors de l’index de Blackburne était plus faible dans le groupe septique (septique = 0,45 ; aseptique = 0,62 ; p < 0,05). Discussion et conclusion.— Bien que le risque de réinfection soit non négligeable, le changement en deux temps d’une infection sur prothèse du genou donne des résultats fonctionnels comparables à ceux obtenus après reprise non septique. Ces données modèrent les données de la littérature, qui présente le plus souvent les résultats fonctionnels après changement en deux temps comme moins bons qu’après reprise non septique. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.046 S258 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Séance du 7 novembre après-midi Épaule 34 Analyse critique et comparative des exercices de rééducation et d’auto rééducation de l’épaule dans la prise en charge des raideurs de l’épaule — étude prospective multicentrique de 148 épaules Thierry Georges ∗ , Pascal Gleyze , Philippe Clavert , Tewik Benkalfate , Christophe Charrousset , Henry Coudane , Pierre-Henry Flurin , Philippe Hardy , Laurent Hubert , Thierry Joudet , Denis Katz , Laurent Lafosse , Eric Laprelle , Christophe Levigne , Gregory Moineaux , Nicolas Solignac , Bruno Tousaint , la Société française d’arthroscopie Service ATOL, hôpital central de Nancy, 29, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La rééducation conventionnelle avec respect du seuil douloureux est le traitement de référence des épaules raides. La place et l’efficacité de l’auto rééducation sont encore mal définies. Le but de ce travail est d’évaluer l’impact de chacun des exercices de rééducation et d’auto rééducation de l’épaule sur le résultat clinique. Matériel et méthode.— Une étude prospective multicentrique (SFA) a été réalisée en individualisant 3 populations thérapeutiques (P1 : rééducation conventionnelle infra douloureuse — 58 cas, P2 : auto rééducation exclusive avec incitation supra douloureuse — 59 cas, P3 : auto rééducation supra douloureuse avec encadrement par kinésithérapeute — 31 cas). L’impact de chaque exercice et des conditions de sa réalisation (faisabilité, douleur, durée) sur la douleur diurne, nocturne, la gène, le moral, les amplitudes goniométriques et l’indice de Constant ont été étudiés chaque jour pendant les 6 premières semaines puis chaque semaine jusqu’au 3 mois (tests de régression, corrélations bivariées). Résultats.— Dans le cadre d’une rééducation conventionnelle dite infra douloureuse, la physiothérapie et la balnéothérapie sont constamment bénéfiques, les mobilisations actives et scapulothoraciques sont inutiles les 3 premières semaines puis bénéfiques. Les mobilisation passives, Sohier, et massages cervico dorsal sont délétères pendant les premières semaines puis bénéfiques après 1 mois. L’impact négatif des exercices délétères est significatif sur tous les critères subjectifs et objectifs (p < 0,05). La douleur diurne est un critère significatif péjoratif (p < 0,05). Au-delà de 6 semaines tous les exercices sont bénéfiques (p < 0,05). Les exercices d’auto rééducation avec incitation supra douloureuse sont immédiatement bénéfiques sur la douleur nocturne, la gêne, le moral avec une intensité douloureuse diurne proportionnée au temps de travail volontaire (p < 0,05). La douleur diurne est un critère significatif positif (p < 0,05). Au-delà de 6 semaines, l’amélioration clinique marque le pas. L’auto rééducation encadrée donne des résultats subjectifs immédiats meilleurs sans différence significative à S6 et M3. Les taux d’échecs (EAA < 140◦ ) sont équivalents 14 à 17 %. Conclusion.— La douleur infligée au patient dans une prise en charge de rééducation conventionnelle et le caractère délétère de certains exercices entravent le recouvrement clinique. La douleur gérée par le patient et la réalisation sans crainte d’un travail intensif d’auto rééducation encadré par un kinésithérapeute averti permettent une amélioration rapide mais limitée. L’abandon du dogme du respect du seuil douloureux et la combinaison maitrisée d’exercices de rééducation conventionnelle et d’auto rééducation permettent d’obtenir un résultat rapide, constant et pérenne dans la prise en charge des raideurs de l’épaule. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.047 35 Fréquence des pseudo-paralysies de l’épaule dans les ruptures massives de coiffe Philippe Collin ∗ , Gilles Walch GRAL CHP Saint-Grégoire, 6, boulevard de la Boutière, 35760 Saint-Grégoire, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’objectif de l’étude était d’analyser la fréquence des pseudo-paralysie de l’épaule dans les ruptures de coiffe des rotateurs (RCR) intéressant deux tendons ou plus. La question posée était de connaître l’incidence des pseudoparalysie dans les RCR. Matériels et méthodes.— Nous avons inclus 88 patients (46 hommes/42 femmes) d’un âge moyen de 68 ans (± 7,8) présentant une dégénérescence graisseuse stade 3 ou 4 (Goutallier) d’au moins deux tendons sur une coupe sagittale d’arthroscanner. La pseudo-paralysie a été définie comme une élévation antérieure active inférieure à 80◦ . Nous avons également apprécié la qualité du deltoïde (rupture d’un faisceau ou séquelles de chirurgie). Les critères d’exclusions étaient les suivants : — arthrose glénohumérale ou acromiohumérale ; — déficit de mobilités passives. La coiffe des rotateurs a été divisée en cinq compartiments : moitié inférieure du subscapulaire (SSC minor), moitié supérieure du subscapulaire (SSC sup), supra épineux (SSN), infra épineux (ISN) petit rond (TM). Cinq types de rupture (2 ou 3 tendons) ont été différenciés : — type A antéro-superior minor : SSC sup/SSN ; — type B antero-superior complete : SSC minor/SSC sup/SSN ; — type C antero-posterior : SSC sup/SSN/ISN ; — type D supero-posterior : SSN/ISN ; — type E supero-posterior complète : SSN/ISN/TM. Il a été analysé, l’élévation antérieure active, la rotation externe en position un et deux. Tous les patients ont été filmés. Les imageries en coupe et les films ont été visionnés à deux reprises par les auteurs. Résultats.— Type A (5 cas) type B (16) type C (21) type D (32) type E (14). Il n’a pas été retrouvé de différence en termes d’âge ou de sexe entre les groupes. Nous avons retrouvé 24 EPP sur 88 patients inclus. Avec la répartition suivante : — type A : 0/5 ; — type B : 11/16 ; — type C : 9/21 ; — type D : 6/32 ; — type E : 1/14. Tous les patients du groupe D (6) pseudo-paralytique présentaient des lésions du deltoïde. La présence d’un pseudo-paralysie était significativement associée au groupe B et C soit à une lésion du SSC (p < 0,05). Discussion/conclusion.— La présence d’un pseudo-paralysie de l’épaule en cas de rupture large de coiffe des rotateurs est rare. En dehors des patients souffrant d’une lésion deltoïdienne, elle se retrouve singulièrement chez les patients souffrant d’une atteinte partielle ou totale du SSC. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.048 Résumés des communications 36 Étude comparative clinique, arthroscanographique et arthroscopique du tendon du long biceps. Étude prospective portant sur 57 patients Loïc Milin ∗ , Frédéric Eloy , Rémi Charvet , Pedro Texeira , Alain Blum , Henry Coudane Service ATOL, 29, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, hôpital Central, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La responsabilité du tendon du long biceps (TLB) dans les douleurs de l’épaule est difficile à mettre en évidence cliniquement du fait des pathologies généralement associées. L’arthroscanner peut préciser son atteinte. C’est souvent uniquement son aspect arthroscopique qui guide notre attitude thérapeutique. Hypothèse.— Il existerait une discordance entre l’aspect macroscopique du TLB et son analyse clinique et scannographique. Matériel et méthode.— Nous avons réalisé une étude prospective de 2 ans incluant 57 patients. Tous les patients ont bénéficié d’une analyse clinique et arthroscannographique préopératoire du TLB, qui ont été comparées à son aspect arthroscopique. Nous avons pu évaluer la performance de notre examen clinique et de l’arthroscanner dans l’étude du TLB. Résultats.— Notre examen clinique du TLB paraît fiable avec une sensibilité de 72 % et une spécificité de 85,7 % pour la recherche de pathologies du TLB. Les résultats de l’arthroscanner sont comparables (sensibilité de 74 % et spécificité de 85 %). Il en précise toutefois les caractéristiques. Nous avons noté une discordance pour 6 patients présentant une symptomatologie du TLB franche mais l’absence de tendinopathie inflammatoire à l’arthroscopie. Discussion.— Nous avons mis en évidence un taux important de tendinopathie du long biceps associé aux ruptures de la coiffe des rotateurs avec seulement 7 % de TLB sains dans cette série ce qui rejoint les résultats de la littérature. Nous avons retrouvé 38 % de luxations et instabilités ce qui semble supérieur aux données de la littérature, pouvant être expliqué par le caractère dynamique de notre exploration arthroscopique. De plus, la position du bras lors de l’arthroscanner peut influencer son interprétation et expliquer les résultats moyens de cet examen dans l’exploration des instabilités dans notre série. Enfin, il semble que l’aspect arthroscopique du TLB ne pourrait pas toujours faire foi pour juger de son état histologique et donc de sa participation à la symptomatologie. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.049 37 Étude des facteurs influençant les résultats cliniques et anatomiques après réparation arthroscopique du supra-épineux, et comparaison du résultat fonctionnel en fonction de la cicatrisation du tendon Joseph Arndt ∗ , Philippe Clavert , Paul Mielcarek , Jean-François Kempf Centre de chirurgie orthopédique et de la main, 10, avenue Achille-Baumann, 67400 Illkirch-Graffenstaden, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les réparations arthroscopiques de la coiffe des rotateurs constituent une technique répandue, donnant de bons résultats sur la douleur et la restitution de la fonction de l’épaule. L’échec de cicatrisation en constitue une complication fréquente et bien connue. Un intérêt a été porté sur les stratégies permettant d’en améliorer les résultats. Le but de cette étude continue monocentrique était d’analyser les facteurs influençant les résultats S259 anatomiques et fonctionnels après réparation du tendon supraépineux, et l’impact de la cicatrisation sur le résultat fonctionnel. Matériel et méthode.— Quatre-vingt-douze patients (34 hommes, 58 femmes), d’âge moyen 55 ans, opérés d’une réparation arthroscopique d’une rupture non rétractée du supra-épineux, ont été revus avec un recul moyen de 15 mois. Les critères épidémiologiques et les constatations peropératoires ont été notés. Le score de Constant a été mesuré en préopératoire et au recul. Le bilan radiographique préopératoire a consisté en 73 arthroscanners, 5 arthroIRM et 14 IRM. La cicatrisation du tendon a été contrôlée par arthroscanner pour 82 patients au recul. Résultats.— Le score de Constant moyen est passé de 46,1 ± 12 points en préopératoire à 73,9 ± 15,7 au recul (p < 0,001). Le taux de coiffes étanches a été de 58,5 %. Les facteurs corrélés négativement au résultat fonctionnel étaient le sexe féminin (p = 0,005), le délai de prise en charge (p = 0,001), un contexte d’accident de travail ou de maladie professionnelle (p = 0,001), et un clivage intratendineux préopératoire de l’infraépineux (p = 0,054). Les facteurs corrélés négativement au résultat anatomique étaient l’extension sagittale de la rupture (p < 0,001), la présence d’un clivage intratendineux du supra-épineux (p = 0,049) ou de l’infra-épineux (p = 0,006), et la dégénérescence graisseuse de l’infra-épineux (p = 0,022). La technique de réparation en double rang n’a pas permis d’améliorer le résultat anatomique. L’obtention d’une coiffe étanche et la qualité de cicatrisation du tendon réparé ne sont pas apparus influencer le résultat fonctionnel. Discussion et conclusion.— La détection des facteurs influençant les résultats fonctionnels et anatomiques tire son intérêt dans sa valeur pronostique et la sélection des indications opératoires. Malgré l’absence de corrélation retrouvée dans cette étude entre cicatrisation et résultat fonctionnel, l’amélioration du score de Constant a été significative. L’origine de cette amélioration lors des échecs anatomiques de réparation peut être attribuée à l’acromioplastie, la bursectomie, au traitement d’une pathologie de la longue portion du biceps, ou à un effet de réparation partielle. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.050 38 Analyse IRM de la cicatrisation tendineuse du supraspinatus après réparation arthroscopique en double rangée : à propos de 107 cas Marie-Béatrice Hardy ∗ , Arnaud Godenèche , Lionel Neyton , Yannick Carillon , Julien Cléchet , Allan Young Allée 3, 20, Bis rue Marcelin-Champagnat, le Belvédère, 42100 Saint-Étienne, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les techniques de réparations arthroscopique des ruptures de la coiffe des rotateurs évoluent afin d’améliorer la cicatrisation tendineuse. Le but de cette étude prospective était d’analyser la cicatrisation tendineuse et les résultats fonctionnels obtenus avec une technique de réparation arthroscopique en double rangée : la Cross Over Suture. Matériel et méthode.— Cent sept réparations arthroscopiques consécutives ont été réalisées selon la technique de Cross Over Suture. Il s’agissait de ruptures du tendon supraspinatus peu rétractées (stade 1 ou 2 de Thomazeau) ± étendues à la partie antérieure de l’infraspinatus et/ou à la partie proximale du subscapularis. L’âge moyen était de 54,8 ans. Vingt-huit patients (26 %) étaient en accident du travail ou maladie professionnelle. Dix-huit patients étaient fumeurs. Une analyse de la cicatrisation tendineuse par IRM utilisant la classification de Sugaya et une évaluation fonctionnelle étaient réalisées à un recul minimum de 1 an. S260 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Résultats.— Le tendon réparé était cicatrisé normal dans 55 cas, cicatrisé mais hétérogène dans 29 cas et cicatrisé mais aminci dans 12 cas. Le taux de cicatrisation tendineuse était de 90 %. Le tabac avait une influence négative sur la cicatrisation (p = 0,04). L’âge, l’extension sagittale et le statut d’accident du travail ou de maladie professionnelle n’influençaient pas la cicatrisation. Le score de Constant moyen passait de 54,5 points ± 12,5 en préopératoire à 80 points ± 12,1 en postopératoire (p < 0,0001). Le score de Constant moyen était de 81 points lorsque le tendon réparé était cicatrisé et de 72,6 points lorsqu’il était rompu (p = 0,02). Quatre-vingt-treize pour cent des patients étaient très satisfaits ou satisfaits du résultat de l’intervention et la Shoulder Subjective Value moyenne passait de 40,6 % en préopératoire à 85,2 % en postopératoire (p < 0,0001). Au recul 76 % des patients avaient repris le travail. Le statut d’accident du travail ou de maladie professionnelle avait une influence négative significative sur les résultats fonctionnels et sur la reprise du travail. Conclusion.— La réparation arthroscopique en Cross Over Suture d’une rupture du supraspinatus donne un taux de cicatrisation de 90 % au contrôle IRM et des résultats fonctionnels et subjectifs satisfaisants à un recul minimum de 1 an. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.051 39 Réinterventions pour rupture itérative de coiffe des rotateurs : à propos d’une série de 50 cas à un recul moyen de 7,1 ans Jubin Sedaghatian ∗ , Charles Dezaly , Frank Wein , Richard Philippe , François Sirveaux , Daniel Molé Centre chirurgical Emile-Gallé, 49, rue Hermite, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les ruptures itératives de la coiffe des rotateurs sont fréquentes. L’incidence de ces ruptures itératives peut atteindre 90 % et varie habituellement entre 25 % et 35 % selon les séries. Les objectifs principaux de notre travail étaient d’évaluer la cicatrisation tendineuse à long terme et d’étudier les corrélations entre résultats cliniques et anatomiques dans une cohorte de patients opérés pour rupture itérative de la coiffe. Matériel et méthode.— Cette série rétrospective comporte 50 patients (24 hommes et 26 femmes) de 60,5 ans d’âge moyen (45—93) opérés d’une rupture itérative et symptomatique de coiffe. L’évaluation clinique porte sur le score de Constant et le contrôle de la cicatrisation tendineuse par une échographie de coiffe. Trentecinq patients (70 %) ont bénéficié d’une réparation à ciel ouvert et 15 patients (30 %) sous arthroscopie lors de la première intervention ; il s’agissait de 30 ruptures distales (62,5 %), 12 intermédiaires (25 %) et 6 rétractées (12,5 %). Vingt patients (40 %) ont bénéficié d’une réparation à ciel ouvert et 30 patients (60 %) sous arthroscopie lors de la deuxième intervention ; il s’agissait de 27 ruptures distales (54 %), 15 intermédiaires (30 %) et 8 rétractées (16 %). Le délai moyen entre les 2 interventions était de 3,6 ans (0,5—11,1). Résultats.— Le recul moyen de la réintervention est de 7,1 ans (0,8—15,8). Le score de Constant moyen est de 69,8/100 (36—84). Ce score progresse de 48,3/100 à 70,6/100 dans les ruptures distales, de 46,7/100 à 68,4/100 dans les intermédiaires et de 43,6/100 à 67,1/100 dans les rétractées. Il est significativement plus élevé chez les patients cicatrisés (72,4/100) que non cicatrisés (59,7/100) (p = 0,05). Ce score est de 61,7/100 chez les patients opérés à ciel ouvert et de 61,5/100 sous arthroscopie ; il n’y a pas de différence significative (p = 0,02). Le taux de rerupture est de 69 % ; il est de 64,4 % dans les ruptures distales, 68,6 % dans les intermédiaires et 71,3 % dans les rétractées (p = 0,02). Ce taux est de 66,6 % lors de la technique à ciel ouvert et de 70,8 % sous arthroscopie (p = 0,3). Discussion/conclusion.— Les résultats fonctionnels de la chirurgie de révision de la coiffe des rotateurs sont influencés par la cicatrisation tendineuse. Le taux de cicatrisation reste décevant. La technique chirurgicale n’influence pas les résultats. La reprise chirurgicale doit être décidée devant une rupture documentée et symptomatique car les effets sont essentiellement une sédation de la douleur et une amélioration de la fonction. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.052 40 Étude comparative de l’utilisation d’un pèse personne, d’un dynamomètre électronique et d’un peson pour mesurer la force d’une épaule Philippe Collin ∗ , B.-H. Banarji , Gilles Candelier , Michel Le Bourg , Philippe Mouilleron GRAL CHP Saint-Grégoire, 6 boulevard de la Boutière, 35760 Saint-Grégoire, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La mesure précise de la force est importante pour l’évaluation d’une épaule et la réalisation du score de Constant (CS). Il n’y a pas actuellement de consensus sur le type d’appareil à utiliser et aucun instrument ne permet une mesure fiable et reproductible à faible coût. L’objectif de l’étude était de comparer l’utilisation d’un pèse personne (PP) d’un dynamomètre électronique (DE) et d’un peson standard (PS) pour mesurer la force d’épaules saines et pathologiques. Matériel.— Quatre-vingt patients (40 hommes et 40 femmes) âgés de 20 à 73 ans ont été testés (sur le côté dominant ou pathologique). Et divisé en deux groupes : — groupe 1 (épaule normale) n = 60 ; — groupe 2 (épaule pathologique) n = 20. Méthode.— La force a été évaluée sur un patient assis, en positionnant le bras à 90◦ d’élévation dans le plan de la scapula (coude tendu, avant-bras en pronation). Avec application de la résistance au niveau du poignet. Nous avons utilisé alternativement les trois instruments (application d’une période de repos de 10 minutes entre chaque test). Pour l’utilisation du PP, l’examinateur monte sur le PP soustrait de son poids initial le chiffre retrouvé après application de la résistance. Pour les autres instruments, le chiffre était directement noté. Les données ont été notées et faites l’objet d’une étude statistique. Résultats.— Dans les deux groupes, nous avons retrouvé une différence significative entre le PS et le DE. p value 0,0218 (groupe 1) et 0,0172 (groupe 2) mais aucune entre PP et DE (p value 0,5713 groupe 1 et 0,5582 groupe 2). Nous avons également mesuré la différence de valeurs moyennes entre DE et PP, et entre PS et DE. La confidence d’intervalle et les T test était statistiquement significatifs. Discussion.— L’utilisation du CS s’est imposée en Europe comme la référence pour l’évaluation de l’épaule. La mesure de la force représente 25 % du score total. Seule l’utilisation d’un appareil onéreux et fragile et peu accessible à tous comme le DE s’avère comme fiable. Notre étude confirme que le PS ne peut pas se substituer au DE. Par contre, l’utilisation de PP est fiable, reproductible et comparable au DE. Conclusion.— L’utilisation du PP est une technique innovante qui permet une mesure reproductible et à faible coût de la force. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.053 41 Les ruptures secondaires de la coiffe après prothèse totale d’épaule dans l’omarthrose primitive Résumés des communications Gilles Walch ∗ , Allan Young , Luc Favard , Daniel Molé , François Sirveaux , Pascal Boileau Unité épaule, centre orthopédique Santy, 24, avenue Paul-Santy, 69008 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Résumé.— Les ruptures de la coiffe des rotateurs sont rares dans les arthroses primitives de l’épaule, cependant, les ruptures secondaires sont connues pour être une complication après prothèse. Notre hypothèse était que le pourcentage de rupture secondaire augmentait avec le temps et conduisait à une dégradation du résultat clinique et radiologique. L’objectif de cette étude était d’évaluer le taux de ruptures secondaires après prothèse totale d’épaule (PTE) pour arthrose primitive et identifier les facteurs de pronostic. Méthodes.— 704 PTE ont été implantées pour arthrose primitive dans 10 centres européens entre 1991 et 2003. Cinq cents dix-huit épaules ont été revues avec un suivi clinique et radiologique avec plus de 5 ans de recul. Les ruptures secondaires de la coiffe ont été diagnostiquées sur la radiographie simple de face en cas de subluxation supérieure de la tête humérale supérieure à 50 % du diamètre de la tête. Des courbes de suivie ont été effectuées avec une subluxation supérieure de la tête humérale comme point de sortie. Le résultat clinique a été évalué avec le score de Constant, le recueil des amplitudes articulaires et le résultat subjectif. Résultats.— Avec un recul moyen de 103,6 mois (60—219 mois), le taux de rupture secondaire de coiffe a été retrouvé à 16.8 % et était significativement corrélé avec l’infiltration graisseuse préopératoire du supra-épineux (p < 0,01), de l’infra-épineux (p = 0,011), du subscapularis (p < 0,05) avec l’implantation glénoïdienne oblique vers le haut (p < 0,01) et le recul postopératoire (p < 0,0001). La courbe de survie de Kaplan-Meier montrait 100 % de suivie à 5 ans indemnes d’ascension de la tête humérale, 84 % à 10 ans et 43 % à 15 ans. Les ruptures préopératoires partielles ou transfixiantes du tendon supra-épineux n’avaient pas d’influence significative (p = 0,16). Les patients avec une rupture secondaire avaient un résultat clinique significativement moins bon (score de Constant, résultat subjectif, et amplitudes articulaires) (p < 0,0001) et un résultat radiologique (score liseré, bascule supérieure de la glène) également moins bon (p < 0,0001). Conclusions.— Avec un nombre important de cas et un recul lointain, le taux de rupture secondaire de la coiffe après prothèse totale d’épaule anatomique implantée pour omarthrose primitive augmente avec le recul et influence significativement les résultats cliniques et radiologiques. L’infiltration graisseuse préopératoire des muscles de la coiffe et l’implantation de la glène avec une bascule supérieure ont une influence statistiquement péjorative. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.054 42 Intérêt d’une prothèse d’épaule sans tige dans le traitement des séquelles de fracture de l’extrémité proximale de l’humérus Richard Ballas ∗ , Philippe Teissier , Jacques Teissier 25, rue Bourgchanin, 42330 Saint-Galmier, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’arthroplastie d’épaule pour séquelles de fracture de l’extrémité supérieure de l’humérus est techniquement difficile et les résultats parfois décevants. Une ostéotomie tubérositaire ou une pseudarthrose des tubérosités péjorent toujours les résultats. Une prothèse d’épaule sans tige permet au chirurgien de s’adapter à la morphologie remaniée sans effectuer d’ostéotomie des tubérosités. Nous rapportons l’expérience d’arthroplastie d’épaule sans tige (TESS, Biomet® ) dans le traitement des séquelles de fracture de la tête humérale. S261 Matériel et méthodes.— Nous avons recensé au cours d’une étude rétrospective, 25 patients ayant bénéficié d’une arthroplastie d’épaule sans tige (19 prothèses anatomiques et 6 inversées) pour le traitement des séquelles de fracture de la tête humérale. Les données épidémiologiques et cliniques étaient relevées. Une évaluation des amplitudes articulaires et du score de Constant a été effectués en préopératoire puis à 6 mois, à 1 an, et à 3 ans en postopératoire. Le bilan radiographique initial a permis de classer les fractures selon la classification de Neer, tandis que l’état séquellaire était classé en 4 catégories comme proposé par Boileau et al. Résultats.— L’âge moyen était de 58 ans (37—77 ans). Nous avions vingt et 1 séquelles type 1, 2 de type 2 et 2 de type 4. Le recul moyen était de 24 mois (6—61 mois). Le score de Constant moyen a progressé de 24 en préopératoire à 58 en postopératoire, le score douleur de 5,2/15 à 12,4/15 et le score force de 1,5/25 à 6,2/25. L’élévation antérieure active était améliorée de 51◦ (70◦ à 121◦ ) et la rotation externe active (RE1) de 35◦ (—2◦ à 33◦ ). Sur le plan radiographique, l’index céphalo-tubérositaire était bien corrigé et nous ne relevions aucun descellement. Par contre, nous déplorions un cas de lyse partielle du tubercule majeur et un enfoncement stable de cupule inversée. Une prothèse anatomique a été révisée en prothèse inversée. Discussion.— Parmi 78 cas de traitement de séquelles de fractures de la tête humérale sur une période de 4 ans, nous avons utilisé 25 fois une prothèse sans tige. Le premier avantage est de pouvoir s’affranchir des déports céphalo-diaphysaires liés aux cals vicieux, et le deuxième avantage est la suppression des fréquentes complications liées à l’utilisation d’une tige dans ces indications (7 % selon Boileau). Enfin, en cas de révision, la procédure serait plus aisée. Conclusion.— Au travers de cette série, nous confirmons l’intérêt d’une prothèse sans tige dans le traitement des cals vicieux de la tête humérale. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.055 43 La prothèse de resurfaçage de l’épaule peut-elle remplacer la prothèse anatomique ? Analyse prospective monocentrique de 64 cas avec un recul minimum de 2 ans Pierre Mansat ∗ , Anne-Sophie Coutié , Nicolas Bonnevialle , Nicolas Reina , Michel Rongières , Paul Bonnevialle Service d’orthopédie-traumatologie, CHU Purpan, place du Dr.-Baylac, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La prothèse de resurfaçage permet de préserver le capital osseux de la tête humérale tout en reproduisant l’anatomie individuelle de chaque patient. Hypothèse.— La prothèse de resurfaçage de l’épaule est adaptée au traitement de la pathologie dégénérative de l’épaule. Matériel et méthode.— Entre janvier 2005, et janvier 2009, 61 patients (64 épaules) ont bénéficié d’une prothèse de resurfaçage dans notre service et ont pu être revus avec un recul minimum de 2 ans : 28 femmes et 33 hommes de 57 ans de moyenne d’âge (30—80). Les étiologies comprenaient : omarthrose primitive (26), arthrose post-instabilité (14), arthrose post-traumatique (7), polyarthrite rhumatoïde (4), ostéonécrose (4), épaule dysplasique dégénérative (4), et autres (5). L’usure de la glène était centrée dans la majorité des cas (42/64) et n’a pas été remplacée. L’IDG de la coiffe était de 0,64 (0—3,25). Résultats.— Au recul moyen de 32 mois (24—50), le score de Constant était de 68 points (29—100) avec un score DASH de 28 points (0—88). Les meilleurs résultats étaient obtenus dans l’omarthrose S262 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique primitive (72 et 21 points), et les arthroses post-instabilité (73 et 27 points). Dans l’arthrose post-traumatique, les résultats étaient plus modestes (66 et 33 points), les plus mauvais étant observés dans la polyarthrite rhumatoïde (49 et 65 points) et les dysplasies (60 et 28 points). Dix patients restaient douloureux. La prothèse de resurfaçe a permis de compenser la médialisation liée à l’usure, le bras de levier trochitérien passant de 7 mm en préopératoire à 10 mm en postopératoire. L’angle cervico-diaphysaire était de 119◦ en postopératoire, alors qu’il était de 133◦ en préopératoire traduisant une tendance à la varisation de l’implant. Un cas de liseré au niveau du plot d’ancrage sans migration de l’implant a été noté. Il existait des signes de glénoïdite dans 10 cas et 1 patient a nécessité une totalisation de la prothèse 2 ans après sa mise en place. Discussion-conclusion.— La cupule de resurfaçage est une option thérapeutique efficace dans les lésions dégénératives de l’épaule d’autant plus que la tête humérale est centrée et la trophicité de la coiffe des rotateurs conservée. Cependant, en cas de lésion de la glène la mise en place d’un tissu d’interposition ou d’un implant glénoïdien semble nécessaire pour diminuer les douleurs liées à la glénoïdite. Le positionnement de l’implant reste perfectible. Un recul plus important est toutefois nécessaire pour évaluer la survenue de complications. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.056 44 Étude scanographique 3D des rayons de courbure des glènes arthrosiques. Incidences pratiques Gilles Walch ∗ , Grégory Moineau , Christophe Lévigne , Pascal Boileau Unité épaule, centre orthopédique Santy, 24, avenue Paul-Santy, 69008 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le fraisage glénoïdien excessif a été reconnu comme une cause de descellement radiologique. Le rayon de courbure des fraises glénoïdiennes et des prothèses glénoïdiennes est identique quelle que soit la taille des prothèses implantées : il a été choisi à partir de la valeur moyenne chez le sujet sain indemne d’arthrose. Le but de ce travail était de mesurer le rayon de courbure des glènes arthrosiques pour voir si les fraises utilisées et le rayon de courbure des prothèses étaient adaptés. Matériel et méthode.— Cent quarante-six arthroscanners préopératoires réalisés pour une omarthrose primitive ont été analysés avec une reconstruction 3D. La méthode de mesure a été validée par une étude intra- et interobservateur. Cinq mesures ont été retenues pour caractériser les glènes arthrosiques : hauteur, largeur, rayons de courbure antéropostérieur et supéro-inférieur, rayon de courbure de « la sphère la mieux adaptée ». Résultats.— Le rayon de courbure supéro-inférieur était en moyenne de 46,8 mm (± 10,89) chez l’homme et 41,1 mm (± 111,6) chez la femme. (p < 0,004). Le rayon de courbure antéropostérieur était en moyenne de 44,52 mm (± 18,41) chez l’homme et 41,18 mm (± 16,72) chez la femme (p = 0,3). Le rayon de courbure de « la sphère la mieux adaptée » était en moyenne de 40,8 (± 8,57) chez les hommes et 32,6 (± 5,5) chez les femmes (p < 0,0001). Toutes les mesures étaient plus élevées que celles connues et publiées chez l’adulte sain. Les mesures se répartissaient selon des courbes gaussiennes mais les variations observées étaient importantes rendant l’utilisation de la moyenne parfois très éloignée de la réalité. Discussion.— Avec un rayon de courbure unique pour les fraises glénoïdiennes et des prothèses glénoïdiennes, le chirurgien est obligé de fraiser de manière importante pour « adapter l’os à la prothèse », sacrifiant ainsi l’os sous chondral solide et résistant. Le fraisage excessif et le sacrifice osseux pourraient être évités en adaptant la prothèse glénoïdienne à l’os, c’est-à-dire en ayant des fraises et des glènes aux rayons de courbure variables et adaptées aux mesures de la glène arthrosique. Conclusion.— L’étude scannographique en 3D des glènes arthrosiques a montré de grosses variations d’un sujet à l’autre ainsi que de grosses variations par rapport aux glènes normales et par rapport au sexe. Certains descellements glénoïdiens pourraient être liés au sacrifice osseux rendu nécessaire par des fraises glénoïdiennes au rayon de courbure fixe et constant. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.057 45 Influence des implants glénoïdiens et de la rétroversion de l’implant huméral sur la survenue de l’encoche inférieure du pilier de l’omoplate après prothèse d’épaule inversée : étude cadavérique Julien Berhouet ∗ , Luc Favard CHU Trousseau, 37170 Chambray-Lès-Tours, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La limitation des mobilités en rotation est un inconvénient fréquemment observé lors du suivi clinique des prothèses d’épaule inversées. Plusieurs modifications morphologiques et techniques ont été proposées afin de prévenir sa survenue. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’influence de la modularité des implants glénoïdiens et du positionnement en rétroversion de l’implant huméral sur l’amplitude des mobilités en rotation. Matériels et méthodes.— Une prothèse inversée Aequalis Reversed (Tornier) a été implantée sur 40 épaules cadavériques. Sur le versant glénoïdien, 8 combinaisons différentes ont été testées : des glénosphères de 36 mm de diamètre, centrées, excentrées, inclinées, ou centrées avec plaquette d’épaisseur 5 mm et 7 mm simulant une BIO-RSA ; des glénosphères de 42 mm de diamètre, centrées sans ou avec plaquettes de latéralisation de 7 et 10 mm. Sur le versant huméral, le positionnement de l’implant huméral avec des rétroversions, de 0◦ , 10◦ , 20◦ 30◦ et 40◦ , a été évalué. Les mobilités en rotations externe et interne, à 20◦ d’abduction, ont été mesurées jusqu’à l’apparition des conflits postérieur et antérieur avec le pilier de l’omoplate. Résultats.— Les implants glénoïdiens de grand diamètre (42 mm), donnaient significativement (p < 0,05) les meilleurs gains d’amplitude surtout s’ils étaient associés à une latéralisation : 46◦ en rotation interne et 66◦ en rotation externe. La glénosphère centrée de 36 mm de diamètre donnait les plus mauvais résultats. Concernant le positionnement de l’implant huméral, la rotation interne diminuait et la rotation externe augmentait significativement (p < 0,05) avec le degré de rétroversion humérale. C’était pour un positionnement huméral à rétroversion anatomique, évalué à 17,5◦ en moyenne dans cette étude, que les rotations étaient les plus équilibrées. Discussion.— Notre étude est anatomique, à fort effectif, avec un protocole expérimental précis et reproductible. La variabilité morphologique des omoplates n’a cependant pas été analysée. L’influence de ces différents paramètres techniques a déjà été étudiée dans la littérature, à l’exception du degré de rétroversion de l’implant huméral. De plus, aucune analyse des mobilités en rotation n’a été rapportée. Conclusion.— Les mobilités en rotation devraient être améliorées par l’utilisation d’implants de grand diamètre avec effet de latéralisation du centre de rotation de l’épaule et par le respect de l’anatomie humérale du patient. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.058 Résumés des communications Séance du 7 novembre après-midi Traumatologie 47 La prolactinémie : indice prédictif de gravité chez les polytraumatisés Fadi Hoyek ∗ , Marc Abi Hatem , Christian Haddad , Georges Abi Fares , Elissar Dagher , Charbel Moussallem , Monique Tabet , Amal Chelala , Pascal Lahoud , Georges Nohra , Jean-Claude Lahoud ∗ Jounieh BP 2078, 99205 Jounieh, Liban ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Différents paramètres biologiques peuvent être perturbés chez les polytraumatisés mais aucun à lui seul ne peut être prédictif de la gravité et du pronostic. Cette étude cherche à trouver un lien entre le taux sérique de la prolactine et le degré de gravité des traumatismes. Matériel et méthode.— La série comporte quarante-cinq patients hospitalisés entre 2009 et 2010. La moyenne d’âge est de 48 ans avec des extrêmes de 18 à 87 ans. Trente-sept hommes pour huit femmes. Ils sont divisés en deux groupes, le premier avec des traumatismes définis comme peu graves ayant nécessité une hospitalisation dans un service de traumatologie. Le second groupe avec des traumatismes graves ayant nécessité une admission dans une unité de réanimation polyvalente. Les critères de gravité ont été définis selon le score ISS (Injury Severity Score). Le groupe I comporte 22 patients, le groupe II 23 patients. Un dosage quantitatif du taux sérique de la prolactine a été effectué à j0 et j + 1 selon une technique immuno enzymatique micro-particulaire. Résultats.— Les résultats ont été traités dans un logiciel SPSS. À j0, dans le groupe I, la prolactinémie a une valeur moyenne de 26,15 ng/mL avec des écarts à (± 10,75). Dans le groupe II, sa valeur moyenne est de 54,52 ng/mL, avec des écarts à (± 14,6). Les tests montrent une sensibilité de ces valeurs à 75 % avec une spécificité à 82 %. L’intervalle de confiance, selon le test de Student, est à 95 % et montre une différence significative pour les taux sériques de la prolactine entre les groupes I et II avec une valeur de p < 0,01. Les dosages de la prolactinémie à j + 1 ne montrent aucune spécificité statistiquement significative entre les deux groupes. Discussion.— Au vu de ces résultats, le taux sérique de la prolactine à j0 paraît être un paramètre prédictif de la gravité des lésions chez un polytraumatisé, pouvant nécessiter une hospitalisation dans une unité de réanimation. Selon cette étude on peut parler d’un taux sérique de la prolactine alarmant qui est de 55 ng/mL (± 15). Des études plus poussées, sur des séries plus importantes pourront confirmer cette valeur prédictive. Conclusion.— Associée au contexte clinique du polytraumatisé et à d’autres valeurs biologiques, la prolactinémie peut être un des indices prédictifs pour la prise en charge ainsi que pour le pronostic. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.059 48 Quelles sont les fractures de l’anneau pelvien potentiellement létales ? Jérôme Tonetti ∗ , Julien Brun , Stéphanie Guillot , Frédéric Thony , Philippe Merloz , Jean-François Payen Service orthopédie traumatologie, hôpital Michallon, BP 217, 38043 Grenoble, France S263 ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les traumatismes graves du bassin associés à un syndrome hémorragique ont une mortalité supérieure à 20 %. Le traitement précoce de référence associe la contention et l’artériographie avec embolisation. Nous avons recherché les facteurs radiocliniques pronostiques d’une décompensation hémorragique avec recours à l’embolisation artérielle. Matériel et méthodes.— Il s’agit une étude rétrospective continue de 198 dossiers médicaux admis entre 2004 et 2008 pour traumatisme grave du bassin (Injury Severity Score bassin > = 3). Le bilan clinique, biologique, morphologique (radiographie du bassin de face et examen tomodensitométrique avec fuites de produit de contraste), ainsi que le suivi transfusionnel à l’admission a été colligé. Les fractures ont été classées selon Letournel, Young-Burgess et Tile modifié AO. Les traitements par contention, embolisation, ballon d’occlusion aortique étaient notés. Nous avons comparé les caractéristiques radiocliniques du groupe sans embolisation (groupe 1) avec le groupe avec embolisation (groupe 2) en utilisant les tests Chi2 , de Student avec un seuil de significativité de 0,05. Résultats.— Nous avons retenu 106 patients. Il y avait 74 hommes. L’âge médian était de 32 ans (5—90). Dans le groupe 1, (82 patients) les marqueurs de gravité du trauma et du syndrome hémorragique étaient significativement plus faibles que dans le groupe 2 (24 patients). Aucun type dans la classification de Young et Burgess ou dans la classification de Tile modifié AO n’était plus fréquent dans le groupe 1 ou 2. Les lésions de l’aile iliaque, sacrées transforaminales et transverse du cotyle étaient significativement plus fréquentes dans le groupe 2 (respectivement p < 0,0088, p < 0,0369 et 0,0520). La lésion iliaque ne permettait pas la contention externe par clamp pelvien. Le recours au ballonnet d’occlusion intra-aortique a été effectué 5 fois pour une lésion transforaminale et 3 fois pour une lésion de l’aile iliaque. Conclusion.— La description morphologique précise selon Letournel, identifie des fractures iliaques et transforaminales du sacrum qui conduisent à activer rapidement les moyens de radiologie interventionnelle. Dans le cas de la fracture iliaque, en l’absence de contention possible, l’embolisation artérielle est le seul traitement. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.060 49 Ostéosynthèse percutanée des fractures du sacrum et disjonctions sacro-iliaques Christine Tempelaere ∗ , César Vincent , Ibrahim Kalouche , Véronique Molina , Olivier Gagey , Charles Court. 78, rue du Général Leclerc, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Dans les fractures instables du bassin, les lésions du sacrum ou de la sacro-iliaque nécessitent souvent une fixation postérieure de l’anneau pelvien. Différentes techniques ont été décrites dans la littérature. Le but de ce travail est de décrire une technique percutanée d’ostéosynthèse postérieure du bassin en réalisant une fixation bi-iliaque à l’aide de vis polyaxiales. Matériel et méthodes.— De septembre 2008 à janvier 2011, six polytraumatisés (2 hommes, 4 femmes ; âge moyen 38 ans (17—62 ans) ont été opérés dans notre service pour fractures instables du bassin avec trait postérieur trans-sacré ou disjonction sacro-iliaque (C1,3 = 1 ; C2,2 = 1 ; C2,3 = 2 ; C3,3 = 2 selon la classification de l’AO). Deux patients ont eu une fixation antérieure initiale par fixateur externe. Un autre patient a eu une fixation par plaque antérieure dans le même temps opératoire. L’opération est réalisée en décubitus ventral. L’ostéosynthèse est réalisée par deux vis polyaxiales percutanées enfouies dans chaque aile iliaque reliées entre elles par deux tiges mises en place en percutanées (Longitude® ). Tous les patients ont été évalués au dernier recul avec le questionnaire de Majeed spécifique au traumatisme du bassin, un examen S264 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique clinique et des radiographies du bassin de face et de 3/4. La qualité de la réduction a été évaluée selon le score radiologique de Matta. Résultats.— Le recul moyen est de 14 mois (3—20 mois). Aucune complication opératoire n’a été relevée. La durée opératoire a été en moyenne de 60 minutes (45 à 110 minutes). Les pertes sanguines peropératoires sont négligeables. Aucun patient n’a présenté de complications neurologique ou vasculaire postopératoire. Une patiente a été reprise pour infection du matériel qui a guéri après un parage et lavage associé à une antibiothérapie. Tous les patients ont repris la marche avec appui complet au troisième mois sans douleur. Radiologiquement, toutes les fractures ont consolidé dans un délai de trois mois avec un résultat excellent dans cinq cas selon le score de Matta (inférieur à 4 mm de déplacement) et bon dans un cas (compris entre 4 et 10 mm de déplacement). Discussion.— Cette technique de fixation postérieure des fractures trans-sacrées ou disjonctions sacro-iliaques du bassin nous paraît fiable et reproductible. Elle permet une fixation stable sans avoir besoin d’aborder le foyer de fracture. Une étude avec une série plus large et un plus grand recul est nécessaire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.061 souvent compatibles avec la conservation du membre. La mise en place précoce d’orthèse permet d’améliorer le pronostic. Conclusion.— Les SCM sont très spécifiques des séismes. Les délais de prise en charge chirurgicale de ces lésions sont le plus souvent trop tardifs pour envisager des dermofasciotomies. Il n’y a pas plus d’indication dans ce contexte à la réalisation de dermofascotomie pour sauver le pronostic fonctionnel, qu’il y a d’indication à l’amputation pour sauver le pronostic vital. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.062 51 Prise en charge de la traumatologie agressive dans un hôpital au cœur des tensions urbaines. Évaluation rétrospective de 101 patients sur une période de 30 mois Emmanuel Soucanye de Landevoisin ∗ , Philippe Candoni , Bastien Orsini , Christophe Drouin , Éric Demortiere Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, hôpital d’instruction des armées Laveran, boulevard Laveran, 13013 Marseille, France ∗ Auteur 50 Prise en charge des syndromes compartimentaux dépassés des membres (SCM dépassé) : expérience lors du tremblement de terre à Haïti Thomas Demoures ∗ , Raphael Barthelemy , Bertrand Bauer , Bernard de Loynes , Sylvain Rigal HIA Percy, service d’orthopédie-traumatologie, 101, avenue Henri-Barbusse, 92141 Clamart, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Lors des séismes, l’observation des SCM est fréquente et leur prise en charge le plus souvent tardive. Cette expérience pose le problème de la conduite à tenir au-delà des délais habituels de prise en charge des SCM aigus. Si le traitement des SCM dans les premières heures est bien codifié, il n’en est pas de même pour les SCM dépassés. Matériel.— Vingt-sept SCM ont été opérés au sein d’un détachement chirurgical situé à Port-au-Prince (parmi les 52 plaies des membres et 57 fractures traitées chirurgicalement). Le traitement a toujours été retardé d’au moins 72 heures après la catastrophe. Méthode.— Il s’agit d’une étude de population dans un contexte d’afflux massif des blessés avec quasi disparition des structures sanitaires locales. Il n’y a pas eu de mesure de pression dans les loges. Le diagnostic et le suivi évolutif des SCM ont été cliniques, réalisé par le même chirurgien au cours de la mission. Résultats.— — dermofasciotomies dont les suites ont été simples : 3 ; — dermofasciotomies réalisées tardivement compliquées d’infection : 14 ; — SCM traités par orthèse : 4 ; — SCM ayant nécessité une amputation : 6. Discussion.— Malgré les nombreux biais, cette expérience soulève un problème de définition entre le crush syndrome et le SCM (ou syndrome des loges). Lors de SCM dépassé, la réalisation d’une dermofasciotomie est inutile et néfaste. Inutile car les lésions ischémiques musculaire sont constituées et leurs conséquences biologiques (crush syndrome) sont déjà systémique et relève de traitement médical. Néfaste, car la transformation d’une lésion fermée en plaie ouverte conduit inéluctablement à l’infection des tissus nécrotique, aboutissant à des amputations secondaires. L’évolution naturelle d’un SCM dépassé, en l’absence de plaies, se fait vers une fibrose des tissus ischémiés et la fistulisation secondaire avec infection est rare. Les séquelles fonctionnelles sont correspondant. Introduction.— L’augmentation des violences urbaines en France métropolitaine voit augmenter le nombre d’agression par arme blanche et par projectile. La formation des praticiens s’avère indispensable dans les centres localisés au cœur des tensions urbaines et confrontés à l’accueil de ce type de traumatisme. Matériel et méthode.— Une étude rétrosprospective monocentrique a été menée du 01 juillet 2008 au 31 décembre 2010. Toutes les plaies agressives par balle et par arme blanche prise en charge de manière chirurgicale ont été répertoriées. Outre les données épidémiologiques habituelles, nous avons évalué la rapidité et les modalités de prise en charge immédiate et secondaire pour chaque type de blessure, les suites à court et moyen terme. Résultats.— Sur une période de 30 mois, 101 patients ont été pris en charge de manière chirurgicale. Parmi eux il y avait 70 plaies par armes blanches, 31 plaies par arme à feu. On dénombrait 41 % de plaies des membres, 2 % de plaies du crane, 3 % de plaie du rachis, 8 % de plaie du cou ou de la face, 12 % des plaies abdominales, 38 %des plaies thoraciques ou thoraco-abdominales. Deux patients présentaient une plaie vasculaire de membre. Trois patients sont décédés, dont 2 par plaies du cœur et 1 par plaie du crâne. Discussion.— Peu de séries évoquent les plaies agressives en milieu civil hors contexte de guerre et à notre connaissance aucune en France métropolitaine. Notre série permet de mettre en évidence l’augmentation ces dernières années d’une traumatologie jusque là épisodique sur le territoire français. Prés de la moitié des blessures agressives répertoriées sont des plaies de membres. Leur prise en charge immédiate doit être rapide et systématisée. La prise en charge secondaire peut se révéler être un véritable défi thérapeutique avec une morbidité parfois importante et le risque infectieux permanent et à long terme des lésions ostéo-articulaires. Conclusion.— Nous mettons ainsi en évidence la nécessité d’une formation spécifique des chirurgiens orthopédistes des établissements susceptibles d’accueillir des traumatismes agressifs. Des conduites à tenir protocolisées doivent être mise en place à fin de permettre une prise en charge adéquate devant des plaies qui peuvent associées des lésions complexes des tissus mous, des lésions ostéoarticulaires ou vasculaires. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.063 52 Ostéosynthèse interne et risque infectieux dans les fractures ouvertes de guerre Raphaël Barthélemy ∗ , Thomas Demoures , Vincent Reslinger , Bernard de Loynes , Bertrand Bauer , Michel Martin , Sylvain Rigal Résumés des communications HIA Percy chirurgie orthopédique, 101, avenue Henri-Barbusse, 92140 Clamart, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Traditionnellement contre-indiquée dans le traitement des fractures ouvertes de guerre des membres, l’ostéosynthèse interne a été utilisée plusieurs fois en relai précoce du fixateur externe. L’objectif était de réduire les raideurs articulaires, les délais de consolidation, le taux de pseudarthrose et de faciliter la gestion des pansements et des lambeaux de couverture. Matériel et méthode.— Étude rétrospective portant sur les fractures ouvertes de guerre des blessés rapatriés d’Afghanistan entre 2005 et 2010 traitées par ostéosynthèse interne en relai d’un fixateur externe. Sélection des indications et suivi des cas en réunion de concertation pluridisciplinaire (orthopédistes, infectiologue, bactériologue). Évaluation des résultats fonctionnels, radiologiques et infectieux au plus long recul. Résultats.— Dix fractures ouvertes par trauma balistique ou explosif, 10 exofixations, 7 relais par ostéosynthèse interne dont 4 membres supérieurs et 3 membres inférieurs au recul moyen de 18 mois. Six infections, 6 antibiothérapies au long cours. Délai moyen de consolidation au membre inférieur 6 mois, au membre supérieur 3 mois. Discussion.— L’ostéosynthèse interne est une alternative à l’exofixation au long cours en relai précoce dans les blessures de guerre, même en cas de germe identifié. La conservation du matériel a toujours été possible permettant d’obtenir la consolidation dans des délais moyens proches de ceux de la pratique civile. Le risque infectieux est certes plus élevé dans ce contexte et difficile à évaluer faute de critères objectifs décisionnels. Il nous semble cependant que les bénéfices fonctionnels sont réels notamment en termes de raideur articulaire et de délai de consolidation. Conclusion.— Le traitement des lésions projectilaires de guerre évolue. L’ostéosynthèse interne en relai du fixateur externe obéit à certaines règles restant à définir. Cependant, au travers de l’expérience clinique, certains principes semblent s’imposer. La faisabilité de l’ostéosynthèse est permise par la qualité de la prise en charge initiale (débridement, parage et fixation externe temporaire dans l’esprit du damage control orthopédique). La sélection des blessés se fait actuellement empiriquement sur des critères d’exclusion : souillure importante, grande comminution fracturaire, impossibilité de couverture du foyer de fracture, polytraumatisme avec atteinte de l’état général. La mise en évidence d’une contamination certaine de la plaie, voire d’une infection ne constitue pas une contre-indication absolue à l’ostéosynthèse (sous réserve d’une éradication préalable). La stratégie du relai en un ou deux temps, le délai de réalisation de l’ostéosynthèse et la gestion des parties molles sont déterminants. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.064 53 Échographie peropératoire dans la réparation percutanée des ruptures aiguës du tendon d’Achille Sophie Lacoste ∗ , Bertrand Cherrier 184, rue du faubourg Saint-Antoine, 75012 Paris, France ∗ Auteur correspondant. La prise en charge des ruptures aiguës du tendon d’Achille reste un sujet de controverses. Les recommandations actuelles penchent en faveur du traitement chirurgical avec rééducation précoce. Le traitement percutané semble un bon compromis entre le traitement orthopédique contraignant et le traitement à ciel ouvert, source de complications majeures. La suture percutanée permet un bon affrontement des berges tendineuses avec un moindre risque de complications cutanées et infectieuses. Toutefois, certaines études S265 ont rapportées un taux non négligeable de ruptures itératives et de lésions du nerf sural avec cette technique. Nous avons cherché un moyen d’améliorer la fiabilité du traitement percutané. La localisation sous-cutanée du tendon calcanéen rend son exploration par ultrasons particulièrement aisée. L’échographie nous a semblé représenter un outil non invasif pour guider la ténorraphie par Tenolig® . Le but de notre étude est l’évaluation de l’apport de l’échographie peropératoire dans les réparations percutanées du tendon d’Achille. Nous avons comparé deux groupes de population homogènes et comparables, pris en charge en chirurgie ambulatoire pour réparation percutanée et rééducation précoce. Le premier groupe composé de 27 patients (groupe A) a bénéficié du Tenolig® échoguidée, et le second (12 patients, groupe B) de la technique sans imagerie peropératoire. Le recul moyen était de 19 mois pour le groupe A et de 34 mois pour le groupe B. Les patients ayant bénéficié de la chirurgie avec assistance échographique n’ont présenté aucune complication postopératoire générale (contre 8 % dans le groupe contrôle), ni aucune rupture itérative (contre 8 %), ni aucune lésion du nerf sural (contre 25 %). La reprise du travail a été observée plus précocement dans le groupe A (45 jours contre 90). Il n’y avait pas de différence significative concernant la nécrose cutanée, la reprise du sport, la force musculaire et l’amyotrophie. Le retentissement socioéconomique a été jugé plus faible dans le groupe avec échographie. L’échographie peropératoire n’a pas entraînée de complications cutanées et infectieuses. La visualisation du positionnement intratendineux des sutures, surtout sur le versant latéral, diminue significativement les lésions iatrogènes du nerf sural, complication fréquente en chirurgie « aveugle ». La ténorraphie percutanée écho-assistée permet de faciliter et de guider le geste chirurgical, augmentant sa précision et son innocuité. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.065 54 Ostéosynthèse des fractures du calcanéum par broches à foyer ouvert à propos de 43 cas Alexandre Roux ∗ , Michael Djian , Fernand De Peretti Hôpital Saint-Roch, 15, rue Pierre-Devoluy, 06000 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les fractures du calcanéum sont pourvoyeuses de complications même si initialement elles sont parfaitement opérées. Ces complications peuvent être précoces ou tardives. Le but de cette étude est d’évaluer une technique opératoire simple et ses complications. Matériel.— Étude rétrospective sur 43 fractures du calcanéum (35 patients). Toutes les fractures ont été classées selon la classification Uthéza. Tous les patients ayant présenté une fracture articulaire du calcanéum entre mars 2004 et novembre 2010 ont été inclus. Méthodes.— La technique opératoire consiste par une voie d’abord directe sous malléolaire externe, de réduire sous contrôle de la vue la fracture et de maintenir la réduction par 4 à 5 broches. Les broches seront retirées à 3 mois en consultation. L’immobilisation par botte est maintenue 3 mois. Tous les patients ont été revus au dernier recul. L’examen clinique a permis de réaliser le score fonctionnel de Kitaoka pour l’arrière pied, un score de qualité de vie (SF 12) et de rechercher une éventuelle complication opératoire (nécrose cutanée, lésion du nerf saphène externe, infections. . .). Résultats.— Le score kitaoka moyen est de 70, le score de qualité de vie moyen est de 86, deux lésions du nerf saphène externe ont été retrouvées, par contre aucun trouble de cicatrisation ne fut constaté. La durée opératoire moyenne est de 55 min. Discussion.— Cette technique opératoire est un compromis entre les deux grands types d’ostéosynthèse des fractures du calcanéum que S266 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique sont les techniques percutanées par broches et les techniques à ciel ouvert avec un large lambeau externe le plus souvent par plaque. Les techniques d’ostéosynthèses classiques connaissent des taux non négligeables de souffrances cutanées pouvant être à l’origine de sepsis que nous ne retrouvons pas dans cette étude. L’ostéosynthèse à ciel ouvert permet une meilleure réduction mais la voie d’abord par large lambeau externe nécessite un temps opératoire plus long qu’une voie d’abord direct sur la sous astragalienne sans gain sur la réduction de la surface thalamique. L’ablation systématique en consultation des broches garantie l’absence de gène sur le matériel. Conclusion.— Cette technique opératoire simple permet d’obtenir des résultats fonctionnels similaires aux autres techniques avec des taux de complications plus faibles, une durée opératoire courte, l’absence de gène sur le matériel et une éventuelle reprise par arthrodèse sous astragalienne simplifiée par la voie d’abord. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.066 55 Étude rétrospective d’une série de 304 fractures thalamiques du calcanéus Gilbert Carvalhana ∗ , Xavier Roussignol , Fabrice Duparc , Vincent Brzakala , Franck Dujardin 1, rue de Germont, 76031 Rouen, France ∗ Auteur correspondant. Le symposium de la SOFCOT de 1988 préconisait une ostéosynthèse pour toutes les fractures articulaires déplacées. Depuis, l’avènement de la TDM et l’apparition de nouvelles classifications (Uthéza, Sanders et Crosby-Fitzgibbons) apportent des éléments susceptibles d’établir au mieux les indications thérapeutiques. La littérature, souvent fondée sur des effectifs limités, demeure controversée. L’objectif de cette étude était d’évaluer les résultats d’une stratégie combinant, selon ces critères, trois options thérapeutiques, fonctionnelle, ostéosynthèse et reconstructionarthrodèse sous-talienne primitive. Une étude rétrospective continue a été effectuée sur les 445 patients hospitalisés entre 1990 et 2005 pour fracture du calcanéus. Trois cents quatre fractures (78 % d’hommes, d’un âge moyen de 43 ans) permettant la réalisation de scores algo-fonctionnels au recul moyen de 39,5 mois (6 à 121 mois) ont été inclues. Les données préthérapeutiques (épidémiologie, morphologie et classification), les données du traitement (délai opératoire, expérience du chirurgien et durée opératoire) et les données au plus grand recul (dégradation arthrosique, morphologie du pied et score de Kitaoka) ont été relevées. Il a été effectué 172 traitements fonctionnels, 89 arthrodèses et 43 ostéosynthèses. Le délai moyen de reprise d’appui était de 85 jours. Il existait 3,5 % de complications pour le traitement fonctionnel, 28 % pour les ostéosynthèses et 39 % pour les arthrodèses, cependant majoritairement mineures. Une arthrodèse sous-talienne secondaire a été nécessaire au délai moyen de 25 mois dans 14 % des traitements fonctionnels et 23 % des ostéosynthèses. La réduction des ostéosynthèses était anatomique (moins de 2 mm de cal vicieux) dans 70 % des cas. Dans la série globale, le score de Kitaoka était de 77 points, soit 57 % de bons et très bons résultats. Aucune différence significative entre les trois types de traitement n’a été mise en évidence, confortant nos options thérapeutiques. Cependant, l’analyse statistique des sous groupes, a montré que les fractures verticales selon Uthéza présentaient un meilleur score de Kitaoka lorsqu’elles étaient traitées par arthrodèse relativement au traitement fonctionnel (79/71 points p = 0,02). Nos résultats montrent que les indications thérapeutiques doivent s’appuyer sur la classification de Crosby et Fitzgibbons pour le degré de déplacement, d’Uthéza pour le sens de déplacement et de Sanders pour le nombre de fragments. Le traitement fonctionnel doit être préféré dans la majorité des cas, excepté lorsque des lésions graves articulaires ou un grand déplacement imposent un traitement chirurgical et alors plutôt une reconstruction-arthrodèse d’emblée, hormis quelques cas précis pour lesquels l’ostéosynthèse demeure une alternative. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.067 56 Contrôle de la réparation arthroscopique des ruptures récentes du ligament scapholunaire : à propos de onze cas Jean-michel Cognet ∗ , Xavier Martinache , François Schernberg Clinique Saint-André, 5, boulevard de la Paix, 51100 Reims, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les ruptures récentes du ligament scapholunaire restent difficiles à diagnostiquer et à traiter. Il n’existe pas de consensus thérapeutique dans la littérature. Certains auteurs ont proposé de réaliser un brochage scapholunaire associé à un avivement ligamentaire sous arthroscopie si la lésion datait de moins de trois mois. Nous avons voulu contrôler l’efficacité de ce traitement en réalisant une arthroscopie de contrôle lors de l’ablation des broches. Matériel et méthode.— Il s’agit d’une série prospective, continue, non randomisée de onze patients. La technique chirurgicale était identique pour chaque patient avec avivement du moignon ligamentaire et de la capsule dorsale au shaver et brochage scapholunaire et scaphocapital. Les broches ont été enlevées six à huit semaines après le geste initial avec contrôle artroscopique du ligament scapholunaire. Les classifications de Geissler et Dautel ont été utilisées pour l’évaluation lésionnelle. Résultats.— Le recul moyen était de 25 mois (18—29). La moyenne d’âge des patients était de 34 ans (19—56). Le délai diagnostique moyen était de 32 jours (3—73). Le score moyen de la classification de Geissler est passé de 2,9 lors de la première arthroscopie à 1,7 lors de l’ablation des broches. Toutefois, il n’a pas été retrouvé de cicatrisation du ligament scapholunaire lors du contrôle arthroscopique. Neuf patients ont pu reprendre leurs activités professionnelles et de loisir au niveau antérieur. Un patient a dû modifier sa pratique sportive et un patient a été réopéré à ciel ouvert (capsulodèse dorsale). Discussion.— Si le résultat clinique obtenu à court terme paraît satisfaisant, l’absence de cicatrisation du ligament scapholunaire reste, pour nous, un élément péjoratif. L’efficacité de la réparation du ligament scapholunaire a toujours été jugée en fonction de l’évolution clinique ou de l’aspect radiographique. Il n’existe pas de série similaire dans la littérature ayant vérifié la cicatrisation du ligament scapholunaire. Les travaux histologiques étudiant la structure du ligament scapholunaire ont montré l’existence d’une zone avasculaire centrale correspondant à un fibrocartilage. Ces travaux ont posé la question de la capacité de cicatrisation du ligament scapholunaire mais sans pouvoir y répondre. Il semble que la cicatrisation ligamentaire ne puisse être obtenue malgré une durée d’immobilisation employée habituellement pour d’autres ligaments. De fait, si le traitement arthroscopique des lésions fraîches du ligament scapholunaire amène à un bon résultat clinique dans plus de 90 % des cas, il est difficile d’en déterminer les raisons et donc de valider ce traitement dans chacune de ses étapes. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.068 57 Utilisation d’une chambre de régénération nerveuse Revolnerv® dans le cadre de la réparation primaire des nerfs digitaux palmaires : résultats préliminaires Ahlam Arnaout ∗ , Christophe Chantelot , Christian Fontaine , Alexandre Sauvage , Alain Clairemidi , Charlotte Brulard Résumés des communications Service de traumatologie, hôpital Roger-Salengro, CHRU de Lille, 59000 Lille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La réparation chirurgicale des lésions nerveuses digitales demeure un problème malgré les avancées de la microchirurgie, avec l’absence de procédé reproductible donnant des résultats fonctionnels satisfaisants. L’objectif de ce travail était d’évaluer prospectivement le bénéfice sur la régénération axonale d’un conduit biologique en collagène de types 1 et 3 d’origine porcine protégeant les sutures nerveuses. Matériels et méthodes.— De novembre 2009 à avril 2010, 35 patients ont eu une suture d’une lésion nerveuse digitale protégée par un tube nerveux Revolnerv® . L’évaluation des résultats fonctionnels sensitifs reposait sur le test de Weber statique (WS), le test aux monofilaments de Semmes et Weinstein (SW), et sur l’évolution du signe de Tinel réalisés aux 1er , 3e , 6e et 12e mois postopératoires. Un recul minimal de 6 mois était requis pour l’évaluation finale. L’analyse statistique était réalisée principalement avec des tests non paramétriques (Wilcoxon et Mann et Withney). Une valeur de p < 0,05 était considérée comme statistiquement significative. Résultats.— Un patient a été exclu, 6 autres ont été perdus de vue et 4 n’ont pas pu être revus à 6 mois. Au total, 24 patients ont été inclus et 27 sutures nerveuses ont été évaluées. L’âge moyen était de 38 ans (13,5 à 71) et le sex-ratio femme : homme de 1:5. Aucune complication imputable au Revolnerv® n’a été observée. À 6 mois, le WS moyen était de 10,3 (± 3,76). Le résultat du WS était significativement meilleur chez les non fumeurs par rapport aux fumeurs (8,79 vs 11,85 ; p = 0,03) tandis que seule une tendance à un WS plus favorable pour les sections nettes était observée comparativement aux lésions contuses (9,19 vs 11,82 ; p = 0,06). Le test de SW était satisfaisant chez 15 % des patients et acceptable chez 30 % des patients. Quatre-vingt-cinq pour cent des patients avaient récupéré une discrimination utile (S3+) ou normale (S4) à 6 mois. Conclusion.— Les résultats préliminaires à 6 mois de l’utilisation du conduit Revolnerv® dans le cadre des sutures directes des lésions de nerfs digitaux palmaires sont encourageants. Un nombre plus important de patients avec un recul supérieur est nécessaire avant de conclure sur l’intérêt réel de généraliser cette technique à toutes les lésions nerveuses digitales. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.069 58 Résultats de 12 transferts de droits internes pour réanimation de la flexion du coude dans les plexus brachiaux traumatiques Christophe Bosch ∗ , Bertrand Coulet , Cyril Lazerges , Olivier Mares , Pierre Croutzet , Michel Chammas Service d’orthopédie, hôpital Lapeyronie, 371, avenue Doyen-Gaston-Giraud, 34000 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. La restauration de flexion du coude est un temps essentiel de la prise en charge des lésions du plexus brachial. Au-delà d’un an l’atrophie de l’effecteur est telle qu’un transfert musculaire libre devient une option thérapeutique. Le but de cette étude est d’évaluer les résultats des transferts musculaires libres de droits internes (DI) innervés par 3 nerfs intercostaux. Nous rapportons une étude rétrospective de transferts de DI chez 12 hommes de 30 ans d’âge moyen avec un recul de 78 mois (28—260). Il s’agit de patients opérés à 42 mois (14—153) d’un accident de la voie publique, porteurs de 5 paralysies partielles C5C6C7 et 7 totales. Le DI était systématiquement réinnervé par 3 nerfs intercostaux (3-4-5) sans interposition de greffe et revascularisé par une anastomose termino-latérale sur l’artère humérale S267 et 2 veines satellites. Une palette cutanée de surveillance était constamment conservée. Le protocole de rééducation était identique pour tous les cas. On déplore 2 thromboses partielles (17 %) avec nécrose de la palette cutanée conduisant à une force de flexion cotée à M1. Après exclusion des échecs vasculaires, à la révision 80 % des patients obtiennent une flexion du coude cotée au moins à M4 pour 2,5 kg de force de flexion. Pour les lésions partielles, ce taux est de 100 % avec une force de flexion de 3,8 kg, pour les lésions complètes il est de 60 % à M4 et 100 % supérieur ou égal à M3 pour une force de flexion de 1,55 kg. La différence de force et de cotation MRC est significative entre les deux groupes. La flexion active du coude est de 128◦ pour une extension de —38◦ dans les plexus partiels contre une flexion de 103◦ et une extension de —23◦ dans les plexus totaux. Quatre-vingtonze pour cent des patients sont satisfaits et recommanderaient cette chirurgie. La technique micro-chirugicale de transfert musculaire libre est exigeante avec un taux d’échec vasculaire non négligeable. Cependant, une fois cette phase passée les résultats apparaissent fiables et fonctionnellement intéressants. L’apport d’un muscle sain dénervé sur une courte période explique en grande partie ces bons résultats. La différence de force entre les plexus partiels et totaux peut être expliquée par une compensation de la flexion par les épitrochléens grâce à un effet Steindler. L’analyse des résultats obtenus nous amène à proposer le transfert de DI pour les échecs ou retard de prise en charge à partir du 12e mois. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.070 Séance du 7 novembre après-midi Poignet/Main 60 Les tumeurs à cellules géantes des gaines synoviales de la main : à propos de 28 cas Mohamed Madhar ∗ , Hanane Elhaoury , Rachid Chafik , Halim Saidi , Tarik Fikry Hôpital ibnou tofail, CHU Mohammed VI, 40000 Marrakech, Maroc ∗ Auteur correspondant. Les tumeurs à cellules géantes des gaines synoviales (TCGGS) des tendons représentent la forme localisée de la synovite villonodulaire hémopigmentée. Elles s’observent le plus souvent au niveau des mains (80 % des cas) où elle représente la deuxième tumeur des parties molles après le kyste arthrosynovial. Son traitement, exclusivement chirurgical, est parfois difficile du fait de l’extension locale et de l’envahissement des structures nobles digitales. Nous rapportons une étude rétrospective sur dix ans de 28 cas de TCGGS, avec un âge moyen de 30 ans et un sex-ratio égal à 1. Le motif de consultation constant était la présence d’une masse digitale, suivi par une gêne à la flexion dans 34,5 %. La localisation palmaire était retrouvée dans 45,3 %, surtout au niveau du cinquième rayon (55,5 %) et en regard de la troisième phalange (63,7 %). Des modifications radiologiques ont été observées dans deux cas. Tous les malades ont été opérés, l’aspect macroscopique montrait une tumeur encapsulée, polylobée et jaune brunâtre qui envahissait la peau (un cas) et se prolongeait dans la gaine des tendons fléchisseurs (trois cas) et sous le tendon extenseur (quatre cas). Dans les suites postopératoires, nous avons noté un cas d’hypoesthésie de la pulpe, trois cas de raideur de l’interphalangienne proximale. Aucune nécrose cutanée n’a été retrouvée. Avec un recul moyen de cinq ans (un an à dix ans), nous avons eu cinq récidives, soit 11,3 % qui ont toutes été reprises chirurgicalement. Après analyse de la 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique S268 littérature, les auteurs vont décrire les aspects cliniques, évolutifs et les difficultés thérapeutiques de cette lésion. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.071 61 Les lipomes digitaux : à propos de 4 cas et revue de la littérature Abdellah El abidi ∗ , Youssef Bouhlal , Amine Jalal , Amine Benhima , Imad Abkary , Fouad Ait essi , Youssef Najeb , Mohammed Latifi Hopital Ibn-Tofail, 40014 Marrakech, Maroc ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les lipomes sont des tumeurs bénignes qui se développent dans les zones de tissu adipeux abondant. Ils ne sont pas fréquents au niveau de la main (5 %), et ceux qui impliquent les doigts sont très rares avec une incidence de 1 %. Matériels et méthodes.— Nous rapportons 4 cas de lipomes digitaux chez des patients âgés de 46 ans à 59 ans. La masse était asymptomatique, sauf un patient qui s’est plaint de la limitation de l’amplitude des mouvements, en particulier à la flexion et la douleur lors des manœuvres manuelles. À l’examen clinique, ils avaient une masse tumorale mobile, élastique sans déficit sensitivomoteur. L’échographie a objectivé une masse tissulaire d’allure bénigne, de forme ovalaire, bien limitée dans tous les cas. Aucun patient n’a bénéficié de l’IRM. Une biopsie préalable de la tumeur a été réalisée une seule fois et l’examen anatomopathologique était en faveur d’un lipome. L’exérèse complète de la tumeur a été faite d’emblée pour les autres cas. L’étude histologique de la pièce d’exérèse, a conclu à un lipome sans signes de malignité. Avec un recul moyen de huit mois, aucune récidive n’a été marquée. Discussion.— Les lipomes sont peu fréquents au niveau de la main et sont extrêmement rares dans les doigts. Ils apparaissent surtout vers la cinquième et sixième décennie. Cliniquement, les lipomes sont souvent asymptomatiques, à croissance lente, de consistance molle fluctuante, lobulée et mobile. En raison de leur taille, ils peuvent conduire à une limitation de la mobilité et des difficultés à la préhension. L’IRM est l’examen de référence des tumeurs des parties molles du fait de sa haute sensibilité. Le diagnostic différentiel se pose avec d’autres tumeurs des tissus mous notamment le liposarcome. Ce dernier est le diagnostic différentiel comportant le plus de risque pour le patient. Au niveau de la main et des doigts, l’exérèse marginale est le traitement de choix des lipomes bénins. Conclusion.— Les lipomes sont rarement localisés au niveau de la main et sont encore plus rares au niveau des doigts. Le diagnostic de lipome des doigts peut être difficile en raison de leur rareté à ce niveau, et aussi, parfois, à cause de la profondeur de la masse lipomateuse. L’IRM représente l’exploration radiologique la plus intéressante, à visée diagnostique et d’influence thérapeutique certaine. L’examen histologie de la pièce d’exérèse reste obligatoire pour confirmer le diagnostic et éliminer le principal diagnostic différentiel à savoir le liposarcome. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.072 62 Les tumeurs glomiques sous unguéales : à propos de 34 cas Mohamed Madhar ∗ , Hanane Elhaoury , Rachid Chafik , Halim Saidi , Tarik Fikry Hôpital Ibnou-Tofail, CHU Mohammed VI, 40000 Marrakech, Maroc ∗ Auteur correspondant. La tumeur glomique sous unguéale est une tumeur bénigne hyperalgique relativement rare. Cette lésion est encore trop souvent méconnue et son traitement est chirurgical. Le but de ce travail est de préciser la voie d’abord à utiliser en fonction du siège de tumeur. Les auteurs rapportent 34 cas de tumeurs glomiques sous unguéales. Il s’agissait de 20 femmes et 14 hommes d’un âge moyen de 31 ans (22—60 ans). La tumeur était périphérique 13 fois, centrale 21 fois. L’exérèse chirurgicale était réalisée par abord péri-unguéal en cas de lésions périphériques. L’abord trans-unguéal avec dissection et réparation microchirurgicales était utilisé en cas de lésions centrales. L’étude histologique de la tumeur était systématique. L’indolence était obtenue dès le lendemain. La cicatrisation était obtenue en moyenne en 3 semaines en cas d’abord péri-unguéal et 5 semaines en cas d’abord trans-unguéal. Un patient continuait à sentir une douleur saisonnière peu gênante. Il n’a pas été observé de récidive tumorale. Hormis 4 striations longitudinales sans véritable gêne esthétique, les dystrophies unguéales étaient absentes. La voie trans-unguéale est le plus souvent délaissée au profit de la voie péri-unguéale. Cette dernière, si elle donne un jour suffisant en cas de lésions périphériques, elle semble cependant, exposer à la récidive tumorale en laissant du matériel tumoral en cas de lésions centrales. Néanmoins, la voie trans-unguéale est plus difficile et nécessite le recours aux procédés microchirurgicaux afin de restaurer intégralement l’appareil unguéal. Cela permet de prévenir les dystrophies unguéales. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.073 63 Chirurgie de la main spastique à visée non fonctionnelle : résultats et limites Suheyla Barthes ∗ , Suheyla Barthes , Bertrand Coulet , Flavia Coroian , Isabelle Laffont , Michel Chammas Orthopédie 2, service de chirurgie de la main et membre supérieur, CHRU Lapeyronnie, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34080 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Chez l’adulte cérébrolésé, les gestes non fonctionnels constituent une part importante de la chirurgie du membre supérieur. Notre étude a pour objectifs d’évaluer : le respect du contrat de soin hygiénique et esthétique, le dépassement de ce contrat par l’émergence d’une fonction. Matériel.— Vingt-huit patients (19 hommes et 7 femmes, d’âge moyen de 47,7 ans), opérés à visée palliative ont été revus, avec un recul moyen de 49 mois. Méthodes.— La procédure chirurgicale consistait en un geste sur la musculature extrinsèque de la main et du poignet chez tous les patients (28 transferts des fléchisseurs superficiels des doigts sur les profonds, 11 arthrodèses raccourcissantes du poignet, 9 ténodèses dorsales du poignet) et, chez 12 patients, un geste sur les intrinsèques a été associé : 6 ténotomies et 6 neurectomies sélectives de la branche motrice du nerf ulnaire. Résultats.— Sur le plan analytique, on obtenait la correction du capotage du poignet, avec une déformation préopératoire en flexion à 91◦ contre 2◦ en postopératoire. L’ouverture de la main a été obtenue, avec un angle palmodigital passant de 3◦ à 130◦ en postopératoire. Les phénomènes de macération, la difficulté à l’hygiène et à l’habillage, ont diminués, avec un score de DAS (Disability Assessment Scale de 12 = gène importante) passant de 10,1 à 0,8. Il existait une récupération de fonction chez 1 patient sur 3, avec un score de HOUSE (de 0 à 8) passant de 1 à 3,5, mais uniquement en l’absence de geste intrinsèque. Résumés des communications Parmi les patients ayant subi une chirurgie isolée sur les extrinsèques, 9 ont développé une déformation du pouce dans la paume et des cols de cygnes. Discussion.— Cette chirurgie permet d’obtenir de façon constante une amélioration hygiénique et transforme, dans 32 % des cas, la main non fonctionnelle en main d’appoint. Le taux élevé de déformations intrinsèques, démasquées par la détente isolée des extrinsèques, nous pousse vers le dépistage préopératoire par blocs anesthésiques. Conclusion.— Ces gestes à visée hygiénique sont stables dans le temps et dépassent les attentes du contrat de soin, par la récupération d’une fonction de préhension. Le dilemme reste entier entre le risque de démasquer une spasticité intrinsèque par un geste isolé sur les extrinsèques et la possibilité de récupérer une ébauche de préhension. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.074 64 Indications dans les stades précoces de la maladie de Preiser : méta-analyse et revue systématique Hubert Lenoir ∗ , Bertrand Coulet , Cyril Lazerges , Michel Chammas Service de chirurgie de la main, du membre supérieur et des nerfs périphériques, 371, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34295 Montpellier cedex 5, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’ostéonécrose primitive du scaphoïde évolue vers la fragmentation, le collapsus carpien puis l’arthrose du poignet. L’objectif de cette méta-analyse est de préciser les indications aux stades précoces pour lesquels aucune recommandation n’est actuellement établie. Matériel.— L’échantillon de patients est issu d’une recherche bibliographique complétée par une série personnelle de 10 patients. Les articles, inclus à partir de « Medline » et « Science direct », ont été publiés en français et en anglais entre 1980 et 2011. Les revues de la littérature et les publications présentant des fractures ou des pseudarthroses associées ont été exclus. Méthodes.— Sur 29 articles, soit 136 patients, ont été relevées les données épidémiologiques et les données cliniques concernant la douleur, la mobilité et la force du poignet. La classification de Herbert et Lanzetta a permis d’évaluer les traitements en fonction du stade évolutif. Résultats.— Le stade de la nécrose était rapporté 85 fois. Sur 12 stades I, 10 ont été traités fonctionnellement. Huit d’entre eux ont été suivi radiologiquement montrant une aggravation dans 75 % des cas avec apparition de 3 stades 3 et 3 stades 4. Une guérison et une évolution stationnaire concernaient des enfants de 12 et 9 ans respectivement. Sur 36 stade II, le suivi radiologique de 10 des 15 traitements fonctionnels a montré une aggravation dans 90 % des cas avec 7 évolutions vers un stade 3 et 2 vers un stade 4. Six patients ont été secondairement opérés. Pour ce même stade, le suivi de 10 des 15 greffes vascularisées réalisées a montré une aggravation des lésions dans 40 % des cas avec 3 stades 3 et 1 vers le stade 4. Les 6 autres n’évoluaient pas ou présentaient une régression de la nécrose avec revascularisation. Aucune reprise chirurgicale n’était rapportée. À 48 mois de suivi moyen, l’arc de flexion-extension, la force et le Mayo Wrist Score étaient respectivement à 102◦ , 82 % du côté controlatéral et 75 points. Seulement 7 des 19 résections de la première rangée des os du carpe étaient classées. Discussion.— Le traitement fonctionnel des ostéonécroses primitives du scaphoïde ne stoppe pas l’évolution de la maladie à la différence de la chirurgie par greffon vascularisé. La place des résections de première rangée des os du carpe reste à définir. S269 Conclusion.— Aucune greffe vascularisée n’a jamais été rapportée pour les stades 1. Cette option pourrait pourtant éviter l’apparition de stades évolués au traitement difficile. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.075 65 Nouvelles perspectives devant une arthrose globale post-traumatique du poignet : interposition d’un implant en pyrocarbone (Amandys) : revue d’une série de 8 cas Jérôme Pierrart ∗ , Thibault Rousselon , Emmanuel Masmejean Unité de chirurgie de la main et des nerfs périphériques, hôpital européen Georges-Pompidou, 20, rue Leblanc, 75908 Paris cedex 15, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— En cas de destruction radiocarpienne, d’échec de résection de la première rangée ou d’arthrodèse partielle, il existe, à ce jour, deux options : la prothèse totale de poignet et la panarthrodèse. Ces deux solutions donnent des résultats contraignants. L’objectif de notre travail est d’évaluer une alternative thérapeutique : l’arthroplastie d’interposition avec implant en pyrocarbone, l’Amandys (Tornier Bioprofile). C’est un implant biconvexe, en forme d’amande, sans fixation ni ancrage. Le pyrocarbone possède un coefficient d’élasticité et une densité proche du tissu osseux. Il est validé en chirurgie de la main dans d’autres indications. Le but de notre étude est d’analyser les résultats radiocliniques préliminaires au recul minimal de six mois. Matériel.— La série comporte 8 patients, 5 hommes et 3 femmes, d’âge moyen de 60,25 ans. Il s’agissait de trois échecs de résection de la première rangée, d’un échec d’arthrodèse partielle, d’une panarthrose postinfectieuse, de trois SNAC wrist évolués avec atteinte de l’interligne radiolunaire (dont un après siliconite sur implant scaphoïdien). Méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique avec évaluation clinique : douleur, mobilités, force, quick dash et Patient Rated Wrist Evaluation (PRWE) ; et radiographique : hauteur carpienne, déviation radiale, glissement ulnaire, positionnement de l’implant et réaction osseuse à son contact. Résultats.— Une seule complication est survenue correspondant à une luxation dorsale du carpe, sous un implant en place sous la glène radiale, du fait probablement d’un mauvais creusement de la deuxième rangée. Les mobilités moyennes en préopératoire étaient pour la flexion de 36,9◦ (0—60) et de 30,6◦ (0—50) d’extension et au dernier recul de 42◦ (20—70) pour la flexion et de 40◦ (20—70) d’extension. La hauteur moyenne du carpe passait de 0,41 à 0,39 et le glissement ulnaire de 0,32 à 0,27. Un seul implant a entraîné une résorption osseuse sans traduction clinique. Discussion.— L’arthroplastie avec interposition en pyrocarbone semble donner des résultats encourageants et pourrait avoir sa place en tant qu’alternative à la prothèse du poignet ou la panarthrodèse. Elle autorise un certain degré de mobilité, une amélioration des douleurs et semble être bien tolérée radiologiquement. L’Amandys a l’avantage de ne pas couper les ponts, en cas d’insuccès, à la prothèse ou à l’arthrodèse. Nous n’avons pas retrouvé dans la littérature de série similaire. Conclusion.— L’implant en pyrocarbone apporte les avantages d’une technique simple, conserve une mobilité utile et n’interdit pas les travaux de force. Une validation à long terme est bien sûr nécessaire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.076 S270 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique 66 Un registre en ligne d’une prothèse totale du poignet Guillaume Herzberg ∗ , Michel Boeckstyns , Allan Ibsen Srrensen , Peter Axelsson , Pierrot Borelli 5, place Arsonval, 69437 Lyon cedex 03, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les indications des prothèses totales du poignet sont controversées et peu fréquentes. Il est difficile pour un service isolé de se faire une idée des résultats sur une période raisonnable. Le but de ce travail est de présenter un nouveau registre en ligne d’une prothèse totale du poignet, réalisé à l’échelle européenne. Matériel.— À ce jour, 127 prothèses totales du poignet provenant de 5 centres ont été enregistrées dans une base de données. Méthodes.— La saisie se fait exclusivement en ligne ; elle est prospective ; les données cliniques et radiographiques préopératoires, peropératoires et postopératoires sont incluses automatiquement et instantanément dans l’analyse au fur et à mesure des saisies. L’analyse inclut des courbes de survie et des résultats à 2, 3, 4 et 5 ans. Résultats.— À ce jour, 53 cas ont un recul supérieur à 2 ans, 43 cas à 3 ans, 21 à 4 ans et 13 à 5 ans. Les données à 2 ans montrent une diminution des douleurs de 59/100 à 11/100. Le quick dash a été significativement amélioré dans tous les cas. La force de poigne a gagné 70 %, l’extension du poignet 20 %, l’inclinaison ulnaire 25 % tandis que flexion et inclinaison radiales sont restées identiques. La survie à 7 ans de la série était de 95 %. Discussion.— Les mauvaises expériences des prothèses totales de première génération rendent les chirurgiens circonspects vis-à-vis des prothèses de seconde génération, qui sacrifient pourtant moins de capital osseux et proposent une cinématique plus rationnelle. L’arthrodèse totale du poignet est une alternative établie qui rend service à beaucoup de patients. Toutefois, plusieurs travaux recents montrent que l’arthrodèse n’est pas une panacée et termes de fonction et douleurs postopératoires. Il est donc logique de poursuivre les travaux sur les méthodes visant à garder la mobilité. Les indications étant peu fréquentes, un registre bien documenté devrait permettre de tirer des enseignements à une échelle suffisante concernant les prothèses totales. Conclusions.— Grâce au regroupement des données de 5 centres selon des critères précis facilement utilisables en ligne, nous obtenons la plus grosse série jamais présentée d’une prothèse totale du poignet de dernière génération. Les résultats préliminaires de ces 127 cas démontrent un taux de survie à 7 ans de 95 % et des résultats tout à fait intéressants sur douleur, mobilité et force. Bien sur ces résultats demandent une confirmation dans le temps mais le nouvel outil présenté nous paraît avoir un intérêt fondamental. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.077 67 Prothèse trapézométacarpienne Isis® et trapézectomie partielle avec greffe de cartilage : étude fonctionnelle comparative François Loisel ∗ , David Gallinet , Severin Rochet , Daniel Lepage , Nicolas Gasse , Sonia Huard , Yves Tropet , Laurent Obert EA 4268 innovation, imagerie, ingénierie et intervention en santé « I4S », service d’orthopédie, de traumatologie, de chirurgie plastique, reconstructrice et assistance main, université de Franche-Comté, CHU Jean-Minjoz de Besançon, 3, boulevard Alex, 25000 Besançon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La rhizarthrose est une pathologie fréquente où différents traitements chirurgicaux existent. Cette étude rétrospective contrôlée monocentrique a pour but de comparer les résultats fonctionnels entre la prothèse trapézométacarpienne Isis® et la trapézectomie partielle associée à l’autogreffe de cartilage. Matériel et méthodes.— Dix-sept prothèses ont été mises en place chez 15 patientes d’âge 62 ans (43—77) entre 2006 et 2009 avec un recul de 13 mois (3—26). Cette série est comparée à 68 trapézectomies partielles avec autogreffe chondrocostale chez 57 patientes 63 ans (47—80) évaluées entre 2005 et 2006 avec un recul de 47 mois (4—156). Chaque prothèse a été appariée à 4 trapézectomies sur l’âge et le stade de rhizarthrose selon Dell. Les critères évalués par 2 opérateurs indépendants étaient le score de Dash, l’index de kapandji, la force de la poigne et de la pince latéropulpaire ainsi que les angles d’abduction et d’antéposition de la première colonne. Résultats.— Aucune complication n’est rapportée dans les 2 groupes. Il n’y avait pas de différence entre les 2 groupes pour les scores du dash (prothèse : 18,58/trapézectomie : 19,58), pour l’index de kapandji (prothèse : 9,46/trapézectomie + greffe : 9,29), pour la pince pulpolatérale (prothèse : 4,66 Kg/F/trapézectomie : 4,92 kg/F). Par contre, la force de la poigne était supérieure dans le groupe trapézectomie (21,91 kg/F pour 14,8Kg/F) tout comme l’abduction et l’antéposition respectivement à 66,42◦ et 66,78◦ (prothèse) contre 71,35◦ et 97,64◦ (trapézectomie) avec une différence significative pour l’antéposition. Discussion.— Le groupe prothèse a des résultats similaires au groupe trapézectomie en termes de qualité de vie et de mobilité globale. Le plus grand recul du groupe trapézectomie peut expliquer une meilleure récupération de la force. La contre indication de la prothèse trapézométacarpienne demeure le trapèze trop petit (< 8 mm), situation rare. La principale complication demeure la luxation de l’implant. Le deuxième problème qu’est le descellement diminue avec le temps et l’amélioration des concepts. La trapézectomie évolue elle aussi d’abord en montrant ses complications au grand recul sur le carpe mais aussi en pouvant être réalisée sous arthroscopie. Il semble nécessaire de pouvoir proposer des solutions différentes à des problèmes et des patients différents. Comme le montrent certaines études, la prothèse a probablement un intérêt dans la rapidité de la reprise de fonction et de l’indolence par rapport aux autres techniques chirurgicales. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.078 68 Évaluation prospective d’une prothèse de resurfaçage dans la rhizarthrose à 5 ans de recul moyen François Loisel ∗ , Xavier Ghislandi , Pauline Sergent , Daniel Lepage , Severin Rochet , Patrick Garbuio , Laurent Obert EA 4268 innovation, imagerie, ingénierie et intervention en santé « I4S », service d’orthopédie, de traumatologie, de chirurgie plastique, reconstructrice et assistance main, université de Franche-Comté, CHU Jean-Minjoz de Besançon, 2, boulevard A.-Fleming, 25000 Besançon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— De nombreuses solutions thérapeutiques chirurgicales existent dans le traitement de la rhizarthrose, la gamme de prothèses est importante mais rares sont celles qui appartiennent à la famille des implants de resurfaçage. Notre étude prospective monocentrique descriptive a pour but d’évaluer le type de prothèse CMC Avanta cimentée à court et long terme. Matériel et méthodes.— Les critères d’inclusion de cette étude étaient une rhizarthrose résistante depuis au moins 6 mois au traitement fonctionnel, une absence de subluxation, une absence d’anomalie au niveau de la métacarpo-phalangienne, et un âge supérieur à 55 ans. En retirant les 4 patients perdus de vue (3 éloignements géographiques et une ablation de la prothèse dans un autre centre), 9 patientes d’âge moyen 63 ans dont 3 opérées Résumés des communications de manière bilatérale (12 implants) ont été évalués. Les critères d’évaluation mesurés en préopératoire à 6 mois et à plus grand recul sont le score fonctionnel Dash, l’index de kanpandji ainsi que la force de la poigne et latéropulpaire. Résultats.— Le recul moyen était de 5 ans [3—6]. Les scores préopératoires, à 6 mois, puis à long terme étaient respectivement pour le Dash de 54,34, 24,18 puis 17,73 ; pour l’index de Kapandji : 7,70, 8,78, 9,82 ; pour la force de la poigne : 11,78 kg/F, 14 kg/F et 11,73 au plus grand recul ; pour la force de la pince : 0,89 kg/F, 2,89 kg/F, 4,19 kg/F. Deux complications sont à déplorer : une algodystrophie sévère et une tendinite de de Quervain. Aucune luxation ni descellement prothétique n’ont été observé à long terme. Discussion.— Cette étude montre la bonne évolution de ces prothèses dans le temps au niveau du score de qualité de vie et de la mobilité. La cassure observée dans l’évolution de la force de la poigne peut être physiologique. Ces résultats, comparés à d’autres études confirment que l’indication de ces prothèses est réservée aux formes centrées de rhizarthrose, sans autres atteintes du carpe. L’implant CMC Avanta a une bonne évolution dans le temps en termes de qualité de vie pour les patients si on la réserve à des formes non subluxées. La bonne indication de ces implants associés à une bonne technique de leurs mises en place (cimentage) sont des points essentiels. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.079 69 Les prothèses interphalangiennes proximales en pyrocarbone : à propos de 32 cas Jean-Luc Roux ∗ , Gero Meyer zu Reckendorf , Yves Allieu Clinique Clémentville, institut montpellierain de la Main-IMM, 35, rue de Clémentville, 34070 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Depuis 2002 nous avons fait le choix du pyrocarbone pour les prothèses interphalangiennes proximales (IPP) lorsque l’os est suffisamment dense. Pour les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde nous sommes restés fidèles dans la quasi-totalité des cas aux implants en silastic. Nous rapportons les résultats des prothèses IPP en pyrocarbone. De novembre 2002 à avril 2010 nous avons placé 32 prothèses IPP chez 29 patients, d’âge moyen 59 ans. Les doigts concernés étaient : l’index 4 fois, le médius 15 fois, l’annulaire 11 fois et l’auriculaire 2 fois. L’indication chirurgicale a été retenue : pour une arthrose idiopathique dans 19 cas, une arthrose post-traumatique dans 9 cas, une arthrite rhumatoïde dans 3 cas où l’os paraissait suffisamment dense et une arthrite non étiquetée dans 1 cas. L’arc de mobilité moyen préopératoire était de 28◦ , 4 IPP étaient totalement ankylosées. Tous les implants sauf 3 ont été posés par une voie d’abord dorsale avec ténotomie selon Chamay. Trois prothèses ont été reprises : pour migration des implants dans 1 cas, pour ressaut avec instabilité dans 1 cas, pour un syndrome douloureux isolé dans 1 cas. La reprise a consisté au remplacement de la prothèse par une prothèse cimentée dans 1 cas, par un implant en Silastic dans un autre cas et en une arthrodèse dans le dernier cas. Vingt-trois patients (26 implants) ont été revu cliniquement et radiographiquement et 3 patients (3 implants) uniquement sur dossier avec un recul moyen de 27 mois (minimum 3, maximum 67). La douleur évaluée par l’EVA est à 1,3 en moyenne (de 0 à 5,5). L’arc de mobilité est de 48◦ en moyenne (—16◦ /64◦ ). Trois doigts sont ankylosés dont un en col de cygne. Sur le plan radiographique, 5 implants ont migré avec une chambre de mobilité dans 2 cas. On note 2 enfoncements < à 2 mm. Deux implants présentent un pont osseux palmaire responsable d’une ankylose. On retrouve un liseré d’ostéocondensation stable dans 12 cas. S271 Les prothèses IPP en pyrocarbone donnent dans la majorité des cas une articulation indolore et fonctionnelle. La révision est facile car il n’y a pas d’ostéointégration. Le problème majeur est la migration de certains implants. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.080 70 La prothèse totale de coude est-elle indiquée dans le traitement des séquelles post-traumatique ? À propos d’une série de 19 cas avec un recul moyen de 5,2 ans Pierre-yves Barthel ∗ , Pierre Mansat , François Dap , Gilles Dautel , Daniel Molé , François Sirveaux Centre chirurgical Emile-Gallé, 49, rue Hermite, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les séquelles traumatiques au niveau du coude posent un problème de prise en charge. La prothèse totale est une option thérapeutique lorsque l’interligne articulaire est détruit. L’utilisation d’une prothèse à charnière est souvent recommandée dans cette indication. Matériel et méthode.— Dix-neuf patients présentant une séquelle traumatique au niveau du coude ont été opérés pour la mise en place d’une prothèse de coude à charnière. Dans 12 cas, il s’agissait d’une arthrose post-traumatique (groupe 1) et dans 7 cas d’une pseudarthrose de l’humérus distal (groupe 2). L’âge moyen des patients au moment de l’intervention était de 55 ans (56,2 ans pour le groupe 1 et 67,3 ans pour le groupe 2). Le délai moyen entre le traumatisme initial et la chirurgie prothétique était de 16,2 ans dans le groupe 1 et de 21,7 mois dans le groupe 2. Résultats.— Au recul moyen de 5,5 ans (24—156 mois) pour le groupe 1, le score Dash était de 34 points, le résultat était jugé bon et excellent d’après le score de la Mayo Clinic dans 75 %, et l’arc moyen de mobilité était de 41◦ à 129◦ en extension/flexion. Un liseré radiographique évolutif était noté dans 33 %, et une usure modérée des paliers dans 17 %. Il existait 7 complications (58 %) nécessitant une reprise dans 3 cas (25 %). Dans le groupe 2, au recul moyen de 4,6 ans (24—108 mois), le score Dash était de 39,7 points, le résultat était jugé bon et excellent d’après le score de la Mayo Clinic dans 86 %, et l’arc moyen de mobilité était de 29◦ à 133◦ en extension/flexion. Un liseré radiographique évolutif était noté dans 28 %, et une usure modérée des paliers dans 14 %. Dans un cas il existait une usure totale qui a nécessité un remplacement 8 ans après la mise en place de la prothèse. Il existait 2 complications (28 %) nécessitant une reprise dans 1 cas (14 %). Discussion et conclusion.— Dans les séquelles traumatiques, les prothèses totales de coude à charnière permettent de récupérer un arc de mobilité fonctionnel avec un coude stable et indolore. Cependant, le taux de complication est plus important dans le groupe des arthroses post-traumatiques en raison de l’âge plus jeune des patients, de leur niveau d’activité plus important, des contraintes articulaires élevées compte tenu de la déformation initiale souvent importante. L’indication prothétique chez ces patients doit être murement réfléchie et mise en balance avec les alternatives thérapeutiques. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.081 71 Complications et révisions après prothèse totale de coude Pierre Mansat ∗ , Nicolas Bonnevialle , Michel Rongières , Paul Bonnevialle S272 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Service d’orthopédie-traumatologie, CHU Purpan, place du Dr.-Baylac, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les prothèses totales de coude présentent un taux de complication élevé par rapport aux autres arthroplasties. Matériel et méthode.— Entre 1997 et 2008, 100 prothèses totales de coude semi-contraintes à charnière ont été mises en place et suivi avec un recul minimum de 24 mois. Les indications comprenaient : les coudes rhumatoïdes dans 45 cas, les traumatismes dans 33 cas — dont 18 fractures récentes de l’humérus distal, 10 pseudarthroses et 5 arthroses post-traumatiques — 16 reprises de prothèses et 6 autres. Résultats.— Au recul de 5 ans (2—11) le taux de complications était de 37 %. Il était de 33 % dans les indications de coude rhumatoïde, de 36 % dans les cas traumatiques, et de 62 % dans les reprises de prothèse. La complication la plus fréquente concernait le nerf ulnaire (9 %) et les insuffisances du triceps (7 %). Cinq implants présentaient un descellement aseptique, un sur le versant huméral, deux sur le versant ulnaire, et deux bipolaires. Le taux d’infection était de 4 % avec un descellement de l’implant dans 2 cas. Il existait 2 cas de fracture de la diaphyse ulnaire distale par rapport à l’implant et un cas au niveau de la diaphyse humérale proximal à l’implant. Le nerf radial était atteint dans 2 cas. Une rupture d’un axe prothétique est survenue 8 ans après la mise en place d’une prothèse pour le traitement d’une pseudarthrose de l’humérus distal avec une déformation importante en valgus. Enfin, une fracture d’un implant ulnaire est survenue chez une patiente présentant une polyarthrite juvénile. Dans 13 cas (13 %) une révision chirurgicale a été nécessaire. Dans 3 cas, la prothèse a dû être enlevée pour traiter une infection profonde, et dans 3 autres cas la prothèse a été changée de manière bipolaire une fois, et au niveau de l’ulna dans 2 cas. Une ostéosynthèse a été effectuée pour traiter la fracture diaphysaire de l’humérus et la fracture de l’ulna. Enfin, l’axe prothétique ainsi que les paliers en polyéthylène ont été changés dans 1 cas. Au recul, 94 prothèses étaient toujours en place, avec un taux de survie de 98 % à 5 ans et 86 % à 10 ans. Discussion-conclusion.— La prothèse totale de coude est une chirurgie difficile qui peut présenter un taux de complication élevé nécessitant des reprises chirurgicales. La sélection des patients, une technique rigoureuse et un suivi régulier sont les éléments pouvant limiter ces complications. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.082 Séance du 7 novembre après-midi Rachis 73 Influence du degré de dégénérescence discale préopératoire sur les résultats cliniques et radiologiques à 3 ans de l’arthroplastie cervicale Jacques Beaurain ∗ , Jean Huppert , Thierry Dufour , Phong Dam-Hieu , Jean Stecken , Jean-Paul Steib , Istvan Hovorka , Jean-Marc Vital , Pierre Bernard , Lucie Aubourg , Thierry Vila Le bocage central, CHRU de Dijon, rue Gaffarel, 21000 Dijon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les discopathies sévères sont considérées habituellement comme une contre-indication aux prothèses discales, sans véritable fondement scientifique. Les auteurs proposent d’évaluer l’influence du degré préopératoire de dégénérescence discale sur les résultats cliniques et radiologiques du remplacement discal avec une prothèse non contrainte. Population.— Au sein d’une étude prospective et multicentrique, 113 patients satisfaisant aux critères suivants ont été analysés : pathologie discale cervicale monosegmentaire, aucun antécédent de chirurgie cervicale, aucune autre chirurgie cervicale associée à l’arthroplastie, dernier contrôle réalisé à un recul minimum de 2 ans (3 ans maximum). Le degré de dégénérescence discale a été évalué radiologiquement selon la méthode de Walraevens. Deux groupes ont été définis : groupe A : dégénérescence absente à faible (n = 64) ; groupe B : dégénérescence moyenne à sévère (n = 49). Méthodes.— La comparaison entre les deux groupes a été effectuée sur des critères usuels : EVA des douleurs cervicales et brachiales, NDI, mobilité en flexion/extension (ROM) et ossifications hétérotopiques au niveau opéré. Résultats.— Les données démographiques et basales étaient similaires dans les 2 groupes. Dans chaque groupe, les scores EVA et NDI diminuaient significativement par rapport au préopératoire. Au dernier recul, les scores moyens EVA, NDI et le taux de complication étaient similaires entre les 2 groupes. Seule l’amélioration moyenne du NDI au dernier recul par rapport au préopératoire était plus importante pour le groupe A (26,9 %) que pour le groupe B (19 %). Le ROM moyen était similaire dans les deux groupes (9,2◦ et 9,3◦ ), mais le groupe B avait un gain moyen plus important (4◦ ) que le groupe A (1,3◦ ). L’incidence des ossifications hétérotopiques était semblable dans les deux groupes. 92,1 % des patients du groupe A et 95,8 % du groupe B accepteraient de refaire la chirurgie. La comparaison des 20 patients présentant le score le plus élevé de dégénérescence discale initiale aux 20 ayant le score le plus bas a montré des résultats plus favorables chez ces derniers, sans toutefois de différence significative. Conclusion.— À un recul minimum de 2 ans, aucune association n’a pu être établie entre le degré de dégénérescence du disque cervical, évalué radiologiquement en préopératoire selon la méthode de Walraevens, et les résultats de l’arthroplastie cervicale. Cela suggère néanmoins que les disques peu dégénérés, dont la hauteur est préservée, ne sont pas les seuls candidats au remplacement par prothèse discale. Des marqueurs sensibles et précis d’un mauvais pronostique doivent être identifiés dans les cas de dégénérescence discale importante. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.083 74 Essai clinique prospectif, contrôlé, randomisé et multicentrique (IDE) comparant la prothèse de disque cervical Mobi-C® à la discectomie antérieure avec fusion dans le traitement de la pathologie discale à 2 niveaux Reginald Davis ∗ , Hyun W. Bae , Steven E. Gaede , Michael S. Hisey , Greg Hoffman , Kee D. Kim , Pierce D. Nunley , Daniel Peterson , Ralph Rashbaum , John Stokes , Jean-Paul Steib , Greater Baltimore Neurosurgical Associates 6536 North Charles St. Suite 600, 21204 Baltimore, États-Unis ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La prothèse de disque cervical est conçue pour préserver la mobilité et la hauteur du disque opéré. L’arthrodèse intersomatique avec plaque cervicale antérieure rigide (ACDF) est le traitement de référence de la pathologie discale dégénérative. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité de la prothèse Mobi-C par rapport à l’arthrodèse dans le traitement de la pathologie discale dégénérative à 2 niveaux, conduisant à une radiculopathie ou myélo-radiculopathie. Matériel.— Cet essai (IDE) contrôlé, randomisé, prospectif, a été réalisé sur 24 sites américains. Trois cents trente patients rando- Résumés des communications misés selon un ratio 2/1 (Mobi-C/ACDF) et opérés sur 2 niveaux contigus (C3-C7) ont été analysés. Un modèle de non-infériorité a été utilisé. Méthodes.— Les patients ont été évalués avant l’opération et en postopératoire à 6 semaines, 3, 6, 12, 18 et 24 mois. Le critère principal d’évaluation était le succès individuel, défini par les 3 composants suivants : une amélioration du score fonctionnel NDI (Neck Disability Index) ; l’absence de toute réopération sur l’un des niveaux implantés ; et l’absence de complication majeure. Les critères secondaires comprenaient : résultats radiographiques (mobilité segmentaire, dégénérescence des segments adjacents), douleurs cervicales et radiculaires, satisfaction, survenue de complications. Résultats.— 3,04 % des patients ont été perdus de vue. Le taux de réussite était de 70,6 % dans le bras prothèse à 24 mois. Ce résultat est supérieur de 33,2 % à celui observé dans le bras ACDF (37,4 %). Cela démontre une supériorité statistique en faveur de la prothèse (p < 0,0001). Dès le 6e mois postoperatoire, la prothèse a donné un taux de succès plus élevé que celui du bras ACDF à n’importe quel recul. Les patients opérés par prothèse ont obtenu un meilleur taux de réussite pour chaque composant du critère principal. Sur ces 3 composants, l’absence d’amélioration du score NDI était le principal paramètre contribuant dans les 2 groupes à un échec individuel. Une amélioration du score NDI a été observée chez 78,2 % des patients du bras prothèse (ACDF : 61,8 %). Dans le bras prothèse, 3,1 % des patients ont subi une réopération, contre 11,4 % dans le bras ACDF. Conclusion.— Il existe une supériorité statistique sur le critère principal en faveur du traitement par Mobi-C. Cet essai clinique randomisé démontre que dans le traitement de la pathologie discale dégénérative à 2 niveaux, le remplacement discal par prothèse n’est pas seulement une alternative à la fusion, mais peut être un traitement véritablement supérieur. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.084 75 Résultats cliniques des prothèses discales lombaires : comparaison entre les simples et les doubles niveaux Pierre-Marie Longis ∗ , Guillaume Odri , Jérôme Allain , Jean-Paul Steib , Jacques Beaurain , Lucie Aubourg , Joël Delécrin Service d’orthopédie-traumatologie, CHU Hôtel-dieu, 1, place Alexis-Ricordeau, 44000 Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le but des prothèses totales discales (PTD) lombaire est de maintenir la mobilité intervertébrale. L’implantation à un niveau est une alternative à l’arthrodèse reconnue. L’implantation à deux niveaux est controversée alors que le traitement par arthrodèse d’une double discopathie est couramment réalisé. Cette étude avait pour but de comparer les résultats cliniques des PTD implantés à un niveau versus deux niveaux, en préopératoire et à 2 ans de recul minimum. Nous avons différencié pour l’implantation à un niveau, les patients opérés en L4-L5 de ceux opérés en L5-S1. Patients et méthode.— Cette étude prospective incluait 208 patients, 169 implantés à un niveau (groupe A) et 39 implantés à 2 niveaux (groupe B). Dans le groupe A, 40 patients ont été opérés en L4-L5, 129 en L5-S1. L’évaluation clinique incluait l’échelle visuelle analogique (EVA) lombaire, l’Oswestry Dysability Index (ODI) et le questionnaire SF36. Le recueil a été fait en pré opératoire et à 24 mois de recul minimum. S273 Résultat.— En préopératoire, le groupe B était plus douloureux (EVA 6,32) et plus handicapé (ODI 62,5 %) que le groupe A (EVA 6,21 ; ODI 48,4 %). Il n’a pas été retrouvé de différence significative. En postopératoire, le gain sur la douleur et le handicap était supérieur pour le groupe A (EVA —4,1 pts ; ODI —30,4 % versus —3,1 points et —25,9 %). Néanmoins, le gain fonctionnel relatif était supérieur pour les doubles niveaux par rapport aux seuls niveaux L4-L5 (—22,4 %) mais il n’a pas été retrouvé de différence statistiquement significative. En préopératoire, la qualité de vie (SF-36) était comparable pour tous les groupes. En postopératoire, la qualité de vie était supérieure pour le groupe A (45,72 vs 42,3) mais le gain relatif était plus faible pour L4L5 (+8,08) par rapport à L5-S1 (+13,7) et par rapport au groupe B (+10,16). Discussion et conclusion.— Les résultats cliniques postopératoires des doubles niveaux sont apparus certes inférieurs à ceux des simples niveaux (L4-L5 et L5-S1) mais sans différences significatives. De plus, le gain relatif (préopératoire versus postopératoire) pour les doubles niveaux était conséquent et même supérieur en ne prenant en compte que les simples niveaux L4-L5. Aussi, en cas de double discopathie lombaire, les prothèses totales discales sembleraient apportées un bénéfice à court terme. Celui ci devra être comparé, néanmoins, à l’arthrodèse à deux niveaux. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.085 76 Influence de la qualité du positionnement des prothèses discales sur leurs résultats fonctionnels et sur la mobilité des étages opérés Michel Samaan ∗ , Jérôme Allain , Charles-Henri Flouzat-Lachaniette , Alexandre Poignard , Julien Amzallag , Lucie Aubourg 51, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 94010 Créteil cedex, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Un centrage parfait et un bon alignement sur le mur vertébral postérieur des prothèses discales n’est pas toujours obtenu. La disposition des vaisseaux prévertébraux et l’importance de la fermeture de l’espace intersomatique postérieur sont parfois des facteurs limitant du fait des risques de complications peropératoires (plaie vasculaire, fracture corporéale lors de la distraction). Nous avons analysé l’influence de ces deux paramètres sur les résultats fonctionnels et radiographiques de nos opérés. Patients et méthode.— 52 patients (23 hommes et 29 femmes) d’un âge moyen de 41 ans (25—56) avec implantation d’une prothèse discale Mobidisc en L5S1 (40), L4L5 (10) ou 3L4 (2) ont été revus à un recul moyen de 24 mois (12—48). Nous avons analysé la qualité du positionnement de la prothèse de face et de profil puis étudié son influence sur les EVA lombaires et radiculaires, le score d’Oswestry et la mobilité sur des clichés dynamiques en flexion/ extension. Résultats.— Les EVA lombaires et radiculaires étaient respectivement améliorées de 4,3 et 3,3 pts au recul dans la population globale. Le score d’Oswestry était amélioré de 31 % (préopératoire : 50 %, postopératoire : 19 %). La mobilité moyenne en flexion-extension au recul était de 10◦ . Un pourcentage de 26 des implants étaient décalés de 3 mm ou plus de la ligne médiane. On note que 25 % étaient au moins 3 mm en avant du mur vertébral postérieur sur le profil. Les mobilités en flexion-extension étaient meilleures lorsque la prothèse était à moins de 3 mm du mur vertébral postérieur (11,4◦ pour 8,1◦ ) et lorsque les implants étaient centrés à moins de 3 mm de la ligne médiane (10,3◦ pour S274 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique 8,5◦ ). Il n’y avait toutefois pas d’influence du positionnement de face et de profil sur les EVA et l’Oswestry. Les prothèses L5S1 étaient statistiquement mieux positionnées que celles en L3L4L5 (p = 0,03) aboutissant à un score d’Oswestry significativement meilleur (p = 0,01). Discussion et conclusion.— En l’absence de débord endocanalaire franc ou de conflit extraforaminal avec les racines nerveuses, l’influence à moyen terme de la qualité du positionnement des prothèses discales sur les résultats fonctionnels semble faible, voire inexistant. A contrario, le bon alignement de face et de profil des implants est corrélé avec une meilleure mobilité en flexion/extension. Ce résultat favorable sur la mobilité, associé à un fonctionnement logiquement plus physiologique de l’étage opéré lorsque la prothèse est correctement positionnée devrait favoriser à long recul la préservation des disques adjacents et celle du cartilage des facettes articulaires de l’étage opéré. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.086 77 Y-a-t-il une stratégie unique permettant d’obtenir un équilibre sagittal postopératoire satisfaisant dans une population d’adultes porteurs de déformations rachidiennes ? Virginie Lafage ∗ , Frank Schwab , Benjamin Blondel , Christopher Ames , Bertrand Moal , Robert Hart , Vedat Deviren , Behrooz Akbarnia , Jason Demakakos , Justin Smith , Christopher Shaffrey , Khaled Kebaish , Douglas Burton , Shay Bess , Richard Hostin , Jean-Pierre Farcy Spine Division, 306 E 15th Street, 10003 New York, États-Unis ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les déformations rachidiennes de l’adulte peuvent se présenter sous des formes très variées. Lorsqu’une intervention chirurgicale est indiquée pour des patients présentant un déséquilibre sagittal, une ostéotomie est souvent proposée afin de restaurer l’équilibre sagittal du patient. De récentes études ont mis en évidence les relations entre restauration sagittale et amélioration de la qualité de vie, ce qui a permis l’élaboration de critères de correction (SVA < 50 mm, Version Pelvienne < 25◦ et Incidence Pelvienne—Lordose > 10◦ ). L’objectif de cette étude est d’analyser s’il existe une stratégie unique permettant d’aboutir à un alignement postopératoire satisfaisant. Patients et méthode.— Cette étude est une analyse radiographique rétrospective de patients inclus consécutivement dans une base de données sur 3 sites chirurgicaux. L’ensemble des patients a bénéficié d’une procédure de réalignement comprenant une ostéotomie de soustraction pédiculaire (OSP) et une fusion postérieure. Seul les patients présentant un équilibre postopératoire global satisfaisant (SVA < 50 mm) ont été inclus dans cette étude (77 patients). Les données des trois sites ont ensuite été comparées via une analyse de type Anova afin d’identifier d’éventuelles différences en termes de profil préopératoire radiographique, de geste chirurgical et de d’alignement postopératoire. Résultats.— La comparaison des 3 sites n’a pas démontrée de différences en termes de paramètres radiographiques préopératoires (lordose, cyphose, VP, IP, IP-LL) ou d’antécédent (chirurgie initiale vs. reprise). Les patients du site 3 étaient plus âgés (10 ans en moyenne) que ceux des sites 1 et 2 et ont été traités via une OSP plus importante (résection moyenne 31◦ vs. 20◦ p < 0,05) et une fusion plus courte (vertèbre instrumentée supérieure en T9 vs. T5, p < 0,05). Aucune différence significative n’a été démontrée en termes de modification de lordose en dehors de l’OSP. En postopératoire, les patients du site 2 présentaient en moyenne une cyphose moins importante que celle des autres sites (34◦ vs. 42◦ , p < 0,05). Conclusion.— Les résultats de cette étude montrent que différentes stratégies chirurgicales peuvent être utilisées afin d’obtenir un ali- gnement sagittal postopératoire satisfaisant en termes de SVA. Une première stratégie consiste à réaliser une résection osseuse moins importante avec une conservation de la cyphose thoracique et une longue fusion. De façon opposée, l’autre stratégie consiste à réaliser une résection plus importante avec une fusion plus courte, associée à une augmentation significative de la cyphose thoracique. Des études supplémentaires avec un plus long recul sont nécessaires afin d’identifier les risques lies a chaque stratégie et notamment le risque de cyphose jonctionnelle proximale. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.087 78 Évaluation radiologique globale de la correction obtenue dans les ostéotomies lombaires en utilisant le système EOS et la Technique FBI (Full Balance Integrated) Julien Rigal ∗ , Jean-Charles Le Huec , Stephane Aunoble , Fréderic Sibilla , Rachid Saddiki Pôle chirurgie, service du Pr-Le-Huec, unité Rachis-2, hôpital Pellegrin, place Amélie-Raba-Leon, 33000 Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les cyphoses lombaires raides avec déséquilibre sagittal sont traitées par ostéotomie postérieure. L’importance de l’ostéotomie était souvent sous-estimée. L’imagerie EOS permettait une analyse globale de l’équilibre sagittal intégrant : paramètres pelviens, rachidiens, flexion des genoux et angle des fémurs avec la verticale. L’étude a évalué la technique FBI (Full Balance Integrated) qui proposait un mode de calcul intégrant tous ces paramètres : angle de report de C7 à la verticale du point postérieur de S1 + angle des fémurs avec la verticale et facteur de version pelvienne en fonction de la valeur préopératoire (> ou < 25◦ ). Patients et méthode.— 25 patients ont été opérés pour déséquilibre sagittal majeur avec calcul de correction par la technique FBI. Une ostéotomie transpédiculaire par technique coquille d’œuf a été réalisée avec fixation de S2 à T10 ou plus, s’il existait une cyphose thoracique additionnelle. Une ostéotomie interpédiculaire additionnelle a été faite dans 12 cas. Des potentiels évoqués moteurs et somesthésiques étaient systématiques. L’évaluation radiologique pré- et postopératoire a été réalisée sur EOS. Résultats.— L’angle des fémurs avec la verticale était de 18,2◦ en préopératoire et 2◦ en postopératoire, la flexion des genoux était toujours réductible. La rétroversion pelvienne est passée de 31,1◦ à 20,4◦ en postopératoire. La moyenne de l’angle spino-sacrée (SSA) était de 104,5◦ (normale : 135◦ ± 7,3) en préopératoire et de 128,5◦ en postopératoire. La lordose lombaire est passée de —9◦ à +28,8◦ . L’angle moyen d’ostéotomie était de 29,4 degrés (23,5◦ à 42◦ ). Le niveau de l’ostéotomie a été : L4 : 16 cas, L3 : 3 cas, L2 : 1 cas. La verticale abaissée de C7 était située en moyenne à 6,6 cm en avant des têtes fémorales en préopératoire et 2,3 cm en arrière en postopératoire. La planification FBI donnait une correction moyenne de 49,8◦ : (angle des fémurs) 18,2◦ + (angle de report de C7) 25,4◦ + (facteur de version) 6,2◦ . La correction obtenue a été en moyenne de 41,4◦ . La verticale de C7 en postopératoire passait toujours derrière les têtes fémorales. Les complications étaient : 2 douleurs sciatiques rebelles L5 sans déficit, un hématome spontanément résolutif, deux infections profondes résolues par lavage chirurgical et antibiotique, aucune paraplégie, 5 brèches de dure-mère sans conséquence. Conclusion.— La technique FBI (Eur Spine J, 2011 in press) est une technique fiable d’évaluation de la correction pour rétablir un équilibre sagittal proche de l’économie. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.088 Résumés des communications 79 Évaluation combinée de paramètres spinopelviens dans la prédiction du handicap chez l’adulte atteint de déformation rachidienne : résultats d’une analyse prospective Benjamin Blondel ∗ , Virginie Lafage , Shay Bess , Frank Schwab , Richard Hostin , Christopher Shaffrey , Justin Smith , Oheneba Boachie-Adjei , Bertrand Moal , Behrooz Akbarnia , Gregory Mundis , Christopher Ames , Kebaish Kebaish , Robert Hart , Douglas Burton , Jean-Pierre Farcy 306E, 15th street, 10003 New York, États-Unis ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les déséquilibres sagittaux rachidiens sont communément décrits par une augmentation de la distance entre la verticale issue de C7 et le coin posterosupérieur de S1 (SVA). Cependant, l’étude de ce paramètre isolé peut sous-estimer l’importance du déséquilibre. Les paramètres spinopelviens fournissent une analyse plus complète mais peu d’études ont corrélé ces paramètres a des scores cliniques. L’objectif de cette étude est d’analyser les corrélations entre les paramètres spinopelviens et scores de qualité de vie. Patients et méthodes.— Cette étude est basée sur les donnes démographiques, radiologiques et les scores de qualité de vie de patients enrôlés consécutivement dans une étude prospective multicentrique comparant traitement chirurgical (OP) et conservateur (NON) dans la prise en charge des déformations rachidiennes de l’adulte. Étaient inclus les patients > 18 ans avec une déformation du rachis (scoliose > 20◦ , ou SVA > 5 cm, ou version pelvienne > 25◦ , ou une cyphose thoracique > 60◦ ). Les paramètres radiologiques mesurés comprenaient : angle de Cobb, VP, SVA et adéquation IP-lordose. L’évaluation clinique a été réalisée par l’index d’Oswestry (ODI), et le score SRS-22r. Les paramètres radiologiques ont ensuite été corrélés avec les scores de qualité de vie afin d’en définir les valeurs correspondant a un seuil d’handicap (ODI ≥ 40). Résultats.— Entre 2008 et 2010, 492 patients consécutifs ont été inclus. La comparaison des deux groupes a démontré que les patients du groupe OP (n = 178) étaient plus âgés (55 vs. 50,1 ans, p < 0,05), avaient une SVA plus importante (5,5 vs. 1,7 cm, p < 0,05), une version pelvienne plus élevée (VP ; 22◦ vs. 11◦ , p < 0,05) et une discordance entre incidence pelvienne et lordose plus importante (IP-LL ; 12,2 vs. 4,3 ; p < 0,05) que les patients du groupe NON (n = 314). Les patients OP présentaient un handicap plus important sur les différents scores cliniques (ODI = 41,4 vs. 23,9, p < 0,05 ; SRS total = 2,9 vs. 3,5, p < 0,05). Le coefficient de Pearson montrait une forte corrélation entre paramètres spinopelviens (VP, SVA, IPLL) et handicap dans les deux groupes OP et NON (p < 0,001). Par une régression linéaire, il était possible de calculer la valeur des paramètres spinopelviens correspondant à un seuil de handicap défini par un ODI ≥ 40 : PT ≥ 22◦ (r = 0,38), SVA ≥ 46 mm (r = 0,47), PI-LL ≥ 11 (r = 0,45). Conclusions.— Les déséquilibres sagittaux sont pourvoyeurs de handicap. Les résultats de cette analyse prospective montrent que la combinaison des paramètres spinopelviens permet de prédire le handicap et fournissent ainsi une aide à l’évaluation du patient. Les valeurs seuils correspondant à un handicap sévère comprennent une VP ≥ 22◦ , SVA ≥ 46 mm, et adéquation IP-LL ≥ 11◦ . doi:10.1016/j.rcot.2011.08.089 80 Réduction postérieure du spondylolisthésis de haut grade avec arthrodèse translombosacrée Régis Lengert ∗ , Yann Philippe Charles , Axel Walter , Ioan Bogorin , Jean-Paul Steib S275 Service de chirurgie du rachis, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 1, place de l’hôpital, BP 426, 67091 Strasbourg cedex, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’instrumentation postérieure permet de réduire et de fixer le spondylolisthésis de grade III ou IV ainsi que la spondyloptose. Chez l’adulte, il est indispensable d’associer une greffe postérolatérale et antérieure. La greffe antérieure peut être réalisée par voie antérieure (ALIF) ou postérieure (PLIF) au niveau L5-S1. Néanmoins, la déformation du dôme sacré peut rendre la greffe difficile et nécessiter une ostéotomie. La fixation translombosacrée permet de s’affranchir de cette difficulté. Le but de cette étude est de vérifier le maintien de la réduction et le taux de perte par ce mode de fixation. Patients et méthodes.— Trente-quatre patients (8 hommes, 27 femmes, 14—55 ans, recul 5,4 ans) ont été opérés d’un spondylolisthésis de haut grade par ostéosynthèse-arthrodèse postérieure L4-S1 avec plaque de réduction et fixation translombosacrée. Il s’agissait dans 30 cas d’une vis creuse type HMA remplie d’os spongieux et d’un péroné dans 4 cas. Les lordoses L4-L5, L5-S1 ainsi que l’index de Taillard ont été mesuré sur des radiographies de profil debout en préopératoire, à 6 semaines, 3 mois, 6 mois, 1 an et au dernier recul. Un scanner a été réalisé en cas de perte de réduction à la recherche d’une pseudarthrose. Résultats.— En moyenne, l’index de Taillard préopératoire était de 60 %, de 35 % à 6 semaine et stable au dernier recul à 37 %. La lordose L4-L5 moyenne est passée de 22,7◦ en préopératoire à 17,0◦ à 6 semaines et 18,6◦ au dernier recul. Au niveau L5-S1, les lordoses étaient de 11,2◦ en préopératoire, 18,6◦ à 6 semaines et 18,5◦ au dernier recul. Une perte de correction de lordose segmentaire a été notée chez 8 patients et une augmentation de l’index de Taillard chez 4. Une rupture de vis HMA a été notée chez 4 patients et une fracture du péroné dans un cas. Conclusion.—L’ostéosynthèse-arthrodèse postérieure avec greffe postérolatérale permet de réduire les spondylolisthésis de haut grade. Le complément de greffe translombosacré représente une technique de greffe antérieure par le même abord que l’instrumentation postérieure. Cette méthode augmente la stabilité de manière satisfaisante, néanmoins elle est exposée à des contraintes antérieures. Son élasticité peut exposer à une perte progressive de réduction et la pseudarthrose. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.090 81 Analyse scannographique de la consolidation osseuse après adjonction de BMP-2 et d’autogreffe dans les arthrodèses lombaires circonférentielles Manon Bachy ∗ , Thibault Lenoir , Cyril Dauzac , Pierre Guigui Service orthopédie, hôpital Beaujon, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Ce travail a pour objectif d’évaluer radiologiquement la consolidation osseuse après adjonction de BMP2 (Inductos® ) dans les arthrodèses lombaires circonférentielles pour déformation segmentaire ou scoliose. Patients.— Cette étude rétrospective continue a inclus tous les patients ayant reçu de la BMP-2 lors d’une arthrodèse lombaire antérieure ayant un recul supérieur à 1 an. Un scanner a été réalisé au dernier recul. L’étude portait sur 45 disques d’une population homogène de 15 femmes, d’âge moyen 62 ans opérées de déformation lombaire, cyphose (7 cas) ou scoliose (8 cas). La chirurgie comprenait une discectomie complète et la mise en en place d’une cage intersomatique comblée de greffe autologue mélangée à de la BMP-2. S276 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Méthode.— Sur les scanners et pour chaque étage arthrodésé, 3 zones étaient analysées : l’espace discal et les deux gouttières paravertébrales. La consolidation radiologique était évaluée et classée en 3 groupes : 1) consolidé : présence d’un pont osseux continu sur les incidences sagittales et frontales ; 2) pseudarthrose : identification d’un trait de pseudarthrose, absence totale d’ossification ou présence d’une chambre de mobilité autour du matériel ; 3) douteux : absence de pont osseux mais absence de trait de pseudarthrose ou de chambre de mobilité. Résultat.— Le recul radioclinique était en moyenne de 15 mois (±6,8). Quarante-cinq fusions antérieures et 90 fusions postérolatérales ont été analysées. La consolidation radiologique a été obtenue pour 37 des 45 zones antérieures, soit 82 % et 66 des 90 zones postérieures, soit 73 %. Une pseudarthrose était identifiée dans 5 des 45 zones antérieures, soit 11 % et 10 des 90 zones postérieures, soit 11 %. Trois des zones antérieures et 11 des zones posterolatérales, respectivement 7 % et 12 % étaient douteuses. Trois des zones postérolatérales, soit 3 % ont été considérées comme ininterprétables par la présence de matériel. Il n’y avait aucune ossification ectopique ou autre complication en rapport avec l’utilisation de BMP-2. Discussion.— Si les radiographies standard permettent une analyse et un suivi de la déformation, elles sont insuffisantes pour juger de la consolidation osseuse. Le taux de consolidation des arthrodèses lombaires circonférentielles avec BMP-2 semble plus important que celui sans adjonction de BMP-2 retrouvé dans la littérature. Aucune complication rattachée à leur utilisation n’est à déplorer dans cette étude. Conclusion.— Les résultats de cette étude confirment l’intérêt du scanner pour l’appréciation de la consolidation osseuse dans les chirurgies rachidiennes avec instrumentations et sont en faveur de l’utilisation de BMP-2 pour obtenir une arthrodèse circonférentielle de qualité. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.091 82 Une intervention est-elle nécessaire dans la prise en charge des hémopathies malignes avec atteinte vertébrale comportant une épidurite ? Étude d’une série de 44 patients Alexandre Poignard ∗ , Charles-Henri Flouzat Lachaniette , Françoise Roudot-thoraval , Jérôme Allain Service d’orthopédie et traumatologie, CHU Henri-Mondor, 51, avenue du Maréchal-De-Lattre-de-Tassigny, 94010 Créteil cedex, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les hémopathies malignes (myélome et lymphome) s’accompagnent régulièrement d’une localisation vertébrale avec épidurite responsable de complications mécaniques et neurologiques par tassement vertébral et/ou compression médullaire par le tissu tumoral. Il n’existe actuellement pas de consensus sur les indications chirurgicales en termes de délai et de choix de la technique à utiliser. Patients et méthode.— Nous avons réalisé une étude rétrospective sur 44 patients (19 femmes et 25 hommes) atteints d’une hémopathie (33 myélomes et 11 lymphomes) avec localisation vertébrale comportant une épidurite traitées entre 1990 et 2005. Le niveau atteint était médullaire cervical (5), thoracique (27) ou radiculaire lombaire (11) et sacré (1). Les malades ont été cliniquement revus à un recul moyen de 38 mois et l’atteinte rachidienne a été régulièrement contrôlée par IRM au cours de la surveillance. Résultats.— Seize sont décédés de leur maladie hématologique. Tous ont eu une chimiothérapie et 18 une radiothérapie. L’aggravation moyenne du tassement sous traitement médical a été de 25 %. Le délai de reconstruction corporéale a été de 7 mois et s’est fait de la périphérie vers le centre. L’épaisseur initiale de l’épidurite était de 1 à 9 mm. Dans tous les cas, elle a totalement disparu sous traitement médical après un délai moyen de 12 semaines. Vingt ont présenté un tassement et 15 des signes neurologiques déficitaires (12 Frankel C, 2 B et 1 D), liés à un tassement brutal pour 4 patients. Onze ont été opérés dont 9 pour complications neurologiques par compression médullaire après un délai d’évolution déficitaire de 2 à 92 jours. Aucune intervention n’a été pratiquée en urgence. Ont été réalisées 5 laminectomies isolées et 4 corporectomie-greffe-plaques par voie antérieure. Quatorze des 15 déficitaires ont totalement récupéré dans un délai de 1 à 14 mois (dont 5 non opérés). Le quinzième est décédé à 5 mois postopératoires sans pouvoir déterminer son évolution. Une corporectomie-greffe-plaques par voie antérieure et 1 fixation postérieure avec vertébroplastie ont été réalisées secondairement pour complications mécaniques isolées. Discussion-conclusion.— La prise en charge chirurgicale des hémopathies avec épidurite ne doit pas être faite en urgence, même en présence de signes neurologiques déficitaires. C’est devant une complication mécanique (tassement) ou la persistance du déficit qu’une décompression peut être discutée et programmée après un bilan déterminant la meilleure technique : décompression par laminectomie ou par corporectomie reconstruction. Les complications mécaniques secondaires liées à l’aggravation du tassement, peuvent être stabilisées chirurgicalement et/ou par vertébroplastie. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.092 83 Instabilité glycémique chez les patients non diabétiques après chirurgie rachidienne Jean Langlois ∗ , Benjamin Bouyer , Cyril Dauzac , Béatrice Larroque , Pierre Guigui Hôpital Beaujon, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La dysrégulation glycémique est bien connue dans plusieurs affections médicales sévères (ischémie coronaire, sepsis sévère) ainsi que dans les suites de chirurgies lourdes, notamment cardiaques. Si l’intérêt d’une insulinothérapie stricte corrigeant ces désordres est aujourd’hui parfois discuté en réanimation médicale, notamment vis-à-vis du risque hypoglycémique, il semble que le bénéfice pour certains patients chirurgicaux lourds soit réel. Peu de données pourtant documentent l’instabilité glycémique résultant d’une chirurgie orthopédique, en particulier aucune concernant la chirurgie rachidienne. L’objectif principal était donc de mesurer la variabilité glycémique qui suit une intervention du rachis chez les patients non diabétiques. Patients et méthodes.— Notre étude observationnelle a inclus tous les patients non diabétiques subissant une chirurgie du rachis de manière prospective sur 3 mois. Les paramètres suivants ont été recueillis : données démographiques (âge, BMI, sexe, comorbidités, tabagisme, statut immunitaire), type de geste chirurgical effectué (étage ; abord ; reprise ; instrumentation), type de pathologie (traumatique, dégénérative, déformative ou tumorale), durée de la chirurgie, transfusion, perte sanguines, durée de séjour hospitalier. Les indications septiques ont été exclues. La glycémie capillaire a été recueillie en pré- et postopératoire immédiat, puis de J1 à J3, 30 minutes avant et 2 heures après chaque repas, soit 6 glycémies par jour. Aucune modification d’alimentation ou de soluté de perfusion n’est intervenue par rapport aux protocoles standards. Résultats.— 70 patients, d’âge moyen (±DS) 45 ans (±4,5), ont été inclus (34 % d’indications traumatiques, 44 % dégénératives, 17 % déformatives et 5 % tumorales). La glycémie préopératoire moyenne à jeun était de 5,15 mmol/L (±0,63) et postopératoire à +2H de 9,57 mmol/L (±3,27). La glycémie moyenne de J1 à J3 était de 6,7 mmol/L (±1,64), la variation glycémique quotidienne moyenne Résumés des communications par patient de 1,26 mmol/L ; enfin la glycémie moyenne à jeun de J1 à J3 était de 5,96 mmol/L (±1,24) et l’augmentation moyenne de la glycémie suite à un repas de 1,53 mmol/L. Discussion.— Ces valeurs d’hyperglycémie, ainsi que les variations quotidiennes et augmentations périprandiales, sont supérieures aux valeurs retrouvées chez un sujet sain, et comparables à celles de patients confrontés à d’importants stress, médicaux ou chirurgicaux. Conclusion.— Ces résultats préliminaires fiables devraient permettre de conduire secondairement une étude interventionnelle, mettant en place une insulinothérapie à moindre risque et efficace, notamment sur la réduction des complications postopératoires, en particulier l’infection de site opératoire. S277 80 ans et plus opérés d’une chirurgie lombaire dégénérative. La morbidité est plus élevée que dans une population plus jeune. Les indications de cette chirurgie doivent être posées avec beaucoup de précaution et nécessitent une information du patient et de sa famille concernant le taux important de complications. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.094 Séance du 7 novembre après-midi Pédiatrie doi:10.1016/j.rcot.2011.08.093 86 84 Morbidité et mortalité de la chirurgie lombaire chez les patients de plus de 80 ans L’embrochage en palmier de Kapandji dans le traitement des fractures de l’extrémité proximale de l’humérus chez l’adolescent Laurent Balabaud ∗ , Sophie Pitel , Isabelle Caux , Catherine Dova , Bertrand Richard , Pierre Antonietti , Christian Mazel Institut mutualiste Montsouris, 42, boulevard Jourdan, 75014 Paris, France Hugues Tiemdjo ∗ , André Sane , Charles Kinkpe , Mohamed Daffe , Abdoulaye Ndiaye , Seydina Issa Laye Seye Clinique De-Gaulle, avenue des palmiers, Bonapriso, BP 1419, Douala, Cameroun ∗ Auteur ∗ Auteur correspondant. Le traitement des fractures de l’extrémité supérieure de l’humérus pose encore de nos jours des problèmes non résolus. En Europe, un nombre croissant d’auteurs se sont ralliés à l’embrochage centro médullaire à foyer fermé, technique mise au point initialement par Hackethal pour traiter les fractures diaphysaires et grandement facilitée par l’avènement de l’amplificateur de brillance. Plusieurs concepts sont proposés : embrochage en palmier à partir du V deltoïdien de Kapandji, sus olécranien d’Aprill, Champetier, épicondylien de Vives, épitrochléen de Rogez. Nous nous sommes intéressé à l’embrochage par la technique des broches en palmier de Kapandji à partir du V deltoïdien et avons entrepris cette étude qui visait les objectifs suivants : — évaluer la simplicité de la technique ; — évaluer les résultats obtenus. Il s’agissait d’une étude rétrospective sur trois ans du 1er janvier 2006 au 31 décembre 2008 et a porté sur 18 patients âgés en moyenne de 15,1 ans avec des extrêmes de 13 et de 18 ans, majoritairement de sexe masculin (15 cas). Le côté droit était le plus souvent atteint avec 2/3 cas (12 cas) qui était également le côté dominant. L’étiologie était dominée par les accidents domestiques (chute) dans 10 cas. Il s’agissait d’une fracture du col chirurgical dans 10 cas et d’un décollement épiphysaire type II de Salter et Harris dans 8 cas. L’opérateur était un CES de 3e année d’orthopédie dans la majorité de cas (9 fois) et de 2e année 5 fois. L’intervention a été pratiquée sous anesthésie locorégionale 6 fois, locorégionale convertie en anesthésie générale dans 4 cas et 8 fois sous anesthésie générale. La synthèse utilisait le plus souvent 3 broches de Kirshner de 20/10e . La réduction a été anatomique dans 14 cas et médiocre une fois. Un patient a été repris pour cause de démontage au moment de la radiographie de contrôle postopératoire. Le délai moyen de consolidation était de 50 jours. Le score moyen de Constant était de 93 (72—100). Nous avons obtenu 13 résultats excellents, quatre bons résultats et un moyen. Nous n’avons pas noté de pseudarthrose, ni de raideur de l’épaule ou du coude ni aucune atteinte du nerf radial. La technique des broches en palmier à partir du V deltoïdien de Kapandji est une technique simple, reproductible, peu invasive et qui épargne le coude. Les résultats obtenus sont excellents dans la majorité des séries. Elle devrait jouir d’une faveur méritée. correspondant. Étude.— Il s’agit d’une revue rétrospective d’une cohorte de patients opérés d’une chirurgie lombaire dégénérative. Objectif.— Le but de cette étude est de déterminer la morbidité et la mortalité de la chirurgie lombaire chez les patients de plus de 80 ans. Introduction.— L’espérance de vie a augmenté significativement au cours des 30 dernières années et est associée à une amélioration de la qualité de vie. Les indications de la chirurgie rachidienne chez les octogénaires ont augmenté, et cette étude a été menée afin d’évaluer la morbidité et la mortalité de la chirurgie lombaire chez les patients de plus de 80 ans pour améliorer le choix décisionnel thérapeutique. Patients et méthodes.— Une étude rétrospective a étudié consécutivement 117 patients (121 chirurgies) âgés de 80 ans ou plus, qui ont été opérés d’une chirurgie postérieure décompressive associée ou non à une instrumentation. L’âge moyen au moment de la chirurgie était de 83,2 ± 2,4 ans (extrêmes, 80—90 ans). L’étude a analysé les comorbidités (ASA et score de Charlson), les caractéristiques de l’intervention, la morbidité et la mortalité per- et postopératoire. Résultats.— Le score moyen de Charlson était de 2,2 ± 1,6 (extrêmes, 0 à 7). La perte sanguine moyenne était de 471 ± 394 mL (extrêmes, 50 à 2500 mL). La perte sanguine augmentait significativement avec une instrumentation (538 mL versus 280 mL) (p < 0,0001). La durée opératoire moyenne était de 103 ± 38 minutes (extrêmes, 33 à 235 minutes). La durée opératoire était associée significativement avec la perte sanguine (p < 0,0001) et les complications chirurgicales (p = 0,05). Les complications chirurgicales sont survenues chez 19 patients (15,7 %). Les complications chirurgicales étaient augmentées significativement chez les patients ayant des antécédents de chirurgie lombaire (33,3 % versus 12,4 %, p = 0,017). Les complications chirurgicales étaient associées significativement avec les complications majeures (30 % versus 9,9 %, p = 0,01). Les complications majeures sont survenues chez 16 patients (13 %). Les complications mineures sont survenues chez 36 patients (29,7 %). La confusion mentale était associée avec l’instrumentation (22 % versus 7 %) (p = 0,017), et la perte sanguine (520 mL versus 348 mL) (p = 0,034) respectivement. La durée moyenne d’hospitalisation était 11,3 ± 8,1 jours. Aucun patient n’est décédé au cours de l’hospitalisation ou de la période postopératoire immédiate. Le suivi moyen était de 12,3 ± 10,5 mois. Conclusions.— Les antécédents de chirurgie lombaire, la perte sanguine, la durée opératoire et l’instrumentation étaient des facteurs qui ont augmenté significativement la morbidité des patients de doi:10.1016/j.rcot.2011.08.095 S278 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique 87 La fracture non déplacée du condyle latéral du coude chez l’enfant : évaluation du déplacement articulaire Khaled Kamoun ∗ , Oussama Barkallah , Heithem Sahli , Riadh Hadidane , Mourad Jenzri , Mouna Bouaziz , Mohamed Samir Daghfous , Mohamed Fethi Ladeb , Omar Zouari Service d’orthopédie infantile, institut Kassab d’orthopédie, 2010 Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le traitement des fractures déplacées du condyle latéral du coude chez l’enfant est chirurgical. Pour les fractures non ou peu déplacées, l’évaluation du déplacement articulaire est difficile, vu le caractère radio-transparent de la maquette cartilagineuse. L’objectif du travail est d’évaluer l’apport de la radiologie et en particulier l’IRM dans l’analyse du déplacement articulaire et proposer ainsi un algorithme décisionnel. Patients et méthode.— Il s’agit d’une étude prospective continue sur une période de 2 ans dont le critère d’inclusion était une fracture non ou peu déplacé du condyle latéral du coude des enfants vus aux urgences. Le diagnostic a été retenu sur des clichés radiographiques de face et de profil. Après immobilisation plâtrée une seconde exploration radiologique a été réalisée afin d’essayer de mieux analyser le déplacement articulaire ; une IRM dans 9 cas, un scanner dans 3 cas. La réduction chirurgicale réalisée pour les fractures articulaires avec un suivie clinique et radiographique. Résultats.— Douze enfants ont été inclus dans l’étude avec un âge moyen de 6,2 ans (3—14). L’IRM a montré un trait métaphysaire dans 5 cas, un trait métaphyso-épiphysaire dans 3 cas avec une effraction du cartilage articulaire dans 1 cas. Un cas correspondait à une fracture supra condylienne. Le scanner réalisé chez 3 enfants a montré le trait métaphysaire. Une réduction chirurgicale a été réalisée dans 3 cas et des constatations peropératoire concordantes avec les données de l’IRM. Discussion.— Il existe une controverse quant à la prise en charge des fractures non déplacées du condyle latéral du coude chez l’enfant. La difficulté réside dans une incertitude quant au déplacement articulaire possible mais non perçu à la radiographie standard. Plusieurs méthodes d’investigation ont été déjà rapportées, l’échographie, les incidences radiologiques de 3/4, le scanner, et l’IRM. Ce dernier nous a permis de suivre le trait de fracture de la métaphyse jusqu’au cartilage articulaire et donc de poser une indication chirurgicale adaptée. Nous avons noté en outre une autre forme anatomoradiologique où le trait de fracture s’arrête en pleine épiphyse sans continuité articulaire « saler IV extra-articulaire ou incomplet » Conclusion.— L’évaluation de l’extension articulaire des fractures non déplacée du condyle latéral du coude chez l’enfant est capitale pour la décision opératoire. L’IRM, examen non invasif ni irradiant, peut constituer la pierre angulaire dans l’algorithme décisionnel. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.096 88 L’absence du pouls radial dans les fractures supracondyliennes stade IV de l’humérus chez l’enfant : consensus thérapeutique Djamel Louahem M’Sabah ∗ , Philippe Mazeau , Mohamed L’Kaissi , Hichem Bamaga , Emeline Bourgeois , Jérôme Cottalorda Service de chirurgie orthopédique pédiatrique, CHU Lapeyronie, 371, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34295 Montpellier cedex 5, France ∗ Auteur correspondant. La conduite à tenir devant l’absence du pouls radial dans les fractures supracondyliennes de l’humérus à très grand déplacement chez l’enfant continue à susciter des controverses. L’expérience de 16 années basée sur l’analyse et la prise en charge en urgence d’une série de 385 fractures supracondyliennes stade IV et des complications vasculaires nous a permis de dégager un consensus thérapeutique. Patients and méthode.— 385 patients d’âge 18 mois à 14 ans présentant une fracture supracondylienne stade IV ont été tous traités dans le même service de chirurgie orthopédique pédiatrique de 1994 à 2009. L’abolition du pouls radial était notée dans 62 cas (16 %). Parmi eux, le premier groupe de 57 cas (15 %) présentaient un perfusion distale correcte et le second groupe de 5 cas (1 %) une ischémie aiguë. Des lésions nerveuses y étaient associées dans la moitié des cas. Dans 94 % des complications vasculaires, le déplacement postérolatéral était responsable. La prise en charge en urgence de ces lésions graves comporte une évaluation répétée peret postopératoire basée sur l’état de la perfusion distale selon un protocole défini, l’écho-doppler et la saturation en O2 , la réduction anatomique de la fracture et sa fixation stable percutanée par un embrochage en croix. Résultats.— Après réduction et fixation de la fracture dans le premier groupe, le retour du pouls radial était obtenu immédiatement dans 39 cas et secondairement dans 15 cas dans un délai maximum de 12 jours. Les 3 derniers cas d’absence de pouls radial avec une bonne perfusion distale s’étaient compliqués d’ischémie lors de la manœuvre de réduction. L’exploration chirurgicale y révéla une incarcération de l’artère brachiale et du nerf médian dans le foyer de fracture. La réapparition du pouls fut obtenue après la désincarcération vasculaire. Dans le second groupe d’ischémie aiguë, l’exploration chirurgicale suivie de la réparation vasculaire des lésions de l’artère brachiale a permis le retour du pouls radial. Seul un cas avait bénéficié en plus d’une aponévrotomie antérieure dans le même temps opératoire. À long terme, aucune séquelle n’a été observée. Conclusion.— À l’exception de l’ischémie, l’abolition du pouls radial avec une bonne perfusion distale n’est pas une indication absolue d’investigation invasive et d’exploration chirurgicale en préet postopératoire. La priorité des priorités est la réduction anatomique orthopédique de la fracture et sa stabilisation en urgence. Une observation armée postopératoire est, en revanche, justifiée pendant les cinq premiers jours. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.097 89 Correction tridimensionnelle des déformations distales de l’humérus chez l’enfant, à l’aide d’un guide fabriqué sur mesure Mathias Tricot ∗ , Pierre-Louis Docquier , Maryline Mousny Cliniques universitaires Saint-Luc, 10, avenue Hippocrate, 1200 Bruxelles, Belgique ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La déformation en cubitus varus est la séquelle la plus fréquente des fractures supracondyliennes du coude chez l’enfant. La déformation en cubitus valgus peut survenir après d’autres fractures du coude, comme la fracture de l’épicondyle médial ou du condyle latéral. Ces déformations entraînent un préjudice esthétique et parfois fonctionnel. De nombreuses techniques d’ostéotomies correctrices supracondyliennes existent, la plus courante utilisant des broches de Kirchner pour obtenir l’angulation souhaitée. Pour prendre en compte de façon plus précise les trois dimensions de l’espace, pour corriger un recurvatum ou une rotation, un système original a été développé. Cette méthode utilise une réplique de l’os déformé obtenu à partir du scanner osseux. Une planification précise en 3D est réalisée et un guide de coupe sur mesure est créé pour obtenir la correction planifiée. Résumés des communications Patients.— Trois patients présentant une déformation de l’humérus ont pu bénéficié de cette technique. Deux avaient un cubitus varus et le dernier un cubitus valgus. Méthode.— Pour chaque patient, un modèle tridimensionnel de l’humérus déformé à été réalisé par prototypage rapide, en se basant sur le scanner. La correction optimale de la déformation à été calculée et appliquée grâce à un logiciel de planification en 3D. Un guide d’ostéotomie en 3D a été fabriqué sur mesure pour reproduire la simulation préopératoire lors de la chirurgie. Au cours de la chirurgie, nous avons placé le guide sur l’os, réalisé l’ostéotomie en suivant le guide de coupe et corrigé la déformation selon la planification préopératoire. Une ostéosynthèse par vis et plaque (préalablement moulée sur le modèle tridimensionnel corrigé) à été réalisée. Tous les patients ont été suivis en postopératoire cliniquement et radiologiquement. Résultats.— Pour les trois patients, la correction planifiée a pu être réalisée grâce à l’utilisation du guide de coupe. La voie d’abord a été minimale dans tous les cas (minimum nécessaire pour introduire le guide et la plaque). Le temps opératoire a été diminué dans tous les cas. Aucune irradiation n’a plus été nécessaire durant l’intervention. La plaque déjà prémoulée a été appliquée dans tous les cas. Les contrôles goniométriques postopératoires ont montré que la correction était adéquate dans tous les cas. Conclusion.— L’ostéotomie supracondylienne de l’humérus chez l’enfant est souvent difficile à réaliser. Elle nécessite une correction de l’angulation en trois dimensions. Grâce à notre technique, l’intervention chirurgicale peut être précisément planifiée et réalisée grâce à un guide de coupe sur mesure. Le geste chirurgical est donc moins traumatique, plus précis, plus fiable et plus rapide. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.098 90 Embrochage centromédullaire élastique dans les fractures de l’enfant : importance du rapport « diamètre des clous sur diamètre du canal médullaire » Pierre Lascombes ∗ , Hanspeter Huber , Dimitri Popkov , Pierre Journeau , Thierry Haumont Hôpital d’enfants, CHU de Nancy, 11, allée du Morvan, 54500 Vandoeuvre-lès-Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Dans le traitement chirurgical des fractures diaphysaires de l’enfant par clous élastiques, les déviations axiales représentent une complication fréquemment rapportée dans la littérature. Le but de ce travail est de déterminer une corrélation entre le rapport diamètre des clous sur diamètre du canal médullaire (clou/CM), d’une part, et les déviations, d’autre part, ainsi que de préciser le seuil de ce rapport à respecter. Matériel.— 77 fractures diaphysaires (fémur, tibia, humérus et avant-bras) consécutives ont été opérées par ECMES. Les données enregistrées ont concerné : l’âge, le poids, l’os fracturé, le mécanisme de fracture, la durée de l’intervention, la date d’ablation du matériel, l’évaluation clinique et radiographique au suivi ainsi que les complications. Méthode.— Pour toutes les fractures, le rapport clou/CM a été calculé après mesure du diamètre du canal médullaire sur la radiographie de face de l’os fracturé à son plus petit diamètre, par deux observateurs indépendants. Toute déviation axiale de plus de 5◦ , postopératoire ou à distance, a été considérée comme étant une déviation. Les erreurs techniques ont été identifiées. Le modèle statistique utilisé a été la régression logistique qui permet de prédire la probabilité d’observer l’événement « déviation » en fonction du « rapport clou/CM » et de déterminer un seuil de sécurité du diamètre des clous. S279 Résultats.— Les données des 77 fractures concernant la population et les résultats sont comparables aux données connues. Au recul minimum de un an, un cas de raideur articulaire et quatre déviations axiales de plus de 10◦ persistaient. Deux déviations axiales ont manifestement eu pour cause une erreur technique d’orientation des clous. Pour les autres cas, les 11 déviations de plus de 5◦ , postopératoires ou à distance, sont survenues alors que le rapport clou/CM était inférieur à 35 %. En revanche, aucune fracture traitée avec un rapport supérieur à 35 % n’a présenté de déviation. Discussion.— Des publications recommandent de façon empirique le respect du rapport clou/CM de 40 % pour les fractures des fémur, tibia et avant-bras et de 33 % pour l’humérus. L’analyse statistique de cette étude démontre le bien-fondé de cette recommandation. Chez les adolescents dont le canal médullaire des fémurs et des tibias peut dépasser 10 mm, une méthode d’ostéosynthèse alternative doit être envisagée. Conclusion.— La qualité des résultats repose sur le strict respect de la technique opératoire et aussi sur l’utilisation d’un diamètre suffisant des clous. Utiliser un rapport clou/CM inférieur à 35 % expose manifestement au risque de déviation postopératoire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.099 91 Fractures ostéochondrales du genou de l’enfant : plaidoyer pour le repositionnement Franck Chotel ∗ , Gorka Knörr , Emmanuel Simian , Phillippe Gicquel , Thierry Craviari , Gilbert Versier , Frédéric Dubrana Hopital universitaire Femme-Mère-Enfant de Lyon, 59 boulevard Pinel, Bron, 69677 Lyon France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les fractures ostéochondrales fémorales ou patellaires compliquant une luxation patellaire sont plus fréquemment observées chez l’adolescent que l’adulte. Ces lésions de passage sur un cartilage articulaire vulnérable sont souvent négligées en phase initiale, ce qui est regrettable compte tenu de leur bonne capacité à cicatriser après repositionnement. Le but de ce travail est d’étudier les caractéristiques et d’analyser le résultat du repositionnement de ces fractures sur squelette immature. Patients et méthode.— Cette étude rétrospective multicentrique regroupe 14 patients et genoux (7 filles). L’âge moyen au moment de l’accident était de 12,9 ans (11,2—14,9) pour les filles et 14 ans (12,2—15) pour les garçons. Ces fractures concernaient le condyle latéral 9 fois et la patella 5 fois. Le mécanisme traumatique était secondaire à une luxation objective de la patella (n = 9) ou un choc direct (n = 4). Il s’agissait 9 fois sur 14 d’accident de sport essentiellement de loisir. Le traitement a été réalisé dans un délai moyen de 5,2 jours (de 0 à 20 jours) par rapport à l’accident. L’ensemble des fragments détachés ont été repositionné chirurgicalement et fixé par des vis (n = 5), des broches résorbables (n = 5) ou une suture par laçage (n = 4). Pour 6 patients, il y avait adjonction de colle biologique. Un geste stabilisateur patellaire a été associé au cours du même geste dans 2 cas. Résultat.— Aucune complication postopératoire n’a été notée. Les résultats au recul moyen de 30 mois (de 15 à 89 mois). Il n’y a eut aucune reprise pour échec, l’ensemble des fractures étant consolidées à l’examen final. Le Score IKDC 2000 subjectif moyen était de 88 ± 6 (entre 79 et 98) sur 100 points. Le niveau de satisfaction subjective était très satisfait 2 fois, et satisfait 12 fois. Le score IKDC final était A pour 8 patients, B pour 5 patients et C pour 1 patient. Trois genoux ont bénéficié secondairement d’une chirurgie de stabilisation de rotule. Conclusion.— Une meilleure connaissance de cette fracture et une lecture attentive des clichés radiographiques d’un genou avec hémarthrose devrait amener à plus souvent porter ce diagnostic et à proposer un traitement adapté. Le repositionnement d’un frag- S280 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique ment libéré en zone portante doit idéalement être réalisé dans les 10 jours mais est encore possible à 2 mois ; il donne régulièrement une consolidation et de bons résultats. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.100 92 Reconstructions des pertes de substance osseuse supérieures à 15 cm chez l’enfant par la technique de la membrane induite Franck Fitoussi ∗ , Brice Ilharreborde , Philippe Souchet , Olivier Badelon , Keyvan Mazda , Georges François Penneçot Hôpital Robert-Debré, 48, boulevard Sérurier, 75019 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La membrane induite représente une des techniques de reconstruction des pertes de substance osseuse (PSO). Nous présentons ici les résultats d’une série pédiatrique présentant une PSO supérieure à 15 cm. Patients.— Neuf enfants d’âge moyen 13,5 ans ont été traités pour une PSO diaphysaire étendue, en moyenne de 18 cm (de 15 à 24 cm). Les étiologies étaient représentées par des tumeurs malignes (8 fois) et un traumatisme (1 fois). Les localisations étaient : humérus = 4, fémur = 3, tibia = 2. Méthodes.— Le premier temps de reconstruction a comporté la mise en place d’une entretoise en ciment. La stabilisation de l’entretoise a été assurée par un enclouage (3 fois), des broches de Métaizeau (3 fois) ou une plaque (3 fois). Le deuxième temps a été réalisé en moyenne à 9,25 mois du premier temps (de 3 à 17 mois), les délais importants étant liés à la nécessité d’être à distance de la fin de la chimiothérapie. Il a comporté, après ouverture soigneuse de la membrane, la mise en place d’une fibula non vascularisée encastrée en proximal et distal. La fibula a été entourée d’un apport massif de greffons spongieux autologues puis la membrane refermée soigneusement. La stabilisation finale a été assurée par une plaque (8 fois) ou par un fixateur externe (1 fois) chez un patient ayant un antécédent de sepsis. Résultats.— Huit patients ont été consolidés d’emblée, sans nécessaire apport osseux complémentaire. Un patient est en cours de traitement. Le délai moyen de consolidation a été de 5,5 mois (de 4 à 8 mois). Aucune complication n’a été notée sur le site donneur, la fibula s’étant spontanément reconstruite grâce au périoste laissé intact. Discussion.— La membrane induite est reconnue comme un des traitements des grandes PSO diaphysaires. Les promoteurs de la technique ont néanmoins signalé des retards de consolidation aux extrémités de la reconstruction, prolongeant les délais de consolidation et nécessitant un apport osseux complémentaire. L’origine de ces retards de consolidation a été rapportée, entre autres, à des problèmes de stabilité mécanique. L’adjonction d’une fibula autologue non vascularisée assure, de par son encastrement bipolaire, une stabilisation endo-membranaire qui s’ajoute à la stabilisation exo membranaire par plaque le plus souvent. Conclusion.— L’intégration d’une fibula encastrée au sein des greffons spongieux lors du deuxième temps de reconstruction d’une membrane induite semble, dans notre courte série, limiter les retards de consolidation aux extrémités de la reconstruction. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.101 93 Fracture après allongement des membres inférieurs chez l’enfant : étude d’une série de 96 patients Rachid Younsi ∗ , Franck Launay ∗ , Yann Glard , Jean-Philippe Berteau , Patrick Chabrand , Gérard Bollini Service de chirurgie orthopédique, hôpital Timone-Enfants, 264, rue Saint-Pierre, 13005 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les allongements des membres inférieurs s’accompagnent d’un grand nombre de complications. L’une des principales complications, après l’ablation du fixateur externe, est la fracture. Quelques études ont été réalisées afin de déterminer le pourcentage des fractures (9,4 % SIMPSON en 2000 et 39 % DANZIER en 1995) et d’autres pour déterminer le moment idéal pour retirer la fixation afin d’éviter toute fracture en utilisant soit la radiographie standard, la DEXA ou encore la tomographie. Patients et méthodes.— Dans notre étude, nous avons repris une série de 96 patients, opérés dans le service entre 2000 et 2009 d’un allongement de tibia et/ou de fémur pour un total de 135 allongements (58 fémurs et 77 tibias). Les principales pathologies ont été classées en trois catégories : « achondroplasie » (32 allongements pour 8 patients), « congénital » regroupant fémurs courts congénitaux et hémimélies (85 allongements pour 69 patients), et « autres » regroupant les traumatismes, infections et tumeurs (18 allongements pour 18 dossiers). Les fractures ont été classées selon la classification de Simpson. Résultats.— 21 fractures sont survenues après l’ablation du matériel de fixation avec ou sans appui dont 11 fémurs (11 fractures de fémur pour 58 fémurs opérés soit 18,96 %) et 10 tibias (10 fractures de tibia pour 77 tibias opérés soit 12,98 %). On note que 20 % des fractures sont retrouvées dans la catégorie congénital (17 fractures pour 85 allongements), 12,5 % dans la catégorie achondroplasie (4 fractures pour 32 allongements et 0 % dans la catégorie autres pour un total de 15,5 % de fractures (21 fractures pour 135 allongements). Le type de fractures retrouvé est 47,61 % de type 2, 33,33 % de type 1A, 14,28 % de type 1B, 4,76 % de type 3 et 0 % de type 4. Discussion.— Les fractures surviennent en général dans les 15 premiers jours après l’ablation du matériel de fixation avec ou sans immobilisation, avec ou sans appui. Ces fractures touchent le plus souvent le fémur que le tibia, sont en majorité des cas de type 2 et ne touche pas l’os de constitution normale. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.102 94 Intérêt d’un matériel d’ostéosynthèse résorbable en traumatologie pédiatrique : analyse d’une série prospective de 18 cas Jean-Manuel Poircuitte ∗ , Pierre Journeau , Dmitri Popkov , Hanspeter Huber , Thierry Haumont , Pierre Lascombes CHU de Nancy, hôpital d’enfants, 5, allé du Morvan 54511 Vandoeuvre-les-Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les matériels d’ostéosynthèse résorbables sont utilisés en chirurgie maxillo-faciale, et commencent à avoir un intérêt en traumatologie adulte. Devenus plus performants sur le plan mécanique et ayant fait la preuve de leur innocuité biologique, ils présentent pour principal avantage l’absence de chirurgie itérative pour leur ablation. Nous avons donc décidé d’évaluer cliniquement et radiologiquement ce type de matériel en traumatologie pédiatrique. Patients et méthode.— Nous avons réalisé une étude prospective monocentrique, au cours de l’année 2010. Les patients inclus devaient présenter une fracture accessible à une ostéosynthèse par vis de petit diamètre ou broches seules. Dix-huit patients ont été inclus. Il s’agissait de huit de fractures des épines tibiales, de trois cas d’ostéochondrite disséquante du fémur distal, de six de fracture de l’épicondyle médial du coude, et d’un cas d’une fracture Salter 3 du tibia distal. Le matériel utilisé était systématiquement une ou plusieurs vis composées d’un copolymère de poly-L-lacticpoly-DL- Résumés des communications lactique acide et trimethylènecarbonate, de 2,8 mm de diamètre, 40 mm de longueur, recoupées à la demande. Les patients étaient tous immobilisés en postopératoire, un contrôle radioclinique était effectué à un, deux, et quatre mois. Le recul à la dernière révision devait être au moins de quatre mois. Résultats.— Au dernier recul clinique, on retrouvait un seul cas épanchement articulaire dans une ostéochondrite. La raideur articulaire présente à la levée d’immobilisation régressait complètement sauf pour trois enfants (une fracture de l’épitrochlée et deux fractures des épines tibiales). Aucun enfant ne s’est plaint d’instabilité (genou ou coude), et aucune laxité n’a été mise en évidence. Radiologiquement, aucun déplacement secondaire n’était décelé. Toutes les fractures étaient consolidées. On ne notait aucune réaction ostéolytique autour des vis mais leur trajet restait visible. Enfin, aucun trouble de croissance n’est apparu mais notre recul est encore insuffisant. Discussion.— Les résultats cliniques et radiologiques de cette série sont pour l’instant comparables aux techniques de référence dans la littérature concernant les fractures traitées. Nous n’avons relevé aucune complication imputable directement au matériau. Le gain majeur est l’absence de morbidité liée à une réintervention pour ablation de Matériel.—Conclusion.—Les matériaux résorbables semblent une solution alternative dans certaines indications chirurgicales. En effet, ils donnent des résultats fonctionnels et des consolidations comparables aux techniques d’ostéosynthèse classiques. Il n’y a pas de morbidité due à une réintervention et il existe de fait une économie malgré le surcoût initial. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.103 95 Évaluation d’un logiciel de prévision d’inégalité de longueur des membres inférieurs et de calcul de la date d’épiphysiodèse thérapeutique chez l’enfant Marie Voillemier ∗ , Jean-Luc Clément , Fatima Yagoubi , Édouard Chau , Virginie Rampal , Joana Oborocianu , Tony El Hayek Service d’orthopédie pédiatrique, GCS CHU Lenval, 57, avenue de la Californie, 06200 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Un programme informatique (PI) basé sur les courbes de Green et Anderson permet de réaliser la prévision de l’inégalité de longueur des membres inférieurs (ILMIF) en fin de croissance et de prévoir la date de l’épiphysiodèse thérapeutique en fonction de l’étiologie de l’inégalité de longueur et de l’âge osseux. L’objectif de ce travail et de valider le programme ainsi que les valeurs de référence qu’il utilise. Patients et méthodes.— Étude rétrospective de 54 dossiers de patients suivis pour ILMIF d’origine congénitale ou assimilée et opérés par épiphysiodèse selon les prévisions du PI. Les longueurs de fin de croissance des fémurs et des tibias calculées par le PI lors de la première consultation et à chaque consultation en cours de croissance ont été comparées aux longueurs mesurées sur les clichés radiographiques en fin de croissance. L’inégalité résiduelle après épiphysiodèse, a été mesurée et interprétée en tenant compte de la date idéale proposée par le PI et de la date réelle de l’épiphysiodèse. Dix-huit dossiers complets et arrivés en fin de croissance ont été retenus (11 filles et 7 garçons). L’âge osseux a été déterminé à l’aide de l’atlas de Sempé et Pavia. L’analyse statistique a utilisé le test des signes de rang de Wilcoxon pour échantillon apparié. Résultats.— Les comparaisons des longueurs terminales prévues par le PI à l’âge de la première consultation (10,6 ± 2,6 ans) et les longueurs réelles mesurées sur la radiographie de fin de croissance du coté non opéré, montrent des écarts non significatifs de 2,7 mm (±3,7) pour les fémurs et de 2,7 mm (±4,1) pour les tibias. L’âge lors du premier bilan n’a pas d’influence sur ces résultats. La réali- S281 sation de plusieurs bilans en cours de croissance ou l’utilisation de mesures moyennes sur plusieurs bilans successifs proposée par le PI, ne font pas varier ces écarts. L’inégalité médiane prévue en fin de croissance lors du premier bilan est de 21 mm et l’inégalité résiduelle en fin de croissance après épiphysiodèse est de 5,5 mm. En intégrant le fait que la date préconisée d’épiphysiodèse n’a pas toujours été respectée, l’écart entre cette inégalité résiduelle et celle prévue par le programme au premier bilan est de 0,5 mm (±1,9 mm). Conclusion.— Ce programme informatique permet dés la première consultation, de prévoir à 3 mm prés en moyenne, la longueur des fémurs et des tibias en fin de croissance ainsi que la date d’épiphysiodèse thérapeutique. Les courbes de croissance de Green et Anderson décrivent encore fidèlement la croissance des membres inférieurs chez l’enfant. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.104 96 Arthroscopie de hanche chez l’enfant et l’adolescent : à propos d’une série de 18 patients Lamine Abane ∗ , Lamine Abane , Philippe Gicquel , Ludovic Schneider , Yves Chammai , Claude Karger , Jean-Michel Clavert Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, CHU Hautepierre, avenue Molière, 67000 Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les progrès techniques réalisés en arthroscopie de hanche chez l’adulte associés à une meilleure connaissance de certaines pathologies font de cette méthode un outil de choix dans la prise en charge thérapeutique et diagnostique. En revanche, peu de données sont rapportées concernant l’arthroscopie de hanche chez l’enfant et l’adolescent. Le but de ce travail rétrospectif est de préciser les caractéristiques de cette procédure chirurgicale en milieu pédiatrique et d’en préciser les principales indications et complications. Matériel et patients.— Entre 2001 et 2010, 22 arthroscopies de hanches ont été réalisées dans notre service. La série comportait 18 patients (9 garçons et 9 filles) dont l’âge moyen était de 14 ans et demi (entre 5 et 23 ans). Les indications comprenaient : la maladie de Legg-Perthes calvé (n = 7), une origine traumatique (n = 3), une dysplasie de hanche (n = 2), une exostose du fond cotyloidien (n = 2), épiphysiolyse fémorale (n = 1), une lésion labrale isolée primitive (n = 1), une arthrite septique (n = 1) et un cas d’ostéochondrodysplasie spondyloépiphysaire touchant le fémur. Parmi ces 18 patients, 2 ont été opérés à deux reprises (à la même hanche) et 1 patiente a été opérée 3 fois (maladie exostosante). Méthode.— Toutes les procédures ont été réalisées sous anesthésie générale, en décubitus dorsal. Une table orthopédique était utilisée avec traction du membre 21 fois. Deux voies d’abord ont été réalisées dans la plupart des cas, l’une antérolatérale et l’autre latérale. Les gestes réalisés sont : 10 résections labrales, 10 gestes de régularisations cartilagineuses du cotyle et/ou de la tête fémorale, 3 biopsies, 3 gestes synoviaux, 3 cures de conflit osseux, 2 libérations capsulaires, 2 débridements-lavages et une extraction de corps libre. Résultats et discussion.— Peu de publications sur l’arthroscopie de hanche chez l’enfant et l’adolescent sont rapportées dans la littérature. Notre série permet de préciser ses indications les plus fréquentes en milieu pédiatrique. Le résultat obtenu a été satisfaisant dans la majorité des cas. Une complication est survenue, à type d’hypoesthésie périnéale (résolutive) par compression du nerf pudendal. Conclusion.— L’arthroscopie de hanche en orthopédie pédiatrique présente des indications variées et spécifiques. Les résultats sont encourageants et permettent dans un certain nombre de cas un soulagement de la symptomatologie. Elle possède des avantages par S282 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique rapport à la chirurgie conventionnelle et est amenée à se développer dans les prochaines années. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.105 97 Ostéosynthèses fémorales supérieures chez l’enfant par vis-plaques poly-axiales verrouillées Nativ Marc Janoyer ∗ , Jacques Sommier , Gérard Py , Houcine Jabbari Service de chirurgie infantile, CHU de Fort-de-France, 97200 Fort-de-France, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les ostéotomies fémorales supérieures de l’enfant sont classiquement fixées par des lames plaques (ou des clous plaques). Ces matériels ont plusieurs inconvénients dont principalement le manque de stabilité. Pour simplifier la technique, le nombre d’implant et les suites opératoires, nous avons développé depuis 6 ans des vis-plaques spécifiques utilisant la technologie du vissage poly-axial verrouillé (Newclip). Patients.— 63 ostéotomies fémorales proximales isolées ou associées à un geste de couverture sur le cotyle (52) ont été réalisées chez 48 enfants d’un âge moyen de 9 ans et 6 mois (3—24 ans). Les patients souffraient d’une paralysie cérébrale 37 fois et dans 11 cas d’autres anomalies constitutionnelles. Nous avons utilisé soit des plaques à double vissage verrouillé supérieur (52) soit à simple vissage (11). Tous les cas de paralysie cérébrale ont eu une infiltration multisite par la toxine botulique en fin d’intervention. Une traction collée est installée pour 4 semaines (sauf 1). Le suivi moyen est de 6 ans (1—9 ans). Méthode.— Les radiographies ont été faites à J2, J30, J60, J90 puis espacées jusqu’à la révision. La mobilisation ou la mise en charge progressive est autorisée à un mois après constatation d’un cal osseux. Résultats.— La consolidation est toujours obtenue (8—12 semaines). Trois pertes de corrections en varus n’ont pas nécessité de modification de la procédure. Deux fois une vis s’est mobilisée sans modification du résultat. Une surinfection tardive à 3 mois avec ablation de la plaque. L’ablation du matériel a été réalisée simplement 24 fois entre 3 mois et 2 ans. Discussion.— Un matériel d’ostéosynthèse doit être stable, peu encombrant, modulable, simple de pose (et d’ablation) et d’un coût raisonnable. Les vis-plaques poly-axiales verrouillées simplifient les suites opératoires et dispensent de plâtre ce qui est particulièrement utile, notamment dans les zones tropicales ou la chaleur, l’humidité et l’insuffisance de personnels de santé augmentent les difficultés postopératoires. Conclusion.— Le système de vis-plaque poly-axiale verrouillée Nativ est un matériel fiable et adapté à l’ostéosynthèse des ostéotomies fémorales supérieures de l’enfant. La technique et les suites opératoires sont simplifiées et le coût raisonnable. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.106 Séance du 8 novembre matin Rua Quinta-de-Calvelhe, 308, R/C esq 4455-196 Lavra, Portugal ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La reconstruction anatomique du LCA est un sujet d’intérêt actuel et de plus en plus mentionnée dans la littérature. La plupart des techniques chirurgicales ont tendance à avoir des paramètres précis concernant le positionnement des tunnels. La reconstruction « anatomique » se base sur le respect de l’anatomie du ligament. L’objectif de cette étude est de comprendre les variations anatomiques du LCA et de l’échancrure intercondylienne, mesurées par RMN, ainsi que leur relation avec l’anthropométrie chez les Caucasiens. Patients.— 100 patients (50 femmes/50 hommes), âgés de 18 à 65 ans. Réalisation d’une RMN (3Tesla) du genou à tous les patients. Méthodes.— Étude rétrospective. Protocole standard de mesures : 1) LCA : longueur, épaisseur, angle (sagittal, frontal, avec le plateau tibial) ; 2) l’échancrure intercondylienne : hauteur, largeur, inclinaison. Valeurs anthropométriques (âge, poids, taille, IMC). Étude statistique SPSS17. Résultats.— 1) groupe de patients (moyenne ± écart-type) : âge 41 ± 14 ans, poids 73 ± 12 kg, hauteur 167 ± 10 cm, IMC 26,04 ± 4,13. 2) LCA : longueur 37,5 ± 3,6 mm ; largeur 11,2 ± 0,8 mm ; épaisseur 11,8 ± 0,8 mm ; angulation sagittal 50,1 ± 3,7◦ ; angulation frontal 21,1 ± 3◦ ; angulation avec le plateau tibial 23,3 ± 2,1◦ . 3) Échancrure intercondylienne : hauteur 17,3 ± 2,1 mm, largeur 18,2 ± 2 mm ; inclinaison de 4,2 ± 2,4◦ (72 % inclinaison médial). Il y a une relation statistique entre le poids et la hauteur avec la longueur et l’épaisseur du LCA. De la même façon, entre le poids et la hauteur avec l’hauteur et la largeur de l’échancrure intercondylienne (p < 0,001). Les hommes ont un LCA plus long, plus épais et plus large ainsi que l’échancrure plus haute et plus large (p < 0,001). Chez les hommes, Le LCA est plus verticale sur le plan frontal (p < 0,001). Discussion.— L’innovation de cette étude ne permet pas de comparaisons avec la littérature, mais certains résultats confirment les aspects anatomiques étant présentés comme des facteurs de risque. Ce travail présente un facteur supplémentaire (verticalisation sur le plan frontal), ce qui pourrait être important concernant les différences entre les sexes. L’identification de ce paramètre à partir d’une méthode non invasive (RMN) permet d’optimiser le travail de prévention, mais aussi d’améliorer la technique de reconstruction du LCA, puisque le mauvais positionnement des tunnels est responsable d’environ 70 % des échecs. La reconstruction anatomique basée sur les variations anatomiques individuelles identifiées sur la RMN peut améliorer les résultats. Conclusion.— La RMN préopératoire est importante pour le diagnostic mais aussi pour une planification plus précise de la chirurgie, permettant un concept de reconstruction anatomique du LCA. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.107 103 Anatomie comparative du ligament croisé antérieur appliquée à la reconstruction à double faisceau aux ischio-jambiers Genou Nicolas Pujol ∗ , Stephen Queinnec , Philippe Boisrenoult , Philippe Beaufils Service d’orthopédie, hôpital A.-Mignot, 177, rue de Versailles, 78150 Le Chesnay, France 102 ∗ Auteur Caractérisation géométrique du ligament croisé antérieur (LCA) par RMN chez les Caucasiens Filipe Duarte ∗ , Frederico Raposo , Antonio Sousa , Luis Valente , Antonio Gonçalves , Rui Pinto , Joana Freitas , Rita Proença , Eurico Monteiro , Vitor Vidinha , Pedro Rodrigues , Artur Antunes , Manuel Santos Carvalho correspondant. Introduction.— Le principe de la reconstruction anatomique à double faisceau du ligament croisé antérieur (LCA) est de recréer deux faisceaux indépendants en forant des tunnels dans les insertions natives du LCA, afin de restaurer l’anatomie et si possible la biomécanique de celui-ci. De nombreuses variations anatomiques interindividuelles existent concernant les dimensions du LCA, des Résumés des communications ischio-jambiers (DIDT), et des surfaces d’insertions ligamentaires. Un surdimensionnement de la greffe est théoriquement possible chez certains sujets. Le but de cette étude anatomique était de préciser les dimensions des ischio-jambiers calibrés en double ou quadruple brin et simple ou double faisceau, en comparaison avec les aires d’insertions et la taille du LCA en plein corps. Patients et méthode.— 18 genoux ont été disséqués sur 9 sujets frais. Les dimensions des ischio-jambiers ont été prises pour des transplants utilisés en double brin double faisceau, et quadruple brin simple faisceau. Le calibre idéal des différents tunnels a été déterminé. Les surfaces d’insertions tibiales et fémorales du LCA et le diamètre du ligament ont été calculées, après avoir réséqué la synoviale péri ligamentaire. Les dimensions des ischio-jambiers ont été comparées à celle du LCA, celles des tunnels aux aires d’insertions. Résultats.— Il existe une corrélation entre le diamètre du LCA et celui des ischio-jambiers (p < 0,02). La surface moyenne d’un DIDT à 4 brins est significativement plus grande que celui du LCA (17,5 % en moyenne, 6,8—16,1 ; p < 0,05). En préservant un pont osseux de 2 mm entre les tunnels des greffes en double brin double faisceau, le débordement moyen aux insertions fémorale et tibiale est respectivement de 1,4 mm (—1—2,7) et de 2,3 mm (2—4). Cela représente un surdimensionnement moyen de 11,44 % au fémur et 17,21 % au tibia (p < 0,04). Discussion/conclusion.— Le LCA est plus large aux insertions afin d’augmenter la résistance de la zone os-ligament. Il est plus étroit en son milieu, limitant le conflit physiologique dans l’échancrure inter condylienne. Il existe une bonne corrélation entre les dimensions du LCA et celles des ischio-jambiers pour un sujet donné, mais avec un surdimensionnement de 17,5 % pour un transplant à 4 brins. Au-delà, il est plus important, et expose à des conflits entre greffe et échancrure ou LCP, potentiellement source d’altération de la greffe, et de ses résultats. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.108 104 Diagnostic des ruptures partielles du ligament croisé antérieur : corrélation entre l’IRM et l’arthroscopie Olivier Cantin ∗ , Julien Chouteau , Julien Henry , Julien Cléchet , Michel-Henri Fessy , Bernard Moyen Service de chirurgie orthopédique, centre hospitalier Lyon-Sud, 165, chemin du grand-revoyet, 69495 Pierre-Bénite cedex, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Pour diagnostiquer une rupture partielle du ligament croisé antérieur du genou (LCA), l’IRM est l’examen d’imagerie le plus performant et permet de distinguer les faisceaux antéromedial (AM) et postérolatéral (PL). Le but de cette étude était de déterminer la capacité de l’IRM à diagnostiquer les ruptures partielles du LCA retrouvées lors de l’arthroscopie, en analysant en particulier sur les vues axiales les 2 faisceaux AM et PL. Patients et méthode.— Nous avons conduit une étude rétrospective comparative sur 48 patients composant 3 groupes (19 ruptures partielles, 16 ruptures totales et 13 LCA normaux), chez qui avait été réalisés une arthroscopie et une IRM du genou. Le protocole IRM classique comprenait une séquence T1 sagittale et 3 séquences DP en saturation de graisse. Les IRM ont été interprétées par un radiologue spécialisé ne connaissant pas les résultats de l’arthroscopie. Les critères pour l’analyse des IRM ont été répartis en signes primaires et secondaires. Les signes primaires incluaient l’horizontalisation du LCA, le signal du LCA et l’aspect de chaque faisceau AM et PL. Les signes secondaires incluaient l’existence d’un œdème osseux sous-chondral, d’une impaction sous-chondrale, d’une subluxation postérieure du ME, d’une lésion du tendon poplité, d’une lésion du LLI, d’un épanchement. Les S283 lésions du LCA étaient classées en rupture complète, rupture partielle ou non rompue. L’atteinte du faisceau AM ou PL était précisée. Résultats.— Notre étude a montré que, par rapport à l’arthroscopie, la sensibilité de l’IRM à détecter une rupture partielle était de 75 % et la spécificité de 73 %. La sensibilité pour détecter une lésion du faisceau AM était de 88 % mais la spécificité n’était que de 50 %. L’absence d’horizontalisation du LCA était un très bon signe avec une sensibilité de 84 % et une spécificité de 81 % pour les ruptures partielles (p < 0,05). Concernant les signes secondaires, il n’existait pas de différence significative permettant de différencier une rupture partielle d’une rupture totale. Discussion.— Umans, dans une étude similaire, a rapporté une sensibilité de l’IRM comparée à l’arthroscopie de 55 % et une spécificité de 75 % pour le diagnostic de rupture partielle. Conclusion.— Les séquences IRM quotidiennement réalisées ont une sensibilité et une spécificité plus faible pour diagnostiquer une rupture partielle qu’une rupture totale et l’arthroscopie restent le gold standard. Trois arguments importants peuvent néanmoins nous orienter : l’absence d’horizontalisation du LCA, un signal en continuité, la visualisation d’un des 2 faisceaux sur les coupes axiales. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.109 105 Apport de l’IRM cube 3D dans le diagnostic des ruptures partielles du LCA Nicolas Lefevre ∗ , Yoann Bohu , Jean-Francois Naouri , Serge Herman 36, boulevard Saint-Marcel, 75005 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Le but de cette étude était d’évaluer la sensibilité de l’IRM au diagnostic de rupture partielle du ligament croisé antérieur. Grâce à une meilleure connaissance anatomique du LCA et notamment à la reconstruction double faisceau, nous réalisons de plus en plus de réparation partielle du LCA (faisceau antéromédial [AM] ou faisceau postérolatéral [PL]). Le plus souvent, la décision chirurgicale est prise en cours d’arthroscopie. Le diagnostic IRM de rupture partielle en préopératoire permettrait de planifier l’intervention. Patients et méthodes.— Dans une série de 328 reconstructions du LCA55 patients (17 %) ont eu une ligamentoplastie unifasciculaire anatomique du faisceau AM ou PL. Ces patients (19 femmes et 36 hommes) ont subi une reconstruction isolée du faisceau AM dans 44 cas (80 %) et du faisceau postérolatéral PL dans 11 cas (20 %). Tous les dossiers cliniques et radiologiques ont été revus avec recueil des informations concernant le diagnostic de rupture totale ou partielle du LCA préopératoire. Résultats.— Tous les patients avaient eu une IRM préopératoire confirmant le diagnostic de rupture du ligament croisé antérieur. Les examens ont été réalisés dans différents centres de radiologie plus ou moins expérimentés au diagnostic de rupture partielle du LCA. Dans 67 % des cas, un diagnostic préopératoire de rupture totale était posé alors que l’arthroscopie révélait une rupture partielle. Dans 11 % des cas, l’IRM mettait en évidence une lésion du LCA avec un moignon du LCA en battant de cloche correspondant à l’un des deux faisceaux rompus lors du contrôle arthroscopique. Dans 22 % des cas, l’IRM donnait le diagnostic de rupture partielle avec persistance du faisceau AM ou PL, lésion qui était confirmée lors de l’arthroscopie. Enfin parmi le groupe des IRM positives, nous avions réalisé une IRM CUBE 3D dans 68 % des cas. Discussion.— Le diagnostic préopératoire de rupture partielle du LCA est difficile à faire mais il permettrait de mieux programmer le geste chirurgical et donc la technique chirurgicale, KJ, DIDT ou un seul tendon ischiojambier. Nous utilisons habituellement un ensemble de données cliniques, radiologiques et de laximétrie pour valider notre diagnostic préopératoire de rupture partielle du LCA. S284 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Aujourd’hui l’IRM classique n’est pas assez sensible pour évaluer de façon fiable une rupture partielle, néanmoins l’apport de l’IRM cube 3D pourrait être une voie de recherche. Enfin, nous avons était surpris du nombre de pré-Cyclop syndrome ou moignon du LCA en « battant de cloche » qui pourrait être un facteur prédictif positif de rupture partielle du LCA. Conclusion.— L’apport de l’IRM dans le diagnostic de rupture partielle du LCA reste encore faible. Une collaboration entre les chirurgiens et les radiologues est probablement nécessaire pour améliorer la sensibilité de l’examen. L’IRM cube 3D est une voie de recherche. La lésion en battant de cloche est peut être un facteur prédictif positif de rupture partielle du LCA. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.110 106 La rupture du ligament croisé antérieur au cours d’un accident de pivot sans contact : particularité féminine Conclusion.— Il est maintenant bien connu que le risque de blessures du LCA dans la population sportive est plus grand chez les athlètes féminines par rapport aux athlètes masculins. Des facteurs à la fois extrinsèques et intrinsèques interviennent dans cette différence. Les femmes ont un LCA plus petit, moins rigide, et moins résistant à la rupture. Les femmes ont également une plus grande laxité des articulations et une diminution de raideur musculaire. La période pré-ovulatoire est plus à risque de rupture. Une prévention spécifique devrait permettre de diminuer ce risque. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.111 107 Traitement conservateur des ruptures complètes du LCA : étude prospective sur la cicatrisation dirigée du LCA chez des patients présélectionnés par des IRM en diffusion — Suite de l’étude Yoann Bohu ∗ , Nicolas Lefevre , Serge Herman 36, boulevard Saint-Marcel, 75005 Paris, France Cyrille Delin ∗ , Stéphane Silvera , Patrick Djian , Philippe Thelen , Jean-Yves Vandensteene , Patrick Javoy , Didier Rousseau , Dominique Folinais , Paul Legmann 114, rue Nollet, 75017 Paris, France ∗ Auteur ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Nous savons que les femmes, pratiquant des sports de pivot, ont un risque de lésion du LCA plus grand que les hommes. De nombreuses études ont montré un risque 4 à 7 fois plus important de rupture du LCA dans la population féminine au même niveau sportif. En revanche, la plupart des lésions du LCA chez les athlètes féminines se produisent au cours d’un accident de pivot sans contact, généralement pendant d’une décélération, d’un pivotement (changement de direction) ou une réception de saut. Nous avons voulu savoir si, dans notre série chirurgicale, cette différence était confirmée. Patients et méthodes.— Dans une série consécutive de 328 reconstructions du LCA, nous avons eu 84 femmes opérées (25 %) pour 244 hommes (75 %). Ces patients ont subi une reconstruction du ligament croisé antérieur par une plastie KJ ou DIDT. Nous avons revu tous les dossiers afin de classer les accidents de sport dans la catégorie sport pivot contact (football, rugby, handball, sport de combat) ou dans la catégorie de sport pivot non contact (tennis, volley, ski, athlétisme). Résultats.— La plupart des ruptures du LCA était secondaire à un accident sportif, seul 31 dossiers (9 %) ont été retirés de l’étude car ils s’agissaient d’accident de travail, d’accident domestique ou de chute. Chez les femmes, 55 sur 78 des cas de lésions du LCA étaient secondaires à un accident de sport pivot sans contact (70 %), (ski dans 33 cas, tennis, volley, danse, athlétisme). À l’inverse, chez les hommes 153 sur 219 des cas de lésions du LCA étaient secondaires à un accident de sport pivot contact (69 %), (football dans 96 cas, rugby, handball, judo). Discussion.— Cette série confirme la plus grande fréquence de lésions du LCA chez la femme lors des accidents de pivot sans contact, différents facteurs expliquent cette différence. Une revue de la littérature met en évidence des facteurs extrinsèques et des facteurs intrinsèques. Les facteurs extrinsèques sont la compétition versus entraînement, la surface des terrains, l’équipement et la préparation physique. Les facteurs intrinsèques sont les facteurs anatomiques : l’hyperlaxité, l’anatomie de l’échancrure, la pente tibiale postérieure mais aussi les facteurs biomécaniques : cinématique et cinétique du genou, les facteurs neuromusculaires et surtout les facteurs hormonaux. En effet, les facteurs hormonaux participent à cette différence. (estrogène, relaxine, progestérone, testostérone). Les femmes sont significativement plus à risque de lésion du LCA au cours de la période préovulatoire du cycle menstruel. correspondant. Objectifs.— Évaluer les possibilités de cicatrisation par traitement conservateur des ruptures complètes du ligament croisé antérieur (LCA) sans déplacement des fibres ligamentaires. Il s’agit de la suite de l’étude préliminaire déjà présentée en 2008. Patients.— L’imagerie par résonance magnétique (IRM) en diffusion a sélectionné 104 cas de ruptures récentes complètes du LCA avec des fibres ligamentaires non déplacées (64 femmes, 40 hommes ; âge compris entre 15 et 67 ans, moyenne à 38 ans ; délai moyen entre le traumatisme et le diagnostic : 9,2 jours). Appliquées au LCA, les séquences IRM en Diffusion précisent la position des fibres ligamentaires rompues au sein de l’œdème post-traumatique, celui-ci gênant leur visualisation sur les séquences IRM conventionnelles. Méthode.— Pendant 6 semaines, ces genoux étaient immobilisés par une attelle avec flexion limitée entre 30◦ et 60◦ (appui conservé). Après 6 semaines, un contrôle clinique et IRM a vérifié la continuité ligamentaire. Une rééducation progressive du genou était alors commencée. Huit mois après le traumatisme initial, un examen clinique (IKDC objective), des radiographies avec TELOS et une IRM évaluaient l’état ligamentaire fonctionnel et anatomique. À un an, une évaluation fonctionnelle du LCA (IKDC subjective) était réalisée. Résultats.— Après 1 an, 87 patients (soit 83 %) ont présenté une cicatrisation complète du LCA avec une restitution anatomique complète sur les IRM à distance. On note que 86 patients présentent un examen clinique ligamentaire normal (IKDC objective ligamentaire : 67 stade A, 19 stade B) et un patient présente une laxité clinique résiduelle avec arrêt dur (stade C). L’IKDC subjectif moyen est évalué à 85 (de 33 à 100), le TELOS moyen à 2,4 mm (de —1 à 7 mm). Quinze des 17 échecs ont été traités par ligamentoplastie. Discussion.— Certains traitements conservateurs des ruptures complètes du LCA ont déjà été étudiés par d’autres équipes avec seulement 10 à 20 % de résultats fonctionnels et cliniques satisfaisants mais sans aucun renseignement disponible sur la morphologie de la rupture ligamentaire initiale. Cette suite de notre étude confirme les résultats préliminaires avec un taux de cicatrisation nettement supérieur. Ces patients seront suivis sur plusieurs années pour évaluer l’évolution de ces ligaments cicatrisés. Conclusion.— Cette étude confirme les résultats préliminaires déjà présentés. La présélection par des IRM en diffusion de ruptures complètes du LCA dont les fragments ligamentaires ne sont pas déplacés, permet, avec un traitement conservateur adapté, d’obtenir un taux élevé de reconstitution ligamentaire anatomique et fonctionnelle. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.112 Résumés des communications 108 LCA double faisceaux versus simple faisceau : étude évaluant la laxité rotatoire résiduelle par IRM dynamique Nicolas Tardy ∗ , Philippe Marchand , Alexandre Dhénin , Pascal Kouyoumdjian , Gérard Asencio Place du Professeur-Robert-Debré, 30029 Nîmes, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La quantification clinique de la laxité rotatoire du genou après ligamentoplastie du LCA demeure difficile. L’IRM conventionnelle est fiable mais reste un examen statique. Le but de l’étude est d’évaluer, par IRM « dynamique » sur des genoux soumis à des contraintes dans une attelle spécifique, l’apport des plasties double faisceaux par rapport au simple faisceau dans le contrôle de la stabilité rotatoire. Patients et méthodes.— Il s’agissait d’une étude de suivi prospective, non randomisée, mono-opérateur, comportant 21 patients présentant une rupture récente et isolée du LCA inclus entre octobre 2007 et novembre 2009. Onze patients ont été opérés par une plastie mono-faisceau type KJ et dix patients opérés par une plastie double faisceaux (DIDT). Parallèlement à l’évaluation clinique effectuée en préopératoire et à sept mois postopératoire (score IKDC), une IRM à champ ouvert était réalisée à sept mois postopératoires minimum. La laxité rotatoire était mesurée à différents degrés de flexion (0◦ , 20◦ , 40◦ et 60◦ ) sous contrainte en rotation tibiale interne et tiroir antérieur. Le facteur de répétition des mesures était l’angle de flexion du genou. La variable analysée était la différence observée entre la mesure de la laxité rotatoire du genou opéré et celle du genou sain. Résultats.— Six patients du groupe simple faisceau étaient cotés grade A et cinq grade B à l’IKDC. Dans le groupe double faisceaux, sept patients étaient évalués grade A et trois grade B. À l’IRM, on notait, dans le groupe simple faisceau, une rotation tibiale externe anormale entre 20◦ et 40◦ de flexion traduisant un ressaut rotatoire. Dans le groupe double faisceau, les mesures IRM retrouvaient une rotation tibiale interne physiologique au cours de la flexion. Discussion et conclusion.— La littérature retrouve 32 à 42 % de Pivotshit résiduel après ligamentoplastie simple faisceau. Une étude préliminaire réalisée sur des genoux opérés par technique simple faisceau a objectivé la persistance d’un ressaut rotatoire entre 20◦ et 40◦ de flexion, traduisant l’insuffisance des plasties mono faisceau et la capacité de l’attelle à reproduire un Pivotshift test à l’IRM. Ce travail comparant simple et double faisceaux, montre que l’ajout du faisceau postérolatéral dans les plasties double faisceaux diminue la laxité rotatoire et tend à recréer une cinématique fémorotibiale plus physiologique. Une étude randomisée à plus grande échelle permettra de confirmer ces résultats. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.113 S285 des inconvénients mentionnés dans la littérature, principalement pour le type Os-Tendon-Os (OTO). Le prélèvement de la greffe par double-incision mini-invasive (DIMI) a prouvé réduire le taux de douleur antérieur et les troubles sensitifs. L’amélioration de l’agenouillement a été un avantage. Cette étude vise comparer les résultats de la force musculaire d’extension et de flexion du genou, mesurée par appareil isocinétique, entre la DIMI et les IJ et son impact sur les résultats fonctionnels. Patients.— Quarante patients soumis à la ligamentoplastie du LCA, 20 par OTO avec DIMI et 20 avec IJ. Âges compris entre 17 et 56 ans. Appareil isocinétique Biodex® . Méthodes.— Évaluation isocinétique des muscles de la cuisse après un suivi moyen de 18,37 mois. Force concentrique à 60◦ /s et 180◦ /s. Comparaison avec le genou contre-latéral. Évaluation du taux de satisfaction, IKDC, amyotrophie musculaire et amplitudes articulaires. Étude statistique par SPSS17® . Résultats.— Déficit d’extension 60◦ /s : DIMI 13,18 % ± 13,1 ; IJ 10,56 % ± 17,5 (ns). Déficit de flexion 60◦ /s : DIMI 3,15 % ± 14,4 ; IJ 8,61 % ± 13,4 (ns). Déficit d’extension 180◦ /s : DIMI 4,4 % ± 18,8 ; IJ 10,5 % ± 14,7 (p < 0,001). Déficit de flexion 180◦ /s : DIMI 5,27 % ± 18,8 ; IJ 0,82 % ± 29 (ns). Ratio fléchisseurs/extenseurs DIMI : 59,39 % ± 11,21 (contre-latéral 51,06 ± 9,04) (p < 0,001). Ratio fléchisseurs/extenseurs IJ 54,42 ± 12,67 (contre-latéral 52,55 ± 10,22) (p < 0,001). Amyotrophie, IKDC et taux de satisfaction sans différences entre les deux groupes. Le déficit d’extension pour le groupe DIMI est associé à moins de satisfaction (p < 0,01), plus grande différence d’amyotrophie (p < 0,05) et IKDC plus bas (p < 0,05). Dans le groupe IJ un follow-up plus long est associé à un plus grand déficit de flexion (p < 0,01). Discussion.— Les résultats montrent que l’OTO par DIMI a obtenu un déficit de force d’extension plus faible à 180◦ /s, le ratio fléchisseurs/extenseurs est plus proche du normal (60 %) et la différence entre les deux genoux plus favorable (optimal < 10 %), ainsi contribuant à la réduction du risque de blessures. La comparaison des deux techniques montre que le déficit de force d’extension est moins toléré par les patients soumis à OTO par DIMI que le déficit de flexion pour IJ. Conclusion.— Les deux techniques ont montré de bons résultats fonctionnels associées à un élevé taux de satisfaction. La DIMI semble affecter moins négativement la force de l’extension. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.114 110 Évaluation posturométrique et isocinétique après ligamentoplasties du ligament croisé antérieur (LCA) Rebecca Boissin ∗ , Rémi Philippot , François Chalencon , François-Xavier Verdot , Frédéric Farizon Service orthopédie traumatologie, hôpital Nord, avenue Albert-Raimond, 42270 Saint-Priest-En-Jarez, France ∗ Auteur 109 Évaluation isocinétique et résultats fonctionnels de la ligamentoplastie du ligament croisé antérieur (LCA) : Os-Tendon-Os par double incision mini-invasive vs isquio-jambiers (IJ) Filipe Duarte ∗ , Frederico Raposo , Antonio Sousa , Luis Valente , Antonio Gonçalves , Rui Pinto , Joana Freitas , Rita Proença , Eurico Monteiro , Vitor Vidinha , Pedro Rodrigues , Artur Antunes , Manuel Santos Carvalho Rua Quinta-de-Calvelhe, 308, R/C esq 4455-196, Lavra, Portugal ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les perturbations de la force musculaire du genou attribué au type de greffe utilisé dans la réparation de LCA sont correspondant. Introduction.— Le déficit musculaire résiduel et les troubles posturaux sont des aléas des ligamentoplasties du ligament croisé antérieur (LCA). Les objectifs de notre étude étaient de réaliser une évaluation du déficit musculaire, de la posture, de la marche, après chirurgie du LCA et de corréler ces différentes évaluations. Patients et méthode.— 30 patients, porteurs d’une laxité chronique isolée ont été inclus de façon prospective et opérés d’une ligamentoplastie du LCA. L’évaluation fonctionnelle était réalisée par les scores IKDC objectifs et subjectifs. À 6 mois postopératoire, la posture, la marche et la récupération musculaire étaient évaluées respectivement à l’aide de la plate forme de force : Winposturo® et du logiciel Posturopro® , du tapis de marche Gaitrite® et du dynamomètre Contrex® . S286 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Résultats.— L’IKDC subjectif passait de 68,7 à 80,24. L’IKDC objectif était A pour 91 % des cas en postopératoire, B pour 9 %. La surface et la vitesse de déplacement du centre de gravité (CG) étaient plus importantes en appui monopodal sur le membre sain que sur le membre opéré. La surface de déplacement était de 520,4 versus 515,1 et la vitesse de 42,4 contre 39,9. À vitesse de marche normale, la surface d’appui était plus importante du coté sain : 61,1 % de la surface totale du pied contre 59,3 % du coté opéré. À vitesse de marche rapide, cette surface était 1,25 % plus importante du coté sain et la différence de temps de pas entre les deux pieds était significative. Le déficit musculaire résiduel était pour les extenseurs de 34,75 % et de 15,8 % pour les ischio-jambiers. L’évaluation posturométrique était corrélée aux évaluations Gaitrite et isocinétiques (R = 0,65). Discussion.— Le meilleur contrôle postural en appui sur le membre opéré peut s’expliquer par une attention plus importante du patient. À la marche, la surface de contact du côté opéré est moins importante que du coté sain et les différences côté sain/côté opéré sont plus marquées à vitesse de marche rapide. Le déficit musculaire résiduel à 6 mois est supérieur à 20 %. Les évaluations posturométriques et Gaitrite peuvent être réalisées précocement, car non invasives, alors que l’évaluation posturométrique plus agressive ne peut être réalisée qu’à partir du 4e mois postopératoire. Conclusions.— Après ligamentoplastie du LCA, la posture, la marche et la force musculaire sont modifiées. Nous devons tenir compte de nos constatations pour la rééducation et le suivi des ligamentoplasties. La rééducation peut être adaptée précocement, en fonction des troubles posturaux, sans attendre les résultats isocinétiques. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.115 111 Évaluation de la récupération musculaire après ligamentoplastie du ligament croisé antérieur et comparaison selon la technique chirurgicale Rebecca Boissin ∗ , François Chalencon , Rémi Philippot , François-Xavier Verdot , Frédéric Farizon Service orthopédie et traumatologie, hôpital Nord, avenue Albert-Raimond, 42270 Saint-Priest-en-Jarez, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Comme l’ont montré les conclusions du symposium de la SFA 2007, le déficit musculaire deux ans après une plastie du ligament croisé antérieur (LCA) est significatif, prélèvement-dépendant et peut avoir des répercussions sur les résultats fonctionnels et la reprise sportive. L’objectif de notre étude était d’évaluer la récupération musculaire selon la technique opératoire et le type de transplant utilisé, à 6 mois postopératoire d’une ligamentoplastie du LCA. Patients et méthode.— 80 patients, d’âge moyen 29,3 ans, porteurs d’une laxité chronique isolée ont été inclus de façon prospective, répartis en trois groupes homogènes et opérés d’une ligamentoplastie intra-articulaire sous arthroscopie, soit par une technique au tendon rotulien type Kenneth-John (groupe 1), soit par une technique aux ischio-jambiers avec reconstruction double faisceau du LCA (groupe 2), soit par une technique utilisant une greffe courte d’un seul ischio-jambier : le demi-tendineux (groupe 3). La rééducation était systématisée et adaptée à la technique. La récupération musculaire était évaluée à 6 mois postopératoire par un bilan isocinetique réalisé à l’aide du même dynamomètre Contrex® . Les pics de force des extenseurs et des fléchisseurs étaient évalués à 90◦ /s et à 180◦ /s. Le différentiel coté sain/coté opéré exprimé en pourcentage évaluait le déficit musculaire persistant. Résultats.— Tous les patients ont été revus. Dans le groupe 1, le déficit des extenseurs était en moyenne de 38 % et celui des fléchisseurs de 13,5 %. Dans le groupe 2, le déficit des extenseurs était en moyenne de 31,75 % et celui des fléchisseurs de 18,5 %. Dans le groupe 3, le déficit des extenseurs était en moyenne de 17,74 % et celui des fléchisseurs de 7,01 %. Discussion.— Quelle que soit la technique, le déficit musculaire résiduel est plus important au niveau des extenseurs et pour ces derniers la réponse musculaire récupère mieux que la puissance. Le déficit musculaire n’est pas significativement différent entre les techniques au TR et double faisceau. Mais la différence est significative avec la technique utilisant un seul ischio-jambier : la récupération musculaire est nettement améliorée. Conclusion.— Notre étude souligne l’importance des bilans isocinétiques avant la reprise sportive, seul les patients du groupe 3 ont un déficit inférieur à 20 % : limite autorisant la reprise des sports à pivot. La technique utilisant une greffe courte d’un seul ischio-jambier permet d’améliorer la récupération musculaire. L’avantage de cette technique sur le plan musculaire doit être confirmé à plus long terme et mis à profits tout en conservant des résultats fonctionnels satisfaisants. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.116 112 La réinsertion tibiale du LCP par abord mini-invasif de la surface retro-spinale (à propos de 4 cas) Jalal Boukhris ∗ , Mostafa Boussouga , Salim Bouabid , Belkacem Chagar Hôpital militaire Mohamed-V de Rabat, 10000 Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Nous décrivons dans ce travail une voie d’abord mini-invasif de la surface rétrospinale utilisée pour la réinsertion tibiale du ligament croisé postérieur chez quatre sportifs victime d’accidents de sport à haute énergie avec impact électif sur le genou droit. Patients.— Notre étude concerne 4 observations de désinsertion tibiale du ligament croisé postérieur. Notre série se composait de 2 sportifs professionnels et 2 militaires soumis à des entraînements soutenus et réguliers. Tous nos patients ont bénéficié durant cette période d’une réinsertion tibiale du ligament croisé postérieur par abord mini-invasif de la surface rétrospinale. Méthodes.— Nous décrivons une voie d’abord mini-invasive sûre qui permet au prix d’une technique parfaitement codifiée une excellente exposition de la surface rétrospinale du tibia en évitant les sections ou les désinsertions tendino-musculaires extensives qui sont souvent recommandées dans cette chirurgie. Résultats.— On a obtenu des résultats fonctionnels satisfaisants avec reprise du niveau sportif antérieur pour 2 sportifs de notre série. Aucun complications peropératoire, n’a été relevée, ni d’accident thrombo-emboliques, ni d’infections majeurs. Discussion.— À travers une revue de la littérature, notamment les résultats d’une étude anatomique cadavérique effectuée sur 20 genoux par R. Badet et P. Neyret, on peut dire que cette voie d’abord mini-invasive est sûre ; elle permet un contrôle très satisfaisant des vaisseaux, du condyle interne et de la surface rétrospinale en respectant les éléments anatomiques important du contrôle de la laxité postérieure et postéro-externe (jumeau interne et poplité). Conclusion.— Cette voie d’abord peut être utilisée dans la chirurgie du LCP (ligamentoplastie, réinsertion de l’épine tibiale postérieure) mais aussi dans la chirurgie des kystes postérieurs et postéro-internes avec un préjudice cicatriciel minime. Elle nécessite, néanmoins, pour être réalisée sans risque, une connaissance parfaite des repères anatomiques et des différents temps. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.117 Résumés des communications 113 Importance de la résection méniscale après un échec de réparation méniscale Olivier Barbier ∗ , Nicolas Pujol , Philippe Boisrenoult , Philippe Beaufils Service de chirurgie orthopédique et traumatologie, centre hospitalier de Versailles André-Mignot, 177, route de Versailles, 78150 Le Chesnay, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le taux d’échec des réparations méniscales sous arthroscopie est de 5 à 43 % (moyenne de 15 %) dans la littérature. Cependant, la quantité de tissu méniscal enlevé lors de méniscectomie secondaire après échec de la réparation n’a jamais été évaluée. L’objectif de ce travail était de montrer qu’elle n’était pas augmentée par rapport au volume de méniscectomie qui aurait été effectuée si la lésion n’avait pas été réparée initialement. Patients.— De janvier 2000 à décembre 2009, 295 patients ont subi une arthroscopie du genou avec réparation méniscale pour une lésion méniscale périphérique verticale et instable. Une réparation du ligament croisé antérieur (LCA) était réalisée systématiquement en cas de rupture (219 cas). Les lésions ligamentaires multiples du genou et les ruptures du ligament croisé postérieur ont été exclues. Méthodes.— Cinq paramètres ont été évalués : le volume de la méniscectomie par rapport à la lésion initiale, le statut du LCA, l’apparition de lésions cartilagineuses, le délai avant réparation méniscale de la lésion initiale et le délai entre la réparation et la méniscectomie. Résultats.— 32 ménisques médiaux et 5 latéraux ont subi une méniscectomie après échec de la réparation dans un délai moyen de 26 mois après l’intervention (extrêmes : 3—114). Le segment postérieur du ménisque a été impliqué dans tous les cas. Dans 17 cas (52 %) pour les ménisques médiaux et dans 2 cas pour les ménisques latéraux, la méniscectomie concernait tout le ménisque réparé. La lésion s’était étendue dans 5 cas et uniquement pour des ménisques médiaux et une cicatrisation partielle avait conduit à une résection partielle de la lésion initiale dans 35 % des cas (10 ménisques médiaux, 3 ménisques latéraux). Le délai entre le traumatisme initial et la réparation méniscale était corrélé à une augmentation du volume de la méniscectomie (p < 0,05) et avec l’aggravation des lésions cartilagineuses à la révision (p < 0,03). Tous les genoux avec des lésions étendues (5 cas) et/ou avec une dégénérescence chondrale significative (8 cas) étaient survenus sur des genoux avec LCA reconstruit. Parmi eux, 50 % étaient déficients. Discussion.— Cette étude est la première montrant que le montant de la méniscectomie après échec de la suture est rarement augmenté par rapport à la lésion initiale. Conclusion.— Cette étude soutient l’hypothèse que le ménisque peut être partiellement sauvé et que le risque d’un échec partiel devrait être pris lorsque cela est possible. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.118 Séance du 8 novembre matin Épaule 115 La voie d’abord antéromédiale (Est) pour le vissage des butées sous arthroscopie Pascal Boileau ∗ , Adam Rumian , Pablo Vargas , Jason Old , Numa Mercier , Charles-Édouard Thélu , Xavier Ohl , Matthias Zumstein S287 Service de chirurgie orthopédique et traumatologie du sport, hôpital de l’Archet 2, 151, route de Saint-Antoine-de-Ginestière, 06200 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Un trajet insuffisamment médial lors du vissage d’une butée coracoïdienne peut entraîner une butée « débordante » et/ou un conflit tête humérale-vis. Au cours d’une butée arthroscopique, une orientation médiale des vis suppose que l’on puisse utiliser une voie antéromédiale (Est), potentiellement dangereuse pour le plexus brachial. L’objectif de cette étude était de déterminer si une voie antéromédial (en dedans du tendon conjoint) pouvait être utilisée pour visser les butées sous arthroscopie, sans prendre de risques pour les structures vasculonerveuses. Méthodes.— Étude en quatre parties : 1) Étude tomodensitométrique préliminaire utilisant des coupes parasagittales obliques pour déterminer le point d’entrée cutané et établir le trajet « idéal » de la voie d’abord antéromédiale par rapport aux structures neurovasculaires ; 2) Étude cadavérique (6 cadavres frais) pour mesurer la distance minimale des structures neurovasculaires par rapport au trajet de la nouvelle voie d’abord ; 3) Suivi prospectif d’une cohorte de patients opérés d’une butée sous arthroscopie pour dépister les éventuelles complications ; 4) analyse du positionnement des vis et de la butée sur scanners postopératoires. Resultats.— 1) en partant d’une incision cutanée localisée 3 travers de doigts en dedans du tendon conjoint et en suivant une direction orientée vers la pointe de la coracoïde, le trajet de la voie d’abord AM passait à travers le muscle grand pectoral sans jamais être au contact des structures neurovasculaires ; 2) L’étude cadavérique démontrait que la distance la plus proche des structures neurovasculaires était comprise entre 22—34 mm ; 3) sur une série prospective de 142 patients opérés d’une butée sous arthroscopie utilisant cette nouvelle voie d’abord, aucune complication neurovasculaire n’a été observée ; 4) sur les scanners postopératoires, les butées étaient tangentes à la surface glénoïdienne dans 96 % des cas et l’orientation des vis était conforme au planning avec un angle de 21◦ (±9) par rapport à la glène. Conclusions.— Une voie d’abord antéromédiale (Est) peut être établie de manière sûre (restant à distance du plexus brachial) pour réaliser le vissage d’une butée sous arthroscopie avec la même orientation qu’à « ciel ouvert ». Cette voie d’abord n’est pas dangereuse à condition : 1) d’introduire les instruments en direction de la pointe de la coracoïde afin de garder une orientation oblique et superficielle ; 2) de contrôler visuellement l’arrivée des instruments grâce au placement de l’arthroscope dans l’espace sous-deltoidien antérieur. Cette voie d’abord ne doit pas être établie ‘« à l’aveugle » (avec le scope en intra-articulaire) ou en utilisant une technique de dedans en dehors. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.119 116 Butée coracoïdienne de l’épaule versus Bankart arthroscopique : étude comparative appariée Charles Bessière ∗ , Christophe Trojani , Cédric Pelegri , Michel Carles , Pascal Boileau Service de chirurgie orthopédique et traumatologie du sport, hôpital de l’Archet 2, 151, route de Saint-Antoine-de-Ginestière, 06200 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’hypothèse de cette étude est que le taux de récidive d’instabilité antérieure de l’épaule après Bankart arthroscopique avec ancres et sutures est supérieur à celui après butée coracoïdienne de Latarjet. Patients et méthodes.— Étude rétrospective monocentrique de cohorte continue de patients opérés dans un service universitaire pour instabilité antéro-inférieure post-traumatique récidivante sur S288 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique la même période (2004—2005) : 51 patients opérés par Butée de Latarjet à ciel ouvert (BO) ont été appariées par l’âge au moment de la chirurgie à 51 patients opérés par Bankart arthroscopique (BA). Tous les patients ont été évalués par un questionnaire (scores SSV pour la pratique sportive et pour la vie quotidienne, SST, ASES, SF12) et 70 % ont pu être revus en consultation avec des radiographies. Une récidive d’instabilité était définie par au moins un épisode de luxation ou de subluxation antérieure. Résultats.— Les deux groupes étaient statistiquement comparables pour l’âge à la chirurgie mais aussi pour le sexe, le nombre d’épisodes d’instabilité préopératoire, l’hyperlaxité, la pratique sportive (contact/armés-contrés), le niveau sportif (compétition/loisir), le type de lésions capsulo-ligamentaires et la présence de lésions osseuses humérales ou glénoïdiennes. Au recul moyen de cinq ans, le taux de récidive de l’instabilité antérieure étaient de 24 % (12/51) dans le groupe BA et de 12 % (6/51) dans le groupe BO (p = 0,12). Deux patients ont été réopérés pour instabilité dans le groupe BA et un dans le groupe BO. Le résultat subjectif ne différait pas dans les deux groupes. Dans le groupe BA, l’âge inférieur à 25 ans lors de la chirurgie (p = 0,01), la pratique sportive en compétition après la chirurgie (p = 0,01), la présence d’un éculement glénoïdien (p = 0,02) constituaient des facteurs de risque indépendants de récidive. Dans le groupe BO, sur les 6 récidives observées, 5 erreurs techniques ont été identifiées. Conclusions.— À 5 ans de recul, le taux de récidive d’instabilité après Bankart arthroscopique est deux fois supérieur à celui après butée coracoïdienne. Cette série de patients appariés confirme l’importance de la sélection des patients : les patients jeunes, souhaitant pratiquer un sport de compétition et présentant un éculement glénoïdien ne sont pas de bons candidats pour le Bankart arthroscopique. Cette série confirme aussi que la butée de Latarjet à ciel ouvert reste techniquement difficile, avec un taux de récidive non négligeable dans un service universitaire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.120 117 Hémiarthroplasties d’épaule : résultats et survie à long terme en fonction de l’étiologie François Gadea ∗ , Luc Favard , Julien Berhouet , Guillaume Bacle Service de chirurgie orthopédique Trousseau, CHRU de Tours, 37044 Tours cedex 1, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Si la plupart des études à court ou moyen terme insistent sur le risque de reprise chirurgicale et sur les résultats décevants des hémiarthroplasties, peu rapportent les résultats à long terme, notamment en termes de survie. Le but de cette étude a été d’analyser l’influence de l’étiologie sur le score de Constant et la survie des hémiarthroplasties, à partir d’une cohorte de patients revus à long terme. Patients et méthode.— Entre mai 1988 et décembre 2000, sur 422 hémiarthroplasties Aequalis Tornier® implantées consécutivement dans 9 centres sur 408 patients, 102 cas sont décédés, 94 ont été perdus de vue, 186 ont été revus avec un minimum de 8 ans (recul moyen 134 mois), 40 (34 avant 8 ans) ont eu une ablation de la prothèse. Les étiologies se répartissaient en 150 fractures (F), 73 séquelles de fracture (Seq), 67 omarthroses primitives (OA), 43 omarthroses excentrées (CTA), 40 ostéonécroses aseptiques (ONA), 31 polyarthrites rhumatoïdes (PR), 18 étiologies variées. L’état fonctionnel a été évalué par le score de Constant. La survie a été analysée selon Kaplan-Meïr en considérant, comme point de sortie, l’ablation ou la totalisation de la prothèse. Résultats.— Le taux de survie globale à 10 ans était de 88,7 % ; il était de 100 % pour les PR, 94,9 % pour les ONA, 94,2 % pour les OA, 90,8 % pour les F, 81,5 % pour les CTA et 76,8 % pour les Seq (p 0,09). La moyenne du score de Constant au dernier recul (8 ans minimum) était de 70,1 pour les ONA, 60,7 pour les OA, 57,7 pour les Seq, 56,4 pour les F, 55,3 pour les PR et 46,2 pour les CTA (p 0,015). Le taux de complications était de 24,7 % pour les Seq, 21,3 % pour les F, 18,6 % pour les CTA, 15 % pour les ONA, 8,9 % pour les OA et 3,2 % pour les PR. Conclusions.— L’ostéonécrose est la meilleure indication d’hémiarthroplastie alors que les omarthroses excentrées et les séquelles de fracture en sont les moins bonnes. Les PR constitue une bonne indication avec un taux de survie de 100 % mais un résultat clinique moyen (raideur articulaire). Les fractures ont un taux important de complications principalement septiques ou consécutives au mauvais positionnement des tubérosités. L’omarthrose apparaît enfin être une indication raisonnable ce qui est important à considérer chez des patients jeunes ou dans le cas de glène biconcave. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.121 118 Hémiarthroplasties d’épaule : les facteurs prédictifs de survenue d’une érosion glénoïdienne symptomatique Luc Favard ∗ , François Gadea , Eric Visona , Giuseppe Fama Orthopédie 1, CHU Trousseau, 37044 Tours cedex, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les reprises chirurgicales et les résultats décevants des hémiarthroplasties, sont souvent dues à une usure glénoïdienne symptomatique. Il est important de prévoir ce risque pour choisir la bonne indication opératoire. Le but de notre étude a été la recherche des facteurs prédictifs à l’origine d’une érosion glénoïdienne symptomatique. Patients et méthode.— Entre mai 1988 et décembre 2000, sur 422 hémiarthroplasties Aequalis Tornier® implantées consécutivement sur 408 patients, dans 9 centres, 86 cas sont décédés et 76 ont été perdus de vue avant 5 ans. On note que 220 ont été revus avec un minimum de 5 ans, prothèse en place, 40 (dont 29 avant 5 ans) ont eu une ablation de la prothèse. Les étiologies se répartissaient en 150 fractures (F), 73 séquelles de fracture (Seq), 67 omarthroses primitives (OA), 43 omarthroses excentrées (CTA), 40 ostéonécroses aseptiques (ONA), 31 polyarthrites rhumatoïdes (PR), 18 étiologies variées. Les facteurs analysés ont été l’étiologie, l’âge au moment de l’intervention, le diamètre et l’épaisseur de la tête prothétique, la raideur préopératoire et l’aspect de la glène pré- et postopératoire : groupe A, pas d’usure ; groupe B, usure centrée ; groupe C, usure excentrée. Résultats.— Il n’y avait pas de corrélation entre la survenue d’une érosion glénoïdienne et le côté opéré, les caractéristiques de la tête prothétique ou la raideur préopératoire. L’âge au moment de l’intervention était significativement corrélé à l’usure glénoïdienne postopératoire : 57,28 ans vs 63,47 ans en cas d’usure. Pour les étiologies sans usure glénoïdienne préopératoire (ONA, F, Seq.), la survenue d’une érosion excentrée était corrélée à un plus mauvais score de Constant. Cela était rare dans les nécroses, fréquents dans les fractures et lié une migration des tubérosités. Pour les Seq., la survenue d’une érosion glénoïdienne centrée, plus fréquente chez les plus âgés, était un facteur de mauvais pronostic. Pour les étiologies avec une usure glénoïdienne préopératoire, seules les CTA avaient un plus mauvais score de Constant, contrairement aux OA et aux PR. Discussion.— La survenue d’une érosion glénoïdienne n’est pas toujours symptomatique. Si cette érosion est excentrée, le résultat est plus mauvais et cela est surtout le fait des fractures avec migration des tubérosités. Si l’érosion est centrée, les résultats restent globalement bon, saufs pour les séquelles de fracture où un implant glénoïdien est sans doute indiqué si les patients sont âgés. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.122 Résumés des communications 119 Reprise d’hémiarthroplastie pour usure douloureuse de la glène : prothèse totale anatomique ou prothèse inversée ? François Sirveaux ∗ , Frank Wein-Remy , Jubin Sedaghatian , Joan Armengol , Giuseppe Porcellini , Pascal Boileau , Gilles Walch , Daniel Molé Centre chirurgical Émile-Gallé, 49, rue Hermite, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La principale complication à long terme des hémiarthroplasties (HA) d’épaule est l’usure progressive de la glène. Quand cette usure devient symptomatique, deux solutions sont classiquement proposées : la totalisation de la prothèse anatomique (PTA) ou le changement pour une prothèse inversée (PTI). Le but de cette étude était d’analyser les critères de choix et les résultats des reprises d’HA par PTA ou par PTI. Patients et méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique internationale concernant 131 dossiers (99 PTI et 32 PTA) de patients remplissant les critères d’inclusion ont été analysés. Il s’agissait de 93 femmes et 38 hommes d’un âge moyen de 65 ans au moment de la reprise. Le délai moyen entre la mise en place de l’HA et la reprise chirurgicale était de 42 mois. La comparaison des deux groupes a été réalisée sur des critères cliniques (score de Constant), des critères d’imagerie (excentration de l’usure, état de la coiffe) avant la reprise, sur le taux de complications, et sur le résultat fonctionnel à plus de deux ans de recul. Résultats.— Les patients opérés d’une PTI étaient significativement plus âgés (67 versus 59 ans). Ces patients avaient un score de Constant plus bas (17 versus 24 pts) avant la reprise. L’état de la coiffe et la morphologie de l’usure glénoïdienne avaient influencé le choix entre PTA et PTI. La tige humérale a pu être laissée en place dans 30 % des PTA et dans 2 % des PTI. Le taux de complications était significativement plus élevé après PTI (12 % versus 6 %) avec un taux de réopération plus élevé (10 % versus 6 %). Au recul moyen de 59 mois, sur l’ensemble de la série, les patients avaient une amélioration significative du score de Constant (48 pts versus 19 pts préopération) sans différence significative entre les deux groupes. On note que 19 % des patients étaient déçus ou mécontent du résultat dans le groupe PTI contre 6 % dans le groupe PTA. Conclusion.— La reprise d’une HA par PTA ou par PTI pour usure douloureuse de la glène améliore significativement la fonction de l’épaule. Quand cela est possible, le recours à une PTA est préférable. La mise en place d’une PTI est justifiée quand il existe une rupture de la coiffe ou une usure asymétrique de la glène, en informant le patient du risque de complications. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.123 120 Descellement ou usure glénoïdien après prothèses totales d’épaule anatomiques : la révision par prothèse inversée est-elle une option fiable ? Barbara Melis ∗ , Nicolas Bonnevialle , Lionel Neyton , Christophe Lévigne , Luc Favard , Gilles Walch , Pascal Boileau Service de chirurgie orthopédique et traumatologie du sport, hôpital de l’Archet 2, 151, route de Saint-Antoine-de-Ginestière, 06200 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’objectif de cette étude était d’évaluer les résultats des révisions par prothèse totale d’épaule inversée (PTEI) en cas de descellement ou d’usure de l’implant glénoïdien des prothèses totales d’épaule anatomiques (PTEA). Patients et méthodes.— Étude de cohorte rétrospective multicentrique de 37 PTEI implantées pour échecs de PTEA du fait d’un S289 descellement ou d’une usure de l’implant glénoïdien (19 metalback ; 18 polyethylène cimentés). Les descellements glénoïdiens septiques ont été exclus. Tous les patients ont été revus cliniquement et radiographiquement avec un recul moyen de 47 mois (24—104). L’âge moyen des patients lors de la révision était de 71 ans (52—82). Résultats.— Les complications associées à l’échec mécanique de l’implant glénoïdien étaient fréquentes : rupture de la coiffe des rotateurs (24 cas), incompétence du subscapulaire (29 cas) et instabilité prothétique (13 cas). La perte de substance osseuse glénoïdienne a nécessité une greffe osseuse dans 29 cas (78 %). Huit patients (22 %) ont dû être réopérés (3 descellement glénoïdien itératifs, 3 instabilités prothétiques et 2 enfoncements de tige humérale). Au dernier recul, on notait deux échecs : une PTEI convertie en hémiarthroplastie et une autre en résection arthroplastique. Le score de Constant moyen est passé de 24 à 55 pts (p < 0,0001) et l’élévation antérieure active moyenne de 68◦ à 121◦ (p < 0,0001). Conclusions.— En cas de révision chirurgicale pour descellement ou usure de l’implant glénoïdien d’une PTEA, le chirurgien doit anticiper : premièrement, des pertes de substance importantes de la glène nécessitant une greffe osseuse et, deuxièmement, d’autres complications majeures telles qu’instabilité prothétique, lésions de la coiffe des rotateurs et/ou incompétence du subscapulaire. Dans ce contexte, le changement de la PTEA par une PTEI est une option intéressante permettant : premièrement, de reconstruire le stock osseux glénoïdien en se servant de la métaglène comme moyen d’ostéosynthèse de la greffe osseuse et, deuxièmement, de stabiliser la prothèse et pallier l’insuffisance des tissus mous grâce au caractère semi-contraint de la PTEI. Les patients doivent néanmoins être informés qu’il s’agit d’une chirurgie de sauvetage présentant un risque non négligeable d’échecs et/ou de re-révisions. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.124 121 La réimplantation d’une nouvelle glène polyethylène cimentée ne résout pas le problème du descellement glenoïdien Nicolas Bonnevialle ∗ , Barbara Melis , Lionel Neyton , Daniel Molé , François Sirveaux , Gilles Walch , Pascal Boileau Service de chirurgie orthopédique et traumatologie du sport, hôpital de l’Archet 2, 151, route de Saint-Antoine-de-Ginestière, 06200 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’objectif de cette étude était d’évaluer les résultats des reprises de prothèse totale d’épaule anatomique (PTEA) pour descellement ou usure de l’implant glénoïdien par réimplantations d’une glène polyéthylènes cimentée. Patients et méthodes.— Étude de cohorte rétrospective multicentrique de 42 PTEA reprises pour descellement aseptique ou usure de l’implant glénoïdien. La révision chirurgicale a consisté en une ablation de l’implant descellé ou usé suivi, dans le même temps, d’une réimplantation de glène en polyéthylène cimentée avec (10 cas) ou sans (32 cas) greffe osseuse. Il s’agissait d’implants glénoïdien metal-back non cimentés dans 32 cas (MB) et d’implants en polyéthylène cimentés (PE) dans 10 cas. L’échec mécanique était un descellement glénoïdien dans 19 cas (46 %) et une usure du PE ou sa dissociation du MB dans 23 (54 %). Les descellements glénoïdiens septiques de PTEA et les reprises par prothèse totale d’épaule inversée (PTEI) ou hémiarthroplastie (HA) ou résection-arthroplastiques (RA) ont été exclus. Tous les patients ont été revus cliniquement et radiologiquement avec un recul moyen de 74 mois (24—138). Le scellement glénoïdien sur les radiographies au dernier recul a été évalué à l’aide du score de Molé. S290 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Résultats.— L’échec mécanique de l’implant glénoïdien (descellement ou usure) était associé à une rupture de la coiffe des rotateurs dans 2 cas, une rupture ou une incompétence du sous-scapulaire dans 17 cas et une instabilité prothétique dans 8 cas (19 %). Au recul moyen de 6 ans, 7 patients (17 %) ont dû être réopérés pour un nouveau descellement glénoïdien : 3 ont été convertis en HA, 3 en PTEI et un en RA. Le taux global de descellement glénoïdien (patients re-repris + patients présentant un score de Molé ≥ 12) était de 67 %. Parmi les 10 greffes osseuses glénoïdiennes réalisées, 6 étaient entièrement lysées et 4 partiellement. Pour les patients ayant leur prothèse an place lors de la revue, le score de Constant moyen était de 57 points (+16 points), l’élévation antérieure active moyenne était de 125◦ (+19◦ ). Conclusion.— La révision d’un PTEA par réimplantation d’une nouvelle glène PE cimentée ne résout pas le problème du descellement glénoïdien : au recul moyen de 6 ans, 17 % des patients ont dû être réopérés à nouveau pour descellement glénoïdien et 50 % présentaient des signes radiographiques de descellement glénoïdien. La sous-estimation par le chirurgien en préopératoire du déséquilibre tissulaire et de l’instabilité prothétique expliquent en partie ces résultats cliniques et radiologiques décevants. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.125 122 Modifications du nerf axillaire après implantation d’une prothèse inversée : étude cadavérique à partir de 16 épaules Blandine Marion ∗ , Frédéric Paganini , Philippe Valenti 6, square Jouvenet, 75016 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les lésions du nerf axillaire par étirement sont rares après arthroplastie d’épaule ; cependant, elles sont plus fréquentes après implantation d’une prothèse inversée qu’une prothèse anatomique. L’hypothèse était que l’abaissement de l’humérus pouvait créer un étirement transitoire du nerf axillaire. L’objectif de cette étude cadavérique était de quantifier les déplacements de l’humérus créant une modification du nerf axillaire. Matériel et méthodes.— Huit cadavres frais, soit 16 épaules, ont été disséqués. Par voie deltopectorale, après section du tendon conjoint et du subscapularis, la tête humérale était réséquée au niveau du col anatomique selon un angle de 155◦ . La coiffe des rotateurs était excisée. Deux repères étaient positionnés sur le nerf axillaire avant son entrée dans le trou carré de Velpeau ; repère A situé à la verticale de la pointe de l’apophyse coracoïde (C) et repère B situé 2 cm en aval. Les distances CA et CB étaient évaluées selon 4 positionnements de l’humérus dans le plan sagittal (sommet du trochiter au contact de l’acromion, au bord supérieur, au milieu et au bord inférieur de la glène) et 3 positionnements de l’humérus dans le plan horizontal (au contact de la glène, avec 1 cm et 2 cm de latéralisation). Ces mesures étaient effectuées le bras coude au corps en rotation neutre. Résultats.— Lors de l’abaissement de l’humérus, la distance moyenne CA augmente de 3,7 à 5,1 cm et CB de 4,5 à 5,4 cm. Cet accroissement s’effectue de façon significative lorsque l’on abaisse le sommet du trochiter au-dessous du milieu de la glène. Macroscopiquement, le nerf s’horizontalise puis se verticalise. L’étirement est palpable par la sensation d’une corde tendue. En revanche, la latéralisation de l’humérus n’entraîne aucune variation significative des mesures CA et CB. Discussion.— Ces mesures traduisent une variation du trajet du nerf axillaire après implantation d’une prothèse inversée et donc indirectement un étirement nerveux du nerf axillaire cependant non quantifiable mais palpable macroscopiquement. Seule une analyse intraneurale pourrait visualiser cet étirement. Conclusion.— L’abaissement de l’humérus au-dessous du milieu de la glène créé une modification du trajet du nerf axillaire et potentiellement un étirement nocif pour l’innervation du deltoïde. La latéralisation entraîne plutôt une horizontalisation du nerf mais sans modification des mesures. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.126 123 Survie des prothèses inversées avec un recul minimum de 10 ans : les résultats se maintiennent-ils dans le temps ? Luc Favard ∗ , Ghassan Alami , Allan Young , Daniel Molé , François Sirveaux , Pascal Boileau , Gilles Walch Orthopédie 1, CHU Trousseau, 37044 Tours cedex, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le but de cette étude a été l’analyse de la survie et des résultats fonctionnels des prothèses inversées avec un recul minimum de 10 ans. Notre hypothèse est que l’étiologie initiale influence ces paramètres. Patients et méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective et multicentrique de 145 prothèses inversées Delta (Depuy) implantées consécutivement chez 138 patients, entre 1992 et 1999. Les étiologies initiales ont été regroupées de la façon suivante : Groupe A (92 cas) — arthropathies avec ruptures massives de coiffe ; Groupe B (39 cas) — reprise en échec d’hémiarthroplasties ou de prothèses totales d’épaule ou de séquelles de fracture ; Groupe C (14 cas) — polyarthrite rhumatoïde, fractures, tumeurs et instabilités. Les courbes de survie ont été établies selon la méthode de Kaplan- Meïer avec deux points de sortie : — la révision de l’implant, définie par le remplacement du composant huméral ou glénoïdien ou la conversion en hémarthroplastie ; — un mauvais score fonctionnel défini par un score de Constant inférieur à 30. Résultats.— Au moment de la revision, 47 patients étaient morts avec leurs prothèses en place, 30 étaient perdus de vue. Il y a eu 12 reprises, 6 pour infection, 3 pour descellement glénoïdien, 1 pour instabilité, 1 pour un dévissage glénoïdien et 1 pour un descellement huméral. Le taux global de survie des patients ayant toujours leur prothèse en place, était de 92 % à 10 ans avec 97 % pour le groupe A et 88 % pour le groupe B. Cette différence n’était pas significative. Il n’y a pas eu de patients groupe C avec un recul minimum de 10 ans parce qu’ils étaient morts, perdus de vue ou repris avant cette date. Le taux global de survie des patients avec un score de Constant supérieur à 30 était de 90 % à 10 ans avec 92 % pour le groupe A et 86 % pour le groupe B. Cette différence était significative. Discussion.— Nos résultats montrent que le taux de survie avec un recul minimum de 10 ans est plutôt bon surtout en cas d’arthropathie avec rupture massive de coiffe. Toutefois, après 9 ans, surtout en cas de reprises chirurgicales d’hémiarthroplasties ou de prothèses totales, les résultats fonctionnels se détériorent. Il faut donc rester prudent dans l’indication, de cette prothèse, chez les patients de moins de 70 ans. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.127 124 Résultats d’une prothèse inversée d’épaule sans tige : à propos de 71 cas à 3 ans de recul Richard Ballas ∗ , Laurent Béguin 25, rue Bourgchanin, 42330 Saint-Galmier, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’implantation d’une tige centromédullaire lors d’une arthroplastie d’épaule n’est pas anodine. Un implant avec coupe osseuse cervicale, à fixation métaphysaire press-fit, permet Résumés des communications S291 une fixation sans tige. Notre hypothèse était qu’une prothèse inversée d’épaule sans tige s’affranchissait des complications de celle-ci sans altérer la fixation primaire et l’intégration osseuse de la cupule inversée. Le but de notre travail était d’évaluer les résultats d’un nouvel implant de prothèse inversée d’épaule sans tige. Patients, matériel et méthodes.— Nous avons inclus, de façon prospective, les patients qui ont bénéficié d’une prothèse inversée avec composant huméral sans tige de 2004 à octobre 2010. Il s’agissait d’une série continue, mono-opérateur. Les données cliniques et radiologiques pré- et postopératoires étaient consignées ainsi que les constatations opératoires. Les épaules étaient regroupées selon les 3 dénominations proposées par le symposium de la Société française de chirurgie orthopédique en 2006. Les patients bénéficiaient d’une évaluation par des kinésithérapeutes du score de Constant-Murley et du score d’Oxford. Les données étaient recueillies en préopératoires, à 45 jours, 6 mois, un an postopératoire et au dernier recul. Résultats.— Soixante et onze prothèses inversées sans tiges ont été implantées. Le recul moyen était de 38 mois (4—77 mois). L’âge moyen à la date opératoire était de 74 ans (55—85 ans). Les étiologies étaient pour 62 % des omarthroses excentrées, 32 % des ruptures massives de coiffe et 6 % des omarthroses primitives. Le score de Constant a progressé de 29 points en préopératoire à 61 au dernier recul, le score d’Oxford de 46 à 17 points, l’élévation antérieure active de 83◦ à 139◦ . Nous avons rencontré 2 complications peropératoires : un refend métaphyso-diaphysaire huméral et une fracture parcellaire de glène. Une reprise chirurgicale était nécessaire dans quatre cas : trois fois pour cause glénoïdienne et une fois suite au déplacement de la cupule inversée lors d’une luxation précoce. Elles étaient effectuées par un implant avec tige dans les conditions de première intention. Discussion et conclusion.— Il s’agit de la première étude rapportant les résultats d’une prothèse d’épaule inversée sans tige à 36 mois de recul moyen. Les résultats cliniques sont comparables aux séries de la littérature des prothèses d’épaule inversées avec tige. L’absence de mise en place d’une tige humérale préserve la possibilité de reprise itérative et aisée par conservation du capital osseux. Des études à plus long terme seront nécessaires afin d’évaluer l’évolution de ces implants. Patients et méthode.— Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique de 39 prothèses inversées de type Grammont implantées chez 36 patients. L’âge moyen à l’intervention était de 69 ans (52—86). Il s’agissait de 23 femmes et 13 hommes. Le côté était droit dans 26 cas, gauche dans 13 cas et dominant dans 23 cas. Le score de Constant préopératoire était de 18. Il s’agissait de 28 omarthroses excentrées (72 %) et de 11 ruptures massives et irréparables de coiffe avec épaules pseudoparalytiques (28 %). L’épaule opérée était vierge dans 84 % des cas. L’abord était deltopectoral 6 fois et supéro-externe 33 fois. Le diamètre de l’hémisphère implantée était de 36 mm dans 34 cas et de 42 mm dans 5 cas, avec un polyéthylène standart dans 33 cas et latéralisant dans 6 cas. Le recul moyen à la révision 120 mois (46—192). L’évaluation radiographique a comporté un cliché de face stricte en rotation neutre et un profil. Résultats.— Le score de Constant à la révision est de 60. À un an postopératoire, il existait 18 encoches (46 %) avec 11 encoches de stade 1, deux de stade 2, trois de stade 3 et trois de stade 4. Au recul, on trouve 24 encoches (71 %) soit un de stade 1, deux de stade 2, quatre de stade 3 et 17 de stade 4. Les encoches apparaissent préférentiellement chez les sujets les plus jeunes (p < 0,02) et sont plus fréquentes avec des sphères de petit diamètre associées à des polyéthylènes standarts. Il n’existe pas de corrélation entre l’encoche et l’indication, la voie d’abord et l’indice de masse corporelle. Elles sont associées 8 fois à une chambre de mobilité autour des vis, 5 chambres de mobilité autour du plot central et 3 fractures de vis. Enfin et surtout on met en évidence un descellement avec mobilisation de l’implant glénoïdien dans l’évolution de 6 encoches stade 4 au recul moyen de 141 mois. Ces 6 descellements représentent au total 17 % des cas opérés et l’étude met en évidence une corrélation statistiquement significative avec une encoche stade 4 (p < 0,05). Discussion et conclusion.— L’étude de notre série de 39 prothèses inversées au recul moyen de 120 mois met en évidence un nombre très important d’encoches stade 4 au niveau du pilier, encoches dont l’association est statistiquement significative avec la faillite de la fixation glénoïdienne. Le paramètre temps semble donc jouer un rôle majeur dans la survenue ces complications. En conséquence, ces constatations montrent toute l’attention que l’on doit porter aux techniques ou aux nouveaux implants visant à diminuer la survenue de ces deux complications, dont la prise en charge est difficile. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.128 doi:10.1016/j.rcot.2011.08.129 125 126 Fixation glénoïdienne et encoches du pilier de l’omoplate dans l’arthroplastie inversée : résultats radiographiques à 10 ans de recul moyen de la prothèse Delta III Descellement glénoïdien des prothèses inversées d’épaule. À propos d’une série multicentrique de 33 cas réopérés Emmanuel Baulot ∗ , Arnaud Bouacida , Ludovic Labattut , Pierre Trouilloud Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, hôpital d’Enfants, 10, boulevard de Lattre-de-Tassigny, 21034 Dijon cedex, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’encoche du pilier de l’omoplate est reconnue comme le problème postopératoire le plus fréquent survenant dans l’évolution des prothèses inversées présent dans au moins 50 % des cas dans les séries publiées, et suscitant de nombreuses propositions pour la prévenir. Si son impact sur la qualité des résultats cliniques est considéré par la plupart des auteurs comme non péjoratif, la relation avec la survenue d’un descellement glénoïdien n’est pas clairement établie. L’objectif de cette étude à un très long recul, est de rechercher l’existence ou non d’une relation de cause à effet entre encoche et faillite glénoïdienne. Charles Dézaly ∗ , Gilles Walch , Pascal Boileau , Luc Favard , François Sirveaux , Daniel Molé Centre chirurgical Émile-Gallé, 49, rue Hermite, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La prothèse inversée d’épaule est réservée aux patients les plus âgés compte tenu du risque de descellement glénoïdien. Nous nous sommes intéressés aux résultats de la chirurgie de reprise. Patients et méthode.— Nous rapportons ici les résultats d’une étude rétrospective et multicentrique (8 centres), à propos de 33 patients, (20 hommes, 13 femmes), réopérés pour descellement aseptique du composant glénoïdien d’une prothèse inversée d’épaule. Le délai moyen entre les 2 interventions est de 51 mois. Au moment de la réintervention, l’âge moyen des patients est 67 ans. Le score de Constant moyen est de 16,8/100. Le geste de reprise a consisté dans 19 cas (56 %) en la réimplantation d’une nouvelle glène inversée (avec adjonction d’une S292 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique greffe osseuse dans 14 cas ; en 2 temps dans 3 cas). Dans 12 cas (33 %), le descellement a été traité par conversion en hémiartroplastie (HA) ; dans 2 cas, l’ensemble des implants ont été retirés (résection-arthroplastie). Tous les patients ont été revus avec un recul minimum d’un an. L’évaluation clinique porte sur le score de Constant et la satisfaction des patients. Résultats.— Nous déplorons 5 (15 %) complications postopératoires (instabilité : 1 cas ; descellement itératif : 1 cas ; infection : 3 cas). Le recul moyen après la réintervention est de 39 mois (12—175). Le score de Constant postopératoire moyen est pour l’ensemble de la série de 40,2/100 (gain = 23 pts). L’élévation antérieure active (EAA) passe de 53◦ à 90◦ . On note que 73 % des patients sont satisfaits. Lorsque qu’une prothèse inversée a pu être remise en place, le score de Constant est de 48,7/100, L’EAA est de 109◦ (gain 51◦ ). Après conversion en HA le score de Constant est de 31/100 et l’EAA est de 70◦ (gain 18◦ ). Après résection-arthroplastie, on constate une perte fonctionnelle (Constant et EAA). Parmi les patients porteurs d’une PIE, aucune différence n’a été notée selon qu’une greffe ait ou non été utilisée lors de la réimplantation glénoïdienne ou que la chirurgie ait été menée en 1 ou 2 temps. Discussion/conclusion.— Le descellement glénoïdien d’une prothèse inversée est une complication rare et habituellement précoce. Le but de la chirurgie de reprise doit être de mettre en place une nouvelle glène inversée. Les résultats des conversions en HA sont décevants. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.130 Séance du 8 novembre matin Traumatologie des séquelles chez 40 % des patients : équin du pied ; raideur du genou ; une fistule persistante sur un tibia. Les déviations d’axe et les inégalités de longueur ont été corrigées. Quatre patients ont repris le même travail qu’ils occupaient avant leur accident initial. Deux patients sur 15 seulement ont repris des activités sportives. Discussion.— Tous les patients ont consolidé y compris ceux qui avaient un foyer d’ostéite initial. Tous ont pu conserver leur membre, mais au prix d’une consolidation qui a été longue. Les séquelles ne sont pas négligeables, mais elles permettent au patient d’avoir une vie courante normale. Les patients (2 cas sur 6) qui ont bénéficié d’un transfert osseux segmentaire (tibia) ont dû recevoir une greffe inter-tibiofibulaire (GITF) pour consolider le foyer d’accostage distal. Conclusion.— Le traitement des PSO d’origine traumatique par mobilisation osseuse ou transfert osseux segmentaire présente certains avantages. La maitrise de l’infection est une condition primordiale du succès. La technique de mobilisation osseuse (compression/distraction monofocale) est bien adaptée au traitement des PSO inférieures à 5 cm. Les transferts osseux segmentaires sont à réserver aux grandes PSO (10 cm au plus). L’association à d’autres techniques d’aide à la consolidation (greffe corticospongieuse ou GITF au niveau du squelette jambier) reste possible. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.131 131 Ostéosynthèse des reconstructions après perte de substance osseuse segmentaire ou cavitaire. Étude comparative des plaques, fixateurs externes et enclouages Thierry Bégué ∗ , Alain Charles Masquelet Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, hôpital Antoine-Béclère, 157, rue de la Porte-de-Trivaux, 92140 Clamart, France ∗ Auteur 130 Devenir à plus de 10 ans de recul des pertes de substance osseuse diaphysaires d’origine traumatique traitées par mobilisation osseuse ou transfert osseux segmentaire selon Ilizarov Philippe Merloz ∗ , Sébastien Hebben , Lucian Maftei , Arnaud Bodin , Nicolas Maisse , Michel Milaire , Jérôme Tonetti CHU Albert-Michallon, BP 217, 38043 Grenoble cedex 09, France ∗ Auteur correspondant. Quinze patients ont été traités entre 1985 et 1995 pour une perte de substance osseuse (PSO) diaphysaire d’origine traumatique. Tous ont bénéficié, soit d’une mobilisation osseuse, soit d’un transfert osseux segmentaire décrits par Ilizarov. Patients et méthode.— À la prise en charge initiale du traitement de la PSO (comprise entre 5 et plus de 10 cm) la moyenne d’âge était de 36,8 ans (13—65). Les segments osseux concernés étaient le tibia (10 cas), le fémur (4 cas) et l’humérus (1 cas). Neuf fois la PSO était infectée, avec excision radicale d’emblé. La mobilisation osseuse par compression/distraction monofocale a été faite dans 9 cas et le transfert osseux segmentaire dans 6 cas (au niveau tibial). Tous les patients ont été revus avec un recul supérieur à 10 ans (24 ans pour le recul le plus ancien). Résultats.— Tous les patients ont consolidé (29 mois en moyenne — [4 à 38 mois]). Hors changements de broches infectées, le nombre d’interventions nécessaires pour obtenir cette consolidation a été de 2,5 interventions par patient (2 à 6 : corrections d’axe, allongements, greffes osseuses complémentaires, séquestrectomies). Aucun patient n’a été amputé. Au final, il reste correspondant. Les reconstructions des pertes de substance osseuses des membres sont soit segmentaires ou cavitaires. Le recours à la technique de la membrane induite avec reconstruction en deux temps a démontré son efficacité. Néanmoins, le type d’ostéosynthèse optimal reste controversé de même que le principe d’une ostéosynthèse statique ou dynamique pour favoriser la consolidation. Le but de ce travail est de comparer les différents modes d’ostéosynthèse en fonction des sites de reconstruction. Les auteurs rapportent les résultats d’une étude monocentrique de 38 patients ayant été traités pour une reconstruction osseuse selon la technique de la membrane induite, après perte de substance osseuse segmentaire ou cavitaire. Les lésions ont concernés des lésions tibiales (27), fémorales (8), ou humérales (3). Les ostéosynthèses étaient réparties entre fixateur externe (27), plaque (9), ou enclouage (2). Les ostéosynthèses statiques ont démontré une meilleure efficacité dans l’obtention d’une consolidation osseuse, quel que soit le matériel utilisé (fixateur externe, plaque, clou). Le choix de l’ostéosynthèse a été guidé par l’existence ou non d’une infection plus que les conditions mécaniques locales. Les ostéosynthèses dynamiques n’ont pas démontré de supériorité en faveur de la consolidation. La persistance d’une mobilité même minime est un facteur favorisant de pseudarthrose. Le nombre limité d’enclouage de la série n’a pas permis d’identifier de facteur favorisant ou défavorable à cette ostéosynthèse. Les résultats de l’étude conduisent à préférer les ostéosynthèses rigides et statiques dans les reconstructions osseuses segmentaires ou cavitaires des pertes de substance des os longs selon la technique de la membrane induite. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.132 Résumés des communications S293 132 133 Une allogreffe segmentaire de 30 cm massive vasculairisée de diaphyse fémorale : 25 ans de recul Aide à la consolidation osseuse des fractures des os longs par injection percutanée de moelle osseuse concentrée autologue (IMOCA), bilan d’une série de 68 cas Philippe Chiron ∗ , Jean Puget , Yves Glock , Jean-Alain Colombier , Jean-Louis tricoire Service d’orthopedie, 1, avenus J.-Poulhès, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Une allogreffe massive vascularisée de 30 cm de diaphyse fémorale a fait l’objet d’une première mondiale de greffe de tissu vascularisée en 1986, bien avant les greffes de mains et de visages récemment rapportées. Nous évaluons ce malade avec 25 ans de recul. Patient et méthodes.— Un homme de 35 ans, cheminot, alors qu’il était couché sur des rails pour faire un réglage a été traumatisé par le passage niveau des cuisses d’un wagon sans chauffeur en roue libre. Le fémur droit a été l’objet d’une fracture comminutive traitée à l’époque par une plaque en pontage sans problème particulier. Le fémur gauche était le siège d’une perte de substance osseuse de 30 cm et cutanée de la largeur d’une roue de wagon ; cependant, cette perte de substance osseuse a permis de protéger les vaisseaux et les nerfs, la jambe et le pied restant bien innervés et vascularisés. Il était décidé à l’époque de faire un geste de sauvetage. Dans un premier temps, il était mis en place un fixateur externe en pontage afin d’attendre la couverture cutanée. Pendant cette période de cicatrisation, des staphylocoques dorés multirésistants ont colonisé le site fracturaire. Il a été réalisé au 40e jour post-traumatique, une allogreffe massive vascularisé prélevée sur un donneur en coma dépassé. Le montage a été fait grâce à un clou et un système de hauban latéral en haut pour éviter la varisation du col ainsi qu’une coupe en chevron à l’extrémité inférieure pour éviter les rotations. La vascularisation du fémur était assurée par l’artère fémorale profonde pontée sur l’artère fémorale profonde du malade grâce à une allogreffe de vaisseaux de 15 cm. La vascularisation fémorale a été vérifiée par une injection de produits opaques préopératoires. Les suites opératoires ont été relativement simples. La greffe est restée vascularisée ce qui a été confirmé par un écho-doppler réalisé chaque jour et une artériographie faite à la fin de la troisième semaine et au troisième mois. Les jonctions ont consolidé en trois mois. Cependant, à la jonction supérieure, une suppuration à staphylocoques dorés a persisté. Il a été réalisé dans un premier temps, au bout d’un an, un lambeau de grand pectoral en regard de la face latérale du grand trochanter. Six ans plus tard, l’ablation du matériel de synthèse a été faite pour ne pas entretenir cette suppuration, avec une bonne stabilité de l’ensemble. La réalisation d’une biopsie osseuse à huit ans a conduit à une fracture à la partie médiane de la greffe ! Il a été mis en place un fixateur externe qui a permis d’obtenir la consolidation ! Actuellement, à 25 ans, ce malade marche avec appui complet sur le membre inférieur gauche alors qu’aucun matériel de synthèse n’est en place ; les contraintes sont transmises entièrement par la greffe fémorale segmentaire diaphysaire. La suppuration est asséchée. Le genou est raide à 10◦ de flexion ; il existe un accourcissement de 4 cm. Une coxarthrose stade IV limite les mobilités articulaires en rotation. Aucun geste chirurgical n’est à prévoir. Discussion.— Le bon résultat de ce geste chirurgical a été favorisé par le fait que cette greffe était par hasard compatible dans le locus DR. Aucun immunosuppresseur n’a d’ailleurs été utilisé ce qui n’a pas été le cas ultérieurement pour les greffes de mains et de visages faisant courir un risque ultérieur de destruction de la lignée granulocytaire. Il a été réalisé depuis dix greffes intercalaires massives non vascularisées sur terrain aseptique avec de bons résultats. Il s’agit d’un cas exceptionnel dans des circonstances exceptionnelles ; la réalisation régulière de greffe de ce type ne paraît pas indiquée. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.133 Louis Romée Le Nail ∗ , Joseph Fournier , Marie Splingard , Jorge Domenech , Jérôme Druon , Philippe Rosset Service d’orthopédie, hôpital Trousseau, CHU Tours, 37044 Tours cedex, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les fractures de tibia sont les fractures les plus fréquentes du membre inférieur et les retards de consolidation ne sont pas exceptionnels, surtout en cas de fracture ouverte (10 à 70 % de pseudarthrose). La prise en charge de référence des retards de consolidation et pseudarthroses est la greffe osseuse autologue. Cependant, il existe une morbidité non négligeable au site de prélèvement (douleurs) et le stock osseux est limité. La ponction de moelle osseuse dans les crêtes iliaques, puis la concentration permettent d’obtenir un greffon liquide, riche en cellules nucléées et donc en cellules souches mésenchymateuses (CSM), injectable par voie percutanée. La richesse en CSM peut être appréciée par le nombre de CFU-F (colony forming unitfibroblasts). Le but du travail était d’évaluer cette technique à partir de 68 injections de moelle osseuse concentrée autologue (IMOCA) réalisées de 2002 à 2007. Patients et méthode.— Il y avait trois séries : A : 43 cas dans les fractures ouvertes de tibia ; B : 13 cas dans les fractures fermées de tibia et C : 12 cas dans d’autres localisations ou en solution de rattrapage. Résultats.— Nous avons obtenu 63 % de consolidation dans la série A sans réouverture du foyer et 69 % dans la série B. En regroupant les malades de la série A, avec fracture ouverte stade 1 et 2 et de la série B, ayant reçu une IMOCA à partir de 80 jours post-fracture, nous obtenions 78 % de consolidation. Les patients de la série A ayant consolidé avaient reçu significativement plus de CFU-F que ceux n’ayant pas consolidé après l’IMOCA seule. Aucune séquelle n’a été à déplorer au site de prélèvement. Tous les patients ont consolidé à terme. Les facteurs de non-consolidation étaient : le stade d’ouverture stade III B, un antécédent d’infection du foyer ou un écart interfragmentaire supérieur à 2 mm. Discussion.— Actuellement, les techniques d’autogreffe corticospongieuse ou de réenclouage (pour les fractures de tibia ostéosynthésées initialement par clou centromédullaire) permettent d’obtenir de meilleurs taux de consolidation, avec cependant une morbidité non négligeable. Hernigou obtenait 88 % de consolidation après IMOCA seule dans une série de 60 pseudarthroses de tibia. Cependant, les malades de notre série avaient plus de facteurs de mauvais pronostic. Conclusion.— L’IMOCA est intéressante pour le traitement des retards de consolidation et pseudarthroses car non invasive, n’entamant le stock osseux et pouvant donc être répétée. Elle ne dispense pas d’une fixation stable et d’une bonne réduction du foyer. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.134 134 Reconstruction des pertes de substance osseuses du membre supérieur par la technique de la membrane induite, étude prospective monocentrique à propos de neuf cas Thomas Zappaterra ∗ , Sonia Huard , Xavier Ghislandi , Florelle Gindraux , Daniel Lepage , David Gallinet , Patrick Garbuio , Laurent Obert S294 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Service d’orthopedie et de traumatologie, CHU Jean-Minjoz, 25000 Besancon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les défects osseux du membre supérieur dans le cadre de fractures, de pseudarthroses ou de tumeur, sont rares et leur prise en charge peu décrite. Leur reconstruction pose non seulement le problème de la consolidation osseuse, mais également celui de la fonction. La membrane induite constitue une alternative aux autres techniques, notamment de greffons vascularisés. Patients et méthodes.— Neuf patients, d’âge moyen 41,4 ans (17—63) ont présenté une perte de substance osseuse des os longs du membre supérieurs. Les os concernés étaient l’humérus (six cas), puis deux radius et une ulna. Deux patients présentaient un défect de 7 cm (6—8) dans le cadre d’une fracture (défect dit « primaire ») et sept patients présentaient un défect de 4,7 cm (2,5—7) dans le cadre d’une pseudarthrose ou de tumeur (défect dit « secondaire »). La reconstruction a fait appel à un comblement initial par une entretoise en ciment, suivi par la suite par une greffe osseuse spongieuse au sein d’une membrane induite. Un facteur de croissance a été utilisé dans deux cas, et des substituts osseux ont été associés dans trois cas. Le moyen principal d’ostéosynthèse était la plaque. Résultats.— Tous les patients ont consolidé dans un délai de 14,5 mois (4—50) après la greffe et de 20,3 mois (10—52) après la mise en place du ciment. Tous ont conservé la mobilité de leur coude et la pronosupination. Un patient a eu recours à une arthodèse radiocarpienne. Discussion.— Le comblement des pertes de substance du membre supérieur est indispensable pour le maintien de la fonction. Alors que l’humérus peut tolérer un raccourcissement osseux, les deux os de l’avant bras nécessitent un respect de leur longueur afin de conserver la pronosupination. En cas de défect supérieur à 5 cm, la technique de la membrane induite permet en urgence ou en secondaire d’éviter le greffon vascularisé. Conclusion.— La technique de la membrane induite permet de reconstruire des pertes de substance osseuse sans limitation de longueur. Elle s’applique aux défects du membre supérieurs et permet ainsi de conserver la fonction. Le comblement idéal de la chambre induite reste encore à déterminer. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.135 135 Imagerie par résonance magnétique versus arthroscopie dans le diagnostic des lésions méniscoligamentaires du genou Med Khalil Benhamida ∗ , Habib Nouri , Nawfel Yaacoubi , Imed Zaalouni , Saber Bouhdiba , Med Hédi Meherzi , Mondher Mestiri Institut Mohamed Taher Kassab D’orthopédie 2010 Manouba, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’IRM constitue actuellement l’examen de choix dans l’exploration des genoux traumatiques grâce à sa grande résolution spatiale et en contraste. Cependant, elle reste limitée devant certaines lésions méniscales ou ligamentaires. Le but de notre travail est de comparer les performances diagnostic de l’IRM par apport à l’arthroscopie dans le diagnostic des lésions méniscoligamentaires, de démontrer les insuffisances de l’une et de l’autre, de trouver et de discuter les points de discordances. Patients et méthode.— Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 93 cas de patient présentant des signes cliniques en faveurs d’une lésion méniscoligamentaire du genou explorée initialement par une IRM puis opérés par une arthroscopie. Nous avons comparé les données de l’IRM à ceux des fournies par l’arthroscopie considérée comme l’examen de référence. Résultats.— La population de notre étude est essentiellement jeune (âge moyen 33 ans), masculine (homme 84 %) dont 56 % sont victime d’accident de sport. Pour le diagnostic des lésions du ménisque interne, la sensibilité, la spécificité et les valeurs prédictives positive et négative d’IRM étaient de 87,3 %, 78,3 %, 85,7 %, 81,1 %. Pour le diagnostic des lésions du ménisque externe la sensibilité, la spécificité et les valeurs prédictives positive et négative étaient de 46 7 %, 92,3 %, 58,8 %, 90 %. Pour le diagnostic des lésions du ligament croisé antérieur la sensibilité, la spécificité et les valeurs prédictives positive et négative étaient de 82,8 %, 100 %, 100 %, 77,8 %. Nous avons évalué la fiabilité de l’IRM par rapport au gold standard que représente l’arthroscopie et nous avons comparé les résultats obtenus aux celles de la littérature, tout en précisant les facteurs influençant l’interprétation de l’IRM. Nous avons discuté à travers une revue de la littérature la place actuelle de l’IRM et de l’arthroscopie dans la prise en charge des lésions méniscoligamentaires, ainsi que les limites de chacun des deux instruments. Conclusion.— On conclusion, l’IRM est un examen très fiable dans le diagnostique des lésions méniscales et dans les ruptures complètes du LCA et doit être réaliser avant chaque arthroscopie. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.136 136 Intérêt de l’IRM dans le diagnostic des luxations et subluxations récentes de la rotule. À propos d’une étude prospective de 39 cas Jean-Jacques Banihachemi ∗ , Jean-Noël Ravey , Numa Mercier , Jean-François Fage , Dominique Saragaglia Clinique universitaire de chirurgie orthopédique et de traumatologie du sport, CHU de Grenoble, hôpital Sud, 38130 Échirolles, France ∗ Auteur correspondant. Les luxations spontanément réduites de la rotule ainsi que les subluxations ne sont pas toujours faciles à diagnostiquer dans le cadre de l’urgence. Hypothèse.— L’IRM pourrait être un examen intéressant pour le diagnostic de ces lésions car elle pourrait montrer non seulement des lésions de passage mais également la rupture du ligament fémoropatellaire médial (MPFL), ainsi que les lésions associées éventuelles (lésion du LCA, lésions cartilagineuses, etc.). Objectif.— Évaluer l’intérêt de l’IRM dans le diagnostic des luxations ou subluxations aiguës de la rotule. Patients et méthodes.— Entre avril 2007 et mai 2010, nous avons colligé de manière prospective 70 instabilités aiguës de la rotule parmi lesquelles nous avons retenu 39 dossiers complets. La population était composée de 24 hommes et 15 femmes, âgés en moyenne de 22,8 ± 10,5 ans (11—46). Les patients avaient consulté en urgence pour une luxation avérée (25 cas) ou pour une suspicion de subluxation de la rotule (14 cas) évoquée par l’interrogatoire et par l’examen clinique réalisé par un examinateur « junior ». Tous avaient bénéficié en urgence de RX standards (F, P, défilés à 30◦ ) et d’une IRM, dans un délai moyen de 13,7 ± 15 jours (2—90). Sur les RX, nous avons recherché une dysplasie éventuelle de la trochlée fémorale, ainsi que des fractures ostéochondrales. Nous avons également, dans la mesure du possible, mesuré la hauteur de la rotule. Sur l’IRM, nous avons recherché les lésions de « bone bruise » du condyle latéral et du versant médial de la rotule, les lésions du MPFL, les fractures ostéochondrales et certaines lésions associées comme la rupture du LCA ou du LCM. Résultats.— L’IRM a confirmé l’instabilité rotulienne aiguë dans 37 cas sur 38 soit dans 97,4 % des cas puisque dans un cas, Résumés des communications l’hypothèse diagnostique était erronée et qu’il s’agissait en fait d’une rupture du LCA. Dans les incertitudes diagnostiques, l’IRM a permis de faire le diagnostic dans 13 cas sur 14 (92,8 %). Par ailleurs, l’IRM a montré : 25 lésions du MPFL, 31 lésions du bord médial de la rotule (dont 25 œdèmes), 31 lésions du condyle latéral (œdème) et 7 fragments cartilagineux détachés dans l’articulation (2 repositions en urgence). À noter enfin, 5 lésions ligamentaires associées : 3 du LCA et 2 du LCM au niveau fémoral. Au total, compte tenu de ces résultats, l’IRM nous paraît indispensable pour le diagnostic et le bilan des instabilités aiguës de la rotule. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.137 137 Reconstruction du ligament croise antérieur avec les ischiojambiers (DIDT) : étude comparative entre double faisceau/mono-faisceau plus retour externe Yahia Jeridi ∗ , Imed Trigui , Anis Ziraoui , Ahmed Belkadhi , Abderazak Bouguira , Faycal Saadaoui , Khaireddine Zehi , Mounir Zouari Service des urgences traumatologiques, institut Kassab d’orthopédie, 1, rue des travailleurs, 2010 Manouba, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les techniques traditionnelles de reconstruction du ligament croise antérieur (LCA) ne reproduisent pas la fonction normale du LCA, en particulier, le contrôle de la stabilité rotatoire assurée surtout par le faisceau postérolatéral. Dans le but d’améliorer de la stabilité rotatoire, de nouvelles reconstructions soit à deux faisceaux soit à mono-faisceau avec retour externe ont été développées. Le but de notre travail est d’évaluer deux techniques de reconstruction du LCA dans la correction de l’instabilité rotatoire. Patients et méthodes.— Il s’agit d’une étude comparative sur 50 patients opérés dans notre institut pour laxité antérieur chronique du genou évalués à un recul de 18 mois répartit en deux groupes de 25 patients. Ceux du groupe A ont eu une ligamentoplastie type DIDT à double faisceau (antéromédial et postérolatéral). Les patients du groupe B ont eu une ligamentoplastie intraarticulaire type DIDT mono-faisceaux (antéromédial) associé à un retour externe. Résultats.— Pour les patients du groupe A, le contrôle de la laxité antérieur était significatif par rapport au préopératoire ainsi qu’un bon contrôle de la stabilité rotatoire. Au recule de 18 mois, on a disparition du ressaut chez 23 patients. Pour patients du groupe B, le contrôle de la laxité antérieur était bon chez tous les patients ainsi que de l’instabilité rotatoire avec persistance du ressaut chez deux patients. La récupération de la mobilité du genou n’a pas été différente dans les deux groupes ainsi que la reprise de l’activité sportive et la récupération du niveau sportif initial. Les résultats fonctionnels subjectifs n’étaient pas différents, avec un score IKDC semblable dans les deux groupes. Discussion.— Une meilleure connaissance du rôle respectif des deux faisceaux du LCA, notamment en ce qui concerne le transfert des charges de l’un à l’autre lors des mouvements de flexionextension et la stabilité rotatoire, ont amené certains à proposer une reconstruction plus anatomique à deux faisceaux avec deux tunnels distincts au fémur et au tibia. Cette option, logique sur le plan biomécanique, est techniquement difficile, avec le risque de multiplier les erreurs de positionnement et de fixation. L’utilisation d’une reconstruction à mono faisceau avec retour externe est une autre alternative qui permet de surmonter ces difficultés tout en assurant la même stabilité. Conclusion.— Dans le but de vaincre l’instabilité rotatoire qui reste l’inconvénient des reconstructions ligamentaires traditionnelles des S295 laxités antérieures du genou de nouvelles techniques ont été développées. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.138 138 Luxations de genou : plastie ou suture ? Philippe Duchemin ∗ , Philippe Marchand , Édouard Munini , Pascal Kouyoumdjian , Gérard Asencio Service orthopédie, CHU Nîmes, place du professeur Robert-Debré, 30029 Nîmes, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’objectif de notre étude était d’analyser la prise en charge des lésons ligamentaires dans les luxations de genou en comparant nos résultats à ceux de la littérature. Patients et méthodes.— Dix sept patients ont présenté une luxation de genou de janvier 2006 à mai 2009. Ils étaient opérés selon le même protocole : à J10, reconstruction du ligament croisé postérieur par technique du double faisceau et réparation des plans capsulo-ligamentaires périphériques. À J+6 à 8 semaines, reconstruction du ligament croisé antérieur. Entre chaque intervention, la rééducation était débutée sous couvert d’une attelle articulée. Quinze patients (âge moyen 42 ans) ont été revus au recul moyen de 29 mois. L’évaluation fonctionnelle comportait l’indice de satisfaction, le score de Lysholm, la possibilité de reprendre le travail ou le sport. L’évaluation clinique utilisait la fiche IKDC (avec mesure radiologique des laxités). Résultats.— Soixante dix sept pour cent des patients étaient satisfaits et très satisfaits. Le score de Lysholm moyen était de 79 avec 46 % de bons et très bons résultats. On note que 85 % des patients ne présentaient aucune instabilité, 80 % des sujets actifs avaient pu reprendre leur travail et 38 % une activité sportive mais à un niveau inférieur. Nos résultats cliniques utilisant la fiche IKDC étaient les suivants : 40 % de A ou B et 60 % de C ou D. La flexion moyenne était de 114◦ , aucun déficit d’extension n’était retrouvé. Nous retrouvions une laxité résiduelle principalement dans le plan externe (44 % des cas). Les autres laxités (internes ou antéropostérieures) étaient significativement moindres. Cinquante quatre pour cent des patients présentaient une arthrose avérée. La moitié d’entre eux avaient une chondropathie préexistante. Les complications étaient dominées par deux ostéonécroses aseptiques du condyle interne, deux algodystrophies, une infection. Discussion/conclusion.— La prise en charge des luxations de genoux reste une chirurgie difficile et aux résultats disparates. La chirurgie en deux temps donne de meilleurs résultats si celle-ci s’accompagne d’une rééducation adaptée et immédiate. Notre expérience reste décevante concernant la laxité résiduelle en cas de suture en urgence du plan capsulo-ligamentaire externe. Les dernières études montrent la supériorité de la ligamentoplastie sur la suture du plan externe même dans le contexte de l’urgence. Pour nous, il n’y a plus de place pour la suture du plan externe. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.139 139 Voie d’abord identique dans les ostéosynthèses ou arthroplasties pour fractures comminutives de l’humérus distal du sujet âgé : bases anatomiques Imed Zaalouni ∗ , Guillaume Mirouse , Guillaume Saintyves , Stéphane Levante , Nasser Mebtouche , Philippe Cottin , Thierry Bégué Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, hôpital Antoine-Béclère, 157, rue de la Porte-de-Trivaux, 92140 Clamart, France ∗ Auteur correspondant. S296 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Dans le traitement des fractures comminutives de la palette humérale de l’adulte, le choix de la voie d’abord du coude reste un sujet de controverse, conduisant l’opérateur à décider, a priori, d’une ostéosynthèse ou d’une arthroplastie, et déterminant la voie d’abord à partir de cette base. De nombreuses voies d’abord spécifiques, soit aux ostéosynthèses soit aux prothèses, ont été décrites. La possibilité de choisir une voie d’abord unique permettant de réaliser l’une ou l’autre des techniques chirurgicales dans le traitement des fractures comminutives de la palette humérale de l’adulte est l’hypothèse de ce travail anatomique. Les auteurs ont réalisé une étude anatomique sur cinq cadavres frais d’adultes, réalisant, sur chaque coude apparié, une technique chirurgicale usuelle d’un côté (voie transtricipitale longitudinale, voie de Gschwend, voie transtricipitale haute, voie trans-olécranienne, voie paratricipitale médiane de Morrey, voie paratricipitale double, voie postérolatérale), alors que l’autre côté était exposé par une voie d’abord unique avec relèvement complet de l’appareil extenseur selon O’Driscoll modifié. Le pourcentage d’exposition chirurgicale de la surface articulaire humérale distale a été évalué, de même que la possibilité d’exposer les repères pour implantation d’une arthroplastie, de même que la résistance de la réinsertion du triceps. Les meilleurs résultats ont été obtenus avec un lambeau tendino-aponévrotique de 10 cm de long au-delà de l’olécrane pour un ulna moyen de 25 cm. La largeur moyenne du lambeau était de 10 mm. Dans tous les cas de voies d’abord dédiées, moins de 50 % de la surface articulaire humérale distale totale était exposée, à l’exception de la voie avec olécranotomie qui permet une exposition complète. L’olécranotomie rend quasi impossible la mise en place d’un implant total de coude et l’hémiarthroplastie reste délicate en raison du risque d’incongruence entre la trochlée et le crochet olécranien reconstitué. Les auteurs comparent les différentes voies d’abord utilisées en traumatologie du coude pour établir un algorithme de choix de la voie d’abord, autorisant en peropératoire, de modifier l’indication chirurgicale dans le traitement des fractures comminutives de la palette humérale du sujet âgé. La voie d’O’Driscoll paraît répondre aux besoins d’une adaptation possible en cours d’intervention. La voie d’O’Driscoll modifiée autorise l’implantation de tout type de prothèse de coude. L’étude de la résistance, sur pièces cadavériques, de la suture de l’appareil extenseur après intervention n’a pas permis de trouver de faillite de la suture jusqu’à 90◦ de flexion. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.140 140 Traitement percutané des fractures sus- et intercondyliennes du coude chez l’adulte (à propos de 20 cas) Mohamed Larbi Kassouri ∗ , Sofiane Feriak , Kamel Kaarar , Amina Bahloul , Mahdjoub Bouzitouna , Yahia Guidoum , Rabah Maza Service d’orthopédie et de traumatologie, CHU de Constantine, 25000 Constantine, Algérie ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Nous voulons, à travers ce travail, rapporté notre modeste expérience quant à une technique percutanée dans le traitement de ces fractures articulaires complexes de montrer sa simplicité et les bons résultats à court et moyen terme. Patients et méthodes.— Vingt patients ont été pris en charge dans notre ce service entre mai 2008 et février 2011 pour des fractures sus- et intercondylienne de l’humérus, dont 8 femmes et 12 hommes. L’âge varié entre 17 et 68 ans. La chute d’une hauteur élevée était la circonstance dominante. Dans 6 cas, la fracture était ouverte. Dans 8 autres, il s’agissait de polyfracturé. Tous ont été opérés en percutané sous contrôle scopique en procédant à un vissage du trait intercondylienne et un brochage de la fracture suscondylienne. La rééducation fonctionnelle a débuté pour les patients qui en ont bénéficié, rapidement (7 jours en moyenne). Résultats.— Dix-huit patients ont été contrôlés, le critère majeur d’appréciation était la mobilité du coude. Les résultats ont été bons a excellents chez 8 patients, 6 classés moyens, 4 mauvais. La consolidation a été obtenue dans un délai moyen de 8 semaines. La raideur était la complication la plus retrouvée surtout liée à la communition articulaire et à l’absence d’une rééducation bien conduite. Discussion.— Les fractures articulaires de l’humérus distal sont fréquentes, notamment dans leurs formes sus- et intercondylienne, habituellement traitées à foyer ouvert et la stabilisation confiée à des plaques. Cependant, le faible déplacement du trait intercondylien et le contexte circonstanciel de polyfracturé nous ont fait initier vers une technique plutôt non invasive. Conclusion.— Bien que l’objectif principal du traitement des fractures sus- et intercondyliennes de l’humérus soit le rétablissement fonctionnel du coude sous réserve d’une réduction anatomique et d’une rééducation précoce et soutenue, celui-ci peut être atteint par une technique simple, rapide, non invasive, sous couvert d’une bonne indication et surtout d’une rééducation fonctionnelle soutenue et bien conduite. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.141 141 Fixateur externe de coude articulé : une technique originale reposant sur un viseur extracorporel pour déterminer l’axe de flexion extension Matthieu Begin ∗ , Marc Soubeyrand , Patrick Boyer , Louis Ratte , Ibrahim Kalouche , Véronique Molina , Olivier Gagey 97, rue Houdan, 92330 Sceaux, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La pose d’un fixateur externe articulé de coude est un geste techniquement difficile. Le positionnement correct de la charnière du fixateur externe nécessite la mise en place, sous contrôle radioscopique, d’une broche de Kirschner matérialisant l’axe de flexion—extension du coude. Cette broche temporaire intra-osseuse signifie une ouverture cutanée, donc un risque infectieux accru et sa pose peut se révéler impossible en présence de matériel d’ostéosynthèse sur la palette humérale. Nous avons développé un système de visée extracorporelle pour orienter correctement la charnière du fixateur. L’objectif de cette étude était de comparer la technique de référence avec broche à notre technique avec viseur. Matériel.— Il s’agit d’une série portant sur 12 coudes cadavériques indemnes de lésion traumatique et sans limitation de l’amplitude articulaire. Méthode.— Nous avons d’abord déstabilisé chaque coude en sectionnant le plan capsulo-ligamentaire médial, antérieur et postérieur. Puis, nous avons positionné le fixateur selon chaque technique. La congruence articulaire a été évaluée par tomodensitométrie dans quatre positions du coude (flexion à 20◦ , 45◦ , 90◦ et 120◦ ). Les distances huméro-ulnaire et huméroradiale ont été mesurées par deux observateurs. Résultats.— Il n’y a pas de différence significative en ce qui concerne l’amplitude de mobilité clinique. En revanche, dans le « groupe viseur », les coudes sont mieux centrés et les durées d’irradiation et de procédure sont moindres. Discussion.— La mise en place de la broche dans l’épiphyse limite le nombre de tentatives car, après 4 essais non satisfaisants, la broche Résumés des communications a tendance à reprendre un trajet préexistant. De plus, la corticale latérale est fragilisée par les corticotomies itératives. Même si les amplitudes de mobilité des coudes ne sont pas significativement différentes pour les deux techniques, la décoaptation du compartiment huméro-ulnaire est plus importante dans le groupe « à main levée ». Conclusion.— Le viseur permet de s’affranchir de la broche et d’obtenir un meilleur centrage du compartiment huméroulnaire, support anatomique de la flexion—extension. Les durées d’irradiation et de procédure sont écourtées. Conflit d’intérêt.— Aucun car le dispositif de visée a été fabriqué au sein de notre institution. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.142 Séance du 8 novembre matin Hanche 143 L’équilibre lombopelvien debout et assis chez les patients porteurs de prothèse de hanche : exploration par le système EOS Jean-Yves Lazennec ∗ , Marc-Antoine Rousseau , Adrien Brusson , Yves Catonné Hôpital La-Pitié, 83, boulevard de l’hopital, 75013 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les évaluations classiques des prothèses totales de hanche sont basées sur la radio standard de face ou le scanner en position allongée. La littérature récente souligne l’intérêt des clichés debout/assis pour évaluer l’impact de la bascule pelvienne. Ces variations posturales influencent l’orientation du plan pelvien antérieur et les paramètres de planification et de navigation. Le système EOS® permet l’acquisition simultanée de deux vues orthogonales du patient dans ces situations fonctionnelles. Cette étude rapporte les variations d’équilibre lombopelvien observées entre les positions debout et assis. Patients et méthodes.— Sept paramètres ont été mesurés sur une cohorte de 150 patients prothésés en utilisant le logiciel sterEOS : la pente sacrée, la version pelvienne, l’incidence pelvienne, l’angle du plan pelvien antérieur, l’inclinaison sagittale et frontale de la cupule et l’antéversion planaire. Une étude préliminaire de reproductibilité et répétabilité a été réalisée sur 50 dossiers. Une analyse descriptive et multivariée a été réalisée pour les différents paramètres. Résultats.— La dose totale d’irradiation pour le corps entier est de 0,67 mGy ± 0,11 en position debout et 0,79 mGy ± 0,21 en position assise. L’angle d’incidence est de 55,83◦ ± 11,4. De la position debout à la position assise, la pente sacrée passe de 39,01◦ ± 9,9 à 20,87◦ ±10,2, la version pelvienne de 17,23◦ ± 10,2 à 38,12◦ ± 11,5, l’angle du plan pelvien de 0,74◦ ± 8,4 à 21,13◦ ± 11,2. L’inclinaison acétabulaire sagittale varie de 39,49◦ ± 15 à 51,71◦ ± 14,7, l’inclinaison frontale de 46,36◦ ± 9,8 à 56,41◦ ± 12,3 et l’antéversion planaire de 22,09◦ ± 11,1 à 33,45◦ ± 12,9. L’analyse statistique montre des corrélations entre l’incidence et les variations de pente sacrée assise/debout. Trois groupes ont été individualisés en fonction de ces variations pour définir la mobilité pelvienne faible, moyenne et importante. Des corrélations significatives sont établies pour le plan pelvien antérieur, l’inclinaison sagittale du cotyle et l’antéversion. Conclusions.— L’analyse du profil est essentielle en chirurgie du rachis. En cas de prothèse de hanche, la mobilité de la char- S297 nière lombosacrée matérialisée par les variations de pente sacrée a une influence directe sur l’antéversion fonctionnelle du cotyle et sur l’orientation du plan pelvien antérieur. L’épaisseur du bassin matérialisée par l’angle d’incidence influence les variations de pente sacrée. Le système EOS® apporte de nouvelles informations sur l’anatomie fonctionnelle du bassin avec des applications potentielles pour les cas d’instabilité et d’usure anormale. La très faible irradiation reçue par les patients permet de défendre la pratique systématique de clichés en position assise. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.143 144 La réserve d’extension du secteur pelvien : définition et mesure EOS® de la fonction des hanches. Application aux sujets porteurs de prothèses de hanche Jean-Yves Lazennec ∗ , Marc Antoine Rousseau , Adrien Brusson , Dominique Folinais , Yves Catonné Faculté de médecine service d’anatomie, La-Pitié, 105, boulevard de l’hopital, 75013 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’extension des hanches est un facteur essentiel de l’équilibre lombopelvien. Les techniques radiologiques classiques ne permettent pas d’apprécier la totalité du membre inférieur de profil ; aucune mesure reproductible de la réserve d’extension ne différencie le rôle du rachis de celui du secteur sous-pelvien. Ce travail décrit une technique originale utilisant le système EOS® et analyse les particularités fonctionnelles d’une cohorte de sujets prothésés. Patients et méthodes.— Les patients sont radiographiés debout puis testés avec l’un membre inférieur sur une marche calibrée. La mesure de la réserve d’extension est calculée sur le membre inférieur controlatéral. La manœuvre est répétée pour le membre opposé. La réserve d’extension intrinsèque (réserve des hanches) est évaluée par un angle spécifique : il faut construire la ligne joignant le centre du plateau sacré et le milieu du segment réunissant le centre des têtes fémorales, puis la droite joignant ce point au sommet de l’échancrure intercondylienne du genou. La réserve d’extension extrinsèque est évaluée par la variation de pente sacrée (angle entre l’horizontale et la tangente au plateau sacré). Elle est calculée par la différence entre la pente sacrée au cours du test et la pente sacrée initiale. La réserve d’extension extrinsèque diminue en cas de rétroversion pelvienne. La réserve d’extension totale est la somme algébrique des deux réserves d’extensions. Nous avons inclus 20 sujets témoins sans pathologie et 27 sujets avec PTH. Résultats.— Le test a pu être réalisé dans tous les cas sans limitation technique. La réserve d’extension intrinsèque est de 16,04◦ (±21,80◦ ) pour les témoins et seulement de 9,49◦ (±9,39◦ ) chez les sujets prothésés. L’amplitude de la réserve d’extension extrinsèque est respectivement de 2,40◦ (±15,36◦ ) et de 2,99◦ (±11,76◦ ) dans les deux populations. La réserve d’extension globale est de 13,65◦ (±8,15◦ ) pour les témoins et de 6,5◦ (±17,56◦ ) chez les sujets prothésés. Les valeurs de reproductibilité et répétabilité sont inférieures à 3◦ . Conclusion.— Cette technique est plus facile à réaliser et plus reproductible que la méthode d’extension en position de fente. Le système EOS® permet d’individualiser la réserve d’extension propre aux hanches et l’impact de la bascule pelvienne (pente sacrée) grâce à l’excellente définition des clichés et à la vision globale du patient. Dans cette série, les sujets prothésés gardent un déficit de réserve d’extension ; cet élément doit être particulièrement pris en compte en cas de pathologie rachidienne associée. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.144 S298 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique 145 Dosimétrie des mesures de torsion et d’antéversion des membres inférieurs utilisant l’EOS et le scanner Cyrille Delin ∗ , Stéphane Silvera , Catherine Radier , Céline Bassinet , Jean-Luc Rehel , Patrick Djian , Paul Legmann , Dominique Folinais 114, rue Nollet, 75017 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Objectif.— Déterminer et comparer les doses d’irradiation lors des mesures de torsion et d’antéversion des membres inférieurs réalisés en scanner et en stéréoradiographie EOS. Matériels.— La dosimétrie a été réalisée avec un fantôme anthropomorphique rando (Alderson). Des dosimètres thermoluminescents gr207p positionnés à l’emplacement des ovaires et des testicules ont été utilisés pour le calcul des doses reçues par les organes génitaux. Des dosimètres ont été également placés au niveau des genoux et des chevilles. Méthodes.— Les mesures ont été effectuées sur un scanner somatom 16 (Siemens, Erlangen) et sur l’EOS (EOS-imaging, Paris) en utilisant les protocoles d’acquisition des constructeurs. Le dispositif de réduction de dose (care dose) présent sur le scanner a été utilisé. Résultats.— Les principales doses sont les suivantes : ovaires : 1,2 mGy en scanner contre 0,1 mGy à droite et 0,5 mGy à gauche avec l’EOS ; testicules : 8,5 mGy en scanner contre 0,37 mGy avec l’EOS ; genoux : 11 mGy en scanner contre 0,4 mGy à droite et 0,8 mGy à gauche avec l’EOS ; chevilles : 15 mGy en scanner contre 0,5 mGy à droite et 0,8 mGy à gauche avec l’EOS. Discussion.— L’EOS est une modalité X-ray basée sur l’utilisation de capteurs à chambre d’ionisation permettant d’utiliser de faible dose de X-rays. Le scanner utilisé habituellement pour déterminer les torsions fémorales et tibiales est à l’origine d’une irradiation nettement plus importante pour réaliser la même exploration que l’EOS. L’irradiation d’origine médicale a pris une part croissante dans l’irradiation reçue par la population passant de 0,53 mSv par personne et par an (aux États-Unis) en 1980 à 3,1 mSv en moyenne. Cela est lié à l’augmentation du nombre de procédures radiologiques en général et d’examens scanner en particulier. L’effet des faibles doses de rayonnement est discuté depuis longtemps mais des études récentes commencent à montrer une augmentation faible mais non nulle du risque de mortalité par cancer radio-induit. Conclusion.— L’irradiation engendrée par l’EOS est inférieure à celle délivrée par le scanner pour les organes étudiés (4 fois moins irradiantes en moyenne pour les ovaires ; 23 fois moins irradiant pour les testicules). Cela permet donc de diminuer les doses délivrées aux patients et donc potentiellement de diminuer les risques induits par cette irradiation. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.145 146 Mesure EOS 3D de l’antéversion et de l’inclinaison d’une cotyle metal-back Anselme Billaud ∗ , Nicolas Lavoinne , Clément Tournier Service d’orthopédie, CHU Pellegrin, place Amélie-Raba-Léon, 33076 Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les techniques de mesure d’inclinaison et d’antéversion des implants cotyloïdiens en radiographie standard 2D sont insuffisantes, tout particulièrement en présence d’un métal-back acétabulaire. L’objectif de cette étude est d’évaluer une mesure 3D de l’orientation d’un métal-back acétabulaire à partir d’une imagerie EOS stéréoradiographique. Méthode.— Un métal-back cotyloïdien a été posé sur un bassin sec radio-opaque. Nous avons réalisé 39 acquisitions EOS systéma- tiques de ce bassin. L’os sec a été placé dans 3 versions pelviennes différentes : antérieure, neutre et postérieure. Pour chacune de ces versions, une acquisition a été réalisée dans 13 rotations différentes : de —30◦ à +30◦ . L’orientation acétabulaire a été mesurée selon le plan de Lewinneck par 2 observateurs formés à l’utilisation du logiciel EOS 3D : un chirurgien et un technicien. La reproductibilité inter-observateur de la mesure 3D EOS de l’inclinaison et de l’antéversion du métal-back a été évaluée. Une mesure scanner de l’inclinaison et l’antéversion de l’implant a également été réalisée et utilisée comme référence pour l’étude de précision. Résultat.— L’écart entre la mesure EOS et la mesure scanner était de 1,7◦ (±1,4◦ ) pour l’inclinaison et de 1,5◦ (±2,9◦ ) pour l’antéversion. L’erreur inter-observateur était de 2,6◦ (±1,4◦ ) pour l’inclinaison et de 2,5◦ (±1,4◦ ) pour l’antéversion. Discussion.— La mesure EOS 3D de l’orientation d’une cotyle avec métal-back est fiable et précise. Cette mesure a déjà été validée pour les cotyles en polyéthylène sans métal-back. Pour les centres qui sont équipés de cette technologie, la mesure EOS 3D des cupules peut être envisageable pour l’évaluation de nos pratiques courantes et la recherche clinique. Comparativement au scanner, elle est avantageuse en termes de coût, d’irradiation et de mise en œuvre. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.146 147 Prothèse totale de hanche naviguée ou planification peropératoire Philippe Bovier-Lapierre ∗ , Jean-Baptiste Berard , Sébastien Martres , Gualter Vaz , Jean-Paul Carret Pavillon-T, hôpital Édouard-Herriot, place d’Arsonval, 69003 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Nous utilisons de façon systématique, depuis plus de 3 ans, un système de navigation pour l’implantation des prothèses totales de hanche. Nous avons validé sa précision (3 mm) au cours d’une précédente étude. Nous avons cherché par ce travail à montrer comment notre système de navigation nous aidait à respecter les objectifs fixés lors de la planification pré opératoire. Soixante et une prothèses totales de hanche (tige et cupule sans ciment) ont été incluses de façon prospective dans cette étude. La planification par calque était réalisée de façon habituelle. Après positionnement des calques pour la tige et pour la cupule, nous avons défini des objectifs d’allongement/raccourcissement ainsi que de latéralisation/médialisation. Le bilan global (somme des paramètres fémoraux et acétabulaires) était noté. L’opérateur s’efforçait pendant l’intervention de reproduire les objectifs définis lors de la planification. Les données recueillies par le navigateur permettaient de valider le respect ou le non-respect de ces objectifs. Le système de navigation nous a permis de respecter les objectifs globaux en termes de longueur dans 82 % des cas à 2 mm près, dans 93 % des cas à 4 mm près et dans 100 % des cas à 6 mm près. En revanche, le cotyle a souvent été ascensionné par rapport aux prévisions (4 mm en moyenne [0 à 12 mm]). En termes de latéralisation, les objectifs globaux ont été moins bien respectés (50 % à 4 mm près). Cette étude a montré que la planification par calques était souvent prise à défaut en termes de longueur puisque le fraisage cotyloïdien s’accompagnait d’un raccourcissement de plusieurs millimètres difficilement évaluable en peropératoire. La navigation a permis au chirurgien de respecter les objectifs globaux en compensant cette ascension de la cupule par une modification de la longueur du col ou par un positionnement plus suspendu de la tige ou encore par l’utilisation de tiges modulaires. Les attitudes vicieuses préopératoires et les biais de mesure radiologique expliquent les difficultés de planification préopératoire de la latéralisation. Concernant la latéralisation, les objectifs sont Résumés des communications d’ailleurs peu établis, c’est pourquoi nous privilégions actuellement la gestion de la longueur. Il a été mis en montré que la navigation n’est en réalité qu’une planification peropératoire permettant au chirurgien de gagner en précision grâce à une adaptation en temps réel. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.147 148 Évaluation radiologique de la précision de la navigation des prothèses totales de hanche Philippe Bovier-Lapierre ∗ , Jean-Baptiste Berard , Sébastien Martres , Gualter Vaz , Olivier Guyen , Jean-Paul Carret Pavillon-T, hôpital Édouard-Herriot, place d’Arsonval, 69003 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. La restitution de la longueur du membre est important pour le résultat fonctionnel des prothèses totales de hanche (PTH). Quelques rares études ont montré la supériorité des PTH naviguées par rapport aux PTH conventionnelles en termes de gestion de la longueur. Le but de cette étude est de valider les valeurs peropératoires d’allongement et de latéralisation données par notre logiciel de navigation. Nous avons mesuré radiologiquement l’allongement et la médialisation induits par l’implantation de 61 PTH naviguées (tiges et cupules sans ciment) chez 61 patients. Nous avons ensuite comparé ces valeurs à celles données en peropératoire par notre logiciel de navigation. Les mesures d’allongement et de médialisation ont été effectuées sur des radiographies du bassin de face par deux observateurs différents, utilisant un logiciel de mesure, en comparant les clichés préopératoires et postopératoires (3 mois). L’échelle a été définie à partir de paramètres invariables (taille de la tête prothétique et diamètre du fémur). Ces valeurs ont été comparées à celles données en peropératoire par le logiciel de navigation. En ce qui concerne la latéralisation nous ne retrouvons aucune corrélation entre les données naviguées et les données mesurées. En ce qui concerne la longueur, nous retrouvons une forte corrélation entre les données naviguées et les données mesurées avec des différences allant de +6 mm à —7 mm et un écart type de 3 mm. En termes de latéralisation, les attitudes vicieuses préopératoires et les biais de mesure radiologique expliquent les importantes différences constatées. En termes de longueur, la précision du système de navigation est de l’ordre de 3 mm. En revanche, elle est de 2,5 mm (—5 à +5 mm) si l’on exclut les patients avec une tête fémorale très déformée. Cela s’explique par la difficulté de la détermination du centre de hanche dans les grosses déformations. Cette étude a permis de valider la précision des données de longueur peropératoires affichées par notre logiciel de navigation, en particulier pour les hanches de morphologie normale. Pour les hanches de morphologie anormale il reste fiable mais avec une précision moindre. Nous pouvons donc l’utiliser pour fiabiliser l’implantation des PTH dans notre service. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.148 149 Intérêt de la navigation des prothèses totales de hanche sur le contrôle de la longueur du membre inférieur Didier Mainard ∗ , Julien Mayer , Didier Guignand , Jean-Manuel Poircuitte , Laurent Galois Service de chirurgie orthopédique traumatologique et arthroscopique, CHU de Nancy, hôpital Central, avenue de Lattre-de-Tassigny, 54000 Nancy, France S299 ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La navigation d’une prothèse totale de hanche doit permettre le bon positionnement des implants et le contrôle de la longueur du membre opéré. Un allongement excessif est source de boiterie et de mécontentement du patient, avec des conséquences médicolégales. Le but de cette étude est de comparer la longueur du membre opéré de deux séries, avec ou sans assistance d’une navigation. Patients et méthodes.— Chaque groupe de 42 patients (âge, sexe, IMC, côté identiques) a été opéré par le même chirurgien. Dans la série non naviguée, les patients ont bénéficié d’un implant fémoral non cimenté (Excia) la cupule était cimentée ou non (Ovalis ou Plasmacup). Les patients étaient opérés par voie de Hardinge. Dans la série naviguée prospective, les patients ont bénéficié d’un implant fémoral (Excia), d’une cupule non cimentés (Plasmacup). Le système de navigation est le système Orthopilot. Les patients ont été opérés par chirurgie mini invasive (voie de Hardinge adaptée). La position de l’implant a été jugée au troisième mois postopératoire sur un bassin de face en charge. Les hanches ont été classées en trois sous-groupes préopératoires selon l’inégalité de longueur (< 5 mm, ± 5 mm, > 5 mm) de même que les angles cervicodiaphysaires (< 125◦ , 125—135◦ , > 135◦ ). La longueur a été appréciée par rapport à la ligne des U-radiologiques et la ligne tracée entre les jonctions proximales des petits trochanters et la diaphyse. La distance entre les deux U et le diamètre de la tête a servi d’étalonnage. Résultats.— La différence de longueur préopératoire entre les deux côtés est de —3 ± 7,3 mm dans le groupe non navigué et —5,5 ± 7,2 mm dans le groupe navigué. L’allongement postopératoire est de 9,1 ± 6,2 mm dans le groupe non navigué et 8,5 mm ± 5,4 dans l’autre groupe. Tenant compte de l’état préopératoire, l’allongement postopératoire est de 6,2 ± 9 mm dans le groupe non navigué et 4,4 ± 6,4 mm dans le groupe navigué (pas de différence significative entre les groupes, écart-type plus réduit dans le groupe navigué). La navigation prend mieux en compte la différence préopératoire pour la longueur finale. Discussion.— La navigation enregistre une longueur absolue entre deux diodes de référence. La longueur finale, dépend de la différence préopératoire, de la destruction cartilagineuse, d’une éventuelle dysplasie. Ces éléments doivent être évalués en préopératoire afin de fixer l’objectif de longueur finale qui n’est pas obligatoirement une longueur identique à l’état préopératoire. Conclusion.— La navigation des prothèses de hanche permet de contrôler la longueur postopératoire du membre opéré qui doit tenir compte de l’état préopératoire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.149 150 Évaluation d’une nouvelle méthode de contrôle peropératoire de la longueur et de l’offset lors d’une arthroplastie totale de hanche Olivier Barbier ∗ , Didier Ollat , Antoine Bouchard , Gilbert Versier 64, rue de Fabriques, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’arthroplastie de hanche a pour but de redonner, de façon durable, une articulation stable, mobile, indolore. Cela impose le bon positionnement des implants et la restauration de l’anatomie en respectant la longueur du membre et l’offset fémoral. L’objectif de ce travail était de montrer que l’utilisation d’un dispositif mécanique fixé sur le bassin, que nous avons appelé Dispositif d’Optimisation de la Longueur et de l’Offset (DOLO), permet d’optimiser de manière fiable et reproductible la latéralisation et la longueur du membre inférieur au cours d’une arthroplastie totale de hanche. S300 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Patients.— Les auteurs rapportent une série prospective randomisée de 58 patients (âge moyen = 67 ans) opérés d’une prothèse totale de hanche à tige non cimentée à cône modulaire, par voie postéro-externe, pour une coxarthrose primaire ou secondaire. Trente-deux patients ont été opérés en utilisant le DOLO et 26 sans. Méthodes.— Les mesures de longueur et d’offset reposaient sur une analyse radiographique réalisée sur des clichés pré- et postopératoires du bassin de face debout en charge les pieds alignés et étaient comparées aux données peropératoires. Résultats.— L’inégalité de longueur moyenne postopératoire était de 2,20 mm (écart type = 2,58) chez les patients opérés avec le DOLO et de 6,89 mm (écart type = 4,73) en l’absence du DOLO (p = 0,0013). La modification de l’offset était de 6,60 mm (écart-type = 7,38) avec le DOLO et de 10,24 (écart-type = 7,05) sans le DOLO (p = 0,005). Discussion.— Notre technique permet un contrôle satisfaisant de la longueur des membres et de l’offset. Les points importants de la technique sont le respect de la position du membre lors des mesures et la fixation de l’ancillaire au plus près du cotyle, dans l’axe du fémur et au travers du moyen fessier, pour limiter les biais de mesures. Cette étude est la première dans la littérature qui rapporte l’utilisation d’une ancillaire mécanique permettant de contrôler à la fois la longueur et l’offset du membre en peropératoire. Conclusion.— L’utilisation du DOLO est une technique simple, fiable et peu onéreuse, pour contrôler la latéralisation et la longueur du membre inférieur au cours d’une arthroplastie totale de hanche. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.150 151 Inégalités de longueur après PTH — étude prospective Jacques Caton ∗ , Salim Hamache , Hori Junji Clinique Émilie-de-Vialar, 116, rue Antoine-Charial, 69003 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’inégalité de longueur (ILMI) après PTH de 1re intention demeure un problème non totalement résolu. Afin d’y palier, certains utilisent la navigation. Utilisant depuis 30 ans, une PTH type Charnley non naviguée et sans possibilité de modifier « l’offset » fémoral, nous avons voulu savoir quelle était la réalité de ce problème par une étude prospective. Patients et méthode.— Celle-ci porte sur une série consécutive de 49 patients (50 PTH de 1re intention) opérées en 2010, pour Cox primitive (8 secondaires). Tous les patients ont bénéficié en préopératoire et à la revue à 3 mois d’une radiométrique des membres inférieurs (MI). Toutes les RX étaient numérisées et l’ILMI mesurée du centre de la tête à l’interligne tibiotarsien avec une contre mesure avec la ligne bi-ischiatique. Tous ont bénéficié d’une planification préopératoire RX sur clichés en taille réelle et d’une mesure peropératoire de la longueur du col avant sa résection et à l’implantation de la tige d’essai. La précision RX admise étant de 5 mm à 1 m de distance. Résultats.— Cliniques : 2 malades ont été allongés intentionnellement de 2 cm et 15 mm, 1 séquelle LCH et 1 Cox post-traumatique. Tous ont été évalués cliniquement et aucun patient ne s’est plaint d’une ILMI clinique à 3 mois ayant toujours l’impression d’être bien équilibrés. Radiologiques.— En préopératoire, 14 % présentaient une ILMI entre 0,5 et 2,5 cm. En postopératoire ; 18/50 étaient parfaitement égalisés, 18/50 présentaient une ILMI RX de ± 0,5 cm, 9/50 de ± 1 cm, 14/50 de ± 15 mm (1 intentionnelle) et 1 patient une ILMI de —2 cm sans aucune doléance fonctionnelle. Discussion.— 1) Si une majorité de patients se plaignent d’une sensation d’ILMI en postopératoire immédiat, en principe, tous ces problèmes sont réglés à 3 mois ; 2) une ILMI RX constatée n’entraîne pas obligatoirement une plainte fonctionnelle ; 3) Parfois, en dehors de cette série, certains se plaignent d’une impression d’ILMI alors que les MI sont parfaitement égalisés sur la RX. Ils présentent généralement un bassin oblique de cause supérieure qu’il faut rééquilibrer par la rééducation et éviter de compenser ; 4) la RXmétrique préopératoire est utile pour dépister une ILMI notamment sur le plan médicolégal (14 % dans notre série). Conclusion.— Lors de la réalisation d’une PTH primaire avec planification préopératoire et mesure peropératoire, 90 % des hanches ont une ILMI de ± 1 cm. On note que 10 % ont une différence de longueur supérieure à 1 cm, aucun de ces patients n’ayant de doléance clinique. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.151 152 La pratique d’une activité sportive intense a-t-elle un impact sur l’usure et la durée de vie des prothèses totales de hanche ? Matthieu Ollivier ∗ , Solenne Frey , Sébastien Parratte , Vanessa Pauly , Xavier Flecher , Jean-Manuel Aubaniac , Jean-Noel Argenson Service de chrirurgie de l’arthrose, hôpital Sainte-Marguerite, 270, boulevard Sainte-Marguerite, 13009 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La reprise des activités physiques et sportives est une des attentes principale des patients après prothèse totale de hanche (PTH). Pour compléter les recommandations basées sur des avis d’experts concernant la pratique des sports à risque après PTH, nous avons comparé l’usure et la survie des patients pratiquant une activité sportive intense à un groupe de patients témoins à un recul minimum de 10 ans. Patients et méthodes.— Dans cette série monocentrique rétrospective comparative, 200 patients, 87 femmes et 93 hommes d’âge moyen : 58 ± 2 ans, d’IMC moyen : 25,5 kg/m2 ayant été opérés d’une PTH sans ciment avec un couple métal-polyéthylène entre 1995 et 2000 ont été inclus. Au recul minimum de 10 ans, une évaluation de leur pratique sportive, de leur satisfaction et de leur qualité de vie était réalisée incluant le recueil du score UCLA et du HOOS. Une analyse clinique et radiographique évaluant l’usure selon la méthode duoradiographique de l’usure linéaire était effectuée par deux observateurs au moyen du logiciel IMAGIKA. Les patients sportifs intensifs (UCLA > 8) comprenant 65 PTH étaient ensuite comparés à un groupe de patients contrôle (UCLA ≤ 8) appariés selon l’IMC, l’age et le genre. Résultats.— Au recul minimal de 10 ans, les résultats cliniques montraient un score clinique statistiquement supérieur dans le groupe des patients sportifs : 92,17 points contre 77,4 dans le groupe contrôle avec p < 0,05. Les résultats du HOOS étaient également statistiquement supérieurs pour tous les items dans le groupe des sportifs. L’usure linéaire moyenne était de 0,168 mm/an dans le groupe de patients sportifs contre 0,06 mm dans le groupe contrôle (p = 0,0001). En revanche, la survie était comparable dans les deux groupes. Discussion et conclusion.— Les résultats de cette étude montrent de meilleurs scores cliniques et de qualité de vie pour les patients sportifs après PTH avec une survie comparable aux patients non sportifs. En revanche, l’usure du polyéthylène était dans cette série significativement supérieure pour les patients sportifs, ce qui renforce l’importance du choix du couple de frottement pour cette catégorie de patients. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.152 Résumés des communications 153 Couple alumine alumine versus alumine—polyethylene chez les patients de moins de 30 ans avec prothèses de hanche bilatérales Philippe Hernigou ∗ , Alexandre Poignard , Charles Henri Flouzat Lachaniette , William Delblond , Pascal Duffiet , Razi Ouanes , Redouane Jalil , Yasuhiro Homma Hôpital Henri-Mondor, 51, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 94000 Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Cette étude a évalué l’ostéolyse chez des patients de moins de 30 ans opérés de prothèses de hanche bilatérales dans la même année et ayant reçus d’un coté un couple alumine/alumine (AL/AL) et de l’autre un couple AL/PE avec une tête alumine 32 mm de chaque coté. Patients et méthode.— 50 arthroplasties (25 patients) sans descellement et réalisées entre 1981 et 2000 (âge moyen de 24 ans, 18 à 30) pour osteonécrose ; implants fémoraux cimentés et identiques, implants cotyloidiens PE cimentés et de même marque, et implants alumine cimentés de même marque pour les plus anciens (10 cas) et fixés par metal-back pour les plus récents (25 cas). L’ostéolyse a été quantifiée en radiologiquement en surface (mm2 ) et en volume par scanner (mm3 ) ; les mesures obtenues par numérisation des radiographies, scanner et analyse assistée par ordinateur. Résultats.— Lors de l’évaluation au recul moyen de 15 ans (10 à 28 ans), le nombre de lésions ostéolytiques détectées par scanner est plus grand (p = 0,02) pour le couple AL/PE (25 lésions acetabulaires et 25 lésions fémorales, soit 100 % des hanches) que pour le couple AL/AL (2 lésions acetabulaires et 4 lésions fémorales). Il est sous-évalué par les radiographies qui ne montrent aucune lésion ostéolytique pour le couple AL/AL et des lésions lytiques seulement dans 70 % des cas pour le couple AL/PE (versus 100 % avec le scanner). Le diamètre, la surface et le volume de l’ostéolyse sont constamment plus importants du coté du PE. Pour ce couple AL/PE, la progression de l’ostéolyse mesurée en mm2 sur les radiographies était au recul maximum en moyenne de 13 mm2 par an (8—64 mm2 ) et mesurée par scanner en moyenne de 297 mm3 par an (32—425 mm3 ). L’ostéolyse du couple AL/AL est nettement plus faible (p < 0,001), avec une progression en moyenne de 3 mm2 par an (0—5 mm2 ) sur les radiographies et en moyenne de 29 mm3 par an (0—51 mm3 ) sur le scanner. L’osteolyse du couple AL/AL avec metalback est inférieure à celle du couple AL/AL avec cotyle cimenté. Discussion et conclusion.— Le couple alumine polyethylene a été capable d’assurer chez ces patients très jeunes une survie appréciable de l’implant ; néanmoins, l’ostéolyse est sous-estimée par les radiographies et nettement supérieure à celle du couple AL/AL implanté à la même date sur les hanches controlatérales. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.153 154 Usure différentielle du composant en polyéthylène standard et hautement réticulé : étude prospective randomisée de 75 PTH (tête de 22,2 mm) à 8 ans de recul Alain Durandeau ∗ , Stéphane Joulié , Clément Tournier , Thierry Fabre Rue Marguerite-Crauste, apartment 75, Cristal résidence, 33000 Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les polyéthylènes hautement réticulés (PEHR) sont apparus pour essayer de prolonger l’espérance de vie des prothèses totales de hanche en réduisant l’usure du composant cotyloïdien. Nous avons réalisé une étude prospective randomisée en implantant ces cotyles afin d’analyser l’usure avec un recul de huit ans. S301 Patients et méthode.— 83 patients âgés de moins de 70 ans ont été opérés de première intention, par le même opérateur, par voie de THOMINE de janvier 1999 à janvier 2003. Cinquante cotyles en PEHR (DURASUL) et 50 cotyles standards (DEPUY) ont été implantées contre une tige fémorale de type CMK avec une tête de diamètre 22,2 mm. Il y avait 44 hommes et 39 femmes (100 PTH). L’âge moyen était de 59,3 ans. Soixante et un patients (75 PTH) ont pu être revus ; des radiographies du bassin en position debout ont été réalisées en postopératoire, au bout d’un an et au plus long recul. Ces radiographies ont été numérisées grâce à un logiciel de mesure informatisée (ROMAN◦ ). Ce logiciel calcule la pénétration linéaire, la direction du vecteur pénétration et l’usure volumétrique avec une précision de moins de 0,2 mm. Trois mesures ont été effectuées pour augmenter la précision. Nous n’avons pas utilisé d’analyse radiostéréométrique. Les scores PMA et OXFORD ont permis de juger des résultats cliniques. L’analyse statistique a été réalisée au laboratoire d’évaluation clinique du CHU de Nancy. Résultats.— Avec un recul de 8,13 ans, 75 prothèses ont pu être analysées. L’orientation des cotyles était de 41,8◦ . Les scores cliniques ne montraient pas de différence entre les deux groupes (85 % TB et B). À partir de la pénétration linéaire et de l’usure volumétrique, la moyenne d’usure des cotyles (DURASUL) en PEHR était moindre de 36,5 %/an par rapport aux cotyles standards (p = 0,005). Discussion.— Tous les PEHR ne sont pas identiques ; après une phase de rodage, de fluage puis d’usure dans les 18 premiers mois, l’usure devient linéaire. Le pouvoir ostéolytique d’activation des macrophages pourrait être plus important car les particules sont en moins grande quantité, de plus petite taille et plus arrondies. Les cotyles en PEHR ont un coût modéré ; ils sont compatibles avec des cinétiques complexes, tolérant des erreurs de positionnement de 10◦ et n’ont pas les inconvénients des couples dur—dur. Conclusion.— En augmentant l’irradiation pour diminuer l’usure, nous ne sommes pas sûr d’avoir une action sur la longévité des prothèses qui résulte de l’ostéolyse conduisant aux descellements et aux ré-interventions. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.154 Séance du 8 novembre matin Pédiatrie 160 Spondylolisthésis de grade 1 par isthmolyse : intérêt du traitement par corset Maxime Ros ∗ , Franck Accadbled , Gorka Knor , Abid Aziz , Sergio Boetto , Jérôme Sales de Gauzy , Alberto Caballero Service d’orthopédie pédiatrique, hôpital des enfants, 330, avenue de Grande-Bretagne, 31026 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La prise en charge du spondylolisthésis de grade 1 par lyse isthmique est controversée dans la littérature. La majorité des études ne montre pas d’évolution clinique différente entre les patients traités par corset et sans corset. Notre étude a pour but d’évaluer l’effet du corset dans le spondylolisthésis de grade 1 par isthmolyse chez l’enfant. Patients et méthode.— Nous présentons une série rétrospective de 155 enfants et adolescents présentant un spondylolisthésis par lyse isthmique de grade 1. Âge moyen 12 ans (3—17), 82 garçons, 73 filles. Les patients ont été classés en 3 groupes à partir de la classification de Steiner et Micheli, tenant compte de la symptomatologie clinique : — groupe 1 (Pas de douleur, sport sans restriction) 32 cas (20,5 %) ; S302 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique — groupe 2 (Gêne occasionnelle mais sport sans restriction ou douleur en cas d’activité importante, mais vie quotidienne normale) 69 cas (44,5 %) ; — groupe 3 (Douleur dans la vie quotidienne) 55 cas (35 %). Les patients des groupes 1 et 2 n’ont pas eu de traitement ou un traitement par rééducation associé à un arrêt des activités sportives. Les patients du groupe 3 ont été traité par corset pendant 3 mois. Résultats.— À court terme (3 mois), 144 patients ont pu reprendre ou poursuivre une vie normale. Onze patients du groupe 3 (20 %) présentant des douleurs persistantes à l’arrêt du corset ont été opérés. À moyen terme : — un questionnaire a été adressé aux patients non opérés ; — 45 patients (non opérés) ont répondus. Le recul moyen est de 7 ans (2—16) par rapport au diagnostic ; — 12 du groupe 1 initiaux. Au recul, 6 sont en groupe 1, 6 sont en groupe 2 ; — 16 du groupe 2 initiaux. Au recul, 7 sont en groupe 1, 9 sont en groupe 2 ; — 17 du groupe 3 initiaux. Au recul, 3 sont en groupe 1, 14 sont en groupe 2. Une analyse radiographique de l’équilibre sagittal (incidence, version pelvienne, pente sacrée, lordose lombaire), n’a pas permis de retrouver de différence significative entre les différents groupes. Discussion et conclusion.— Ces résultats sont accord avec les données de la littérature. Le corset présente un intérêt en phase aiguë avec des douleurs invalidantes dans la vie courante. En revanche, à moyen terme, il ne se dégage pas d’influence entre abstention thérapeutique, rééducation ou corset. On remarque que la majorité des patients ayant présenté initialement des douleurs invalidantes ont pu reprendre une vie normale, mais présentent des douleurs épisodiques au recul. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.155 161 Comment modifier l’histoire naturelle des scolioses lombaires, thoracolombaires et des scolioses doubles prédominantes de l’enfant et de l’adolescent ? Jean-Marie Gennari ∗ , Jean-Marc Guillaume , Maurice Bergoin Pavillon mère-enfants, CHU Nord, chemin des Bourrelly, 13015 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Les scolioses lombaires et thoracolombaires ont eu, trop longtemps dans la communauté pédiatrique, un pronostic plutôt favorable du fait de leur faible retentissement esthétique. Nous montrons à partir de 12 dossiers documentés (10 filles, 2 garçons) avec un recul important [recul moyen 31 ans (22—60 ans)] l’histoire naturelle de ces courbures. L’âge moyen de découverte des déformations était 14 ans 6 mois (12—17 ans). Parmi ces courbures, il y avait 7 courbures thoracolombaires (5 T11-L3, 2 T10-L2) dont l’angle moyen était de 20◦ (12—32◦ ) et 5 courbures doubles, lombaires prédominantes avec courbure thoracique moyenne de 11◦ (8—17◦ ) et lombaire moyenne de 24◦ (14—33◦ ). Les courbures thoracolombaires, même avec des angulations minimes présentant déjà un déséquilibre du tronc, se sont aggravées. L’aggravation moyenne était de 38◦ (25—60◦ ) avec dislocation rotatoire. La dislocation s’est produite dans 4 cas sur le disque L2L3 et 3 cas sur le disque L4-L5. La courbure progressait en angulation s’étendait vers le bas mais épargnait toujours le disque L5-S1. Les courbures doubles lombaires prédominantes présentaient la même évolution dans la région lombaire mais la courbure thoracique progressait également. L’aggravation moyenne de la région thoracique était de 19◦ (extrêmes 9—28◦ ) chez 3 patientes. On a même constaté la création d’une contre courbure cervico-thoracique avec surélévation de l’épaule. Pour empêcher cette histoire naturelle, nous proposons un schéma thérapeutique : — scolioses lombaires juvéniles même avec des angulations minimes inférieur à 10◦ , après preuve radiologique de l’évolution : corset 3 points avec main lombaire à valve élastique proposé par C. Picault, porté jusqu’à disparition de la courbure —– surveillance jusqu’à maturité osseuse. On peut avec ce type de traitement pour des angulations faibles, viser l’objectif 0◦ ; — scolioses lombaires de l’adolescent inférieures à 30◦ : plâtre sur cadre EDF puis corset porté jusqu’à maturité osseuse —– correction de la courbure mais surtout du déséquilibre du tronc —– surveillance au long cours. Impossibilité de prévoir l’évolution qui est en grande partie liée au déséquilibre du tronc ; — scolioses lombaires et thoracolombaires de l’adolescent dès 35◦ : correction chirurgicale par voie antérolatérale avec instrumentation étendue de T11 à L3 ou T10 à L2. Dans le cas de courbures doubles, lombaires prédominantes, il faut éviter l’hypercorrection de la courbure lombaire pour garder un équilibre avec la courbure thoracique sus-jacente. Il faut horizontaliser le disque sous-jacent à l’arthrodèse. Cela permet de bloquer les processus de dislocation rotatoire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.156 162 Pour une meilleure correction des scolioses par corset : table de Cotrel ou CAD/CAM modifiée ? Ismat Ghanem ∗ , Jean-Jacques Yaacoub , Elie Mansour , Gaby Kreichaty , Khalil Kharrat Hôpital Hôtel-Dieu de France, boulevard Alfred-Naccache, Achrafieh, 961 Beyrouth, Liban ∗ Auteur correspondant. Objectif.— Comparer l’efficacité clinique de la technique française conventionnelle de fabrication de corset et la technique moderne CAD/CAM modifiée dans le traitement orthopédique d’une scoliose idiopathique. Patients et méthodes.— Il s’agit d’une étude prospective sur 38 patients ayant une scoliose idiopathique nécessitant un traitement par corset. Les patients ont été répartis aléatoirement en 2 groupes : 22 patients destinés à porter un corset fabriqué selon la technique CAD/CAM modifiée et 16 patients un corset fabriqué après moulage sur table de Cotrel. Les données épidémiologiques (âge, poids, taille, signe de Risser, date des premières règles), l’angle de Cobb de face (thoracique inférieur et lombaire), l’angle de Cobb de profil (D4-D12, L1-L5), de la rotation vertébrale selon Perdriolle et de la réductibilité (bending et traction) sont collectées durant la première visite. L’efficacité du corset a été évaluée pour chaque patient en comparant les angles de Cobb de face et de profil ainsi que la rotation vertébrale avant traitement et 1 mois, 3 mois et 6 mois après port du corset sur des radiographies prises avec corset, la correction étant exprimée en pourcentage. Le test non paramétrique de Mann-Whitney et le test de corrélation bilinéaire de Spearman ont été utilisés ; les résultats ont été considérés significatifs pour p < 0,05. Résultats.— Il n’y avait pas de différence significative concernant les données épidémiologiques entre les 2 groupes. La confection sur table de Cotrel a entraîné une correction statistiquement supérieure a celle obtenue par CAD/CAM modifiée en ce qui concerne les angles de Cobb à la fois en thoracique (46 % v/s 23 %) et en lombaire (62 % v/s 40 %) (p = 0,01 et 0,02 respectivement). La correction de la rotation vertébrale était moins élevée dans les 2 groupes avec une nette différence en faveur du groupe « table de Cotrel » (25 % v/s 12 %). La cyphose thoracique est mieux conservée après CAD/CAM (réduite de 40 % après « table de Cotrel » et uniquement de 12 % après CAD/CAM). Il n’existe cependant pas Résumés des communications de différence significative concernant l’impact sur la lordose lombaire entre les 2 groupes. Nous n’avons pas trouvé de différence significative entre les valeurs mesurées à 1, 3, et 6 mois entre les 2 groupes. Conclusion.— Bien que la technique de confection par CAD/CAM soit plus confortable pour le patient, il ressort de cette étude que la technique de confection sur table de Cotrel soit plus efficace sur tous les paramètres radiologiques. Cette supériorité dans la correction semble se traduire par un seul effet délétère qu’est celui de la diminution de la cyphose thoracique physiologique en dessous des valeurs acceptables (effet lordosant ou « creusant »), surtout si l’on prend en considération le fait que la scoliose thoracique idiopathique est par définition une lordose intervertébrale. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.157 163 Stimulus simple versus trains d’impulsions de haute fréquence pour la monitorisation électromyographique des vis pédiculaires dorsales dans la chirurgie de la scoliose. Étude clinique comparative Francisco Ferrandis ∗ , Pedro Domenech , Elena Montes , Gema De Blas , Jesus Burgos , Eduardo Hevia , Ignacio Regidor , Maria Del Cura S. de Neurofisiologia, Hospital General Universitario de Alicante, Maestro Alonso 109, 03010 Alicante, Espagne ∗ Auteur correspondant. Objectifs.— La technique classique de monitorisation neurophysiologique intraopératoire des vis pédiculaires dorsales pour détecter les malpositions, se réalise au moyen d’un stimulus unique et enregistrement dans le myotome correspondant. On peut penser que sa fiabilité pour détecter les vis situées dans le canal pourrait augmenter en utilisant des trains de stimulus de haute fréquence, avec enregistrement dans les membres inférieurs. Nous comparons les résultats obtenus avec les deux techniques. Patients et méthodes.— Étude chez 13 patients opérés de scolioses avec mise en place de vis pédiculaires dorsales. On a monitorisé les seuils de stimulation avec électromyographie évoquée par stimulus électrique simple et trains de stimulus sur la tête des vis et on a déterminé les seuils pour chacune d’elles. On a comparé les seuils obtenus avec chaque technique et avec la position des vis observées sur les scanners postopératoires. Résultats.— On a étudié la position de 244 vis au moyen de scanner postopératoire, desquelles 29 envahissaient le canal rachidien. La technique classique de stimulus unique détectait 3 de ces vis avec un seuil limite de 12 mA. Avec la technique des trains de stimulus on détectait 25 des 29 vis malpositionnées si on se maintenait au seuil proposé de 30 mA, avec une valeur prédictive négative de 97,7 % mais avec un taux élevé de faux positifs. Avec un seuil de 15 mA, on obtenait une valeur prédictive positive de 64,2 %. Les deux techniques détectent un peu mieux les vis qui envahissent le canal à des niveaux en dehors de l’apex de la courbe scoliotique. Conclusions.— La monitorisation intraopératoire des vis pédiculaires dorsales avec trains de stimulus est plus précise que celle avec stimulus unique pour détecter les vis dans le canal. Nous recommandons d’utiliser les deux techniques, étant donné que la stimulation en train ne dépiste pas les lésions radiculaires. Nous proposons un seuil de stimulation pour la technique de train de stimulus de 15 mA pour identifier les vis qui envahissent le canal et un niveau d’incertitude entre 15—30 mA qui doit être complété par des techniques radiologiques intraopératoires. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.158 S303 164 Surveillance des potentiels évoqués lors de la chirurgie des scolioses associées à une syringomyélie. Intérêt de la sonde épidurale Franck Accadbled ∗ , Patrice Henry Service d’orthopédie, hôpital des Enfants, 330, avenue de Grande-Bretagne, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les complications neurologiques de la chirurgie de la scoliose sont plus fréquentes en présence d’une cavité syringomyélique. Pour limiter ce risque, la surveillance des potentiels évoqués s’est développée dès les années 1980. Nous utilisons une technique de surveillance multimodale basée sur l’utilisation d’une sonde épidurale. Ce travail a pour objectif d’analyser les résultats de cette méthode. Patients et méthodes.— Il s’agit d’une étude prospective réalisée chez 9 patients opérés entre 2001 et 2009 d’une scoliose associée à une syringomyélie par instrumentation postérieure. L’âge moyen était de 15,3 ans (13,8—16,8). Trois patients avaient été opérés préalablement d’une malformation de Chiari. Un seul patient avait un examen neurologique perturbé avec un syndrome pyramidal à minima. Il y avait 4 cas de scoliose thoracique gauche. L’angle de Cobb moyen de la courbure principale était de 61◦ (40—86). La surveillance peropératoire des potentiels était systématique. Elle utilisait une électrode épidurale permettant à la fois l’enregistrement des potentiels évoqués somesthésiques (PES) et la stimulation médullaire à l’origine des potentiels évoqués neurogéniques (PEN). Résultats.— La surveillance électrophysiologique a pu être réalisée dans tous les cas pour 2 au moins des 4 modalités possibles. Chez 5 patients, les réponses PES corticales étaient absentes d’emblée ou d’amplitude insuffisante. Un patient a présenté un faux positif pour les réponses corticales, 3 patients pour les réponses sous-corticales et 1 patient à la fois pour les réponses corticales et sous-corticales. Les PES médullaires et les PEN sont restés stables pour tous les patients. Nous n’avons constaté aucun cas de faux négatif ni de vrai positif et aucun test de réveil n’a été effectué. L’angle de Cobb moyen de la courbure principale était de 24◦ en postopératoire (10—40). L’examen neurologique postopératoire est resté inchangé par rapport à l’examen préopératoire chez tous les patients. Discussion et conclusion.— La scoliose est souvent la seule manifestation clinique d’une syringomyélie. La syringomyélie peut néanmoins perturber les potentiels évoqués corticaux et sous corticaux. Le risque de complication neurologique est accru chez ces patients et le test du réveil a été recommandé. L’utilisation de la sonde épidurale a permis un monitoring fiable chez tous les patients en évitant un test du réveil. La correction chirurgicale a ainsi pu être optimale. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.159 165 Scoliose idiopathique de l’adolescent : quelle correction doit-on privilégier ? Benjamin Blondel ∗ , Jean-Luc Jouve , Virginie Lafage , Samuel Jacopin , Gerard Bollini Service d’orthopedie pediatrique, hôpital Timone-Enfants, (école doctorale 463, UMR CNRS 6233, sciences du mouvement humain), 264, rue Saint-Pierre, 13005 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les fusions instrumentées par des montages tous-vis pour les scolioses idiopathiques de l’adolescent (SIA) permettent d’obtenir de bons résultats en termes de correction coronale. Cependant, ces montages tous-vis sont aussi responsables d’une perte de cyphose, elle-même source d’un aplatissement de la lordose, par rapport aux montages hybrides. L’objectif de ce travail S304 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique était de comparer au sein d’une série de montages hybrides les résultats en fonction de l’utilisation de vis mono- ou poly-axiales. Méthodes.— Soixante patients [âge moyen 14,7 ans] porteurs d’une SIA de type Lenke 1-2 ont été inclus dans ce travail et analysés rétrospectivement. La procédure chirurgicale consistait en un montage hybride avec une pince lamo-lamaire en compression à la partie craniale, des vis pédiculaires entre la dernière vertèbre instrumentée et T11 à la partie caudale et des liens sous-lamaires sur les niveaux intermédiaires du montage. Des vis mono-axiales ont été utilisées pour les 30 premiers patients et des vis poly-axiales pour les 30 suivants. Un test de Student a été utilisé afin de comparer les 2 stratégies chirurgicales en termes de correction de l’angle de Cobb thoracique et de changement de cyphose T4-T12 à 3 mois postopératoire. Résultats.— Sur l’ensemble de la série, il n’existait pas de différence significative sur l’ensemble des paramètres étudiés en préopératoire (p > 0,05). Au dernier recul, l’angle de Cobb résiduel était significativement (p < 0,004) plus élevé dans le groupe polyaxiales que dans le groupe mono-axiales (20,3◦ ± 8,2◦ vs. 15◦ ± 5◦ ) avec un pourcentage de correction de 72,1 ± 7,6 dans le groupe mono-axiales vs. 64,8 ± 9,1 dans le groupe poly-axiales (p < 0,001). Au niveau sagittal, il existait une différence significative (p < 0,04) entre les cyphoses thoraciques du groupe poly-axiale et celles du groupe mono-axiale (26,6◦ ± 7◦ vs. 23◦ ± 6,2◦ ). Discussion.— L’importance de l’équilibre sagittal du rachis est largement décrite dans la littérature et les déséquilibres sagittaux notamment iatrogènes sont corrélés à de moins bons résultats cliniques dans les déformations rachidiennes de l’adulte. Ces données préliminaires montrent que même au sein des montages hybrides, moins pourvoyeurs de dos plats iatrogéniques, des différences existent selon les techniques utilisées. Il est donc fondamental de réfléchir à l’importance de la correction chirurgicale souhaitée et il est, selon nous, préférable de privilégier la correction dans le plan sagittal au détriment d’une légère diminution de la correction dans le plan coronal. Des études supplémentaires à long terme seront cependant nécessaires afin de confirmer ces résultats initiaux. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.160 166 Correction de scolioses sévères (> 90◦ ) par voie postérieure seule avec ostéotomies de Smith-Petersen et vis pédiculaires Pedro Doménech ∗ , Jane Hoashi , Ramon Navarro , Jesús Burgos , Gabriel Pizá , Ignasi Sanpera , Jose Maruenda Maestro Alonso, 109, S. de COT infantil, HGU. Alicante, 03010 Alicante, Espagne ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La technique chirurgicale classique de traitement des scolioses sévères demande un double abord antérieur et postérieur en deux temps. Sont décrits ici, les résultats d’une technique standardisée de correction tridimensionnelle des courbes de plus de 90◦ Cobb par seule voie d’abord postérieur, avec dérotation et alignement simultanés dans les deux plans. Patients et méthodes.— Étude prospective chez 19 patients avec scolioses sévères de plus de 90◦ , avec réalisation de radiographies et scanner en pré- et postopératoire. Le suivi moyen était de 4,1 ans (rang : 2—6), l’âge moyen de 16 ans. Les données furent analysées avec le programme SPSS en utilisant des tests non paramétriques. Technique : par voie postérieure, on mettait en place des vis pédiculaires bilatéralement à chaque niveau avec ostéotomies de Smith-Petersen (OSP) à l’apex. La déformation était réduite en alignant les pédicules du côté convexe avec le système coplanaire (Spine, juin 1998), on plaçait ensuite la barre du côté concave et on l’incurvait avant de retirer les tubes prolongateurs. Pour terminer, on mettait la barre convexe. Résultats.— On a réalisé une moyenne de 5,6 ostéotomies (rang : 4—8). La colonne a été fusionnée avec le bassin chez 14 patients. La correction moyenne dans le plan frontal était de 70 %, avec amélioration d’une moyenne de 106◦ à 32◦ (p < 0,001). Dans tous les cas après la correction, le plan sagittal était dans les valeurs de normalité. La perte de correction moyenne était de 4 % à la fin du suivi. La rotation de la vertèbre apicale par rapport au sacrum s’améliorait d’une moyenne de 44◦ à 22◦ en postopératoire (p < 0,001). En moyenne on a mis en place 26 vis par patient (rang : 22—33). Le scanner a mis en évidence 16 % de vis mal placées, 73 % d’entre elles se trouvaient autour de l’apex et dans les vertèbres proches de D4. Il n’y eut pas de séquelles neurologiques. Discussion.— Dans le traitement classique, l’abord antérieur permet d’obtenir une plus grande souplesse de la colonne au prix d’une morbidité associée. Avec les techniques de fixation pédiculaire à tous les niveaux associés à OSP la morbidité inhérente au double abord pourrait être évitée. Conclusion.— Dans les scolioses sévères, on peut utiliser des vis pédiculaires à chaque niveau avec un taux acceptable de malposition, sans complications neurologiques permanentes. Cette technique permet d’obtenir des corrections satisfaisantes de déformations sévères en associant des vis pédiculaires avec des ostéotomies par voie postérieure. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.161 167 Résultat à moyen terme de l’arthrodèse lombo-sacrée pour scoliose neurologique grave instrumentée selon la technique de Jackson simplifiée Jean-baptiste Néron ∗ , Christian Bonnard , Charlotte Debodman , Benoit De courtivron , François Bergerault Service d’orthopédie 2C, CHU Trousseau, avenue de la République, 37170 Chambray lès Tours, France ∗ Auteur correspondant. L’arthrodèse étendue dans le traitement des scolioses neurologiques sévères apporte un confort important pour le patient et l’équipe soignante. L’arthrodèse lombo-sacrée est problématique chez ces patients aux déformations importantes du fait de la mauvaise tenue osseuse et d’encombrement du matériel. Jackson décrit en 1990, une technique d’arthrodèse lombo-sacrée par vis S1 et tiges intrasacrées reliées au montage par connecteurs et posées avec guidage radiologique permettant une plus grande résistance. L’objet de cette étude est d’évaluer les résultats radiologiques et cliniques de la technique de Jackson simplifiée sans guidage radiologique ni connecteurs. Trente-trois patients opérés d’une arthrodèse étendue avec instrumentation lombo-sacrée selon la technique de Jackson simplifiée ont été étudiés avec un minimum de 4 ans de recul (moyenne = 82 mois). L’équilibre frontal, sagittal, l’angle de Cobb, la pente sacrée, la lordose lombaire et l’obliquité frontale du bassin ont été étudiés sur les radiographies préopératoires, postopératoires et au dernier recul. Les complications postopératoires ont été notées. L’arthrodèse complète a été obtenue chez 32 patients, un patient a dû être réopéré suite au déplacement de la tige sacrée, un patient pour un déplacement de crochet thoracique et deux patients ont subit une ablation de matériel pour un sepsis tardif. Au dernier recul, aucun patient ne présentait de douleurs liées à son rachis. L’angle de Cobb moyen est passé de 62◦ à 20◦ en postopératoire et à 24◦ au dernier recul. L’obliquité frontale du bassin, de 10,2◦ (0—26) en moyenne en préopératoire est corrigée de 7,5◦ (0—24) en moyenne, avec une perte de correction secondaire moyenne de 1,2◦ (0—9) soit 16 %. Résumés des communications La correction de la pente sacrée vers une valeur de référence de 40◦ était de 11,2◦ en moyenne avec une perte au dernier recul de 0,2◦ (0—18). L’écart-type des valeurs de lordose lombaire passe de 29 à 15 après correction et à 17 au dernier recul, avec des valeurs plus resserrées autour d’une moyenne stable de 40◦ . La correction des paramètres rachidiens est comparable aux autres techniques rapportées dans la littérature telles que Miladi et Yaziçi avec respectivement les vis sacro-iliaques et la technique de Luqué-Galvestone avec moins de perte de correction au cours de l’évolution. Les résultats sont comparables aux résultats de Mazda en 1997 par la technique de Jackson non simplifiée. La technique de Jackson simplifiée est donc une solution simple et fiable pour la correction des scolioses neurologiques étendues, avec des résultats stables dans le temps. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.162 168 La position à long terme de la moelle change-t-elle après correction chirurgicale de la scoliose ? Fernando Aranda ∗ , Jesus Burgos , Pedro Doménech , Daniel Jimenez , Maria S. Del Cura , Eduardo Hevia , Carlos Barrios , Jose Maruenda Calle carabela, 105B, 28042 Madrid, Espagne ∗ Auteur correspondant. Introduction.— D’après la revue de la littérature, on suppose que la position de la moelle change après correction chirurgicale de la scoliose. Connaître avec précision la situation de la moelle dorsale dans la scoliose facilite la technique de mise en place des vis pédiculaires, améliorer la monitorisation neurophysiologique des vis et permet savoir si les vis pédiculaires mal positionnées à l’intérieur du canal pourraient produire des lésions médullaires à long terme si se confirme le déplacement médullaire postopératoire. Patients et méthodes.— Étude prospective de 10 patients opérés de scoliose idiopathiques type I de Lenke, avec une valeur moyenne de 62◦ Cobb (50◦ —72◦ ). L’âge moyen au moment de la chirurgie était de 16,1 ans (12—24 ans). Les apex étaient situés en D8, D9 et D10. On a mesuré à l’apex de la courbe la distance de la moelle au pédicule de la convexité et de la concavité, au moyen de coupes axiales de RMN préopératoire, postopératoire et en fin de suivi. Pour la correction de la scoliose, on a utilisé des vis pédiculaires à tous les niveaux, à l’exception de la vertèbre de l’apex pour éviter les interférences sur les images de RMN. Résultats.— Après un suivi moyen de 55 mois (41—61 mois), l’étude radiologique montrait une amélioration moyenne dans le plan antéro-postérieur de 82 %, avec un angle moyen de 12◦ Cobb (6◦ —20◦ ) ; la rotation était corrigée de 61 %. La distance moyenne préchirurgicale au niveau de l’apex entre le bord médial du pédicule de la convexité et le sac dural était de 0,77 cm (0,6—1 cm)et de 0,74 cm en postopératoire immédiate ; la distance du sac dural au pédicule de la concavité avait une valeur moyenne préop. de 0,04 (0,00—0,09) et de 0,03 en postop. (0,00—0,08) sans différences significatives. En fin de suivi, sur la RM finale on trouvait une distance moyenne du pédicule de la convexité au sac dural de 0,76 cm (0,6—1 cm), et de 0,04 (0,00—0,08 cm) du sac dural au pédicule de la concavité. Conclusion.— La situation préopératoire de la moelle déplacée vers la concavité ne se modifie pas à long terme après une correction chirurgicale de scoliose significative. Chez les patients qui furent opérés avec immaturité osseuse, la position de la moelle préopératoire ne changeait pas non plus durant la croissance. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.163 S305 169 La marche rotule en dedans chez l’enfant diplégique spastique signifie-t-elle un excès d’antéversion fémorale ? Anne-Laure Simon ∗ , Brice Ilharreborde , Cindy Mallet , Ana Presedo , Keyvan Mazda , Georges-François Penneçot 48, boulevard Sérurier, 75019 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La rotation interne de hanche est habituellement associée à un excès d’antéversion fémorale et à la position rotule en dedans. Mais ces donnés sont uniquement cliniques. Le but de notre étude a été de montrer la nécessité d’associer les données cliniques aux données de la cinématique. Matériel.— Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 376 membres inférieurs d’enfants diplégiques spastiques. Nous avons retenu 206 cas de rotules en dedans. Méthode.— Ont été notés, à 30 % du cycle de marche, la position de la rotule sur les vidéos, la rotation de hanche et la rotation de bassin sur l’analyse cinématique. Nous avons noté le même jour la rotation interne de hanche à l’examen analytique. Résultats.— Au total, 59 % ont la rotule en dedans. Parmi ces 206 patients, 71,4 % ont une rotation interne clinique de hanche, mais, sur la cinématique, seulement 40 % ont une rotation interne de hanche tandis que 50 % ont une rotation interne de bassin. Sur les 206 patients, 28,6 % n’ont pas d’excès de rotation interne clinique de hanche. Au total, 27 % sont tout de même en rotation interne de hanche, 25 % en rotation externe et 47 % ont une rotation de hanche normale à la cinématique. Pour le bassin, 51 % sont en rotation interne, 28 % en rotation normale, 21 % en rotation externe. Discussion.— La position rotule en dedans n’est pas synonyme d’excès d’antéversion fémorale puisque la rotation de bassin explique à elle seule, la position rotule en dedans dans 50 % des cas et que dans ces cas la hanche n’est pas en rotation interne sur les données de la cinématique. Nos résultats montrent que les donnés cliniques seules ou les données de la cinématique seules n’expliquent pas les troubles rotationnels du segment bassinhanche. Par ailleurs, lorsqu’il n’existe pas d’excès de rotation interne de hanche clinique chez les patients rotules en dedans, cela s’explique par l’excès de rotation interne de bassin ou par une activité musculaire anormale. Conclusion.— Pour porter une indication thérapeutique précise, il est nécessaire d’associer les données de la clinique et de la cinématique et de nous permettre, ainsi, une meilleure prise en charge chirurgicale des enfants diplégiques spastiques. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.164 170 Transfert du rectus femoris dans la paralysie cérébrale : évaluation de l’amélioration de la marche et description détaillée de la technique chirurgicale Néjib Khouri ∗ , Farid Hareb , Daniel Yepremian , Eric Desailly Hôpital d’enfants A. Trousseau, 26, avenue du Dr-Arnold-Netter, 75575 Paris cedex 12 France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La spasticité du rectus femoris (RF) dans la paralysie cérébrale est considérée comme la cause principale de la marche « genou raide ». Adhérences et déviations angulaires du trajet du transfert du RF sont décrites comme des facteurs limitant son effet. Ceux-ci peuvent être dépendants de la procédure technique. Notre objectif est dès lors d’évaluer l’effet sur la marche d’une technique précisément décrite de transfert du RF. Matériel et méthodes.— Vingt-six transferts ont été effectués lors d’interventions multi-étagées. Les calculs des paramètres S306 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique spatio-temporels, de la qualité globale de la cinématique GaitDeviation-Index (GDI) et d’un score cinématique de raideur du genou (index de Goldberg) sont effectués en pré- et postopératoires (suivi à 1,8 ± 0,9 ans). La procédure chirurgicale est uniforme : séparation large du RF des trois muscles vastes et ténotomie distale, transfert de l’ensemble musculotendineux du RF selon un trajet direct sous le fascia du vaste médial pour être suturé au tendon du gracile conduit à travers le septum intermusculaire médial vers le versant médial et distal de la cuisse. Résultats.— Les variations moyennes de GMFCS 1,81 (SD = 0,83) à 1,63 (SD = 0,8) ne présentent aucune amélioration significative. La longueur du pas est améliorée tandis que la phase de double appui est prolongée. La vitesse de marche n’est pas modifiée. La qualité de marche est améliorée (+18 ± 12 GDI) avec une interaction négative entre le GDI préopératoire et son amélioration. L’index de Golberg est amélioré (88 % des cas). Discussion.— L’amélioration de la qualité de marche est d’autant plus importante qu’elle était dégradée. Ce résultat intuitivement partagé par les praticiens n’a jamais été quantifié. Cela permet la mise en évidence d’un seuil (GDI > 75) au-delà duquel apparait un risque de ne pas améliorer la marche. La procédure technique adoptée est discutée dans ses détails parmi l’ensemble des techniques relevées dans la littérature : choix du transfert sur le gracile, trajet sous-facial, fenestration du septum intermusculaire médial, techniques d’anastomoserapprochement des vastes sur la ligne médiane. Conclusion.— Cette étude montre une amélioration de la qualité globale de la marche, et de la raideur du genou après transfert du RF. Plus la marche était altérée, plus sont amélioration était importante. Le protocole chirurgical a été détaillé et discuté ; les résultats des transferts devant être analysés en regard de la procédure technique appliquée. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.165 171 Intérêt d’une orthèse réalisée en préopératoire dans la chirurgie multi-sites du paralysé cérébral Frédéric Salmeron ∗ , Jean-Marc Laville , François Mette CHR Felix-Guyon, route de Bellepierre, 97405 Saint-Denis de la Reunion, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Après une chirurgie multi-sites des membres inférieurs chez le diplégique spastique, l’immobilisation est une étape essentielle. Nous utilisions une résine cruro bipédieuse selon le modèle de Ducroquet, fenêtrée au niveau des voies d’abord et bivalvée au niveau des talons pour limiter le risque d’escarre. Cette option posait les problèmes suivants : - le temps de confection prolongeait l’anesthésie générale ; - les fenêtres fragilisaient la structure ; - les points d’appuis sous-plâtre étaient impossible à contrôler ; - les cathéters périduraux étaient difficiles à utiliser ; - la verticalisation était difficile ; - les manipulations et le nursing étaient malaisés. Une concertation médecin rééducateur-chirurgien à débouché sur un appareil d’immobilisation, préparé avant l’intervention et pouvant être mis en place au bloc en postopératoire immédiat. Cet appareil serait porté de façon continue, habituellement tout le temps de la cicatrisation cutanée, musculaire et tendineuse et, s’il y a lieu, tout le temps de la consolidation osseuse. Puis, il remplacerait l’orthèse nocturne pendant 6 mois en postopératoire. Les objectifs sont les suivants : - diminution du temps d’anesthésie ; - amélioration du confort postopératoire ; - accès aux cicatrices pour les pansements ; - contrôle aisé des points d’appuis, sources d’escarres ; - précocité de la rééducation ; - gain économique par diminution du temps opératoire et de la durée des soins de suites. Patients et méthodes.— De 2005 à 2010, nous avons comparé 2 groupes de patients (avant et après utilisation de l’orthèse) diplégiques spastiques ayant eu une chirurgie multi-sites. Quarante patients ont été opérés et immobilisés dans une résine classique. À partir de 2008, la nouvelle orthèse a été proposée à 11 patients. Résultats.— Nous avons retrouvé une diminution nette de la durée de l’anesthésie générale. L’étude des complications a permis de relever l’absence d’escarres constituées surtout parce que les attelles étaient prémoulées sur l’anatomie de chaque patient. En effet, seulement 2 lésions sur points d’appuis ont été dépistées précocement grâce au caractère amovible de l’orthèse. La lame malléable au niveau de l’articulation du genou a permis de fléchir immédiatement le genou lors des premiers signes d’étirement sciatique, survenus chez 2 patients. La rééducation et le nursing s’en trouvent simplifiés et notamment la surveillance d’une éventuelle analgésie péridurale. Sur le plan économique, c’est maintenant l’orthèse confectionnée en préopératoire qui joue aussi le rôle d’orthèse nocturne pendant 1 an postopératoire, n’occasionnant donc aucun coût supplémentaire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.166 Séance du 8 novembre matin Traumatologie 174 Autonomie et morbi-mortalité après fracture de l’extrémité supérieure du fémur : résultats à 1 an d’une analyse prospective sur une cohorte de 170 patients Solenne Frey ∗ , Maël Le Meur , Fanny Torres , Georges Curvale , Alexandre Rochwerger Service d’’orthopédie, hôpital de la Conception, 147, boulevard Baille, 13005 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’espérance de vie des français ne cessant d’augmenter retentit sur le nombre de fracture de l’extrémité supérieure du fémur (ESF), pathologie connue pour diminuer l’autonomie des patients âgés et générer une morbi-mortalité propre (symposium Sofcot 2002). Les objectifs de notre travail étaient d’évaluer à un an le retentissement clinique et surtout fonctionnel chez ces patients. Patients et méthodes.— Nous avons étudié prospectivement 170 patients, admis dans notre service pour fracture de l’ESF entre octobre 2009 et décembre 2010. Pour chaque patient, ont été étudiées les caractéristiques socio-démographiques et cliniques (comorbidités, traitements, Mini Mental Status (MMS), scores ASA, l’autonomie (scores de Parker et Barthel), les délais et durées d’intervention et d’hospitalisation, la destination de sortie et le délai de retour dans leur lieu de vie préopératoire, les complications précoces et tardives puis les résultats selon les mêmes scores. Résultats.— L’âge moyen des patients était 83,8 ans (66,6 % de femmes, IMC moyen de 23,1 kg/m2 ), admis en majorité à j0 du traumatisme (92 %) et opérés dans les 48H (72 %) de fractures pertrochantériennes (42 %) ou cervicales vraies (44 %) et prenaient en moyenne 5 médicaments/jour et la moitié avaient des antécédents cardiovasculaires. Résumés des communications En préopératoire, 83 % des patients vivaient à domicile et 92 % marchaient sans aide. Leur MMS moyen était de 22 points et le Parker moyen de 6,9/9. La durée moyenne de séjour était de 12 jours avec un retour à leur lieu de vie antérieur à j47 en moyenne et un séjour en rééducation pour 67 % d’entre eux. Au dernier recul, 16 patients ont été perdus de vue, 34 étaient décédés dont 13 dans les 3 premiers mois. La mortalité était significativement liée à l’âge, au lieu de vie, aux comorbidités, à l’état cognitif ainsi qu’à l’autonomie préopératoire. Le taux de complications chirurgicales était de 4,7 % (4 luxations de prothèse, 2 démontages de matériel avec ré-intervention et 2 infections). Une perte d’autonomie a été objectivée par la modification des scores de Parker et Barthel. Discussion et conclusion.— Au total, notre série est comparable à celle de la littérature et particulièrement avec les études faites dans d’autres régions françaises en termes de mortalité, avec une perte d’autonomie majeure ainsi qu’une augmentation de la mortalité au cours de la première année et un changement du lieu de vie donnée corrélée principalement avec l’état de santé général préopératoire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.167 175 Peut-on prévoir la mortalité chez les patients présentant une fracture de la hanche ? Jean-Christophe Bel ∗ , Damien Pourre , Christophe Chevillotte , Mathieu Guyard , Jean-Paul Carret Département de chirurgie orthopédique et traumatologique, hôpital E. Herriot, pavillons G et T-5, place D’Arsonval, 69003 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Depuis 1980, la mortalité des patients pris en charge pour fracture de hanche ne diminue pas et reste élevée : 24 % à 6 mois (symposium Sofcot 2002, les fractures des sujets âgés > 80 ans), 18 à 52 % à 1 an dans la littérature. Une explication est l’augmentation de l’âge des patients mais elle n’est pas la seule. Connaître tous les facteurs intrinsèques et extrinsèques au patient tout au long de la prise en charge ou un score permettrait-il de prévoir de façon simple la mortalité après fracture de hanche ? Patients.— L’épidémiologie montre que pour ces patients avec fracture de hanche, 1/3 des >75 ans et 1/2 des >85 ans sont coronariens asymptomatiques, ont une cardiopathie ischémique, une BPCO, un diabète. Deux sur trois ont des comorbidités : 75 % sont insuffisants rénaux, 50 % anémiés, 38 % dénutris avec diminution des défenses immunitaires favorisant les infections. Les troubles cognitifs sont fréquents. Beaucoup vivent en institution. Méthodes.— Le Nottingham Hip Fracture Score (NHFS) employé a été conçu sur une étude de cohorte de 4967 fractures de hanche pendant 7 ans. Une étude de régression logistique univariée a sélectionné les variables indépendantes qui sont des indicateurs de mortalité à 30 jours, puis une régression logistique multivariée a été appliquée aux données pour construire et valider le système de score. À la prise en charge de nos patients, ces variables (âge ≥86 ans soit 4 points, sexe masculin, comorbidités ≥ 2, minimental test score ≤6, hémoglobine à l’admission ≤10 g/dL-1 , vie en institution, présence d’un cancer, soit chacune 1 point) sont notées. Résultats.— Les points attribués à ces variables sont introduits dans un calcul simple aboutissant au score de risque NHFS variant de 3 à 10, correspondant à une probabilité de mortalité de 4 % à 57 % à 30 jours. Discussion.— Deux scores prédictifs de mortalité à 30 jours, publiés, validés, existent : le Charlson Comorbidity Index basé sur l’étude des comorbidités et le NHFS. Une bonne concordance (X2, p = 0,7) existe entre le nombre de décès observés à 30 jours et le nombre de décès prédits par le NHFS. S307 Conclusion.— Lors de fracture de hanche, l’état de santé physique et mentale, les pathologies associées sont des facteurs péjoratifs de mortalité peu modifiables. Les détecter, les exploiter systématiquement à travers un score de risque simple, spécifique, validé, permet de prévoir la mortalité de tous nos patients, d’informer les familles et d’améliorer la prise en charge de ces facteurs. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.168 176 Intérêt du dosage de la CRP préopératoire dans la prévention des infections après arthroplastie intermédiaire de hanche: étude rétrospective multicentrique Julien Uhring ∗ , Jonathan Buchheit Service orthopédie, traumatologie et chirurgie plastique, CHU Jean-Minjoz, 2, boulevard Fleming, 25030 Besancon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les recommandations actuelles nous poussent à opérer rapidement les fractures du col fémoral, opérant parfois des patients avec une infection latente, responsable par ailleurs de la chute. Nous avons évalué l’incidence de survenue des infections sur PIH en fonction du taux de CRP en préopératoire Matériels et méthode.— Une étude rétrospective multicentrique (2 centres, 260 patients sur 2 ans) nous a permis d’évaluer la survenue d’infection de PIH. La première année, le taux préopératoire de CRP n’était pas considéré pour programmer l’intervention; la deuxième année, une CRP préopératoire supérieur à 50 mg/L reportait l’intervention afin de rechercher et traiter une infection. Résultats.— Le taux d’infection des PIH dans cette série est de 7,6 % (20/260) avec 50 % de décès dans les 6 mois en cas d’infection. Sur les 20 infections, 7 n’avaient pas de CRP préopératoire, sur les 13 autres, 10 avaient une CRP > 50 à l’arrivée ou en préopératoire (77 %). L’année sans prise en compte de la CRP: 59/143 patients opérés avaient une CRP préopératoire (41 %) et 29 patients ont été opérés avec une CRP > 50; sur les 11 infections, 2 patients avec CRP > 50, 3 patients avec CRP < 50, 6 sans CRP. L’année avec prise en compte de la CRP: 104/117 patients avaient une CRP préopératoire (89 %) et 30 patients avec une CRP > 50 à l’arrivée ont été repoussés. Finalement, 16/30 patients ont été opérés avec une CRP > 50. Sur 9 infections, 5 patients avaient une CRP > 50 à l’arrivée et qui a ensuite diminué; 3 patients avec CRP préopératoire > 50 et qui ont, malgré tout, été opérés; 1 sans CRP. La considération préopératoire de la CRP a entraîné un allongement du délai opératoire d’un facteur 2 à 9. Discussion.— La valeur de la CRP seule ne constitue pas un facteur prédictif préopératoire spécifique d’infection prothétique même si 69 % des infections de PIH avaient une CRP > 50 avant l’intervention. L’allongement du délai opératoire secondaire à l’analyse de la CRP, n’est pas sans conséquences pour la population étudiée. Seules 2 études évaluent l’intérêt de la CRP, mais en chirurgie réglée (PTH). Celle de Pfitzner étudie le rapport entre la survenue d’infection sur PTH et l’élévation de la CRP en préopératoire et celle de Hao Shen sur l’évolution de la CRP avant et après remplacement prothétique. L’élaboration et la validation de nouveaux outils de dépistage infectieux est nécessaire. Conclusion.— La CRP ne constitue pas un facteur prédictif préopératoire d’infection prothétique. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.169 177 Évaluation du saignement des fractures pertrochantériennes ostéosynthésées par clou Gamma Laurent Geiss ∗ , Nicolas Reina , François Molinier , Jean-Michel Laffosse , Étienne Cavaignac , Philippe Chiron , Jean Puget S308 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Service d’orthopédie, CHU Rangueil, 1, avenue J.-Poulhès, 31059 Toulouse, cedex 09 France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Notre objectif a été de déterminer le saignement réel des fractures du massif trochantérien ostéosynthésées par clou Gamma et d’identifier les facteurs l’influençant. Matériel.— Une étude rétrospective et continue de 180 patients, présentant une fracture pertrochanterienne isolée, ostéosynthésées par clou Gamma3, a permis de recueillir des données de pertes sanguines, mais aussi épidémiologiques, type fracturaire, comorbidités, traitements préopératoires, données opératoires et de l’anticoagulation préventive postopératoire. Méthode.— L’analyse du saignement réel a été effectuée selon la formule décrite par Brecher (volume de globules rouges perdus = volume sanguin total × (Hctini-HctJ5) + Ntransf × 0,2). Un test statistique de Student a été appliqué aux différents facteurs de risques. Résultats.— Âge moyen 84,5 ans (± 10,9), 41 % ASA 3 ou 4, 22 % de fracture Evans 1 ou 2, 10 % Evans 3, 29 % Evans 4 et 49 % Evans 5. À j5 : taux de transfusion = 63 %, perte moyenne de GR = 550 mL (± 0,239 mL) soit 39,5 % du volume préopératoire de GR. Il n’y avait pas de corrélation statistiquement significative entre le saignement et : le poids, les comorbidités (antécédents respiratoires, cardiovasculaires et neurologiques, score ASA), la prise de Plavix ou d’AVK en préopératoire, le type d’anesthésie, le temps opératoire et l’alésage. Les facteurs de risques significatifs pour l’augmentation du saignement (p < 0,05) sont : une fracture du grand trochanter associée (Evans 3 ou 5) (+39 % à +49 % de perte), le sexe féminin (+32 %), l’âge > 85ans (+21 %), une insuffisance rénale sévère (+27 %), un délai opératoire ≤ 24 h en cas de prise d’Aspegic (+31 %), une anticoagulation préventive postopératoire non adaptée à la fonction rénale (+24 %). Discussion.— Une marge d’erreur est liée au retard de l’équilibre hémodynamique à 5 jours. Cette étude met en évidence le risque accru de saignement en fonction de la comminution fracturaire, de facteurs individuels (âge, sexe, insuffisance rénale). Il semble essentiel d’adapter le délai opératoire au traitement personnel du patient et de calculer systématiquement la clairance de la créatinine. Enfin l’enclouage centro-médullaire participe également au saignement pour des raisons anatomiques : triple abord, traversée du complexe Gluteus, lésions du pédicule circonflexe, distraction des fragments osseux fracturés, lésions des artères perforantes terminales par les vis de verrouillage. Conclusion.— Ces résultats originaux, jusqu’ici non individualisés, permettent au chirurgien orthopédiste de porter une attention particulière à l’existence de sujets à risque de saignement qui doivent faire réfléchir au mode d’ostéosynthèse le plus adapté, au meilleur délai d’intervention, et à l’adaptation du suivi postopératoire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.170 178 L’enclouage verrouillé des fractures trochantériennes : peut-on continuer à confier cette ostéosynthèse pour traumatisés seniors à des opérateurs juniors ? Laurent Bedès ∗ , Stéphanie Delclaux , Aloïs Espié , Laurent Maubisson , Mathieu Lecoq , Pierre Mansat , Paul Bonnevialle Institut de l’appareil locomoteur, unité de Purpan, CHU Toulouse, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. L’ostéosynthèse des fractures trochantériennes est confiée à des opérateurs juniors dans la plupart des centres hospitaliers universitaires. Elle fait appel aux vis-plaques ou à l’enclouage verrouillé ; celui-ci serait grevé de complications mécaniques plus fréquentes (Parker Cochrane 2010). À partir d’une série rétrospective sur une seule année civile, les buts de cette étude étaient de vérifier la qualité des poses, le retentissement d’un défaut technique et les résultats au recul de 1 an concernant une population âgée. En 2009, 112 fractures trochantériennes ont été opérées par clou verrouillé court Gamma III. La pose a été réalisée 8 fois sur 10 par 12 internes. Les données cliniques et les critères anatomiques — réduction, centrage de la vis cervicale face/profil — ont fait l’objet d’une analyse statistique par le logiciel SPSS. La population était féminine 8 fois sur 10, l’âge moyen de 86,8 ans (70 à 101), le Parker médian à 5, et le ASA à 3 dont 56 % > 3. Les fractures se répartissaient en 40 % type A1 de l’AO, 48 % A2 et 10 % A3. Le délai médian d’intervention a été de 1 jour. Les pertes sanguines moyennes étaient de 409 mL ; 51 % des patients ont été transfusés de 1,28 culots en moyenne. Avant l’intervention, 49 % de patients avaient un hématocrite inférieur à la normale. La réduction était optimale dans 62 %imparfaite 31 % et mauvaise 7 %. La vis était centrée dans 63,5 %, inférieure 31,3 %, supérieure dans 5,2 % ; de profil elle était centrée dans 86,5 % des montages, 10,4 % antérieure, 3,1 % postérieure. Une situation optimale de la réduction et du centrage était obtenue dans 43,75 %, sans corrélation entre les opérateurs juniors et seniors. Un décès périopératoire est survenu chez 6,3 % patients et chez 8,1 % la première année ; ses facteurs prédictifs étaient le Parker et le ASA (p < 0,032. Des complications postopératoires ont intéressé 12 % des patients (dont 6,3 % neurologiques, 1,8 % thromboemboliques, 5,4 % cardio-pulmonaires). Quatre démontages se sont produits, dont un après une mauvaise réduction, et un après centrage incorrect de la vis. Il n’y a eu aucune fracture secondaire sous le clou. Le score de Parker final médian est 4, soit une chute 1 point ; 8,9 % des patients supplémentaires ont été institutionnalisés. En respectant la technique originelle et grâce à l’amélioration des implants cette chirurgie est fiable et reproductible même pour les opérateurs en formation sous réserve qu’ils soient scrupuleusement enseignés. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.171 179 Étude muticentrique prospective de fractures pertrochantériennes ostéosynthésées par vis plaque modulaire verouillée, la vis plaque Traumax : à propos de 168 cas Nicolas Reina ∗ , Philippe Chiron , Levon Doursounian , Jean-Michel Frieh , Jean-Michel Laffosse , Bertrand Cherrier , Michel Allizard , Patrick Coipeau , Yaacoub Daaboul , Daniel Vogeli , Mario Goldzak , Guy Pietu 1, avenue J.-Poulhès, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La vis plaque Traumax© , à canon modulaire, à vis métaphysaires bloquées par système Surfix, permet l’ostéosynthèse des fractures de l’extrémité supérieure du fémur par un abord unique latéral minimal invasif. Matériel.— Notre série prospective continue et multicentrique comprend 168 patients présentant une fracture pertrochantérienne ostéosynthésée par la vis plaque Traumax© . Méthodes.— Les patients ont été évalués en périopératoire puis à 5 jours, 3 et 6 mois. Réduction et positionnement des implants ont été étudiés ainsi que les pertes sanguines et les taux transfusionnels. Enfin, les scores cliniques ont permis d’évaluer la perte d’autonomie. Résultats.— Les patients de 80,8 ans ± 12,5[36—102] étaient 67,5 % de femmes ayant subi un traumatisme à basse énergie (94 %). Une incision unique de 5,3 cm ± 1,9[3—17] et un temps opératoire de 44,9 min ± 14,2[19—120] ont permis la synthèse. La mise au fauteuil possible à 2,2j ± 1,3[0—9], a permis l’appui complet à Résumés des communications 7,5j ± 10,8[1—73]. L’angle CC’D a été légèrement valgisé 1,51 % en moyenne. La vis cervicale se trouvait en zone céphalique solide dans 94 %. Nous avons 7,1 % de décès à 6 mois, 91 % de consolidation à 6 mois et 6,4 % de balayages (Evans 3 fragments instables), 0,9 % de fracture sous-plaque. Avec une perte sanguine moyenne de 0,352 L, seulement 32,1 % des patients ont été transfusé avec 2,35 culots ± 0,9[1—6]. Le saignement était corrélé au type de fracture selon Evans soit au nombre de fragments mais pas AO. Pour l’autonomie, le Parker varie de −1,14 ± 2,01[−8—4] soit −14,8 % et ADL de 0,34 ± 1,07[−2—3] soit 9,6 %, indépendamment du type de fracture. Discussion.— Notre série présente une population conforme à la littérature pour ce type de fractures. Le positionnement des implants est satisfaisant avec une restitution de l’anatomie. Le taux de complications mécaniques est comparable aux séries publiées. Il ressort une perte minime d’autonomie à 6 mois ; les taux de saignement et de transfusion sont bien plus faibles que ceux rapportés pour une synthèse par vis plaque classique (45—60 %) ou par clou gamma (50—75 %). Un abord unique latéral et court, autorisé par la faible longueur de la plaque permet d’éviter une surmorbidité hémorragique due à la traversée des muscles Gluteus, la lésion du pédicule circonflexe, la pénétration intra-focale et les lésions des artères terminales perforantes observées lors de l’utilisation d’une ostéosynthèse par clou. Conclusion.— Nouvelle dans l’arsenal thérapeutique, la vis plaque Traumax© est un matériel fiable pour les fractures du massif qui sauvegarde la masse sanguine de malades fragilisés et dépendants. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.172 180 Le scanner de perfusion peut-il évaluer la vascularisation céphalique résiduelle après fracture récente du col fémoral? Matthieu Ehlinger ∗ , Thomas Moser , Guillaume Bierry , Philipe Adam , Jean-Paul Armspach , François Bonnomet , Afshin Gangi , Michel de Mathelin 1, avenue Molière, 67098 Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La fracture du col fémoral engage le pronostic vital de la personne âgée et le pronostic fonctionnel de la personne jeune. La conséquence vasculaire est importante avec le risque d’ostéonécrose de la tête fémorale. Il apparaît justifié chez le sujet jeune de prédire le risque de nécrose au stade aigu afin d’optimiser le choix thérapeutique. La tomodensitométrie de perfusion pourrait être utile par l’étude de la vascularisation résiduelle après fracture récente du col Hypothèse: la tomodensitométrie de perfusion permet de diagnostiquer l’ischémie de la tête fémorale après fracture cervicale en mettant en évidence une hypoperfusion estimant ainsi le risque d’évolution vers l’ostéonécrose. Matériel.— Une tomodensitométrie injectée était réalisée prospectivement chez 20 patients majeurs et consentants après vérification des critères d’inclusion et d’exclusion. Dix présentaient une fracture cervicale vraie et 10 une fracture pertrochantérienne, ce second groupe constituait un premier groupe témoin. Le second groupe témoin était le côté sain des patients présentant une fracture cervicale. Les images ont été analysées après délimitation d’une région d’intérêt sous forme d’un volume au centre de la tête fémorale. Les résultats ont été analysés après modélisation d’après le principe physique de la diffusion. Résultats.— Aucune différence n’a été retrouvée entre les groupes « hanches saines », « hanches fracturées », « fracture du col » ou « fracture de la région trochantérienne ». La seule corrélation sta- S309 tistiquement positive était retrouvée entre la « hanche fracturée » et la « hanche saine » d’un même patient indépendamment du type de fracture. Discussion.— Les résultats ne confirment pas l’hypothèse de travail. Notre étude présente des limites évidentes: faible nombre de cas, mouvement des patients, délai de réalisation, volume céphalique. Eu égard à la seule corrélation retrouvée tout se passe comme si nous avions effectué une évaluation tomodensitométrique de la densité osseuse. Au terme de notre étude, il semble évident que la tomodensitométrie de perfusion n’est pas adaptée à l’évaluation de la vascularisation céphalique résiduelle et à l’estimation du risque de survenue d’une ostéonécrose. Selon la littérature, seule l’IRM dynamique de perfusion semble être efficace dans cette évaluation et cette estimation. Conclusion.— La TDM de perfusion n’est pas adaptée et les résultats ne confirment pas notre hypothèse doi:10.1016/j.rcot.2011.08.173 181 Traitement des cals vicieux de la diaphyse fémorale par clou centromédullaire à foyer ouvert Mohamed Tall ∗ , Gilbert Bonkoungou , Isso Ouédraogo , Maxime Toé , Raphael Ouedraogo UFR/SDS, université de Ouagadougou, 09 Ouagadougou, Burkina Faso ∗ Auteur correspondant. La fracture de la diaphyse fémorale est fréquente et son traitement bien connu. Dans les pays en développement, les complications à type de cal vicieux ne sont pas rares. Leur prise en charge difficile contraste avec la pauvreté du plateau technique. Notre étude prospective, sur une période d’un an rapporte 16 cas enclouages centromédullaires par clou de Kuntscher à foyer ouvert chez des patients ayant présenté un cal vicieux de la diaphyse fémorale. Douze hommes et 4 femmes âgés en moyenne de 34,5 ans (18—67) ont été pris en charge pour cals vicieux de la diaphyse fémorale avec un délai moyen de 8 mois (4—18). Le côté gauche à été atteint 07 fois et le droit 09 fois. Tous avaient consulté initialement chez le rebouteux. Le mécanisme lésionnel à été un accident de la circulation dans 13 cas et une chute le lieu élevé dans 03 cas. Une des patientes présentait comme lésion associée un cal vicieux de la diaphyse humérale avec paralysie du nerf radial. Un des patients a présenté un cal vicieux bifocal de la diaphyse fémorale. L’inégalité de longueur moyenne était de 3 cm (2—6), la limitation de la flexion du genou de 90◦ (10—120). Le verrouillage de la rotation est réalisé par l’ostéoclasie réalisée en biais. Aucun apport de greffon n’a été réalisé, un alésage et une décortication ont été pratiqués dans tous les cas. L’évaluation clinique et radiographique des patients est faite à j21, j45, j90 et j120. La durée d’hospitalisation moyenne des patients à été de 6 jours (4—9). Quinze patients ont consolidé en 90 jours. Une patiente qui présentait une paralysie radiale associée au cal vicieux fémoral a présenté une complication secondaire à j45 à type de déformation du clou centromédullaire ayant nécessité un changement de clou, et permis une consolidation sans défaut d’axe du fémur à j120. La mobilité du genou a été améliorée chez tous les patients avec une flexion moyenne de 120◦ (extrêmes 45◦ et 130◦ ). Le gain de longueur moyen est de 2 cm (extrême 1,5 et 4 cm). Le traitement de choix des fractures de la diaphyse fémorale est l’enclouage centromédullaire verrouillé à foyer fermé. Dans les formes négligées compliquées de cal vicieux l’ostéoclasie est indispensable et elle se fait à foyer ouvert. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.174 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique S310 182 Faut-il réduire à ciel ouvert un troisième fragment lors de l’ostéosynthèse d’une fracture diaphysaire comminutive du fémur par enclouage centromédullaire? Timothée Bissuel ∗ , Timothée Bissuel , Yannick Delannis , Marie-Aude Munoz , Julien Batard , Romain Augoyard , François Canovas Service d’orthopédie 3, 371, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34295 Montpellier cedex 5, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Dans les fractures diaphysaires comminutives du fémur, un fragment libre, déplacé et de grande taille interrompt la continuité osseuse et met en jeu le pronostic de la consolidation. Si un abord chirurgical permet une réduction anatomique, il augmente cependant les risques de pseudarthrose et d’infection. Nous avons donc comparé les résultats des enclouages centromédullaires opérés à foyer ouvert et fermé et analysé les complications. Patients et méthodes.— Quarante-sept malades présentant une fracture diaphysaire traumatique ouverte ou fermée, comminutive avec une écaille libre (classée B ou C de la classification AO) et ostéosynthésée par enclouage centromédullaire ont été inclus. Deux groupes ont été distingués, l’un encloué à foyer fermé (27 malades), l’autre encloué à foyer ouvert (20 malades), avec ou sans cerclage. La réduction postopératoire a été évaluée par le rapport entre le diamètre du fémur en zone comminutive et le diamètre du fémur en zone non fracturée. Cette mesure a été faite sur une radiographie de face et de profil et seul le ratio le plus élevé était retenu. Les patients ont bénéficié d’un contrôle clinique et radiologique de la consolidation. Résultats.— Il y a eu 5 pseudarthroses dans le groupe foyer fermé (18 %), contre 6 dans le groupe à foyer ouvert (30 %) avec un recul moyen de 13 mois (pas de différence significative). Dans le groupe à foyer fermé, sur 11 patients ayant un index supérieur à 1,4, on a relevé 4 pseudarthroses (36 %). Sur 16 patients ayant un index inférieur à 1,4, il y eu 1 pseudarthrose (6 %) avec une différence significative entre les deux sous-groupes (p < 0,05). Dans le groupe à foyer ouvert, il n’était pas noté de corrélation entre cet index et le risque de pseudarthrose. Il n’y a eu aucune infection dans les 2 groupes. Discussion et conclusion.— Ces résultats confirment premièrement que les fractures diaphysaires comminutives avec une écaille libre et réduite à foyer ouvert ont un important risque de pseudarthrose quelle que soit la qualité de la réduction, et deuxièmement que le foyer fermé offre les meilleurs résultats en termes de consolidation sous réserve d’obtenir un index inférieur à 1,4. La principale limite de cette étude tient au fait que les distances mesurées sur les radiographies postopératoires sont dépendantes de l’angle d’incidence des rayons X. En prolongement de cette étude, il serait intéressant d’évaluer le bénéfice d’une autogreffe osseuse dans le même temps opératoire en cas d’abord. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.175 183 Existe-t-il un couloir de sécurité pour la mise en place percutanée de broches à l’extrémité inférieure du fémur ? Maxime-Louis Mencière ∗ , Damien Arnalsteen , Eric Havet , Patrice Mertl 1, place Victor-Pauchet, 80054 Amiens, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.—De multiples pathologies traumatiques du membre inférieur nécessitent la mise en place percutanée de broches de traction ou de fiches de fixateur externe dans les condyles fémoraux. Ces gestes sont associés à un risque d’effraction capsulaire du genou au niveau des culs-de-sac, qui peut alors se compliquer d’arthrites septiques ou de raideurs. Le but de cette étude est d’identifier un couloir de sécurité pour la mise en place de ce matériel. Matériel et Méthodes.— Il s’agit d’une étude anatomique cadavérique et radiologique. Sept genoux formolés ont été disséqués après injection intra-articulaire de bleu de méthylène permettant de repérer les limites capsulaires par rapport aux centres des épicondyles. Quarante IRM de genoux ne présentant pas d’épanchement articulaire ont également été analysées. Celles-ci ont été sélectionnées au hasard et acquises en reconstruction volumique « cube » sans injection de produit de contraste intra-articulaire. Les distances séparant l’insertion capsulaire du centre des épicondyles en avant et en dessous de ceux-ci ont été mesurées. Résultats.— Tous les centres épicondyliens se trouvaient à distance des culs-de-sac articulaires. Anatomiquement, le cul-de-sac latéral se trouvait en moyenne à 18,6 mm en avant et 10,5 mm en dessous du centre de l’épicondyle latéral et respectivement à 20,8 mm et 15,3 mm radiologiquement. Le cul-de-sac médial se trouvait à 16,7 mm en avant et 11 mm en dessous du centre de l’épicondyle médial et respectivement à 25,8 mm et 20,3 mm radiologiquement. Discussion/conclusion.— Des articles ont été retrouvés au sujet des insertions capsulaires de la cheville ou de l’extrémité supérieure du tibia comme ceux de DeCoster et de Stavlas mais aucun ne traite des insertions fémorales de la capsule articulaire du genou. Il existe une différence de mesure entre les dissections anatomiques et les IRM qui est difficile à analyser car le nombre de sujets est faible. Les culs-de-sac médial et latéral du genou se trouvent à distance de leur épicondyle homolatéral. La présence de l’insertion proximale des ligaments collatéraux sur les épicondyles place le couloir de sécurité pour la mise en place de matériel dans l’extrémité inférieure du fémur dans un rayon de 10 à 15 mm en haut et en avant de la ligne bi-épicondylienne. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.176 184 Traitement des fractures distales du fémur par plaques LCP-DF : démarche technique mini-invasive et résultats fonctionnels à moyen terme. À propos de 19 patients Pierre Diviné ∗ , Nasser Mebtouche , Guillaume Saintyves , Stéphane Levante , Thierry Bégué Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, hôpital Antoine-Béclère, 157, rue de la Porte de Trivaux, 92140 Clamart, France ∗ Auteur correspondant. L’objectif du traitement des fractures distales du fémur est de permettre une consolidation en conservant la longueur et les axes fémoraux, en préservant les mobilités du genou, avec restauration du profil articulaire. Chez le sujet âgé, il faut, de plus, rétablir l’autonomie du patient le plus précocement possible, en limitant l’agression chirurgicale pour éviter les complications postopératoires. L’implant LCP-DF paraît répondre à l’ensemble des exigences mentionnées. L’étude présentée a pour but de préciser les caractéristiques opératoires, à ciel ouvert ou en mini-invasif, de même que les résultats à moyen terme de l’utilisation de cet implant. Les auteurs rapportent les données d’une étude rétrospective monocentrique incluant 19 patients opérés entre 2005 et 2010, de façon consécutive et exclusive en utilisant l’implant LCP-DF pour le traitement des fractures du fémur distal quelles qu’elles soient. Un recul minimal de six mois était exigé. Sur le plan clinique, le Résumés des communications score d’autonomie de Parker a été particulièrement étudié en préet postopératoire. Le type fracturaire a été analysé par la classification de l’AO. Le type d’abord chirurgical, extensif ou mini-invasif, a été relié aux résultats finaux quant à la consolidation et à la restauration des axes. L’évaluation clinique a été réalisée par le score IKS. Dix-neuf patients, 16 femmes et 3 hommes, répondaient aux critères d’inclusion. La moyenne d’âge de la série était de 85 ans. La plupart des fractures étaient d’origine ostéoporotique (89 %). Sept patients avaient déjà été opérés au niveau du fémur. Le score de Parker préopératoire moyen était de 5,8/9. Une technique miniinvasive était employée chez 10 patients contre 9 avec abord du foyer de fracture. Le score IKS modifié était de 39,38, sans différence significative en fonction de la technique opératoire. Le score de Parker postopératoire était en moyenne de 4,6, soit une perte moyenne individuelle de 1,2 points. La déviation angulaire moyenne de l’angle HKA était de 6,18◦ en valgus. Les résultats de la série confirment l’intérêt de l’implant LCP-DF, implant anatomique dans le traitement des fractures fémorales distales. L’absence de différence significative entre chirurgie à ciel ouvert et abord mini-invasif fait préférer ce dernier comme mode opératoire de référence. La technique mini-invasive permet, sans allongement de la durée opératoire, la conservation de l’hématome fracturaire et évite une greffe osseuse. Dans notre étude, il n’existait pas de différence significative du score IKS entre ces deux techniques. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.177 185 Traitement mini-invasif des fractures articulaires des plateaux tibiaux et du calcanéum selon les principes techniques de la kyphoplastie vertébrale. Étude préliminaire Jean-Louis Labbe ∗ , Olivier Peres , Olivier Leclair , Renaud Goulon , Patrice Scemama , François Jourdel CHT de Nouméa, BP J5, Nouvelle-Calédonie, France ∗ Auteur correspondant. Le but de cette étude est de montrer l’intérêt technique, évolutif et socio-économique de la réduction-stabilisation des fractures articulaires par enfoncement des plateaux tibiaux et du calcanéum en adaptant la technique de kyphoplastie vertébrale. Matériel et méthode.—Nous rapportons une série de 7 patients (4 F/3 H) présentant une fracture d’un plateau tibial et de 3 avec fractures du calcanéum (1 F/2 H), d’âge moyen 41 ans (18—63) et 57 ans (39—66) respectivement. Trois malades avaient une fracture ostéoporotique (2 calcanéums, 1 genou). Les fractures tibiales étaient réparties en 4 type II, 2 type IV, 1 type VI (classification de Schatzker). Les calcanéums étaient des fractures classées : IIA, IIB et IIIBC selon Sanders. Trois fractures tibiales étaient associées à 1 fracture patellaire et 2 entorses graves du genou. Durée moyenne de suivi : 1 an. Les techniques chirurgicales sont exposées en montrant comment positionner le ballon de kyphoplastie sous le site d’enfoncement du plateau tibial ou du thalamus, sous contrôle radiologique. Comment après expansion du ballon et réduction, les fractures ont été stabilisées par cimentage, avec vissage percutané complémentaire pour les tibias, sans ostéosynthèse pour les calcanéums. Le ciment utilisé a été du résorbable phosphocalcique, sauf chez les sujets ostéoporotiques (acrylique). Seul les genoux ont été immobilisés dans une attelle articulée. La marche sans appuie a été autorisée le jour même de l’intervention. Résultats et discussion.—Une seule complication peropératoire par fuite intra-articulaire de ciment résorbable a été traitée immédiatement sous arthroscopie. Aucune complication secondaire ou tardive n’a été rapportée. La durée moyenne d’hospitalisation a S311 été de 5 j (3—7 j) pour les calcanéums et 8 j (4—15 j) pour les tibias. L’évolution a été satisfaisante pour l’ensemble des patients, avec reprise de la marche avec appui des calcanéums entre 1 et 2 mois. Les plateaux tibiaux ont eu un appui partiel autorisé à 45 jours. La consolidation a été obtenue sans perte de réduction dans les délais habituels. La reprise du travail a été effective à 3 mois postopératoire pour les formes simples et entre 4 et 5 mois pour les formes associées. Cette étude préliminaire nous encourage à poursuivre cette technique mini-invasive de par son exécution simple, reproductible, sans complications particulières, avec bonne stabilisation de la réduction fracturaire jusqu’à consolidation et reprise rapide de l’autonomie, spécialement chez les sujets ostéoporotiques. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.178 Séance du 8 novembre matin Tumeurs 187 Analyse de la nécrose tumorale préopératoire par l’angio-IRM dynamique tridimensionnelle : à propos de 18 cas d’ostéosarcome Clotilde Strugarek ∗ , Pierre Journeau , Laurence Mainard-Simard , Thierry Haumont , Hanspeter Huber , Pierre Lascombes Hôpital d’enfant, CHU de Nancy, 5, allée du Morvan, 54511 Vandœuvre les Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La nécrose tumorale est l’un des facteurs prédictifs majeurs dans le pronostic des ostéosarcomes. Le pourcentage de cellules viables n’est connu que lors de l’analyse de la pièce opératoire. Nous avons souhaité appréhender la quantité de nécrose tumorale préopératoire par une technique d’angioIRM dynamique, afin d’améliorer la connaissance des facteurs prédictifs. Matériel et méthode.— Une série continue de 18 cas d’ostéosarcomes a été suivie et analysée par une technique d’angio-IRM dynamique pratiquée au moment du diagnostic, puis au milieu de la chimiothérapie néo-adjuvante et immédiatement avant l’intervention. Cet examen permet une visualisation volumétrique de la vascularisation de la tumeur rapportée à deux référentiels (vascularisation artérielle et os sain). Il s’agit de 11 garçons et 7 filles, âgés de 5 à 17 ans au moment du diagnostic sur un période de 9 ans. Dix patients étaient inclus dans le protocole OS 1994, 2 dans OS 2005, et 6 dans OS 2006. Après chaque exérèse chirurgicale, l’analyse histologique de la pièce selon le diagramme de ROSEN a été corrélée aux courbes obtenues en IRM. Résultats.— L’analyse des courbes en IRM montre une régression de la vascularisation de la tumeur au cours de la chimiothérapie chez certains patients et au contraire une stagnation ou une augmentation de la vascularisation pour d’autres. La comparaison des courbes de vascularisation de la tumeur par rapport au diagramme de ROSEN semble démontrer un lien linéaire entre la quantité de nécrose tumorale à l’examen histologique et la quantité de la vascularisation résiduelle en IRM. Ainsi la présence de cellules tumorales viables dans certaines parties de la tumeur se traduit par la persistance d’une vascularisation tumorale en IRM spécifiquement au même endroits et nous avons obtenu une corrélation entre les grades de Huvos de chaque patient et la quantité de vascularisation résiduelle préopératoire. S312 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Discussion.— L’analyse des courbes d’angio-IRM au cours du traitement néo-adjuvant permet de visualiser l’évolution de la réponse tumorale globale à la chimiothérapie. Elle permet en outre de cartographier en trois dimensions la tumeur et de préciser les zones comportant des cellules tumorales viables en période préopératoire, élément indispensable à la prise en charge chirurgicale pour la résection, puisque l’analyse peut se faire sur de toutes petites zones. Conclusion.— Cette étude apporte des informations supplémentaires sur la régression tumorale au décours de la chimiothérapie et pourrait permettre de mettre au point un « grade de HUVOS » radiologique au cours de la première phase de traitement. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.179 188 Étude phase 2 de l’intérêt du traitement par biphosphonates en adjuvant du curetage intralésionnel des tumeurs à cellules géantes de l’os François Gouin ∗ , Philippe Anract , Alexandre Rochwerger , Philippe Rosset , Paul Bonnevialle , Fabrice Fiorenza , Patrick Simon , Romain Revert Clnique chirurgicale orthopédique et traumatologique, CHU Hôtel-Dieu, 44 000 Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les tumeurs à cellules géantes (TCG) de l’os ont un fort potentiel de récidive après traitement chirurgical intralésionnel par curetage. Différents traitements locaux ont été proposés pour diminuer ce risque, mais leur efficacité reste discutée et les chiffres de récidives varient de 12 à 49 %. Les biphosphonates sont de puissants anti-ostéoclastiques et les études in vitro ont montré leur efficacité sur les cellules géantes et mononucléées des TCG. Nous rapportons les résultats d’une étude phase 2 de biphosphonate (ac. zolédronique), en traitement court sur 3 mois postopératoires, comme adjuvant au traitement chirurgical. Patients et méthodes.— Vingt-quatre patients porteurs d’une TCG des os, jamais traitée auparavant et prouvée histologiquement, ont été traités par curetage extensif et 5 cures d’ac. zolédronique pendant 3 mois postopératoires. Les patients ont été suivis tous les 6 mois, cliniquement et radiographiquement. Le recul minimum est de 36 mois. Résultats.— Quatre patients ont été exclus de l’étude (3 changements de diagnostic et un retrait du protocole). Un patient est mort d’une cause sans rapport avec la TCG et un patient n’a été suivi que jusqu’au 12e mois sans récidive. Quatre patients (20 %) n’ont pas eu d’effet secondaire aux injections, tous les autres ont présenté des signes pseudogrippaux ayant motivé l’arrêt du traitement à la 1er cure pour 1 patient. Deux patients (10 %) ont récidivé ; 4 mois et 24 mois après le traitement, respectivement pour 1 TCG du sacrum et 1 TCG du fémur distal chez un patient qui n’avait reçu qu’une cure. Discussion.— Première série sur une cohorte homogène de patients, avec le même schéma thérapeutique. Ce traitement antiostéoclastique n’empêche pas la récidive, mais le taux de 10 % est encourageant ; malgré l’inconfort transitoire aucune complication n’est à mettre sur le compte de ce traitement. Conclusion.— Les traitements anti-ostéoclastiques ouvrent des perspectives nouvelles pour les traitement des TCG : cependant, le type de molécule et le schéma thérapeutique restent à préciser et doivent être validés maintenant par des études contrôlées. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.180 189 Reconstructions de l’épaule selon la technique de clavicula pro humero : bases anatomiques et analyse du mouvement : à propos de 3 cas Pierre-Yves Barthel ∗ , Pierre Journeau , Jean Langlais , Julien Pauchot , Thierry Haumont , Pierre Lascombes , Benoit De Billy Hôpital d’enfant, CHU de Nancy, 5, allée du Morvan, 54511 Vandœuvre les Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les reconstructions de l’épaule après résection tumorale font appel aux arthrodèses, aux transferts libres de fibula comprenant son épiphyse et aux prothèses. La technique de retournement claviculaire est certes utilisée, mais rencontre moins d’engouement dans la littérature. Nous nous proposons d’analyser les bases anatomiques ainsi que les mouvements de cette reconstruction grâce au laboratoire de l’analyse du mouvement. Matériel et méthode.— Trois cas d’ostéosarcome envahissant l’articulation gléno-humérale ont été traités selon cette technique, après une arthrectomie complète (1 fille de 8 ans et 2 de 15 ans au moment de la chirurgie). La reconstruction a fait appel à un retournement claviculaire sur l’articulation acromio-calviculaire, et une greffe intercalaire de fibula vascularisée entre la clavicule et l’humérus distal a été utilisée dans tous les cas pour pallier la perte de substance osseuse. L’analyse des mouvements a été faite par la mesure clinique des amplitudes passives et actives, par des radiographies dans les amplitudes extrêmes obtenues passivement et par une étude au laboratoire du mouvement afin de déterminer la part du mouvement dévolue à l’articulation acromio-claviculaire et celle due à la mobilité scapulo-thoracique. Une dissection anatomique d’une pièce fraîche a permis de compléter les données. Les reculs sont actuellement de 5, 3 et 1 an. Résultats.— Les amplitudes passives dues à l’articulation acromioclaviculaire sont de l’ordre de 40◦ en abduction et antepulsion sur les patients. Au-delà, l’articulation scapulo-thoracique entre en jeu. Les amplitudes actives sont inférieures, en raison de l’importance de la résection musculaire. L’analyse anatomique confirme la très grande amplitude de mouvement de cette articulation, avec la possibilité très aisée d’obtenir une position le long du corps du membre supérieur, correspondant à un arc de rotation supérieur à 90◦ par rapport à la position anatomique de la clavicule. Discussion.— Les reconstructions biologiques sont souvent privilégiées chez l’enfant, afin de conserver le capital osseux. L’arthrodèse est une solution, mais se heurte à la difficulté de fusion, et la perte de substance osseuse est parfois telle qu’une fibula vascularisée peut être insuffisante. Cette technique est une alternative séduisante, car elle conserve le stock osseux, ne nécessite pas d’immobilisation prolongée puisque l’articulation reste souple et nos résultats démontrent la mobilité générée par cette reconstruction. Conclusion.— Cette technique est plus simple que d’obtenir une fusion d’arthrodèse chez l’enfant et autorise des mouvements passifs supérieurs à ceux d’une arthrodèse, même si le facteur limitant est l’importance de la résection musculaire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.181 190 Myxofibrosarcomes : étude de l’occurrence des récidives après exérèse en fonction des marges de résection, à propos d’une série de 21 patients Guillaume Riouallon ∗ , Frédérique Larousserie , Etienne Pluot , Philippe Anract Service orthopédie B, groupe hospitalier Cochin-Saint-Vincent-de-Paul, 27, rue du faubourg Saint-Jacques, 75679 Paris cedex 14, France Résumés des communications ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les myxofibrosarcomes superficiels sont des tumeurs conjonctives malignes, la plupart du temps lentement évolutives, mais dont les récidives sont extrêmement fréquentes mettant en jeu le pronostic local et général. Alors que l’exérèse semble complète pour le chirurgien, elle est souvent incomplète pour le pathologiste. Une explication est que la taille de la tumeur serait sous-évaluée cliniquement et à l’IRM en raison du caractère très infiltrant et mal limité de la prolifération tumorale dans le tissu sous-cutané adjacent. Le but de ce travail était d’évaluer la récidive en fonction des marges de résection et de comparer, quand cela était possible, la taille de la lésion évaluée cliniquement par IRM et macroscopiquement par l’anatomo-pathologiste. Patients et méthodes.— Il s’agit d’une série rétrospective monocentrique composée de 21 patients d’un âge moyen de 65 ans pris en charge pour un myxofibrosarcome superficiel entre 2001 et 2010. Sur le plan anatomopathologique, il s’agissait de myxofibrosarcomes de grade 1 (5 cas), 2 (8 cas) et 3 (8 cas). Le nombre, la date et la localisation des récidives ont été colligés pour chaque patient. Pour chaque récidive, son plus grand axe a été évalué cliniquement à l’IRM préopératoire et à l’examen anatomopathologique ; le grade selon la FNCLCC (différenciation, nécrose tumorale, index mitotique) et la qualité de l’exérèse selon l’UICC (R0, R1, R2) ont été colligés. Résultats.— Cinquante-sept pour cent des patients ont récidivé. Le nombre moyen de récidives était de 2,4 par patient (1—8). Le délai moyen de récidive était de 10,5 mois (1—29). Sur les 50 pièces d’exérèse, les marges de résection étaient saines dans 11 cas, marginales dans 4 cas et incomplètes pour les autres patients avec des taux de récidives respectifs de 18, 50 et 71 %. La taille évaluée à l’examen clinique préopératoire (14 cas) était sous-estimée en moyenne de 2,4 cm par rapport à la taille évaluée par l’examen macroscopique anatomopathologique. La taille évaluée sur l’IRM préopératoire (5 cas) était également sous-estimée, de 1,3 cm en moyenne. Conclusion.— Les myxofibrosarcomes sont des tumeurs pour lesquelles il est difficile d’obtenir un contrôle local en raison de leur caractère infiltrant, souvent méconnu avant l’intervention. Leur traitement nécessite une exérèse avec des marges de résection beaucoup plus larges que ne le laisse prévoir l’évaluation clinique et l’IRM. En cas résection incomplète, la reprise cicatricielle doit être faite systématiquement. Malgré ces précautions, le risque de récidive reste élevé. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.182 191 Synovialosarcome : 14 cas Driss Benchebba ∗ , Ahmed Salim Bouabid , Bouchaib Chafry , Omar Zaddoug , Mostapha Boussouga , Belkacem Chagar Faculté de médecine et de pharmacie, hôpital d’instruction Mohammed-V, 10000 Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le synovialosarcome est une tumeur rare, elle représente 5 à 10 % des sarcomes des tissus mous. L’intérêt de ce travail est de soulever la difficulté aussi diagnostique que thérapeutique de ces tumeurs à travers l’expérience du service. Patients et méthodes.— Notre travail consistait en une étude rétrospective étalée sur une période de 16 ans (mai 1992—avril 2008) portant sur 14 patients suivis pour synovialosarcome. L’âge moyen de nos patients était de 42 ans. La localisation la plus fréquente était le pied. La douleur et la tuméfaction étaient les principaux motifs de consultation. La radiologie évoquait le diagnostic et l’examen histologique de la biopsie le confirmait. Les moyens thérapeutiques étaient la chirurgie et la chimiothérapie. S313 Résultats.— Le sexe masculin représentait 85 % des cas. Le membre inférieur est atteint dans 64 % des cas, le genou 7 % et le pied 21,4 %. La tumeur était palpable et indolore dans 35,7 % et douloureuse dans 42,8 % des cas. La biologie montrait une anémie chez 10 patients, une hyperleucocytose chez 8 et un syndrome inflammatoire chez 12 patients. L’étude histologique retrouvait 3 formes microscopiques : la forme biphasique à prédominance fibreuse dans 6 cas, la biphasique à prédominance épithéliale dans 4 cas et la monophasique fibreuse dans 4 cas. La chirurgie consistait en 3 exérèses compartimentales, 4 exérèses en monobloc, et 6 amputations. Un cas de métastase pulmonaire a été opéré. Le suivi était marqué par les décès de 12 malades entre 12 et 18 mois d’évolution, les deux malades restants sont encore vivants après un recul de 10 et 12 ans. Discussion.— Les publications restent rares et sont peu importantes en nombre de cas. Le synovialosarcome reste la tumeur maligne la plus fréquente du pied comme le confirme notre série 24,6 %. Les progrès de l’imagerie, l’immunohistochimie et la cytogénétique permettent une bonne prise en charge précoce améliorant la thérapeutique et le pronostic. Le traitement est pluridisciplinaire basé sur la chirurgie essentiellement malgré les progrès de la chimiothérapie. La chirurgie doit être carcinologique et repose avant tout sur l’exérèse large, monobloc et extracompartimentale de la tumeur. C’est une tumeur foudroyante avec 20 à 30 % de récidive même après une amputation. Conclusion.— Le synovialosarcome est redoutable par son évolution. Notre série montre l’expérience du service, la difficulté de prise en charge et souligne la gravité. Le pronostic demeure sombre malgré une prise en charge précoce. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.183 192 Remarcher après une tumeur du fémur distal. Apport du laboratoire d’analyse du mouvement Alberto Debattista ∗ , Yann Glard , Elke Viehweger , Vincent Pomero , Jean-Luc Jouve , Gérard Bollini Service de chirurgie orthopédique infantile du Pr-Bollini, hôpital Timone-Enfant, rue St-Pierre, 13005 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les sarcomes osseux sont la quatrième cause de cancer chez les moins de 25 ans. Les avancées en chimiothérapie et méthodes d’imagerie réalisées ces dernières décennies ont permis une amélioration claire du pronostic et des résultats fonctionnels. Les procédures de préservation de membre sont devenues de plus en plus fréquentes et des avantages fonctionnels et psychologiques de ces procédures de préservation de membre par rapport à l’amputation ont été constatés. Objectif.— Évaluer les paramètres cinétiques et cinématiques de la marche de sujets ayant subi une exérèse carcinologique puis reconstruction pour une tumeur maligne du fémur distal. Comparer les différents types de reconstruction. Corréler le score MSTS et la qualité de vie avec la démarche et examiner les facteurs clés de dysfonctionnement de la démarche. Matériel et méthodes.— Vingt sujets ont été inclus. Il y avait 8 reconstructions par péroné vascularisé avec conservation de l’épiphyse fémorale distale et 12 reconstructions par prothèse massive du genou. Dans chaque cas, le sacrifice musculaire de l’exérèse carcinologique a été précisé. La qualité de vie, le score fonctionnel, les amplitudes articulaires actives et passives, ainsi que les paramètres cinétiques et cinématiques tridimensionnels de la marche ont été étudiés. La gêne fonctionnelle a été évaluée grâce au calcul du Gilette Gait Index (GGI). Résultats.— Les résultats dépendent fortement du sacrifice musculaire réalisé lors de l’exérèse carcinologique. La simple mesure des amplitudes actives et passive donne un reflet très S314 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique grossier de la fonction ce ces sujets qui ont des troubles fonctionnels plus ou moins marqués alors que leurs amplitudes sont bonnes. Discussion.— La marche est un phénomène complexe qui repose sur l’appareil ostéo-articulaire, le système ligamentaire, le système musculo-tendineux et le système nerveux. Les reconstructions disponibles aujourd’hui ne prétendent réparer que le système ostéo-articulaire. Un effort doit être fait dans la création de procédure musculo-tendineuses et ligamentaires pour diminuer le handicap de ces patients, comme on le fait dans la chirurgie palliative des paralysies des membres. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.184 193 Faut-il cimenter les prothèses de reconstruction dans la chirurgie des tumeurs osseuses malignes de l’enfant ? Sébastien Raux ∗ , Damien Fron , Antoine Hamel , Aurélie Mezel , Estelle Thebaud , Eric Nectoux , Bernard Herbaux Département de chirurgie pédiatrique, hôpital Jeanne-de-Flandre, CHRU de Lille, 59037 Lille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les tumeurs osseuses malignes de l’enfant autour de la hanche et du genou nécessitent lors de leur localisation métaphyso-épiphysaire une résection sacrifiant l’articulation. La mise en place d’une prothèse de reconstruction est actuellement la procédure la plus répandue. Il était jusqu’alors communément admis que cette prothèse devait être cimentée au niveau fémoral lors de sa mise en place. Cependant, notre expérience de ces prothèses cimentées a montré un important taux de descellement prothétique dans le suivi postopératoire, compliquant le résultat fonctionnel à moyen et long terme. Nous avons donc également mis en place des prothèses sans ciment. Le but de cette étude a été de comparer l’évolution de ces deux types de prothèses en étudiant particulièrement le rôle du cimentage comme facteur de risque de descellement de la prothèse fémorale. Matériels et méthodes.— Cinquante et un enfants ayant bénéficié de la mise en place d’une prothèse après résection de tumeur osseuse maligne du fémur ou du tibia proximal ont été inclus dans cette étude. L’âge moyen au moment de l’intervention était de 12,6 ans [6—17 ans]. La durée de suivi moyen était de 52,9 mois [11—178 mois]. La tumeur était localisée dans 53 % des cas au niveau du fémur distal, dans 31 % des cas au niveau du tibia proximal et dans 16 % des cas au niveau du fémur proximal. Au total, 57 % des prothèses étaient cimentées au niveau fémoral. Afin de déterminer si le cimentage est un facteur de risque, nous avons réalisé une étude comparative rétrospective de type exposés-non exposés et établit les courbes de survie comparant le comportement des prothèses cimentées versus prothèses non cimentées. Résultats.— Quatorze des 51 prothèses fémorales se sont compliquées d’un descellement à un délai moyen de 34 mois postopératoires. La comparaison des 2 courbes de survie par test du log-rank révèle que le risque relatif de descellement par la variable cimentage est mesuré à 7,76 [IC = 1,01—60,45]. Discussion.— La valeur de ce risque relatif est largement supérieure à 1. Le cimentage de la prothèse représente ainsi un facteur de risque important de descellement prothétique par rapport aux prothèses non cimentées après résection de tumeur osseuse maligne chez l’enfant. La mise en place de prothèses non cimentées représente donc une alternative fiable après résection fémorale pour tumeur osseuse maligne chez l’enfant. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.185 194 Résection trans-acétabulaire sans reconstruction pour tumeur d’Ewing de la branche ilio-pubienne chez l’enfant Valérie Lafontan ∗ , Franck Accadbled , Aziz Abid , Gorka Knorr , Monica Ursei , Jérôme-Sales de Gauzy Service d’orthopédie pédiatrique, hôpital des Enfants, 330, avenue de Grande-Bretagne 31026 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. La stratégie chirurgicale des tumeurs d’Ewing du bassin repose sur la classification de Enneking. Dans les types II, l’atteinte de l’acétabulum impose une résection articulaire avec des risques de complications et de séquelles fonctionnelles. Chez l’enfant le cartilage de croissance participe à la stratégie dans les localisations métaphysaires des membres. Si le cartilage de croissance est respecté, une résection transépiphysaire permet une conservation articulaire. Pour les tumeurs d’Ewing de la branche ilio-pubienne s’étendant à la partie antérieure de l’acetabulum (zone III + II de Henneking) mais respectant le cartilage triradié, nous proposons une stratégie similaire avec une résection trans-acétabulaire située juste au-delà du cartilage triradié. Le but de ce travail est de présenter la technique et les résultats chez 2 patients. Technique chirurgicale.— L’abord est ilio-inguinal les ostéotomies pubienne et ischio-pubienne sont classiques. Après arthrotomie antérieure et section du ligament rond, la hanche est luxée. La section trans-acétabulaire effectuée sous scopie se situe juste au-delà des branches ilio-pubiennes et ischio-pubiennes du cartilage triradié. Un platre pelvi-jambier est mis en place pendant un mois, puis l’appui est autorisé avec une orthèse portée pendant 3 mois. Patients et méthodes.— Deux garçons âgés de 6,5 ans (cas 1) et 9,5 ans (cas 2) présentant un Ewing pubien s’étendant en zone II mais respectant le cartilage triradié ont été opérés selon cette technique associée à une chimiothérapie (Euro-Ewing 99). Résultats.— L’anatomopathologie a confirmé une résection en marges saines. Le cas 1 a un recul de 10 ans. Il a des mobilités de hanche normales, marche sans boiterie n’a pas de douleur ni d’inégalité de longueur, fait du basket en club. À 10 ans de recul, la radio et le scanner montrent une tête fémorale bien couverte mais avec une médialisation qui s’est développée progressivement à partir de la cinquième année postopératoire. La partie restante de l’acetabulum s’est développée normalement. Le cas 2 a un recul de 2 ans. L’examen clinique est identique au cas 1. La radiographie montre une tête fémorale bien couverte, sans médialisation. Discussion et conclusion.— La stratégie de résection prenant en compte le cartilage de croissance peut s’appliquer au bassin pour les tumeurs situées en zone III + II de Henneking. La résection proposée laisse intacte la branche ilio-ischiatique du cartilage triradié qui est d’après les travaux de Ponseti la zone la plus active. La technique décrite en conservant l’articulation, améliore le pronostic fonctionnel immédiat et à long terme. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.186 195 Les récidives locales dans l’ostéosarcome : résultats du traitement de 36 patients issus d’une étude multicentrique française Eric Mascard ∗ , Nathalie Gaspar , Marie Cécile Le Deley , Odile Oberlin , Perrine Marec Bérard , Marie Dominique Tabone , Gilles Missenard Résumés des communications 139, avenue de Wagram, 75017 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Le but de cette étude était, au vu des résultats du traitement des récidives locales (RL) d’ostéosarcomes des membres, de proposer les modalités susceptibles d’en améliorer le pronostic. De 1987 à 2001, 388 patients ont été traités de façon conservatrice selon les protocoles OS 87 et 0S 94 de la SFCE pour un ostéosarcome non métastatique. Parmi ceux ci, 36 (9,2 %) ont récidivé localement. L’âge lors de la RL était de 9 à 23 ans (moy. 15,6) et la récidive s’est produite de 3 à 94 mois après le traitement initial. La RL était isolée chez 17 patients, associée à des métastases 13 fois et chez six patients la RL est apparue après une première poussée métastatique. Le traitement de la RL a été une amputation ou une désarticulation dans 24 cas, un deuxième traitement conservateur 4 fois, une irradiation deux fois et dans 6 cas les patients n’ont pas eu de traitement local du fait de leur évolutivité. Une chimiothérapie a été associée chez 23 patients. Résultats.— La probabilité de récidive locale était plus importante en cas de mauvaise réponse à la chimiothérapie initiale (p < 0,01). Le recueil des données n’a pas permis de retrouver le rôle des marges de résection. Âge, type histologique, sexe, protocole, localisation, taille tumorale et fracture pathologique n’ont pas eu d’influence. Au dernier recul, 4,4 ans (1 mois—16 ans) après la RL, 16 patients étaient vivants et 20 décédés. La probabilité de survie à 5 ans après RL était de 44 %. L’existence de métastases lors de la RL était le seul facteur pronostique (p < 0,01). La survie était de 66 ± 12 % à 5 ans chez les patients non métastatiques contre 20,7 ± 10 %. Il y a eu une tendance à de meilleures survies en cas de désarticulation (p = 0,2). Quatre patients ont fait plusieurs récidives locales et deux patients ont eu une récidive dans un moignon d’amputation alors qu’ils n’avaient pas été désarticulés. Conclusion.— Les données d’OS87 et OS94 n’ont pas permis de tirer toutes les conclusions attendues comme le rôle des marges sur la survenue de RL. La survenue de métastases est un facteur de mauvais pronostic en cas de récidive locale. La désarticulation au-dessus du segment atteint par la RL paraît le traitement local donnant les meilleures chances de contrôle local en cas de récidive locale d’un ostéosarcome, notamment chez les patients non métastatiques. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.187 196 Histiocytose langerhansienne — évaluation des lésions osseuses — étude rétrospective d’une série monocentrique de 90 cas pédiatriques Alexandre Journé ∗ , Alexandre Journé , Stéphanie Pannier , Christophe Glorion , Laurence Brugières 13, avenue Boudon, 75016 Paris, France Mots clés : Histiocytose à cellules de Langerhans ; Lésions osseuses ; Chimiothérapie ; Biopsie curetage ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’histiocytose à cellules de Langerhans (HCL) est une affection rare caractérisée par une grande variabilité clinique et pronostique. Elle peut atteindre tous les organes. L’atteinte osseuse est quasi-constante et la connaissance de ses particularités en termes de localisation, de traitement et de pronostic est indispensable pour sa prise en charge orthopédique. Originalité.— Les séries publiées dans la littérature internationale rapportent un faible nombre de cas. Notre étude rapporte une série monocentrique de 90 cas avec une analyse des signes de découverte, des localisations osseuses et de leur traitement. Méthode.— Il s’agit d’une étude rétrospective de 90 cas d’HCL accompagnée d’une revue de la littérature internationale. Les cri- S315 tères d’analyse sont : l’âge, le sexe, le groupe d’histiocytose, les signes de découverte, les examens d’imagerie effectués, la vitesse de sédimentation, les localisations osseuses, les différents traitements et la durée de guérison des lésions. Résultats.— L’étude comporte 54 garçons et 36 filles. L’âge moyen au diagnostic est de 5 ans et 10 mois (4 mois—14 ans). Soixante et un sont du groupe 1, 17 du groupe 2 et 12 du groupe 3. Au total, 60 % des patients ont eu pour signe de découverte des symptômes douloureux ; 80 % des patients ont eu une scintigraphie et la sensibilité de celle-ci est de 55 % ; 33 % des patients ont une VS augmentée ; 80 % des patients ont été biopsiés. Nous avons dénombré 190 lésions osseuses. Le groupe 1 a présenté 95 % de rémission complète. Le groupe 2 a présenté 8 séquelles. Moins de 50 % des patients du groupe 3 ont présenté une rémission complète. Aucune lésion osseuse n’a été irradiée. La durée moyenne de guérison des lésions osseuses avec un traitement chirurgical est de 7,6 mois. La durée moyenne de guérison des patients ayant nécessité un traitement médical et chirurgical est de 18,8 mois. Aucun décès n’a été recensé. Discussion.— Notre série rapporte un grand nombre de cas, elle expose les résultats obtenus par une attitude thérapeutique basée sur l’utilisation du classement en groupe de « histiocyte society ». Le traitement chirurgical repose sur la biopsie curetage. Le traitement médical est basé sur la chimiothérapie LCH3. L’injection de corticoïdes et la radiothérapie n’ont pas été utilisés dans la série. La durée de guérison des lésions osseuses est comparable aux données de la littérature. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.188 197 Indicateurs de sécurité lors d’une thermocoagulation par radiofréquence à proximité d’une structure nerveuse. Une étude expérimentale Ismat Ghanem ∗ , Joseph Maarrawi , Sandra Maarrawi , Elie Samaha Hôpital Hôtel-Dieu de France, boulevard Alfred-Naccache, 961 Beyrouth, Liban ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La radiofréquence (RF) est une technique miniinvasive souvent utilisée par voie percutanée dans le traitement de plusieurs maladies telles que la spasticité, la douleur et les tumeurs primaires et secondaires en particulier l’ostéome ostéoide. Le but de ce travail était d’évaluer le seuil de réponse motrice (SRM) comme indicateur indirect de la proximité d’une structure nerveuse à l’électrode de radiofréquence, et d’évaluer les effets délétères de cette dernière à distances variables d’une structure nerveuse. Méthodes.— Une thermocoagulation par RF a été utilisée à proximité de la racine L5 droite de 102 rats Sprague-Dawley (côté gauche utilisé comme témoin). La RF a été appliquée pendant 2 minutes à 80 ◦ C à 0, 2, 4, 5, 6 mm de la racine L5 et après interposition d’un os cortical très fin (infra-millimétrique). Le SRM à 0, 2, 4, 5 et 6 mm de la racine nerveuse a été enregistré avant et après application de RF aux premier et septième jours. Les effets de la RF sur le SRM ont été analysés et la lésion nerveuse produite par la RF a été étudiée histologiquement. Résultats.— Il existe une corrélation significative entre le SRM et la proximité de la racine L5 à l’électrode de radiofréquence, avec un seuil < 0,5 V quand l’électrode est en contact direct avec la racine e > 2,5 V quand la distance entre les deux est > 5 mm. Les anomalies électriques et histologiques sont plus prononcées à 0 mm avec aggravation au 7e jour. À 2 et 4 mm, la RF produit des anomalies électriques et histologiques moins sévères aux jours 0 et 7 avec amélioration évidente au 7e jour. À 5 mm, les anomalies sont minimes à j0 et totalement réversibles à j7. À 6 mm ou en cas d’interposition S316 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique d’un fragment d’os cortical le SRM et l’histologie sont restés inchangés aux jours 0 et 7. Conclusion.— Le SRM est un test utile et fiable pour réduire le risque d’atteinte neurologique lors d’une thermocoagulation par RF chez l’animal, et pourrait être utilisé en pratique clinique quotidienne chez l’être humain. Il sert d’indicateur indirect de la proximité d’une structure nerveuse quelle qu’elle soit. Une distance minimale de sécurité de 5 mm entre le bout de l’électrode et le nerf est requise pour éviter une lésion nerveuse irréversible, à moins qu’il existe entre les deux une paroi osseuse, aussi fine qu’elle soit, qui sert de protection pour le nerf. Dans les conditions médicales nécessitant une thermocoagulation par RF du nerf luimême telles que la spasticité et la douleur, le SRM doit être < 0,5 V. À l’opposé, dans les cas où la lésion nerveuse doit être évitée comme dans l’ostéome ostéoide, un SRM > 2,5 V traduit une distance entre l’électrode et la structure nerveuse > 5 mm et donc la sécurité. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.189 198 « S-Z » osteotomy : intérêt d’une corticotomie sagittale pour l’allongement par ostéogenèse en distraction Maad Alsaati ∗ , Faisal Alsaati , Robert Magnussen , Sebastien Lustig , Ghazal Alsaati , Rodolphe Testa , Philippe Neyret 24, rue Sergent-Michel-Berthet, 69009 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’ostéogenèse en distraction peut être utilisée pour allonger les os anormalement courts suite à un traumatisme, une infection ou une déformation congénitale. Les techniques décrites traditionnellement impliquent la réalisation d’une corticotomie transverse. Notre hypothèse est que l’utilisation d’une corticotomie longitudinale (S-Z ostéotomie) pourrait permettre d’obtenir une consolidation plus rapide. Patients et méthodes.— Nous avons étudié rétrospectivement 77 tibias courts chez 50 patients, âgés de 25 ans en moyenne (de 9 à 38 ans). Les diagnostics étaient des séquelles de poliomyélite (21 patients), d’ostéomyélite (3 patients), de traumatisme (2 patients), une petite taille congénitale (17 patients) ou d’étiologie autre (7 patients). Cinquante-six allongements ont été réalisés avec la technique « S-Z » et 23 avec une corticotomie transverse. Les patients étaient suivis jusqu’à obtention de la consolidation radiologique du cal osseux. L’index de consolidation (temps de consolidation par centimètre d’allongement) était calculé pour chaque patient et les complications étaient notées. Les 2 groups étaient comparés. Résultats.— L’allongement moyen était de 6,0 cm (de 2,5 à 12,5 cm) dans le groupe « S-Z » et 5,2 cm (de 2,0 à 12,0 cm) dans le groupe « corticotomie transverse » (p = 0,29). Le temps moyen de consolidation était de 5,9 mois (de 3 à 16 mois) dans le groupe « S-Z » et 7,6 mois (de 3 à 13,5 mois) dans le groupe « corticotomie transverse » (p = 0,049). L’index de consolidation était significativement plus bas dans le groupe « S-Z » (31,2 jours/cm) que dans le groupe « corticotomie transverse » (48,8 jours/cm) (p = 0,0002). Une fracture du cal osseux est survenue dans le groupe « corticotomie transverse » et aucune dans le groupe « S-Z ». Discussion-Conclusion.— Cette étude retrouve une consolidation significativement plus rapide avec une ostéotomie longitudinale (SZ) comparée à une ostéotomie transverse sans augmentation du taux de complications. La raison principale est une surface de contact plus importante du fait de l’ostéotomie longitudinale. Un suivi à plus long terme reste nécessaire pour affirmer la supériorité de cette technique. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.190 Séance du 8 novembre après-midi Pédiatrie 203 Le pied bot varus équin congénital idiopathique traité par méthode fonctionnelle : corrélation entre le score de Diméglio et le recours à la chirurgie Virginie Rampal ∗ , Laura Serra , Pierre-Yves Navarre , Fatima Yagoubi , Alain Daujon , Jean-Luc Clément Hôpitaux pédiatriques, CHU-Lenval, 57, avenue de la Californie, 06200 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La classification de Diméglio est recommandée par la Haute Autorité de santé pour apprécier la gravité initiale des pieds bots varus équin (PBVE) et en suivre l’évolution pendant la croissance. Peu de travaux récents évaluent le lien entre le score de Diméglio à la naissance et à l’âge de trois mois et la nécessité de recours à la chirurgie dans le cadre du traitement selon la méthode fonctionnelle. Matériel et méthodes.— Les PBVE traités par la méthode fonctionnelle entre juillet 2004 et décembre 2009 ont été revus rétrospectivement. Les critères d’inclusion étaient : un traitement débuté avant l’âge de 3 semaines, un suivi minimum de 16 mois et une bonne observance du traitement. Les scores de Diméglio initial, et à l’âge de 3 mois, ont été corrélés à la chirurgie réalisée, ténotomie percutanée d’Achille (TPA), libération des parties molles (LPM) ou transposition du tibialis antérieur (TTA). Soixante-huit PBVE (52 patients, 16 pieds bots bilatéraux) ont été inclus dans cette étude, dont 33 garçons (63 %). Le recul médian était de 42,5 mois [62 ; 27]. Résultats.— Onze pieds (17 %, 9 enfants) ont été opérés dont 8 TPA, 1 LPM et 6 TTA. Aucun des pieds classés initialement grade 2, 7,5 % des pieds grade 3, et 33,33 % des pieds grade 4 ont été opérés (66 % de TPA dans chaque groupe). Parmi les 20 PBVE de grade 4 ayant une amélioration du score de Diméglio de plus de 50 % après 3 mois de traitement, 5 ont été opérés (5 TPA et 2 TTA). Parmi les 4 PBVE de grade 4 ayant eu une amélioration du score inférieure à 50 %, 3 ont été opérés (2 TPA, 1 LPM, 2 TTA), dont 2 deux fois (TPA + LPM et TPA + TTA). Quand le score initial d’un pied est supérieur à 14, la probabilité d’opérer ce pied est de 30 % (valeur prédictive positive), s’il est inférieur à 14, celle de ne pas l’opérer est de 97 % (valeur prédictive négative). Discussion et conclusion.— Il existe une bonne corrélation entre le score de Diméglio et la nécessité de chirurgie à moyen terme. Cela permet, dès la 1er consultation, de donner un pronostic aux parents : un pied sur 3 de grade 4 nécessitera une intervention, un pied de grade 3 à 4,4 fois, moins de risque d’être opéré. Ce travail n’évalue pas le risque d’interventions plus tardives réalisées en cours de croissance pour défauts résiduels, ce qui pourra être étudié ultérieurement. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.191 204 Quel devenir pour les défauts résiduels observés à l’âge de la marche après prise en charge du pied bot selon la méthode de Ponseti ? Roger Parot ∗ , Kariman Abelin-Genevois , Jérôme Berard , Vincent Cunin , Franck Chotel , l’équipe kinésithérapeute Résumés des communications Hôpital universitaire Femme-mère-enfant de Lyon, 59, boulevard Pinel, 69677 Bron, 69677 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Si la méthode de Ponseti a permis une réduction drastique de la chirurgie de libération extensive du pied bot idiopathique, un bon nombre de pieds présentent cependant des petits défauts résiduels à l’âge de la marche. Le devenir et la conduite à tenir face de tels défauts ne sont pas univoques. Le but de ce travail est de quantifier et d’analyser ces défauts résiduels et de préciser leur évolution avec le temps. Matériel et méthode.— Sur les 147 premiers pieds (100 patients) inclus dans notre base de donnée prospective, 69 (47 %) avaient un ou plusieurs défauts résiduels à l’âge de la marche. L’examen à l’âge de la marche et au dernier recul ainsi que les modalités thérapeutiques appliquées à ces 69 pieds serviront de matériel à cette étude. Résultats.— Le principal défaut résiduel noté à l’âge de la marche était l’existence d’un varus calcanéen en charge ou une perte du valgus physiologique (n = 61). Ce défaut était associé à une adduction résiduelle de l’avant pied (n = 9), un équin (n = 3) et supination dynamique (n = 2). Pour 1 pied, les 4 défauts précédents étaient combinés. Huit pieds n’avaient pas de varus mais une adduction isolée (n = 7) et un équin isolé. Les modalités de prise en charge du varus résiduel sur ces 61 pieds étaient : aucun traitement (n = 19), reprise par une nouvelle série de plâtres isolée (n = 24), reprise plâtrée puis chirurgie (n = 7) et chirurgie isolée (n = 11). Au recul moyen de 8 ans et 4 mois, il persistait 5 varus calcanéen isolés et 15 adductions résiduelles de l’avant pied isolées. Aucun de ces pieds ne présentait de défauts résiduels combinés. Seize pieds ont vu leur varus régresser spontanément et 20 sous l’effet d’une reprise par plâtre. Aucun des 18 pieds opérés n’avait de varus résiduel au dernier recul. Conclusion.— Après prise en charge par la méthode de Ponseti, le varus calcanéen est de loin le défaut résiduel le plus fréquent noté à l’âge de la marche. Ce défaut même combiné ne doit pas faire l’objet de chirurgie en première intention car il est souvent d’évolution favorable (70 %) spontanée ou après reprise plâtrée. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.192 205 Reprise par Ponseti après récidive de pieds bots opérés par libération extensive : quels résultats escompter ? Dominique Morel ∗ , Roger Parot , Kariman Abelin-Genevois , Vincent Cunin , Jérôme Bérard , Franck Chotel , l’équipe kinésithérapeute Hôpital universitaire Femme-mère-enfant de Lyon, 59, boulevard Pinel/Bron, 69677 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La prise en charge d’une récidive de pied bot varus équin opéré par libération extensive reste un challenge. La chirurgie de libération itérative est une surenchère qui conduit à un enraidissement irrémédiable. L’alternative thérapeutique est une reprise par plâtres correcteurs selon la méthode de Ponseti. Le but de ce travail est d’évaluer l’efficacité des plâtres dans ce contexte. Matériel et méthodes.— Les critères d’inclusion étaient : pieds idiopathiques avec antécédent de libération postéro médiale complète, repris par plâtres après l’âge de la marche et avec un recul supérieur à 1 an. Vingt-sept pieds chez 19 patients (9 garçons 10 filles) sont inclus dans l’étude. Le traitement initial était la méthode fonctionnelle (n = 25) ou de Ponseti (n = 2). L’âge moyen lors de la chirurgie extensive était de 2 ans, 4 pieds ont été multi-opérés. Après correction plâtrée, une attelle anti-équin nocturne et une kinésithérapie d’entretien assuraient le relais. S317 Résultats.— L’âge moyen à la reprise par plâtres était de 6 ans (2,5 à 13,5 ans) et 5 plâtres ont été nécessaires. Le score moyen de Diméglio était de 6/20 (2—11) avant la reprise et 2/20 (0—5) après. La flexion dorsale est passé de −2,5◦ (−15 à +10◦ ) à +8◦ (−5 à 20◦ ). Pour 93 % des patients, l’amélioration sur la marche était significative après cette 1er reprise. Ultérieurement, 11 pieds se sont dégradés conduisant à une seconde reprise par plâtre à l’âge moyen de 8 ans (4 à 11 ans) par 4 plâtres en moyenne. Le score moyen de Diméglio était de 6/20 (4—7) avant cette seconde reprise et 3/20 (2—6) après. La flexion dorsale est passée de −4,4◦ (−15 à +10◦ ) à +3,8◦ (−5 à 20◦ ). Pour 75 % des patients l’amélioration sur la marche était notée après cette 2e reprise. Après un recul moyen de 2,5 ans par rapport à la reprise, aucune libération extensive itérative initialement envisagée n’a été réalisée ; seuls 6 pieds ont fait l’objet de chirurgie limitée (transfert tendineux). Conclusion.— La reprise par plâtres correcteurs après récidive sur chirurgie extensive du pied bot est une excellente alternative. Le gain en amplitudes est modeste mais suffisant pour améliorer significativement la qualité de la marche. 40 % de ces reprises se dégradent dans les 3 ans mais répondent à une seconde reprise par plâtre. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.193 206 Devenir à moyen terme des ostéotomies d’allongement du calcaneus dans le pied plat valgus idiopathique de l’enfant et de l’adolescent. Étude critique d’une série de 17 cas Marion Delpont ∗ , Nejib Khouri , Jean-Paul Damsin Hôpital d’enfants Armand-Trousseau, 26, avenue du Dr-Arnold-Netter, 75571 Paris cedex 12, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le traitement chirurgical du pied plat valgus de l’enfant et de l’adolescent est controversé en raison de la bonne tolérance de la déformation à l’âge adulte et de la crainte d’enraidir le pied. Matériel et méthodes.— Dix-sept pieds plats valgus idiopathiques ont été traités par ostéotomie d’allongement du calcaneus. L’âge moyen lors de l’intervention était de 13 ans (10—17 ans). Tous les sujets présentaient des douleurs mécaniques non améliorées par les traitements orthopédiques. À l’examen clinique, le pied était souple avec en inversion une tension des muscles fibulaires latéraux. Une hypo-extensibilité du triceps était notée 12 fois. Le score AOFAS moyen préopératoire était de 73,3 (65—80). La déformation et la correction ont été quantifiées par des mesures radiographiques en charge pré- et postopératoires. En dorso-plantaire : l’angle de couverture talo-naviculaire, l’angle calcaneus-M5, l’angle talus M1, l’angle talus-calcaneus. De profil : les angles du calcaneus avec l’horizontale, du talus avec l’horizontale, du talus avec le premier rayon (angle de Meary), l’angle de Djian et la subluxation calcaneo-cuboïdienne. L’intervention principale a été l’allongement du calcaneus selon la technique d’Evans actualisée par Mosca. Résultats.— Huit pieds ont eu un allongement tendineux intramusculaire des muscles fibulaires, 3 un allongement d’Achille par glissement et 8 une fasciotomie des jumeaux. L’allongement du calcaneus a entraîné 7 fois une supination de l’avant-pied nécessitant une correction par ostéotomie de pronation-flexion du cunéiforme médial. Deux groupes de patients sont individualisés au recul maximum (3 à 10 ans). Onze ont un bon résultat clinique et radiographique avec disparition complète des douleurs, reprise des activités sportives, S318 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique pied souple et normo-axé en charge. Les mesures radiographiques postopératoires se sont rapprochées des valeurs normales admises. Le score AOFAS s’est normalisé. Six pieds ont un résultat mauvais ou médiocre : défaut d’appui antéro-interne dans les 6 cas avec nécessité d’une reprise chirurgicale dans 1 cas, douleurs résiduelles. Discussion.— Les bons résultats concernent des pieds réductibles avec un allongement du calcaneus associé aux gestes musculotendineux et/ou osseux complémentaires. La mauvaise estimation de la correction spatiale peropératoire conduit à de mauvais résultats. La subluxation calcaneo-cuboïdienne est d’interprétation pronostique difficile. Conclusion.— Les interventions enraidissantes n’ont plus dans notre pratique d’indication dans le traitement du pied plat valgus idiopathique souple. Le recul à moyen terme de cette série avec ostéotomie nous conforte dans cette orientation. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.194 207 Le traitement conservateur du pied cavovarus est-il efficace ? Henri d’Astorg ∗ , Philippe Wicart , Christophe Glorion , Raphaël Seringe Service de chirurgie orthopédique pédiatrique, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le pied cavovarus des enfants atteints de pathologies neurologiques évolutives constitue un véritable défi thérapeutique, son évolution naturelle pendant la croissance étant une aggravation inéluctable menant souvent à un traitement chirurgical. Cette déformation associe, d’une part, un vrillage du bloc calcanéo-pédieux avec pronation de l’avant-pied et supination de l’arrière-pied ; d’autre part, une rotation latérale de l’unité talo-tibio-fibulaire sur le bloc calcanéo-pédieux. Nous proposons un traitement conservateur original basé sur la physiopathologie de la déformation. Patients et méthodes.— Vingt-trois patients (35 pieds) ont été inclus, tous atteints d’une maladie neurologique qui était évolutive dans 69 % des cas (maladie de Charcot-Marie). L’âge moyen lors du début de traitement était 8,8 ans [5—15]. Un plâtre dévrillant ou une attelle de nuit appliquait une véritable détorsion du bloc calcanéo-pédieux et une dérotation de ce dernier sous l’unité talotibio-fibulaire. Le plâtre dévrillant était utilisé initialement lorsque la déformation était sévère ou en seconde intention si la déformation était mal contrôlée. Résultats.— Le recul moyen était 4,5 ans. La fin de croissance était atteinte chez 60 % des patients (21 pieds). Près de la moitié d’entre eux (10 pieds) ont été classés dans les très bons et bons résultats sans nécessiter de traitement chirurgical. Une correction chirurgicale du creux (ostéotomies d’ouverture plantaire des os cunéiformes ou tarsectomies + aponévrotomie plantaire + ostéotomie de Dwyer ± ostéotomie du 1er métatarsien) a été requise pour 10 pieds du fait de son aggravation malgré le traitement conservateur. Une ostéotomie du premier métatarsien et ostéotomie de Dwyer corrigeant des défauts résiduels mineurs ont été indiqués pour un pied. Aucune double arthrodèse n’a été indiquée. Le traitement orthopédique a permis de différer de 4,1 ans en moyenne une indication opératoire lorsqu’elle a été indiquée. Les enfants ayant nécessité un traitement chirurgical avaient une déformation plus sévère initialement. Un seul des 14 pieds (7 %) en cours de croissance a requis une indication opératoire. Discussion-conclusion.— Ces résultats confirment l’efficacité du traitement décrit ci-dessus. Il est logique de l’initier par une correction de la déformation avec un plâtre dévrillant. Cependant, l’âge avancé lors du début de traitement, l’importance de la déformation et une observance insuffisante en limitent l’effet. Ce traitement innovant ouvre des perspectives nouvelles : diminuer la place de la chirurgie connaissant son effet défavorable sur la qualité de vie des patients avec maladie neurologique évolutive. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.195 208 Traitement conservateur du pied convexe congénital : principes et résultats Caroline Dana ∗ , Fabrice Gaudot , Laurence Wattincourt , Philippe Wicart , Christophe Glorion , Raphael Seringe Hôpital Necker-Enfants malades, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le traitement du pied convexe congénital (PCC) est classiquement chirurgical, en dépit de résultats souvent imparfaits et d’un taux élevé de complications. Le traitement conservateur peut être indiqué pour préparer la chirurgie, mais n’a jamais été rapporté en tant que méthode traitement à part entière. Matériel.— Vingt enfants avec PCC (28 pieds) ont été traités dès la naissance de façon uniquement conservatrice. Il s’agissait de PCC idiopathiques (15 enfants) ou secondaires à une arthrogrypose ou une autre affection neurologique (5 autres). Méthode.— Le diagnostic de PCC a été retenu à la naissance sur des critères radiologiques d’irréductibilité de la luxation médiotarsienne au moyen de clichés de profil en flexion dorsale et plantaire. La gravité de la déformation a été évaluée avec la mesure l’angle tibio-talien en flexion dorsale qui reflète le degré d’équin irréductible de l’arrière pied. Le traitement associait mobilisation passive et posture avec plaquettes à concavité dorsale et attelles entre les séances de rééducation. Une évaluation clinique et radiographique a été réalisée au dernier recul. La qualité du résultat final a été déterminée sur des critères fonctionnels (douleur, activités) morphologiques et radiographiques. Le recours à une chirurgie ou la persistance d’une luxation médio-tarsienne au dernier recul a été considérée comme des échecs. Résultats.— Le recul moyen était 9,5 ans. Le traitement conservateur a donné 13 très bons résultats (46 %), 6 bons résultats (21 %) et 9 échecs (32 %). Les résultats étaient d’autant meilleurs que la déformation initiale était peu sévère et idiopathique. Cependant, de très bons résultats ont était obtenus même sur des formes sévères. Les pourcentages de très bons et bons résultats étaient respectivement de 53, 37 et 10 % pour les PCC mineurs, modérés et sévères. Les taux d’échec ont été respectivement de 22 et 78 % pour les PCC idiopathiques et secondaires. Aucune complication n’a été observée. Discussion.— Le traitement conservateur a pour avantage son innocuité et son efficacité même sur des PCC sévères. De plus, la chirurgie en cas d’échec est simplifiée par de meilleures conditions anatomiques. Conclusion.— Nous recommandons l’utilisation du traitement conservateur en première intention quelles que soient la sévérité initiale et l’étiologie du PCC. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.196 209 Résultats de la chirurgie percutanée de l’hallux valgus chez l’enfant Jorge Knorr ∗ , Ana Torres , Aziz Abid , Monica Ursei , Franck Accadbled , Jérôme Sales de Gauzy Service d’orthopédie pédiatrique, hôpital des Enfants, 330, avenue de Grande-Bretagne, 31026 Toulouse, France Résumés des communications ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La chirurgie percutanée a montré son efficacité dans le traitement de l’hallux valgus chez l’adulte. Par contre, cette technique reste encore à évaluer chez l’enfant. Nous rapportons une série de 70 hallux valgus traités par chirurgie percutanée chez l’enfant et l’adolescent. Matériel et méthodes.— Il s’agit d’une étude prospective réalisée chez 41 enfants (70 pieds) (2 garçons, 39 filles) opérés pour un hallux valgus symptomatique. L’âge moyen était de 13 ans (8—17). Le traitement a été réalisé par voie percutanée. Il comprenait systématiquement une « exostosectomie », une arthrolyse latérale de l’articulation méta-tarso-phalangienne et une ostéotomie de la première phalange. Ces gestes ont été associés à une ostéotomie du col du 1◦ métatarsien dans 30 cas et une ostéotomie de la base du 1◦ métatarsien dans 17 cas. La contention postopératoire était assurée par un bandage et la reprise de la marche était immédiate. Les résultats ont été revus avec un recul moyen de 39 mois (24—60). Sur le plan clinique, l’évaluation a été basée sur score de l’American orthopaedic foot and ankle surgery (AOFAS) qui évalue la fonction, la douleur et l’alignement (maximum 100 points). Sur le plan radiographique, les radiographies du pied de face en charge en préopératoire et au recul ont été analysées. Résultats.— Clinique : le score AOFAS préopératoire était de 59 (47—83) et au recul de 96 (82—100). Radiographique : préopératoire : angle méta-tarso-phalangien (MTP) 34◦ (18—50), PASA (proximal articular set angle) 17◦ (0—32), DASA (dorsal articular set angle) 4◦ (−2—14), angle cunéo-metatarsien 161◦ (146—172). Au recul : MTP 14◦ (0—24), PASA 9◦ (0—30), DASA −3◦ (−10—4), angle cunéo-metatarsien 164◦ (154—174), avec un gain moyen de 8◦ pour les 17 cas où un geste sur la base du premier MTT a été réalisé. Plusieurs complications sont à déplorer : une brûlure cutanée, 4 cas de bunion persistant, 6 cas de raideur articulaire et 2 cas d’hyposensibilité de l’hallux. Quatre cas ont récidivé et ont nécessité reprise chirurgicale. Discussion et conclusion.— La chirurgie percutanée est efficace pour corriger l’hallux valgus chez l’enfant. Ses avantages par rapport à la chirurgie classique sont une récupération fonctionnelle plus rapide avec un appui immédiat, l’absence de matériel d’ostéosynthèse, une rançon cicatricielle minime. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.197 210 Déformations de l’avant-bras dans la maladie exostosante : résultats cliniques et fonctionnels à maturité Estelle Litzelmann ∗ , Brice Ilharreborde , Keyvan Mazda , Georges Penneçot , Cindy Mallet , Frank Fitoussi , Pascal Jehanno Hôpital Robert-Debré, 46, boulevard Sérurier, 75019 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Trente à 60 % des patients atteints de la maladie exostosante ont une déformation de l’avant-bras. Il n’existe aucun consensus sur l’attitude thérapeutique. Cette étude avec un long recul est la première à confronter les données radio-cliniques au ressenti du patient. Matériel et méthodes.— Tous les enfants pris en charge sur la période de 1990 à 2010 pour une atteinte de l’avant-bras dans le cadre d’une maladie exostosante ont été revus rétrospectivement, en relevant les données démographiques et le type d’atteinte selon la classification de Masada. La prise en charge thérapeutique, l’évolution des mobilités et des paramètres radiologiques ont été évaluées entre la période préopératoire et le dernier recul. Le ressenti du handicap fonctionnel par les patients opérés a été évalué par le score QuickDASH. S319 Résultats.— Dix-huit enfants (27 avant-bras) ont été inclus. Parmi eux, 14 ont été opérés à l’âge de 11,6 ans (± 3). L’âge moyen au dernier recul était de 17,6 ans (± 3,7). Six enfants avaient une déformation de type Masada 2 avec une instabilité de la tête radiale. Cinq parmi eux ont bénéficié d’un allongement ulnaire par distraction progressive, permettant la disparition des douleurs et la réduction initiale de la luxation dans 3 cas. Pour les 8 autres enfants, les indications étaient la main bote ulnaire clinique et le raccourcissement ulnaire. L’analyse des résultats ne montre pas d’amélioration significative de la fonction au dernier recul. Les paramètres radiologiques s’améliorent significativement après la chirurgie mais ont récidivé au dernier recul. Le score moyen au QuickDASH à maturité chez les enfants opérés était de 15,3/100 (± 14,9), traduisant un handicap ressenti mineur, malgré une déformation clinique et radiologique importante. Discussion.— Au vu des résultats de l’étude, seule l’instabilité symptomatique de la tête radiale semble une indication chirurgicale formelle d’allongement ulnaire progressif, même si les échecs de réduction sont fréquents. En l’absence de luxation, et même en cas de déformation importante, l’abstention chirurgicale se discute compte tenu de l’absence d’amélioration fonctionnelle en postopératoire. Les scores obtenus au QuickDASH démontrent une bonne tolérance fonctionnelle, malgré la récidive de la déformation sur le plan radiologique. Conclusion.— L’indication d’allongement progressif de l’ulna doit être posée en cas de luxation évolutive de la tête radiale. Pour les autres types de déformations, une ostéotomie radiale correctrice avec allongement de l’ulna peut être envisagée en fin de croissance pour des raisons esthétiques. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.198 211 Résultats d’une chirurgie prophylactique dans la déformation de Madelung par la résection isolée du ligament radio-lunaire Benoît De courtivron ∗ , Julien Stanovici , Charlotte de Bodman , François Bergerault , Christian Bonnard Hôpital G de Clocheville, orthopédie pédiatrique, 49, boulevard Béranger, 37044 Tours cedex 9, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La déformation de Madelung résulte d’une épiphysiodèse partielle de l’extrémité inférieure du radius dont la cause est inconnue. Vickers a trouvé un ligament radio-lunaire anormal qui pourrait expliquer cette déformation et il en a proposé une résection prophylactique associée à une désépiphysiodèse radiale inféro-médiale. Nous avons pensé que la résection simple du ligament chez des patients jeunes dont le cartilage de croissance n’était pas fusionné pourrait suffire à obtenir une correction progressive de la déformation. Matériel et méthodes.— Tous les poignets présentant une déformation de Madelung ont été explorés par IRM. Le ligament radio-lunaire surnuméraire a toujours été retrouvé et la continuité du cartilage de croissance du radius était visible chez les enfants les plus jeunes. Une série continue de 9 poignets sur 7 enfants a été revue après une résection simple du ligament de Vickers par voie antérieure réalisée à un âge moyen de 11 ans. Le recul moyen était de 3 ans (1 à 7 ans). L’examen clinique évaluait la douleur et les mobilités articulaires. L’analyse radiographique de face et de profil mesurait, en prenant comme référence l’ulna, l’angle d’inclinaison frontale de la fossette lunarienne, l’index de protrusion du lunatum et l’index de translation antérieure du carpe, seules mesures reproductibles dans cette pathologie. 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique S320 Résultats.— Nous avons trouvé une diminution des douleurs chez tous les patients. Un seul conservait des douleurs à l’effort et a été opéré secondairement par une double ostéotomie. Les mobilités étaient améliorées surtout en extension. Au niveau radiologique, nous n’avons noté aucune amélioration de la déformation, y compris chez les 2 enfants les plus jeunes (9 ans), et l’aggravation s’est poursuivie jusqu’en fin de croissance dans la plupart des cas. Discussion.— La théorie selon laquelle le ligament de Vickers serait à l’origine de la déformation de Madelung est mécaniquement séduisante. L’intervention associant une désépiphysiodèse à la résection du ligament semble stopper la progression radiologique de la déformation, voire l’améliorer. Nous ne l’avons pas constaté avec une résection isolée. Cependant, les patients étaient améliorés du point de vue clinique. Conclusion.— Il reste à déterminer l’âge à partir duquel l’épiphysiodèse devient irréversible et à favoriser le dépistage précoce du ligament pathologique, par la réalisation d’IRM du poignet chez les patients à risque du fait d’antécédents familiaux ou présentant un début de déformation. Par ailleurs, lorsqu’une ostéotomie est indiquée, il nous semble logique d’y associer une résection du ligament radio-lunaire en raison de son effet clinique bénéfique. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.199 212 Arthrodèses du poignet dans le cadre de la prise en charge du poignet neurologique Mattei ∗ , Jean-Camille Elke Viehweger , Kevin Guilhem , Christophe Boulay , Marie-Christine Maximin , Jean-Luc Jouve , Franck Launay , Gérard Bollini Service orthopédie pédiatrique, hôpital Timone-Enfants, université de la Méditerranée, 264, rue Saint-Pierre, 13385 Marseille cedex 05, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les déformations majeures du poignet survenant lors d’atteintes neurologiques peuvent être traitées par arthrodèse du poignet. Différentes techniques sont proposées dans la littérature pour améliorer l’apparence, l’hygiène et la fonction. L’objectif de notre étude a été d’évaluer l’arthrodèse du poignet sur une série consécutive de patients avec ses complications et ses résultats fonctionnels. Matériel.— Quatorze patients (18 poignets), 5 filles, 9 garçons d’un âge moyen de 17,3 ans (min : 12 ; max : 23) ont été opérés par arthrodèse pour des déformations en flexion sévère des poignets. Il s’agissait de 15 poignets chez des patients atteints de paralysie cérébrale et 3 poignets séquelles de paralysie obstétricale du plexus brachial. Après résection de la première rangée du carpe, pour les 4 poignets les plus anciens, l’ostéosynthèse par broches a été utilisée associée à une greffe de crête iliaque. Le temps d’immobilisation nécessaire a été de 3 mois. Ensuite 14 arthrodèses avec ostéosynthèse par plaque verrouillée dorsale ont nécessité une immobilisation de 2 semaines par attelle plâtrée, relayée par orthèse de posture des doigts pour 2 mois. Pour des patients spastiques, des injections peropératoires de toxines botuliniques ont été proposées. Méthode.— Le diagnostic, les objectifs initiaux, le type d’arthrodèse et le matériel utilisé, ainsi que les données démographiques ont été relevés. Les patients ont été également évalués à l’aide d’échelles fonctionnelles validées (Manual Ability Classification System, classification de House, Disability Assessment Scale), ainsi que par une échelle visuelle analogique concernant l’apparence, la fonction, l’hygiène, la facilité des soins quotidiens, la douleur et la satisfaction globale. Résultats.— Tous les patients avaient initialement un niveau fonctionnel bas. Les deux complications observées (11 %) l’ont été sur des broches : une infection et une douleur, ayant nécessité une abla- tion du matériel. Aucun retard de consolidation n’a été observé. Au recul l’état fonctionnel a pu être amélioré. Les échelles visuelles analogiques (0 : bien pire — 10 : grandement amélioré) ont montré une amélioration globale de tous les critères. Les objectifs initiaux ont été atteints. Discussion.— La déformation du poignet est une composante majeure des déformations des membres supérieurs neurologiques. La fonction et l’apparence en sont fortement affectées. Notre série confirme que la technique d’ostéosynthèse par plaque verrouillée est une technique simple, avec l’avantage d’une durée d’immobilisation courte. Conclusion.— L’arthrodèse du poignet neurologique sévère est une technique avec peu de complications, apportant un bénéfice certain dans la vie quotidienne des patients. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.200 213 Comparaison à long terme du traitement des syndactylies congénitales par 2 types de lambeaux commissuraux Cindy Mallet ∗ , Brice Ilharreborde , Pascal Jehanno , Estelle Litzelmann , Keyvan Mazda , Georges-François Penneçot , Frank Fitoussi Hôpital Robert-Debré, 48, boulevard serrurier, 75019 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction- La syndactylie est l’anomalie congénitale de la main la plus fréquente. De nombreuses techniques chirurgicales de reconstruction commisurale ont été décrites, mais peu d’études évaluent les résultats à long terme et aucune n’a comparé 2 types de commissuroplastie. Le but de l’étude était de comparer les résultats à long terme du lambeau en T de Glicenstein et du lambeau en oméga de Gilbert. Patients et méthodes.— Il s’agit d’une série rétrospective de 39 patients (59 commissures) opérées entre 1991 et 2008. L’âge moyen d’intervention était de 15,9mois (± 6,9). Trente-six commissures ont été traitées par lambeau en T et 23 par lambeau en oméga. Dans tous les cas, une de greffe de peau totale a été associée. Les patients ont été revus avec un recul moyen de 5 ans et 8 mois. Ont été analysés à long terme, la rétraction commissurale et le flessum digital, l’existence d’une clinodactylie, les mobilités digitales, la qualité des greffes de peau et des cicatrices, la qualité de l’appareil unguéal et la stabilité des résultats avec le temps. Résultats.— Une palmure résiduelle a été retrouvée dans 17 % des cas, un flessum dans 3 % et une clinodactylie dans 19 %. Les syndactylies complexes étaient plus fréquemment responsables de déformation et de raideur digitales, entraînant 96 % des clinodactylies. Il n’existait pas de différence entre les 2 types de lambeaux sur la survenue de déformations à long terme. Cependant, 17 % des lambeaux en T ont présenté une rétraction commissurale contre 5 % des lambeaux en oméga. Discussion.— Les 2 types de lambeau sont fiables et permettent la reconstruction d’une commissure de forme naturelle. Le type de lambeau n’influence pas directement les résultats à long terme en termes de mobilité ou désaxation. Néanmoins, la technique du lambeau oméga, prenant en compte la réalisation de 2 lambeaux palmaires latéro-digitaux, évite les greffes sur les faces latérales de la commissure et limite la survenue de rétraction. Le principal facteur pronostique est le type de syndactylie avec des résultats aléatoires et un taux plus important de complications pour les syndactylies complexes compliquées. Conclusion.— La seule différence à long terme entre les 2 types de lambeau est la survenue plus fréquente de rétraction commissurale avec les lambeaux en T. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.201 Résumés des communications 214 Traitement des infections ostéo-articulaires de l’enfant par une séquence antibiotique brève : intérêts et risques Mohamed L. Kaissi ∗ , Michel Rodière , Djamel Louahem , Philippe Mazeau , Emeline Bourgeois , Jérôme Cottalorda Orthopédie pédiatrique, CHU Lapeyronie, 34000 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les dernières recommandations du Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP) nous ont conduit à modifier notre protocole de traitement des infections ostéo-articulaires de l’enfant. Matériel et méthode.— Nous avons décidé, à partir de janvier 2010, de traiter tous les enfants admis dans le service pour arthrite septique ou ostéomyélite aiguë non compliquées par une antibiothérapie intra-veineuse brève (3 à 5 jours selon l’évolution clinique et biologique) relayée par un traitement per os court (10 à 15 jours selon l’évolution clinique et biologique). Le groupe témoin sera constitué par l’ensemble des enfants traités pour une infection ostéo-articulaire non compliquée de janvier à décembre 2009. Résultats.— De janvier à décembre 2010, nous avons traité 20 enfants : 10 garçons et 10 filles âgés de 6 semaines à 14 ans et demi. Quatorze présentaient une arthrite septique, 6 une ostéomyélite. Dans 13 cas, un germe a été isolé (staph 5, strepto 4, kingella 2, meningo 1, fusobactérium 1). La durée moyenne du traitement antibiotique par voie veineuse était de 4,2 jours. La durée moyenne du traitement per os était de 10,5 jours. Deux enfants ont nécessité la mise en place d’un cathéter central. Tous les enfants ont guéri sans rechute. Le groupe témoin comportait 18 enfants : 9 garçons et 9 filles âgés de 10 jours à 10 ans. Douze présentaient une arthrite septique, 6 une ostéomyélite aiguë. Dans 7 cas, un germe a été isolé (staph 3, strepto 3, heamophilus 1). La durée moyenne de l’antibiothérapie par voie veineuse était de 8,6 jours (extrêmes de 5 à 11 jours). La durée moyenne du traitement per os était de 19,2 jours (extrêmes de 15 à 24 jours). Neuf enfants ont nécessité la mise en place d’un cathéter central. Tous les enfants ont guéri sans rechute. Discussion.— La mise en place de ce nouveau protocole nous a permis de réduire les durées d’hospitalisation de moitié, la nécessité de mettre un cathéter central de trois quarts, la durée du traitement per os de moitié. En outre, cette étude nous a permis de remarquer que nous devenions plus performants dans l’identification du germe, notamment par la réalisation plus systématique de ponction-biopsie ainsi que de PCR à la recherche de Kingella Kingae. Conclusion.— Nous avons pu réduire de moitié la durée de traitement antibiotique de nos patients sans augmenter le taux de rechute. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.202 Séance du 10 novembre matin Genou 234 Mesure radiographique de la rotation du fémur distal dans la gonarthrose Timothée Viel ∗ , Vincent Steiger , Nicolas Bigorre , Charles Casin , Pascal Bizot 4, rue Larrey, 49933 Angers cedex 9, France ∗ Auteur correspondant. S321 Introduction.— Parmi les méthodes de mesure de la rotation du fémur distal, l’angle condylien postérieur (ACP) est une référence qui reste cependant limitée par la nécessité d’un TDM. Le but de l’étude était d’évaluer la fiabilité d’une méthode radiographique de mesure de l’ACP et de corréler les données avec la déformation frontale. Matériel et méthodes.— L’ACP, défini par l’angle entre la ligne condylienne postérieure et la ligne biépicondylienne pour l’ACP anatomique (ACPa) ou la ligne allant de l’épicondyle latéral au sulcus médial pour l’ACP chirurgical (ACPc), est mesuré sur une radiographie de face de genou à 90◦ de flexion, selon la méthode décrite par Kanekasu. Il est positif en cas de rotation externe et négatif en cas de rotation interne. La première partie de l’étude a étudié la reproductibilité de mesure des angles ACPa et ACPc sur 125 genoux arthrosiques. Les mesures ont été réalisées 3 fois à 1 mois d’intervalle par 5 observateurs. La deuxième partie a étudié la variation de l’ACPa en fonction de la déformation frontale (angle HKS) sur 205 genoux arthrosiques, incluant 154 genu varum, 29 genu valgum et 22 genoux axés. Résultats.— Première partie : l’ACPa était toujours négatif et en moyenne de −6,1◦ ± 1,6◦ (0 à −10◦ ). Il n’y avait pas de différence significative dans les comparaisons intra- et inter-observateur (p > 0,05). À l’inverse, l’ACPc était positif dans 35 cas et négatif dans 69 cas. Sa valeur moyenne était de −0,3◦ ± 1,4◦ (−5◦ à +2◦ ). Il existait une différence significative dans les comparaisons intraet inter-observateur (p ≤ 0,05). Deuxième partie : l’ACPa moyen était de −5,8◦ ± 1,8◦ (−1◦ à −10◦ ) pour les genu varum, −6,9◦ ± 1,4◦ (−2◦ à −9◦ ) pour les genoux axés et −7,1◦ ± 2,2◦ (−2◦ à −13◦ ) pour les genu valgum. La différence n’était pas significative (p > 0,05). Le coefficient de corrélation r entre ACPa et angle HKS était de −0,35. Conclusion.— La mesure radiographique de l’ACP est une méthode simple et peu invasive, applicable en pré- et en postopératoire sous réserve d’une flexion > 90◦ , mais seul l’ACPa apparaît fiable et reproductible. Sa valeur moyenne d’environ −6◦ est comparable à celle obtenue par TDM. Dans la gonarthrose, la rotation fémorale interne est constante mais présente de fortes variations interindividuelles. Elle à tendance à augmenter avec le valgus fémoral mais la corrélation est faible. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.203 235 L’effet de la mise en charge sur alignement tibiofemoral des genoux asymptomatiques, arthrosiques et prothèses Frédéric Picard ∗ , Jon Clarke , Angela Deakin , Riches Phil Département d’orthopédie, Golden Jubilee National Hospital, Clydebank G814HX Glasgow, États-Unis ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’alignement du genou est une mesure fondamentale de l’évaluation, de la surveillance et de la gestion chirurgicale des PTG. Malgré l’existence de nombreuses recherches concernant les conséquences d’un défaut d’alignement, il y a un manque de données sur les variations réelles entre les conditions d’alignement en position couchée (conditions chirurgicales) et debout (fonctionnelles). Le but de cette étude est d’explorer la relation entre l’alignement du membre inférieur dans la position couchée et la position bipodale verticale pour des genoux asymptomatiques, arthrosiques et prothétiques. Matériaux et méthodes.— Un système de mesure non invasif infrarouge (précision ± 1◦ dans les plans frontal et sagittal) a été utilisé pour évaluer l’alignement du genou sur 30 contrôles asymptomatiques (CA) et 31 patients souffrant d’arthrose du genou avant (A) et après (P) arthroplastie totale du genou à 6 semaines. Les S322 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique angles fémorotibiaux en extension ont été mesurés pour chaque sujet en position couchée et en position bipodale. Le changement d’alignement entre ces deux conditions était analysé avec un test t apparié pour les plans frontal et sagittal. Résultats.— Dans le plan frontal : les angles fémorotibiaux moyens était de 0,1◦ en moyenne (DS = 2,5) pour le groupe AC, 2,5◦ varus (5,7) pour le groupe A et 0,7◦ (1,4) varus pour le groupe P en position couchée et en varus de 1,1◦ (3,7) pour le groupe AC, 3,6 (6) pour le groupe A et 2,5◦ (2) pour le groupe P en position verticale. Dans le plan sagittal : l’angle fémoro-tibial passait de la position couchée à debout de 1,7◦ (3,3) d’hyperextension à 5,5◦ (4,9) pour le groupe AC, de 7,7◦ (7,1) de flexum à 1,8◦ (7,7) d’hyperextension pour le group A et de 6,8◦ (5,1) de flexum à 1,4◦ (7,6) pour le groupe P. Toutes ces différences étaient statiquement significatives. Discussion.— L’alignement du genou change de la position couchée à la position debout pour les genoux asymptomatiques et arthrosiques avant et après prothèse, plus fréquemment vers le varus et l’hyperextension relatif. Ainsi, les PTG positionnées en varus le sont encore plus en position bipodale. Les positions de léger flexum dans le plan sagittal pourraient se corriger en position verticale bipodale. Conclusion.— L’analyse dans le plan frontal et sagittal des angles fémorotibiaux de 30 contrôles et 31 patients opérés de PTG avec un système de mesure infrarouge non invasif ; nous avons permis de mettre en évidence l’amplification en varus et extension de la position couchée à debout. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.204 236 Comparaison in vivo de la cinématique d’un genou prothésé avec le genou controlatéral chez le même sujet sur une série de 15 patients Sébastien Parratte ∗ , Filip Leszko , Sumesh Zingde , Mathew Anderle , Mohamed Mahfouz , Richard Komistek , Jean-Noël Argenson Service de chirurgie de l’arthrose, hôpital Sainte-Marguerite, 270, boulevard Sainte-Marguerite, 13009 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les premières études cinématiques réalisées en fluoroscopie avaient montré pour les genoux prothésés des caractéristiques s’approchant de celles d’un genou sain de sujet jeune. Le but de notre étude était de comparé directement chez un même patient le genou prothésé au genou sain controlatéral. Matériel et méthodes.— Nous avons évalué les 2 genoux de 15 patients ayant d’un côté, une prothèse totale de genou à plateau mobile et de l’autre, un genou indolore sans lésion ligamentaire, ni antécédent traumatique. Douze femmes et 3 hommes d’âge moyen de 71,8 ans (SD = 7,4) ont été inclus. Avant la fluoroscopie et après consentement, les patients étaient examinés cliniquement et il leur était demandé de remplir le KOOS. Chaque participant avait un scanner du genou sain pour effectuer une reconstruction tridimensionnelle dynamique à partir de la fluoroscopie. Sous fluoroscopie pour les 2 genoux de chaque patient, les mouvements suivants étaient analysés : grande flexion en charge, montée de marches et la marche. Résultats.— Concernant la flexion, les genoux prothésés avaient en moyenne une flexion supérieure (en charge : 103,4◦ et en passif 133◦ ) que les genoux non prothésés (en charge : 96,4◦ et en passif 135◦ ) avec 12 des genoux prothésés ayant une plus grande flexion que leur controlatéral non prothésé. Les patients avaient également une hyper-extension statistiquement supérieure du côté prothésé (−4,8◦ versus −1,8) (p = 0,0095). En revanche, les genoux non implantés avaient significativement plus de rotation axiale que les genoux prothésés avec respectivement 18,7 contre 8,9◦ (p = 0,0005) et significativement plus d’amplitude en abduction et en adduction. Dans l’arc de flexion, la position du point de contact était signifi- cativement plus postérieure pour les genoux prothésés par rapport au genoux controlatéraux. Discussion et conclusion.— Les résultats de notre étude, qui est à notre connaissance la première comparant les 2 genoux l’un porthésé et l’autre non chez un même patient, ont montré que les genoux prothésés obtenait plus de mobilité que leur controlatéraux. Cependant, la cinématique et notamment les points de contacts au cours de l’arc de flexion sont plus comparables à un genou jeune et sain pour les genoux non implantés que pour les genoux prothésés. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.205 237 Analyse peropératoire de la cinématique d’une prothèse totale du genou par un système de navigation. Intérêt pronostique potentiel Jean-Yves Jenny ∗ , Lionel Wasser CCOM, 10, avenue Baumann, 67400 Illkirch, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Nous avons développé et validé un logiciel de navigation permettant d’enregistrer la cinématique peropératoire et de comparer l’état initial et prothétique. L’objectif de cette étude était de rechercher les corrélations éventuelles entre les résultats de cette analyse cinématique peropératoire et les résultats cliniques et fonctionnels. Matériel.— Cent quatre-vingt-sept cas d’implantation d’une prothèse totale de genou à plateau mobile avec technique d’implantation naviguée ont été analysés. Méthodes.— Le logiciel mesure les mouvements respectifs du fémur et du tibia et notamment la translation antéropostérieure et la rotation tibiale pendant un mouvement passif de flexion en cours d’intervention. L’enregistrement cinématique était réalisé : avant toute geste osseux ou ligamentaire ; après fixation des implants définitifs. Les éléments suivants ont été étudiés de façon quantitative (amplitude maximale) et qualitative (aspect visuel de la courbe) : translation antéropostérieure, rotation interne/externe, laxité antéropostérieure à 30◦ et 90◦ de flexion. Les résultats cliniques et fonctionnels ont été étudiés par les scores de la Knee Society à plus d’un an de recul. Résultats.— Cent un genoux avaient une translation fémorale postérieure en flexion avant et après PTG. Dix-huit avaient une translation paradoxale en flexion avant et après PTG. Cinquante et un ont vu leur translation antérieure initiale corrigée par la PTG. Quatorze ont vu leur translation postérieure initiale transformée en translation antérieure après PTG. Quatre vingt-onze genoux avaient une rotation interne tibiale en flexion avant et après PTG. Trente-quatre avaient une rotation externe paradoxale avant et après PTG. Cinquante ont vu leur rotation externe initiale transformée en rotation interne après PTG. Neuf ont vu leur rotation interne initiale transformée en rotation externe après PTG. Il existait une association statistique modérée entre la reconstitution d’une cinématique d’allure physiologique et la qualité des résultats fonctionnels. Discussion.— Il est possible d’enregistrer la cinématique du genou pendant une intervention pour prothèse du genou. Cette technique pourrait permettre au chirurgien d’appréhender les modifications pathologiques liées à la gonarthrose et de choisir comment les corriger. Elle pourrait également permettre de contrôler la cinématique après implantation et ainsi d’adapter la reconstruction au genou opéré. La valeur pronostique de cette adaptation reste à approfondir. Conclusion.— L’enregistrement peropératoire de la cinématique du genou pendant l’implantation d’une prothèse totale de genou permet de préjuger du résultat clinique et fonctionnel. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.206 Résumés des communications 238 Quels parametres influencent la fonction postopératoire des prothèses de genou (PTG) ? Michel Bercovy ∗ , Julien Beldame , Benjamin Lefebvre Centre médical Vauban, 2A, avenue de Ségur, 75007 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Nous avons cherché à évaluer ce quidans le résultat d’une PTG revient à l’état clinique préopératoire, au patient ou à la technique opératoire. Patients et méthodes.— Étude prospective de 401 patients (484 genoux) opérés de janvier 2001 à décembre 2006). Les patients sont reconvoqués tous les 2 ans. Recul moyen : 7 ans (4—10). Âge à l’intervention : 70 ans (32—91). Étiologie : 90 % d’arthrose ; répartition classique des parametres sexe, BMI, classification de Charnley. 12 % des patients sont décédés ; seuls 2 % perdus de vue ; 1 % des patients sont hors étude pour comorbidités. L’implant est une prothèse à plateau mobile sans conservation du LCP. Le fémur est posé sans ciment à 93 % et le tibia à 61 %. La rotule est resurfacée dans 70 % des cas ; 30 % ont eu une patelloplastie. L’analyse des données a été faite par 2 examinateurs indépendants. L’évaluation a porté sur les paramètres et les scores IKS ; Oxford ; Womac ; UCLA ; VAS ; Les radiographies ont comporté le bilan IKS et la gonométrie. La signification a été calculée sur la base d’un risque alpha de 0,05 et d’un risque bêta de 0,2 (puissance 80 %). Résultats.— Paramètres ayant une influence négative statistiquement significative (p < 0,01) sur la douleur résiduelle postopératoire : le sexe féminin, la BMI > 31, l’absence de resurfaçage rotulien, une course rotulienne subluxée en fin d’intervention, la persistance d’un flexum, l’existence d’une douleur importante et/ou d’un flexum préopératoires. L’augmentation du diamètre antéropostérieur et l’hypercorrection de l’axe HKA de plus de 3◦ sont significativement péjoratifs (p < 0,01). Paramètres ayant une influence négative sur la flexion postopératoire : une BMI élevée, l’existence d’un flexum préopératoire, une mauvaise course rotulienne en fin d’intervention et l’augmentation de l’encombrement prothétique. La flexion post opératoire est fortement corrélée à la flexion préopératoire (p < 0,0001). Par contre, ni la sévérité de l’arthrose radiologique, ni l’importance de la déviation l’axe mécanique preopératoire n’ont une influence sur le résultat post-opératoire. Discussion et conclusion.— Cette étude met en évidence l’influence déterminante sur le résultat fonctionnel des PTG de critères liés au patient (morphologique, BMI, douleur, flexion) et de critères opératoires dont les principaux sont l’encombrement antéropostérieur, l’hyper correction et le défaut de course rotulienne. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.207 239 Évaluation des résultats après prothèse de genou. Intérêt des scores dits « de haute activité » Jean-Yves Jenny ∗ , Pascal Louis , Yann Diesinger CCOM, 10, avenue Baumann, 67400 Illkirch, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’évaluation des résultats après prothèse du genou peut se faire par des évaluations cliniques ou des questionnaires de qualité de vie génériques ou spécifiques. Le pouvoir discriminant des cotations classiques après l’intervention est sujet à caution, justifiant le développement d’outils plus sévères « high activity scores ». S323 Patients.— Cent patients opérés d’une prothèse du genou depuis plus d’un an ont été analysés. Méthodes.— Les éléments constitutifs des scores cliniques et fonctionnels de la Knee Society ont été enregistrés lors d’une consultation de contrôle par le chirurgien. Dans le même temps, trois questionnaires de qualité de vie ont été remplis directement par le patient : un score « classique » (Oxford) et deux scores de haute activité (High Activity Arthroplasty Score et Activity Scale for Arthroplasty Patients). Les scores de qualité de vie ont été comparés aux scores cliniques et fonctionnels de la Knee Society sur une base individuelle. La comparaison a été réalisée par un calcul du coefficient de corrélation linéaire et du coefficient de corrélation de Spearman. L’existence d’un effet plancher et d’un effet plafond a été recherchée. La normalité des distributions a été analysée par un test de Shapiro-Wilk. Résultats.— Il existait une corrélation significative entre les scores de qualité de vie et les scores cliniques et fonctionnels de la Knee Society pour un patient donné. Il existait un effet plafond important pour les scores de la Knee Society et le score d’Oxford (respectivement 51 % et 36 %). L’effet plafond était moindre pour les scores de haute activité (respectivement 19 % et 23 %). Aucune distribution n’était normale. Discussion.— Les scores de la Knee Society et d’Oxford sont grevés d’un effet plafond significatif après implantation d’une prothèse de genou, avec pour conséquence une faible puissance à détecter des différences chez les patients ayant un résultat considéré globalement comme satisfaisant. Les scores de haute activité sont plus sévères et permettent une meilleure analyse des résultats les plus favorables. La distribution éloignée de la normale de ces scores reste un inconvénient au moins théorique. Conclusion.— Les questionnaires de haute activité ont un meilleur pouvoir discriminant que les questionnaires standards. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.208 240 Meilleure récupération après arthroplastie du genou avec plateau fixe ou mobile en fonction de l’âge : un essai clinique contrôlé randomisé avec analyse ambulatoire de la marche Arthur Grzesiak ∗ , Kamiar Aminian , Antoine Eudier , Hooman Dejnabadi , Caroline Voracek , Claude Pichonnaz , Estelle Martin , Brigitte M. Jolles Département de l’appareil locomoteur, centre hospitalier universitaire Vaudois, rue du Bugnon, 211011 Lausanne, Suisse ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’objectif de notre étude était de comparer les résultats après arthroplastie totale du genou entre patients avec plateau mobile et plateau fixe à 1 et 5 ans en utilisant des paramètres de marche mesurés dans un environnement de la vie réelle avec un nouveau système ambulatoire. Patients.— Dans cette étude prospective randomisée en doubleaveugle, nous avons suivi 55 patients avec un plateau mobile (26 patients) ou fixe (29 patients) du même design. Méthodes.— Tous les patients ont reçu la même prothèse totale du genou avec un implant cimenté, stabilisé postérieurement, par arthrotomie parapatellaire médiane. La seule différence consistait dans le choix du plateau (fixe ou mobile) selon un processus randomisé. Les scores fonctionnels tels que le Knee Society Score (KSS), le WOMAC et le EQ-5D ont été établis en préopératoire, à 6 semaines, 3 mois, 6 mois, 1 an et 5 ans. À chaque visite, l’évaluation clinique a été complétée par l’analyse objective de la marche avec un système ambulatoire. Résultats.— Il n’y avait pas de différence significative entre les groupes pour les paramètres de base ni pour les scores tradition- S324 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique nels et les performances de la marche en analysant les 2 groupes entiers. Une analyse secondaire avec séparation selon âge (moins de 71 ou égal et plus de71 ans) a démontré que le type du plateau inverse les résultats selon l’âge. Les paramètres de la marche (longueur du pas, vitesse maximale de rotation du genou et les amplitudes du mouvement de la jambe et de la cuisse) montrent systématiquement des meilleurs résultats chez les personnes âgés avec plateau fixe. Chez les personnes jeunes, on retrouve systématiquement des meilleurs résultats avec le plateau mobile. Discussion.— Notre étude est selon notre connaissance la première à démontrer une différence entre les paramètres objectifs pour le plateau fixe et mobile. Les différences observées restaient statistiquement significatives même avec la diminution de la puissance statistique en divisant les groupes. Conclusion.— En ce qui concerne les paramètres de la marche, cette étude randomisée en double-aveugle montre des meilleurs résultats chez les patients avec un plateau fixe après 70 ans, mais des meilleurs résultats chez les patients avec un plateau mobile avant l’âge de 70 ans. Le chirurgien devrait aussi considérer l’âge du patient lors du choix du type de plateau de l’arthroplastie du genou. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.209 241 Résultats d’une PTG à conservation du LCP (Wallaby I) chez des patients de moins de 65 ans avec un recul moyen de 11 ans 6 mois : à propos de 133 cas Yann Masse ∗ , Jacques Witvoet , Groupe Guepar 2, rue Rosa Luxembourg, 93420 Villepinte, France ∗ Auteur correspondant. Cent trente-trois patients âgés en moyenne de 58,37 ans ont été opérés de 1992 à 1995 et suivis en moyenne 11 ans 6 mois. Plus de 70 % étaient encore très actifs au moment de l’intervention. Concernant le sexe, l’étiologie, la déformation frontale, les scores IKS ainsi que la mobilité des genoux, ils sont comparables aux autres séries publiées. Sans rentrer dans les détails de la prothèse utilisée (Wallaby I® ), signalons que la pièce tibiale était modulaire avec une embase métallique au rebord non circulaire. Résultats.— Le recul moyen des 133 cas est de 11 ans 6 mois (de 1 à 17 ans) ; 9 genoux ont été réopérés : 2 pour infection, 1 pour descellement mécanique après fracture du fémur, 1 pour rupture secondaire du LLI, 5 pour descellement dû à l’usure du PE avec ostéolyse auxquels il faut ajouter 3 usures du PE avec ostéolyse non compliquée de descellement. Nous n’avons trouvé aucune différence entre ces 8 cas avec usure du PE et ostéolyse importante et les autres cas de la série qui ne présentaient pas cette complication. Ces usures sont survenues après la 8e année et intéressaient plutôt la face articulaire du PE 5 fois et plutôt sa face cachée 3 fois. Parmi les 124 patients, ayant toujours leur prothèse en place, 40 % exerçaient encore un métier. Le score genou était en moyenne de 87,88 points, le score fonction de 66,2 points, la flexion de 110◦ et l’alignement postopératoire de 179,5◦ avec un écart de ± 3,7◦ bien que ces genoux n’aient pas bénéficié de la CAO. La survie, en prenant pour événement l’usure du PE avec ostéolyse, reprise ou non, est de 91,2 % à 14 ans. Conclusion.— Si, dans l’ensemble les résultats dans cette population encore active sont satisfaisants, il existe une nette dégradation à partir de la 8e année par usure du PE. Une des causes d’usure moins connue est celle de sa face cachée due à des micromouvements entre l’embase métallique et le plateau tibial PE. Ils ne sont pas contrôlés par le rebord incomplet et non circulaire de l’embase métallique de la Wallaby I malgré le fluage du PE. Les chirurgiens doivent s’interroger sur la qualité de la fixation du PE dans l’embase métallique s’ils utilisent, ce qui est très fréquemment le cas, une pièce tibiale modulaire. Les ostéotomies de réaxation chez les patients encore actifs ne doivent pas être oubliées. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.210 242 Prothèse totale de genou (PTG) HAP versus cimentée. Étude prospective avec 5 ans de recul minimum Michel Bercovy ∗ , Julien Beldame , Benjamin Lefevre Centre Médical Vauban, 2A, avenue de Ségur, 75007 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Cette étude compare le résultat d’une prothèse de genou cimentée avec sa version recouverte d’HAP. L’étude est prospective avec un recul minimum de 5 ans, maximum de 10 ans. Patients et méthodes.— Trois cent quarante-un patients (371 genoux) ont été opérés de janvier 2001 à mars 2006. Seuls 3,5 % ont été perdus de vue. L’évaluation pré- et postopératoire : scores IKS genou, Oxford, Womac, VAS analogique ; radios face, profil, fémoro patellaire, gonométrie. L’implant est une prothèse à plateau mobile sans conservation du LCP. Composants fémoraux revêtus d’HAP : 96,6 %. Tibias cimentés : 196 ; HA : 175. Le choix entre ciment et HA était basé sur : le consentement du patient, qualité osseuse et en cas d’égalité, par randomisation. Les mesures radiologiques ont été effectuées par 2 observateurs indépendants. Les groupes minimum calculés étaient de n = 143 pour une erreur de type II de 0,2 (puissance 0,80). Ils étaient homogènes pour sexe, côté, BMI, âge à l’intervention, étiologie, Charnley, délai postopératoire. Résultats.— Pour le groupe HAP : IKSG 92,6, WOMAC 3,69, Oxford 14,75, VAS 0,76, flexion active 124◦ . Pour le groupe cimenté : IKSG 93,4, WOMAC 3,28, Oxford 14,51, VAS 0,75, Flexion active 125◦ . La survie des interfaces tibiaux à 10 ans est de 97,8 % (HA) et de 96,9 % (cimenté), différence non significative (Log-rank = 0,785 ; p : 0,376). Aucun liseré n’est apparu aux interfaces fémoraux qu’ils soient cimentés ou HAP. Complications : 1 patient du groupe HA a eu un descellement tibial repris par cimentage ; 3 patients du groupe HA ont eu une résorption transitoire sous le plateau tibial à 3 mois. Après décharge partielle les 3 cas ont retrouvé une fonction identique aux autres patients du groupe avec une disparition de l’image de résorption. Dans le groupe cimenté il n’y a aucun descellement. Au dernier recul, des liserés de 1 mm ont été observés : dans le groupe HA 1,7 % en zone 1 et 2,3 % en zone 4 ; dans le groupe cimenté 5,3 % en zone 1 et 2,4 % en zone 4, cette différence n’est pas significative. Discussion et conclusion.— Cette étude d’une série importante avec un faible taux de perdus de vue confirme les données publiées : l’HAP permet une fixation aux interfaces des PTG au moins équivalente à celle du ciment y compris au niveau tibial. Des résorptions transitoires peuvent survenir (3 %) mais guérissent sans séquelles fonctionnelles. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.211 Résumés des communications 243 Résultats à long terme de la prothèse totale de genou IBII-CCK au recul moyen de 13 ans Laurent Vasseur ∗ , Emmanuel Marchetti , Donatien Bocquet , Julien Girard , Henri Migaud , Gilles Pasquier 114, rue d’Isly, 59000 Lille, France ∗ Auteur correspondant. Hypothèse.— Évaluer les résultats radio-cliniques à long terme de la prothèse totale de genou contrainte IB2CCK mise dans des cas de révision prothétique ou de grande déformation. Matériel et méthodes.— Entre 1993 et 1997, 37 prothèses totales de genou de type IB2CCK ont été posées : dans 20 cas de révisions arthroplastiques et 17 fois en première intention devant une déformation frontale importante. Cet implant se caractérisait par une contrainte plus importante sous forme une came tibiale renforcée, il se posait avec des extensions médullaires, le plateau tibial était fixe. Une évaluation clinique sur les scores HSS et IKS et une évaluation radiographique ont été menées. Des clichés en stress ont été systématiquement faits. Résultats.— La série présentait un recul moyen de 13,4 ans (11,3—17,4). Quatre patients ont été repris pour infection, une arthrodèse a compliqué l’évolution d’un cas infecté. Un patient a été repris pour descellement aseptique. À la révision, 2 descellements tibiaux asymptomatiques ont été diagnostiqués ainsi qu’un descellement septique. Au dernier recul, une amélioration clinique significative persistait, le score HSS moyen était de 61,7 (21,75 à 90), le score IKS Genou moyen de 79,35 (47 à 100) et le score IKS fonction de 42,25 (0 à 100). Au total, 82,6 % des patients restaient très satisfaits ou satisfaits. La flexion moyenne était de 96◦ (30 à 125◦ ) et le déficit d’extension moyen était de 2◦ (0 à 15◦ ). L’axe anatomique du membre inférieur était rétabli dans la majorité des cas, mais une déformation résiduelle était plus fréquente lorsque la déformation préopératoire était importante. L’angle HKA au dernier recul était de 180,8◦ (176 à 186◦ ) pour une valeur préopératoire de 185,1◦ (159 à 226◦ ). Il n’y avait pas d’importante usure du polyéthylène tibial. Il existait une diminution significative des laxités frontales cliniques et radiologiques au recul. Elles étaient inférieures à 5◦ dans 66 % des cas contre 33 % des cas en préopératoire. Le taux de survie était de 85,7 % (toutes causes de reprises confondues) au recul de 13,4 ans. Discussion.— La prothèse IB2CCK contrainte par une came tibiale renforcée et stabilisée par des quilles médullaires a eu un bon comportement à long terme qu’il s’agisse de son implantation en situation de reprise ou en première intention dans des déformations sévères. Son bon résultat a été acquis à condition de rétablir un bon axe mécanique frontal. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.212 244 Étude comparative d’une prothèse totale de genou à plateau mobile ultra congruent avec une prothèse postero-stabilisee Philippe Hernigou ∗ , Alexandre Poignard , Charle Henri Flouzat Lachaniette , Pascal Duffiet , William Denblond , Redouane Jalil , Razi Ouanes Hôpital Henri-Mondor, 51, avenue du Marechal-de-Lattre-de-Tassigny, 94000 Créteil, France ∗ Auteur correspondant. S325 Introduction.— L’objectif était de comparer à 10 ans de recul 2 implants différents d’un même fabriquant (mobile ultra-congruent et postéro-stabilisée) implantés par la même équipe chirurgicale avec un recul d’au moins 10 ans. Matériel et méthodes.— L’étude est rétrospective et monocentrique. Elle inclut 38 prothèses rotatoires ultra-congruentes (céragir) et 52 prothèses postéro-stabilisées de type céraver implantées durant les années 1999 et 1991 chez des patients ayant survécu 10 ans après la chirurgie. Les 2 groupes ont homogènes, d’un âge moyen opératoire similaire (73 versus 74), d’une répartition similaire pour le sexe. Dix patients avaient d’un côté une prothèse à plateau mobile et de l’autre une prothèse postéro-stabilisée. La série a été évaluée cliniquement (IKS), radiologiquement, par fluoroscopie en ce qui concerne la cinématique pour 30 patients (20 prothèses de chaque groupe), par scanner pour 15 patients de chaque groupe à la recherche d’une ostéolyse tibiale ou fémorale. Résultats.— Avec un recul de 10 ans, la survie des implants est identique. Une reprise pour changement d’une pièce en polyéthylène dans le groupe des prothèses rotatoires ; une reprise dans le groupe des prothèses postéro-stabilisées (ablation du médaillon rotulien). Les scores fonctionnels moyens sont identiques (85 versus 86). Le score IKS moyen du genou est similaire (83 versus 85). La flexion moyenne des prothèses postéro-stabilisées est significativement plus élevée, 125◦ (90 à 140) versus 115◦ (90 à 130) pour les prothèses postéro-stabilisées. La laxité frontale moyenne par contre est plus élevée pour les prothèses postéro-stabilisées que pour les prothèses rotatoires. L’angle HKA moyen est de 177◦ pour les prothèses rotatoires et un de 180◦ pour les postéro-stabilisées. Aucune ostéolyse ou usure du polyéthylène n’est radiologiquement visible ni sur les prothèses postéro-stabilisées, ni sur les prothèses rotatoires. Les scanners réalisés ont retrouvé 2 ostéolyses non radiologiquement visibles sous l’embase tibiale des prothèses rotatoires et 1 ostéolyse non radiologiquement visible sous le plateau tibial d’une prothèse postéro-stabilisée. Le scanner n’a pas montré de différence de positionnement en rotation des prothèses postérostabilisées ou des prothèses rotatoires. Discussion et conclusion.— Au recul de 10 ans, les résultats sont similaires pour les 2 types de prothèse, bien que leur cinétique soit différente. Il n’existe pas d’argument pour favoriser l’implantation de l’une ou l’autre des prothèses, si ce n’est peut-être l’état du genou en préopératoire, en particulier sa désaxation frontale ou ses antécédents chirurgicaux (ostéotomie préalable). doi:10.1016/j.rcot.2011.08.213 245 Guide de coupe sur mesure pour PTG : présentation de la technique opératoire et résultats radiologiques préliminaires Peter Philipp Koch ∗ , Daniel A. Müller , Sandro F. Fucentese Orthopedic Department, University Hospital Balgrist, Forchstrasse 340 8008 Zürich, Suisse ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Une nouvelle technologie de la création des guides de coupe sur mesure se basant soit sur un IRM ou un scanner préopératoire, a émergé. Nous présentons notre expérience avec le système MyKnee® (Medacta International SA, Suisse), qui combine en une seule pièce le guide et le bloc de coupe. Patients.— Quarante-neuf patients consécutifs ont été choisis et analysés prospectivement pour évaluer la précision de l’implantation des composants. Méthode.— À l’aide d’un CT scan, un modèle osseux tridimensionnel du genou du patient est créé. Ce modèle servira de base à la mise sur pied des guides de coupe sur mesure. Le chirurgien peut planifier ses repères, définir la taille de l’implant, les niveaux de résection, la rotation fémorale et la pente tibiale. Les guides de coupe tibial S326 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique et fémoral sont mis en place de manière univoque en se servant des repères osseux et les coupes se font directement à travers les guides. Des radiographies axe « long » pre- et postopératoire étaient disponibles pour les analyses. La taille des implants planifiée et implantée a été comparée. Résultats.— L’axe mécanique postopératoire était entre 3◦ de varus et 4,2◦ de valgus en comprenant 6 exceptions en dehors des ± 3◦ . La pente tibiale varie entre 0◦ et 10◦ (10 exceptions) et la flexion du composant fémoral variait entre 0,2◦ et 6,4◦ (8 exceptions). Sur 98 cas, la taille planifiée des composants a été changée à deux reprises seulement. Discussion.— Comparés aux études effectuées, les résultats radiologiques de poses avec notre technologie de guides de coupe sur mesure sont similaires aux techniques les plus précises de CAO du genou. Le nombre d’exception est identique pour tous les paramètres calculés, mais plus de données sont nécessaires avant de définir une statistique significative. Conclusion.— Notre expérience préliminaire avec la technologie de guides de coupe sur mesure MyKnee basé sur CT scan s’est avérée être précise, fiable et efficace. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.214 Séance du 10 novembre matin Cheville/Pied 256 Intérêt de la viscosupplémentation de la cheville. Une analyse prospective à propos de 49 cas Julien Lucas y Hernandez ∗ , Véronique Darcel , Dominique Chauveaux 34, rue Bir Hakeim APPT, 338 C Boutchkova, 33700 Mérignac, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Soulager la douleur de l’arthrose et retarder l’échéance d’un traitement chirurgical radical est un objectif difficile à concilier avec des antalgiques aux effets limités ou aux effets secondaires importants. Nos objectifs sont d’évaluer l’efficacité de la viscosupplémentation par acide hyaluronique, au niveau de la cheville, chercher des facteurs prédictifs de réponse et de proposer un protocole d’injection. Patients— Trente-trois patients porteurs d’arthrose ont été inclus, dont 13 ayant reçu plusieurs séries d’injections, ce qui représente 49 chevilles. Pour 15, ce traitement était complémentaire d’une chirurgie (11 fois arthroscopique). L’âge moyen était de 51,6 ans. Méthode.— Des séries de 3 injections d’acide hyaluronique, réalisées au bloc opératoire et guidées par scopie ont été évalué à 4, 12 mois et suivis annuellement par le score AFCP, la satisfaction des patients et les effets indésirables. Résultats.— Le score AFCP moyen augmente significativement (p < 0,05) passant de 60,9 (EC 14,7) avant injection, à 73,1 (EC 13,6) et 71,8 (EC 17,2) respectivement à 4 et 12 mois. Le recul moyen est de 15,9 mois et globalement 80 % des patients sont satisfaits ou très satisfaits. Parmi ceux ayant reçu plusieurs séries d’injections, en moyenne l’intervalle entre 2 séries est de 28 mois (EC 10,3). Le délai moyen entre la première injection et le traitement radical pour les patients échappant au traitement (7 sur 33) est de 26,5 mois (EC 15,8). Nous n’avons pas noté d’effets indésirables ou d’intolérance. Discussion.— Cette étude prospective a montré une efficacité significative de la viscosupplémentation pour tous les patients souffrant d’une arthrose de cheville. Le sexe, l’étiologie ou l’avancement de l’arthrose et la chirurgie associée ne sont pas des facteurs prédictifs de réponse au traitement. Cet effet a été montré à 4 mois et se maintient à 12 mois. Il s’estompe avec le temps dans un intervalle de 28 mois en moyenne. Pour les patients échappant au traitement, on peut évoquer la notion de temps gagné sur une chirurgie radicale, de 26,5 mois en moyenne. Les études déjà publiées, dont certaines de niveau I, utilisent un protocole similaire ou des séries de 5 injections montrant un effet bénéfique significatif se maintenant jusqu’à 6 mois. Le contrôle scopique qui nous paraît être un geste essentiel n’a été effectué que dans une étude. Conclusion.— La viscosupplémentation est un traitement d’attente efficace, pour les douleurs dégénératives de cheville, avec un protocole de trois injections, tous les deux ans en moyenne. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.215 257 Étude prospective des instabilités chroniques latérales de la cheville. Nouvelle classification Benattou Belbachir ∗ , Mustapha Mammeri Hôpital universitaire spécialisé Staouali (HMUS), 16000 Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’absence d’un consensus thérapeutique sur le plan technique dans le traitement des instabilités latérales de la cheville nous a conduit à travers d’une étude prospective a propos d’une série de 127 cas de proposer une nouvelle classification basée sur des données cliniques et des constatations lésionnelles capsulo-ligamentaires (artroscanner/IRM) ; cette classification à des implications thérapeutiques pour la prise en charge des instabilités de cheville. Matériel d’étude.— C‘est une étude prospective à propos de 127 cas d’instabilité antérolatérale de la cheville pris en charge entre janvier 2003 et décembre 2008. Notre série concerne une population jeune (26,4 ans), active (56 % sont coté > 5 dans sur l’échelle Tegnér) et sportive avec 16 sportifs de compétition. La cheville droite est plus touchée (57 %) et 3 cas d’instabilité bilatérale avec légère prédominence masculine (65 %). Cent vingt sept ligamentoplasties antérolatérales de cheville ont été pratiquées pour le traitement des instabilités résiduelles après échec (ou insuffisance) de la rééducation fonctionnelle proprioceptive préopératoire. Méthodes.— Le diagnostic de l’instabilité antérolatérale de cheville est basé sur l’examen clinique (l’instabilité, la douleur, le testing ligamentaire, la force musculaire des fibulaire et l’axe de l’arrièrepied), la radiologie (incidence de Meary et cliché dynamique en autovarus) mais surtout l’imagerie médicale (arthro-scanner ou IRM) qui permis une meilleur exploration capsulo-ligamentaire de la talocrurale et de la subtalienne. Cette étude prospective nous a permis de classer les instabilités latérales de la cheville en quatre types anatomocliniques : — type 0 : instabilité potentielle (appréhension antérolatérale sur un varus calcanéen sans lésion capsulo-ligamentaires vraies) ; — type 1 : instabilité talo-crurale pure, avec lésion du LTFA (LCF peut être distendu) ; — type 2 : instabilité subtalienne isolée, avec lésion du ligament talo-calcanéen interosseux (LIO TC) (LCF peut être distendu) ; — type 3 : instabilité mixte talo-crurale avec lésions du LTFA, du LCF et LIO TC (3A) qui peut être majorée par un varus calcanéen associé (3B). La rééducation proprioceptive préopératoire systématique reste capitale avant tout geste de ligamentoplastie dans notre série et a permis de réduire sensiblement le nombre des indications opératoires (plus de 25 % des cas). Résumés des communications La ligamentoplastie pratiquée est sélective qui consiste en une réfection anatomique capsulo-ligamentaire (RCL) (talo-crurale et/ou subtalienne) pour rétablir la « proprioception » de la cheville associée à une plastie de renfort sélective selon le type de l’instabilité : — instabilité type 0 : ostéotomie calcanéennede valgisation (OCV) ; — instabilité type 1 : RCL talo-crurale + plastie de renfort avec un lambeau au périoste fibulaire ; — instabilité type 2 : RCL sub-talienne + plastie de renfort avec un lambeau au frodiforme ; — instabilité type 3 : RCL talo-crurale et sub-talienne + plastie de renfort tendineuse type « hemi-castaing » + ostéotomie calcanéenne de valgisation (3B). L’ostéotomie calcanéenne de réaxation (selon la technique de Dwyer) de correction d’un varus de l’arrière-pied reste un geste primordial dans la prise en charge d’une instabilité antérolatérale de la cheville ; cette ostéotomie de réaxation calcanéenne reste le meilleur garant pour un résultat fonctionnel durable de toute ligamentoplastie latérale de la cheville. Cette étude nous a permis de classer les instabilités latérales de la cheville en quatre types anatomocliniques : — type 0 : instabilité potentielle (appréhension antérolatérale sur un varus calcanéen sans lésion capsulo-ligamentaires vraies) ; — type 1 : instabilité talo-crurale pure, avec lésion du LTFA (LCF peut être distendu) ; — type 2 : instabilité subtalienne isolée, avec lésion du ligament talo-calcanéen interosseux (LIO TC) (LCF). doi:10.1016/j.rcot.2011.08.216 258 Résultats du traitement arthroscopique des conflits antérieurs de la cheville selon l’état articulaire tibio-tarsien Didier Guignand ∗ , Julien Mayer , Jean-Manuel Poircuitte , Rémi Belleville , Vincent Seivert , Laurent Galois , Didier Mainard Service de chirurgie orthopédique, traumatologique et arthroscopique, avenue de Lattre-de-Tassigny, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le traitement du conflit antérieur osseux de cheville par arthroscopie est maintenant bien établi et permet une amélioration fonctionnelle significative. La recherche de lésions cartilagineuses associées est nécessaire puisqu’elles constituent un élément pronostique majeur. Le but de cette étude est de rechercher les limites du traitement arthroscopique des conflits osseux antérieurs de cheville par l’évaluation des résultats en fonction de l’état arthrosique de l’articulation tibio-talienne. Patients et méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective de 28 cas concernant 26 patients présentant un conflit antérieur osseux symptomatique de cheville traité sous arthroscopie entre décembre 2004 et janvier 2010. Chaque cas a été évalué cliniquement de manière subjective puis selon le score de l’AOFAS et d’OgilvieHarris. L’étude radiographique repose sur la classification de Von-Dijk qui tient compte de l’état arthrosique tibio-talien. Tous les patients ont bénéficié d’un traitement médical premier puis en cas d’échec, d’une résection des ostéophytes tibiotaliens sous arthroscopie. Résultats.— Le recul moyen est de 36 mois. On retrouve 13 cas de stade 1, 9 de stade 2 et 6 de stade 3 selon la classification de Von-Djik. Le score AOFAS a progressé de 62 à 81/100. On note que 79 % des patients sont satisfaits ou très satisfaits. Les résultats sont jugés bons ou excellents dans 64 % des cas selon Ogilvie-Harris. Discussion.— Les excellents et bons résultats du traitement arthroscopique varient entre 57 et 92 % dans les principales séries. Le S327 taux de complications atteint parfois 18 %. Nous rapportons 64 % d’excellents et bons résultats avec un taux de complications de 3,5 %. Von Djik a proposé une classification (4 stades) tenant compte, en plus des ostéophytes antérieurs, du pincement articulaire tibio-talien. Cette étude confirme une différence significative de pronostic en fonction du stade. Ainsi, pour le groupe 3 (arthrose avancée), on ne constate aucun bon résultat selon Ogilvie-Harris mais 83 % des patients sont améliorés. Deux arthrodèses et 2 arthroplasties ont été réalisées au recul moyen de 22 mois. Conclusion.— Cette étude confirme les excellents et bons résultats du traitement arthroscopique des conflits antérieurs osseux de cheville de stade 1. Dans un contexte d’arthrose tbiotalienne le débridement arthroscopique associé à la résection des ostéophytes antérieurs, lorsque les douleurs antérieures sont au premier plan, semble bénéfique et permet de reculer l’échéance de l’arthroplastie ou de l’arthrodèse. De plus, c’est une technique qui présente une faible morbidité péri- et postopératoire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.217 259 Arthrodèses tibiotaliennes sous contrôle arthroscopique : retentissement à long terme Frédéric Eloy ∗ , Loïc Milin , Rémi Charvet , Daniel Molé , Henry Coudane , Didier Mainard , Nicola Vendemmia. Service ATOL, hôpital Central, 29, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La technique d’arthrodèse arthroscopique de l’articulation tibiotalienne est devenue une technique de choix pour le traitement des chevilles arthrosiques. Le but de cette étude est de présenter les résultats cliniques et radiographiques à long terme d’une série de 45 arthrodèses tibiotaliennes réalisées sous arthroscopie. Patients et méthodes.— Notre étude porte donc sur 45 arthrodèses réalisées chez 48 patients, avec un âge moyen au moment de l’intervention de 52,2 ans. Le recul moyen est de 9 ans et 8 mois. Nous avons utilisé la cotation de Duquennoy pour apprécier le retentissement fonctionnel. Chaque patient a bénéficié d’un bilan radiographique permettant d’évaluer le degré d’arthrose des articulations sous-jacentes et la position de fusion de l’arthrodèse. Le type de fixation a également été étudié séparant le vissage tibiotalien pur et le double vissage fibulo- et tibiotalien. Résultats.— Le taux de fusion est de 93,75 %, le délai de fusion est en moyenne de 10 semaines. Le résultat subjectif global est bon avec 86,7 % de patients satisfaits ou très satisfaits de leur intervention. Le résultat objectif global retrouve un score de Duquennoy moyen de 70,7 points. Discussion.— Le taux de fusion ainsi que le délai de fusion sont comparables aux données de la littérature. La position de l’arthrodèse est primordiale, l’équin étant significativement corrélé avec un résultat global moins bon. Il existe une détérioration radiologique des articulations sous-talienne et médiotarsienne mais avec un retentissement clinique limité. L’étiologie est importante, la polyarthrite rhumatoïde étant corrélée avec un résultat global moins long. La fusion de la gouttière malléolaire latérale est plus souvent obtenue en utilisant la fixation tibio- et fibulotalienne. Ainsi, le vissage tibio- et fibulotalien nous semble la technique actuelle la plus adaptée, même s’il n’existe pas de preuve statistique de sa supériorité. Conclusion.— L’arthrodèse tibiotalienne sous arthroscopie est une technique fiable et élégante donnant de bons résultats dans le long terme. Cette étude corrobore les données de la littérature actuelle, elle n’étudie malheureusement que des déformations pré- S328 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique opératoires minimes (moins de 10◦ de déformations dans le plan frontal). doi:10.1016/j.rcot.2011.08.218 260 Comparaison des résultats fonctionnels après prothèse totale de cheville et arthrodèse tibio-talienne. Série rétrospective de 83 cas Frédéric Dalat ∗ , Frédéric Dalat , Franck Trouillet , Michel-Henry Fessy , Bernard Moyen , Jean-Luc Besse. Service de chirurgie orthopédique, centre hospitalier Lyon-Sud, 69495 Pierre-Bénite cedex, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le bénéfice des prothèses de cheville par rapport à l’arthrodèse est encore débattu : plus de complications, taux de survie à 10 ans plus faible (70 % à 80 % selon les registres prothétiques) que pour la hanche et le genou. Le but de notre étude cas-témoin est de comparer les résultats fonctionnels, les capacités sportives et la qualité de vie après prothèse (PTC) et arthrodèse de cheville. Matériel et méthodes.— Deux séries continues de 59 prothèses et de 46 arthrodèses (opérés entre 1997 et 2009) ont été évaluées rétrospectivement par un questionnaire comportant les items fonctionnels du score AOFAS, le score Foot Function Index (FFI), le score Foot Ankle Ability Measure (FAAM) et le SF-36. Résultats.— 83 réponses ont pu être évaluées (79 % de la série globale) : 51 PTC (âge à l’intervention : 58,4 ans ± 12,2 ; 45 % post-traumatique ; recul : 52,4 mois ± 19,3 ; âge à la révision : 62,8 ans ± 12,3 ; IMC 27,3 ± 3,7) et 32 arthrodèses (âge à l’intervention : 50,7 ans ± 13,1 ; 66 % post-traumatique ; recul : 68,5 mois ± 46,7 ; âge à la révision : 56,4 ans ± 12,6 ; IMC 26,7 ± 5,6). Les résultats sur la douleur sont meilleurs (p < 0,01) après PTC : AOFAS douleur 28,6 (/40) ± 8,0 vs 23,4 ± 10,9. Le score Global FFI (p < 0,0001) est meilleur après PTC (38,1 ± 38,0 vs 72,8 ± 53,3), de même que le score FAAM-vie quotidienne (77,7 ± 19,1 vs 58 ± 20,7). Le niveau sportif global moyen par rapport à l’état antérieur à la pathologie est relativement bas dans les 2 groupes mais significativement (p < 0,0001) plus élevé dans le groupe PTC : score FAAM sport 48,8 ± 26,1 vs 25,1 ± 23,9. Le score de qualité de vie SF-36 physique, psychique et global est statistiquement meilleur après PTC : score de santé mental à 64,8 ± 14,5 vs 54,2 ± 21,9 score de santé physique à 62,4 ± 17,9 vs 48,3 ± 24,1, score global à 64,7 ± 16,6 vs 51,4 ± 23,4. Discussion.— Il y a très peu de publications sur les activités et la qualité de vie après PTC. Malgré des faiblesses, notre étude comparative objective une fonction meilleure après PTC qu’après arthrodèse de cheville. Après les doutes engendrés par les publications d’ostéolyses périprothétiques sévères à moyen terme avec la prothèse de cheville AES, ces résultats nous encouragent à poursuivre l’implantation et les efforts de développement des PTC. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.219 261 Résultats à moyen terme d’une série de 44 prothèses totales de cheville de 3e génération sans ciment Nicolas Pinar ∗ , Olivier Chomarat , Alain Monod , Patrick Cronier , Pascal Bizot Département de chirurgie osseuse, CHU, 1, rue Larrey, 49000 Angers, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les prothèses totales de cheville (PTC) de 3e génération ont des résultats fonctionnels encourageants. Néan- moins, des incertitudes persistent à long terme et l’apparition précoce d’ostéolyse périprothétique reste mal compris et préoccupante. Le but de l’étude est d’évaluer les résultats cliniques et radiologiques d’une série rétrospective de 44 PTC de 3e génération. Patients et méthode.— De 2000 à 2009, 44 PTC Salto (Tornier, France) ont été implantées dans 2 centres, chez 41 patients consécutifs, d’âge moyen 61 ± 11 ans (29—82). Les diagnostics initiaux étaient l’arthrose (essentielle 15 cas, secondaire 22 cas) et l’arthrite rhumatoïde (7 cas). Les patients ont été revus avec un examen clinique (score AOFAS/100 points, questionnaire de satisfaction) et radiographique. Résultats.— Aucun patient n’a été perdu de vue. 1 patient est décédé. On note que 35 patients (37 PTC) ont été revus et 5 n’ont eu qu’un entretien téléphonique. On note 7 complications précoces (2 retards de cicatrisation, 5 fractures de malléole) et 8 réinterventions (18 %) (4 gestes sur les parties molles, 1 changement de pièce tibiale, 1 comblement de géodes, 2 arthrodèses calcanéotibiales). Le recul moyen des 34 patients survivants et revus était de 36 ± 27 mois (8-120). Au dernier recul, le score AOFAS moyen était de 71 ± 19 (10—100), versus 36 ± 17 (11—83) en préopératoire. Vingt-six patients (74 %) étaient satisfaits de l’intervention. Vingttrois implants tibiaux (68 %) et 20 implants taliens (59 %) étaient bien positionnés. Sept prothèses présentaient un liseré tibial complet (21 %) déjà présent en postopératoire et non évolutif. Dix-neuf prothèses (53 %) présentaient des géodes périprothétiques (14 tibiales, 4 taliennes, 2 malléolaires externes), apparues dans les 2 ans dans 6 cas, entre 2 et 4 ans dans 10 cas, entre 4 et 6 ans dans 2 cas et audelà de 6 ans dans 2 cas, évolutives pour au moins 3 d’entre elles. Aucune migration d’implant n’a été constatée. Discussion et conclusion.— Les résultats fonctionnels avec ce type d’implant de 3e génération sont globalement satisfaisants et comparables à ceux de la littérature. Néanmoins, les taux de complications et de reprise restent élevés et peuvent refléter, en partie, les difficultés techniques et la courbe d’apprentissage de l’intervention. L’apparition précoce de géodes périprothétiques dans plus de la moitié des cas reste préoccupante et devrait limiter les indications de ce type d’implant. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.220 262 Prothèses totales de cheville et géodes : résultats d’autogreffes osseuses à plus de 2 ans Sébastien Trincat ∗ , Fabrice Gaudot , François Lavigne , Philippe Piriou , Thierry Judet. CHRU Lapeyronie, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34295 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’évolution des géodes autour des prothèses totales de cheville (PTC) reste incertaine et aucune attitude thérapeutique n’a été unanimement établie. Le but de cette étude était d’évaluer le devenir clinique et radiographique de PTC ayant développé des géodes évolutives ou symptomatiques, pour lesquelles une autogreffe osseuse a été réalisée. Patients.— Sur un total de 322 PTC, 27 ont développé des géodes douloureuses ou évolutives justifiant d’un sauvetage prothétique par autogreffe osseuse. Seules les 21 prothèses avec un recul de plus de 2 ans après la greffe ont été incluses dans la série (9 hommes, 12 femmes). Neuf chevilles présentaient une atteinte tibiale, 5 une atteinte talienne et 7 une atteinte bifocale. Le délai moyen entre la pose de la prothèse et le diagnostic de géode était de 41 mois. Le délai moyen entre le diagnostic de géode et la greffe était de 22 mois. Méthodes.— L’analyse fonctionnelle a été effectuée de manière prospective à partir du score AOFAS. Seules les lésions lytiques bien délimitées de plus de 10 mm de grand axe à la radiographie standard Résumés des communications ont été considérées comme des géodes. Le bilan d’imagerie a été complété par scanner. Une cartographie précise a été établie sur les clichés radiographiques de face et de profil. L’évaluation en surface a été établie via le logiciel Osirix® . Le résultat a été considéré comme satisfaisant en cas de diminution de la taille des géodes ou d’amélioration de la trame osseuse. L’intervention a été considérée comme un échec en cas d’arthrodèse, d’extension ou de récidive des géodes. Résultats.— Le score AOFAS est resté stable de 76 à 79. L’intervention a permis une amélioration radiographique chez 11 patients et une disparition complète des géodes visibles à la radiographie chez 6 patients. Aucune migration d’implant n’a été identifiée. Les géodes se sont étendues pour 2 patients, dont 1 a été repris pour greffe itérative. Deux chevilles ont été arthrodésés à 15 et 20 mois. Discussion.— Les résultats à court terme sont encourageants sur le plan radiographique et fonctionnel. Les géodes apparues précocement semblent avoir un moins bon pronostic. Une évaluation volumétrique par scanner aurait été plus précise, notamment au niveau du talus. Conclusions.— L’autogreffe osseuse est une option intéressante en cas de géodes évolutives ou douloureuses sur PTC, permettant une stabilisation, voire une amélioration des lésions sans altération du résultat fonctionnel. Une évaluation à long terme reste nécessaire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.221 263 Résultats à court et moyen terme du curetage-greffe des géodes avec les prothèses de cheville AES Christophe Lienhart ∗ , Christophe Lienhart , Jean-Luc Besse , Bernard Moyen , Michel-Henry Fessy Service de chirurgie orthopédique (Prs Fessy-Moyen), centre hospitalier Lyon-Sud, 69495 Pierre-Bénite cédex, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Sur une série prospective de 50 prothèses de cheville AES (2003—2006) nous avons publié en 2009, 29 % de géodes tibales sévères (> 1 cm) et 22 % talienne. À 4 ans de recul minimal une reprise chirurgicale a été nécessaire dans 32 % des cas. Nous rapportons les résultats des curetage-greffe géodiques. Patients et méthode.— 16 prothèses (14 patients, âge 56,9—9H/5F) ont été réopérés à 48 mois en moyenne après la PTC : 3 par arthrodèse (2 pour complications mécaniques sur géodes, 1 pour géodes douloureuse, ayant refusé la greffe), 13 par curetage-greffe des géodes (7 autogreffe spongieuse iliaque : 1 mixte autogreffe et ciment phosphocalcique, 4 ciments phosphocalcique, 1 récente par ciment PMMA). Les patients ont été réopérés dans 7 cas pour des géodes associées à une lyse corticale et dans 6 cas préventivement pour des géodes de plus de 3 cm ; le score AOFAS douleur s’était dégradé (32,5/40 à 1 an ; 25,4 avant la reprise). Les patients ont été évalués cliniquement et avec des radiographies simples à 3 mois, 6 mois, 1 an et au plus long recul ; ainsi qu’avec un scanner à 1 et 2 ans. Résultat.— Les 2 reconstruction-arthrodèses avec allogreffeautogreffe massive ont consolidé en 2 ans avec un effondrement de la greffe. La 3e a consolidé en 4 mois. Avec un recul moyen de 20 mois (5—33), les douleurs des patients greffés n’ont pas été réduites (AOFAS douleur : 23,6 vs 25,4 avant la ré-intervention). Dans les 7 premiers cas d’autogreffe, après un bon résultat radiologique à 1 an, les géodes ont récidivé à 2 ans ; 1 patient a présenté un effondrement à 14 mois de la pièce talienne malgré une greffe satisfaisante radiologiquement et doit être arthrodés. Pour les 4 greffes phosphocalciques plus récentes : une patiente a présenté un sepsis à 11 mois qui a imposé une ablation prothèse—arthrodèse S329 en 2 temps, les 3 autres cas ont développé, à partir de 6 mois, un liseré de plus de 2 mm autour du ciment, confirmé par le scanner à 1 an. L’option de greffe par ciment méthylméthacrylate a un recul insuffisant (5 mois). Discussion.— Il n’y a pas de série publiée sur les résultats des curetage-greffes des géodes évolutives périprothétiques de cheville. Nos résultats décevants à court et moyen terme font remettre en cause cette option qui peut diminuer le capital osseux iliaque pour une arthrodèse ultérieure. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.222 264 Traitement de l’hallux valgus modéré par chevron percutané : résultats préliminaires d’une série de 56 pieds à 1 an de recul moyen Pierre Carret ∗ , Véronique Darcel , Dominique Chauveaux , Olivier Laffenêtre 36, rue du Palais-Galien, 33000 Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Ce travail se propose de présenter la technique de traitement de l’hallux valgus modéré par chevron percutané et ses résultats préliminaires. Patients et méthodes.— Il s’agit d’une série continue monoopérateur de 56 pieds (45 patients) ayant un âge moyen de 49 ans, opérés entre mai 2008 et juin 2010. Le suivi moyen clinique et radiologique est de 12,45 mois. L’indication était restreinte aux déformations modérées douloureuses entraînant une gêne au chaussage, sur des avant-pieds d’index métatarsien plus ou plus minus. Les paramètres cliniques et radiologiques étudiés avant l’intervention et tout au long du suivi comprenaient le canon de l’avant-pied, les mobilités articulaires en flexion et extension, le score fonctionnel de Kitaoka pour l’avant-pied, l’indice de satisfaction subjectif (très satisfait, satisfait, déçu, mécontent) et les mesures des angles M1M2, DMAA, DM2AA, M1P1, P1P2 et de l’index métatarsien. Résultats.— 43 patients étaient très satisfaits du résultat, 11 satisfaits, seulement 2 étaient moyennement ou peu satisfaits. Le score fonctionnel de Kitaoka est passé 63,53 préopératoire à 96,91. La flexion dorsale moyenne est passée de 83,3◦ en préopératoire à 84,1◦ et la flexion plantaire de 16,78◦ à 16,60◦ en postopératoire. La valeur moyenne de l’angle M1P1 est passée de 26,46◦ à 9,5◦ , celle de M1M2 de 12,09◦ à 8,09◦ , celle de P1P2 de 12,03◦ à 7,62◦ , celle du DMAA de 12,78◦ à 7,32◦ et celle du DM2AA de 1,55◦ à —0,28◦ , au plus grand recul. Une ostéosynthèse de P1 était effectuée dans 24 cas, lorsque la charnière latérale était rompue. On note 15 ablation de matériel (12 %). On rapporte un retard de cicatrisation spontanément résolutif et l’évolution vers une métatarsalgie de transfert M2 dans 5 cas (9 %). Discussion.— Après un apprentissage suffisant, grâce à une technique standardisée et reproductible, les paramètres cliniques et radiographiques sont améliorés de manière statistiquement significative. Le principal apport est la mobilité articulaire qui est rapidement récupérée, sans apparition de raideur. L’aspect esthétique, secondaire, est également important pour cette population essentiellement féminine. En outre, la majorité des patients ont été opérés en ambulatoire. Conclusion.— Malgré un recul encore insuffisant, les résultats préliminaires de cette technique semblent prometteurs associant reproductibilité et fiabilité dans la correction. Cette technique, effectuée sans garrot pneumatique la plupart du temps en ambulatoire, donne régulièrement une mobilité excellente. Un apprentissage rigoureux associé à l’utilisation d’un matériel S330 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique adapté doit rapidement permettre de s’affranchir des difficultés d’appréciation de la position idéale des vis. Service de chirurgie orthopédique, Centre Hospitalier Lyon-Sud, 69495 Pierre-Bénite, cedex France doi:10.1016/j.rcot.2011.08.223 ∗ Auteur 265 Ostéotomies métatarsiennes percutanées ou à ciel ouvert : analyse prospective comparative Emilie Roustan ∗ , Kourosh Fattahi Garmroudi , Loïc Le Coz , Alexandre Rochwerger , Georges Curvale Service de chirurgie orthopédique du Pr-Curvale, hôpital de la Conception, 147, boulevard Baille, 13385 Marseille cedex, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La chirurgie mini-invasive de l’avant pied représente une séduisante alternative aux techniques classiques à ciel ouvert. Pour l’évaluer dans le traitement des métatarsalgies des rayons latéraux, nous présentons une étude prospective comparative entre, d’une part, un traitement par ostéotomies percutanées et, d’autre part, un traitement à ciel ouvert par ostéotomies métatarsiennes distales sous-capitales. Entre janvier 2010 et février 2011, nous avons inclus, dans l’étude, les patients présentant des métatarsalgies et nécessitant des ostéotomies d’accourcissement des métatarsiens, associées ou non à des griffes d’orteil ou à un hallux valgus. Le critère principal de notre étude était la reprise d’une marche libre, c’est-à-dire, sans douleur, dans des chaussures habituelles et avec des amplitudes articulaires libres. Patients et méthodes.— Ainsi, en préopératoire et en postopératoire à 3, 6, 12 et 18 mois, nous avons calculé le score de l’AOFAS, mesuré l’œdème postopératoire par la « circonférence péripanmétatarsienne », mesuré les amplitudes articulaires, noté l’appui pulpaire des orteils en statique et en dynamique, et calculé le score de Maestro. Résultats.— Nous avons opéré 41 pieds, 22 en percutané, 19 à ciel ouvert, chez 37 patients. Trente-sept pieds présentaient un hallux valgus. En moyenne, le score de l’AOFAS est passé pour le groupe à ciel ouvert de 36 en préopératoire à 95 au plus long recul, et pour le groupe percutané de 29 à 84. L’œdème diminue au troisième mois pour les deux groupes (de 22,7 cm en préopératoire à 22,6 cm à 3 mois). Les amplitudes articulaires sont diminuées à 3 mois pour les deux groupes (—10 à —25 %). La récupération de l’appui pulpaire s’effectue en moyenne à 3 mois en dynamique pour les deux groupes, mais l’appui en statique est plus souvent retrouvé chez les patients du groupe percutané. Discussion.— Nous pouvons ainsi constater que les gestes intraarticulaires sont plus enraidissants, ce que l’on pouvait supposer, au vu de l’évolution des amplitudes articulaires et de la récupération de l’appui pulpaire ; et qu’il n’y a pas de différence statistiquement significative pour l’œdème entre les deux groupes, même si l’évacuation des débris des ostéotomies percutanées n’est pas optimale. Conclusion.— Au total, la pratique percutanée des ostéotomies distales sous-capitale des métatarsiens moyens sans modifier significativement les résultats fonctionnels, notamment en termes de reprise d’une marche libre et sans douleur dans des chaussures habituelles, semble permettre une meilleure récupération des amplitudes articulaires, probablement grâce à son caractère extraarticulaire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.224 266 Étude comparative entre ostéotomies distales métatarsiennes Weil vs. ostéotomies percutanées DMMO sur le pied controlatéral : 14 patients Marie Le Goff ∗ , Julien Henry , Bernard Moyen , Michel-Henry Fessy , Jean-Luc Besse correspondant. Introduction.— Les ostéotomies percutanées des rayons latéraux (DMMO) ont été proposées comme alternative aux ostéotomies de Weil dans la chirurgie des métatarsalgies. Le but de notre étude cas-témoin était de comparer ces deux techniques chez 14 patients ayant eu la technique Weil d’un côté, et DMMO de l’autre. Patients et méthodes.— Quatorze patients (12F/2H, âge moyen 62,8 ans) ont été opérés (mars 2006 à novembre 2009) d’hallux valgus et/ou rigidus sévères associés à des métatarsalgies par ostéotomies de Weil pour le premier côté et par ostéotomie DMMO pour le deuxième côté, 20 mois après (5—36 mois). Les deux groupes avaient les mêmes caractéristiques pour le geste sur le 1er rayon et les pathologies latérales : ostéotomies Weil (11 scarf M1, 3 arthrodèses MTP1, 1 Scarf M5 — 64 % luxations MTP2—3 Weils M23, 9 Weils M234, 2 Weils M2345) vs. ostéotomies DMMO (9 scarfM1, 5 arthrodèses MTP1 — 57 % luxations MTP2—12 DMMO M234, 1 DMMO M2345). Les patients ont été évalués cliniquement et radiologiquement en préopératoire, trois mois et 12 mois minimum. Ils ont reçu un questionnaire d’évaluation subjective des deux techniques. Résultats.— Une patiente est décédée cinq mois après la deuxième chirurgie. Treize patients ont été revus et ont renvoyé le questionnaire avec un recul de 18,1 mois [12—32]/dernière chirurgie. Cliniquement, les suites étaient plus longues pour les DMMO : à trois mois, 64 % d’œdème résiduel (vs. 35 %), 50 % de métatarsalgies (vs. 28 %) et 15 % non consolidé à trois mois (vs. 0 %). À 12 mois, l’œdème avait disparu pour les deux techniques, un patient avait des métatarsalgies (7 %) dans chaque groupe, la différence de mobilité des MTP234 n’était pas statistiquement significative (moyenne 74◦ ). Au long recul le score AOFAS était identique (Weil 81,1 vs. DMMO 76,9), le Score FAMM était un peu plus élevé pour les Weils (vie quotidienne 90,2 vs. 83,1—sport 74,4 vs. 70). Subjectivement : 69 % des patients ont trouvé dans les suites l’œdème plus important, 69 % la douleur plus vive après DMMO. Au long recul, 69 % des patients trouvaient les cicatrices plus esthétiques, 76 % les orteils plus mobiles mais 58 % plus douloureux après une marche prolongée avec les DMMO ; 54 % des patients conseillaient la technique Weil et 38 % les DMMO (17 % identique). Conclusion.— Les données cliniques confirment notre précédente étude comparative cas-témoin. Subjectivement il n’y a pas de supériorité évidente d’une technique. Les indications respectives des deux techniques restent à préciser. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.225 267 Étiologie de 51 clinodactylies de la phalange distale après arthrodèse métatarso-phalangienne de l’hallux à propos d’une série continue de 180 cas (étude prospective et prévention) François Bonnel ∗ , Pierre Auteroche Service d’orthopédie, clinique Beau Soleil, 119, avenue de Lodève, Montpellier, 34070 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’analyse de la littérature sur les résultats de l’arthrodèses métatarso-phalangienne de l’hallux était centrée sur la fusion osseuse, l’angulation métatarso-phalangienne et la raideur de l’interphalangienne (Coughlin, Besse, Tourné). La notion de clinodactylie n’était pas développée bien qu’observée sur les radiographies de contrôle. Notre objectif était de préciser les méthodes de prévention. Collectif.— Notre collectif (157 femmes, 23 hommes, âge moyen 71 ans) portait sur l’analyse prospective de 180 arthrodèses pour Résumés des communications hallux rigidus (42 cas), récidive d’hallux valgus (22 cas) et hallux valgus (116 cas) avec une angulation métatarso- phalangienne supérieure à 35◦ associée à une arthrose métatarso-sésamoïdienne aux stades 3 et 4. Méthodes.— Le matériel utilisé pour l’arthrodèse était une plaque vissée précontrainte en T à cinq trous (10◦ de valgus, 10◦ de flexion dorsale). Pour chaque observation, le bilan radiographique préopératoire précisait la longueur de la phalange proximale et l’orientation des surfaces articulaires. En peropératoire le réglage de l’arthrodèse était évalué par simulation de la mobilité articulaire de l’interphalangienne et du risque de conflit avec l’orteil adjacent. À la révision sur le plan clinique l’on mesurait la mobilité articulaire de l’interphalangienne, la rotation globale de l’orteil et l’angulation de l’arthrodèse, le bilan radiographique précisait l’orientation de la surface articulaire distale de la phalange proximale. Résultats.— Une clinodactylie asymptomatique était présente chez 112 patients et symptomatique avec conflit avec le deuxième orteil dans 51 cas. La fusion de l’arthrodèse était obtenue dans 172 cas et absente dans huit cas avec reprise de la plaque d’ostéosynthèse. Les trois facteurs responsables de clinodactylie étaient en rapport avec la morphologie de la phalange proximale, la position de l’arthrodèse et l’utilisation d’une plaque précontrainte. Les éléments morphologiques prédisposants étaient la position de l’orteil adjacent, l’orientation de la surface articulaire distale en valgus et la longueur de la phalange proximale qui accentuait la clinodactylie. La position de l’arthrodèse en valgus et l’hyperpronation favorisait la clinodactylie. Aux conditions morphologiques structurelles prédisposantes, une récupération fonctionnelle de la mobilité de l’articulation inter- phalangienne stigmatisait ce risque. Discussion.— La prévention de clinodactylie après arthrodèse métatarso-phalangienne de l’hallux dépendait de trois facteurs avec la morphologie de la phalange proximale, la position de l’arthrodèse par plaque précontrainte avec ses indications et de la mobilité postopératoire de l’articulation interphalangienne. Conclusion.— La prévention de la clinodactylie lors de l’arthrodèse serait de prendre en considération ces trois facteurs associés au choix du type de matériel d’ostéosynthèse. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.226 Séance du 10 novembre matin Hanche 269 Réaction tissulaire locale anormale après PTH avec modularité fémorale en Chrome Cobalt Gerard Asencio ∗ , Jérôme Essig , Christian Nourissat Service d’orthopédie, CHU Caremeau, place du Pr Debre, 30029 Nîmes cedex, 9 France ∗ Auteur correspondant. Les auteurs rapportent plusieurs cas de réaction pseudo tumorale après prothèse totale de hanche comportant une modularité fémorale en Cr Co. Patients.— Il comportait au 31 décembre 2010, six cas observés sur 446 PTH modulaires ABGII non cimentées implantées depuis juin 2007 : trois hommes et trois femmes d’âge moyen 60 ans. La tige fémorale était en alliage de titane (TMZF), le col modulaire en Cr Co, le couple alumine, la cupule en titane. Cinq patients présentaient une douleur inguinocrurale invalidante apparue neuf mois après l’intervention. Le dernier présentait une tuméfaction latérotrochantérienne non inflammatoire asymptomatique apparue après trois ans. L’échographie et L’IRM ou la TDM S331 retrouvaient chez les premiers une tuméfaction antérieure avec épaississement capsulaire, chez le cinquième une tuméfaction postérolatérale étendue de l’articulation au plan sous cutané. Le taux de Cobalt sanguin total était en moyenne à 5 mmg/L, celui du Chrome moins ou égal à 1 mmg. Le liquide de ponction articulaire demeurait stérile. La révision chirurgicale retrouvait une capsule épaissie, blanchâtre, un faible épanchement opalescent : il n’existait ni métallose, ni marque de conflit métallique, ni désolidarisation du col modulaire ni descellement. Elle a comporté une synovectomie, la mise en place d’une tige ABG monolithique non cimentée et dans quatre cas le changement de la cupule avec un nouveau couple alumine. Elle a été suivie d’une disparition des douleurs et d’une normalisation du taux de cobalt à 1,16 mmg à trois mois. L’analyse anatomopathologique retrouvait des lésions caractéristiques d’ALVAR (atypical lymphovasculitis adverse réaction). Discussion.— La prévalence des révisions pour réactions locales pseudotumorales rapportées à une hypersensibilité retardée de type IV avec les couples métal-métal est évaluée entre 1 et 6 % dans la littérature. Elles sont caractérisées histologiquement par une vasculite avec infiltrat lymphocytaire périvasculaire et tissulaire diffus, une réaction macrophagique et un exsudat fibrineux, dénommée ALVAR par Villert. Elles n’ont jamais été observées avec les implants ABGI ou II ou rapportées en l’absence de couples de frottement Métal-Métal en CoCr. Le développement de la modularité et l’utilisation de cols modulaires en CrCo, plus résistants que le Titane dans les PTH laisse entrevoir la possible survenue de telles réactions liées au relargage de particules métalliques dont le mécanisme dans le cas présent n’a pu être précisé. Conclusion.— Tout tableau de douleur inguinocrurale intense ou tuméfaction inexpliquée après PTH avec modularité en CrCo doit faire évoquer un possible réaction au CrCo et proposer un dosage des ions sanguins métalliques. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.227 270 Tomodensitométrie pour la planification préopératoire des prothèses totale de hanche par technique mini-invasive : mesure de l’irradiation et analyse des coûts Alexander Huppertz ∗ , Martin Sparmann , Bernd Hamm , Elhadi Sariali Robert-Koch-Platz, 7, 10115 Berlin, Allemagne ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les techniques mini-invasives des prothèses totales de hanche et le choix des implants adaptés nécessitent une planification préopératoire très exacte. Une tomodensitométrique (TDM) en trois dimensions a été utilisé pour définir un positionnement fiable de la coupole et de la tige modulaire. Patients.— Nous avons inclus 209 patients (107 hommes, 102 femmes, moyen âge 60,6 ans) avec un indice de masse corporelle (IMC) moyen de 26,2 kg/m2 . Tous les patients ont eu une TDM 64-barettes (SOMATOM Sensation 64, Siemens, Allemagne) avec l’exploration indépendante du pelvis, du genou et de la cheville en utilisant une modulation de la dose automatique dans les trois dimensions. Un logiciel de planification (HIP PLAN, Symbiose, Suisse) et des implants modulaires ont été utilisés pour reconstruire simultanément la longueur de jambe et l’offset fémoral. Méthodes.— L’irradiation a été estimée à la base des produits doselongueur à l’aide d’un logiciel (CT expo, Allemagne). Les fonctions du IMC, du sexe et d’une prothèse controlatérale sur la dose efficace ont étés étudiées par l’analyse de la variance. Une analyse des coûts adoptant le point de vue de l’hôpital a été faite. S332 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Résultats.— Touts les TDM étaient de qualité suffisante pour la planification. Un produit dose, longueur moyenne de 304 mGy/cm (écart-type 68,2 mGy/cm) résultant en une dose efficace moyenne de 3,7 mSv (écart-type 1,0 mSv) a été déterminée. La dose efficace a été influencée par le IMC (p < 0,0001) tandis que le sexe (p = 0,08) et la présence d’une prothèse controlatérale (22 patients ; p = 0,15) se sont révélées statistiquement non significatives. L’analyse a montré les participations suivantes au processus défini de la demande du TDM au rapport écrit de la planification : radiologue quatre minutes, chirurgien 16 minutes, technicien 12 minutes, responsables de l’administration quatre minutes. Le temps d’occupation de la salle d’examen TDM était de 11 minutes. Les coûts directs étaient donc de 52,80 EUR par patient. Discussion.— La TDM s’est montrée très utile pour la planification d’une reconstruction anatomique avec des prothèses de hanche modulaires. Notre étude montre que la TDM préopératoire est associée avec une légère élévation de l’irradiation du patient comparé aux clichés en radiologie conventionnelle. Les coûts par patient sont faibles et apparaissent négligeables comparés aux coûts de la chirurgie. Conclusion.— La légère augmentation d’irradiation TDM est bien justifiable en tenant compte du résultat chirurgical avantageux. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.228 Discussion.— Les dosages sériques de chrome et cobalt augmentent après arthroplastie totale de hanche métal grand diamètre, de manière plus marquée qu’après resurfaçage ou arthroplastie totale 28 mm. Les phénomènes immuno-allergiques peuvent expliquer des phénomènes douloureux postopératoires en rapport avec l’utilisation de ce couple, et Illgen rapporte 11,1 % d’échec à un an par reprise pour changement de couple en ce qui concerne le DuromTM . Les séries établissent le lien entre les dosages sériques et le comportement du couple. Conclusion.— Il existe des différences entre ces trois implants en termes de douleurs postopératoires et de taux sériques de chrome et de cobalt. Les douleurs persistantes après implantation s’accompagnent d’une élévation significative des taux sériques de chrome et de cobalt. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.229 272 Douleur inguinale après resurfaçage de hanche : le rôle du dessin des implants Erwan Pansard ∗ , Antoine Combes , Falah Bachour , Henri Migaud , Julien Girard Service d’orthopédie C, hôpital Roger Salengro, place de Verdun, CHRU de Lille, 59000 Lille, France ∗ Auteur 271 Étude comparative prospective à court terme de trois PTH métal-métal grand diamètre : résultats et dosages sériques des ions cobalt et chrome au recul d’un an Jean-François Lardanchet ∗ , Jérôme Taviaux , Damien Arnalsteen , Antoine Gabrion , Patrice Mertl Service d’orthopédie, CHU Amiens, 1, place Victor Pauchet, 80000 Amiens, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le couple métal-métal dans les arthroplasties totales de hanche a été réintroduit dans le but d’augmenter la longévité des implants et de diminuer la survenue des luxations. Les particules métalliques produites par l’usure et surtout leur passage sanguin alimentent des inquiétudes concernant l’hypersensibilité, la carcinogenèse et l’exposition fœtale chez les femmes enceintes. Nous avons comparé les résultats cliniques et les taux sériques de chrome et cobalt obtenus avec différents cotyles, au recul d’un an après implantation. Nous avons comparé les cotyles DuromTM de ZimmerTM , M2a MagnumTM de BiometTM et Conserve TotalTM de WrightTM . Patients et méthode.— Nous avons comparé 24 cotyles DuromTM , 23 M2a MagnumTM , et 20 Conserve TotalTM sur les données cliniques (PMA, Oxford français), radiographiques (position du cotyle) et biologiques obtenues au recul d’un an. Les patients porteurs d’autres implants métalliques ont été exclus. L’âge moyen était de 66 ans, le BMI de 28, le sex-ratio voisin de 50 % et l’indication une coxarthrose primitive dans presque tous les cas. Résultats.— Nous avons déploré deux luxations (1 DuromTM et 1 MagnumTM ) et deux reprises de DuromTM pour changement du couple. Les patients du groupe MagnumTM obtenaient les meilleurs résultats cliniques avec un PMA de 17,7 et un Oxford de 15,2. Les taux sériques de cobalt étaient plus élevés dans le groupe Conserve TotalTM (p = 0,0003) avec 7,5 g/L contre 2,7 g/L pour le DuromTM et 2,2 g/L pour le M2a MagnumTM . Tous cotyles confondus, les taux sériques des patients douloureux étaient supérieurs à ceux des patients indolores pour le chrome (passant de 2,1 à 7,1 g/L) et le cobalt (passant de 2,6 à 8 g/L) (p respectivement de 0,002 et 0,0004). corespondant. Introduction.— Les douleurs inguinales semblent plus fréquentes après un resurfaçage de hanche qu’après une prothèse totale. Leurs étiologies sont multifactorielles : non-ostéointégration de cupulemalposition des implants, conflit ilio-psoas, irritation de la capsule. . . Le rôle du dessin de la cupule dans la survenue d’une douleur inguinale fait l’objet de ce travail. Patients et méthode.— Il s’agissait d’une étude portant sur 244 patients (264 implants) appariés selon le sexe, l’âge, l’IMC, l’activité et le diagnostic préopératoire. L’étude était mono-opérateur avec une technique chirurgicale standardisée. Seul le type d’implant était différent : 95 implants Conserve Plus (Wright Medical Technology, groupe 1), 76 implants DynaMoM (Tornier, groupe 2) et 93 implants Durom (Zimmer, groupe 3). L’analyse clinique portait sur les scores de PMA, Harris, sur le niveau d’activité ainsi que sur le score Oxford. L’existence et la survenue d’une douleur inguinale a été systématiquement recherchée et notée selon le recul (6 mois, 1 an et au delà) ainsi que leur éventuelle sédation. Résultats.— Au plus long recul, le taux moyen de douleur inguinale était de 1,9 %. Au recul de six mois, ce taux était de 2,6 % dans le groupe 1, de 13 % dans le groupe 2 et de 3 % dans le groupe 3 (p < 0,005). Au plus long recul, ce taux était de 0,8 % dans le groupe 1, de 3,8 % dans le groupe 2 et de 1 % dans le groupe 3 (p = 0,02). Aucune différence n’était retrouvée entre les groupes pour les scores de PMA (17 pour le groupe 1 et 16,9 pour les groupes 2 et 3), d’Oxford (14,7 pour le groupe 1, 15,2 pour le groupe 2 et 14,9 pour le groupe 3). Discussion et conclusion.— L’influence du dessin de la cupule acétabulaire sur la survenue de douleur inguinale semble être importante. La cupule présentant la plus grande macrostructure entraînait un taux important de douleur inguinale précoce qui diminuait avec le recul. Au plus long recul, les taux de douleur inguinale sont faibles, quelque soit le type d’implant utilisé, et se rapproche des taux observés après prothèse conventionnelle. Ce faible taux est probablement secondaire à la technique chirurgicale spécifique utilisée (offset antérieur, respect de la capsule antérieure, prévention des effets cames.). doi:10.1016/j.rcot.2011.08.230 Résumés des communications 273 L’analyse acoustique in vivo de PTH à interface alumine-alumine démontre deux types de bruits distincts Nicolas Dorval ∗ , Étienne Belzile 18, rue Nau, 13006 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— De nombreux articles ont rapporté la production de bruits audibles par des PTH à interface alumine-alumine. L’objectif primaire de notre étude était d’analyser le son produit par ces PTH bruyantes et secondairement de déterminer sa prévalence et son impact fonctionnel. Patients.— De juillet 2002 à novembre 2008, 46 PTH alumine furent implantées chez 41 patients de notre centre académique, soit 17 hommes et 24 femmes d’un âge moyen de 49 ans, avec un suivi minimum de deux ans. Méthode.— Le bruit fut recherché par un questionnaire spécifique puis évalué par une analyse acoustique in vivo extensive incluant amplitude (dB) et fréquence (Hz). Deux microphones distincts enregistrait les patients pendant qu’ils effectuaient quatre tâches spécifiques dans un studio insonorisé et standardisé (marche, flexion avant, montée d’escalier, pivot). L’évaluation fonctionnelle fut effectuée par score de WOMAC préopératoire et postopératoire. La position des composantes fut évaluée par radiographie. La taille des implants et les complications furent répertoriées par l’étude des dossiers médicaux. L’analyse statistique fut réalisée avec le test de Wilcoxon. Résultats.— Sur 33 répondants (80,5 %) sept patients (21 %) ont admis percevoir du bruit. Deux furent perdus au suivi et six n’ont pas répondu. L’analyse acoustique décela deux types de bruit. Le grincement, d’une durée supérieure à 200 ms, produisait des fréquences précises caractéristiques de résonance, alors que le bruit d’impact durait moins de 20 ms et s’exprimait sur une plage de fréquence étendue (200—2000 Hz). Tous deux avaient une amplitude moyenne de 55 dB. Malgré des scores WOMAC préopératoire similaires (150,5 vs. 142,9), les PTH bruyantes présentaient des scores postopératoires statistiquement inférieurs de douleur (10,3 vs. 6,7 p = 0,03), de fonction (33,2 vs. 16,8 p = 0,03) et totaux (47,9 vs. 23,6 p = 0,029) par rapport aux PTH silencieuses. Discussion.— Des sons de durées et fréquences distinctes furent identifiés : le grincement et le bruit d’impact. Leurs causes et conséquences diffèrent probablement. La prévalence (21 %) et l’impact fonctionnel du bruit sont plus importants dans notre cohorte que préalablement rapportés. Conclusion.— Le son émis par les PTH devrait être défini dans un environnement adéquat et les recherches à venir devraient distinguer les deux types de bruit afin de cerner leur origine. L’utilisation des PTH à surfaces dures offre de nombreux avantages en termes de réduction d’usure. Néanmoins, les patients considérant une PTH alumine-alumine devraient être conseillés en regard à ce phénomène. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.231 274 Prothèse totale de hanche à couple céramique alumine : série continue à neuf ans de recul moyen Jérôme Essig ∗ , Christian Nourissat , Gérard Asencio Clinique Médipôle Garonne, 45, rue de Gironis, 31100 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. L’utilisation d’une prothèse de hanche à couple dur céramique alumine doit limiter le risque d’usure et d’ostéolyse secondaire. De juin 1999 à décembre 2002, nous avons réalisé une série continue, de 265 PTH ABGII non cimentée à couple alumine. L’âge moyen est de 58 ans (22—78 ans). Les étiologies principales étaient l’arthrose S333 (81 %) et l’ostéonécrose (13 %). L’intervention a été réalisée par voie postérieure standard. Il a été implanté dans tous les cas une tige anatomique non cimentée ABG II et un cotyle non cimenté ABG II. Le couple articulaire était en alumine biolox forte avec un diamètre de tête à 28 mm dans 99 % des cas. À ce jour, 12 patients sont décédés et 17 patients sont perdus de vue (6,4 %). 224 patients soit 232 hanches sont suivis régulièrement pour un contrôle clinique et radiologique. À la révision, le recul moyen est de 9,2 ans (6—11 ans). Neuf patients ont été révisés pour descellement septique (4 cas), fracture sur prothèse (4 cas) et luxation invétérée (1 cas). Le taux de survie global à plus de dix ans est de 96,6 %. Nous déplorons deux cas de luxation postopératoire. Dans cette série, nous n’avons observé aucune rupture d’implant céramique. Le résultat clinique et fonctionnel est bon et stable dans le temps avec un score PMA moyen à 17,6 et un score moyen de Harris à 97,3. Seize patients ont signalé au moins un épisode de bruit anormal type « Squeaking » (6 %) qui est le plus souvent d’intensité faible et survient dans un mouvement statique de relevé de flexion. Ce bruit a disparu avec le temps dans dix cas. Dans aucun cas, ce phénomène a nécessité une révision prothétique. Le bilan radiologique à la révision ne montre aucun cas d’usure du couple articulaire. Il n’est pas retrouvé de signes d’ostéolyse cotyloïdienne ou fémorale. La fixation radiologique de l’implant selon les critères de Engh et de ARA s’est révélée stable dans tous les cas. Cette série montre que l’implantation, chez un sujet jeune et actif, d’une prothèse totale à couple articulaire dur céramique alumine prévient le risque d’ostéolyse et améliore la longévité dans le temps. L’utilisation du diamètre de tête 28 mm n’augmente pas l’instabilité et nous n’avons pas observé de rupture de céramique. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.232 275 Intérêt de l’utilisation de vis de fixation dans les cotyles press fit à couple céramique-céramique ? Étude rétrospective à dix ans de recul Christophe Chevillotte ∗ , Vincent Pibarot , Jean-Paul Carret , Olivier Guyen Pavillon T, hôpital Edouard Herriot, 5, place d’Arsonval, 69437 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les données de la littérature confirment l’intérêt des implants press fit sans ciment sur le suivi à long terme des patients jeunes et actifs. Le couple céramique-céramique offre de nombreux avantage compte tenu de sa faible usure. Cependant, du fait de sa rigidité, certaines équipes sont réticentes à son utilisation avec des implants impactés en press fit. Certains dessins d’implants permettent l’utilisation de vis de fixation en renfort du press fit. Le but de cette étude était de comparer un même implant, mis en place en press fit isolé ou associé à des vis de fixation. Patients et méthodes.— Il s’agissait d’une étude rétrospective à dix ans. Le groupe « sans vis » comportait 51 PTH, le groupe « avec vis » comportait 49 PTH implantées entre novembre 1999 et décembre 2000. Les deux groupes étaient comparables démographiquement. La taille des implants était comparable. L’évaluation clinique est rapportée par les scores de Harris et Postel Merle d’Aubigné (PMA) en pré et postopératoires (dernier recul). L’évaluation radiologique était menée par deux chirurgiens à la recherche de liseré périprothétique, d’ostéolyse, d’ossifications, de migration d’implant. La localisation des liserés s’est faite selon la classification de Delee—Charnley pour l’implant acétabulaire. Résultats.— Le groupe avec vis présentait en majorité une fixation par deux vis. Les scores de Harris et PMA préopératoire étaient S334 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique comparables dans les deux groupes, ainsi qu’au dernier recul. Les scores étaient significativement augmentés au dernier recul. Dans le groupe « sans vis », un cotyle a été repris pour descellement aseptique à cinq ans de recul. Dans le groupe « avec vis », un patient a été repris pour ablation d’une vis entraînant un syndrome du psoas. L’analyse radiographique retrouvait un liseré persistant dans sept cas ; quatre pour le groupe « sans vis » et trois pour le groupe « avec vis ». Dans 13 cas (7 « avec vis », 6 « sans vis ») un liseré post opératoire avait disparu au dernier recul. Discussion.— Les résultats cliniques et radiologiques ne montrent pas de supériorité de l’utilisation de vis pour les cotyles press fit a couple céramique-céramique (p > 0,05). Conclusion.— Les résultats à dix ans indiquent que le couple céramique-céramique peut être utilisé de manière fiable avec des cotyles press fit sans adjonction de vis supplémentaire. Le vissage associé n’a pas démontré sa supériorité dans cette série. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.233 276 Analyse tridimensionnelle de la position relative du centre de rotation dans les luxations précoces après arthroplastie totale de hanche par voie antérieure directe Shahnaz Klouche ∗ , Patrick Mamoudy , Elhadi Sariali Hôpital la croix Saint-Simon, 125, rue d’Avron, 75020 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le positionnement des implants lors d’une arthroplastie totale de hanche est un facteur majeur influençant le risque de luxation. La plupart des auteurs analysent cette position sur des radiographies en focalisant sur l’antéversion et l’inclinaison. Cependant, ces mesures restent moins précises que les données tridimensionnelles lues sur scanner, en particulier pour le centre de rotation de la hanche (COR). Par ailleurs, l’antéversion fémorale est non évaluable sur des radiographies. Le but de l’étude était d’analyser la corrélation entre la position 3D relative du COR par rapport au bassin et le risque de luxation. Patients et méthodes.— Parmi 1764 patients consécutifs opérés avec implantation d’une PTH par voie antérieure directe, 27 ont présenté une luxation antérieure précoce. L’anatomie tridimensionnelle de la hanche a été analysée sur scanner (logiciel Hip-Plan) chez 12 de ces patients ainsi que chez 12 patients de la même cohorte appariés par âge, sexe, étiologie et IMC. Des valeurs de référence pour l’anatomie de hanche ont été également mesurées chez 36 sujets témoin. Les coordonnées du COR ont été exprimées en pourcentages de la largeur (PW), de la hauteur (PH) et de la profondeur antéro-postérieure (PD) du bassin. Les antéversions acétabulaire et fémorale ont été mesurées. Résultats.— Le COR de hanche était significativement translatés en dedans (73 % ± 0,04, versus 80 % ± 0,04, p = 0,0008) et en arrière (74 % ± 0,09, versus 64 % ± 0,09, p = 0,01) dans le groupe luxation par comparaison au groupe non-luxation et au groupe témoin. Cette translation correspondait en moyenne à une médialisation de 8,5 mm et une translation postérieure de 7 mm. L’antéversion fémorale moyenne était significativement augmentée comparativement au groupe témoin (28,3 ± 11,5◦ versus 22,9 ± 8,5◦ , p < 0,04). En revanche, il n’existait aucune différence significative d’antéversion fémorale entre le groupe non-luxés et le groupe témoin. Discussion et conclusion.— Ces résultats plaident en faveur d’une restauration précise du COR de hanche. Il semble important d’éviter un fraisage trop agressif pouvant générer une médialisation du centre de rotation. L’utilisation d’implants sans-ciment nécessite parfois une médialisation en cas de dysplasie acétabulaire afin d’assurer la tenue mécanique de la cupule. Nous pensons que cette translation du COR génère une laxité médio-latérale et antéropostérieure qui combinée à une augmentation de l’antéversion fémorale peut induire une luxation. Cette laxité peut également générer du contact de bord délétère pour les couples dur-dur. L’utilisation de cols modulaires pourrait palier à cette diminution de l’offset acétabulaire par une augmentation de l’offset fémoral. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.234 277 Devenir des luxations de prothèses totales de hanche : suivi au recul moyen de six ans d’une série continue de 301 cas (1994—2008) Alexandre Blairon ∗ , Henri Migaud , Antoine Combes , Gilles Pasquier , Julien Girard Service d’orthopédie C, hôpital Salengro, CHRU de Lille, place de Verdun, 59037 Lille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le taux de luxation des prothèses totales de hanche (PTH) est estimé entre 1 et 2 %, mais le devenir des patients après cette complication n’est connu avec précision. Le but de cette étude était d’apprécier ces données sur une large série de luxations de PTH collectées sur 15 ans. Patients et méthodes.— Nous avons analysé rétrospectivement les 359 luxations admises entre 1994 et 2008. Cinquante-huit dossiers incomplets ont été exclus, laissant 301 malades dont 193 femmes et 108 hommes, âgés en moyenne de 61 ans (15—90 ans) lors de la pose de la PTH, et 63 ans (15—90 ans) lors de la première luxation (délai moyen avant la luxation 24 mois (20 jours—90 mois)). Il s’agissait de 66 luxations antérieures, 233 postérieures et deux multidirectionnelles. Les patients étaient peu actifs puisque 282/301 (93 %) étaient classés Devane 1 à 3. Pour les 171 patients vivants et suivis en moyenne six ans (1 à 17 ans), l’analyse comportait les scores Oxford et Merle d’Aubigné et les taux de récidive de luxation et de réintervention. Résultats.— Cent soixante-cinq patients (55 %) ont eu au moins une récidive après un délai moyen de 37 mois (0,5 à 252 mois) (87 ont eu une 2e récidive, et 32 une 3e récidive). Les luxations précoces survenues avant trois mois ont moins récidivé (48 % versus 64 % pour les luxations au-delà de trois mois (p < 0,05)). Cent trente-six luxations n’ont pas récidivé, mais 17 (12,5 %) ont été réopérées en raison d’une autre complication ou d’une malposition évidente. Au recul moyen de 48 mois après la première luxation, 119 des 165 (72 %) ayant récidivé ont été réopérés (24 changements complets, 31 changement de couple, 50 cupules à double mobilité, quatre grands diamètres, 12 inserts rétentifs). Le score PMA au recul était de 15 (6—18) et le score Oxford 33 (14—58). Au recul, 242 patients (80 %) étaient satisfaits de leur prothèse mais 61 gardaient des douleurs (20 %) et 180 (59 %) estimaient que la luxation n’avait pas modifié l’état de leur hanche. Conclusions.— Le taux de réintervention après luxation est élevé (45 %), et plus encore en cas de récidive (72 %). Malgré cette complication, la majorité des patients reste satisfaite de l’intervention et estime que la luxation n’a pas modifié le résultat de l’arthroplastie. Hormis les luxations précoces, il n’a pas été possible de mettre en évidence des facteurs prédictifs de récidive. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.235 Résumés des communications Séance du 10 novembre matin Gestion des risques 279 Observance du traitement thrombo-prophylactique per os après PTH Mélanie Malherbe ∗ , Benoit Lebel , Soléne Gouzy , Jean-Jacques Parienti , Jean-Jacques Dutheil , Marie-Thérèse Barrellier , Claude Vielpeau Département d’orthopédie, CHU Caen, avenue de la Cote de Nacre, 14033 Caen, France ∗ Auteur correspondant. Les recommandations nord-américaines et françaises préconisent un traitement thrombo-prophylactique pendant 35 à 40 jours après une PTH. Les HBPM, souvent injectées par des tiers, assurent une bonne observance du traitement. Les AVK, seuls anticoagulants per os jusqu’à présent, sont peu utilisés en France à cause de leur mauvaise maniabilité qui fait courir le risque de complications hémorragiques plus fréquentes. Des nouveaux anticoagulants per os sont récemment apparus sur le marché : le Dabigatran étexilate, anti-IIa, (Pradaxa® ) et le Rivaroxaban, anti Xa, (Xarelto® ). D’autres sont sur le point de sortir (Apixaban® ). La prise orale et l’absence de tests de contrôle d’efficacité peuvent inquiéter pour un traitement prophylactique où l’absence de symptômes ne vient pas rappeler au patient la nécessité de le prendre. Ce travail prospectif, continu, après accord du CPP, étudiait l’observance d’un traitement per-os après PTH (2 gélules de Pradaxa® par jour en une prise, à heure déterminée). Cinquantesix patients ont été inclus lors de leur retour à domicile, 6,45 j + 1,36 après l’intervention. Un dispositif électronique appliqué sur les blisters, enregistrait le jour et l’heure de chaque « sortie » de gélule. Sur les 3246 sorties prévues de gélules, 3188 étaient correctes, soit une observance globale de 98,2 %. L’analyse par tranches de cinq jours après la sortie faisait apparaître une légère baisse avec le temps, sans descendre sous 97,4 % (entre J22 et J26 postopératoire). Au total, 37 malades avaient une observance excellente (pas d’oubli, pas de retard plus de 12 h, bonne posologie). Tous les patients inclus ont eu une évaluation clinique et écho-doppler 36 + 5 j après l’intervention. Une thrombose veineuse profonde (TVP) symptomatique diagnostiquée au 34e jour postopératoire était associée, chez un patient, à un écart d’observance (oubli d’une prise) à J9 postopératoire. Quatre TVP distales asymptomatiques étaient notées à l’écho-doppler final. Les quatre patients avaient été bons observant. Il n’y a pas eu de complication hémorragique. Le risque d’une mauvaise observance est analysé. Le risque d’ETE symptomatique après PTH est de 1,3 % (étude FOTO). Il décroît avec le temps. Les nouveaux anticoagulants oraux apportent un confort au patient et une économie. Ils ont une large fenêtre thérapeutique et une demi-vie relativement longue (15 à 17 h). Leur efficacité a été démontrée. L’observance n’avait pas, jusqu’à présent, été étudiée. Notre étude démontre que l’observance est satisfaisante. Cela ne dispense pas de donner au patient une information adaptée lors de sa sortie de l’hospitalisation, afin de favoriser son adhésion au traitement. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.236 280 Prévention de la maladie thromboembolique veineuse au cours des PTH : résultats d’une cohorte indépendante comparant rivaroxaban et fondaparinux S335 Hervé Hourlier ∗ , Jean-Gilles Gaffuri , Nicolas Reina , Peter Fennema Polyclinique de la Thiérache, 59212 Wignehies, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La maladie thromboembolique veineuse est une complication commune après PTH et PTG. Une thromboprophylaxie est fortement recommandée. Le but de cette étude était de comparer l’efficacité et la tolérance du rivaroxaban à celle du fondaparinux au cours des PTH. Patients.— Une étude prospective a été menée sur une série continue de 482 PTH primaires opérées entre janvier 2008 et aout 2010. Un premier groupe de patients (groupe A, 253 PTH), opérés entre janvier 2008 à avril 2009) a reçu en postopératoire une injection quotidienne de fondaparinux (Arixtra) 2,5 mg durant dix jours (selon l’AMM) et en relais de la tinzaparin (Innohep 4,500 UI, 1 injection par jour) pendant un mois. Les patients ultérieurs (groupe B, 229 PTH, mai 2009—aout 2010) ont reçu un comprimé de 10 mg de rivaroxaban (Xarelto) pendant 40 jours sans monitoring plaquettaire. Toutes les interventions ont été conduites sous anesthésie générale, par le même opérateur, sans drainage postopératoire et avec un plan d’épargne transfusionnelle abouti. Méthodes.— Les taux d’hémoglobine (Hb) et d’hématocrite périopératoires ont été analysés par des prélèvements de laboratoire. Les événements hémorragiques ont été documentés. Un index de saignement (IS) a été calculé en additionnant le nombre d’unités de culots globulaires transfusés et la différence entre l’ Hb à J1 et à J7 (en g/dL). Un examen doppler veineux systématique des membres inférieurs a été réalisé à J7 (± 2). Toute suspicion d’embolie pulmonaire a été évaluée par examen scanné spiralé. Résultats.— Les caractéristiques démographiques des deux groupes sont comparables pour l’âge, le sexe et les scores préopératoires. La prévalence des événements hémorragiques, des thromboses veineuses proximales et des embolies pulmonaires a été nulle dans les deux groupes. Le taux de transfusion sanguine est de 0,8 % (2 sur 253) dans le groupe A et de 0,4 % (1 sur 229) dans le groupe B (p = 1,0). L’IS est de 1,03 (déviation standard, 0,88) dans le groupe A et 0,8 (déviation standard, 0,80) dans le groupe B (p < 0,001). L’incidence d’un IS supérieur à deux était de 10,5 % (27 PTH sur 247) dans le groupe A et 3 % (7 PTH sur 227) dans le groupe B (p < 0,001). Discussion et conclusion.— Ces résultats ne montrent pas de différence d’efficacité entre les traitements appliqués. Dans le cadre d’une stratégie d’épargne sanguine, le rivaroxaban mérite d’être préféré au fondaparinux du fait d’un IS plus bas. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.237 281 Efficacité de l’acide tranexamique sur la déplétion sanguine dans les arthroplasties de hanches de première intention bénéficiant d’une anticoagulation par rivaroxaban François Fazilleau ∗ , Arnaud Clavé , Dider Dumser , Jérôme Lacroix Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, CHRU de Brest, hôpital de la Cavale Blanche, boulevard Tanguy Prigent, 29200 Brest, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’arthroplastie totale de hanche est une intervention courante en chirurgie orthopédique. Les pertes sanguines periopératoires sont une cause fréquente de complications. Le but de cette étude prospective est d’évaluer l’intérêt de l’acide tranexamique (Exacyl® ) sur la réduction des pertes sanguines dans le cadre d’arthroplastie totale de hanche bénéficiant d’une prophylaxie thromboembolique par rivaroxaban (Xarelto® ). S336 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Patients et méthode.— Soixante et une arthroplasties totales de hanche de première intention ont été réalisées par le même opérateur selon une technique standardisée utilisant une voie postérieure de septembre 2009 à mai 2010. Trente patients ont bénéficié d’une administration périopératoire d’acide tranexamique (Exacyl® ). L’ensemble des patients a bénéficié d’une prophylaxie thromboembolique par rivaroxaban (Xarelto® ). Résultats.— Il n’a pas été retrouvé de différence significative entre les deux groupes concernant le volume de saignement peropératoire et la survenue de complications : évènements thromboemboliques ou ischémiques et hématomes. Les pertes sanguines postopératoires sont significativement inférieures dans le groupe Exacyl® ainsi que le différentiel d’hémoglobinémie entre J 0 et J 5 et les pertes sanguines exprimées en ml d’hématocrite à 100 % (p = 0,00005). Aucune transfusion n’a été nécessaire dans le groupe Exacyl® contre quatre dans le groupe témoin. Discussion.— Il s’agit à notre connaissance de la première étude prospective étudiant l’effet de l’Exacyl® en présence d’anticoagulant oral. Nos résultats confirment l’efficacité de l’Exacyl® sur la réduction des pertes sanguines postopératoires, l’amélioration de l’hémoglobinémie à J 5 et la diminution du recours transfusionnel. Ils confirment de plus l’efficacité et la tolérance d’une prophylaxie thromboembolique par Xarelto® dans le cadre d’arthroplasties de hanche de première intention et montrent l’absence d’évènements thrombotiques cliniques lors de l’association Exacyl® /Xarelto® , dans ce même cadre. Conclusions.— L’utilisation d’Exacyl est un moyen simple et peu onéreux de limiter les pertes sanguines lors d’arthroplasties de hanche, sans majoration du risque thromboembolique dans le cadre d’une prophylaxie concomitante par rivaroxaban. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.238 282 Risque hémorragique dans les reprises de prothèse totale de hanche Vincent Brzakala ∗ , Xavier Roussignol , Frédéric Mouilhade , Gilbert Carvalhana , Jacques Marie Adam , Franck Dujardin Hôpital Charles Nicolle, 1, rue de Germont, 76000 Rouen, France ∗ Auteur correspondant. Une rPTH est une intervention potentiellement lourde avec un risque hémorragique important mais variable. Il apparaît ainsi difficile actuellement de préparer une stratégie transfusionnelle ou d’épargne optimale. L’objectif principal de ce travail était de rechercher les facteurs de risques de saignements. Cette étude observationnelle monocentrique continue comportait 81 rPTH réalisées entre janvier 2007 et décembre 2009. Pour chaque patient la perte sanguine totale a été calculée à partir des pertes per opératoires (aspiration et pesée des compresses) et postopératoires (système de drainage). Les PSL transfusés ont été répertoriés. Des tests statistiques de corrélation ont été réalisés avec : durée de l’intervention, BMI, âge lors de la reprise, étiologie de la rPTH, réalisation d’une greffe et/ou d’une fémorotomie, modalité de la rPTH, classification du descellement, durée d’hospitalisation, traitements en cours et Hb préopératoire. Les pertes totales moyennes étaient de 1439 cc (min : 200 cc et max : de 5460 cc). Soixante patients (74 %) ont été transfusés. Il existait une corrélation entre les pertes et les transfusions de PSL (p = 0,001). L’augmentation des pertes sanguines et le taux de transfusion étaient corrélés avec la durée opératoire, le BMI, la réalisation d’une fémorotomie et lors d’une reprise bipolaire. La réalisation d’une greffe autologue était corrélée uniquement à l’augmentation du taux de transfusion. La durée d’hospitalisation augmentait avec le volume de transfusion et les pertes. Il existait une corrélation entre un taux d’hémoglobine préopératoire bas et le nombre de culots reçus (p = 0,02). L’âge du patient lors de la reprise et le numéro de la reprise n’avaient pas d’influence statistique sur les pertes sanguines ou le taux de transfusion. L’étiologie de la rPTH, hormis les causes septiques, n’est pas apparue constituer un facteur de risque. Le stade de descellement de l’implant n’était pas corrélé aux pertes ni aux transfusions. Les traitements en cours ne sont pas apparus statistiquement péjoratifs dans la mesure où les délais de relais des AVK ou d’arrêt des AAP avaient été respectés. La perte sanguine est un paramètre essentiel de toute intervention. Elle nécessite une évaluation précise afin de faire un bilan objectif de l’état hémodynamique du patient. Cette étude a permis de mettre en évidence des facteurs de risque permettant d’ébaucher une stratégie transfusionnelle et d’épargne personnalisée. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.239 283 Opération mains propres au sein de l’équipe du bloc opératoire d’orthopédie : sommes-nous efficaces ? Nicolas Bonnevialle ∗ , Laurent Cavalié , Aïssa Ibnoulkhatib , Xavier Verdeil , Alexandre Moine , Pierre Mansat , Paul Bonnevialle Institut de l’appareil locomoteur, CHU Toulouse, unité de Purpan, 31059 Toulouse, cedex 09 France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’hygiène chirurgicale des mains constitue une étape cruciale dans la prévention des infections du site opératoire. La plupart des équipes chirurgicales ont évolué ces dernières années vers l’utilisation de solution hydro-alcoolique. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité de ce type de désinfection au bloc opératoire d’orthopédie comportant des intervenants multiples. Patients et méthode.— De janvier 2010 à février 2011, 30 procédures de lavage chirurgical des mains ont été étudiées prospectivement pour tout type d’intervention de chirurgie réglée au hasard de la disponibilité de l’évaluateur. Tous les acteurs ayant accès au champ opératoire appliquaient le même protocole de désinfection par friction d’une même solution hydro-alcoolique (norme EN 12791) précédée d’un lavage au savon doux et d’un séchage. Des prélèvements bactériologiques étaient réalisés par contacts pulpaires digitaux, sur gélose, avant désinfection (A), après désinfection (B) en fin d’intervention (C) des trois premiers doigts de chaque main. Le comptage et l’identification des colonies bactériennes (UFC) était réalisé après 48 heures de mise en culture. Résultats.— Les acteurs étaient six infirmières diplômées, cinq étudiants en médecine, dix internes, neuf chirurgiens séniors. Le nombre moyen d’UFC diminuait entre le temps A [57 ± 43] et B [15 ± 30], et réaugmentait au temps C [33 ± 44] (p < 0,05). Au temps B, 65 % des prélèvements était positifs comportant 78 % de Staphylococcus Coagulase négative, 18 % de Micrococcus Species, 2 % de Bacillus Cereus et 2 % de Staphylococcus Aureus métisensible. Au temps C, après une durée opératoire moyenne de 76 mn [± 58 mn] 92,5 % des prélèvements s’avéraient positifs, avec des germes supplémentaires (Streptococcus Alpha, Corynebacterium sp.). Il n’existait pas d’influence significative des résultats selon l’acteur évalué, le côté dominant et le nombre de lavage précédant le test. Discussion et conclusion.— Malgré l’absence d’infection postopératoire avérée après cette série d’interventions, le protocole utilisant une solution hydro-alcoolique ne garantit pas une asepsie absolue, avec persistance de germes à forte pathogénicité dans certains cas, permettant une potentielle exposition du champ opératoire à la flore résiduelle manuelle des opérateurs. Une comparaison avec les travaux de la littérature a montré des résultats similaires. La désinfection chirurgicale des mains est apparue applicable par tous les acteurs ayant accès au champ opératoire avec un taux d’efficacité homogène. Cependant la flore cutanée résiduelle retrouvée après ce protocole justifie une rigueur dans la mise en place des gants, Résumés des communications leur doublure et leur changement en cours d’intervention en raison du risque de perforation per opératoire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.240 284 Étude des contaminations bactériennes et des perforations du gantage lors de la mise en place des arthroplasties totales de hanche : à quel moment y a-t-il un intérêt au renouvellement ? Bertrand Lagrave ∗ , Ludovic Lievain , Julien Beldame , Benjamin Lefebvre , Noelle Frebourg , Franck Dujardin Service de chirurgie orthopédique, CHU de Rouen, 1, rue de Germont, 76031 Rouen, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le double gantage constitue une recommandation importante en orthopédie pendant l’implantation des arthroplasties de hanche, tant pour la protection du chirurgien que pour la prévention des infections du site opératoire. Pourtant son mode de renouvellement et ses modalités ne font l’objet d’aucune publication. Patients et méthode.— Afin de savoir s’il existe un intérêt à changer de gants à certains moments clef de cette intervention, nous avons étudié lors de la mise en place de 29 PTH, la contamination bactérienne du gantage et son taux de perforation. Chaque intervention était cloisonnée en cinq étapes après lesquelles un changement du gantage superficiel était réalisé. L’analyse des gantages comprenait : — une phase stérile avec apposition des pulpes gantées sur géloses au sang (incubation 48 h à 37 ◦ C) ; — une phase non stérile avec recherche des perforations (« water test » NF EN 455-1). Résultats.— Sur 28 interventions (1 intervention annulée pour gélose témoin positive), 13 étaient non contaminées. Quinze interventions (53,6 %) présentaient 26 changements de gants contaminés (3,38 % des gants utilisés) par 29 germes. Ces contaminations siégeaient sur l’ensemble des personnels habillés, sans distinction de côté. Le temps de réduction regroupait plus de 38 % de ces contaminations, contrairement aux autres temps opératoires regroupant de 15 à 26 % des contaminations (p < 0,05). On comptait 62 % de Staphylocoques à Coagulase Négative (dont 16 % Méti-R), 20 % de Microcoques et 13 % de Bacillus spp. Sur les 20 personnels contaminés le fait d’avoir changé le gantage contaminé par un nouveau gantage stérile permettait de négativer les prélèvements bactériologiques des temps opératoires suivants 16 fois (80 %). Le test de perforation identifiait 28 perforations (3,5 % des gants utilisés), siégeant pour 67,8 % chez l’opérateur et 64,3 % sur son côté dominant. Ces perforations siégeaient à plus de 80 % pendant l’abord chirurgical (5,0 % des gants du temps opératoire) et le temps de scellement (5,5 % des gants du temps opératoire) (p < 0,05) ; sans être associées à un risque majoré de contaminations bactériennes. Au recul clinique de plus de 12 mois, nous n’avons aucune complication infectieuse à déplorer. Discussion.— Notre taux de contaminations et de perforations du gantage figure parmi le plus bas de la littérature. Notre particularité était d’identifier des étapes opératoires à risque et de montrer que renouveler un gantage contaminé permettait de retrouver un état de « stérilité » dans plus de 80 % des cas. Les bactéries isolées étaient évocatrices d’une origine cutanée, tandis que la localisation des perforations était conforme avec leur mode de survenue (instrumentation chirurgicale ou saillies osseuses). doi:10.1016/j.rcot.2011.08.241 285 Infection secondaire d’origine dentaire sur prothèse articulaire à propos de neuf cas S337 Guillaume Aparicio ∗ , Saidou Diallo , Bertrand Leroux , Odile Bajolet , Veronique Vernet , Christophe Strady , Emile Dehoux Hôpital Maison Blanche, 45 congacq jay, 51092 Reims, 51100 Reims, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’infection sur prothèse est une complication très grave. Dans les infections dites secondaires, entre 5 et 15 % seraient d’origine dentaire. Même si la relation entre geste dentaire et infection de prothèse articulaire n’a jamais été clairement établie, la question d’une antibioprophylaxie et d’un suivi dentaire régulier se pose. Patients et méthode.— Une étude rétrospective incluant les infections de prothèse de hanche et de genou prises en charge dans le service d’orthopédie entre janvier 2005 et décembre 2009. Les cas ont été sélectionnés selon la bactérie isolée lors des prélèvements per opératoires, en incluant que les germes dentaires et le score de probabilité d’infection de prothèse articulaire par contamination secondaire (Lortat Jacob et al.). Résultats.— Entre 2005 et 2009, 75 prothèses infectées ont été prises en charge. Neuf ont un germe dentaire, représentant 12 % des infections de prothèses articulaires, et dans 18,7 % des infections il n’a pas été retrouvé de germe (14 cas sur 75). Sur ces neuf prothèses, cinq PTH, quatre PTG. Cinq hommes et pour quatre femmes. L’âge moyen de 70 ans. Deux patients sont diabétiques, un tabagique et les six autres cas il existe au moins un facteur de risque. Les germes retrouvés : trois Streptococcus mitis, trois Streptococcus equisimilis, deux Streptococcus sanguis, un Streptococcus ß hémolytique du groupe G. Discussion et conclusion.— Brennan et al. ont montré que l’antibioprophylaxie ne garantissait pas l’absence de bactériémie, mais une diminution de celle-ci. Coulter et al.23 ont retrouvé une diminution de l’incidence de la bactériémie de 63 % à 35 % avec l’antibioprophylaxie. L’utilisation de bain de bouche à la chlorhexidine, aux antibiotiques ou de solution iodée juste avant les soins dentaires diminuait le risque de bactériémie. L’association d’arthroplastie australienne (AOAAG) a montré que le risque d’infection secondaire par germe dentaire est faible, comparé aux effets secondaires des antibiotiques. Le rapport bénéfice risque ne serait donc pas en faveur de l’antibioprophylaxie. En 2003, l’American Dental Association et l’American Academy of Orthopedic Surgeons ont publié des recommandations quant à l’utilisation des antibiotiques l’antibioprophylaxie doit être considérée dans certains cas à risque. Il n’existe pas de preuve scientifique formelle indiquant la nécessité de réaliser une antibioprophylaxie lors de soins dentaires. La plupart des auteurs recommandent une antibioprophylaxie dans certains cas précis. Tous les patients porteurs de prothèse articulaire doivent bénéficier d’un suivi dentaire rigoureux. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.242 286 Épidémiologie des infections de site opératoire (ISO) sur prothèse totale de hanche (PTH) ou de genou (PTG) programmées Saidou Diallo ∗ , Adeline Debreuve , Bertrand Leroux , Veronique Vernet-Garnier , Emile Dehoux , Odile Bajolet Hôpital Maison Blanche, 45 cognacq jay, 51092 Reims, 51100 Reims, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Objectif.— Depuis 2006, un programme de surveillance et prévention des ISO a été implanté dans le service de chirurgie orthopédique. Ce programme a permis la mise en place d’un dépistage ambulatoire de la colonisation à Staphylococcus aureus, une évaluation pluriannuelle de la préparation cutanée de l’opéré S338 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique (2007), une revue trimestrielle de morbidité infectieuse (2007), un audit annuel de l’antibioprophylaxie (2008). L’objectif de cette étude était d’étudier l’épidémiologie des infections sur PTH ou PTG programmées afin d’optimiser la prise en charge. Patients et méthode.— Toutes les infections bactériologiquement documentées sur PTH ou PTG observées entre 2007 et 2009 ont été incluses. Les caractéristiques épidémiologiques de chaque ISO ainsi que les facteurs de risque1 identifiés dans la littérature ont été recensés. Les suspicions d’ISO non bactériologiquement documentées et les infections d’origine hématogène ont été exclues. Résultats.— Entre 2007 et 2009, 793 prothèses de hanche et 467 prothèses de genou ont été implantées. L’évolution annuelle du taux d’ISO de 2007 à 2009 pour les PTH était de 0,9 % (2/233), 1,6 % (4/250), 0,3 % (1/310) et pour les PTG de 2,8 % (4/142), 0,6 % (1/159), 1,2 % (2/166). Le sex-ratio H/F était de 10/4, l’âge moyen des patients infectés de 68,7ans ± 15,6 (38—88). Concernant le délai d’apparition de l’ISO, six se sont déclarées dans le premier mois, six entre deux à six mois et deux après six mois. Il existe une nette prédominance des bactéries d’origine cutanée : S. aureus (7/14), S. epidermidis (2), Propionibacterium acnés (2). Tous les patients présentaient une ou plusieurs facteurs de risque intrinsèque d’ISO en particulier : acte opératoire antérieur sur la même articulation (n = 13), score ASA plus de trois (n = 9), obésité (n = 5), dénutrition (n = 2), tabagisme (n = 2), polyarthrite rhumatoïde (n = 2). Concernant les facteurs de risque extrinsèques les données étaient les suivantes : préparation cutanée tracée et conforme (n = 13), antibioprophylaxie conforme (n = 14), durée de séjour préopératoire plus de 48 heures (n = 5). Discussion et conclusion.— Aucune ISO bactériologiquement documentée n’a été observée dans le cadre de la chirurgie prothétique de première intention chez des patients sans facteurs de risque. La prise en charge préopératoire de certains facteurs de risque, comme le diabète ou la dénutrition, pourrait être optimisée en collaboration avec le médecin référent doi:10.1016/j.rcot.2011.08.243 287 Glycémie et polytraumatisés : quelle importance pour le chirurgien orthopédiste ? Sophie Abrassart ∗ , Pierre Hoffmeyer 4, rue Gabrielle Perret Gentil, 1211 Genève, Suisse ∗ Auteur correspondant. But.— Notre but était d’observer la population de polytraumatisés et de corréler des lésions avec la glycémie initiale. Patients.— Étude prospective à partir d’une base de données polytrauma. Deux-cent quatre patients polytraumatisés ont été admis entre janvier 2006 et décembre 2007. Le critère de sélection à l’admission est un score NACA égal ou supérieur à quatre. Le patient polytraumatisé est un patient avec plusieurs lésions dont deux ou plus ont un risque vital. Le critère important est aussi le mécanisme du traumatisme à haute énergie Les patients souffrant d’un diabète préexistant ont été exclus. Tous les patients ont été pris en charge en salle d’urgences selon la méthode A.T.L.S.Une analyse sanguine a été réalisée dès l’arrivée. Le score I.S.S et le taux de glycémie ont été calculés pour chaque patient. L’âge moyen de la population est de 35 ans avec une majorité de population masculine (30 femmes/174 hommes). Résultats.— Il existe une étroite relation entre le taux de glycémie à l’admission et le score I.S.S. Nous avons relevé une courbe de tendance avec un facteur de coefficient de détermination R2 = 0,972, Les blessures abdominales augmentent toujours le niveau de glycémie. Les traumas de membres sans complications ou les fractures du rachis entraînent peu de modification glycémique sauf s’ils sont associés à un syndrome des loges, ou des lacérations importantes. . . Si la glycémie est supérieure à 6,5, une lésion des parties molles est potentielle. Le trauma pelvien est une lésion très fréquente chez les patients polytraumatisés : 32 patients (15 %). Les traumatismes crâniens (46 cas soit 22,5 %) sont associés à une glycémie moyenne de 9,1 et un I.S.S. de 46,3. Le traumatisme crânien associé à un traumatisme abdominal ou thoracique graves augmente toujours la glycémie. Discussion.— On connait depuis longtemps les effets néfastes de l’hyperglycémie sur l’évolution du patient. Il a également été démontré une corrélation entre l’élévation des lactates et celle de la glycémie. Ce que nous avons voulu mettre en évidence, c’est qu’une hyperglycémie précoce était synonyme de danger potentiel pour le patient et surtout devait nous faire rechercher des lésions des parties molles même devant un patient apparemment stable. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.244 Séance du 10 novembre matin Infections 289 Les abcès secondaires du psoas, quelle prise en charge ? Étude rétrospective de vingt cas Mohamed Bouayad ∗ , Sidi Mohamed Bouchentouf , Elkaoui Hakim , Bounaim Ahmed , Ait Ali Mounaim , Zantar Aziz , Sair Khalid Service de chirurgie viscérale 1, hôpital militaire d’instruction Mohammed V, BP 8015, Nations-Unies, 10000 Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’abcès secondaire du psoas est une pathologie rare qui pose des problèmes de diagnostic étiologique. Le but de notre travail est de rapporter les particularités de cette pathologie tout en insistant sur l’apport de l’imagerie dans la démarche diagnostique et thérapeutique. Patients et méthodes.— Notre travail est une étude descriptive rétrospective analytique portant sur vingt cas d’abcès de psoas sur une période de huit ans (janvier 2001—décembre 2008). On se basait sur une exploitation des dossiers cliniques, comptes rendu opératoires, les données paracliniques de la bactériologie et de l’anatomopathologie. Ils ont été exclus les abcès secondaires. Résultats.— L’âge moyen de nos patients était de 43 ans (14—78 ans) avec une prédominance masculine (sex-ratio de 2,33 ± 0,11). Le côté droit était le plus touché (65 % ± 0,6). Les principales manifestations cliniques étaient : la douleur (90 %), une fièvre (60 %) et un psoïtis (40 %). La majorité avait un syndrome inflammatoire biologique avec une hyperleucocytose dans 16 cas. Tout nos patients ont été explorés par le tandem échographie et scanner. Les germes les plus incriminés étaient des Bacilles gram négatifs (45 %). La recherche étiologique révélait une maladie de Crohn chez 50 % des cas, l’appendicite (15 %), les tumeurs du côlon (10 %), la spondylodiscite tuberculeuse (10 %). Le traitement avait comporté une antibiothérapie systémique associée à un drainage chirurgicale dans 13 cas dont trois après échec du drainage percutané. L’évolution était favorable dans 17 cas. Un patient a présenté des récidives et deux sont décédés après drainage chirurgical. Discussion.— La pathogénie des abcès de psoas est peu connue. Dans les séries occidentales, la maladie de Crohn est la principale cause (54 % de cas pour certains) (1). La sensibilité diagnostique de l’échographie est d’environ 80 % (2), ce qui laisse la TDM régner sur les moyens de diagnostic avec a une sensibilité proche de 100 % (1). Un traitement agressif est toujours indiqué. Un drainage percutané guider par le scanner ou à défaut l’échographie laisse la chirurgie comme une option de second choix. Conclusion.— L’abcès du psoas est une pathologie peu fréquente. Le diagnostic clinique précis et la prise en charge thérapeutique ont Résumés des communications bénéficié des progrès de l’imagerie. Malgré le caractère secondaire de ces abcès, le drainage percutané garde sa place en participant à la guérison et à l’amélioration du pronostic. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.245 290 Analyse des infections à Propionibacterium acnés dans les instrumentations rachidiennes Guillaume-A. Odri ∗ , Norbert Passuti , Sophie Touchais , Pascale Bemer , Nathalie Asseray 25, quai François Mitterrand, 44200 Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le diagnostic des infections à P. acnés après instrumentation rachidienne est difficile. Longtemps considéré comme un contaminant, P. acnés est maintenant connu pour être à l’origine de nombreuses complications septiques. Le but de cette étude est d’évaluer la prise en charge des infections à P. acnés du rachis instrumenté et de déterminer s’il existe une bonne relation clinicobiologique. Méthodes.— Les patients nécessitant une chirurgie de révision et ayant au moins un prélèvement profond positif à P. acnés, entre 2000 et 2006 ont été inclus. Le groupe A a eu une chirurgie de révision et le groupe B a eu deux opérations successives de révision avec des prélèvements positifs à P. acnés. Le groupe A a été subdivisé en deux sous-groupes en fonction de l’aspect macroscopique peropératoire, le sous-groupe A1 présentait des tissus septiques, le sous-groupe A2 non. Les caractéristiques biologiques des patients et les traitements chirurgicaux et médicaux ont été évalués. Résultats.— Soixante-huit patients ont été inclus, 60 dans le groupe A (A1 = 33, A2 = 27) et huit dans le groupe B. L’histologie retrouvait des modifications inflammatoires chroniques pour tous les patients. La CRP moyenne était de 42 mg/L pour le groupe A1 et de 5 mg/L pour le groupe A2. Vingt-deux patients ont eu une ablation complète des implants (14 avec des antibiotiques, A1 = 12, A2 = 2), neuf ont subi un changement total des implants (7 avec des antibiotiques, A1 = 6), 22 ont eu une ablation partielle des implants (17 avec des antibiotiques, A1 = 5, A2 = 12) et sept patients du groupe A1 ont eu une irrigation et un débridement (6 avec des antibiotiques). L’évolution a été favorable pour 28 patients. Sept patients ont eu une récidive septique documentés à d’autres germes dont six avaient eu une ablation partielle des implants. Groupe B : au cours de la première révision, huit patients ont eu une ablation partielle implant (2 avec des antibiotiques) ; au cours de la deuxième révision, tous les patients ont reçu des antibiotiques dont quatre avaient une ablation totale implant. L’évolution à long terme a été favorable pour six patients. Conclusion.— L’aspect macroscopique peropératoire n’est pas un bon marqueur d’infection à P. acnés. Il faut souligner l’importance de réaliser au moins quatre prélèvements profonds et la nécessité de réaliser une ablation complète ou un changement complet des implants pour une prise en charge optimale. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.246 291 Diagnostic moléculaire en moins d’une heure des infections ostéo-articulaires (IOA) à SARM et SASM sur prélèvements peropératoires Frédéric Laurent ∗ , Jean-Philippe Rasigade , Emmanuel Chanard , Tristan Ferry , Anne-Marie Freydiere , Philippe Neyret , Sylvestre Tigaud , Sebastien Lustig. Hôpital de la Croix-Rousse, 103, grande rue de la Croix-Rousse, 69004 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. S339 Objectif.— Évaluer de façon rétrospective un nouveau test pour la détection de S. aureus et de la résistance à la méticilline directement sur les prélèvements ostéo-articulaires. Ce test permet la détection du gène codant pour la protéine A (spa) spécifique du S. aureus (SA), du gène mecA conférant la résistance à la méticilline chez Staphylococcus spp. et des cassettes SCCmec des S. aureus qui portent le gène mecA. Les résultats sont disponibles en 58 minutes. Patients et méthode.— Étude rétrospective sur 91 prélèvements congelés (76 patients) de liquides articulaires (n = 24), biopsies osseuses (n = 42) et biopsies tissulaires (n = 25) : — prélèvements positifs à SA : n = 72 (SASM : n = 63, SARM : n = 9) ; — prélèvements négatifs à SA : n = 19. Les résultats ont été comparés aux résultats obtenus en routine par les laboratoires participants (cultures en milieux gélosés et liquides ; identification et antibiogramme sur Vitek II et Api (bioMérieux), Phoenix (BD). Résultats.— Sur les 72 prélèvements positifs à SA en culture, ont été obtenus : — 68 résultats concordants (68/72, 94,4 %) dont ; — 9 prélèvements à SARM ; — 6 prélèvements à SASM ; — 3 prélèvements à SASM avec un résultat positif pour SA mais indéterminé quant à la résistance à la méticilline ; — 4 résultats négatifs pour des prélèvements positifs à SASM. Sur les 19 prélèvements négatifs à SA en culture, ont été obtenus : — 16 résultats négatifs concordants (7 stériles et 9 positifs à d’autres bactéries) ; — 3 résultats SASM positifs pour des prélèvements négatifs en culture, mais collectés chez des patients ayant d’autres prélèvements profonds ou superficiels positifs à SASM, suggérant une sensibilité du test supérieure à celle de la culture pour ces prélèvements. Sensibilité et spécificité sur prélèvements ostéo-articulaires : — Se = 68/72 = 94,4 % ; — Sp = 16/16 = 100 %. Conclusion.— Ce nouveau test permet une détection rapide en moins d’une heure des SASM et des SARM directement à partir des prélèvements ostéo-articulaires peropératoires. La sensibilité et la spécificité du test apparaissent excellentes dans cette étude préliminaire. Des études prospectives complémentaires méritent d’être conduites afin de déterminer précisément la VPP, la VPN ainsi que l’impact clinique et pharmaco-économique de ce test dans le cadre des Infections ostéo-articulaires. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.247 292 Culture positive des liquides de drainage après chirurgie ostéo-articulaire septique : un facteur prédictif de mauvaise évolution Eric Fourniols ∗ , Alexandra Aubry , Vincent Vallarche , Vincent Jarlier , Yves Catonné , Groupe Pios Hôpital Pitié-Salpêtrière, 41—83 boulevard de l’hôpital, 75013 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’objet de l’étude était d’évaluer si la positivité des liquides de drainage en culture était liée à un risque accru d’échec de traitement et de reprise chirurgicale, comme cela a été suggéré dans la littérature. Méthodes.— Étude prospective historique incluant tous les patients opérés d’une chirurgie ostéo-articulaire septique dans le service de chirurgie orthopédique en 2006 et 2007 et pour lesquels le suivi était d’au moins 12 mois avec au moins un liquide de drainage cultivé dans les 72 heures suivant l’intervention. Résultats.— Parmi les 122 malades évalués, 76 étaient des hommes et 46 des femmes, leur médiane d’âge était de 55 ans (extrêmes : S340 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique 16 à 96 ans) et leur suivi de 22 mois en moyenne. Cinquante malades avaient au moins une culture de liquide de drainage positive (41 %) et 72 des cultures de liquide de drainage négatives (59 %). Les malades ayant une culture de liquide de drainage positive différaient (p < 0,05) de ceux ayant des cultures de liquide de drainage négatives par les caractéristiques suivantes : terrain (cancer), type d’infection (précoce et infection aigue secondaire), germe responsable de l’infection (Staphylococcus aureus sensible à la methicilline), reprise chirurgicale (46 % vs. 19 %), délai de la reprise chirurgicale plus précoce (69 % vs. 1 % de reprise dans les 30 jours suivant la chirurgie initiale), nombre de reprises plus élevé (35 % vs. 14 % avec plus d’une reprise chirurgicale) et germe isolé lors de la reprise chirurgicale identique à celui trouvé initialement (65 % vs. 29 %). Conclusion.— Dans notre étude, la positivité des liquides de drainage en culture était associée à un risque accru de reprise chirurgicale précoce (< 30 jours) majoritairement due à un échec microbiologique. Ces résultats apportent des bases rationnelles indispensables à la mise en place d’une étude prospective visant à évaluer une stratégie de reprise chirurgicale tenant compte de la positivité des cultures du liquide de drainage dans les suites d’une chirurgie ostéo-articulaire septique. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.248 293 Résultat du changement de prothèse totale de genou pour infection en un temps comme attitude systématique Bruno Barbe ∗ , Jean-Yves Jenny , Jeannot Gaudias , Cyril Boeri CCOM, 10, avenue Baumann, 67400 Illkirch, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’infection sur prothèse totale du genou impose généralement le changement de l’implant. La réimplantation en deux temps est considérée comme le traitement de choix. Nous pratiquons depuis plusieurs années le changement de prothèse totale du genou infectée en un seul temps opératoire, attitude de routine sans aucune sélection des patients. Patients.— Tous les patients porteurs d’une prothèse totale de genou infectée pris en charge entre 2004 et 2007 ont été inclus. Il s’agissait de 48 patients tous opérés en un temps. Méthodes.— Tous les patients ont été revus avec un recul minimal de deux ans. Les points suivants ont été colligés : résultats cliniques et fonctionnels selon le score de la Knee Society, résultats radiologiques, complications et réinterventions. L’absence d’infection était appréciée sur les paramètres cliniques, biologiques et radiologiques habituels et sur l’absence de réintervention pour infection. Résultats.— Quatre-vingt pourcent des patients étaient indemnes d’infection au dernier recul. Le score « genou » moyen était de 80 points (extrêmes de 10 et 100 points). L’angle moyen de flexion était de 97◦ (extrêmes de 10 et 120◦ ). Le score « fonction » moyen était de 69 points (extrêmes de 10 et 100 points). Le taux de survie de la guérison de l’infection était de 81 % à deux ans. L’infection initiale n’a pas été guérie chez trois patients (6 %), traités respectivement par nouveau changement en un temps itératif, changement en deux temps et antibiothérapie suppressive. Chez trois patients l’infection initiale a été guérie mais une nouvelle infection à un autre germe est apparue. Ces trois cas ont été traités respectivement par débridement, changement en un temps itératif et antibiothérapie suppressive. Discussion.— Les résultats du changement de prothèse systématique en un temps dans l’infection sur prothèse du genou, sans sélection des patients, sont similaires aux meilleurs résultats publiés des réimplantations en deux temps. Les résultats cliniques et fonctionnels sont sans doute meilleurs, et le patient évite la période difficile entre les deux temps. Les échecs infectieux sont autant dus à l’échec du traitement de l’infection initiale qu’à une nouvelle infection, sans doute acquise lors du geste chirurgical. Conclusion.— La réimplantation systématique en un temps après ablation d’une prothèse de genou infectée, sans aucune sélection des patients, apparaît comme une alternative très séduisante, sans risque d’échec majoré. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.249 294 Résultats du traitement des infections sur arthroplastie totale du genou : à propos de 16 cas Mohamed Béchir Karray ∗ , Mohamed Bouabdellah , Abdelaziz Zarrouk , Manel hacheni , Ahmed Chtourou , Khaled Hadhri , Skender Kammoun , Ramzi Bouzidi , Slim Mourali , Hamadi Lebib , Khelil Ezzaouia , Mondher Kooli Boulevard, 9, Avril 1006 Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’infection après prothèse totale du genou reste rare inférieure à 1 %, c’est une complication grave. Le but de ce travail est d’étudier les facteurs de risque d’infection périprothétique et d’évaluer les résultats et les complications du traitement des infections en fonction du tableau clinique, de la bactériologie et de la méthode thérapeutique utilisée. Méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective de 16 PTG sur une période de 15 ans. Le score ASA et NNISS étaient établis, le type d’infection était classé selon TSUKAYAMA. La perte de substance osseuse était analysée selon le score d’Engh. Ces patients ont été revus avec le score IKS, une C-réactive protéine, une NFS et un bilan radiologique. Patients.— La PTG était indiquée pour 15 gonarthrose et une tumeur chez six hommes et dix femmes, d’âge moyen 61 ans. Il y avait neuf obèses, cinq diabétiques. Le score ASA était supérieur à deux dans 93 % des cas. Le NNISS = 1 dans 25 % des cas. La durée de chirurgie était de 175 mn. Le délai d’infection était inférieur à un mois dans quatre cas et supérieur à deux ans dans huit cas. Le score d’Engh était F1T1 dans 6,3 % des cas, F2T2 dans 51,3 % des cas et F3T3 dans 31,3 % des cas. Quinze patients avaient eu un traitement chirurgical avec un lavage dans trois cas, une dépose et repose dans neuf cas, une arthrodèse dans deux cas et une amputation dans un cas. Résultats.— La bactériologie était positive dans 60 % des cas. Au recul, trois patients étaient décédés. La CRP était normale dans 11 cas. Le score moyen du genou selon IKS était de 68,53. Il était mauvais dans 31 % des cas, le score fonction moyen était de 35, il était mauvais dans 62,5 % des cas. Seuls trois patients uniquement sont guéris sur le plan clinique, biologique et radiologique. Discussion.— Le genou est une articulation superficielle, plus sensible aux infections que la hanche. Grâce à l’identification des facteurs de risque et les mesures préventives, le taux de cette complication a diminué à 1 %. Plusieurs attitudes thérapeutiques sont discutées es en fonction du diagnostic précoce et du bilan lésionnel. Conclusion.— La morbidité et mortalité des infections sur PTG est importante. La rançon fonctionnelle est grave. Le traitement passe par de bonnes mesures préventives, par l’isolement du germe et devrait être adapté en fonction du bilan lésionnel. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.250 295 Épargne sanguine et infection de prothèse : intérêt de l’utilisation de colle hémostatique Quixil lors du premier temps d’ablation des implants Résumés des communications Eric Fourniols ∗ , Yves Catonné Hôpital Pitié-Salpêtrière, 47-81 boulevard de l’hôpital, 75013 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La chirurgie orthopédique dans un contexte infectieux entraîne un saignement important en postopératoire immédiat du fait des excisions tissulaires extensives. Nous avons voulu voir si l’utilisation de Quixil permettait une diminution des pertes sanguines sans toutefois augmenter le risque d’échec du traitement infectieux. Patients et méthode.— Nous rapportons une série comparative mono-opérateur, d’avril 2009 à avril 2010 utilisant systématiquement Quixil lors du premier temps d’ablation des implants lors d’infection de prothèse de hanche (8 cas) et de genou (6 cas), versus une série de reprise de prothèses (7 PTG et 6 PTH) par le même opérateur entre avril 2008 et avril 2009 sans Quixil. Les critères analysés sont l’hémoglobine et l’hématocrite, les transfusionsles quantités de drainage postopératoire les complications. Résultats.— Il y a une absence de différence sur les taux d’hémoglobine et d’hématocrite. Les patients avec Quixil sont plutôt moins transfusés (p = 0,5), ils reçoivent globalement moins de culots (p = 0,087). En cas de transfusion, ils ont besoin de moins de culots (p = 0,031). Aucune reprise de Ptg avec Quixil n’a été transfusée. Les quantités de drainage sanguin sont moindres avec Quixil (p = 0,8) et surtout permettent une ablation plus précoce des drains (p = 0,022). Il y a eu moins de complication après utilisation de Quixil : zéro écoulement versus trois et zéro hématomes versus deux. Aucune récidive infectieuse n’est à déplorer dans les deux séries après un recul minimal d’un an. Conclusion.— L’utilisation de Quixil sans augmenter les risques d’échec du traitement de l’infection de prothèse semble entraîner un plus faible saignement postopératoire, permettre de diminuer les transfusions et les complications locales. Une étude prospective, randomisée avec un plus grand échantillon est néanmoins nécessaire pour confirmer ces impressions. S341 Patients et méthode.— C’est une série rétrospective de 45 cas (19 hommes, 26 femmes), avec un recul moyen de 38,6 mois (7 à 81 mois). L’âge moyen était de 81 ans (55 à 99 ans). Tous les patients présentaient une fracture périprothétique du fémur type B et C, selon la classification de Vancouver, modifiée par la Sofcot. Tous ont bénéficié d’une fixation interne par plaque anatomique inversée à vis bloquées type LISS, le plus souvent en percutanée. La réautonomisation en appui protégé a été reprise dès J 2 postopératoire. Résultats.— Tous les patients sont consolidés, dans un délai moyen de quatre mois (3 à 7 mois). Nous avons eu quatre cas d’hématome, une infection et un décès. Nous n’avons déploré aucune pseudarthrose. Aucune complication propre liée à la prothèse, et en particulier aucune luxation, ni sepsis, ni descellement secondaire. Discussion.— Les fractures périprothétiques du fémur type B et C sont instables et nécessite une prise en charge chirurgicale. Le type B peut bénéficier soit d’une ostéosynthèse, soit d’un changement prothétique. Le type C bénéficie généralement d’une ostéosynthèse. Les plaques à vis classique et ou non anatomiques les cerclages seuls ne procurent pas suffisamment de stabilité immédiate. Le remplacement prothétique (uni ou bipolaire) expose à une morbidité et mortalité plus importante et de manière spécifique un taux de luxation prothétique élevé. La fixation interne par plaque anatomique LISS inversée (plaque fémorale distale droite posée en proximale gauche et inversement), réalisé au mieux en percutané est originale. Elle permet la prise de plusieurs vis bloquées sur le grand trochanter. Elle donne une stabilité immédiate, et permet d’obtenir une consolidation rapide avec très peu de complication. Conclusion.— L’ostéosynthèse des fractures du fémur sur PTH par plaque anatomique à vis bloquées type LISS inversée, donne d’excellents résultats anatomique et fonctionnel. Elle donne une stabilité immédiate permettant la reprise de l’appui. Ces patients souvent âgés retrouvent une autonomie avec le moins de complications possibles. Aucune complication liée à la prothèse. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.252 doi:10.1016/j.rcot.2011.08.251 298 Séance du 10 novembre matin Traumatologie 297 Fracture du fémur sur PTH traitée par ostéosynthèse avec fixation interne par plaque anatomique à vis bloquées LISS inversée. À propos de 45 cas Fredson Razanabola ∗ , Mazen Ali , Luca Capuano , Didier Yaffi , Walid Aryan , Ali Boutrig , Hocine Benyahia , Colin Dujardin , Daniel Ocneriu Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, 14, avenue de l’hôpital, CHR Orléans La source, 45067 Orléans, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La fracture du fémur sur PTH met en péril l’autonomie des personnes âgées et requiert une prise en charge permettant de retrouver rapidement la déambulation. Le but de cette étude était de présenter les résultats de notre expérience d’une fixation interne par plaque anatomique à vis bloquées type LISS (Less Invasive Surgery System, Synthès) inversée, souvent en percutanée, permettant une ostéosynthèse à stabilité immédiate, avec peu de complication. Preuve expérimentale de l’application des extraits du tissu osseux fœtal pour traitement des fractures multiples de la jambe par méthode de l’ostéosynthèse extrafocale Mikhail Alexandrovich Kovinka , Svetlana Nikolaevna Luneva , Natalia Andreevna Kononovich , Natalia Vilovna Petrovskaia , Elena Gorbach , Elena Anatolievna Tkachuk , Natalia Vladimirovna Tushina Centre scientifique de Russie, orthopédie réparatrice et traumatologie académicien, G.A. Ilizarov, 6, rue de M. Oulianova, 640014 Kourgan, Fédération de Russie Introduction.— L’étude expérimentale avait montré la minéralisation accélérée du régénérat osseux après stimulation par injection locale des extraits du tissu osseux fœtal comportant les polypeptides biologiquement actives équilibrées, séparées du citoplasme des cellules souches, demi-souche et matures. L’objectif de l’étude est de définir l’influence à l’ostéogénèse des injections para-ossales des extraits du tissu osseux fœtal. Patients.— Chez 20 chiens adultes sans race les fractures de la jambe de type B (AO/ASIF) ont été modelé. Les 24 heures après le traumatisme, une ostéosynthèse transosseuse a été réalisée. Après avoir obtenu les signes cliniques et radiologiques de la consolidation complète, la fixation a été stoppée. La prise hebdomadaire de sang durant toute la période de fixation a été réalisé. Méthodes.— Dans la zone d’une fracture chez les animaux de la série expérimentale des préparations reçues des extraits du tissu osseux fœtal des chiens supplémentairement par voie para-ossale ont été S342 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique introduit. En cadre de travail des études radiologiques et biochimiques pour révéler au sérum sanguin des animaux expérimentaux en étape de l’ostéosynthèse de l’activité des phosphomonoestérases, des lactates d’hydrogénasse, la présence de l’acide lactique et pyruvique ainsi que des électrolytes. Résultats.— Consolidation de la fracture dans la série de contrôle après 46,3 ± 2,1 jours de la fixation, dans la série expérimentale dans 32,4 ± 2,7 jours de la fixation a eu lieu. Dynamique pareille des indices biomécaniques au sérum sanguin des animaux expérimentaux, sauf l’activité de la phosphatase acide tartrate résistant, qui était abaissée dans la série expérimentale durant l’expérimentation, a été observé. Activation de ce ferment vers la fin de l’expérimentation a été notée. Dans la série de contrôle la concentration abaissée du calcium global et du phosphate anorganique a été stable, en même temps, dans la série expérimentale un niveau insuffisamment élevé de ces électrolytes a été observé. Au début, chez les chiens du groupe expérimental le contenu des produits du métabolisme ergonique au sang a été élevé, mais au contrôle vers 35e jour le contenu des produits sériques de glycolyse de 50 % s a été abaissé. À la fin de fixation dans tous les cas concentration de lactate et pyruvique a été élevés. Discussion.— Données reçues permettent de ranger l’inhibition de la résorption ostéoclastique parmi des stimulateurs de l’ostéogénèse. Conclusion.— L’étude suivante de la minéralisation accélérée du régénérat osseux par des extraits des tissus osseux fœtaux permet d’écrire mécanismes de minéralisation biologique et créer de nouvelles techniques opératoire afin de diminuer les délais de consolidation. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.253 299 Traumatisme du rachis cervical inférieur : à propos de 687 cas Rabah Atia ∗ , Moncef Hatem Atia , Abdeslem Yahia , Mohamed Chérif Bensaada , Abdelhafid Belkadi , Hacène Djouidène , Abdelghani Ménadi Service d’orthopédie, hôpital Ibn Rochd, CHU d’Annaba, 23000 Annaba, Algérie ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les traumatismes du rachis cervical, problème de santé publique, touchent les sujets jeunes. Les complications neurologiques ont un retentissement socio-économique défavorable. Patients.— L’étude comporte 981 patients (période de 1986 à 2007), 687 patients ont une atteinte de C3 à C7 (TRCI) dont 70,03 % opérés, 104 atteintes supérieures (TRCS) et une association lésionnelle dans 02,03 %. Quarante quatre patients sont pris en charge par an dont 01,43 % associe un TRCI à un TRCS. Il s’agit de jeune actif, de sexe masculin (sex-ratio : 6/1), pic d’âge de 20 à 30 ans (extrêmes : 02,5 ans à 76 ans). Chez les personnes âgées, 17 % de femmes pour 13 % d’hommes. Les accidents de la circulation sont au premier plan (39,84 %) avec les chutes d’une hauteur élevées (17,15 %) suivis des accidents saisonniers de plongeon (13 %). La gravite des traumatismes du rachis cervical réside dans la neuro-agressivité (54,37 % avec troubles). Méthodes.— La radiographie standard reste l’examen de base. La tomodensitométrie et l’imagerie par résonance magnétique contribuent au diagnostic et à la classification des lésions. L’étude de la stabilité reste la base de l’indication chirurgicale. Trois groupes de lésions.— Les lésions disco-ligamentaires représentent 47,14 %, dominées par les entorses bénignes (50,06 %) contre les entorses graves (15,89 %) et les luxations uni ou biarticulaires (28,03 %). — Les lésions osseuses représentent 29,38 %, surtout des tassements (55,70 %) et 10,73 % de fractures comminutives. — les lésions ostéo-ligamentaires représentent 23,47 %, les Tear-drop 20,16 %, les fractures séparations du massif articulaire 07,56 % et les fractures luxations, 72,26 %. La fracture luxation représente 25,6 % suivie par les fractures tassements (22,25 %). Les lésions en flexion-extension distraction représentent 66,42 %. La compression représente 28,39 % et la rotation 5,11 %. La base du traitement repose sur l’anatomie pathologique, la stabilité et les troubles neurologiques. L’arthrodèse antérieure (66 %), avec matériel, permet une stabilité optimale et une mobilisation précoce. La voie postérieure n’est indiquée que dans le cadre de l’association lésionnelle avec le TRCS. Le suivi est géré au cas par cas. Résultat.— 10,25 % des patients décèdent après hospitalisation. Un score établi à 100 points sur 80 % des revus retrouve une évolution favorable. La raideur représente le principal souci l’arthrose et la non reconstitution anatomique. Discussion.— Les lésions initiales déterminent le pronostic. Les complications thérapeutiques sont exceptionnelles. Ce sont les problèmes du ramassage qui aggravent les lésions initiales. C’est un domaine en nette amélioration. Conclusion.— Une équipe multidisciplinaire avec une meilleure connaissance du problème est nécessaire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.254 300 Quel corset en traumatologie thoracolombaire ? À propos d’une série continue de 93 cas traité par corsets CAD sur mesure thermoformés à deux ans Jérôme Tonetti ∗ , Sara Van der Hulst , Arnaud Bodin , Michel Milaire , Emmanuel Gay , Philippe Merloz Service orthopédie traumatologie, hôpital Michallon, BP 217, 38043, Grenoble, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les fractures stables du rachis thoracolombaire bénéficient de manière croissante des cimentoplasties et de fixations chirurgicales mini-invasives. On reproche aux corsets leur inefficacité à maintenir l’équilibre sagittal et leur mauvaise tolérance. Nous souhaitions connaître les résultats radiocliniques des immobilisations par corset plastique sur moulage assisté par ordinateur. Patients et méthode.— Nous avons inclus 93 patients présentant 118 fractures thoraciques ou lombaires stables, non neurologiques dont la déformation en cyphose était inférieure à 20◦ et l’inclinaison latérale inférieure à 10◦ . L’âge moyen était 35 ans (12—79). Les lésions étaient de type Magerl A1 (108) ou A3 (10), situées 90 fois entre T11 et L2. Les patients avec antécédents rachidiens majeurs, fractures pathologiques, fragment intracanalaire menaçant étaient exclus. Le corset plastique sterno-iliaque était réalisé sur prise d’empreinte optique et fraisage assisté par ordinateur (Can-fit® system, Vorum Research Corporation, Vancouver, Canada). Au-dessus de T10 un appui mentonnier était réalisé. Une accentuation en lordose était systématiquement proposée (flèche). Nous avons colligé la cyphose vertébrale (CV), l’angulation régionale (AR), le pourcentage de hauteur vertébrale antérieure (HA) et médiane (HM) restant, ainsi que le score d’incapacité d’Oswestry (ODI). Résultats.— Les CV, AR, HA et HM initiaux étaient respectivement de 11◦ , 10◦ , 86 % et 92 %. La flèche lordosante moyenne appliquée était de 30 mm (0—55). Les gains (médiane) de CV, AR, HA et HM après mise en place du corset étaient nuls. Au recul moyen de quatre mois (3—7), les pertes (médiane) de CV, AR, HA et HM étaient respectivement de 2◦ , 2◦ , 5 % et 2 % ; l’observance du corset était de 88 %. Au recul moyen de 24 mois (18,5—30,5) la médiane du score ODI était de 4 % (0—37). Nous n’avons pas retrouvé d’influence de l’indice de masse corporelle. La perte d’AR était plus importante pour les traumatismes de basse énergie, plus faible pour les fractures Magerl A3, l’âge jeune, la localisation thoracolombaire. Le Résumés des communications résultat fonctionnel (ODI) n’était pas corrélé au résultat radiologique. Le sexe masculin, l’activité sportive et le traumatisme à haute énergie amélioraient le score ODI. L’accident du travail et le traumatisme à faible énergie influençaient négativement le score. Conclusion.— Le corset plastique sur mesure n’apporte pas de réduction de la déformation initiale. Il maintient la cyphose et le tassement traumatiques. Pour être efficace et bien toléré, il doit être effectué sur une empreinte personnalisée modifiée en lordose par un opérateur orthoprothésiste entrainé. Pour autant que la CV et l’AR ne soient pas supérieures à 12◦ à trois mois, le retentissement fonctionnel à deux ans est faible. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.255 301 Cyphoplastie dans les fractures récentes non ostéoporotiques de la charnière thoracolombaire. Étude prospective clinique et radiologique Mathieu Saget ∗ , Simon Teyssédou , Rémi Prébet , Martin Grau-Ortiz , Louis-Etienne Gayet , Pierre Pries Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, CHU La Milétrie, 2, rue de la Milétrie, 86000 Poitiers, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La cyphoplastie a prouvé son intérêt dans le traitement des tassements vertébraux ostéoporotiques et malins. Ses indications se sont élargies aux fractures traumatiques du sujet jeune offrant une alternative au traitement orthopédique ou chirurgical. Patients et méthode.— Durant 20 mois 49 patients âgés en moyenne de 45,8 ans présentant une fracture traumatique récente en compression de la charnière thoracolombaire ont été traités par cyphoplastie seule acrylique ou phosphocalcique. Une évaluation clinique (EVA, Oswestry, activités), radiologique et scannographique ont été réalisées régulièrement pendant un an. Résultats.— L’EVA passait de 5,5/10 avant l’intervention à 2,3/10 après. La verticalisation avait lieu après 1,25 jour et la marche après 2,15 jours. La durée d’hospitalisation était de trois jours. À trois mois 71 % des actifs avaient repris leur travail. L’Oswestry au dernier recul était de 2,3 % dans le groupe acrylique et 1,3 % dans le groupe phosphocalcique. L’analyse radiographique montrait un gain de CV significatif de 5,5◦ ± 4,7◦ (p < 0,0001) lié à l’intervention avec un retassement vertébral de 1,1◦ ± 4,3◦ (p = 0,1058) non significatif au dernier recul. On retrouvait une perte de correction non significative supérieure pour le ciment phosphocalcique (+ 2,8◦ ) par rapport au ciment acrylique (+ 1◦ ) entre J 1 et J 45. Le taux de fuites de ciment était de 16 % sans retentissement clinique au dernier recul. L’analyse scannographique confirmait le gain de hauteur significatif dans la partie antérieure et intermédiaire du corps vertébral avec un maximum au centre de la vertèbre (+ 10,9 %), sans perte significative à 6 mois. Discussion.— La cyphoplastie est une technique fiable dans le traitement des fractures vertébrales en compression du sujet jeune pour une cyphose vertébrale supérieure à 5◦ . Les contre-indications sont une sténose canalaire supérieure à 40 %, la présence de signes neurologiques, un écart interfragmentaire ou une comminution importante. L’injection lente d’un ciment assez épais limite la survenue de fuites extracorporéale et l’expansion vertébrale augmente la surface canalaire résiduelle par effet ligamentotaxis en cas de recul du mur postérieur. Conclusion.— La cyphoplastie permet une restauration stable et durable de l’architecture vertébrale offrant une réduction des douleurs et une amélioration de la qualité de vie. Elle constitue une alternative intéressante dans le traitement des fractures vertébrales en compression du sujet jeune. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.256 S343 302 Évaluation de la cyphoplastie en association à une ostéosynthèse postérieure percutanée dans la prise en charge des fractures en distraction de la charnière thoracolombaire. Résultats d’une série de 16 patients Simon Teyssédou ∗ , Mathieu Saget , Rémi Prébet , Martin Grau-Ortiz , Tanguy Vendeuvre , Pierre Pries Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, CHU de Poitiers, 2, rue de la Milétrie, 86000 Poitiers, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le but de ce travail est d’évaluer l’efficacité de la cyphoplastie en association avec une ostéosynthèse postérieure percutanée dans la prise en charge des fractures non-neurologiques de la charnière thoracolombaire du sujet jeune et d’en rapporter les résultats. Bien que ces fractures soient fréquentes et potentiellement grave, il n’existe pas de réel consensus quant à leur prise en charge. Patients et méthode.— Nous rapportons dans cette étude les résultats à deux ans du traitement percutané des fractures en distraction de la charnière thoracolombaire avec instabilité ligamentaire par atteinte du complexe ligamentaire postérieur à type d’entorse bénigne. Le choix du ciment acrylique ou phosphocalcique a été fait en fonction de l’âge. Tous les patients ont été évalués cliniquement (échelle visuelle analogique de la douleur, Oswestry et reprise de l’autonomie) et radiologiquement (cyphose vertébrale et variations de hauteur du corps vertébral). Résultats.— Seize patients ont été inclus. La moyenne d’âge au moment de la chirurgie était de 43,6 ans (24—61). Nous avons noté 25 % de fuites extracorporéales de ciment, aucune n’ayant de retentissement clinique. Sur l’ensemble de la série et au dernier recul, l’EVA au niveau lésionnel passait de 5,9 (3—8) en préopératoire à 0,9 (1—4). Quatre-vingt treize pourcent des patients actifs avaient repris leur activité professionnelle. La cyphose traumatique passait de 14,9◦ (6—26) avant traitement à 8,5◦ (0—20) et le gain de l’index de Beck était de 16 %. Un patient a été repris pour drainage d’un hématome postopératoire. Discussion.— La chirurgie percutanée dans les fractures de la charnière thoracolombaire est une technique fiable permettant un retour précoce des activités. Les résultats radiologiques de notre série sont comparables à ceux retrouvés dans la littérature. Cette étude doit être poursuivie sur le long terme afin de dépister des complications et de répondre aux questions sur le devenir du ciment. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.257 303 Réduction de fractures thoracolombaires par cintrage in situ percutané Yann Philippe Charles ∗ , Sébastien Schuller , Axel Walter , Dakheel Aldakheel , Jean-Paul Steib Service de chirurgie du Rachis, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 1, place de l’hôpital, BP 426 67091 Strasbourg, cedex France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La chirurgie minimale invasive (MIS) prend une place de plus en plus importante dans le traitement des fractures thoracolombaires. Les techniques d’instrumentations percutanées ont pour avantage de ne pas disséquer les muscles paravertébraux. Cela facilite la rééducation et permet au patient de récupérer plus vite. Néanmoins, la correction chirurgicale de la cyphose posttraumatique influence l’équilibre sagittal du rachis et le résultat clinique à long-terme. Le but de cette étude est d’analyser la qualité de réduction obtenue par cintrage in situ percutané. S344 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Patients et méthodes.— Les vertèbres sont instrumentées par vis pédiculaires percutanées et deux tiges sont placées dans les vis. La lordose des tiges est accentuée in situ à l’aide de fers à cintrer par les incisions des vis sus- et sous-jacentes à la fracture. Cette manœuvre de réduction est effectuée sous scopie. Les radiographies de 29 patients (17 hommes, 12 femmes, 18—64 ans) instrumentés en MIS pour fracture (A2, A3, B) ou cal vicieux. Le sagittal index a été mesuré entre les plateaux inférieurs de la vertèbre fracturée et de la vertèbre sus-jacente sur les radiographies préopératoires couchées, la scopie peropératoire avant et après réduction et sur radiographies debout à un an. La réduction de la fracture a également été analysée par scanner. Résultats.— Le sagittal index peropératoire était de 21,6◦ en moyenne (16 à 27◦ ). Il diminuait à 4,9◦ (0 à 11◦ ) en décubitus ventral (p = 0,0001). Ces valeurs on été réduites à -1,3◦ (-5 à 2◦ ) par cintrage in situ (p = 0,010). À un an le sagittal index était de 1,9◦ (− 2 à 4◦ ) (p = 0,248). Sur les coupes axiales de scanner, 16 patients présentaient une obstruction du canal supérieur à 30 % par fragments osseux. Le cintrage a permis de réduire ces fragments en antérieur par ligamentotaxis et ainsi de décomprimer le canal sans laminectomie. Les défects osseux de la colonne antérieure et les réductions discales supérieur à 50 % ont secondairement été greffés par mini-abord antérieur vidéo-assisté. Conclusion.— Le cintrage in situ permet de corriger la cyphose posttraumatique en augmentant la lordose des tiges positionnées sur le rachis. Ce principe accentue la correction obtenue par l’installation du patient en décubitus ventral et par traction. La manœuvre de cintrage in situ permet de surcroit de tracter les fragments burst en antérieur par phénomène de ligamentotaxis et ainsi décomprimer le canal à foyer fermé en MIS. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.258 304 Perte de réduction après ablation percutanée du matériel d’ostéosynthèse pour les fractures thoracolombaires Nicolas Bronsard ∗ , Charalambos Georgiou , Régis de Dompsure Hôpital Saint-Roch, 5, rue Pierre Dévoluy, 06000 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’ostéosynthèse percutanée s’ajoute aux traitements de référence, orthopédique ou chirurgical à foyer ouvert. Elle préserve la musculature et maintient la réduction jusqu’à la consolidation. Que se passe t-il après ablation du matériel ? Le but de cette étude est d’évaluer la perte de réduction au niveau de la vertèbre fracturée sans le soutien par le matériel d’ostéosynthèse. Patients et méthodes.— Vingt-sept ostéosynthèses percutanées ont été retirées entre 2006 et 2010. La série était constituée de 17 hommes et 10 femmes ayant 36 ans en moyenne avec trois groupes d’âge : moins de 30 ans, plus de 45 ans et entre les deux. La majorité des lésions étaient classées A1 et A3 et le niveau lésionnel était L1 et T12 principalement. L’ablation était systématiquement proposée après consolidation corporéale à la fin de la première année. Nous avons comparé le gain de réduction chirurgical et le maintien de cette réduction au cours de la première année puis surtout son évolution après l’ablation du matériel. Le suivi radiologique est basé sur l’évolution de la cyphose vertébrale locale. Résultats.— La cyphose locale était, en moyenne de 17,7◦ en préopératoire puis 5,3◦ , en moyenne, en peropératoire. Après la remise en charge, le jour de la sortie de l’hôpital, il y a déjà une perte de réduction avec une cyphose vertébrale à 6,7◦ en moyenne. Apres une année postopératoire, on retrouve également une perte de réduction supplémentaire de 1◦ . Enfin après l’ablation de matériel, on mesure, en moyenne, une cyphose vertébrale de 7,7◦ soit une perte totale de réduction de 2,4◦ par rapport au résultat peropératoire. Aucune fracture itérative n’a été retrouvée. Tous les patients ont été améliorés et satisfaits de l’intervention d’ablation. La perte de réduction est quasi nulle pour les plus jeunes, 15 % pour les plus âgés et 5 % pour le groupe intermédiaire. Discussion.— L’ablation du matériel d’ostéosynthèse après consolidation du corps vertébral explique la faible modification après ablation. Cinquante pourcent de la perte de réduction est retrouvée en période périopératoire lors de la mise en charge. Cette perte de réduction est deux fois plus importante chez les patients les plus âgés. Conclusion.— L’ostéosynthèse percutanée des fractures thoracolombaires est aujourd’hui en cours de codification mais l’ablation du matériel fait partie, pour nous, de la stratégie thérapeutique dès l’obtention tomodensitométrique de la consolidation somatique. Enfin, chez les patients les plus âgés nous préconisons un renfort basé sur la cimentoplastie complémentaire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.259 305 Consolidation des greffes antérieures dans les fractures thoracolombaires Maxime Antoni ∗ , Yann Philippe Charles , Axel Walter , Ioan Bogorin , Jean-Paul Steib Service de chirurgie du Rachis, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 1, place de l’hôpital, 67091 Strasbourg, cedex France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les greffes antérieures sont utilisées pour combler les pertes de substance de la colonne antérieure dans les fractures de type A2, A3,3, B ou C ainsi que dans les cals vicieux. Différents types de greffes sont courantes : greffes iliaques, cages remplies d’os ou greffes de cote en palissade. Des protéines ostéoinductrices (BMP) peuvent être ajoutées. Le but de cette étude est de vérifier la qualité de consolidation obtenue par les différents types de greffes. Patients et méthodes.— Cent-huit patients (68 hommes, 40 femmes, 16—75 ans) avaient bénéficié d’une greffe antérieure en complément d’une ostéosynthèse postérieure pour fracture comminutive ou cal vicieux. Il s’agissait de 60 greffons iliaques, 28 cages et 20 greffes de cote. Le sagittal index était mesuré en préopératoire puis à six semaines et à un an. La qualité de la greffe osseuse a été analysée par scanner chez 62 patients en classant la consolidation en fusion complète, fusion partielle uni- ou bipolaire, pseudarthrose unipolaire, pseudarthrose bipolaire. Résultats.— Le sagittal index préopératoire était de 23,3◦ en moyenne (14 à 32◦ ). Il était de − 0,7◦ (− 2 à 5◦ ) à six semaines et de 4,7◦ (0 à 15◦ ) à un an. Il n’y avait pas de différence significative pour la perte de réduction pour les différents types de greffe (p > 0,05). Sur 23 scanners de greffes iliaques, six ont complètement fusionné, six partiellement, neuf présentent une pseudarthrose unipolaire et deux une pseudarthrose complète, essentiellement du côté fracturaire. Sur 11 greffes de cote, cinq ont complètement fusionné, cinq partiellement, on note une pseudarthrose unipolaire. Sur 28 cages, 14 ont fusionné complètement et 14 présentaient des liseré incomplets au sein de la cage. Conclusion.— Les greffes iliaques se prêtent mal à la consolidation dans les fractures comminutives, avec un taux de pseudarthrose de presque 50 %. Leur os est cortical et dense et leur surface de consolidation réduite. Les greffes de cote en palissades permettent une meilleure consolidation par ostéoconduction, mais présentent une résistance mécanique inférieure. Résumés des communications Les cages de Harms remplies d’os obtiennent le meilleur taux de consolidation. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.260 Séance du 10 novembre matin Recherche 308 Correction sans fusion d’une déformation scoliotique sur un modèle porcin : analyse histologique et tomodensitométrique Virginie Lafage ∗ , Frank Schwab , Allen Leung , Benjamin Blondel , Ashish Patel , Benjamin Ungar , Bertrand Moal , Edward Chay , Jason Demakakos , Renaud Lafage , Paul Riviere , Jean-Pierre Farcy Spine Division, 306 E, 15 street, 10003 New-York, États-Unis ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les techniques de traitement chirurgical sans fusion des scolioses de l’adolescent consistent à moduler la croissance afin de corriger la déformation. Un modèle porcin de scoliose a été préalablement validé ainsi qu’une méthode de correction tridimensionnelle utilisant des ligaments synthétiques. L’objectif de cette étude est vérifier histologiquement et par une imagerie 3D l’impact de la correction sur les cartilages de croissance et la morphologie vertébrale. Méthodes.— Après approbation éthique, une déformation scoliotique a été induite sur 21 cochons Yorkshire immatures par un ligament postérolatéral gauche. Après progression de la scoliose (Cobb ∼ 50◦ ), 11 cochons été euthanasiés (groupe SM), le ligament moteur de la déformation a été sectionné pour cinq cochons (groupe SL), le ligament moteur a été sectionné accompagné d’un geste de correction via mise en place d’un ligament correcteur antérolatéral pour cinq cochons (groupe CA). Apres 20 semaines d’observation, les cochons des deux derniers groupes ont été euthanasiés. L’analyse scannographique 3D a permit d’évaluer la croissance, la déformation vertébrale, la correction de la courbure et les rotations intervertébrales ; l’analyse histologique a permis de quantifier la hauteur des zones prolifératives et hypertrophique et la taille des cellules dans la zone hypertrophique. Une analyse ANOVA a été réalisée afin de comparer les différents groupes. Résultats.— Les mesures scannographiques ont démontré une augmentation de la taille des vertèbres dans les groupes SL et CA. Dans le groupe CA, l’angle de Cobb a été réduit (CA : 35,9◦ ± 7,9 ; SL : 47,8◦ ± 1,7 ; SM : 53,1◦ ± 9,2), la cyphose augmentée (CA : 23,4◦ ± 17,5 ; SM − 1,5◦ ± 14,6), la cunéiformisation vertébrale diminuée à l’apex et la rotation intervertébrale réduite (comparaison avec SM et SL). Au niveau histologique, aucune différence significative n’a été observée dans le groupe SL entre le côté droit et gauche. Dans le groupe CA, la hauteur de la zone proliférative était significativement plus petite du côté de la concavité (gauche, p < 0,01). Entre les groups SL et CA, aucune différence n’était mise en évidence sur l’ensemble des paramètres. Conclusion.— Une des interrogations sur les corrections sans fusion concerne le risque d’arrêt de croissance par lésion du cartilage. Les résultats de cette étude histologique et tomodensitométrique n’ont pas mis en évidence de modification significative du potentiel de croissance entre les groupes SL et CA sur les paramètres étudiés. Ces données confirment la préservation du potentiel de croissance dans les deux groupes du modèle scoliotique porcin et valident la méthode de correction. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.261 S345 309 Monitorisation neurophysiologique de vis pédiculaires dorsales avec invasion du canal médullaire. Étude expérimentale sur porcs Francisco Ferrandis ∗ , Pedro Domenech , Elena Montes , Gema De Blas , Ignacio Regidor , Daniel Jiménez , Jesus Burgos Service de neurofisiologia, hôpital General Universitario de Alicante, Pintor Baeza, 03010 Alicante, Espagne ∗ Auteur correspondant. Objectifs.— Dans notre expérience les techniques neurophysiologiques ne détectent pas initialement les vis dorsales qui envahissent le canal durant leur mise en place, mais si de façon différée. Notre objectif est d’étudier expérimentalement les changements neurophysiologiques qui se produisent au niveau de la moelle épinière lors de la mise en place intentionnelle de vis pédiculaires dorsales dans le canal. Matériel et méthodes.— Chez trois cochons industriels on exposait le canal médullaire par réalisation d’une hémilaminectomie droite en trois niveaux dorsaux (D6, D9 et D11). Utilisant la technique conventionnelle et sous contrôle visuel direct on a mis en place des vis pédiculaires de 4,5 millimètres de diamètre dans le canal. Premièrement, on mettait une vis dans le bord externe du sac dural, avec léger déplacement de la moelle. Ensuite, on mettait une seconde vis dans le centre du canal, produisant un déplacement marqué du sac dural. Lors de l’insertion de chaque vis on obtenait des potentiels évoqués moelle-moelle, en stimulant au niveau proximal et en enregistrant la réponse médullaire au niveau distal, à la fréquence d’une minute, jusqu’à un maximum de 20 minutes. Si le potentiel évoqué disparaissait la vis était retirée et on continuait l’enregistrement pendant 15 minutes. Résultats.— Dans les neufs cas d’insertion des vis dans le bord externe du sac dural, on n’a observé aucune altération des potentiels évoqués pendant les 20 minutes d’enregistrement. Dans les neuf cas de vis dans le centre du canal il y eut des changements minimes des potentiels avec une latence moyenne de 10,1 ± 2,1 minutes à partir de la mise en place des vis, et après 11,6 ± 1,9 minutes disparaissaient complètement dans tous les cas. Les potentiels évoqués commençaient à récupérer avec une latence moyenne de 9,7 ± 3,0 minutes pour six vis, et pour trois autres vis ne récupéraient pas après 15 minutes. Il n’y avait pas de différence entre les niveaux étudiés. Conclusions.— Les vis pédiculaires dorsales qui déplacent légèrement la moelle ne provoquent pas de changements neurophysiologiques du potentiel médullaire lors de leur mise en place, ni après. Celles qui sont mises en provoquant un déplacement marqué de la moelle produisent seulement des changements neurophysiologiques tardifs, qui dans la majorité des cas récupèrent avec le retrait des vis. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.262 310 Influence de la section des racines et de l’hypotension dans la tolérance de la moelle épinière au déplacement durant la chirurgie du rachis. Étude expérimentale sur porcs Pedro Doménech ∗ , Jesus Burgos , Gema De Blas , Elena Montes , Eduardo Hevia , Jose Maruenda , Gabriel Piza , Carlos Barrios Service de COT infantile, hôpital General Universitario de Alicante, Maestro Alonso, 109, 03010 Alicante, Espagne ∗ Auteur correspondant. Objectif et introduction.— Lors de la correction des déformités vertébrales sévères par voie d’abord postérieure il est nécessaire de mobiliser la moelle et il est fréquent de le faire en conditions d’hypotension contrôlée, pour réduire le saignement. Ce S346 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique travail vise à évaluer expérimentalement les limites du déplacement médullaire et l’influence sur ceux-ci de la section des racines et l’hypotension. Matériel et méthodes.— On a réalisé une étude expérimentale sur 12 porcs domestiques, divisés en trois groupes selon la technique de déplacement : écarteur médullaire (n = 4), traction des moignons de racines (n = 4) ou torsion (n = 4). On exposait la moelle dorsale et on procédait au déplacement de façon progressive et contrôlée, pendant que l’on réalisait des mesures successives des potentiels évoqués moelle-moelle. La détection d’augmentation de la latence et/ou diminution d’amplitude des potentiels entrainait la suppression de la force exerçant le déplacement. Après récupération des potentiels, on répétait l’expérience en sectionnant les racines adjacentes. Finalement, on recommençait en situation d’hypotension induite (pression artérielle moyenne de 45 mmHg). Résultats.— La largeur moyenne de la moelle dans la zone étudiée était de 7,2 ± 1 mm. Groupe 1 : apparaissaient des altérations des potentiels à partir de 10,1 ± 1,6 mm avec les racines indemnes et de 15,3 ± 4,7 mm après section des quatre racines adjacentes (p < 0,01). Avec hypotension, des changements survenaient à partir de 4 ± 1,2 mm (p < 0,01). Groupe 2 : les potentiels s’altéraient à partir de 20,0 ± 4,3 mm, augmentant jusqu’à 23,5 ± 2,1 mm (p < 0,05) après avoir sectionné les racines controlatérales. Avec hypotension, les changements apparaissaient à partir de 5,3 ± 1,2 mm (p < 0,01). Groupe 3 : des changements dans les potentiels survenaient à partir d’une torsion de 95,3◦ ± 9,2, augmentant jusqu’à 112,4◦ ± 7,1 après avoir sectionné les racines controlatérales. Avec hypotension, les potentiels s’altéraient à partir de 20◦ ± 6,2 (p < 0,01). Conclusions.— Expérimentalement il est possible de déplacer la moelle dorsale de une distance supérieure à sa largeur sans qu’apparaissent de changements électrophysiologiques. On peut augmenter cette distance si l’on sacrifie les racines voisines. Cependant, l’hypotension a un effet dramatique sur la tolérance de la moelle au déplacement. Ces résultats montrent que la mobilisation de la moelle, dans certaines limites, est sure sans dangers. Toutefois l’hypotension augmente le risque de lésion neurologique et doit être évitée lors de ces manœuvres. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.263 311 Progression de l’ostéointegration in vivo dans un nouvel implant avec un revêtement hautement poreux Ana Torres ∗ , Mariano Fernandez-Fairen , Angel Torres , Miguel Angel Suarez , Antonio Murcia Mazon Juanin de Mieres, 1, 4A 33207 Gijon, Espagne ∗ Auteur correspondant. Introduction.— On communique la progression de l’ostéointegration mesurée dans des implants de titanium avec revêtement poreux soumis à appui complet (implantés après avoir créé un défet osseux). Matériel.— L’implant était un cylindre de Ti6A14 V avec un revêtement nano poreux (Regenerex). Méthodes.— Une documentation quantitative et histologique a été faite chaque mois pendant un an ; la progression d’os nouveau dans une série de dix cylindres implantas dans la diaphyse du radius de lapins avec appui complet autorisée était comparée à celle d’un groupe de lapins control ou le défet osseux était créé mais où aucun matériel n’était implanté. On a analysé la croissance de l’os en prenant des radiographies chaque mois et en utilisant un logiciel pour étudier la densité et la morphométrie de l’os : Image J v1.44. Des scanners ont été faits pour évaluer la densité du nouvel os régénéré. Une étude histologique a été faite avec microscopie optique et électronique pour mesurer la porosité de l’implant et le pourcentage de croissance de l’os dans le revêtement poreux. Résultats.— À cinq mois, 90 % des lapins avec Regenerex avaient rempli son défet osseux pendant que 100 % des lapins du groupe control ne l’avaient pas rempli. Le scanner montrait un os similaire au normal mais avec une densité corticale mineure. Quand les données ont été représentées on a vu une progression continue de la croissance osseuse dès l’implantation avec un plateau autour du sixième mois. À six mois, l’os continuait à se remodeler, en présentant des couches d’ostéoblastes mais l’ostéoïde était réduit respect au troisième mois. Discussion.— La croissance osseuse dans ce nouveau matériel présente un plateau au sixième mois. La régénération du défet osseux semble commencer aux extrêmes de l’os et avancer vers le centre. Le patron cortico-spongieux apparaît au quatrième mois. Conclusion.— Pour conclure, notre étude montre que la croissance osseuse maximale est atteint aux six mois et que la progression d’os spongieux dedans du revêtement poreux est haute (80 %). Pour analyser cette information il faut être prudent et savoir que le temps pour obtenir la croissance osseuse dans l’implant dans l’homme est un peu plus long que dans les animaux de recherche. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.264 312 Amélioration de l’ostéointégration d’implants en titane recouverts d’hydroxyapatite et de nanotubes de carbone : étude in vivo Sybille Facca ∗ , Debrupa Lahiri , Florence Fioretti , Philippe Liverneaux , Nadia Benkirane-Jessel , Arvind Agarwal CCOM, 10, avenue Baumann, 67400 Illkirch, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— De nos jours le titane est couramment employé dans la modélisation des implants orthopédiques sous sa forme pure ou sous forme d’alliage. Ses propriétés bien connues sont : sa résistance, sa rigidité, sa légèreté et sa relative inertie. Depuis plusieurs décennies, une des approches pour augmenter la formation d’os autour du titane a été de recouvrir sa surface par de l’hydroxyapatite. Mais les échecs d’ostéointégration persistent, malgré ce traitement de surface. L’idée a donc été de réaliser un revêtement de surface composite en ajoutant des nanotubes de carbone (NTC) à l’hydroxyapatite projetée à des fins d’amélioration de l’induction osseuse autour des implants titane. Après une étude biologique et tribologique satisfaisante in vitro, nous avons testé in vivo nos implants ainsi nanofonctionnalisés. Matériel et méthodes.— Nos implants titane ont été traités en surface par la technique de projection thermique à plasma chaud. Trois types ont été implantés in vivo pendant un mois dans des fémurs de souris et de rats : implants titane nus, implants recouverts d’hydroxyapatite et implants composites (recouverts d’hydroxyapatite et de NTC). Puis nous avons étudié ex vivo la biocompatibilité de ces nouveaux implants sur l’os adjacent et néoformé par des méthodes radiologiques, histologiques, de microscopie électronique et leurs propriétés biomécaniques par nano-indentation. Résultats.— Le tissu osseux autour de chaque implant était normal, sans migration ou effets délétères des NTC constatés. Le module d’élasticité de l’os néoformé autour des implants composites avec les NTC était supérieur à celui des implants recouverts simplement d’hydroxyapatite. Discussion.— L’un des espoirs en chirurgie orthopédique est d’accélérer l’intégration des implants orthopédiques à l’os néoformé, car l’une des craintes reste le descellement prothétique Résumés des communications dans le temps. Nous rapportons ici les résultats prometteurs de la première étude in vivo, où on a testé in situ l’effet des NTC combiné à celui de l’hydroxyapatite sur du tissu osseux. Nous avons obtenu grâce aux NTC la néoformation d’un os biologiquement compatible et mécaniquement plus solide autour des implants composites. Conclusion.— Dans cette étude in vivo nous avons démontré, que l’adjonction de NTC à l’hydroxyapatite dans le traitement de surface des implants en titane augmentait leur ostéointegration, par rapport à des implants simplement recouverts d’hydroxyapatite et cela sans aucune toxicité sur le tissu osseux. Nous pouvons donc dans le futur, envisager d’utiliser les nanotubes de carbone pour renforcer le revêtement par hydroxyapatite des implants orthopédiques. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.265 313 Rapport de la flèche de courbure fémorale avec l’angle cervicodiaphysaire et l’offset fémoral Mohamed Béchir Karray ∗ , Mohamed Kammoun , Khaled Hadhri , Slim Mourali , Radhouene Massoudi , Hamadi Lebib , Mondher Kooli , Slim Mourali Département d’anatomie, faculté de médecine de Tunis, Bab Saadoun, 1006 Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La morphométrie du fémur est intéressante à étudier pour les ostéosynthèses en cas de traumatologie et pour les arthroplasties totales de hanche ou du genou. Le but de cette étude est de rechercher une variation des mesures morphométriques entre la clinique et la radiologie et de rechercher un rapport entre la courbure fémorale, l’angle cervicodiaphysaire et l’antéversion fémorale. Matériels et méthodes.—90 pièces fémorales d’un laboratoire d’anatomie ont été analysées avec des mesures cliniques et radiologiques de : — la longueur du fémur ; — la courbure fémorale évaluée par sa flèche ; — l’angle cervicodiaphysaire ACD ; — l’offset fémoral ; — l’antéversion du col ; — l’angle HKA ; — l’angle entre l’axe du col de fémur par rapport à l’axe biépicondylien. Résultats.— La longueur moyenne du fémur était de 38,6 cm, L’angle cervicodiaphysaire moyen était de 133,6◦ (de 115 à 148◦ ). L’antéversion du col fémoral était de 10,2◦ . L’angle HKA était de 5,44◦ . L’offset fémoral était de 36,68 cm (de 25 à 50 cm). L’angle du col par rapport à l’axe bi-épicondylien était de 5, 43◦ (− 6◦ à 16◦ ). Les mesures radiologiques étaient corrélées à celles radiologiques. L’offset fémoral était corrélé à l’ACD et à l’antéversion. L’angle HKA était corrélé à l’ACD. Les fémurs courbes (avec une flèche importante) avaient un ACD en vara. Discussion.— L’offset fémoral caractérise l’équilibre entre le poids du corps et la résistance fournie par les muscles abducteurs de la hanche. La mise en place d’une prothèse totale de hanche doit respecter cet équilibre. De même l’angle HKA est essentiel pour la planification de PTG. Aucune arthroplastie ne prend en compte la mesure de la courbure fémorale pourtant ce paramètre varie en fonction de l’ACD et de l’antéversion. Cela pourrait expliquer certaines douleur postopératoire ou boiterie. Car il y aurait une adaptation de la courbure du fémur en fonction de l’ACD et de l’antéversion. Conclusion.— La courbure de fémur varie avec à l’ACD et l’antéversion du col fémoral. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.266 S347 314 Doit-on médialiser la cupule cotyloïdienne dans les PTH ? Michel Bonnin ∗ , Luca Basiglini , Michel Fessy , Tarik Ait Si Selmi Centre orthopédique Santy, 24 1 v Paul Santy, 69008 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’alignement de la cupule contre l’arrière-fond médialise le centre de rotation de la hanche (CRH), ce qui diminue le bras de levier du poids du corps. Pour conserver l’offset global il faut alors augmenter de manière équivalente la latéralisation de la tige fémorale. Une autre option est de ne pas médialiser la cupule. Objectif.— Analyser avec un modèle numérique les forces dans les muscles abducteurs et à l’interface tête-cupule lors de l’appui monopodal après PTH. Méthode.— Un modèle 3-D de hanche en élément fini était réalisé (logiciels MSC. Patran et Nastran). Une tige Corail (TA6 V) et une cupule Pinnacle (céramique delta) (Depuy Warsaw, USA) étaient implantés. Le Gluteus Medius (GM) et Minimus (Gm) étaient simulés par huit et cinq faisceaux de raideur 150 N/mm. Un poids de 1000 N était appliqué en S2. Trois modèles étaient comparés : — A : conservation de l’offset acétabulaire et fémoral, CRH non déplacé ; — B : médialisation de la cupule de 5 mm, 10 mm et 15 mm en conservant l’offset fémoral ; — C : médialisation de la cupule comme en B mais avec une augmentation équivalente de l’offset fémoral. Résultats : — modèle A : la tension moyenne était de 225,1 N (117 N à 303 N, d’arrière en avant) dans le GM et de 135,8 N (50 N à 198 N) dans le Gm ; — modèle B (médialisation de 5 mm, 10 mm et 15 mm) : la tension du GM était respectivement de 199,4 N (105 N à 269 N), 176,1 N (93 N à 238 N) et 155,7 N (83 N to 211 N). Pour le Gm, elle était de 123,6 N (48 N à 179 N), 112,2 N (46 N à 161 N) et 101,4 N (44 N à 145 N) — modèle C : la tension du GM était respectivement de 188,7 N (106 N à 246 N), 159,5 N (95 N à 206 N) et 135,37 N (85 N à 171 N). Pour le Gm, elle était de 119,4 N (51 N à 169 N), 104,8 N (51 N à 144 N) et 91,6 N (49 N à 123 N). La force à l’interface tête-cupule était de 3272 N avec le modèle A. Dans le modèle B elle diminuait de 4,4 %, 11,4 % et 17,7 % et dans le modèle C, de 8,2 %, 17,6 % et 25,3 % pour des médialisations respectivement de 5 mm, 10 mm et 15 mm. Discussion et conclusion.— La diminution de contraintes dues à la médialisation de la cupule compense l’effet négatif de la verticalisation de la ligne d’action des abducteurs. Nous n’avons pas observé de supériorité d’un positionnement anatomique de la cupule. Le meilleur modèle était celui associant médialisation cotyloïdienne et restauration de l’offset global. Nos résultats soulignent le caractère péjoratif d’un offset global augmenté. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.267 315 Élaboration d’un nouveau modèle animal d’ostéonécrose de la tête fémorale cryoinduit. Étude expérimentale préliminaire de la diffusion osseuse du froid avec modélisation mathématique Alexandre Poignard ∗ , Angélique Lebouvier , Guillaume Haïat , Charles Henri , Flouzat Lachaniette , Phillippe Hernigou , Jérôme Allain , Hélène Rouard , Nathalie Chevalier EFS, unité d’ingénierie et de thérapie cellulaire, 5, rue Gustave Eiffel, 94017 Créteil, cedex France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’ostéonécrose, à un stade avancé, nécessite régulièrement l’implantation d’une prothèse totale de hanche. S348 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique L’alternative thérapeutique conservatrice est la greffe de cellules souches mésenchymateuses efficace pour les stades 1 et 2. Elle peut être améliorée par la thérapie cellulaire (amplification et prédétermination cellulaire). Pour permettre de réaliser des essais de thérapie cellulaire, un modèle animal d’ostéonécrose localisée, reproduisant celle rencontrée chez l’homme, doit être développé. Le modèle actuel se fait par dévascularisation des têtes mais engendre une nécrose massive et complète. En revanche, une nécrose osseuse localisée induite par le froid a pu être observée chez l’Emu (animal inexistant en Europe). Il faut donc, dans un premier temps, analyser nos capacités à refroidir et suivre la diffusion du froid dans le tissu osseux de la tête fémorale. Matériel.— Six têtes fémorales sont utilisées. Un tunnel central de 5 mm de diamètre et 4 centimètres de long est foré. Deux tunnels parallèles de 2 millimètres de diamètre et même longueur sont creusés à 2 et 5 millimètres de distance. Une sonde cryogénique est introduite dans le tunnel central et des sondes d’enregistrement thermiques sont placées dans les tunnels périphériques. La température corporelle est mimée en plaçant les têtes dans un bain à 37 degrés. Un refroidissement de dix minutes est institué. Toutes les minutes les températures sont relevées. Par ailleurs, un modèle mathématique unidimensionnel d’évolution spatial et temporal de la température est constitué. Résultats.— Les courbes de refroidissement mathématiques et expérimentales sont confrontées. Elles montrent une adéquation raisonnable variant en fonction de l’intensité du froid délivré et la distance séparant la sonde émettrice et d’enregistrement. Discussion.— La correspondance entre ces deux modèles mathématiques et expérimentales prouve que la diffusion du froid dans la tête fémorale obéie à une loi mathématique. Ce modèle peut être encore amélioré par une modélisation en élément fini (qui existe sur l’os diaphysaire cortical), mais il est déjà possible de prévoir la taille d’une nécrose induite par le froid car une mort cellulaire définitive est obtenue après exposition à des températures inférieures à − 40 degrés pendant cinq minutes. Ainsi, il doit être possible de créer une ostéonécrose de taille prévisible chez l’animal à confirmer par une analyse anatomopathologique. Conclusion.— Le froid diffuse dans l’os selon une loi mathématique. Cela doit permettre de créer le premier modèle animal européen d’ostéonécrose localisée de la tête fémorale et ainsi évaluer la thérapie cellulaire in vivo. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.268 316 Étude randomisée comparant deux protocoles d’acide tranéxamique (Exacyl) pour réduire les pertes sanguines dans l’arthroplastie du genou Hervé Hourlier ∗ , Bernard Liné , Emmanuel Fricault , Peter Fennema Polyclinique de la thiérache, 59212 Wignehies, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’acide tranéxamique (TXA) est un antifibrinolytique qui permet de réduire le saignement après PTH et PTG. Le rapport bénéfice/risque de ce médicament de prix modique plaide en faveur de son utilisation plus systématique. Paradoxalement, ses modalités d’administration ne sont pas encore complètement déterminées. Le but de cette étude était de comparer deux protocoles d’administration de TXA pour les PTG. Nous avons souhaité savoir si une perfusion prolongée de TXA était plus efficace pour réduire la perte sanguine et les besoins transfusionnels qu’une perfusion unique. Patients.— Cent-quatre patients opérés de PTG unilatérale cimentée ont accepté de rentrer dans un protocole d’essai préliminaire randomisé. Une moitié de patients (groupe A) a reçu une perfusion unique de TXA (30 mg/kg) avant le lâcher du garrot. L’autre moi- tié (groupe B) a reçu 10 mg/kg de TXA avant le lâcher du garrot et deux heures plus tard une perfusion continue de 2 mg/kg/h pendant 20 heures. Toutes les interventions ont été conduites sous anesthésie générale, sans drainage postopératoire profond, ni autotransfusion. La prévention thromboembolique associait des bas de contention et une injection quotidienne de Fondaparinux. Méthodes.— Les pertes sanguines compensées ont été estimées à partir des culots transfusés. Les pertes sanguines non compensées ont été mesurées selon la formule de Gross en utilisant les critères de Gilcher pour le calcul du volume sanguin des patients. Résultats.— Les caractéristiques cliniques et chirurgicales des deux groupes sont comparables. La perte sanguine totale calculée au septième jour a été de 1148 mL ± 615 dans le groupe A vs. 1196 mL ± 585 dans le groupe B. Aucun patient des deux groupes n’a été transfusé. L’hémoglobinémie moyenne au septième jour est de 11,6 g/dL dans le groupe A et de 11,2 gr/dL dans le groupe B. Aucune complication n’a été relevée à l’utilisation de TXA. Discussion et conclusions.— La posologie et le timing d’administration de TXA pour réduire le saignement au cours des PTG découle de données largement empiriques. Cette étude ne montre pas de différence entre une administration prolongée et une perfusion unique, effectuée cependant avec une dose de charge triple. Des études restent nécessaires pour déterminer l’administration optimale de TXA. Dans l’attente, nous continuons d’utiliser la dose unique de 30 mg/kg, plus simple à gérer. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.269 Séance du 10 novembre après-midi Hanche 320 Résultats à 20 ans de recul, de la prothèse totale de Müller cimentée Stéphane Boisgard ∗ , Reda Khelif , Séphane Descamps , Benjamin Bouillet , Jean-Paul Levai Service orthopédie traumatologie, hôpital G Montpied, CHU de Clermont Ferrand, BP 69 63003 Clermont Ferrand cedex 1, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le but de ce travail est d’évaluer, à 20 ans de recul, la PTH de Müller cimentée à tige droite tête modulaire de 28 et cupule à bord plat. Patients et méthodes.— De janvier 1989 à juin 1990, 173 arthroplasties ont été mises en place chez 167 patients pour coxarthrose. L’âge moyen était de 65 ans (48—67), l’IMC : 26,9 (18,36—34,47). Le recul est de 20 ans minimum. La technique opératoire a été univoque : voie transglutéale et scellement au Palacos Gentamycine® des deux implants. Dans tous les cas une tige droite, type Müller, en Protasul® 10, a été associée à une tête céramique ou Protasul® avec cupule en polyéthylène. Les résultats ont été évalués : cliniquement selon le score de Merle, radiologiquement selon les critères de Harris et de Hodgkinson. L’usure a été mesurée. Les analyses de survie ont été menées selon la méthode actuarielle de Greenwood. Résultats.— Au dernier recul : 117 patients étaient décédés, six perdus de vue, 29 on été revus à la consultation, 11 patients ont répondus à un questionnaire et envoyés des radiographies. 40 patients (41 PTH) ont été évalués avec cinq patients repris (3 décédés) dont deux descellements cotyloïdiens. L’évaluation clinique des 38 patients non repris : 73 % avaient un TB ou B résultat, 27 % un résultat moyen. Résumés des communications Radiologiquement (39 dossiers non repris) au niveau du fémur, pas de descellement ni migration cinq ostéolyses. Au niveau de la cupule13 cas sans liseré ; 26 cas avec liseré : 21 non évolutifs et cinq évolutifs L’usure linéaire était de 0,078 millimètres/an et l’usure volumétrique est de 48,02 mm3 /an. La différence est significative entre tête céramique et métallique (p < 0,05). Les échecs radiologiques (ostéolyse fémur et liseré évolutifs cupule) sont tous associés à un descellement de la cupule avec usure du polyéthylène supérieure à 2 mm. La survie était de 90 % (± 5 %) pour l’évènement reprise et de 67 % (± 5 %), pour l’évènement reprise et échec radiologique. Discussion.— Les échecs à 20 ans de recul sont acétabulaires (7 descellements dont 2 repris), avec dans tous les cas une usure supérieure à deux millimètres. Il n’y a pas de différence significative de la fréquence des descellements, en fonction de l’âge, de l’IMC, de l’inclinaison acétabulaire et de l’épaisseur du polyéthylène. Conclusion.— Cette étude confirme que l’usure du polyéthylène est le facteur dominant des échecs des arthroplasties de cette génération. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.270 321 Analyse in vivo en 3D de l’usure et du fluage du polyéthylène dans le cadre de l’arthroplastie totale de la hanche : étude préliminaire Patrice Guiffault ∗ , Fabien Billuart , Lukas Vancura , Christophe Granier , Julien Beldame , Jean Matsoukis , Stéphane Van Driessche , Wafa Skalli Service d’orthopédie traumatologie, hôpital Jacques Monod, 29, avenue Pierre Mendès, 76290 Montivilliers, France ∗ Auteur correspondant. L’analyse in vivo de l’usure et du fluage du polyéthylène est souvent étudiée dans la littérature. La valeur qui est classiquement reportée est une pénétration de la tête fémorale dans le polyéthylène de l’ordre de O,1 mm par année. Les résultats de ces études ne sont pas toujours en adéquation avec l’analyse des explants. De plus, il s’agit d’études qui ne s’intéressent pas à la position du cotyle à l’intérieur du repère bassin. Enfin l’incertitude de mesure n’est jamais relatée. Dans ce contexte l’objectif de l’étude est d’évaluer en trois dimensions la position de la tête prothétique et la position cotyle à l’intérieur d’un repère affecté au bassin en postopératoire immédiat et après deux ans. Sujets et méthode.— Échantillon : huit sujets ayant bénéficiés d’une arthroplastie totale de la hanche de type Charnley Kerboul (tête de 22,2 et cotyle PE à cimenter) ont réalisé deux CT-scan. Les examens ont été réalisés en postopératoire et à deux ans de l’intervention (coupes millimétriques). Reconstruction 3D : une segmentation semi-automatique du bassin et de la tige fémorale (images postopératoires et à deux ans) est réalisée à l’aide du logiciel VSG® Avizo. Un lissage est ensuite appliqué aux formes reconstruites à l’aide de Geomagic® Studio. Un alignement aux moindres carrés des deux bassins (postopératoire et à deux ans) est ensuite réalisé. Construction du repère et méthode d’analyse des données : à partir des deux bassins qui sont recalés un repère d’interprétation commun est construit à partir de repères anatomiques invariants (EIAS, EIPS, symphyse pubienne). Pour chaque sujet et pour chaque examen une sphère aux moindres carrés passant par le cotyle osseux et par la tête prothétique. Le centre des sphères est ensuite étudié pour suivre l’évolution de la position de la tête prothétique et du cotyle osseux durant les deux années. Résultats.— Le déplacement du centre du cotyle osseux dans le repère affecté au bassin varie entre 0,4 et 1,4 mm. S349 Le déplacement du centre de la tête prothétique dans le repère affecté au bassin varie entre 0,4 et 1,8 mm. Discussion.— Le déplacement du centre de la tête prothétique est le résultat de l’usure et du fluage du polyéthylène. Les résultats de cette étude sont supérieurs à ceux de la littérature. Cette différence est explicable par la méthode originale d’interprétation 3D des données. Il est aussi retrouvé un déplacement du centre du cotyle osseux traduisant un enfoncement de celui-ci dans le bassin. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.271 322 Épidémiologie de 450 explants de prothèse totale de hanche double mobilité : recherche de facteurs de risque de reprise cliniques et matériels et comparaison entre dessin et matériaux originaux et actuels Bertrand Boyer ∗ , Alexandre Di Iorio , Rémi Philippot , Jean Geringer , Frédéric Farizon Centre d’orthopédie et traumatologie, CHU de Saint-Etienne, bâtiment B, Hôpital Nord, avenue Albert Raimond, 42055 Saint-Etienne, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Gilles Bousquet développa avec André Rambert en 1975 le concept de double mobilité, et choisit d’utiliser exclusivement ce concept chez tous ses patients bénéficiant d’une prothèse totale de hanche. Le concept stéphanois est utilisé en 2011 dans plus de 30 % des PTH en France et pénètre actuellement le marché américain. Depuis le début des années 90 tous les explants sont conservés par le service, afin de pouvoir être analysés. Plus de 450 explants avec les caractéristiques des implants et des patients furent collectés. Une première sélection a permis en 2007 de définir des populations caractéristiques de luxation intraprothetique. Les techniques d’analyse multidimensionnelle, maintenant validées, ont pu être utilisées sur l’ensemble des explants, de façon à gagner en puissance et élargir la compréhension du fonctionnement du concept. Patients et Méthodes.— L’ensemble des caractéristiques des patients et des implants fut récupéré de façon à déterminer des facteurs de risque de reprise et de définir des populations de reprise. La série continue et homogène de 450 explants a bénéficié d’une première analyse morphologique qui a permis de valider un fichier d’explant standardisé. Les étiologies de reprise, à savoir un descellement d’implant (cotyloïdien, fémoral ou bipolaire), une usure radiologique importante, une LIP, une fracture péri-prothétique, une infection du site opératoire, ou une association de ces différents éléments ont autorisé le classement des patients en autant de groupes. L’IMC du patient, son activité selon Devane, les caractéristiques des implants, ainsi que le score de Brooker ont été testés pour définir des facteurs de risque. Un rapprochement avec les séries cliniques concernant ces implants a été effectué. Résultats et discussion.— Les facteurs de risque furent listés. Il existait des différences notables entre les résultats des implants posés avant les années 2000 et ceux posés à partir de 2000, notamment un taux de LIP nul sur les prothèses récentes. Ces différences s’expliqueraient par l’utilisation de cols fins polis, et la modification du dessin et du matériau de l’insert en UHMWPE. Les données concernant les patients jeunes ont montré un taux de reprise plus important, surtout sur une problématique d’usure, conforme aux données de la littérature. Conclusion.— Ces résultats permettront de démarrer une campagne conséquente d’analyse dimensionnelle des explants double mobilité, avec comme objectif une modélisation des fonctionnements possibles, et la construction d’une base de données in vivo pour permettre d’optimiser le concept double mobilité. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.272 S350 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique 323 Intérêt d’une cupule anatomique à double mobilité dans la prévention du syndrome du psoas : à propos d’une série de 259 cas Philippe Tracol ∗ , Richard Beracassat , Gerard Pagazani , Eric Vandenbussche Centre chirurgical Saint-Roch, BP 65 84302 Cavaillon, cedex France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le concept de double mobilité a fait ses preuves dans la prévention de la luxation des prothèses totales de hanche. Le symposium SOFCOT 2009 à propos de 3314 PTH retrouve un taux de 0,4 % de luxations prothétiques en première intention et de 1,2 % lors des révisions pour descellement aseptique. Ce même symposium note en revanche un taux de 2 % de syndromes du psoas. Il s’agit dans cette étude de la première complication tardive de ce type d’implant devant l’infection profonde. Le syndrome du psoas est la conséquence d’un conflit entre le tendon musculaire et le rebord antérieur de la cupule. Le dessin cylindrospherique des cupules à double mobilité en est un facteur favorisant. Cette complication apparaît en règle entre trois mois et 12 mois postopératoire. La cupule RESTORATION ADM présente un design anatomique échancré en avant évitant en théorie tout débord antérieur responsable d’un conflit avec le muscle illio psoas. Méthode.— Le but de cette étude est de répondre à trois questions : — le dessin anatomique prévient-il la survenue d’un conflit ? — cette modification augmente-elle le risque de luxations prothétiques par rapport à une cupule double mobilité standard ? — cette modification compromet-elle la stabilité primaire de l’implant ? Il s’agit d’une série multicentrique prospective continue de 259 cas ayant plus de deux ans de recul, délai habituel de survenue d’un syndrome du psoas. Résultats.— Au dernier suivi, 248 cupules restent en place avec six perdus de vue (2,32 %), deux décès intercurrents, deux ablations isolées de tige, une profusion acétabulaire post-traumatique. Le score HSS moyen est de 92,1, le WOMAC moyen est de 9,53. La série ne retrouve pas de luxation, pas de syndrome du psoas et aucune défaillance de fixation primaire. Ces résultats sont statistiquement significatifs (Pearson Chi-Square test et Fisher’s exact Test : p value inferieur à 0,05). Discussion.— Le recul de cette série n’est certes pas suffisant pour établir une courbe de survie d’implant mais il permet de montrer que le design anatomique de la cupule a permis d’éviter la survenue de conflit avec le muscle illio psoas sans compromettre la stabilité de la hanche. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.273 324 Modes de la luxation intraprothétique des implants double mobilité de la hanche Jacques Bejui-Hugues ∗ , Olivier Guyen , Gaetano Anania , Vincent Pibarot ICOT via Faggiana, 1668 04100 Latina, Italie ∗ Auteur correspondant. Le concept de la double mobilité (DM) a été développé dans la chirurgie prothétique de la hanche depuis 1975 avec l’objectif de d’utiliser les capacités de la low-friction de J. Charnley et la stabilité des gros diamètres de tête des implants de Mac Kee. Le contact entre l’insert mobile polyéthylène (PE) et le col prothétique fémoral crée la troisième articulation de ce procédé. L’utilisation de cette cupule non contrainte est effective dans le remplacement prothétique de la hanche de première intention et de même dans la révision des prothèses totales de hanche (PTH) et pour traiter l’instabilité prothétique post opératoire mais la luxation intraprothétique (LIP) de l’insert mobile peut compromette le résultat a long terme de cette chirurgie. Sept milles huit cent cinquante-sept PTH ont été implantées de manière consécutive dans la chirurgie primaire de la hanche de 1985 a 2005 dans le même centre, par un abord postérieur, avec l’utilisation d’une cupule acétabulaire DM. La cupule metal-back sans ciment était une cupule métallique (316L recouverte d’alumine par projection plasma) vissée, hémisphérique ; une tige fémorale modulaire vissée, en alliage titane, recouverte d’alumine était associée a un col prothétique en alliage titane fixe par un cône Morse a la tige et supportant une tête diamètre 22,2 mm ; deux types d’insert UHMW PE mobile ont été utilises pendant deux périodes successives : 1, 1985—1997, insert concentrique, stérilisé par rayons gamma, pas de chanfrein, marqueur par jonc métallique, col 14 mm et 2, 1998—2005, non concentrique, stérilisation a l’oxyde d’éthylène, existence d’un chanfrein, pas de marqueur métallique, col 11 mm. Jusqu’en juin 2010 il a été observe 356 LIP, 4,5 %. Il a été observe une faillite du procédé de rétention de l’insert PE sur la tête prothétique (FRTP) ou une pénétration par usure du PE (FPPE) dans le déterminisme de la LIP. La FRTP apparaît entre trois à sept ans postopératoires (moyenne 4,2) et la FPPE à 13—22 ans postopératoires (moyenne17,3). Il n’a pas été observe de faillite de la surface externe de l’insert PE. Les faillites par LIP sont corrélées avec l’âge du patient a l’implantation, le mode de stérilisation, l’épaisseur du PE, l’existence d’un chanfrein. La LIP n’est pas en relation avec le ratio tête/col prothétique. Ces résultats sont encourageants considérant le taux des échecs mécaniques à long-terme mais différents paramètres du concept de la DM doivent entre contrôlés pour une utilisation fiable de la DM dans la chirurgie prothétique de la hanche en première intention. Niveau d’évidence.— IV, étude thérapeutique. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.274 325 Cotyles double mobilité cimentés dans une armature métallique pour reprise de descellement acétabulaire Nicolas Lebeau ∗ , Jean-François Lardanchet , Benoit Brunschweiler , Antoine Gabrion , Patrice Mertl Sevice d’orthopédie, CHU Amiens, 1, place Victor Pauchet, 80000 Amiens, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La chirurgie de reprise de PTH, en particulier pour révision acétabulaire, est grevée d’un taux important de luxation de PTH, variant de 7 % à plus de 20 % selon les séries. Malgré l’échec de l’utilisation de cotyles métalliques directement cimentées dans l’os, il paraissait intéressant d’évaluer les résultats des cotyles double mobilité (DM) cimentés dans une armature métallique. L’objectif de cette étude était donc de confirmer la prévention des luxations par cette technique et d’évaluer la qualité de ce type de fixation. Patients et méthodes.— De 2003 à 2008, 47 reprises acétabulaires ont bénéficié de la mise en place d’un cotyle DM cimenté VPSTM (société LépineTM ), dans armature métallique. On dénombrait 33 descellements aseptiques, dix luxations récidivantes et 4 infections. L’épaisseur de ciment entre cupule et armature, évaluée par la différence de taille entre les deux implants, était en moyenne de 4 mm (0 à 9 mm). L’âge moyen au moment de la reprise était de 72 ans. Cinq patients sont décédés, 4 ont été perdus de vue. 47 patients ont pu être revus avec un recul moyen de trois ans. Résultats.— Deux luxations ont compliqué cette série (4 %) et deux démontages de la cupule métallique. Les résultats cliniques Résumés des communications démontraient une amélioration nette des scores douleurs mais des résultats fonctionnels modestes, les scores PMA et de Harris passant respectivement de 11 à 14 et de 55 à 74. L’analyse radiologique retrouvait une inclinaison moyenne de 62◦ pour les armatures, et de 46◦ pour les cupules DM. Les deux luxations et les deux démontages ne présentaient pas d’anomalie de positionnement des implants. Au plus long recul aucune cupule DM et aucune armature ne présentait de migration. Aucun descellement radiologique n’était noté. Discussion.— Le faible taux de luxation observé dans cette courte série confirme l’intérêt de la double mobilité en chirurgie de reprise, rejoignant les résultats d’O. Guyen qui retrouvait deux luxations sur une série de 77 cupules DM cimentées dans une croix de Kerboul, et ceux du symposium de la SOFCOT 2009 avec 1 luxation pour 60 reprises de stade 3 ou 4. O. Guyen retrouvait également deux descellements mais plus tardifs que nos deux démontages précoces qui soulignent les difficultés techniques de cette méthode. Conclusion.— L’utilisation de cupules DM cimentées dans des armatures de renfort apparait être une technique fiable et efficace dans la prévention des luxations au cours de cette chirurgie à risque. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.275 326 Place d’une tige cimentée de longueur adaptée au niveau d’ostéolyse avec allogreffe morcelée dans les reprises fémorales Xavier Flecher ∗ , Jean Marc Buord , Guillaume Blanc , Benjamin Sainsous , Sébastien Parratte , Jean Noel Argenson 270 boulevard, Sainte-Marguerite, 13009 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les possibilités techniques lors d’une reprise fémorale avec défect osseux intéressant la diaphyse incluent une tige longue sans ciment recherchant la fixation métaphysodiaphysaire éventuellement verrouillée, une allogreffe manchonnée sur une tige longue cimentée ou une allogreffe morcelée avec une tige cimentée. Cette dernière technique montre une survie à moyen terme satisfaisante. Néanmoins, elle présente un taux de complications important (fracture, migration) et ses résultats à moyen terme dans ce type de défect restent peu décrits. L’objectif de ce travail était d’évaluer les résultats à dix ans d’une série originale de technique de reprise fémorale par allogreffe morcelée et tige cimentée de longueur adaptée dans ce type de défect. Patients et méthodes.— Une série de 31 hanches a été analysée au recul moyen de 10,3 ans (3 à 16). L’âge moyen était de 65 ans (26 à 84). L’abord était antérolatéral sans trochantérotomie. La perte osseuse était classée selon la SOFCOT : 27 stades III, quatre stades IV. La présence d’une migration ou d’une fracture per ou postopératoire ont été recherchées. La survie selon Kaplan Meier a été calculée. Résultats.— Le score PMA était de 14,5 points (9 à 18) au recul. L’analyse radiographique au recul n’a retrouvé aucun enfoncement ou migration. Deux liserés ciment-os et un liseré ciment-prothèse ont été notés au moment du recul, tous stables. La reconstruction fémorale a été améliorée dans 85,7 %. Une fracture sous la tige a été enregistrée suite à une chute et a nécessité une ostéosynthèse. Aucune reprise n’a été effectuée pour descellement aseptique de la tige. La survie toute cause confondue était de 96,3 % à dix ans. Discussion.— La technique d’origine d’allogreffe morcelée présentant des limites techniques (une tige parfois trop courte par rapport au défect osseux, un enfoncement non contrôlé et un angle cervicodiaphysaire fermé), nous avons modifié la tige avec une collerette, une longueur choisie par rapport au niveau d’ostéolyse et un bras de levier approprié. Avec ces modifications, le taux de complications est faible en comparaison de la littérature. S351 Conclusion.— Ce travail au recul moyen de dix ans démontre la fiabilité de la reconstruction fémorale des pertes osseuses majeures à l’aide d’une allogreffe morcelée impactée associée à une tige de longueur adaptée. Avec une survie de 96,3 %, notre série confirme à dix ans les résultats d’une étude préliminaire sur tout type de défect et se compare favorablement aux autres techniques de reprises fémorales. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.276 327 Révisions fémorales par longue tige sans ciment non verrouillé. Intérêts et limites à propos d’une série de 203 reprises à 15 ans de recul Jean Christophe Chatelet ∗ , Louis Setiey Polyclinique du Beaujolais, 69400 Arnas, Villefranche, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le challenge dans les révisions des descellements fémoraux par prothèses sans ciment recouvertes d’hydroxyapatite repose premièrement sur l’extraction de la tige descellée et du ciment en préservant le plus possible l’os fémoral, deuxièmement sur la remise en place d’une prothèse stable en bonne position et troisièmement sur l’ostéo-intégration de la tige et la reconstruction des dégâts osseux autour du nouvel implant. Le résultat de cette chirurgie de révision est dépendant de l’état osseux préexistant et du stade de descellement, mais également des possibles aggravations des lésions osseuses peropératoires qu’il faut anticiper. Patients et méthode.— Cette étude rétrospective porte sur 203 révisions fémorales chez 197 patients entre 1990 et 1998 en utilisant une longue tige sans ciment totalement recouverte d’hydroxyapatite (CORAIL* de révision -KAR*DEPUY). Il s’agissait d’une première reprise dans 78 % des cas, l’âge moyen était de 72 ans (36—89), 53 % d’hommes, et côté droit 55 %. Le score Charnley préopératoire est A (112) B (32) C (59). Nous nous sommes intéressés aux dégâts osseux préopératoires par la classification SOFCOT 99 (stade 0 et 1 :92, stade 2 :81, stade 3 :21, stade 4 :9) et nous avons cherché l’aggravation des dégâts osseux durant l’intervention et leurs retentissements sur les résultats cliniques et radiologiques. Résultats.— Cent cinquante-neuf patients ont été revus avec un recul moyen de 15 ans (33 décédés, cinq perdus de vue). Le résultat clinique montre un gain de 6,7 au score PMA (9,02—15,72). Sept fausses routes et une fracture du grand trochanter (avec pseudarthrose) sont retrouvés en peropératoires. L’étude radiographique a retrouvé 154 prothèses stables et ostéo-intégrées avec 65 % de modifications du lit osseux, 50 % d’images d’ostéogenèse, 39 % de remodelages du calcar, 5 % d’ostéopénie du grand trochanter et 4 %d’hypertrophie corticale. Cinq implants se sont enfoncés avec trois épisodes de luxations récidivantes dus à un enfoncement associé à une rotation de la prothèse instable. Ces cinq reprises pour mise en place d’une tige verrouillée étaient classées en stade 4 SOFCOT 99. Conclusion et discussion.— La reprise des descellements fémoraux par prothèse sans ciment recouverte totalement d’hydroxyapatite permet une régénération osseuse et une cicatrisation des dégâts osseux dus à l’ostéolyse et aux granolomes. La stabilité préopératoire indispensable à l’ostéo-intégration dépend de l’état osseux préopératoire et du stade de descellement, mais également de l’aggravation des dégâts osseux peropératoires dus à l’extraction de la tige et de l’éventuel fourreau de ciment. Ces difficultés techniques doivent être prises en compte et envisagées dans la programmation de l’intervention, dans la décision d’ostéotomie fémorale par volet, mais également dans le choix de l’implant. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.277 S352 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique 328 L’autogreffe fibulaire dans la reconstruction des pertes segmentaires du cotyle : étude d’une série rétrospective de 27 cas Thibaut Noailles ∗ , François Lintz , Guillaume Anthony Odri , Chiaki Tanaka , François Gouin 1, place Alexis Ricordeau, 44000 Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La reconstruction des cotyles prothétiques avec perte de substance segmentaire doit permettre d’obtenir solidité mécanique primitive et intégration secondaire. L’utilisation d’autogreffe de fibula est rapportée dans la chirurgie tumorale du bassin mais n’a jusqu’ici pas été décrit dans la littérature pour les ostéolyses périprothétiques. Nous rapportons ici les résultats d’une première série de patients opérés avec cette technique originale. Hypothèse.— L’autogreffe de fibula en comblement des pertes de substances segmentaire du cotyle offre une solution mécaniquement fiable a moyen terme, avec de bons résultats fonctionnels et une morbidité limitée. Patients et méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective bicentrique concernant 26 patients (27 prothèses) opérés entre 2001 et 2007. Le recueil de données comportait l’indication opératoire initiale, le type de descellement et la cotation fonctionnelle selon Postel et Merle d’Aubigné. Le bilan radiologique comprenait la classification du descellement selon Moreland, de la perte de substance selon d’Antonio et la migration cotyloïdienne. La technique de reconstruction comprenait l’utilisation de greffon fibulaire pour les colonnes et le toit, iliaque pour l’arrière fond et de biomatériaux ou allogreffe morcelée en comblement, avec un renfort métallique. Résultats.— Le recul moyen était de 40,6 mois. L’indication était un descellement mécanique dans tous les cas. Il existait 70 % de pertes osseuses mixtes. Le score PMA est passé de 10,2 (7—12) à 14,6 (8—18) en postopératoire (p < 0,001). La migration était au dernier recul de 0,15 cm (0—0,4) d’ascension et de 0,05 cm (0—0,2) de médialisation. Aucune lyse de greffon n’a été observée. Quatre patients ont été repris (1 échec d’intégration, 1 sepsis, 2 fractures périprothétiques). Discussion.— L’utilisation d’autogreffe fibulaire semble offrir des résultats au moins équivalents aux autres séries de reconstruction du cotyle utilisant des techniques classiques, avec une faible morbidité sur le site de prélèvement. Il s’agit d’une étude à moyen terme sur une technique qui n’avait à notre connaissance pas été décrite auparavant. La précision limitée de l’analyse radiographique et le caractère rétrospectif de ce travail en sont des biais possibles. Toutefois Cette étude préliminaire offre des résultats cliniques et radiologiques encourageants, qu’il conviendra de valider par un travail prospectif et comparatif. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.278 Séance du 10 novembre après-midi Traumatologie 335 Classifications des fractures de l’épaule : reproductibilité, avantage et inconvénients Alexandre Roux ∗ , Lauryl Decroocq , Fernand De Peretti 15B, rue Pierrre Devoluy, hôpital Saint-Roch, 06000 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’épaule est en termes de fréquence la troisième articulation à se fracturer. De nombreuses classifications sont utili- sées pour les décrire. Mais elles sont soit peu précises soit complexes et le plus souvent peu reproductibles. Le but de cette étude est d’analyser les quatre principales classifications en fonction de leur reproductibilité inter et intra observateur et de donner notre avis sur leurs avantages et inconvénients. Patients.— Tous les patients admis pour fracture de l’épaule de novembre 2008 à novembre 2009 ont été inclus dans l’étude. Il s’agit d’une étude prospective. Trois cent vingt-cinq patients représentant 329 fractures ont été prises en charge. Méthodes.— Trois séniors ont classé l’ensemble des fractures selon les classifications de Neer, Duparc, Hertel et de l’AO. Chaque fracture a été classée par les opérateurs de façon indépendante trois fois à trois mois d’intervalle. Secondairement, selon les classements de la fracture nous avons tenté de voir la concordance avec notre prise en charge thérapeutique. Résultats.— La variabilité inter observateur varie entre 8 et 17 % et la variabilité intra-observateur moyenne est de 9 %. Les classifications anatomiques (Neer/Hertel) sont moins sujettes à une variabilité. La classification de l’AO qui est la plus complexe est celle qui connaît le taux de variabilité inter et intra individuelle le plus important. Leur concordance avec notre prise en charge est variable selon le type fracturaire quelque soit la classification. Mais dans la classification de Neer l’item fracture non déplacée et articulaire est indispensable. Dans la classification de Duparc l’item fracture céphalotubérositaire est le moins sujet à des variations enfin la classification de l’AO dans les fractures du col chirurgical est la seule à différencier les varus et valgus indispensable pour le traitement. Discussion.— Ces études confirment les précédentes concernant l’importante variabilité inter- et intra-observateur des classifications de l’épaule. Les classifications anatomiques sont simples et reproductibles mais leur défaut réside dans leur précision pour décrire le déplacement. Les classifications qui décrivent la fracture (Duparc/AO) sont précises mais moins reproductibles. De notre étude, il ressort que chaque classification possède une particularité dont l’ensemble permet une classification plus simple et reproductible. Conclusion.— Le nombre annuel de fracture de l’épaule est en constante augmentation. Devant son importance croissante l’épaule doit avoir, comme à la fracture de hanche, une classification simple et fiable permettant à l’ensemble de la communauté médicale de se comprendre. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.279 336 Ostéosynthèse percutanée des fractures de l’humérus proximal par plaque à vis bloquées (PHILOS). Étude prospective à propos de 53 cas Mazen Ali ∗ , Fredson Razanabola , Luca Capuano , Ali Boutrig , Houcine Benyahia , Walid Aryan , Didier Yaffi Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, CHR Orléans, hôpital de la Source, 14, avenue de l’hôpital, BP 86709, 45067 Orléans, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les fractures proximales de l’humérus représentent environ 4 à 5 % de l’ensemble des fractures. Avec le vieillissement de la population, l’incidence de ce type de fracture est en constante augmentation. La littérature ne retrouve pas de consensus sur le traitement chirurgical des fractures instables de l’humérus proximal. L’objectif de cette étude prospective, était de décrire une nouvelle technique opératoire du traitement des fractures de l’humérus proximal et d’en analyser les résultats radiocliniques. Patients et méthodes.— Il s’agit d’une série prospective de 53 cas (33 femmes et 20 hommes, moyenne d’âge de 62 ans) avec un suivi minimal de deux ans. Quatorze patients présentaient une fracture du col chirurgical à deux fragments selon la classification de Résumés des communications Neer, 19 avec une fracture à trois fragments, 17 avec une fracture à quatre fragments et trois patients avec une fracture-luxation. L’ostéosynthèse a été effectuée par voie mini-invasive dans tous les cas. Techniquement, le patient était installé en position semi-assise sur une table radiotransparente. La réduction était assurée par une réduction à foyer fermé puis par une mini-incision via un abord transdeltoïdien. Le nerf axillaire devait être identifié et protégé avec l’index lors de l’insertion de la plaque sur la face latérale de l’humérus, La fixation était ensuite réalisée par l’intermédiaire d’une plaque autobloquante avec vis à angulation variable (PHILOS) en utilisant le nouveau système LCP 3,5 de visée percutanée., La mobilisation postopératoire était immédiate. Résultats.— Avec deux ans de recul, toutes les fractures ont consolidé. Le délai moyen de consolidation était de huit à dix semaines. La consolidation a été acquise en position acceptable dans tous les, sans nécrose avasculaire, sans démontage et sans lésion axillaire. Nous déplorons deux cas de reprise chirurgicale en raison d’une saillie intra-articulaire d’une vis, et un cas d’algoneurodystrophie, Le score fonctionnel de Constant était 84 points. Conclusion.— L’ostéosynthèse percutanée des fractures de l’humérus proximal par plaque à vis bloquées (PHILOS) nous apparaît comme sûre et permet d’obtenir de bons résultats radiocliniques. Son utilisation par un abord mini-invasif permet de diminuer le traumatisme des parties molles, de préserver la vascularisation tissulaire et d’accélère la récupération fonctionnelle. C’est une méthode fiable mais exigeante car elle nécessite une technicité et l’acquisition d’une certaine expérience. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.280 337 Intérêt de la réinsertion des tubérosités dans les fractures complexes de l’épaule traitées par prothèse inversée David Gallinet ∗ , Antoine Adam , Nicolas Gasse , Séverin Rochet , Laurent Obert 33, chemin des Tilleroyes, ZAC Chateaugalland, 25000 Besançon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La mise en place d’une prothèse inversée de l’épaule dans le cadre d’une fracture complexe de l’épaule est maintenant pratique courante. Malheureusement, la durée de vie des implants contraint son utilisation à des patients âgés de plus de 70 ans et la perte des rotations par suppression des tubérosités est responsable d’un handicap dans la vie quotidienne de nos patients, aussi âgés soient-ils. Le but de cette étude était d’évaluer le bénéfice de la réinsertion des tubérosités sur le résultat fonctionnel des patients après mise en place d’une prothèse inversée pour fracture complexe de l’épaule. Patients et méthode.— Quarante-deux patients sur 54 opérés, d’âge moyen 76 ans, ont été revus rétrospectivement au recul moyen de 23 mois. Vingt-huit patients ont bénéficié d’une réinsertion des tubérosités selon la technique de Boileau décrite pour les hémiarthroplasties, le sus épineux étant systématiquement réséqué. Les tubérosités ont été réséquées entièrement dans les 14 autres cas. Deux groupes ont été étudiés cliniquement : groupe 1 : consolidation en position anatomique des tubérosités. Groupe 2 : cal vicieux, pseudarthrose ou absence de réinsertion des tubérosités. Résultats.— Deux-tiers des tubérosités réinsérées ont consolidé radiologiquement en position anatomique. Nous retrouvons donc 18 patients dans le groupe 1 et 24 dans le groupe 2. L’ensemble des mobilités dans le groupe 1 était statistiquement meilleur, surtout dans le secteur des rotations, ainsi que les scores de Constant (brut et pondéré) et de Dash. Tous les items du score de Constant étaient statistiquement meilleurs dans le groupe 1, hormis la douleur qui S353 était comparable. En revanche, le taux d’encoche scapulaire radiologique était identique dans les deux groupes (70 %). Discussion.— Ce qui était pressenti par de nombreux auteurs est vérifié par cette étude : la réinsertion des tubérosités permet de réanimer les rotations et donc d’améliorer significativement la qualité de vie de nos patient. Le taux de consolidation anatomique des tubérosités est correct (66 %) pour l’âge moyen de la population mais pourrait probablement être amélioré par le développement de prothèses inversées dédiées à la traumatologie. Malheureusement cette étude ne permet pas d’abaisser l’âge limite d’implantation, habituellement retenu à 70 ans, au vu du pourcentage non négligeable d’encoches dans les deux groupes. Conclusion.— Nous pouvons donc affirmer par cette étude qu’il faut réinsérer les tubérosités dans le cadre d’une fracture complexe de l’extrémité supérieure de l’humérus traitée par prothèse inversée. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.281 338 Intérêts de la voie postérieure dans les fractures diaphysaires de l’humérus Thomas Waitzenegger ∗ , Pascal Guillon , Benjamin Guenoun , Catherine Meunier , Charaf Azmi , Jean Michel Carcopino 31, rue Chardon Lagache, 75016 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les traitements par plaque postérieure des fractures diaphysaires de l’humérus sont rarement utilisés probablement à cause de la proximité du nerf radial. Le but de ce travail était d’évaluer ce mode d’ostéosynthèse chez 15 patients. Patients et méthode.— Cette étude rétrospective comprenait 15 patients d’âge moyen de 44,7 ans. Tous présentaient une fracture du tiers moyen ou inférieur de la diaphyse humérale. Les patients ont bénéficié d’une ostéosynthèse par plaque droite postérieure type gros fragments. Les critères suivants ont été évalués : paralysie radiale pré et postopératoire, taux de consolidation et complications mécaniques ou infectieuses. Les mobilités de l’épaule et du coude ont aussi été rapportées. Résultats.— Tous les malades sauf un ont été revus avec un recul moyen de 20 mois. Les patients ont été opérés par voie transtricipitale (6 cas) ou postéro-médiale (9 cas) en décubitus latéral. Nous avons retrouvé trois paralysies radiales préopératoires (18,8 %). Un autre cas a été constaté en postopératoire (6,3 %). Toutes ont récupéré spontanément ad integrum en moins de six mois. Le taux de consolidation était de 93,8 %. Aucune complication infectieuse n’a été retrouvée. Un démontage précoce d’origine traumatique a nécessité une reprise de l’ostéosynthèse. Le patient a ensuite été perdu de vue. Enfin, les mobilités du coude et de l’épaule au dernier recul étaient normales (un cas de déficit d’extension du coude de 5◦ ). Discussion.— Peu de données ont été publiées sur les résultats des plaques postérieures dans les fractures diaphysaires de l’humérus. Pourtant, ce type d’ostéosynthèse donne habituellement des pourcentages de consolidations supérieurs à 90 %. Par ailleurs les taux de complications sont superposables à ceux retrouvés dans les autres techniques avec un taux de PR postopératoire faible. L’originalité de ce travail est l’utilisation récente d’une voie postéro-médiale pour l’abord de la diaphyse. En effet, celle-ci est exposée en passant entre le vaste médial et la cloison intermusculaire interne. Le nerf radial est refoulé sans dissection en masse en externe avec le triceps. Cette voie d’abord anatomique permet l’exposition de plus de 80 % de la hauteur diaphysaire. Conclusion.— L’ostéosynthèse des fractures de la diaphyse humérale par plaque postérieure est une solution thérapeutique intéressante notamment en présence d’un trait distal. L’abord postéromédial de la diaphyse présente deux avantages par rapport à la voie transtricipitale classiquement utilisée. Il est peu traumatique pour le nerf S354 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique radial et permet des ostéosynthèses de fractures remontant au-delà du un-tiers moyen. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.282 339 Paralysie radiale après fracture de diaphyse humérale : résultats cliniques après enclouage centromédullaire Romain Lancigu ∗ , Nicolas Bigorre , Bertille Charruau , Pascal Bizot CHU Angers, 4, rue Larrey, 49933 Angers, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Quinze pourcent des fractures de diaphyse humérale sont compliquées de paralysie radiale, avec une récupération spontanée de 70 à 90 % dans la littérature. Le problème posé est celui de l’intérêt d’une exploration dans les premiers jours du nerf radial en vue d’améliorer la récupération. Nous rapportons notre expérience de 14 cas. Patients et méthodes.— Entre septembre 2004 et février 2008, 150 patients ont présenté une fracture de diaphyse humérale compliquée dans 14 cas d’une paralysie radiale. Il s’agissait de huit hommes et six femmes. L’âge moyen lors de l’intervention était de 47 ans + 26 ans (17—91). Nous avons réalisé un enclouage centromédullaire par voie rétrograde dans tous les cas sans exploration du nerf radial. La paralysie radiale était constatée cliniquement en préopératoire. Nous avons suivi en postopératoire ces patients cliniquement et à l’aide d’un EMG. Résultats.— Dans sept cas, la fracture était localisée au niveau un tiers supérieur, un tiers moyen, dans quatre cas un tiers moyen et dans trois cas, un tiers inférieur. Dans trois des cas la fracture était ouverte. Dans tous les cas, l’atteinte préopératoire était motrice complète mais sensitive partielle. Le délai opératoire moyen était de 16 h + 10 (4 h 30—48 h). La durée d’intervention était de 105 min + 45 (60—180). En postopératoire, un gilet orthopédique plus ou moins associé à une orthèse de position étaient prescrites. Une kinésithérapie d’emblée a été proposée dans dix cas. Huit patients ont bénéficié d’au moins un EMG avec un délai de 3,5 mois + 0,7 (3—4). Cinq patients ont récupéré totalement et trois n’ont eu aucune récupération. Les autres ont eu une récupération partielle. Deux patients ont été réopérés à six mois : un pour une neurolyse et un pour une autogreffe nerveuse. Trois des cinq patients avec récupération complète avaient déjà tout récupéré à la sortie d’hospitalisation et les deux autres étaient en récupération motrice et sensitive partielles. Le délai de récupération complète était de 11,2 mois + 4,6 (6—18). Conclusion.— Dix pourcent des patients présentaient une paralysie radiale dans cette série, 35 % ont récupéré totalement et 42 % partiellement. La récupération à la sortie avait une valeur pronostic sur la récupération finale. Il serait alors intéressant d’explorer les patients qui n’ont aucune récupération clinique motrice ou sensitive au bout d’une semaine. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.283 340 Apport de la plaque LCP olécrane dans les fractures complexes de l’extrémité proximale de l’ulna Hervé Pichon ∗ , Ali Alblowi , Boumedienne Sadok , François Randrianarizafy , Patrick Ganansia 2, rue de la buclée, 38130 Echirolles, France ∗ Auteur correspondant. Le traitement des fractures complexes de l’extrémité proximale de l’ulna, qu’elles soient associées ou non à des lésions de la tête radiale, est difficile. Le principe thérapeutique est de reconstruire l’ulna en lui redonnant sa longueur initiale. Dans cette indica- tion, le brochage haubanage a montré son insuffisance. La tête radiale doit être conservée ou remplacée, pour rétablir la console stabilisatrice externe. Pour l’ulna, divers montage nécessitant la conformation per opératoire d’une plaque d’ostéosynthèse ont été proposé. L’apparition sur le marché, d’une plaque anatomique à vis verrouillée, (LCP olécrane laboratoire Synthes® ) nous a paru extrêmement séduisant, dans l’optique de faciliter ce temps opératoire parfois contraignant. Nous rapportons ici notre expérience initiale avec cet implant. Entre le 1/04/2008 et le 30/10/2010, nous avons opéré cinq femmes et un homme d’âge moyen 57 ans (extrême : 20—76 ans). Les fractures étaient de type BADO 2 dans cinq cas, et BADO 3 dans un cas. Selon la classification AO, nous avions quatre fractures de type B3 et deux de type A3. Selon Morey la coronoïde était intact dans deux cas, de type 2 dans un cas, de type 3 dans trois cas. Selon Mason, la tête radiale était intacte dans deux cas, de type 2 dans un cas, de type 3 dans deux cas et de type 4 dans un cas. Nous déplorons un déplacement secondaire, d’un fragment de coronoïde survenu à J + 15, malgré l’immobilisation plâtrée, ainsi qu’une algodystrophie. Aucune infection n’a été observée. Les radiographies postopératoires, des quatre premiers opérés, montraient un implant exagérément à distance de l’os sur l’olécrane, alors que le chirurgien, avait eu la certitude peropératoire, d’appliquer la plaque au contact de celui-ci. L’arc de mobilité en flexion extension est supérieur à cent degrés pour tous les patients. Au recul moyen de 14 mois (extrême 6 :30), et selon le score de la Mayo Clinic, les résultats sont bons dans cinq cas et excellent pour un cas. Le Quick Dash moyen est de 9,7. Au vue de notre courte série, les espoirs placés dans cette plaque anatomique sont confortés. Malgré des résultats cliniques favorables, des modifications de l’implant et de la technique chirurgicale sont proposées, afin d’éviter un aspect radiographique postopératoire « désagréable ». doi:10.1016/j.rcot.2011.08.284 341 Ostéosynthèses des fractures sus et intercondyliennes de l’extrémité inferieure de l’humérus. Intérêt des plaques verrouillées à propos de 46 cas Rachid El Zanati ∗ , Sorin Precup , Aboubekr Berrichi , Nicolae Ionescu , Patrick Beau , M’barek Irrazi , Cuny App 107, 04, rue Saint-Jean, 57000 Metz, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les fractures sus et intercondyliennes de l’humérus distal sont très graves mettant en jeu le pronostic fonctionnel du coude, leur prise en charge reste difficile. Cette série évalue les résultats cliniques et radiologiques obtenus chez 46 patients avec un recul moyen de 20 mois. Méthodes.— Nous rapportons une série de 46 patients présentant une fracture articulaire l’extrémité distale de l’humérus opéré entre mars 2008 et octobre 2010. L’âge moyen est de 52 ans, le côté droit est atteint dans 62 % et le gauche dans 38 %. Nous avons utilisé la classification AO : il y avait 34 patients classés C1, dix en C2 et deux classé C3. La technique chirurgicale utilisée est la voie d’abord postérieure transolécrânienne et l’ostéosynthèse par plaques externe et postéro interne a vis verrouillées Les résultats ont été évalués cliniquement selon le Mayo Elbow Performance Score (MEPS) (Morrey), et radiologiquement par les critères de consolidation, de réduction et d’évolution arthrosique secondaire (selon Bröberg-Morrey). Résultats.— Le recul moyen a été de 20 mois. Les résultats sont excellents chez 81,5 %, bons chez 13,5 % et moyens chez 5 % de nos patients. Résumés des communications L’évaluation radiologique a montré un grade 0 chez 78 %, le grade 1 chez 17 % et le grade 2 chez 5 % de nos patients. Les complications ont été dominées par des ossifications hétérotopiques chez 20 % des patients mais sans véritable influence sur le résultat final ; aucun cas de pseudarthrose ; pas de déplacement secondaire ni d’infection postopératoire n’a été décelé. Discussion.— Les fracture de l’extrémité distale de l’humérus représentent 1 à 2 % des fractures de l’adulte, un tiers des fractures de l’humérus. O’Driscoll préconise l’utilisation de double plaques verrouillées permettant une rééducation immédiate et évitant toutes pseudarthroses (jusqu’à 33 % de pseudarthroses dans d’autre série). La voie postérieure transolécrânienne est la voie de référence mais présente des complications qui peuvent être évitées grâce à une technique rigoureuse. Les ossifications sont une complication classique après ce type de fracture. Conclusion.— Notre série confirme l’intérêt de la voie d’abord postérieure transolécrânienne ; elle permet une très bonne exposition des surfaces articulaires. L’utilisation de plaques verrouillées permet un montage stable et une rééducation précoce, améliorant les résultats fonctionnels (81,5 % dans notre série). doi:10.1016/j.rcot.2011.08.285 342 La terrible triade du coude : prise en charge chirurgicale lors de fractures non reconstructibles de la tête radiale Sandrine Maillot-Roy ∗ , Marc Olivier Falcone , Geoffroy Nourissat , Jean Marc Feron Service d’orthopédie et traumatologie, hopital Saint-Antoine, 184, rue du Faubourg Saint-Antoinen, 75012 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La terrible triade associe une luxation postérieure du coude à une fracture de la tête radiale et de l’apophyse coronoïde. L’objectif est d’évaluer les résultats fonctionnels et cliniques obtenus après réinsertion du plan capsuloligamentaire antéro-médial, du ligament collatéral latéral et mise en place d’une prothèse de tête radiale monobloc, par voie latérale. Patients.— Il s’agit d’une étude rétrospective des patients opérés entre 2005 et 2010 d’une terrible triade. Seuls les patients ayant une fracture de tête radiale Mason 3 ou 4 ont été inclus. Méthode.— Tous les patients ont eu le même protocole chirurgical : voie d’abord latérale du coude, exérèse de la tête radiale, réinsertion de l’apophyse coronoïde, remplacement de la tête radiale par une prothèse Mopyc, et réinsertion proximale du ligament collatéral latéral. Le protocole de rééducation était débuté précocement. Tous les patients ont été revus en consultation avec des radiographies. Les scores fonctionnels utilisés étaient le Quick Dash, le Mayo Clinic et le Broberg et Morrey. Résultats.— Douze patients ont été inclus. Le recul moyen était de quatre ans. La moyenne d’âge était de 46 ans. Le Mayo score était de 87/100, le Quick Dash de 32/100 soit 83 % des patients satisfaits. Sur le plan objectif, le score de Broberg et Morrey était de 91/100. L’arc de mobilité moyen était de 118◦ (30◦ /140◦ ). La flexion du coude était de 137◦ (90◦ /150◦ ), l’extension de − 20◦ (0◦ /− 60◦ ). La force moyenne était de 100 % par rapport au côté controlatéral. Trois patients ont nécessité une reprise chirurgicale précoce pour instabilité par fixation externe. À la révision tous les coudes étaient stables. Sur le plan radiologique, toutes les prothèses ont entrainé une ballonisation du radius et une lyse de son col, n’ayant pas nécessité de reprise chirurgicale car asymptomatique au dernier recul. S355 Discussion.— Nos résultats montrent que cette technique chirurgicale permet une restitution fonctionnelle satisfaisante et prévient de l’instabilité du coude. Les études comparables à notre série ont des résultats similaires avec un recul moins important. Notre revue de patients permet de montrer la pérennité de ces bons résultats. Néanmoins, une incertitude persiste quant au devenir de cette prothèse. Conclusion.— La technique chirurgicale utilisée, reproductible et standardisée, permet d’obtenir des résultats fonctionnels satisfaisants à moyen terme. Le recul est insuffisant pour juger de l’intérêt préventif de cette technique concernant l’apparition d’arthrose et pour juger des conséquences fonctionnelles à long terme de la prothèse Mopyc. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.286 343 Traitement des pseudarthroses distales de l’extrémité inférieure de l’humérus par synthèse protégée par fixateur externe statique Jérôme Pierrart ∗ , Thierry Judet Service orthopédique et traumatologie, hôpital Raymond-Poincaré, 104, boulevard Raymond-Poincaré, 92380 Garches, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La prise en charge des pseudarthroses de l’extrémité inférieure de l’humérus est un challenge chirurgical. L’ostéosynthèse classique est parfois impossible ou aléatoire, en raison de la petite taille et de l’ostéoporose du fragment distal chez des patients souvent multi-opérés. Cette situation peut conduire à une prise en charge non conservatrice prothétique ou par arthrodèse, peu acceptable chez le sujet jeune et actif. Nous proposons une prise en charge par avivement, décortication, greffe et ostéosynthèse légère protégée par fixateur externe huméro-ulnaire statique lorsque la synthèse seule nous semble de mauvaise qualité mécanique. Nous privilégions dans un premier temps la consolidation sur la mobilité, l’arthrolyse est évoquée secondairement. Le but de notre étude est d’évaluer les résultats radiocliniques au recul minimal de 6 mois. Patients.— La série comporte 16 patients, 11 hommes et 5 femmes d’âge moyen de 46 ans (28—75). En préopératoire, la flexion était de 102,5◦ (85—150), l’extension de 51,5 (0—90) et l’arc moyen de 50,9 (0—130). Il y avait 10 pseudarthroses sus- et intercondyliennes, 3 supra-condyliennes basses, 1 diacolumnaire et 2 pseudarthroses itératives de condyle latéral. Le fixateur est resté en place 3 mois (2—4,5) et une immobilisation secondaire était nécessaire durant 1,2 mois (0—4) en moyenne. Quatre arthrolyses secondaires ont été réalisées. Méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective avec évaluation clinique et radiographique. Résultats.— Au recul moyen de 33,1 mois (6—77), les mobilités étaient pour la flexion de 109 (90—130), le déficit d’extension de 51 (10—85) et 57 (10—110) d’arc moyen. Le délai moyen de consolidation était de 4,2 mois. Toutes les pseudarthroses ont consolidé. Nous rapportons, en postopératoire, une paralysie radiale et trois complications locales sur fiche. Discussion.— L’immobilisation plâtrée ne permet pas de contrôler l’ensemble des contraintes, notamment en rotation, et nous semble donc insuffisante dans ces situations. Le fixateur articulé ne nous semble pas adapté ici. Il n’assure pas, pour nous, une stabilisation suffisante et est d’emploi difficile dans ces pseudarthroses très basses. Cil et al. (J Bone Joint Surg Am 2008), utilisent des prothèses totales. Ils rapportent 43 % de complications et 25 % de remplacements de prothèse. Les arthrodèses sont invalidantes et, par conséquent, mal tolérées chez des patients jeunes. S356 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Conclusion.— Dans ces situations complexes de pseudarthrose humérale basse, l’utilisation d’un fixateur statique protégeant une synthèse légère peut être une solution de sauvetage alternative à la prothèse ou l’arthrodèse. Elle apporte des mobilités modestes mais acceptables dans ce contexte. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.287 Séance du 10 novembre après-midi Recherche étudiant, tout praticien, qui veut se familiariser avec le diagnostic des tumeurs osseuses, mais qui ne peut jamais substituer l’avis d’une équipe multidisciplinaire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.288 346 Infiltration d’anesthésique locale dans les prothèses totales de genou : étude cadavérique Frédéric Picard ∗ , Morgan Quinn , Ian Cunningham , Angela Deakin , Anthony Payne , Andrew Kinninmonth Département d’orthopédie, Golden Jubilee National Hospital, Clydebank G814HX, Glasgow, Royaume-Uni ∗ Auteur 345 Aide au diagnostic des tumeurs osseuses des membres chez l’adulte (à propos de 52 cas) avec élaboration du programme : PADTOM Youssef Alaoui lamrani ∗ , Mohammed El Idirissi , Hicham Ammor , Hassan Boussakri , Mohammed Shimi , Siham Tizniti , Abdelmajid El Mrini 10, rue Ahmed-El-Hiba, apartment 3, 30000 Fès, Maroc ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Le diagnostic d’une tumeur osseuse repose sur la confrontation des données clinicoradiologiques et histopathologiques. Ainsi, son diagnostic ne peut se concevoir que dans un cadre multidisciplinaire. Nous avons mené une étude analytique à travers des observations de tumeurs osseuses confirmées, afin d’élaborer un programme facilitant le diagnostic des tumeurs osseuses. Patients et méthode.— Il s’agit d’une étude rétrospective et qui intéresse 52 patients ayant une tumeur osseuse, colligés aux services de chirurgie orthopédique et de radiologie de notre établissement. Le recueil des données a été facilité par une fiche d’exploitation. Résultats.— Tumeurs bénignes : L’ostéochondrome était la tumeur la plus fréquente et représentait 22 % des tumeurs. Les autres tumeurs dénombrées : tumeurs à cellules géantes (n = 5), ostéome ostéoïde (n = 2), kyste anévrysmal (n = 2), dysplasie fibreuse (n = 2), chondrome (n = 2), chondroblastome (n = 1) et l’hémangiome veineux (n = 1). Tumeurs malignes : L’ostéosarcome reste la tumeur maligne primitive la plus fréquente dans notre série et représentait 53 % des tumeurs. Les autres tumeurs : sarcome d’Ewing (n = 2), lymphome primitif (n = 2), chondrosarcome (n = 1), plasmocytome (n = 1 et d’adamantinome (n = 1). Les tumeurs osseuses secondaires étaient au nombre de 11, et majoritairement secondaires à une tumeur mammaire. Discussion.— À travers une analyse combinée, des différentes observations et d’une revue de la littérature, nous avons conçu un logiciel : Programme d’aide au diagnostic des tumeurs osseuses des membres (PADTOM). Un canevas regroupant 40 items épidémiologiques, cliniques et radiologiques a été élaboré, dans le but de décrire 36 tumeurs. Cette base de données a servi à l’élaboration d’une console à 3 paliers : le premier est clinique, le second renferme le nombre et le siège de la lésion, et le 3e se consacre à la sémiologie radiologique. Chaque item possède un nombre de point en fonction de sa valeur diagnostique. Après avoir rempli cette console de données décrivant une lésion particulière, l’utilisateur aura une liste de cinq diagnostics classés selon la pondération de chaque tumeur. Le second volet de ce programme est un outil d’autoévaluation, présenté sous forme de dossiers clinicoradiologiques « Quid : quel est votre diagnostic ? » classés par ordre croissant de difficulté. Conclusion.— Cette étude a conçu un outil informatique facilitant le diagnostic des tumeurs osseuses, et qui est intéressant pour tout correspondant. Introduction.— Kerr et al. a publié une technique d’infiltration locale d’analgésique (Ropivacaine) pour les prothèses totales de genou (PTG). Les résultats de cette technique ont permis de réduire la douleur postopératoire, le temps d’hospitalisation, la consommation de morphinique et d’accélérer la récupération fonctionnelle. Le but de ce travail anatomique était de vérifier l’étendue des structures anatomiques couvertes par l’infiltration. Matériel.— Six cadavres frais décongelés ont été utilisés pour cette étude. Méthodes.— Les genoux ont été préparés et injectés selon le protocole de Kerr et al. Un garrot pneumatique a été placé et chaque genou était fixé à 90◦ et abordé par voie médiopatellaire et préparé comme une PTG. Une mixture de 150 mL de latex et d’encre de Chine a été injectée suivant le protocole de Kerr et al. Les genoux ont été refermés et placés à plat au congélateur à —20◦ C pour 2 semaines. Quatre genoux ont été découpés en tranches de 3 cm et photographiés. Deux genoux ont été disséqués suivant la technique de Zuckerman et photographiés. Résultats.— Dans la portion proximale de la cuisse, le produit de contraste a infiltré le périoste du fémur ainsi que tous les muscles environnants (vastis medialis, intermedius, lateralis et adductor magnus). Au niveau du genou, le produit a imprégné la bourse parapatellaire, la capsule antérieure du genou, les ligaments collatéraux, les ligaments croisés, les tissus de la fosse poplitée et la capsule postérieure. Le nerf sciatique et ses deux principales branches tibiale (innervation postérieure du genou) et fibulaire commun (innervation antérieure du genou) étaient baignés dans le produit de contraste de même que deux branches supérieures géniculaires issues du nerf tibial et deux branches géniculaires du nerf fibulaire. Les branches terminales fémorales articulaires n’ont pas pu être identifiées. Les tissus sous-cutanés ainsi que les portions antéro-inférieures des muscles de la cuisse ont été imprégnés du produit de contraste. Discussion.— Le produit de contraste (latex et encre de Chine) infiltré dans les genoux cadavériques a permis d’individualiser très clairement les territoires anatomiques couverts par la technique d’infiltration de Kerr et al. même si les branches terminales du nerf fémoral n’ont pas pu être isolées. Conclusion.— L’infiltration de 150 mL de produit de contraste dans six genoux de cadavres selon la méthode de Kerr et al. a démontré l’efficacité de la technique. On peut déduire que la produit d’anesthésie locale de type Ropivacaine infiltre l’ensemble des structures anatomiques nerveuses innervant le genou. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.289 347 Développement d’une matrice collagénique décellularisée pour la réparation du ligament croisé antérieur Manon Bachy ∗ , Ines Sherifi , Raphael Bardonnet , Thierry Hoc , Hervé Petite , Didier Hannouche Résumés des communications LRO, faculté de médecine Lariboisière, 70, avenue de Verdun, 75010 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les procédés actuels utilisés pour conserver et stériliser les allogreffes tendineuses entraînent une dénaturation importante du contenu collagénique et une perte des propriétés mécaniques des greffons. Le but de cette étude était de traiter des greffons tendineux par un procédé original, permettant leur décellularisation et leur conservation sans altérer leur contenu protéique et leurs propriétés mécaniques. Matériel.—100 tendons frais de lapins New Zealand ont été prélevés et répartis en 3 groupes (1 groupe contrôle et 2 groupes traités). Les deux groupes traités ont subi un traitement par le procédé étudié, à deux conditions différentes (condition 1 et 2), connues dans la littérature pour avoir une action stérilisante sans dénaturer la matrice. Méthode.— Les propriétés suivantes ont été testées : — analyse des propriétés mécaniques par réalisation de tests en traction ; — étude de la stabilité thermodynamique et de la dénaturation des protéines par calorimétrie ; — analyse des crosslinks du collagène ; — analyse biochimique de la composition du collagène par spectrophotométrie ; — analyse de l’architecture par réalisation d’histologie standard ; — analyse de la viabilité cellulaire par test d’extraction de fibroblastes. Résultats.— Les conditions de traitement 1 préservaient les propriétés mécaniques des greffons par rapport au groupe contrôle (respectivement rigidité : 35,15 ± 12,01 N/mm et 40,10 ± 17,94 N/mm ; module de Young : 116,82 ± 40,28 MPa et 104,52 ± 42,76 MPa). Les conditions 2 altéraient significativement les propriétés mécaniques (p < 0,05). L’analyse calorimétrique retrouvait une différence significative de température de dénaturation entre le groupe contrôle et le groupe condition 1 (respectivement 63,79 ± 0,35◦ C et 62,96 ± 0,45◦ C). Il n’y avait pas de différence significative pour la composition des crosslinks du collagène entre le groupe condition 1 et le groupe contrôle ni pour la composition du collagène (p = 0,26). L’analyse histologique retrouve des différences entre le groupe contrôle et le groupe condition 1, avec une augmentation de l’espace entre les fibrilles et un changement de configuration des noyaux cellulaires. Contrairement au groupe contrôle où des fibroblastes viables ont pu être extraits, les conditions 1 et 2 entraînaient une perte totale de la viabilité cellulaire. Discussion.— Une matrice originale, poreuse, utilisable pour ingénierie tissulaire du LCA a été obtenue par le traitement d’allogreffes tendineuses par un procédé original. Les propriétés biochimiques et mécaniques de la matrice obtenue par cette technique semblent prometteuses in vitro, mais doivent être confirmées par des études in vivo dans un modèle de ligamentoplastie du LCA. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.290 348 Staphylococcus aureus résistants à la méticilline hospitaliers versus communautaires : persistance intra-ostéoblastique et virulence Jean-Philippe Rasigade ∗ , Sophie Trouillet , Yannick Lhoste , Tristan Ferry , Sebastien Lustig , Sylvestre Tigaud , François Vandenesch , Jérôme Étienne , Frédéric Laurent Inserm U851, laboratoire de bactériologie, centre de biologie Nord, hôpital de la Croix-Rousse, 103, grande-rue-de-la-Croix-Rousse, 69004 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Staphylococcus aureus est la première cause d’infections ostéo-articulaires (IOA). La majorité des S. aureus S357 résistants à la méticilline (Sarm) responsables d’IOA sont d’origine hospitalière (Sarm-H), mais les Sarm communautaires (Sarm-C) représentent une cause émergente d’IOA en dehors de l’hôpital. Les Sarm-H et Sarm-C appartiennent à des fonds génétiques distincts et sont associés à des présentations cliniques différentes : les IOA à Sarm-C sont volontiers aiguës et sévères d’emblée alors que celles à Sarm-H ont une évolution plus souvent torpide et marquée par les rechutes. Les mécanismes physiopathologiques qui soustendent ces différences ne sont pas élucidés. Nous avons comparé, dans un modèle d’infection intracellulaire d’ostéoblastes humains en culture, la persistance et la cytotoxicité induite par les Sarm-H et Sarm-C. Matériel.— Des cellules ostéoblastiques MG-63 ont été infectées par des souches cliniques représentatives des clones majoritaires en France de Sarm-H (ST8-Lyon, n = 5) et de Sarm-C (ST80-European, n = 5). Méthodes.— Après 2 h d’infection permettant l’invasion des ostéoblastes par S. aureus, les cultures ont été traitées par la gentamicine pour tuer sélectivement les bactéries extracellulaires et conserver les intracellulaires. La cytotoxicité induite après 24 h d’incubation a été estimée par dosage de la lactate-déshydrogénase relarguée par les ostéoblastes. Pour 1 isolat de chaque groupe, les bactéries viables intracellulaires ont été quantifiées après 3 h, 24 h et 48 h d’incubation, par dénombrement sur gélose après lyse osmotique des ostéoblastes infectés. Les différences ont été testées par le U-test de Mann-Whitney avec un seuil de significativité de 0,05. Résultats.— La cytotoxicité moyenne induite après 24 h d’infection intracellulaire était 1,9 fois plus élevée pour les Sarm-C que pour les Sarm-H (respectivement 59,9 UI/mL et 32,2 UI/mL, p < 0,001). Inversement, les bactéries viables intracellulaires après 3 h, 24 h et 48 h d’incubation étaient respectivement 4,7 fois, 11,9 fois et 36,7 fois plus nombreuses pour la souche de Sarm-H que pour celle de Sarm-C (p < 0,05 pour chaque différence). Discussion.— Nos résultats indiquent que les souches des principaux clones de Sarm français présentent des phénotypes d’invasion et de virulence différents selon leur origine hospitalière ou communautaire. Les Sarm-H persistent dans les ostéoblastes infectés en induisant des dommages limités. Les Sarm-C, hautement cytotoxiques, semblent moins adaptés à la survie intracellulaire. Conclusion.— Les phénotypes d’invasion et de toxicité des SarmH et Sarm-C observés à l’échelle cellulaire concordent avec les formes cliniques d’IOA propres à ces deux groupes bactériens. Cette observation encourage la recherche de stratégies thérapeutiques adaptées en fonction de l’origine hospitalière ou communautaire des IOA à Sarm. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.291 349 Influence de l’obésité sur les fonctions des cellules cartilagineuses Didier Mainard ∗ , Pierre-Jean Francin , Cécile Guillaume , Pascale Pottie , Nathalie Presle Service de chirurgie orthopédique, traumatologique et arthroscopique, avenue Lattre-de-Tassigny, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Si des contraintes biomécaniques excessives constituent un facteur de risque pour la dégénérescence du cartilage, des facteurs métaboliques produits par le tissu adipeux (adipokines) pourraient également contribuer à la dégradation de ce tissu conjonctif nécessaire au bon fonctionnement de l’articulation. Nous avons ainsi fait l’hypothèse que parmi les adipokines, la leptine est un bon candidat pour expliquer les relations entre l’obésité et l’arthrose. Nos travaux antérieurs ont montré que la leptine est présente dans le liquide synovial de patients arthrosiques et son expression dans les chondrocytes augmente avec la sévérité des lésions cartilagineuses. Afin de mieux comprendre le rôle de S358 86e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique l’obésité dans la destruction du cartilage articulaire, nous avons cherché à définir les effets de la leptine sur les fonctions des chondrocytes. Méthodes.— L’expression des gènes codant des composants spécifiques du cartilage (agrécane, collagène de type 2) et des facteurs régulateurs du métabolisme chondrocytaire (facteurs de croissance comme l’IGF-1, la métalloprotéase-13 ou MMP-13 et un inhibiteur endogène de MMPs ou TIMP) a été évaluée par PCR quantitative après traitement de chondrocytes issus de patients arthrosiques par différentes doses de leptine (20, 100 et 500 ng/mL). Résultats.— L’expression basale de la plupart des gènes étudiés chez les patients obèses est 2 à 6 fois supérieure à celle mesurée chez les patients non obèses, suggérant un métabolisme plus intense des cellules cartilagineuses chez les patients obèses. L’obésité constitue également un facteur déterminant pour la réponse des chondrocytes à la leptine. Le TIMP-2 est en effet un gène cible de la leptine pour les patients non obèses alors que la MMP-13, qui joue un rôle majeur dans la destruction du cartilage, est induite seulement chez les patients obèses. De plus, la leptine peut avoir un effet protecteur sur le cartilage puisqu’elle augmente d’un facteur 4 ou 5 l’expression des gènes codant l’IGF-1 et le collagène de type 2. Cependant, des doses élevées de leptine sont nécessaires pour déclencher cette réponse dans les chondrocytes issus de patients obèses. Conclusion.— Cette étude montre que les fonctions des chondrocytes issus de patients obèses diffèrent de celles observées chez les patients non obèses. Les effets stimulants de la leptine sur l’expression de l’IGF-1, du collagène de type 2 et d’un inhibiteur de protéases chez les patients. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.292