Cas d`entreprise TMS en menuiserie

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Cas d`entreprise TMS en menuiserie
Cas d’entreprise
Auteur
Cécile BOISSON-SPYCHALA Chargée de mission
TMS en menuiserie
Dans cette fabrique de parquet en bois positionnée sur le haut
de gamme après son rachat par un groupe italien, les conditions
de travail ne suivent pas le développement et les maladies
professionnelles décollent. Deux ans après un diagnostic,
l’entreprise a le sentiment que ses progrès son faibles.
L’entreprise fabrique des parquets en
bois. Créée en 1950, elle est obligée
très vite de diversifier ses activités
du fait d’une situation financière difficile. Rachetée en 1988 par un groupe
français elle peut se recentrer sur son
activité d’origine et voit la création
d’un second site, doublant ainsi sa
capacité de production. Revendue en
2000 à un groupe italien, elle s’oriente
vers des parquets à très haut de gamme et retrouve l’équilibre financier.
Depuis le dernier rachat, le nombre
de déclaration pour maladies professionnelles des membres supérieurs, a
fortement augmenté. L’entreprise a
mis en place un groupe de travail dans
l’atelier «Scies fines» composé d’opérateurs méthodes et production. L’objectif
est d’identifier les éléments à risques et
de proposer des aménagements pour
les postes de triage (en sortie machine).
Avant
d’engager
des
actions,
l’entreprise
souhaite
un
regard
extérieur sur ces éléments et les
aménagements envisagés.
L’atelier comprend 7 machines de
coupe et tri de lamelles de bois. Sur
chacune travaillent deux trieuses et un
dépileur/stockeur. Le diagnostic porte
sur les postes de triage et de déchargement, en partant de l’hypothèse que
la modification des postes de triage
a aussi des incidences sur l’activité
des hommes au dépilage/ stockage.
Les salariés sont fiers de travailler à
la transformation du bois : c’est un
matériau noble et complexe. Mais il
est poussiéreux et «nocif», notamment le bois exotique. L’organisation
de la production ne tient pas compte
de ces aspects et il peut arriver que
ce type de bois passe sur les 7 machines en même temps occasionnant une forte gêne pour les salariés.
Le dernier rachat de l’entreprise,
ponctué par l’arrivée d’une nouvelle
direction a mis l’accent sur la situation des opérateurs (communication,
amélioration des conditions de travail,
refonte des aspects ressources humaines/ parcours professionnels). Mais il
s’est aussi soldé par une pression plus
importante (quantité et qualité),
entraînant un stress pour certains
salariés.
L’analyse
de
l’activité
montre
des contradictions et une forte
dépendance entre les deux postes.
Sur les postes de triage, des gestes
nocifs sont repérés liés : à la conception des postes (gêne des casiers de
rangement, éloignement de la sortie
des lamelles qui peuvent tomber) ; à
l’organisation (répétitivité gestuelle,
peu de polyvalence) ; à un contrôle
visuel accru des lamelles (poste clé
qualité, éclairage non adapté). Les
trieuses sont dépendantes des machines qui donnent le rythme de sortie
des lamelles et des « stockeurs» qui
vident leurs casiers. De plus, l’environnement des postes n’est pas
favorable : bruit des machines (sciage),
chaleur, copeaux et poussières de bois.
Les postes de dépilage/ stockage
sont synonymes de déplacements
importants et pénalisants. Les opérateurs alimentent les magasins
des machines, évacuent les lamelles dans les casiers des trieuses, les
stockent par paquets de 25 sur des
palettes communes à plusieurs postes, avec l’objectif que les magasins
des machines ne soient jamais vides.
Selon la conception et l’organisation des
postes de triage, les déplacements sont
plus importants et les accès moins facilités. Les casiers ont aussi des incidences sur les contraintes des « stockeurs
» (conception, emplacement sur les
postes, façon de stocker des trieuses).
Consultez
d’autres cas d’entreprise :
www.centre.aract.fr
Les
poids
manipulés
au
total
représentent plusieurs tonnes. Quelques tables élévatrices sont installées,
mais tous les lieux de stockage
et dépilage ne sont pas équipés.
Le « stockeur » est aussi dépendant
des trieuses : il doit décharger
régulièrement les lamelles dans les
casiers pour ne pas les gêner, en
respectant le nombre de lamelles.
Or ce moment n’est pas toujours le
plus opportun : chargement de machine en cours, optimisation des déplacements. De plus, au stockage des
lamelles, l’opérateur n’a aucune visibilité sur l’état du magasin des machines.
Le diagnostic a montré que les conditions de travail des dépileurs/stockeurs étaient également pénibles et
que leur situation devait aussi être
intégrée aux évolutions des postes de
triage. D’autres configurations d’aménagements et d’organisation ont été
identifiées avec le groupe de travail.
Deux ans après, celui-ci est toujours
d’actualité. Les solutions techniques
prévues n’ont pas eu de mises en
place effectives du fait notamment
du coût engendré. Par contre, l’entreprise s’est orientée vers une évolution
de l’organisation, avec le partage des
tâches, le développement de la mixité
et de la polyvalence, accompagnée
de temps de formation conséquent.
Mais l’entreprise a le sentiment que
ses progrès sont faibles. Aussi, lorsqu’il
lui est proposé de participer au club
d’entreprises sur les TMS, y voitelle plusieurs intérêts : avoir un
retour critique sur ses propres
actions, identifier d’autres pistes
possibles
menées
par
d’autres
entreprises ou suggérées par l’ARACT.
Le Massena
122 bis Fbg Saint Jean
45000 ORLEANS
Tél : 02 38 42 20 60

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