Magazine Code Sport Monaco n°20

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Magazine Code Sport Monaco n°20
décembre
-
janvier
n°20
Le magazine de sport de la principauté
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ADRIEN MARÉ
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Code Sport Monaco • n°20 • décembre - janvier 2016
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Le magazine de sport de la principauté
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D E
M O N A C O
SOMMAIRE
18
26
40
AS MONACO BASKET
ASM RUGBY
ADRIEN MARÉ
•UNE ÉQUIPE AMBITIEUSE
•LES SENIORS JOUENT POUR
L'HONNEUR
•ROI DES BAJAS
•ZVEZDAN MITROVIC RACONTE SON BASKET
•THOMAS RIQUE,
LE PRÉSIDENT SE LIVRE
•YAKUBA OUATTARA, LA PASSION DU DUNK
44
56
SPORTEL
64
•MODE D'EMPLOI DU MARCHÉ DE LA TÉLÉ SPORTIVE
CHALLENGE
ANTOINE COSTA
PENTATHLON
MODERNE
•RENÉ JACQUOT, "IL Y A UNE VRAIE PLACE
POUR LA BOXE À MONACO"
•ÇA A CLAQUÉ AU
BOULODROME RAINIER-III
•RÉCIT D'UNE VIRÉE
EN HONGRIE
•JULIE LAFAYE ET
AMANDA AIELLO
9 YVETTE LAMBIN-BERTI
36 ASM TRIATHLON
60 NO FINISH LINE
•40 ANS DE PASSION
•LE TRIATHLON, UN LEITMOTIV
•LA NFL S'EMPARE DU CHAPITEAU
•LE PRO TEAM ENCHAÎNE
•PHILIPPE VERDIER RACONTE
SES RÊVES POUR LA NFL
10 PLEIN CADRE
•LE SPORT EN IMAGES
GRAND FORMAT
32 ASM HANDBALL
•LE POINT SUR
LES PROJETS DU CLUB
•LA N2 VISE PLUS HAUT
48 C
ERCLE D'ÉCHECS
DE MONTE-CARLO
70 JUDO CLUB DE MONACO
•PLUS QU'UN JEU, UN SPORT
•MARCEL PIETRI, PASSION JUDO
50 CHAMPIONNAT
D'EUROPE J/70
•ERIC BESSI,
"UNE VITRINE INTERNATIONALE"
•LES VOILIERS
FACE AUX CAPRICES DU VENT
75 CAHIER SPÉCIAL
4
•AS MONACO FOOTBALL
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C S
PORT
M
Edito
ODE
O N AC
O
Après une journée de travail bien remplie, me voilà au bercail. Après un
dîner léger, histoire de ne pas troubler une nuit de sommeil qui se doit répatrice,
je salue mon épouse et essaie de trouver ce satané sommeil.
Les images se bousculent. Les horribles attentats du Stade de France et de
Paris et mes affectueuses pensées aux personnes concernées.
Enfin, ma femme endormie bouge et mes songes avec.
Maintenant ce sont les corruptions - FIFA, UEFA, Coupe du monde, IAAF qui me tiennent éveillé. Pourquoi tout cela? Ah oui, le fric sûrement.
Trois heures du mat', j'ai des frissons. Je claque des dents, mais non, je ne
monte pas le son, ma femme dort.
Enfin de belles images apparaissent.
Belle comme celle de Wembley, lors du match Angleterre-France, où 80 000
English entonnent la Marseillaise à tue-tête. La première fois, c'était en l'honneur
de Canto The King.
Belle comme la soirée d'honneur réservée à Madame la présidente de l'ASM
natation pour ses quarante ans de présidence.
Belle comme le sourire de Lisa Pou, athlète monégasque de l'année.
Belle comme les souvenirs avec mes amis Marco et Maguy, partis récemment
et trop tôt.
J'arrive enfin à m'endormir car l'homme est ainsi fait. Enfin je commence à
rêver à "juste des jours meilleurs" (Maxime Le Forestier).
Jean-Marc Moreno
CODE SPORT MONACO
• Edité par SAM EDICOM "Le Roqueville" Bat C - 20 Bd Princesse Charlotte - 98000 MONACO
Tél : (+377) 97 97 06 27 - Fax : (+377) 97 97 06 28 - [email protected]
• Editeur & Directeur de la publication : Jean-Marc MORENO - [email protected]
• Journalistes : Romain CHARDAN - [email protected] & Aurore TEODORO - [email protected]
• Comité de rédaction : Sabine TOESCA, Marc TOESCA, Jean-Marc MORENO
• Secrétaire de rédaction : Cathy MORENO [email protected]
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• Graphisme, photogravure & illustrations : Anthony HOUAL
• Impression : Groupe Riccobono • Reproduction, même partielle, interdite sans l'autorisation de CODE SPORT MONACO
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EVÈNEMENT
YV ETTE LAM BIN -B ER TI
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A l'occasion des 40 ans de la présidence d'Yvette Lambin-Berti à l'AS Monaco natation,
proches et personnalités de la Principauté de Monaco s'étaient réunis.
A la plus grande surprise de la principale intéressée qui ne s'y attendait pas.
Par Jean-Marc Moreno - Photo : Palais Princier
I
ls sont venus, ils sont tous là pour célébrer, ensemble, les 40 ans de présidence
de Madame Lambin-Berti au sein de l'AS
Monaco natation. Organisée en secret par
ses plus proches collaborateurs dans les
salons de l'hôtel Hermitage, cette soirée a rassemblé, autour de Madame la présidente, le Prince
Albert II, accompagné du Colonel ­Fringant,
Maître Henry Rey, ainsi que bon nombre de ses
collègues, partenaires de compétition ou anciens
élèves. Après des discours de circonstance de la
part de Messieurs Philippe Gatti et ­Christian
Canavesio, le visionnage d'un film, réalisé par
M. Stephan Maggi, relatait parfaitement le
respect et la reconnaissance que suscite Madame
Lambin-Berti auprès des personnes qui la côtoient
ou l'ont côtoyée. De souvenirs en anecdotes, de
rires en émotions, cette vidéo se termine avec
quelques mots de sa maman, lui exprimant toute
la fierté qu'elle éprouve à l'égard de sa fille, en son
nom et celui de son défunt mari. Des différentes
fonctions qu'elle a exercées et qu'elle exerce encore,
il en restera une trace indélébile d'excellence et
l'image d'une visionnaire. Sentiment partagé au
vu des nombreuses distinctions que Madame
Lambin-Berti a reçues au cours de sa longue et
toujours très active carrière. Arrive l'heure du
cocktail. Je croise le regard empli de fierté de celui
89
qui partage sa vie depuis de nombreuses années.
Mais comment ne pas l'être lorsqu'on connaît
l'importance de ses missions, si précieuses pour
la Principauté. C'est le moment de m'éclipser.
Je salue Yvette, l'autre rocher de la Principauté,
qui a bien failli vaciller d'émotion devant autant
de marques d'amitiés sincères. Un dernier sourire de ma part et un haussement de sourcils de
la sienne, comme étonnée d'admettre ce qu'elle
représente pour nous tous. C'est bien la seule.
Après ce tendre intermède, la dame est repartie.
Prague, Paris, le Comité Olympique, l'Unesco,
et bien évidemment, l'AS Monaco natation, ce
club si cher à son cœur… Bref, son quotidien.
Bonanza
Monte-Carlo Boxing
Une belle
"Night of Champions"
Fidèles à leurs habitudes depuis maintenant plus de deux
ans, la Société des Bains de Mer et le promoteur sudafricain Golden Gloves ont une nouvelle fois proposé
une soirée de boxe de belle qualité à leurs aficionados.
Cinq combats professionnels et deux amateurs étaient
au programme de cette 7e réunion. Les jeunes pousses
de l'ASM boxe, Hugo Micallef et Idriss Barkat ont
une nouvelle fois fait montre de leurs aptitudes avant
de voir leurs aînés donner le meilleur d'eux-mêmes
pour remporter leur combat. Parmi eux, Youri Kalenga
(photo ci-contre), déjà passé par Monaco en juin 2014,
l'a emporté par K.O. face à Roberto Bolonti. Dans
le combat phare de la soirée, opposant le jeune Jesus
Alvarez Rodriguez à l'expérimenté Ruslan Provodnikov,
c'est le Russe qui s'est imposé, également par K.O. De
quoi assurer le show, puisque 4 combats sur 5 ont été
arrêtés avant le terme.
10
© Philip Ducap - Société Des Bains de Mer
international
2e Tournoi
Le water-polo
affiche ses ambitions
En créant ce rendez-vous annuel, la section waterpolo de l'ASM natation a trouvé la formule idéale :
promouvoir sa discipline et le club, tout en permettant
aux poloïstes de préparer la saison à venir. Après une
première édition réussie, les Monégasques ont donc
remis le couvert cette année, avec un 2e tournoi encore
plus international, puisqu'autour du bassin olympique
du Stade Louis-II, on retrouvait Pont de Claix et le
CN Antibes, mais également une équipe suédoise
(Stockholmspolisens) et italienne (CS Aragno). La
section ne compte pas s'arrêter là et pour la prochaine
édition, son responsable, Sébastien Dervieux souhaite
"encore monter une marche", avec un double tournoi,
qui réunirait 4 équipes "du top européen, peut-être
des équipes françaises de Pro A et 4 équipes de notre
niveau". En attendant, les poloïstes monégasques ont du
pain sur la planche, puisqu'ils ont entamé il y a quelques
semaines la saison régulière en Nationale 3.
12
© Erika Tanaka
Larvotto
Cross du
Plage et soleil
pour les runners
Cette année encore le cross du Larvotto a rameuté
les foules. Plus de 300 participants ont pris le départ
toutes catégories confondues. Si les "vétérans", que l'on
appelle aujourd'hui Masters, étaient une centaine, les
plus jeunes représentaient le gros des coureurs. Neuf
catégories par sexe étaient représentées, allant ainsi de
l'école d'athlétisme (7-8 ans) jusqu'aux Masters. Cette
course qui se veut conviviale s'est déroulée sous un
superbe soleil alors que le mois de novembre était déjà
entamé. Le passage sur la plage était d'ailleurs plus grand
que d'habitude, le niveau de l'eau n'étant pas beaucoup
monté. Pour définir le parcours, plusieurs distances
avaient été établies. Les plus petits avaient ainsi 1,3 km
à parcourir quand les plus grands devaient en avaler 6,3.
De quoi profiter du beau temps et du paysage tout en
essayant de battre son record.
14
© Erika Tanaka
16
Lisa Pou au sommet
L'AS Monaco omnisports a organisé sa traditionnelle soirée de
remise des récompenses à l'auditorium Rainier-III à quelques
jours de la fête nationale. En présence de la quasi-totalité des
représentants de chaque section affiliée et, notamment, du
Prince Albert II, diplômes, challenges et autres trophées ont été
distribués aux licenciés des clubs. Parmi eux, il en est toujours
un qui est mis particulièrement à l'honneur en recevant le
fameux prix du "meilleur sportif de l'année". Et cette année,
c'est la jeune nageuse de la section natation sportive de
l'ASM natation, Lisa Pou, qui l'a emporté. Un trophée remis
par le Prince Albert II, Louis Biancheri, président de l'ASM
Omnisports et Philippe Gatti, trésorier de l'ASM Natation, qui
vient récompenser la belle saison de la jeune fille. Pêle-mêle,
elle a terminé vice-championne d'Europe juniors du 5 km, a
été sélectionnée pour l'épreuve pré-olympique à Rio sur 10 km
en eau libre, mais elle a aussi établi le nouveau record du 5 km
indoor des 16 ans en 1h et 19 secondes le 7 février dernier
à Sarcelles. Un trophée qui l'a surprise, comme elle nous le
déclarait à l'issue de la cérémonie. "Ça a vraiment été une très
grosse surprise, je ne m'y attendais pas du tout. Quand je suis
montée sur scène, j'ai trouvé ça très impressionnant." Jamais
très loin, son papa et entraîneur, Michel Pou, était fier de sa
fille, mais aussi de son groupe de nageurs, très représenté dans
les distinctions distribuées tout au long de la soirée. "Le papa
est fier même s'il l'a toujours été et qu'il a un peu de mal à le
montrer à certains moments parce que c'est difficile d'avoir le
double rôle, mais aussi fier du résultat du groupe dans lequel
Lisa évolue, parce que les résultats de Lisa sont aussi ceux du
groupe. Un groupe jeune qui obtient des résultats au niveau
national et qui accédera au fil des ans au niveau international."
LES TROPHÉE D'OR* :
Cassandre Beaugrand, Athlétisme
Benjamin Berrier, Karaté Do et Taekwondo
Ian Soren Cabioch, Plongeon
Sofia De Freitas et Anthony Marquez, Danse Sportive
Célia Gabbiani, Haltérophilie
Franck Hassli, Lutte
Julie Lafaye, Pentathlon moderne
Hugo Micallef, Boxe
Gérard Oumailia, Force Athlétique
Lisa Pou, Natation sportive
Damien Provost, Tennis de table
Hughes Schuster, Triathlon
*Retrouvez l'intégralité des trophées sur notre site,
www.codesport.fr
© WSM/Coleman
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ASM BASKET
LA ROCA TEAM
REDÉCOUVRE LA PRO A
Vingt-six années. C'est le temps qu'il aura fallu à l'AS Monaco Basket pour revenir parmi l'élite du basketball français. Un retour au premier plan qui s'est opéré en plusieurs années. Sous la présidence d'Arnaud
Giusti, tout d'abord, puis sous celle de Sergey Dyadechko, désormais, le club du Rocher a successivement
gravi les échelons entre la Nationale 2 et la Pro A pour en être l'une des attractions aujourd'hui. Nombreux
sont ceux qui ont pris part à ces succès, à l'image de Jean-Michel Sénégal, qui avait amené le club de N2
en N1 avant d'être remplacé par Savo Vucevic. Le Monténégrin a fait monter le club en Pro B avant que
Zevzdan Mitrovic ne lui succède en cours de saison dernière. Avec une montée en Pro A à la clé donc. Pour
affronter les joutes de l'élite française, le président Dyadechko et son board ont monté une équipe très
compétitive en renouvelant la quasi-totalité du groupe. Seuls Cyril Akpomedah et Darrell Mitchell ont été
conservés à l'issue du dernier exercice. Après une défaite initiale face à Antibes, les joueurs de la Roca Team
ont enchaîné les succès avant un arrêt brutal sur le parquet de Strasbourg. Au total, après 9 journées*,
l'ASM était 4e avec 6 victoires et 3 défaites. Pas mal pour un promu !
Par Romain Chardan - Photos : AS Monaco Basket
*Compte tenu de nos dates de bouclage, les résultats pris en compte s'arrêtent à la 9e journée.
BASKET
UN EFFECTIF
AMBITIEUX
En renouvelant son effectif dans sa quasi-totalité,
l'AS Monaco Basket a fait le choix d'allier jeunesse et
expérience pour son retour en Pro A. Revue d'effectif avec
le capitaine, Cyril Akpomedah, aux commentaires.
Jamal Schuler
Evoluant au poste d'arrière, cet Américain d'1,88 m
pour 82 kg a pas mal voyagé au cours de sa carrière,
passant notamment par l'Allemagne (TBB Trier),
l'Ukraine (Khimki Yuzny) la Pro A (JA Vichy, SLUC
Nancy, JSF Nanterre) et maintenant l'AS Monaco.
"Tout le monde le sait, c’est un joueur d’expérience.
Il était à Nanterre, il a fait de très grosses saisons et
l’année dernière ils ont gagné une coupe d’Europe.
Pour l’intégration on va dire que ça a été assez
simple, puisqu’il connaît déjà le championnat et il
connaissait un peu les dirigeants. Il peut apporter
son expérience. Comme vous avez pu le voir
dans les premiers matches, c’est une très bonne
arme offensive, c’est tout bénéfice pour nous."
6
n°
3
5
n°
Aaron Cel
n°
Le numéro 5 de l'ASM est un ailier fort francopolonais. Il a d'ailleurs disputé l'Eurobasket avec
la sélection polonaise en septembre dernier. Après
4 années en Pologne, il a signé son retour en Pro A
en intégrant les rangs de la Roca Team. Une ligue
qu'il connaît pour y avoir évolué avec Le Mans
(2005/07). "La Pologne, c’est un championnat
assez dur, rugueux. Il nous apporte aussi une
menace extérieure, puisque c’est un très bon
shooter. Là aussi pour nous c’est quelque chose
de bien puisque c’est un joueur français. Malgré le
fait qu'il soit assez jeune (28 ans), c'est un joueur
d'expérience qui évolue en sélection." D'autant
que physiquement, le garçon a des arguments
à faire valoir avec ses 2,03 mètres et 97 kg.
Junior Mbida
Camerounais, Junior Mbida est un
pivot qui facture 2,06 m pour 104 kg.
Né en 1990, il a fait tout son parcours
professionnel en France, essentiellement
en Pro B (Lille MB, SOMB BoulogneSur-Mer, Antibes Sharks), et découvre
donc la Pro A cette année avec
Monaco. C'est d'ailleurs à l'occasion
de la saison passée que son capitaine
d'aujourd'hui avait pu l'affronter. "C’est
un jeune joueur mais il a prouvé sa
valeur l’année dernière. Il est en train
de montrer aussi cette année qu'il a un
très bon potentiel. Il est athlétique, a
le sens du panier et près du panier, il
sait trouver les solutions. Je pense que
pour le futur ça peut être très positif."
De quoi apporter du poids à l'équipe
pour le numéro 6 des Rouge et Blanc.
1819
8
n°
Adrian Uter
Le Jamaïcain a pas mal baroudé dans sa carrière.
Italie, Portugal, Israël, Porto Rico, Autriche,
France, autant de pays qui l'ont vu évoluer sur
leurs parquets. Numéro 8 et pivot de la Roca
Team, il dispose lui aussi d'un physique de
déménageur avec ses 2,02 m pour 112 kg. "Lui
c’est l’expérience. Il a fait des très gros clubs et
des grosses saisons en Israël. On attend qu’il
apporte de l’expérience et qu’il fasse la différence
sur des gros matches couperets." Nul doute
d'ailleurs qu'après avoir évolué dans des univers
aussi différents, il sera à même de conseiller la
jeune garde de l'équipe monégasque. D'autant
que du haut de ses 31 ans, il fait partie des
plus anciens et expérimentés du groupe.
10
n°
Larry Drew II
Fils d'un ancien joueur de NBA, ce jeune meneur de
25 ans arrive en France après avoir passé quelques
mois en NBA (Philadelphia 76ers). Auparavant, il a été
champion universitaire avec North Carolina (2009).
"Comme on dit dans le basket, c’est un "rookie".
Ce sont ses premières gammes en Europe, il lui
faudra un petit temps d’adaptation puisque le jeu
européen est totalement différent du jeu américain.
Si on le prend juste sur ses capacités il est très
rapide (1,88 m, 82kg). S'il arrive à intégrer le jeu
européen, je pense que ça sera une très bonne
pioche. D'autant que, et c'est ce qui est rare pour
un joueur américain, c’est plus meneur-passeur
qu'un meneur-scoreur. C’est important d’avoir les
deux parce qu’on en a besoin. Pour un meneur,
c’est bien de ne pas être unidimensionnel."
20
n°
Lamine Kanté
Ailier de 2,01 m et 90 kg, le numéro 10
français a systématiquement évolué
en France depuis ses débuts chez
les pros. Que ce soit en Pro A ou en
Pro B, il affiche déjà une bonne dose
d'expérience puisqu'il a entamé sa
8e saison pro en enfilant le maillot
de l'ASM. "C’est un bon potentiel. Il
a pas mal bourlingué pour son âge
et je pense que, comme il l'a montré
face à Cholet (victoire de Monaco
90-77, 8 points en 8 minutes de jeu),
même sur des séquences courtes, il
peut être une menace offensive à 3
points. S'il continue dans cette voie,
il pourra s’exprimer de plus en plus."
12
n°
13
n°
Sergii Gladyr
International ukrainien, Sergii Gladyr est perçu,
à 27 ans, comme une menace constante. Ailier
longiligne d'1,96 m pour 86 kg, il évolue en
Pro A pour la 3e saison consécutive avec un
3e club différent (JSF Nanterre 2013/14, SLUC
Nancy 2014/15). Auparavant, il avait évolué
en Ukraine (MBC Mykolaiv 2006/09) puis en
Espagne (Basquèt Manresa 2009/12, Baloncesto
Fuenlabrada 2012/13). "Il connaît pratiquement
tous les joueurs parce qu’il a pas mal joué en
Europe et en France donc l’intégration s’est
faite très rapidement. C’est une grosse menace
extérieure, il peut dégainer à n’importe quel
moment et mettre un 3 points. Où qu'il soit, il
attire la défense et pour nous c’est important."
DeMarcus
Nelson
Arrivé pour pallier à la blessure de Larry
Drew II, le meneur américain de 30 ans a
finalement prolongé son contrat jusqu'à
la fin de la saison. Un renfort de choix
pour la Roca Team, le numéro 20 ayant
d'ailleurs été élu MVP lors des victoires
face à Rouen (90-58) et Cholet (77-90).
"C’est un très gros CV. Je l’ai souvent
joué avant quand il était à Cholet, c’est
un meneur-leader qui sait s’adapter.
Si un jour il y a besoin de défense, il
va défendre, si un jour il y a besoin de
points, il va mettre des points. Il sait
comment diriger des équipes, il a été
meneur de grosses équipes, pour nous
ce n’est que du bonus."A l'issue de la 9e
journée, il était 3e meilleur marqueur de
l'équipe avec 82 points au compteur.
22
n°
Darrel Mitchell
Lui aussi a pas mal voyagé durant sa carrière
puisqu'il est passé par des pays comme Chypre,
l'Ukraine, la Lituanie ou la Belgique. Déjà présent
l'an dernier, ce meneur de 31 ans au petit gabarit
(1,81 m pour 79 kg) excelle dès lors qu'il s'agit de
mener l'offensive. Un avis partagé par le capitaine
Cyril Akpomedah. "C’est un des deux rescapés,
il a l’expérience, il a prouvé l’année dernière
qu'il pouvait être à la fois meneur-passeur et
meneur très offensif quand on en a besoin. Avec
les deux autres meneurs que l’on a, c’est rare
d’avoir un joueur de cette qualité en Pro A."
Yakuba Ouattara
C'est le benjamin de la bande. A 23 ans, il vit
sa première saison pleine en Pro A. Après avoir
été formé à l'Élan Chalon (cadets, espoirs puis
espoirs Pro A) et une année en Pro B à Denain
la saison dernière, il fait étalage à chaque sortie
de ses qualités. Pour preuve, il est dans les
meilleures évaluations du groupe asémiste (105).
"C’est le plus jeune, mais c’est aussi un gros
talent et un gros bosseur. Ce n’est pas qu’un
potentiel, il travaille beaucoup et comme on
dit : le travail paye. On voit sur la pré-saison et
le début de saison que tout le travail qu’il a fait
commence à porter ses fruits. C’est un gros plus
pour l’équipe qu’il soit à ce niveau et je pense
que pour lui aussi. S’il continue comme ça dans
les années à venir, il va pouvoir décoller."
24
n°
Jonathan Aka
Le pivot français de 29 ans a lui aussi passé
l'essentiel de sa carrière en Pro A. Notamment
vainqueur de la coupe de France en 2013 sous
les couleurs de Paris Levallois, il a passé la
saison précédente sans jouer. Son imposant
physique (2,05 m et 115 kg) va apporter du
poids à l'intérieur du jeu monégasque. "C’est
un joueur qui joue dur, qui apporte de l’énergie
et qui peut aussi mettre des points. C’est
bien pour nous, pour les entraînements, pour
les matches. Ce qui était plus compliqué
c’est qu’il est revenu d’un an sans jouer
donc c’est bien ça va le remettre dans la
compétition et pour nous ça nous apporte
de la densité physique dans l’équipe."
35
n°
11
n°
Cyril Akpomedah
Le capitaine monégasque est donc l'un des deux
anciens du groupe qui a mené le club en Pro A.
Il est aussi le doyen de l'effectif du haut de ses
36 ans. Ancien meilleur contreur de Pro A (2011),
celui qui est notamment passé par Gravelines
ou Cholet a également vu du pays puisqu'il
a tenté quelques expériences à l'étranger,
notamment au Spirou Charleroi en Belgique.
Vainqueur de la Leaders Cup avec Gravelines
en 2013, il souhaite avant tout "apporter (mon)
expérience, et essayer d’apporter le maximum
quand je jouerai. Le but est qu’on puisse faire
le maximum avec cette équipe et que l’on
ne soit pas un promu comme les autres."
2021
31
n°
Amara Sy
À 34 ans, Amara Sy (ailier fort, 2,02 m
pour 95 kg) est le joueur qui facture sans
aucun doute le plus beau palmarès du
groupe. Double champion de France avec
l'ASVEL (2002 et 2009), il a également été
sélectionné à six reprises (2004, 2005,
2008, 2011, 2012, 2013) pour le All-Star
Game de la Ligue Nationale de Basket
(LNB). "C’est un des anciens, c’est vraiment
un joueur d’expérience. Il a fait l'équipe
nationale, il a gagné des titres, je pense
que c’est important d’avoir des joueurs qui
ont gagné des choses. Ils savent comment
gagner et il y a cet équilibre entre les
jeunes et les plus anciens dans l’équipe. Il
y en a qui apportent l’énergie, d’autres qui
apportent l’expérience. Du moins c’est ce
que l’on essaie de faire comme équilibre."
Z VE ZDAN M I T R OVIC
"J'AIME LE BASKET
ORGANISÉ ET CONTRÔLÉ"
Zvezdan Mitrovic est à la tête de l'équipe première de l'AS Monaco Basket
depuis mars dernier. Auparavant, cet ancien étudiant en économie a longtemps
coaché en Ukraine après avoir fait ses classes chez lui, au Monténégro.
Par Aurore Teodoro et Romain Chardan - Photos : AS Monaco Basket.
A
u cours des matches de la
Roca Team, impossible de
ne pas apercevoir un grand
gaillard qui s'agite au bord du
terrain. Zvezdan Mitrovic donne
régulièrement de la voix pour donner
ses consignes à son groupe. Après avoir
découvert le basket à l'âge de 13 ans, le
Monténégrin n'a jamais lâché la discipline
qui est finalement devenue une passion.
Qu'est ce qui vous plaît
dans ce sport ?
A mon avis, le basket est, sans hésiter, le sport
de ballon le plus intéressant. J'aime ce monde
et tout particulièrement le basket européen.
Le regarder et y travailler. Je regarde également l'Euroleague. Aujourd'hui par exemple,
les joueurs ont un entraînement au tir. Ils me
demandent toujours si je ne m'ennuie pas à
les regarder. Je ne pourrais jamais m'ennuyer
devant du basket. Je peux suivre deux à trois
matches par jour, je ne m'en lasserai jamais.
Y a-t-il une différence
entre le basket ukrainien
et le français ?
Non, du basket reste du basket ! En Ukraine,
il y avait 5 ou 6 joueurs étrangers, venus de
Yougoslavie, des États-Unis ou des Pays Baltes
par exemple. Le championnat français est très
spécifique parce qu'il y a beaucoup de bons
joueurs très athlétiques, même en Pro B. Dans
cette ligue, il y a des leaders que tout le monde
peut battre. Par exemple, Nancy, qui est une
bonne équipe, n'a pas encore gagné de match*.
C'est peut-être à cause de cela que ce championnat français est très intéressant car il est
plein de surprises. C'est une belle invitation
pour le public à regarder les matches car tout le
monde a sa chance de gagner et de perdre. Par
exemple, après mon arrivée l'an dernier, nous
avons joué 11 matches en Pro B. On en a gagné
dix et perdu un seul à domicile, contre Provence, qui était dernière au classement. C'est
la différence entre le championnat français et
les autres championnats européens. En Espagne
par exemple, c'est très difficile de battre le Real
Madrid ou Barcelone.
Vous vous occupez également
des U21 du Montenegro.
En quoi est-ce différent
du quotidien en club ?
C'est vraiment différent, même si cela reste du
basket. Avec les U21, nous travaillons un mois
et après on se disperse car c'est une sélection
nationale. L'année dernière par exemple, j'ai eu
quelques soucis, des blessures. Un des joueurs
jouait dans la ligue espagnole. Ils n'avaient
pas fini le championnat en Espagne que celui
des jeunes commençait déjà au Monténégro.
A Monaco, c'est totalement différent. Ici, ce
sont des joueurs expérimentés. Nous devons
trouver les bons moyens pour que tous soient
en bonnes conditions. J'ai de bons assistants,
comme par exemple Diego Goncalves, qui
est très expérimenté. Il apprend sans cesse, il
applique de nouvelles méthodes. Ce n'est pas
facile parce que, par exemple, d'un côté nous
avons Yakuba (Ouattara) et Cyril (Akpomedah). Le premier a 23 ans et l'autre 36 ans. Les
joueurs monégasques ont tous des compétences
qui leur sont propres.
BASKET
C'est-à-dire ?
Il leur faut des analyses et des programmes individuels. Pour la préparation physique, c'est important d'avoir une bonne équipe. Olivier (Basset)
et Diego sont des personnes essentielles pour que
l'équipe fonctionne. On ne peut avoir de bons
résultats qu'en ayant une bonne équipe. C'est
pour cela qu'il était important de sélectionner
non seulement les joueurs mais aussi mon staff.
En ce qui concerne le basket, nous faisons les
mêmes choses. Si le joueur est bon en tir, on le
mettra à tel ou tel poste... etc. C'est de la tactique.
Que pensez-vous de votre équipe,
largement remaniée à l'inter-saison ?
Ce n'est pas bon de changer l'équipe. Mais,
nous ne pouvions pas jouer en Pro A avec la
même équipe que l'an dernier. Tout le monde
le savait. Pour rester dans la ligue, et jouer les
playoffs, il était nécessaire de changer. Après, il
est vrai que c'est dangereux de renouveler tout
l'effectif. Il ne reste plus que Cyril Akpomedah
et Darrel Mitchell du groupe de l'an dernier. Ce
n'est pas facile de faire une équipe tout d'abord,
mais également de créer une bonne atmosphère,
recrutés cette année, nous les avons choisis et
pour le moment ils font leur travail.
Quel type de jeu préférez-vous ?
J'aime quand on joue au basket-ball, quand il y
a une bonne défense car après on peut y aller et
faire du bon boulot. Mais si une défense garantit
de bons résultats, j'aime les jeux de phases, le jeu
ouvert où l'on marque beaucoup de points. Mais
cela avec des règles et non pas d'une manière un
peu folle. J'aime le basket organisé et contrôlé. Je
ne veux pas restreindre les joueurs et les empêcher de montrer leurs talents. J'aime le jeux de
phases avec les règles de transition, avec toutes
nos règles de positionnement que nous devons
savoir mais je n'aime pas quand on passe la balle
et que l'on fait les choses n'importe comment. Je
n'aime pas par exemple quand un joueur marque
35 points lors d'un match, puis plus rien le match
d'après. Je veux voir toute l'équipe jouer. Je veux
que tous jouent comme une équipe. Pour moi, ce
n'est pas un, deux ou trois meilleurs joueurs et
le reste de l'équipe s'assoit et regarde. J'ai treize
joueurs et tout le monde a une chance de montrer
ce qu'il vaut. Sans compter que cela n'est pas aisé
pour les adversaires lorsque les joueurs changent
à chaque match.
Quelles sont vos ambitions ?
Elles sont très grandes ! Mais, en premier, c'est
important pour moi de monter une équipe qui
sait ce qu'elle fait sur les terrains, qui sait identifier ce qu'elle a mal fait. Nous devons y aller
pas à pas. Si nous y parvenons, je pense que nous
ferons de bons résultats. Et pour nous, de bons
résultats équivalent à jouer les playoffs.
Votre rôle de sélectionneur
en U21 vous aide à repérer de
jeunes espoirs pour le club ?
J'observe tous les joueurs, en premier dans la
ligue française. Pas seulement la Pro A mais
également la Pro B, les espoirs, les jeunes. Si je
vois quelque chose d'intéressant, je suis prêt à les
inviter. L'an dernier, lors de notre match contre
Denain, j'ai repéré Yakuba. Et je pense qu'il joue
encore mieux cette année en Pro A que l'année
dernière en Pro B. J'ai vu son talent, je savais qu'il
travaillerait dur. Il est là à tous les entraînements
optionnels. Et cela donne des résultats. Lors des
matches de préparation, nous lui avons donné
beaucoup d'énergie, nous l'avons aidé. Et il nous
donne beaucoup en retour.
une bonne alchimie. Nous avons encore besoin
de construire l'équipe, mais les gars font du bon
boulot, ce sont des professionnels et ils semblent
se comprendre.
Comment avez-vous choisi
les nouveaux joueurs ?
Vous savez, nous avons un budget et le marché
est ouvert. Nous avions besoin de trouver des
nouveaux joueurs, alors nous en avons beaucoup observés, tout l'été. Il existe également
un programme appelé Synergy, qui donne de
nombreuses informations sur les joueurs. Nous
en avons approchés mais beaucoup voulaient
jouer des coupes européennes, ce qui n'est pas
encore notre cas. Mais les joueurs que nous avons
2223
Vous envisagez une coupe
européenne pour la saison
prochaine ?
L'Eurocup, pourquoi pas. L'année dernière, nous
avons franchi une sacrée étape. Nous avions la
meilleure équipe et nous sommes montés. Cette
année sera difficile pour nous. Nous devons
d'abord devenir une équipe de Pro A solide,
commencer à jouer de bons matches, être dangereux à la maison et gagner des matches en
extérieur. Nous avons bien commencé mais je
ne veux pas me projeter trop loin dans le futur.
Je ne vois pas plus loin que le match à venir et
en faisant pas à pas, je pense que nous pourrons
avoir de bons résultats. Après, mon désir est de
voir la salle Gaston Médecin remplie.
*L'interview a été réalisée le 21 octobre.
YAKUBA OUATTARA
BOSSEUR ET SHOWMAN
Plus jeune joueur de l'effectif, Yakuba Ouattara est aussi
celui qui a réalisé le meilleur début de saison au sein de l'effectif de la Roca Team.
A force de travail, de dunks et d'une envie féroce de tout casser.
Par Romain Chardan - Photos : AS Monaco Basket
A
u sein de l'effectif monégasque, s'il
y a un joueur qui est tout le temps
ou presque avec le sourire, c'est bien
Yakuba Ouattara. Le benjamin de
la bande est heureux de jouer au
basket ça se voit. D'ailleurs, si son coach ne tarit
pas d'éloges à son propos (voir son interview
p.22-23), c'est que le garçon, outre sa bonne
humeur, est un gros bosseur. Et ce depuis des
années. Même si au départ, le basket n'était pas le
premier choix. "J'ai commencé par faire du foot,
mais j'avais deux pieds gauches. Et comme je suis
droitier, ce n'est pas très pratique. Petit, on ne
savait pas vraiment où me placer sur un terrain
et m'avoir dans son équipe n'était pas vraiment
un avantage", confesse-t-il dans un éclat de rire.
C'est alors que son meilleur ami l'entraîne dans
la spirale du basket. "On s'est inscrit dans un
club ensemble, mais avant on jouait déjà sur des
playgrounds (terrains de basket en goudron et
en extérieur)." Et si une carrière de footballeur
n'était clairement pas envisageable, celle de basketteur, elle, n'a pas mis longtemps à prendre
forme dans l'esprit du jeune homme. "J'ai fait
une première année en minime, mais c'était plus
de l'amusement. J'ai ensuite été repéré par un
club et c'est à ce moment-là que j'ai décidé de
m'entraîner sérieusement." La suite ? Une intégration au centre de formation de Chalon après
avoir passé des étés à travailler son basket. "L'été,
mon ami partait faire des camps aux Etats-Unis
et moi je restais sur Lyon à m'entraîner parce
que je voulais être meilleur que lui quand il
reviendrait", se rappelle le numéro 24 de l'ASM.
L'ascension
Au final, c'est bel et bien Yakuba Ouattara qui
va poursuivre une carrière dans le basket. Une
destinée qui n'a pas mis à mal l'amitié entre les
deux garçons. "Il était super content pour moi
quand j'ai intégré le centre de Chalon. Il a su
très vite que le basket n'était pas ce qu'il voulait
faire et il a poursuivi ses études. Aujourd'hui, il
est sur Paris et travaille dans la mode." Au final,
BASKET
les années en centre de formation vont être très
bénéfiques pour le jeune "Yak". S'il avoue sans
mal que l'école n'était pas sa motivation première, la politique du centre de Chalon force ses
jeunes à allier résultats scolaires et sportifs. "J'ai
dû me mettre à bosser et au final, j'ai eu un bac
ES." Le travail est sans doute le dénominateur
commun à toutes les réussites du jeune homme
né au Ghana et arrivé à Lyon à l'âge de 3 ans.
Si la première saison à Chalon en tant que pro
n'est pas une réussite sur le plan sportif, elle a
eu le mérite de forger un mental d'acier à celui
qui évolue en tant qu'arrière. "La première a
été un peu compliquée. Je sortais d'une super
année en espoir où on avait terminé champion
de France espoir, on avait remporté le trophée
Futur et j'avais été désigné MVP dans les deux
compétitions. La saison a cependant été difficile,
parce que le coach a été viré au bout de 5 matches
et son remplaçant ne faisait pas confiance aux
jeunes. J'ai passé une année où je ne jouais pas,
mais ça a vraiment nourri ma motivation et j'ai
énormément bossé. Je savais que si ce n'était pas
pour cette année-là, ce boulot me servirait pour
les années à venir." Là où certains auraient lâché,
ce fan de Lebron James s'est accroché. Et bien lui
en a pris puisque la saison suivante, il est prêté
à Denain, en Pro B. "L'année de la révélation",
comme il le dit lui-même. Une année pleine
dans une équipe où le coach, Jean-Christophe
Prat, donne sa chance à un groupe jeune. Et les
résultats sont là puisque Denain se hisse en demifinale de Leaders Cup et en finale des playoffs.
C'est d'ailleurs au cours de cette belle saison
que Ouattara va attirer l'œil des monégasques.
Même si la double confrontation lui a laissé des
souvenirs partagés. "Ils avaient vraiment une
grosse équipe pour la Pro B, avec du talent à
tous les postes. On avait gagné au match aller
chez nous, mais au match retour, c'était un peu
spécial. On est arrivé ici, il faisait beau, il y
avait la mer. Ça me faisait rire car tout le long
de notre séjour, on se disait, "ça sent pas bon,
ça sent trop les vacances, il faut pas qu'on se
prenne 20 points." Et au final on s'est fait démolir
(rires)." Monaco l'avait en effet emporté 90-62.
Monaco, la Pro A et les dunks
Malgré tout, ce grand gaillard d'1,92 m pour
2425
97 kg n'a pas été chamboulé par son arrivée à
Monaco et son cadre de lieu de vacances. La
faute à une motivation sans faille et un goût
pour le travail toujours aussi prononcé. "Quand
tu sais ce que tu veux, c'est tout de suite plus
facile, tu as des priorités et tu sais quoi faire
pour atteindre tes objectifs et ce qu'il vaut mieux
mettre de côté." Bosseur, le garçon est tout de
même le style de joueur qui va amener de la folie
sur un parquet. La faute à une passion pour le
dunk qui commence maintenant à dater. Fan de
Michael Jordan dans sa jeunesse, il est également
admiratif de Vince Carter pour son adresse dans
cet exercice. S'il a rentré son premier dunk à
14 ans seulement, il continue de s'exercer de
temps à autre et d'en rentrer quelques-uns en
match quand l'occasion se présente. "Depuis
petit, j'ai toujours voulu dunker. Quand j'allais
sur les playgrounds et que je voyais les grands le
faire, j'étais en admiration. Au début quand on
regarde le basket, c'est la première chose qu'on
voit. Pour moi, c'est le plus beau mouvement
dans ce sport, celui qui fait lever les foules. Tout
le monde est content d'en voir un." Vainqueur
du Sport + Dunk Contest l'an dernier, le joueur
de la Roca Team semble bien parti pour survoler
le basket français. Une belle aubaine pour son
club dont les ambitions sont élevées.
RUGBY
ASM RUGBY
INVITÉS DE DERNIÈRE MINUTE
L'équipe première de l'AS Monaco Rugby n'a su que sur le tard qu'elle
avait obtenu son ticket pour l'échelon supérieur. Une montée accueillie avec plaisir
pour un club qui voit son avenir en grand, mais pas à n'importe quel prix.
Texte et photos : Romain Chardan
L
'AS Monaco Rugby ne cesse d'évoluer
depuis quelques saisons. Son école de
rugby prend un peu plus d'ampleur
chaque année, avec notamment la création d'une équipe junior cette année
grâce à l'arrivée des cadets de l'an dernier. De
quoi assurer le lien par la suite avec un groupe
senior qui lui aussi enchaîne les bonnes notes.
Reparti du plus bas niveau amateur il y a de ça
huit ans et quatre montées plus tard, le club se
retrouvait donc en Promotion Honneur. Et l'an
dernier, malgré une saison honorable qui les a vu
jouer la finale de la Côte d'Azur contre le Mourillon (défaite 12-10) dans l'antre du stade Mayol
de Toulon et un 32e de finale de championnat
de France, les Monégasques étaient restés à quai
au moment de la montée. Pas de quoi faire la
grimace, l'objectif étant alors au maintien en
début de saison dernière. "On a eu une saison
positive. En remontant à il y a deux ans, on
aurait dû descendre. On est reparti sur la saison
dernière avec un objectif raisonnable à savoir se
maintenir. Et, c'est la magie de ce sport, on s'est
retrouvé à jouer une montée qu'on a loupée de
très peu," précise Manu Rouiller, manager du
groupe senior. Cependant, suite à la décision
d'Arles de ne pas rester en Honneur, l'ASM s'est
vu proposer de monter d'un échelon. "Étant
donné qu'on a fini 3e, on a été les premiers à avoir
la demande d'accession en Honneur. Ça a été
fait assez tardivement, mais une montée ne se
refuse pas. On a décidé de relever le challenge."
Montée tardive
L'annonce est en effet arrivée tardivement. Si un
coup de fil a été donné une quinzaine de jours
avant la reprise de la compétition, l'officialisation
est quant à elle intervenue une semaine avant de
reprendre le championnat. L'avant-saison était
donc déjà bouclée et elle avait été préparée pour
jouer de nouveau en PH. Le recrutement avait
également été fait dans ce sens, avec cependant
l'objectif de jouer la montée, comme nous le
détaille le manager des seniors. "Notre recrutement n'a pas forcément été fait pour jouer en
Honneur, mais plus pour y jouer la montée. Mais
2627
c'était trop juste, le recrutement était fait, même
si on continue d'accepter toute personne voulant
jouer au rugby, que ce soit au niveau supérieur ou
des débutants, nos portes sont grandes ouvertes.
On est ravi de trouver de nouveaux joueurs,
parce que ça permet de densifier le groupe senior,
d'avoir une réserve plus performante et ça motive
tout le monde." Si la porte reste ouverte à tout le
monde, le groupe dans sa globalité n'est pas révolutionné d'une année sur l'autre. D'autant que
l'objectif à moyen terme est de pouvoir piocher
chez les jeunes du groupe junior afin d'installer
un réel esprit de continuité, que ce soit dans le
club, mais aussi dans le jeu, comme l'explique
Manu Rouiller. "Il est vrai qu'on ne regarde pas
l'âge des joueurs, même si on attend avec impatience d'avoir des garçons formés au club. C'est
plus simple, les joueurs ont déjà une identité
propre à Monaco, ils connaissent le système,
même en terme de jeu, on essaye de mettre en
place un système de jeu commun au club, ce
qu'on appelle un référent jeu, et ce n'est que
mieux." Et cette volonté de jeu, elle se traduit
sur le terrain par une base articulée autour des
mouvements de l'équipe. Un effort rendu possible par les joueurs présents au sein du groupe.
"On essaye de mettre beaucoup de mouvements,
du fait qu'on ait des avants qui se déplacent bien.
N'ayant pas un pack hyper robuste mais plutôt
mobile, on veut essayer de mettre le maximum
de mouvements, ce qui demande de l'exigence,
notamment au niveau technique. Même si la
créativité reste derrière, on est obligé d'avoir des
avants qui savent faire une bonne passe latérale,
plaquer, protéger, déblayer, sauter en touche. Et
a contrario, on a des ¾ qui savent aussi déblayer,
être au combat, savent faire des passes ou jouer
au pied. On est sur des joueurs avec un critère
technique plus riche qu'avant pour développer
un jeu en mouvement."
le moment, le groupe ne s'en sort pas trop mal
puisque après 4 matches, ils facturent 2 victoires
pour autant de défaites. Et au vu de ce qu'ils ont
montré sur le terrain, la suite de la saison et le
maintien peuvent s'envisager sans que cela ne
soit un objectif trop élevé à atteindre.
Objectif maintien
Malgré leur statut de promu, les Monégasques
affichent tout de même une certaine ambition
pour l'exercice en cours. "On a un entraîneur de
qualité qui vient d'un niveau supérieur, on ne
ferme pas le jeu, on joue celui de l'AS Monaco.
On a notre identité propre et on voit que sur
les deux premiers matches ça a bien fonctionné
avec le bonus offensif ramené à chaque fois",
précise Thomas Rique, le nouveau président du
club. Deux victoires pour leur entrée en lice,
les monégasques ne pouvaient donc pas rêver
mieux. En disposant de Valreas sur sa pelouse
(8-34) puis en dominant Sisteron (25-10), candidat à la montée, sur son terrain de Blausasc,
le club de la Principauté a signé deux succès qui
auront leur importance au moment de faire les
comptes en fin de saison. Car cette année, c'est
avant tout au maintien que les Rouge et Blanc
vont penser. "Nos ambitions sont raisonnables
dans le sens où on vise le maintien. Si on était
resté en PH, on aurait visé la montée. Mais là, on
découvre le niveau, on ne sait pas trop où on se
situe par rapport aux autres. Notre premier objectif c'est le maintien", annonce Manu Rouiller.
Et comme le pense le manager, le point crucial
de la saison sera de réussir à maintenir en forme
un groupe qui découvre une nouvelle division
et de nouvelles équipes. "On ne sait pas trop où
se situer par rapport aux autres. On connaît 3-4
équipes mais certaines ont changé. Et le reste
est une inconnue pour nous. Le plus dur sera
au niveau de l'effectif, de pouvoir le garder en
forme et performant. Parce que si le niveau est
plus dur, ça peut amener plus de fatigue, plus
de blessures, plus de lassitude. Si les résultats ne
suivent pas, ça peut jouer négativement." Pour
28
MAGNUS KONOW A/S
OSLO
T HOM A S R I Q UE
"AVOIR DES JOUEURS FORMÉS AU CLUB"
A 34 ans, Thomas Rique est le nouveau président de l'AS Monaco Rugby. Mais
il est aussi un joueur de l'effectif Rouge et Blanc. Cette double casquette qu'il
porte est une marque de fabrique du rugby en Principauté, où chacun met la
main à la pâte pour aider au développement du club et de la discipline.
apparaît à la vue de tout le monde sur notre site
internet. On a essayé de prioriser les choses en
12 travaux, "les 12 travaux de l'ASM". On sait
ce qu'il faut proposer à nos partenaires pour
qu'ils puissent s'investir dans tel ou tel projet,
que ça leur paraisse concret. On est dans une
structure où on évolue au plus haut niveau
amateur. Disons que si on voulait monter audessus, à un niveau "semi-professionnel", il
va falloir qu'on soit beaucoup plus structuré
au niveau financier, avec un amont d'argent
qui sera très important, et pour l'instant on
n'en est pas encore là. On a conscience de ce
qu'on doit faire. Pour l'instant, c'est structurer notre école de rugby, rentrer des jeunes
qui vont intégrer notre équipe senior a posteriori, puisque cette année on a notre première
équipe junior, ce qui fait le lien entre l'école
de rugby et les seniors. Et c'était le projet final
de notre école. L'an prochain, des 30 juniors,
10 devraient pouvoir intégrer l'équipe senior.
C'est intéressant parce qu'au niveau fédéral,
on doit avoir des jeunes formés au club.
Actuellement, avant de viser
la montée, qu'est-ce qu'il faut
faire pour rendre possible
et vivable une montée
en Fédérale 3 ?
A
ujourd'hui médecin au
Centre Hospitalier Princesse
Grace (CHPG), Thomas Rique
affiche un joli vécu dans le
monde du rugby. Passé par
les espoirs du Top 14 à Narbonne lorsqu'il
avait 19 ans, il a également joué en
championnat de France universitaire
avant de venir s'installer dans la région.
Moment auquel il a intégré l'AS Monaco
Rugby, il y a 8 ans, alors que le club
était au plus bas niveau amateur.
était en place depuis quelques années et qui
m'avait demandé de passer vice-président,
en étant notamment en charge de l'équipe
senior, parce que je joue encore. C'est pour
vous dire l'amateurisme de notre structure.
Mathieu a souhaité prendre du recul, tout en
restant dans la sphère du club, parce que c'est
un engagement maximal et que sa femme et
ses enfants voulaient l'avoir un peu plus avec
eux. Pour l'instant, je suis élu jusqu'en fin de
saison et il y aura alors une élection pour un
mandat de 3 ans.
Comment vous êtes-vous
retrouvé président ?
Quelles sont les choses que vous
souhaitez mettre en place ?
On avait un président, Mathieu Louppe, qui
On l'a bien décrit dans notre projet de club, qui
On a la chance d'avoir une Fédération qui
nous met à disposition un salarié du club
qui ne fait que ça, s'occuper du sportif, de la
formation de nos éducateurs. Grâce à cette
formation, nos gamins pourront prétendre
à un plus haut niveau et bien représenter
l'ASM. Ensuite, il y a les infrastructures du
club. On en a discuté avec notre municipalité
récemment, on est très loin de la Principauté,
à 45 minutes (près du village de Blausasc, audessus de Nice), sur un terrain synthétique
avec deux vestiaires en Algéco. C'est à nous
de chercher des partenaires privés pour nous
aider dans cette optique là. Nos institutions,
qui nous aident déjà, savent aussi la progression du club et sont attentives à ça, mais elles
nous demandent d'être patients.
RUGBY
Avez-vous des pistes
pour un stade plus proche
avec plus d'infrastructures ?
Oui on a des projets. On travaille main dans la
main avec les municipalités limitrophes. Notamment Cap d'Ail qui nous offre quelques créneaux pour notre école de rugby et nos gamins.
On est sur plusieurs sites, puisque les seniors
sont à Blausasc, les cadets sont aux Moneghettis, les juniors à Cap d'Ail, l'école de rugby au
Devens. Même pour nous, pour aller au niveau
au-dessus, c'est dommageable d'avoir une école
de rugby qui ne voit pas ce qui se fait en junior
ou en senior. Ça fait 5 ans qu'on travaille pour
centraliser tout ça. On est en plein travail avec le
projet du Devens. C'est très loin d'être finalisé.
Ça fait un moment qu'on rencontre le maire
de Beausoleil et son adjoint aux sports. On
essaye d'élaborer une proposition de terrain
dans des coûts qui seraient abordables pour
nous puisqu'on a grandi vite, mais nos finances
un peu moins. On aimerait créer un terrain au
Devens. La mairie de Beausoleil fait beaucoup
d'efforts et de propositions pour avancer dans
ce sens-là.
Vous évoquez régulièrement
le travail fait autour des jeunes.
Que pensez-vous de la formation
à Monaco ?
Elle est de qualité. On a la chance d'avoir un
directeur technique qui est un ancien joueur
3031
de Toulon de bon niveau, qui a passé quelques
diplômes qui lui permettent de délivrer un message clair. On a des éducateurs qui sont des
anciens joueurs, plusieurs évoluent en équipe
senior, donc ça fait un lien. Ça commence à
porter ses fruits parce qu'ils ont de meilleurs
résultats. Les cadets et les juniors ont commencé la saison par des victoires encourageantes.
Les jeunes progressent, certains découvrent
le rugby, surtout sur une année de coupe du
monde, donc on a un afflux de licenciés assez
important cette année. Mais ce sont des jeunes
qui sont malléables, qui découvrent le rugby,
donc il faudra quelques mois ou années pour
les former. Mais c'est aussi le but de l'école
de rugby.
LES PROJETS DE L'ASM
LE HANDBALL SE DÉVELOPPE
Alors que l'équipe première vise à nouveau une accession en Nationale 1, l'ASM Handball
continue d'avancer ses pions. Jeunes, Levant 06, activités découvertes, Eric Perodeau
dresse un état des lieux positif des différents projets sur lesquels le club s'est engagé.
Par Romain Chardan - Photos : Viviane Linster, Damir Rasol et RC
Le handball "premiers pas" est de plus en plus
en vogue au sein du club.
L
'ambition est haute du côté de l'AS
Monaco Handball. Porté par son
président Eric Perodeau, le club de la
Principauté veut "exister au plus haut
niveau sportif qu'il soit et développer
les niveaux de pratique dans les différentes catégories de jeune afin que, quel que soit l'étage
auquel on se situe, le club soit représenté." Et ce
que ce soit au niveau départemental, régional
ou même national. La N2, le "vaisseau amiral",
comme la nomme Eric Perodeau, vise donc à
nouveau la montée cette année (voir p.34-35),
même si les choses ne seront pas aisées. Mais
le club ne travaille pas exclusivement sur cette
vitrine qu'est l'équipe première. En amont, au
niveau des jeunes, les choses ont pris forme au
fil des ans.
Du "premiers pas" aux seniors
Mise en place en 2008, la section "premiers
pas" s'adresse aux bambins de 3 à 7 ans. Avec
un objectif fixé à 60 inscrits en 2016, le club
s'en rapproche petit à petit. "On en a une cinquantaine cette année, donc cela dénote une
certaine progression, d'autant que l'on a une
grande demande. Le "premiers pas" permet aussi
d'enchaîner sur l'école de handball, et je dois dire
que l'on est surpris de notre succès", constate le
boss de l'ASMHB. Un succès croissant donc, qui
récompense les efforts faits par le club. "Nous
HANDBALL
avons mis les moyens en terme d'encadrement
et d'animations pour que ces pratiques soient
attractives auprès des plus jeunes", note Eric
Pérodeau. D'autant que cela permet d'amener
doucement mais sûrement ces handballeurs
en herbe jusqu'au centre de formation. Car les
choses sérieuses et la compétition commencent
réellement à ce moment-là, à partir des U14.
Si les résultats sont encourageants dans ces
catégories de jeunes, il reste encore du travail à
faire, notamment au niveau de la régularité sur
les participations aux différentes compétitions
régionales et nationales. Xavier Mangematin,
manager et entraîneur de la N2 revient sur ce
point. "On arrive tout doucement à se développer. On a été en championnat de France U18 l'an
dernier, on l'a raté de peu cette année. On avance
bien, maintenant ça peut rester périodique en
fonction des classes d'âges. Après, on pratique
régulièrement au niveau régional, mais pour être
au-dessus, ça demande plus et on n'est pas régulièrement prêts. Mais avant l'aspect compétitif,
on continue d'axer sur le développement des
jeunes, parce que, régulièrement, il se peut qu'on
ait des classes d'âge, ça arrive moins, mais ça
arrive, un peu creuses. La finalité reste la même,
c'est de former des jeunes pour l'équipe une. Ce
qui se fait, parce que sur les 3 dernières années,
on a au moins un jeune qui a intégré la première.
Le renouvellement se fait. Pas forcément sur un
collectif performant, mais au moins sur la formation individuelle d'un joueur. Cette année on
aurait pu en avoir deux, mais un d'eux est parti
au centre de formation d'Aix-en-Provence." Une
belle reconnaissance pour le club et ses équipes
qui œuvrent dans ce domaine, notamment en ne
prenant que des entraîneurs diplômés et adaptés
à la population qu'ils entraînent. Si l'ASMHB
ne fonctionne pas encore comme un pôle de formation, les dirigeants font en sorte de proposer à
ces jeunes handballeurs des choses toujours plus
avancées. Cependant, le positionnement géographique du club ne leur permet pas d'avoir un
nombre très important de joueurs dans chaque
catégorie d'âge. "Sur la qualité de la formation
je pense qu'on avance. On n'est pas en retard,
mais on a aussi une densité de population et
une géographie qui ne sont pas celles de Nice ou
Saint-Raphaël. On arrive malgré tout à étendre
la population de Beaulieu jusqu'à la frontière
italienne, mais ça reste faible par rapport aux
grandes métropoles," précise Mangematin.
Levant 06
Pour faire face à ces problèmes de densité de
population, mais aussi pour permettre au
handball de se développer dans la partie Est du
département des Alpes-Maritimes, le président
Perodeau a lancé il y a maintenant huit ans le
projet du Levant 06. "Au départ, le but n'est
pas centré sur l'ASM. Dans le secteur Est des
Alpes-Maritimes, en 2006/07, il n'y avait pas
grand chose autour de l'ASM. Le but a été de
mailler un peu cette zone-là, parfois aider à la
création de club et avoir une politique commune,
mutualiser un certain nombre de moyens, les
aider à hausser leur niveau, que ce soit sur le plan
technique, administratif ou de l'arbitrage. Cela
afin qu'il y ait un maximum de jeunes intéressés
par le handball. En élargissant notre bassin,
c'est aussi pour essayer d'apporter à ces jeunes
qui visent un plus haut niveau de trouver l'AS
3233
Monaco pour leur proposer le niveau auquel ils
aspirent et pour lequel ils ont les compétences."
Dernièrement, un club qui renaît de ses cendres,
le Handball des 3 Corniches, qui regroupe SaintJean-Cap-Ferrat, Villefranche, Beaulieu et Eze
a rejoint le projet dont faisaient déjà partie La
Turbie, Beausoleil, Menton, Breil, Bordighera,
Vintimille, Impéria et donc Monaco. Et si le
bénéfice sportif pour l'ASM n'a pas encore été
visible, le projet a porté ses fruits dans les clubs
alentours. "Sur l'ensemble du groupement, en
2007 il y avait 360 licenciés. Aujourd'hui on
se rapproche des 800. Ce qu'on veut surtout,
c'est développer la pratique handball, qu'elle soit
compétitive ou non", précise le président. A cela
il faut ajouter les actions organisées par le club
pour sensibiliser le public au handball. Travaillant avec certaines écoles de la région, l'ASMHB
propose des activités handball aux scolaires,
comme lors des "opérations grand stade." "On
regroupe les écoles primaires, généralement dans
un stade de football qu'on divise en un certain
nombre de terrains de hand et on propose ainsi
une journée de pratique de handball." Cette
année, Beausoleil, Roquebrune-Cap-Martin,
Menton, Sospel et Monaco accueilleront ces
journées.
Remise en forme
Pour se diversifier un peu, mais aussi apporter le
handball dans les mains de ceux qui ne seraient
pas forcément allés sur un terrain, le club propose désormais une nouvelle activité, intitulée
"handfit". "On l'a créée à destination de tout
public. C'est du handball mélangé avec du fitness,
une activité ludique de remise en forme," précise
Eric Perodeau. Pour plus de détails, il faut se
tourner vers Xavier Mangematin qui enchaîne
sur son président. "Le but est, avec la Fédération, dans le cadre d'un plan sport santé qui a
été voté, de proposer une activité qui demande
moins de contraintes mais qui peut s'insérer dans
un emploi du temps, notamment professionnel.
On va mettre ça le mercredi midi et le samedi
matin. L'idée est d'avoir des groupes de 15 à 20
personnes pour proposer une partie de gainage,
de renforcement, une partie de relaxation, de
massage, une partie jeu collectif, et un retour au
calme. Le but est d'améliorer la santé, le bien-être,
en proposant, avec le matériel adapté, des exercices qui se rapprochent de ceux de la préparation
physique. Avec de la pratique, de l'échange tout
en étant très encadré avec un suivi personnalisé."
De quoi permettre à ceux qui ne connaissent pas
le handball de le découvrir sous une autre forme.
NATIONALE 2
OBJECTIF N1
Le "vaisseau amiral" de l'AS Monaco Handball a entamé une nouvelle saison en
Nationale 2. Avec comme objectif la première place, synonyme de montée en N1.
O
n le sent un peu frustré lorsque l'on
évoque la saison dernière. Xavier
Mangematin, manager et entraîneur de l'équipe senior évoluant
en Nationale 2, aurait aimé que la
montée se fasse l'an dernier, ou au moins que
la bataille pour la première place dure un peu
plus longtemps. "La dynamique nous a manqué
sur le début de la saison dernière. Nous avions
un calendrier assez compliqué et quand vous
perdez d'un but sur les 3 premières journées,
c'est difficile à encaisser", précise le coach. Car
à bien y regarder, la saison 2014/15 n'a pas été
si mauvaise que ça. En terminant à la 4e place,
derrière les favoris, l'ASM a également signé son
meilleur classement sur les dix dernières années.
Et même si la montée avait déjà été affichée
comme objectif, certains motifs de satisfaction
doivent apporter des certitudes pour cette année.
Car en dehors de débuts délicats ( 3 défaites lors
des 5 premières journées), la suite de la saison a
été intéressante. Notamment sur la fin avec une
série de 5 victoires consécutives.
Travailler dans la continuité
Afin de continuer sur la dynamique enclenchée
lors des ultimes journées du dernier exercice, le
club a une nouvelle fois décidé de miser sur la
continuité. "Il y a une stabilité et une continuité
de travail qu'il n'y avait peut-être pas avant, ce
qui ne nous avait pas permis d'avoir des résultats", note Xavier Mangematin. D'autant qu'en
terme de résultats, les choses sont relativement
claires. "J'espère faire mieux que l'an dernier. Ce
qui est sûr, c'est que je n'envisage pas de faire
moins bien. Et je pense que le groupe ne l'envisage pas non plus. Les joueurs savent pourquoi
ils sont là et pourquoi ils nous rejoignent. Donc
à nous de trouver le juste équilibre pour avoir
des résultats. Qu'on soit 3es, 6es ou 7es en fin de
saison, c'est la même chose. Seule la première
place compte." En effet, dans ce championant de
N2, seul le club terminant premier de sa poule
accède à l'échelon supérieur. Si l'on rajoute à
cela le fait que la poule 6, celle dans laquelle se
trouve l'ASMHB, est sans doute la plus relevée
HANDBALL
le fonctionnement." Autre recrue, mais made
in Monaco, le jeune Thomas Orgeret, qui a
intégré le groupe de l'équipe première alors
qu'il arrive des juniors. Une arrivée qui va dans
le sens de ce qui est fait au sein de l'ASM au
niveau de la formation. D'autant que d'après
les dires de son coach, le jeune homme pousse
les autres à être meilleurs, à l'entraînement
comme en match.
Une saison longue
du territoire, l'on comprend facilement que l'accession à la N1 soit si difficile. A titre d'exemple,
la saison dernière, Châteauneuf-Les-Martigues
a mené la danse toute l'année avant de perdre sa
place lors de sa seule défaite de la saison à l'avantdernière journée. Afin de pouvoir se mêler à la
bataille, le coach parle d'un équilibre à trouver.
Et la première chose a faire sera d'éviter de se
mettre trop de pression liée aux résultats. "L'an
dernier, quand on a su qu'on ne pouvait plus
jouer la montée, c'est là qu'on a développé notre
meilleur handball", constate Mangematin. "Il
nous faut donc trouver cet équilibre afin de travailler dans la sérénité et que les résultats suivent.
Il n'y a que le travail qui paye donc continuons
de travailler dans le sérieux et la précision pour
pouvoir avancer et nous donner les meilleures
chances afin de ne pas avoir de regrets."
Renforts
Pour gagner en sérénité et en efficacité dans ses
matches, le club a ciblé précisément certains
besoins dans l'optique de se renforcer à l'intersaison. Car en terme de continuité de travail,
la direction du club mise sur le même principe
au niveau de l'effectif. "Si on regarde au mois
d'août, il restait un seul joueur de l'équipe qui
est descendue en N3 il y a 5 ans. En dehors de
la saison 2011/12 où il y a eu 7 arrivées, chaque
année on est sur un renouvellement de 3-4
joueurs, ce qui fait que l'équipe a complètement tourné sur 5 ans." Cette saison, l'ASM a
dû faire face à quelques départs. Samuel Ballestrini et Florian Martin ont tous deux quitté
le navire pour raisons professionnelles alors
que Jordan Perronneau évolue désormais en
Nationale 1 depuis sa signature au Cavigal
Nice Handball. Pour compenser ces pertes, le
board monégasque avait donc les idées claires
par rapport à leurs besoins. Ce sont trois nouvelles recrues qui ont intégré les rangs Rouge et
Blanc lors de la reprise en août dernier. "Il y a
tout d'abord Danilo Nenovic (36 ans) qui nous
a rejoint de Nice. C'est quelqu'un qui nous
amène de l'expérience, qui a joué à Nîmes et
Istres (D1). Il apporte une énorme plus-value.
Il y a aussi ce qu'il peut apporter au groupe et
on a besoin de joueurs qui ont l'habitude de
gérer des résultats serrés, qui savent calmer le
jeu dans les moments plus chauds. Il amène
aussi une exigence à l'entraînement qui n'est
pas négligeable. Il y a ensuite Johann Marcus
(21 ans) qui vient de Belfort, qui est un jeune au
profil très intéressant, parce qu'il a une dimension athlétique, des qualités techniques sur
le poste de demi-centre ou des postes exposés en défense. Il nous permet aussi de jouer
sans changement sur la montée de balle, une
chose qui a pu nous polluer un peu l'an dernier." Dernière recrue, le jeune Etienne Claire,
qui est un joueur "à la dimension athlétique
intéressante, qui a l'expérience d'un centre de
formation, de la D2 et qui jouait régulièrement
l'an dernier. Il est capable de défendre sur un
poste exposé, d'aller vite vers l'avant, de faire la
différence, c'est un joueur d'impact. On l'a vu
sur les premiers matches, c'est très satisfaisant,
il a su se fondre dans la vie de groupe et dans
3435
Le club semble donc être bien armé pour cet
exercice. Une saison qui comme souvent sera
longue et relativement clairsemée après la trêve
hivernale. Car si le championnat n'est pas d'une
densité extrême en terme de rencontres (22
journées), il reste relativement long puisqu'il
s'étend du mois de septembre jusqu'au mois
de mai. "Jusqu'en décembre, on joue tous les
week-ends", précise le manager. "Mais après la
trève hivernale, il y a beaucoup de trous. Donc
mentalement, s'il y a une dynamique de résultats, ça tient. Mais s'il n'y en a pas, il faut réussir
à trouver un équilibre afin de continuer. On a
l'expérience d'une saison pleine ensemble, ça
doit donc nous permettre d'aborder les matches
et ne pas nous tromper." D'autant qu'à la différence d'autres sports comme le football, une
compétition comme la coupe de France ne dure
jamais longtemps pour les équipes évoluant au
niveau amateur. "La coupe de France peut nous
éviter des trous de calendrier. Nous y avons
bien figuré il y a deux ans et l'an dernier, nous
sommes allés jusqu'en 16 e de finale après avoir
éliminé une D2 en 32e", note le président Eric
Perodeau. Cette année, le club était encore en
lice avant notre bouclage (32e de finale contre le
Cavigal prévu le 29 novembre). Mais le championnat reste la priorité des asémistes. Après
trois mois de compétition, ils pointaient à la
4e place avec 3 victoires et 3 défaites. Avec un
match en retard à disputer, la première place
restait encore accessible.
AS MONACO TRIATHLON
UN, DEUX... TRI !
Plus qu'un enchaînement de disciplines, le triathlon est avant tout un mode de vie, une
passion sans faille à laquelle n'échappe pas le club monégasque. Et les adeptes ne s'y trompent
pas, puisque chaque année, la Principauté attire un nombre croissant de licenciés.
Par Aurore Teodoro – Photos : Alexandre, Mickaël Alesi / Mairie de Cap d'Ail, Pierre Moulierac, FinisherPix.com, XTERRA / Jesse Peters
L
a saison des compétitions vient tout
juste de s'achever. Pourtant, ce mardi
matin-là, dès l'aube, ils étaient très
nombreux dans le bassin olympique
du Stade Louis-II, enchaînant les longueurs avant de prendre le chemin du boulot.
Alors que l'ASM Triathlon s'apprête à fêter l'an
prochain ses trente ans, c'est un formidable essor
que vit le club depuis quelques années. "Nous
avons doublé le nombre de membres en trois
ans, passant de 60 à près de 120 licenciés l'an
dernier", souligne Hervé Banti, son président,
qui a repris les rênes du club en 2012. "Beaucoup
de jeunes arrivent cette année. Je pense même
que l'on va battre des records d'inscriptions avec
au minimum 150 licenciés", avance l'entraîneur
du club, Denis Watrin.
Dépassement de soi
Cette nouvelle dynamique, le club la doit
notamment à son président, lui-même triathlète, à ses projets et à l'énergie qu'il insuffle à
la structure. "Nous nous sommes développés
car nous sommes plus vus sur les compétitions.
Nous essayons toujours de véhiculer une bonne
image du club", avance Hervé Banti. "L'équipe
pro, que j'ai mise en place à mon arrivée, a sans
doute joué..." (notre article p. 38-39). Sans compter l'intérêt croissant que la discipline suscite aux
quatre coins du monde. "C'est un sport assez
jeune qui attire beaucoup de public. Je pense
qu'aller au delà de soi, l'Ironman, ça fait rêver les
gens, cela donne un objectif", ajoute l'entraîneur,
lui-même adepte depuis 20 ans.
Du côté du bassin, l'entraînement se finit tout
juste pour Philippe Tautil, l'un des licenciés du
club. "Au début, c'est un dépassement de soi,
ensuite ça devient un défi, puis une drogue, et
enfin un mode de vie", confirme cet informaticien de métier, qui s'entraîne depuis quatre ans.
"Mes débuts ? Un peu comme tout le monde, on
commence par faire l'un des trois sports, puis
un deuxième et pourquoi pas du triathlon après.
Moi j'ai commencé par la course à pied, puis je
me suis blessé alors je me suis mis à la natation.
Et après j'ai acheté un vélo ! (rires)"
Amateurs passionnés
Au sein du club, le triptyque natation-coursevélo attire des sportifs de tout âge, même si, par
manque de structures, le club n'accueille pas de
petits. "Nous avons deux ou trois jeunes entre
10 et 15 ans, mais la plus grande partie de nos
licenciés a entre 30 et 50 ans", relève Hervé Banti
qui ne manque pas de rappeler que, dans ce sport
d'endurance, on peut être encore très performant
entre 40 et 45 ans. "Avant, il y avait beaucoup
de triathlètes entre 40 et 60 ans. Depuis deux
ou trois ans, cela a tendance à se rajeunir car les
compétiteurs un peu plus aguerris de la région
TRIATHLON
Denis Watrin, l'entraîneur de l'ASM.
sont attirés par le club et nous rejoignent". Et à
l'instar de Philippe Tautil, le club compte également "un noyau de 30/35 triathlètes, qui sont
amateurs mais passionnés et qui s'entraînent
comme des pros tout en ayant un travail à côté".
D'ailleurs, sur la ligne de départ d'un triathlon,
cette distinction de genre n'existe pas. Face à
l'effort, tous sont logés à la même enseigne. Et
les licenciés du club, qui parcourent la région
d'avril à octobre, de compétition en compétition
(triathlon de Cap d'Ail, Hyères, Naturman du
Verdon…), côtoient aussi bien des débutants que
des compétiteurs aguerris. "Il faut savoir qu'il y a
des amateurs aussi forts que des professionnels.
Sur l'Ironman, quand on prend le départ, on
peut très bien terminer devant des professionnels", rappelle l'entraîneur qui emmène environ
les trois-quarts des licenciés du club à la compétition, avec trois objectifs principaux : les Ironman
d'Aix-en-Provence, Embrun et bien entendu
celui de Nice. Avec dans un coin de la tête, le
"Graal" des triathlètes, l'Ironman d'Hawaï, berceau de la compétition. "L'objectif final, c'est de
qualifier le maximum de personnes sur celui-là",
explique Denis Watrin, dont deux licenciés se
sont qualifiés cette année.
Objectif : Hawaï
D'ailleurs, la saison est à peine finie que déjà les
échéances 2016 sont dans toutes les têtes. Après
deux mois de "régénération", l'entraîneur amorcera dès décembre un programme d'entraînement plus soutenu en vue de la première grande
manifestation, l'Ironman de Nice, qui se tiendra
cette année - Euro 2016 de football oblige - au
tout début du mois de juin.
"On commencera à grimper en volume pour
arriver, courant mars, à réaliser de longues sorties de 150 à 180 km sans être trop fatigués au
moment où on pose le vélo. J'aime faire beaucoup
3637
en amont et diminuer l'entraînement pour arriver frais et au maximum de sa forme début
juin", souligne Denis Watrin. "Cela représente
six mois d'entraînement non-stop. Nos plus
grosses semaines tournent autour de 30 heures,
mais cela reste en moyenne entre 18 et 20 heures.
Quand on commence à accélérer la préparation,
cela représente entre 3h30 et 4 heures par jour :
natation le matin, des fois deux-trois heures de
vélo dans la journée et des sorties à pied le soir",
précise l'entraîneur, qui n'oublie pas non plus la
force morale nécessaire à ce sport d'endurance.
"Sur les Ironman, c'est 30 à 40% de la réussite.
Il ne faut rien lâcher, car on passe par tous les
moments : de l'euphorie, dans le dur, des fois on
est même plus là, on ne sent même plus qu'on
est sur la course."
ASM TRIATHLON – PRO TEAM
LE PRO TEAM
TOUJOURS PLUS LOIN
Depuis sa création, il y a trois ans, le groupe pro de l'AS Monaco enchaîne les
résultats lors des courses les plus difficiles et prestigieuses du monde. Retour sur
cette équipe professionnelle qui porte fièrement les couleurs de la Principauté.
L
es équipes professionnelles ne sont
pas encore légion dans le milieu du
triathlon. "Il y en a peut-être cinq ou
six dans le monde", confirme Hervé
Banti, président de l'ASM Triathlon
depuis 2012. "Quand je suis arrivé, j'ai voulu
développer une équipe "pro" et regrouper plusieurs individualités au sein d'un même team,
qui partageraient le même matériel, les mêmes
sponsors avec l'objectif que cela apporte un plus à
tous : à l'athlète des sponsors supplémentaires et
au club une visibilité sur le plan national et international", explique le président. Compétiteur de
haut niveau, Hervé Banti, qui a représenté les
couleurs de la Principauté lors des derniers Jeux
Olympiques (Londres, 2012), connaît bien les
préoccupations inhérentes à cette discipline qu'il
pratique depuis plus de vingt ans. "Le triathlon
est un sport assez dur si on est tout seul dans son
coin. Si l'athlète veut se professionnaliser, outre
l'entraînement et les compétitions, il faut qu'il
sache communiquer pour capter des sponsors,
du matériel, etc. Par le biais d'un team, c'est
un peu plus facile et cela permet de délester le
sportif de tout cela".
Le Top 10
sur les plus grands Ironman
Cette absence d'équipes professionnelles, le président de l'ASM l'explique en premier lieu par
la jeunesse de ce sport, né au début des années
70 sur la côte ouest américaine, mais également
par la nature même de cette discipline. "C'est un
sport très individuel. Tous les athlètes de haut
niveau ont des sponsors personnels qui ne sponsorisent par définition qu'une seule personne.
C'est plus difficile de regrouper des athlètes avec
des personnalités et des ambitions différentes",
souligne le triathlète, dont l'arrivée à la présidence du club monégasque a créé une émulation. "A mon arrivée, quelques professionnels
sont venus vers moi, en me demandant s'il était
possible d'intégrer le club". Si la demande est
là, le nombre de places, lui, est limité. A l'heure
actuelle, seuls six professionnels évoluent au sein
du Pro Team monégasque. "Si nous étions dix,
on ne pourrait pas les aider à hauteur de leur
potentiel. Là, on peut partager de manière cohérente ", souligne le président qui sélectionne les
potentiels candidats, notamment "par affinités et
par résultats. Nous avons tous un peu le même
TRIATHLON
profil, nous sommes tous capables de faire des
tops 10 sur les plus grands Ironman", explique
Hervé Banti, qui insiste cependant pour que ses
compétiteurs participent à un certain nombre de
compétitions de la région, dont le triathlon de
Cannes, les Ironman de Nice, Aix et Embrun.
"La particularité d'un sport individuel, c'est de
résider où l'on veut et de rejoindre son équipe
lors des compétitions", rappelle le président.
"Nous avons des sponsors locaux, c'est important d'avoir une visibilité locale. D'autant que
nous avons la chance d'avoir de belles courses
ici, qui ont un impact médiatique".
Encore une belle saison
Alors que la saison vient de s'achever, il y a
quelques semaines, c'est encore un beau palmarès dont peut s'enorgueillir l'ASM pour la
troisième année de son Pro Team. Ainsi, Nicolas
Fernandez a remporté le titre de vice-champion
d’Europe XTERRA, une 9e place au championnat du monde XTERRA à Hawaï et une
6e place au triathlon de Cannes. S'ils viennent
de quitter le Pro Team pour se concentrer sur
des épreuves américaines la saison prochaine,
Trevor Desault et Anne Basso laissent derrière
eux un beau tableau de chasse en se classant respectivement 7e et 4e de l'Ironman 70.3 Ste-Croix
(Îles Vierges, Etats-Unis), en plus de quelques
beaux résultats outre-Atlantique. A noter que les
deux places ne seront pas restées vacantes bien
longtemps puisque le Team vient d'accueillir
Kévin Rundstadler et Camille Deligny, "deux
talents assez prometteurs", qu'Hervé Banti suivait
depuis quelques temps déjà. Membre du Team
depuis début 2013, Sylvain Rota a, lui, joué de
malchance cette année en enchaînant blessures
et péripéties. "Il avait gagné un Ironman en 2012
au Pays de Galles. Il a un grand potentiel mais
a eu un peu de mal à concrétiser cette année",
souligne Banti. Cédric Jacquot fait également
une bonne saison en se classant 20e à l’Embrunman. Hervé Banti a, quant à lui, inscrit encore
quelques nouvelles performances à son palmarès
cette année, en finissant 7e à l'Ironman 70.3 Pays
d’Aix, 5e au triathlon de Cannes et 10e à l'Ironman
de Nice. "Depuis les Jeux, je me destine plus aux
longues distances, de type Ironman. J'ai 38 ans
aujourd'hui, il ne me reste peut-être que deuxtrois ans de carrière pour finir en beauté", souligne
l'athlète monégasque, dont l'une des ambitions
est de finir dans les cinq premiers à l'Ironman
de Nice. "C'est la plus grande course mondiale.
Je suis arrivé 10e cette année, je pense qu'avec
quelques réglages, ce sera possible."
© Avec l'aimable autorisation
de XTERRA / Jesse Peters
© Avec l'aimable autorisation
de XTERRA / Jesse Peters
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CHAMPIONNAT DU MONDE DES BAJAS
BIEN MARÉ !
Adrien Maré visait ce titre depuis un an. Depuis sa victoire
au Maroc en octobre dernier, il est enfin devenu champion du
monde des Bajas. Une étape de plus en vue de participer un jour
au plus grand rallye-raid des sports mécaniques, le Dakar.
Par Romain Chardan - Photos : D.R.
MOTO
L
a moto, c'est une histoire de famille
autant qu'une histoire d'amitié chez
Adrien Maré. Dès son plus jeune âge,
cet enfant du pays suivait son paternel
sur les rallyes auxquels ce dernier participait. Très vite, le petit Adrien s'est orienté vers
le deux-roues. Une histoire qui dure donc depuis
plus de vingt ans et qui l'a mené aujourd'hui à
son premier grand titre international. Car le
17 octobre, ce jeune agent immobilier est devenu
champion du monde des Bajas suite à sa victoire
sur l'étape marocaine de Merzouga. Une belle
consécration pour celui qui était passé près du
titre l'an dernier après avoir découvert la compétition en 2013. Bien qu'étant l'objectif annoncé
en début de saison, rien n'était gagné d'avance.
Surtout que dans les sports mécaniques, la réussite d'un projet dépend du pilote, mais aussi de
la machine qui peut avoir un problème à tout
instant et mettre l'aventure en péril.
2014, la découverte
Familier du milieu de l'enduro, Adrien Maré se
lasse de l'environnement dans lequel il baigne
depuis des années et aspire à découvrir autre
chose. Au détour d'une discussion avec celui qui
est un ami et un mentor, David Casteu, le pilote
niçois, lui parle alors des Bajas. "Les chemins
trialisants, au bout d'un moment, j'en ai eu assez.
Je préférais les terrains plus roulants. Et c'est là
que David (Casteu) me parle de cette formule des
Bajas", se remémore le licencié du Moto Club de
4041
Monaco. Courant 2013, après avoir pris quelques
renseignements sur cette compétition, il décide
de s'inscrire à la dernière manche en catégorie
"open" afin de voir ce que ça donne. Quatrième
au classement scratch et premier de sa catégorie,
Adrien se dit alors que l'aventure peut valoir le
coup. Après avoir trouvé une moto et l'avoir faite
préparer dans les ateliers de David Casteu, la
saison débute. Une saison de découverte, que ce
soit au niveau logistique comme du fameux roadbook. Même si la course est fléchée, il faut tout
de même pouvoir rallier différents points et ne
pas se perdre. Malgré certaines appréhensions,
l'exercice 2014 se passe plutôt bien et l'objectif
top 5 est plus que réussi, avec une troisième place
finale. "J’ai réussi à finir troisième malgré une
panne mécanique. J’étais parti pour faire un
top cinq et finalement je suis troisième c’est pour
ça que je n’ai pas été déçu. Mais je me suis dit
que, après être passé si près du but, il fallait que
je recommence. C’est pour ça que je me suis de
nouveau inscrit cette année."
2015, la bonne année
Pour sa deuxième saison consécutive chez les
Bajas, Maré avance donc plus sereinement et n'est
plus dans la découverte. "L’année dernière m’a
bien servi pour appréhender les courses. J’avais
beaucoup de pression mais cette année, j’en ai
beaucoup moins eu." Dans une discipline où
les parcours sont fléchés, la vitesse et le pilotage sont donc les maîtres-mots pour filer vers
le podium. En terme de distances, affronter
des épreuves avec plus de 300 kilomètres dans
la journée a également été plus simple pour
cet enfant du pays. "J'appréhendais mieux les
distances, j'arrivais mieux à gérer le physique,
à me mettre dans le rythme puis à augmenter
l'intensité au fur et à mesure." Physiquement
plus à l'aise, logistiquement plus au point,
Adrien Maré a également pu compter sur la
présence d'un mécanicien à ses côtés tout au
long de l'aventure, chose qui n'était pas le cas
lors du précédent exercice. "J'avais sympathisé
avec lui l'an dernier quand il était mécano
de l'ancien champion du monde, Alessandro
Ruoso. Quand j'ai appelé Walter Piani pour
lui proposer de venir avec moi cette année, on
s'est très vite entendu." Un luxe pour le jeune
homme, mais aussi et surtout une dose de
stress en moins sur les étapes, son compagnon
de route s'occupant de tout installer sur place
avant le départ.
Au-delà de l'aspect logistique, les courses en
elles-même ont été une réussite pour Adrien
Maré. "L'Espagne était la plus dure, par rapport
à la distance à parcourir et au terrain qui est
assez cassant. La Hongrie était aussi un bon
morceau et le Maroc est vraiment atypique. Je
n'ai pas l'habitude de rouler dans le sable, mais
après on est absorbé par les paysages", précise
le pilote du Moto Club de Monaco. Avec des
victoires au Maroc et en Hongrie notamment,
les choses se sont relativement bien passées
malgré quelques petits accrocs ici et là. Mais
rien de suffisamment important pour l'empêcher d'aller vers le titre. Pourtant, tout aurait
pu s'effondrer dans la dernière ligne droite.
"Le deuxième jour à Merzouga, dès le départ,
à froid, je n'ai pas fait attention et la moto
s'est dérobée au bout de 2 kilomètres. Je suis
tombé sur mon poignet qui était déjà fragilisé
et mon autre poignet a pris aussi. J'ai eu très
mal, mais il n'y a qu'une fracture ouverte qui
aurait pu m'arrêter."
Le titre avant le rallye ?
Une chute sans gravité au final puisque le jeune
homme termine en tête avec plus de dix minutes
d'avance. De quoi valider un sacre devant et
avec ses proches qui lui avaient fait la surprise de
l'attendre au paddock la veille. Cette victoire, elle
récompense donc les efforts d'un pilote amateur,
mais aussi de tout un groupe de personnes, le
Team Agence de la Gare Monaco Racing. Car si
pour certains rouler est un métier, cela reste une
passion pour Adrien Maré. "Même si je fais ça avec
le plus de professionnalisme possible, cela reste
avant tout ma passion. C'est beaucoup d'investissements et d'incertitudes mais c'est toujours bon
d'être rassuré et de savoir que des gens croient en
vous." Outre sa famille et ses proches amis qui le
suivent dans ses aventures, il en est un autre qui
croit également en lui. David Casteu lui a en effet
à plusieurs reprises proposé d'intégrer le Team
Casteu Adventures pour partir sur le Dakar. Si
l'envie y est, il ne faut cependant pas sauter les
étapes dans l'esprit d'Adrien. "Avant d'aller au
Dakar, il faut faire du rallye. Les Bajas c'est bien,
mais maintenant il faut que j'arrive à rouler en
associant la navigation. Et quoi qu'il arrive, le
Dakar ne vous accepte pas si vous n'avez jamais
fait de rallye. Et puis c'est tellement d'investissement matériels, logistiques et financiers que je ne
peux pas me permettre d'arriver dans un car en
touriste." Si le Dakar est donc encore situé sur une
marche trop élevée, le rallye semble bel et bien être
la prochaine étape à laquelle cet enfant du pays va
s'attaquer. Ce qui semble sûr, c'est que, sauf cas
exceptionnel, il n'y aura pas de course des Bajas
au programme du champion 2015 pour l'année
2016. Plusieurs rallyes pourraient ainsi le voir
débarquer, que ce soit en Sardaigne, en Égypte ou
bien au Maroc. Et le Dakar dans tout ça alors ?
"Pour 2017 ou 2018 ce serait bien. Il faut que je
sois dans le rythme et que je n'attende pas trop
non plus. En finir un, ça reste le rêve ultime."
MOTO
4243
SPORTEL 2015
LE
MANUEL
DU
SPORTEL
Chaque année, le Sportel revient
à Monaco. Les espaces Ravel et
Diaghilev se transforment alors
en réceptacles pour stands en tout
genre, mais avec un dénominateur
commun, le sport. L'occasion
pour nous de voir en détail ce
qui s'y passe chaque année grâce
aux lumières d'Amparo Di Fede.
Par Romain Chardan - Photos : Sportel 2015
D
ans les médias, le Sportel se traduit
généralement par les interviews et
portraits des personnalités du milieu sportif présentes sur le salon.
Ce, à l'image de ce que nous avons
déjà pu vous proposer lors des dernières éditions,
mais aussi dans ce numéro avec l'interview de
René Jacquot (voir pages ci-après). Cependant,
le Sportel est plus que ça. Car s'il s'ouvre un peu
au public par le biais de ses "Sportel Awards",
"C'est le seul évènement ouvert au public, on
profite de cette occasion pour inviter des sportifs,
uniquement des champions", précise Amparo Di
Fede (directrice générale du Sportel), le salon est
avant tout un marché.
Exposants et visiteurs
Il faut savoir qu'il y a deux types de clients lors
du Sportel. Il y a les exposants, qui sont les plus
voyants puisqu'ils disposent d'un stand, de plus
ou moins grande envergure. Des stands qui sont
installés à deux endroits. Les "anciens", habitués
des lieux, sont placés au sein de l'espace Ravel,
tandis que les petits nouveaux prennent d'abord
place dans l'espace Diaghilev. "On garde les emplacements d'une année sur l'autre pour ceux qui
le souhaitent", explique la directrice du Sportel.
"Par contre, si un exposant ne vient pas une année,
il perd la place qu'il avait auparavant. C'est un peu
SPORTEL
26 ANS QUE ÇA DURE !
Voilà 26 ans que le Sportel existe et perdure.
Un succès qui s'explique par son anticipation sur le sujet lors de ses débuts, comme le
précise Amparo Di Fede. "Nous sommes leader
parce qu'on a commencé avant tout le monde.
C'est la 26e édition. À l'époque, personne
n'était sur ce créneau des droits sportifs. On
a su évoluer tout au long de ces années avec
nos clients puisque nous sommes une niche
au niveau des salons professionnels. Nous
sommes proches de nos clients, nous avons
toujours été à l'écoute de ce qu'ils recherchaient et nous arrivons aujourd'hui à 2 500
voire même 2 600 participants."
le cas de la NBA qui était auparavant à l'entrée
de Ravel et qui s'est retrouvée vers le fond cette
année." Et comme le nombre d'exposants grandit
chaque année, Diaghilev est lui aussi de plus en
plus utilisé, avec 7 emplacements supplémentaires
vendus cette année. En parallèle des exposants,
on trouve également les visiteurs. "Ce sont des
choix, c'est une stratégie", précise Amparo Di
Fede. "Certains viennent en visiteurs et louent
des salles de réunion où ils se voient en catimini
parce qu'ils ne veulent pas d'une exposition publique." Ce qui est notamment le cas de l'UEFA
par exemple, qui dispose d'une salle de travail au
niveau inférieur.
Rencontres,
négociations, finalisation
Parmi ces personnes présentes donc, l'on retrouve les "distributeurs et les acheteurs de droits
sportifs pour la télévision, mais aussi pour les
nouveaux médias comme internet ou les smartphones qui prennent de plus en plus d'importance." Des rendez-vous sont ainsi pris afin de
discuter et négocier ces droits. Pour faciliter
cela, l'organisation du salon a d'ailleurs mis un
outil plutôt pratique à disposition des exposants
et visiteurs. "Des rendez-vous sont pris avec les
acheteurs potentiels. Il vaut mieux le faire en
amont du salon, via le "networking tool", un
outil dans lequel on rentre les participants et ce
qu'ils font. Toute personne enregistrée a accès
à cet outil et prend ses rendez-vous avec les personnes de son choix. En moyenne, il y a un
rendez-vous toutes les 30 minutes." Malgré tout,
les contrats ne sont pas forcément signés lors du
Sportel, même si cela peut souvent être le cas.
Car dans un milieu où les gens se connaissent
très vite, les contacts entre les différentes parties
peuvent avoir lieu en dehors du salon. "Même
s'ils peuvent discuter en dehors de la période du
salon, Sportel est souvent le moment où il y a
soit l'initiation, soit la finalisation d'un contrat",
précise Amparo Di Fede. D'autant que Sportel
a lieu deux fois par an. Si Monaco est le lieu
EVÈNEMENT
inamovible pour la période automnale, une autre
version se déroule au printemps. "Ça change de
pays chaque année. On demande à nos exposants où ils veulent aller parce qu'on veut coller
à un marché, donc on leur propose différents
endroits. Cette année, on était à Miami, mais
pour 2016, ce sera Shanghaï." Une décision qui
fait suite à l'émergence d'une forte clientèle asiatique, notamment très présente sur les nouvelles
technologies.
4445
Conférences
Lors du Sportel, si la négociation de droits et
la prise de contacts entre vendeurs et acheteurs
régit la majeure partie de l'activité, on trouve
également un certain nombre de conférences
tout au long du salon. Cette année, le symposium était dévolu à la chaîne olympique qui
doit entrer en activité quelques semaines avant
les Jeux Olympiques de Rio (5-21 août 2016).
Généralement, l'organisation cherche à coller
le plus possible à l'actualité afin de trouver les
sujets idoines de ses conférences. "On essaie
aussi de faire des conférences technologiques
afin d'apprendre des choses sur ce genre de
sujets. On fait cependant attention à éviter que
les conférences soient trop publicitaires pour
le client. Il faut qu'il y ait un réel intérêt informatif dans le contenu." Parallèlement à cela, le
Sportel organise également des conférences de
presse. Cette année, le sport boule en a profité
pour annoncer sa candidature comme sport
olympique en vue des Jeux de 2024.
R E N É JACQ U OT
"IL Y A UNE VRAIE PLACE
POUR LA BOXE À MONACO"
René Jacquot est un nom bien connu des amateurs de boxe. Il est notamment le premier
Français à avoir conquis le titre de champion du monde (WBC) à l'étranger lors de son
combat contre Donald "le Cobra" Curry en 1989. Egalement champion d'Europe (EBU)
en 1988, il est aujourd'hui ambassadeur pour la Fédération Monégasque de Boxe.
Par Romain Chardan - Photos : Sportel et R.C.
EVANDER HOLYFIELD
TOUT SOURIRE
Si l'an dernier c'est Mike Tyson qui était venu
gratifier le Sportel de sa présence, cette année
c'est Evander Holyfield qui était au Sportel. Les
deux hommes sont intimement liés puisque c'est
lors de leur combat que Tyson lui avait mordu
l'oreille. Une histoire aujourd'hui lointaine pour
Holyfield qui assure "avoir pardonné à Mike
Tyson. Je suis chrétien et je crois au pardon",
nous a expliqué le colosse. Retiré du milieu,
l'ancien champion du monde des poids lourds est
également revenu sur son retour sur les rings en
2011 après un arrêt en 2004. "Ils m'avaient enlevé
ma licence de boxe en prétextant que j'étais
devenu trop gros. J'étais blessé, mais eux m'ont
répondu : "non, il ment. La boxe l'a usé, il est fini".
Quand je suis revenu, j'ai pu leur prouver que
j'étais bel et bien blessé et leur montrer que j'étais
de retour, en pleine forme."
L
'ancien pugiliste a pris quelques
années mais n'a pas perdu
son franc-parler. Que ce soit
la boxe d'aujourd'hui ou son
rôle d'ambassadeur, René
Jacquot aborde tout sans tabou.
Autour d'une table lors du Sportel,
l'ex-champion du monde et d'Europe
des super-welters n'a pas regardé la
montre une seule fois, prenant son
temps pour détailler ce qu'il a en tête.
Qu'est-ce qui a le plus changé
dans la boxe entre votre époque et
aujourd'hui ?
Ils ont un peu compliqué les règles. Avant on
boxait plus facilement. Aujourd'hui il y a des
catégories d'âges et de poids plus poussées. Il
y a un tas de petites règles qui ont été mises
en place pour sauvegarder l'intégrité physique
des boxeurs. Il faut les protéger, mais il ne faut
pas trop pousser les règles non plus. Quand on
s'aperçoit qu'aujourd'hui, pour monter un gala
amateur, il faut presque 15 voitures, aller chercher un gamin dans le nord pour le faire boxer
à Monaco... Avant on se compliquait moins les
choses, l'âge notamment n'était pas un critère.
Il m'est arrivé à 18 ans de boxer contre un gars
de 30. C'était le poids qui était important et non
la catégorie d'âge.
Quoi d'autre ?
Les entraîneurs ne se sont pas remis en cause.
Pas tous, mais en général, ils sont vieux jeu. Un
entraîneur doit être dynamique, c'est très important. On a tendance à avoir dans les salles
des entraîneurs qui s'accaparent le boxeur. C'est
leur chose, leur bébé. Mais ça, aujourd'hui, c'est
fini. Le gamin a une approche complètement
différente. A l'époque on pouvait nous parler
comme ça, mais aujourd'hui les jeunes sont très
susceptibles, c'est plus compliqué. Et ils ont plus
de choix. Les sports se sont démultipliés. Et ils
sont plus axés sur des sports à sensation. Aller
dans une salle, ce n'est pas facile.
Est-ce que la boxe ne s'est pas
un peu refermée sur elle-même ?
Non je ne pense pas. On y voit de plus en plus de
femmes, de cadres, d'avocats qui vont s'entraîner
parce qu'ils savent que ce sport est, à la base, tout
sauf violent. Il faut avoir des ambassadeurs de la
boxe qui puissent porter un message, où elle n'est
pas ce que vous pensez, où on peut s'exprimer
normalement, sans violence dans les paroles afin
qu'on enlève cette image-là. C'est ce rôle que j'ai
à Monaco.
Quel est justement
votre rôle auprès de la Fédération
Monégasque de Boxe ?
Je suis avec la Fédération et l'AS Monaco. J'ai la
chance d'avoir quelqu'un comme Laurent Puons
(président de la Fédération Monégasque de Boxe)
qui est extraordinaire, qui a été un ancien professionnel, qui connaît la boxe. Et de l'autre côté, j'ai
un président de club qui s'appelle Andréi Micallef
qui a été un très bon boxeur amateur. Quand
on discute avec eux, on peut tout se dire. Après
ça demande discussion. Mais ils comprennent
ma démarche. Quand on discute avec quelqu'un
qui ne connaît pas, c'est plus difficile. Après c'est
à eux de trancher. Mais ils écoutent. Et ça c'est
primordial.
4647
Comment se définit
votre rôle d'ambassadeur ?
C'est déjà de porter la parole de Monaco. J'essaie
de montrer que Monaco va devenir une place
très forte de la boxe. Elle est très bien partie et
c'est une image qu'il faut transporter. Même si
c'est Monaco (à propos de l'image renvoyée par
le pays), de l'extérieur il y a quelques difficultés.
Pour les gens, les rues d'ici sont pavées de dollars.
Donc il est très difficile d'aller demander des
choses à l'extérieur parce qu'ils pensent que vous
avez tous les moyens du monde. Alors que ça
reste une association et une Fédération qui vivent
avec des moyens normaux mais qui ont toujours
besoin d'aide. J'essaie de porter une bonne image
et surtout de valoriser la boxe monégasque. J'étais
content la dernière fois, parce qu'on m'a dit, "je
ne pensais pas que c'était ça la boxe". Parce que le
boxeur, dans la tête des gens, c'est un peu le boulet
de service, qui n'arrive pas à en piper une devant
l'autre. Et ça me fait mal de voir ça.
Monaco peut redevenir
la grande place de la boxe
qu'elle a été ?
Oui ! Quand on voit la boxe qui a été proposée
la dernière fois, où Laurent avait proposé 4
combats pros, 4 combats amateurs, un titre
intercontinental, je lui ai dit qu'il tapait haut
(lors du gala organisé en octobre). Et on voit que
le monde suit. Ça prouve qu'il y a un public. On
est à Monaco. Il y a une image. On ne peut pas
dire ou faire n'importe quoi, on n'a pas le droit
à l'erreur. Mais il y a une vraie place. Et pour
ça il faut un engouement de tout le monde. Et
il faut leur proposer les bons combats.
GRAND PRIX FÉMININ D'ÉCHECS
LES ECHECS
UN SPORT
COMME
LES
AUTRES
A l'occasion du Grand Prix féminin d'échecs, qui s'est tenu du 3 au 15 octobre
dernier au Casino de Monte-Carlo, nous nous sommes intéressés de plus près à cette
discipline qui, depuis près de vingt ans, est reconnue comme un sport.
Texte et photos : Aurore Teodoro
D
es échecs dans le magazine de sport
de la Principauté ? Ne cherchez pas
l'erreur. Les échecs sont considérés
comme un sport, au même titre que
le football, le basket ou la natation.
Reconnue depuis 1999 par le Comité International Olympique comme un “mind sports”
(sport de l’esprit), même si elle ne figure pas au
planning des compétitions olympiques, la discipline est même dotée de fédérations nationales
et internationale.
“C’est vrai que ce n’est pas évident. Dès qu'on
parle des échecs, on pense à un jeu en famille,
il y a souvent des gens qui jouaient avec leur
grand-père...”, concède Almira Skripchenko
(n°39 Mondiale), capitaine du Cercle d’Echecs
de Monte-Carlo (CEMC), avec qui elle a remporté à cinq reprises la coupe d’Europe des
clubs. “Alors lorsque l'on fait des recherches,
on s'aperçoit qu'il y a tout un monde, un
championnat du monde, un classement des
meilleurs joueuses et joueurs. On réalise également que l'effort physique, signe du sport,
est nécessaire pour jouer des tournois d'échecs
qui sont très éprouvants”.
Un rythme cardiaque
de sports extrêmes
Et si la discipline n'est pas une "activité physique" au sens propre du terme, l'endurance, la
concentration, la réactivité et la technicité, que
l'on retrouve dans toutes les disciplines sportives, sont, elles, bel et bien au rendez-vous.
Malgré le calme qui se dégage des joueurs devant leur échiquier, les apparences sont trompeuses. “Le rythme cardiaque, notamment
au moment crucial de la partie, correspond
à celui des sports extrêmes. C'est une discipline qui engendre tellement d'adrénaline.
Les joueurs d'échecs passent leur temps en
silence, toutes les émotions sont comprimées.
C'est une forme de concentration comparable
à ces pratiques", explique Almira, qui est également sextuple championne de France et championne d’Europe 2001.
Et avant chaque partie, c'est toute une préparation en amont qui s'élabore et se peaufine.
"C'est une recherche scientifique : il faut analyser les parties, travailler avec l'ordinateur
et regarder la base de données accessible à
tous afin de mieux comprendre l'adversaire
et d'avoir un avantage sur lui. On essaie de
pousser la recherche des meilleurs coups dans
la position la plus loin possible", confie Almira
qui, en amont du Grand Prix féminin de la
FIDE (Fédération Internationale des Échecs),
a suivi un stage de préparation, avec un entraîneur. "Nous avons travaillé de 6 à 8h par
jour. C'est important de remettre le cerveau
en route, il faut faire des exercices, comme
dans les autres domaines sportifs”.
Une véritable gymnastique du cerveau donc,
auquel les joueurs doivent inévitablement
combiner le travail du corps. Car l'endurance
est bien le maître-mot de cette discipline dont
les compétitions sont généralement très étalées. “Les tournois d'échecs sont longs, de 9
jours à 2 semaines. Nous faisons des parties
tous les jours. Il faut être très performants
physiquement, c’est pourquoi on court, on fait
de la natation, de la marche. Cela fait partie des
éléments nécessaires pour être un bon joueur
d'échecs", souligne la championne.
Et ces parties quotidiennes peuvent durer
jusqu'à six heures, à raison d'un minimum de
40 coups en deux heures pour chaque joueuse.
ECHECS
Lors de la première journée de repos des joueuses, une démonstration de "simultanée" s'est
déroulée dans le salon Médecin du Casino de Monte-Carlo. Olga Alexandrova, grand maître féminin
et maître international, a affronté tour à tour quatorze adversaires.
Face au Top 10 du circuit mondial
"En moyenne, une partie comprend entre 40
et 55 coups. Dès que l'on dépasse les 50 coups,
cela représente déjà quelques belles heures de
jeu puisque pour arriver aux 40 coups, elles
épuisent déjà 4h de jeu", souligne Jean-Michel
Rapaire, président de la Fédération Monégasque des Echecs. Ensuite, chaque joueuse
ne bénéficie plus que de trente secondes par
coup, le temps devenant un facteur de stress
supplémentaire. "Tout le corps est mobilisé.
Vous avez déjà joué pendant des heures. Il y
a la pression du temps, parfois le cerveau se
déconnecte, mais il faut continuer et garder
tous ses réflexes et ses aptitudes pour ne pas
perdre. C'est là où on voit les meilleures".
D'autant qu'une fois la partie terminée, le
travail des joueuses est lui loin d'être fini.
Il faut analyser la partie, mais surtout faire
descendre la pression et préparer la rencontre
du lendemain. Et pour cela, "à chacun son
modus operandi. Certains marchent, font du
yoga, des exercices respiratoires. Je me suis
beaucoup intéressée aux techniques des sportifs des autres disciplines afin de pouvoir les
appliquer et les adapter aux jeux d'échecs",
souligne la capitaine de l'équipe monégasque
qui, elle, s'est dans un premier temps tournée vers le footing avant de s'orienter vers la
marche à pied.
4849
Côté longévité, les joueurs d’échecs ne sont
pas des athlètes comme les autres. “On peut
jouer autant qu'on veut. Comme dans les autres
sports, cela dépend beaucoup du capital énergie.
Certes, on ne court pas mais la préparation,
les parties et les a-côtés nécessitent une grande
force physique. Après, le regard que l'on pose
sur le jeu peut évoluer. Mais il y a des grands
joueurs qui continuent jusqu'à 80 ans", explique
Almira. “Généralement, c'est plutôt entre 15 et
35 ans”, tempère toutefois Jean-Michel Rapaire.
Lors de cette première manche du Grand Prix
féminin de la FIDE, la moyenne d'âge se situait
d'ailleurs aux alentours de 30 ans, avec aux extrémités la jeune Iranienne de 18 ans Sarasadat
Khademalsharieh et la Suèdoise Pia Cramling,
52 ans. “Dans le circuit féminin, cette dernière
est encore dans les dix premières mondiales, c'est
exceptionnel”, souligne Jean-Michel Rapaire.
VOILE
QUAND ÉOLE
JOUE A CACHE-CACHE
Une nouvelle page de l'histoire de la voile s'est ouverte en Principauté à l'occasion
du tout premier championnat d'Europe Open de J/70, organisé par le Yacht Club
de Monaco. Il a réuni soixante unités venues des quatre coins de l'Europe.
Par Aurore Teodoro – Photos : Francesco Ferri et Stefano Gattini / Studio Borlenghi
5051
O
rganiser le tout premier championnat d'Europe Open de J/70
(ouvert à toutes nationalités), tout
un symbole pour la Principauté
et le Yacht Club de Monaco. "La
classe des J/24, âgée de 40 ans, était un peu
vieillissante. Il était nécessaire de renouveler
la flotte et nous avons fait le choix de rester
dans le J Composites, avec le J/70", explique
Thierry Leret, responsable de la section sportive
du Yacht Club et Principal Race Officer (PRO)
de ce championnat. Alors qu'à l'heure actuelle,
l'Europe compte 650 de ces unités - plus de
1 000 dans le monde - en moins d'un an, dixsept ont rejoint les rangs du Yacht Club. "Une
des flottes les plus importantes du continent",
précise Jacopo Carrain, président de la classe
monégasque de J/70 et qui est à l'origine de la
candidature de la Principauté. "C'est ce dynamisme, combiné à celui des entraînements et
des régates organisées toute l'année qui nous a
aidé à remporter l'organisation de ce premier
championnat", confirme Thierry Leret.
Plus performants, plus rapides
Deux ans après le dernier championnat d’Europe de J/24 en Principauté, ce sont des unités
bien plus modernes qui ont fait leurs débuts sur
la scène européenne. "Ce sont deux bateaux
totalement différents. Avec une quinzaine de
nœuds, les J/70 permettent de planer et d'avoir
une vitesse importante, ce qui n'est pas le cas
des J/24", explique le président de la classe,
engagé dans la compétition avec quatorze
autres unités de la Principauté. "Beaucoup
moins lourds avec seulement 800 kg au lieu
d'une tonne et demi, les J/70 sont beaucoup
plus rapides, performants et évolutifs. Ils sont
également plus simples à manœuvrer grâce
au spi asymétrique. Ce sont des unités qui
peuvent être maniées par un équipage réduit,
jeune ou féminin par exemple. D'ailleurs, les
équipages de J/70 ne comptent plus cinq mais
quatre équipiers", précise le responsable de la
section sportive qui, contrairement aux championnats de J/24, a vu cette année un équipage
de ses jeunes prendre part à ce championnat
européen.
Et pour cette première, c'est un beau casting
qui s'est donné rendez-vous en Principauté.
"Le niveau est de plus en plus élevé. Nous
sommes fiers car les champions du monde,
l'équipage mexicain de Julian Neckelmann
Fernandez, sont venus ici pour en découdre,
car ils savent que le niveau européen est plutôt
élevé". Et sur le plan d'eau monégasque, ils
n'étaient pas les seuls. Les soixante équipages,
venus des quatre coins de l'Europe, étaient
tous prêts à en découdre sur un parcours classique dans l'axe du vent. "Les lignes de départ
sont perpendiculaires au vent. Les équipages
VOILE
vont virer deux bouées dans l'axe du vent, puis
redescendre. Ensuite, ils passent une "porte",
composée de deux bouées, que les équipages
enroulent soit à gauche soit à droite. Puis, ils
remontent et redescendent pour passer la ligne
d'arrivée", explique le Principal Race Officer,
en charge du dispositif sur l'eau.
Cache-cache avec le vent
Malheureusement, les ardeurs des équipages
ont vite été tempérées puisque, faute de vent,
la toute première journée de régates a dû être
annulée. "Les conditions étaient trop faibles
pour donner au championnat et aux compétiteurs quelque chose d'équitable et de
conséquent", souligne Thierry Leret. Heureusement, le lendemain, les conditions étaient
redevenues favorables aux voiliers, permettant
ainsi la tenue de deux belles manches. Dès
10h ce mercredi-là, alors qu'il n'y a généralement pas trop de vent le matin en Principauté, Eole était déjà au rendez-vous. Et sur
la ligne de départ, l'impatience de quelquesuns a d'ailleurs valu à un certain nombre des
"black flags", ce drapeau noir qui disqualifie
les départs prématurés. "Avec des courses qui
se jouent au minima de points, cela peut vite
être pénalisant pour eux", rappelle le PRO. Et
ils ont bien eu raison d'en profiter, puisque le
jeudi, malgré une sortie en mer, et même le
départ d'une première régate, aucune manche
n'a pu avoir lieu. "Nous avons donné un départ
que nous n'avons pas pu maintenir car le vent
n'est pas resté", explique le Principal Race
Officer. "Il n'était pas très sport, ni fair-play
de laisser courir les participants dans de telles
conditions, donc nous avons préféré annuler
cette manche, pourtant déjà bien entamée".
Une première déception qui n'a pas découragé
le comité de course, loin de là. "Nous avons fait
plusieurs tentatives d'attendre le vent, de se positionner à différents endroits de la baie, mais
il n'était pas au rendez-vous. A 17h, nous avons
pris la décision de rentrer toute la flotte des
compétiteurs, la mort dans l'âme", explique
Thierry Leret. A la veille du dernier jour de
régate, une certaine inquiétude commençait
également à se faire sentir puisque le quota
de trois manches, nécessaire pour obtenir la
validation de la compétition par la Fédération Internationale de Voile (FISA), n'était
pas encore atteint. Heureusement, le dernier
jour de régate devait laisser un souvenir des
5253
plus agréables, tant aux compétiteurs qu'aux
organisateurs. "Nous avons été récompensés
puisque nous avons pu organiser les quatre
manches – le nombre maximum par jour dans des conditions fantastiques, entre 12 et
14 nœuds, qui nous ont permis d'avoir des
conditions et des parcours différents à chaque
manche", précise le Principal Race Officer.
Suspens jusqu'au bout
Et jusqu'à la ligne d'arrivée de la toute dernière
épreuve, le suspense était total. Aucun meneur
n'était clairement sorti du lot. D'ailleurs, aucun équipage n'avait même réussi à gagner plus
d'une manche et la moindre erreur pouvait
encore venir bouleverser le classement final.
"C'est une série très agréable puisque ce n'est
pas forcément le premier bateau qui part en tête
qui arrive à la marque en haut. Et le premier qui
passe cette marque ne gagne pas forcément la
régate", détaille Thierry Leret. Les spécificités
de la course et la technicité de ces unités font
d'ailleurs que "les cartes et les classements
peuvent être redistribués, et ce, jusque dans les
54
vingt derniers mètres avant l'arrivée puisque
les bords de travers, avec le vent soutenu et sous
spi, peuvent occasionner quelques départs au
lof, c'est-à-dire des bateaux qui quittent leur
trajectoire, un peu comme une sortie de piste
en F1, ainsi que quelques couchés". Fort d'une
victoire et de quatre autres belles manches, où
il s'est toujours classé dans les cinq premiers,
c'est l'équipage italien de Luca Domenici
(Notaro Team), qui s'est finalement imposé
à l'issue de ces six épreuves. Cet habitué de la
Principauté, qui a notamment régaté lors des
derniers Monaco Winter Series ainsi que lors
de la Primo Cup, remportait le tout premier
titre de champion d’Europe de cette catégorie.
Premier Monégasque au classement, Jacopo
Carrain a quant à lui pris la cinquième place du
classement. "Je suis vraiment très satisfait car
je suis le premier non-professionnel derrière
quatre équipages de professionnels", souligne
cet hôtelier de profession, dont l'objectif affiché, dès le début de la régate, était ce quintet
de tête. Mission accomplie !
Le Maire et les membres du Conseil Communal
vous adressent leurs
meilleurs vœux
Augüri sciurii - Sinceri auguri - Seasons greetings
www.mairie.mc
PÉTANQUE
LE COSTA ATTIRE LES FOULES
Le challenge Antoine Costa a une nouvelle fois attiré une foule d'aficionados de la pétanque. Près de 800
joueurs ont pris part à la compétition qui s'est déroulée tout au long du week-end des 17 et 18 octobre.
Texte et photos : Romain Chardan
I
l est de ces évènements qui respirent la
bonne humeur et la convivialité. Ce genre
de moments où la compétition n'enlève en
rien à l'ambiance chaleureuse qui règne en
maître. Le challenge Antoine Costa fait
définitivement partie de ceux-là. Et si le sport
boules, et la pétanque en particulier, favorisent
grandement ce genre d'atmosphère, le savoirfaire du Club Bouliste Monégasque en terme
d'organisation de concours y est aussi pour beaucoup. Car même lors de la finale, où la tension
était à son comble, les sourires des artistes de
la pétanque ne s'effaçaient que pour de courts
instants. Pour sa quinzième édition, "le Costa",
comme l'appellent les pratiquants, a encore battu
quelques records de participation. "Cette édition
est la plus réussie de toutes", annonce satisfait
Marc Costa, président du club et à l'origine
du challenge. "L'édition de l'an dernier était
Mélange
entre amateurs et professionnels
très bien, mais on arrivait tout juste dans notre
nouveau boulodrome et on n'avait pas encore le
site bien dans l'œil. Là, on a modifié beaucoup
de choses et on était proches de la perfection."
Au programme de ce 15e opus, un tournoi des
personnalités suivi de deux jours de compétition
pour les plus assidus du milieu bouliste.
Alors que l'automne se rapproche doucement
mais sûrement en cette mi-octobre, un petit vent
frais s'installe sur le boulodrome Rainier-III. Pas
de quoi décourager les invités du jour pour leur
trophée des personnalités. C'est une chose à
laquelle le président Costa tient. Et les participants le lui rendent bien. Les retrouvailles sont
sincères, les embrassades franches et les sourires
ramènent un peu de chaleur alors que le mercure
n'est pas décidé à monter. Mais qu'importe, les
vestes resteront sur les épaules et cela n'empêchera
pas tout ce petit monde de profiter de l'aprèsmidi. "C'est un moment super sympa où l'on peut
mêler les VIP, les sponsors, les partenaires et des
champions du monde, d'Europe et de Monaco.
Tout le monde joue le jeu et s'amuse. Ça ressemble un petit peu à la partie ludique qu'on
SPORT BOULES
peut faire entre amis ou en famille, mais il y a
toujours l'esprit de compétition", précise Marc
Costa. Et tout ce que dit le président du CBM
se retrouve dans ce tournoi. Alors que certains
sont déjà à l'échauffement, d'autres prennent le
temps d'échanger tranquillement en attendant
que tout le monde soit là. Et même si quelques retardataires mettent à mal l'organisation en place,
d'autres avaient pris un peu d'avance. Notamment Daniel Boéri, élu du conseil national qui
était venu très en avance. "J'avais déjà participé
à ce tournoi il y a deux ans et cette année je me
suis présenté avec un mois d'avance", explique-t-il
amusé. "La pétanque c'est la convivialité. Mais
j'ai la chance d'avoir deux pros avec moi, donc
quand je me relâche, ils prennent le relais". Alors
que les mènes s'enchaînent, Albert Emon, ancien
attaquant de l'AS Monaco, prend une pause pour
aller embrasser son ami Jean Petit venu saluer
tout ce petit monde. Non loin de là, une triplette
marche bien, avec à son bord Jean-Marc Moreno,
éditeur, Fabrice Choffard, gérant de société et
Nicolas Molins, qui est joueur professionnel mais
aussi la voix de la pétanque sur BeIn Sports lors
des Masters. "Nicolas, c'est une figure de notre
Les choses sérieuses
commencent
monde. C'est un très bon joueur de boule et il est
devenu un ambassadeur très important de notre
sport au niveau télévisuel", explique Marc Costa.
Egalement présent, Pierre Frolla avait troqué sa
combinaison de plongée pour adopter le style
des héros de la série télévisée "Sons of Anarchy".
Faisant équipe avec des Corses, le plongeur monégasque se sentait "à l'aise et en forme" mais n'a
malheureusement pas pu rallier le dernier carré.
Au contraire de Mélanie-Antoinette de Massy,
la jeune cousine du Prince Albert II, qui s'est
finalement imposée dans ce tournoi. Heureuse de
sa performance, elle a d'ailleurs annoncé à l'issue
du tournoi qu'elle reviendrait mettre son titre en
jeu l'année prochaine.
Après une première journée placée sous le signe
de la détente et du partage, la vraie compétition
pouvait débuter. Et pour la première journée du
Challenge Costa, il fallait prendre la direction
de Nice et du boulodrome situé derrière le stade
Charles Ehrmann. "Il nous faut un minimum de
128 terrains, ce que nous n'avons pas à Monaco.
Mais les gens sont habitués et nous avons des
rapports très amicaux avec le Comité départemental des Alpes-Maritimes. On travaille main
dans la main et ils se font un plaisir de mettre à
notre disposition leurs infrastructures", détaille
le président. Car cette année encore, le Costa a
rameuté les foules. "On a limité à 256 triplettes
parce qu'on n'a pas assez de terrains. C'est toujours
embêtant, mais on a dû refuser une cinquantaine
d'équipes. On est un peu victime de notre succès", précise Marc Costa. Lors de cette phase de
poules, deux équipes peuvent se qualifier pour
le tour suivant. Pour ceux qui viendraient à être
éliminés, ils avaient la possibilité de s'inscrire
au Trophée KTK, organisé en complément du
Costa. Car à l'issue de la phase de poules, 128
Patrick Messonier qui a fait étalage de son
talent lors du Challenge Costa.
Nicolas Molins (au centre), professionnel et consultant pour Bien Sports lors des Masters de pétanque,
accompagné de Jean-Marc Moreno (à droite) éditeur, et Fabrice chauffard, gérant de société (à gauche).
5657
Une finale haletante
D'un côté, Christian Fazzino, Denis Olmos et Christopher Labonne. De l'autre,
Patrick Messonier, Cédric Salvini et Kévin
Lellouche. Et d'entrée de jeu, le ton était
donné. Pas de round d'observation lors de
la première mène, les boules rentraient et
embouchonnaient au même rythme que les
carreaux s'enchaînaient. Il fallait d'ailleurs
que Messonier rate son ultime tir pour que
le premier point aille à l'équipe de Fazzino.
Albert Emon (au centre) entouré de Jean Petit
(à droite) et de Claude Giauna (à gauche).
équipes restent sur le carreau. C'est donc un bon
moyen de leur permettre de continuer le jeu tout
en maintenant un bon niveau de compétition.
Car en regardant ce qui se fait sur le boulodrome
niçois, l'on se dit que tout amateur de la pétanque
du dimanche ne ferait pas long feu. Au détour
d'un terrain, un père et son fils font équipe avec
un ami. Véritable sniper une fois que la mire est
réglée, le bonhomme ne laisse rien passer au tir.
Un vrai calvaire pour les adversaires… Alors que
le soleil arrive à son firmament, la pause de midi
se rapproche à grand pas. Et chacun se dirige tour
à tour vers la grande paella prévue pour régaler et
redonner des forces à chaque bouliste présent au
concours. La compétition, elle, ne reprenait qu'à
16 heures, de quoi laisser le temps à chacun de
récupérer d'une matinée d'efforts.
Christian Fazzino, joueur du siècle.
Un Christian Fazzino toujours aussi précis
et râleur dès qu'il ne réalisait pas un carreau
sur ses tirs. L'apanage des plus grands, sans
doute. Le premier écart se creusait lors de
la troisième mène. Alors que la moindre
boule placée trop près du cochonnet n'avait
aucune chance de survie, un mauvais tir de
Fazzino laissait le champ libre à ses adversaires pour s'envoler. 4-1 à la marque en
faveur de Messonier. En difficultés dans la
Objectif dimanche
16 heures sonnent et les 64es de finales pouvaient débuter. De même que le Trophée KTK.
Chaque triplette s'avançait alors avec un objectif
unique en tête, passer les trois tours de l'aprèsmidi pour valider leur billet en 1/8es de finale
qui auraient lieu le dimanche matin à Monaco.
A mesure que le temps passait, le niveau montait
inéluctablement, seules les meilleures équipes
continuant d'avancer. C'est d'ailleurs dans ces
moments-là que la différence de niveau est toujours plus marquée. "On ne fait pas le même
sport que certains hein", vient-on nous glisser à
l'oreille alors que Christian Fazzino, élu joueur
du siècle, enchaîne les tirs. Le dimanche, Monaco se levait sous un ciel gris un tantinet menaçant. Mais qu'importe, le boulodrome RainierIII est bien couvert et la compétition ne risque
rien. De bon matin, les boules claquent et les
Pierre Frolla lors du Trophée des personnalités.
points s'enchaînent les uns après les autres. Les
Malgaches font d'ailleurs forte impression, au
même titre que la triplette de Patrick Messonier,
vainqueur en 2015 du mondial La Marseillaise,
un des quatre plus grands tournois de l'année.
Et c'est un duel entre Messonier et Fazzino qui
se dessinait pour la finale à mesure que le temps
passait. Le KTK avançait lui aussi dans le même
temps et le niveau affiché n'avait rien à envier à
certaines équipes des phases finales du Costa.
C'est dire la qualité technique du concours.
Un niveau qui allait monter d'intensité jusqu'à
la finale. Une finale qui allait d'ailleurs tenir
toutes ses promesses.
58
suivante, Messonier tirait au bouchon pour
annuler la mène. Mais alors qu'ils étaient
menés 7-1 à l'issue de la cinquième, Fazzino,
Olmos et Labonne revenaient à 7-6 dans la
septième. Intenable. Il était cependant écrit
que le joueur du siècle ne remporterait pas le
Costa. Trois mènes plus tard, Messonier, Salvini et Lellouche voyaient leur victoire se sceller
sur un ultime tir manqué de Fazzino. Une
ultime boule qui fit passer quelques frissons
chez les spectateurs présents autour du central,
de même que chez les adversaires de Fazzino.
Idéal en somme pour clôturer en beauté ce 15e
challenge Antoine Costa.
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NO FINISH LINE 2015
LA NO FINISH LINE GAGNE
LE CŒUR DE FONTVIEILLE
On nous avait promis des canards, des roses et même des hélicoptères. Et aucun
n’a manqué à l’appel. La bonne humeur était là également. Celle des bénévoles qui
se relayaient jour et nuit pour accueillir et sustenter les participants, comme celle
des coureurs ou marcheurs présents. Sous la douceur de l’été indien, la No Finish
Line édition 2015 ne pouvait pas se dérouler sous de meilleurs auspices.
Par Aurore Teodoro – Photos : Akunamatata / Linkeepers, Palomba / NFL 2015, Fitte / NFL 2015, No Finish Line, A.T.
P
our cette seizième édition, l’association Children & Future, organisatrice de la manifestation, nous a
entraînés sur un chemin bucolique,
champêtre même. Délaissant le Port
Hercule, qu’elle a arpenté de long en large pendant seize ans – travaux d'aménagement du
parking et du musée de l'automobile obligent
- l’incontournable course caritative a pris ses
quartiers du 14 au 22 novembre à Fontvieille.
C’était donc dans le chapiteau, transformé pour
l’occasion en village sportif, que les participants
entamaient leurs tours de piste. Un périple de
1,37 km qui les emmenait le long de l'avenue des
Ligures puis sous le tunnel de la rue des Guelfes,
avant de longer la Roseraie Princesse Grace sur
sa quasi-totalité. Les coureurs repassaient ensuite
à l’intérieur du chapiteau, dans l’autre sens cette
fois-ci ! Un petit arrêt au ravitaillement, où les
bénévoles de l'association, tout sourire, redonnaient force et motivation aux coureurs endurants et c'était reparti pour un petit tour autour
de l’étang aux canards. Dépaysement assuré.
Circuit un peu plus difficile
Si le circuit était un peu plus difficile - "il y a
des endroits un peu plus étroits, beaucoup plus
de virages. Il y a aussi deux petites montées,
même si cela ne fait qu'un 1,50 m et 2,50 m de
dénivelé", souligne Philippe Verdier, fondateur
de la No Finish Line (voir interview p 62-63) cela n'a semblé effrayer ni les participants, venus
nombreux, à l'image de ce mercredi matin, ni la
foule qui les rejoignait alors que les douze coups
de midi approchaient. Et les 45 infatigables qui,
cette année encore, s'étaient embarqués dans le
SOLIDARITÉ
ENCORE
DES RECORDS BATTUS
13 617, soit 617 participants de plus que l'objectif de départ
(12 524 en 2014)
383 179, soit 33 179 km de plus que l'objectif visé
(342 323 km en 2014)
383 179 euros reversés
Résultats sportifs
Coupe du Prince : Robert Miorin (1 004 km)
Première femme (8ème classement général) :
Mimi Chevillon (813 km)
En équipe :
ACM/Fondation Sancta Devota, vainqueur 2014 (18 415 km)
Course homologuée des 24h
Homme : Fausto Parigi (227 km)
Femme : Chiara Milanesi (175 km)
Relais : Pompiers de Monaco (297 km)
défi de courir durant les huit jours n’étaient pas
en reste. Venus avec tentes, caravanes et mobilhomes, ils avaient investi l'arrière du chapiteau,
au plus près de l’action. Les loges des artistes
du cirque avaient même été transformées en
dortoirs pour l'occasion. "La course est connue
dans le monde entier pour ses huit jours et pour
cette ambiance. Nous avons même dû refuser
du monde et ne garder que les 45 premiers qui
s'étaient inscrits", précise Philippe Verdier.
"Pour les enfants"
En solo, en équipe, des grands et petits, à quatre
roues ou à quatre pattes… Sur le circuit, on
papote, on téléphone, on fonce sans regarder
en se focalisant sur sa respiration. A chacun son
rythme. A chacun sa formule. C'est bel et bien
cela le secret de la No Finish Line. En passant
dans les allées, près de la Roseraie, Mado, 71
ans, accompagnée de sa chienne Choupette, 17
mois, enchaîne les tours, tranquillement mais
surement. "Je viens pour les enfants. C’est ça
qui me motive, il n'y a que peu de manifestations pour eux", souligne cette fidèle de toujours
qui, depuis seize ans, parcoure chaque jour
le circuit pendant "une heure ou deux". Plus
loin, on peut entendre un coureur lancer un
"Allez, allez plus vite. On fait quoi là ?" à ses
coéquipières, qui marchaient pourtant d'un pas
rapide. Pas sûr que ce soit très motivant. Au
détour du jardin d'enfants, au contraire, deux
joggeuses, elles, sont à fond. "Un Big Mac, ça
fait 500 calories, il faut qu'on coure encore..."
souffle l'une d'entre elles. Difficile de ne pas
esquisser un sourire. McDonald's sponsorisaitil à sa façon la course ?
6061
183 sociétés monégasques
Ce ne serait pas la seule. Car cette année encore,
nombreuses étaient les entreprises, fondations,
associations, organismes publics à répondre à
l'appel de la NFL. Au milieu de la foule, les
t-shirts colorés, estampillés à leur nom étaient
légions. Parmi elles, on reconnaissait notamment les "Smileys", le groupe de bénévoles de
l'AMADE qui égaient les journées des enfants
du CHPG, l'ACM/Sancta Devota, futurs vainqueurs du trophée en équipes ou encore la SBM.
Un challenge qui a regroupé cette année 273
équipes, dont 183 sociétés monégasques (voir
encadré chiffres). De quoi faire du chiffre en
terme de distance. Car ne l'oublions pas, chaque
kilomètre compte, et rapporte un euro pour
les actions de Children & Future. Une vraie
course du cœur.
NO FINISH LINE 2015
NOTRE RÊVE UN PEU FOU :
UNE COURSE PAR SEMAINE
À TRAVERS LE MONDE"
Le 14 novembre, le coup d'envoi de la seizième édition de la No Finish Line, organisée par l'association
monégasque Children & Future, était donné en présence de la Princesse Stéphanie. A l'origine de
cette manifestation, devenue incontournable en Principauté, se cache un homme, Philippe Verdier.
SOLIDARITÉ
les caisses sociales, qui nous ont dit : "on a fait
500km, on va vous verser 500 €". On a trouvé
l’idée géniale et on a lancé ce challenge. En 2014,
sur 300 équipes, 39 étaient sponsorisées et ont
fait 42% des kilomètres. C’est grâce à elles qu’on
peut réussir notre pari.
Des projets pour l'avenir ?
E
n 1999, cet assureur, passionné
de marathon, créait la No
Finish Line sans se douter une
seule seconde de l’ampleur
que prendrait cet événement
alliant sportif et caritatif.
Comment est née la No Finish Line ?
Tout a commencé lorsque j’étais à la Jeune
Chambre Économique de Monaco (JCEM). La
Jeune Chambre Internationale voulait instituer
une journée universelle du droit de l’enfant le
20 novembre, pour commémorer les dates anniversaires de la déclaration (1959) et convention
(1989) des droits de l’enfant et nous avait incités
à créer des événements pour essayer que cette
journée soit créée par l’ONU. A l’époque, je
faisais des marathons et j’avais eu plusieurs idées
de courses dont celle de faire courir les gens sur
un circuit avec une petite pancarte "Journée
Universelle des droits de l’enfant", projet qui
avait été accepté par la JCEM. Après discussions, un rendez-vous avec le gouvernement et
une audience avec le Prince, on est passé d’un
événement "one shot" sur an à un événement de
huit jours non-stop sur le port de Monaco, qui a
réuni la première année en 1999, 750 personnes
et on a fait 15 000 km.
Le concept a ensuite évolué ?
On s’est fait complétement dépassé par le
concept ! On imaginait avec des étoiles plein
les yeux avoir un jour 3 500 personnes. Les kilomètres on s’en fichait un peu, car le principe au
début était qu’il y ait toujours une personne sur
le circuit. C’est lors de la 5e année, à force que
les gens nous disent "que je fasse un tour ou dix
tours ça revient au même il n’y a pas de bénéfices
supplémentaires", on s’est dit qu'on allait faire
un pari et reverser 1 € par kilomètre.
Vous attendiez-vous
à un tel succès ?
Non pas du tout ! Au départ, je l’ai plus organisé
sur le sport et l’humanitaire. On ne s’attendait
pas à voir des gens avec des poussettes venir
demander la permission d’inscrire leurs enfants.
On a eu des chiens, un chat, un mouton, une
tortue... Une personne a fait 2 ou 3 fois un 24
heures en échasses. Tout ce qui n’est pas dangereux est autorisé mais on interdit rollers, trottinettes, vélos, même pour les petits, pour des
raisons de sécurité. Mais après si quelqu’un veut
ramper ou faire 24 heures en marche arrière, on
accepte tout type de défis.
Comment l’expliquez-vous ?
Les gens se sont approprié le concept No Finish
Line parce que c’était quelque chose de très
convivial, ils avaient le temps de se retrouver,
entre collègues, entre amis et de parler en marchant. Aujourd’hui, il y a plus de personnes
qui marchent que de personnes qui courent.
D'ailleurs, parfois, il y a tellement de monde
que c'est impossible de courir ou de doubler.
Comment se passe
le financement de la NFL ?
Nos trois plus gros sponsors sont des fondations,
à savoir les fondations Cuomo, Stavros Niarchos
et Sancta Devota. A eux trois, ils constituent plus
de 50% de notre sponsoring brut. Nous avons
également les équipes sponsorisées, concept
lancé il y a six ou sept ans. A l’origine, ce sont
6263
On a des idées en tête notamment, avec une
"NFL everywhere", une NFL virtuelle. Nous
sommes en train de créer une application, on
va servir de test, pour que les kilomètres réalisés quand les gens vont faire un entraînement,
quand ils marchent de chez eux jusqu’au circuit
soient aussi comptabilisés dans un autre système
soutenu par un financement participatif. Après
notre rêve un peu fou, c’est qu’il y ait 52 No
Finish Line, une par semaine organisée dans
chaque pays à travers le monde.
Paris a d’ailleurs accueilli sa
première No Finish Line cette année,
la première d'une longue lignée ?
C’est la première étape ! Ce fut difficile car la mairie de Paris n’avait jamais autorisé un événement
non-stop pendant une nuit en extérieur. Cette
année, nous avons eu 4 jours 3 nuits. L'an prochain, ce sera 5 jours et 4 nuits. Ce serait sympa
que l’on puisse arriver à 8 jours rapidement. On
a retrouvé le même état d’esprit, des gens venus
avec des chiens, des poussettes, de tout âge. Le
concept a pris tout de suite, même s'il y a eu un
peu moins de 4 000 participants. Après il y a
d’autres projets, notamment Oslo, avec le coureur
cycliste Thor Hushovd et sa femme qui résident
à Monaco et sont très motivés, Bruxelles, l’île
Maurice, Athènes avec la Fondation Niarchos.
Comment exporter ce concept ?
A Paris, c’est une autre association, l’organisateur
de l’Eco-Trail, qui a organisé la manifestation.
Nous n’avons pas les moyens ni humains, ni
techniques pour organiser d’autres manifestations dans le monde. On a d’ailleurs créé une
nouvelle association qui s’appelle NFL Internationale, pour la protection de la marque No
Finish Line et pour conseiller d’autres NFL. Son
but, c’est de constituer une sorte de fonds mondial où chaque NFL verse ce qu'elle veut pour
créer un projet de dimension internationale, plus
important que les projets que ne peut en soutenir
une seule. Nous visons cela à 2-4-5 ans, pas avant
3 ans je pense, pour réunir suffisamment de
fonds et pour définir un axe mondial, toujours
autour des enfants.
S
E
V
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R
SPO
LON
ASM PENTATH
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TIR AU PIS
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Licenciées depuis seulement quelques saisons à l'AS Monaco Pentathlon, Julie Lafaye et Amanda
Aiello n'ont pas mis longtemps à obtenir de bons résultats, notamment sur la scène internationale.
Par Romain Chardan - Photos : Jean-Pierre Debernardi et DR.
L
e pentathlon moderne n'est pas la
discipline que l'on voit le plus souvent dans les médias. Et pourtant,
c'est un sport qui gagne à être connu.
D'autant qu'à Monaco, malgré un très
faible nombre de licenciés, les résultats sportifs
commencent à être au rendez-vous. La preuve
avec Julie Lafaye et Amanda Aiello, qui sont
pour le moment les deux des sociétaires de
l'ASM Pentathlon. Lors des championnats
d'Europe de pentathlon moderne qui ont eu
lieu en Hongrie, en septembre dernier, elles
ont toutes deux porté haut les couleurs de
Monaco. Dans sa catégorie en Master + de
40 ans, Amanda a réussi a accroché une quatrième place, tandis que Julie, en Master + de
30 ans a manqué de peu la plus haute marche
du podium, terminant finalement à une très
belle deuxième place synonyme d'argent. De
quoi récompenser deux sportives animées par
leur passion.
Préparation internationale
Le pentathlon moderne comporte 5 disciplines.
En compétition, chaque pratique rapporte des
points et permet d'établir un classement final
à l'issue des 5 épreuves. Au menu, de la natation, de la course, de l'équitation, du tir ainsi
que de l'escrime. De quoi donner du pain sur
la planche à tous ceux et celles qui ont envie
de tenter l'aventure. Pour Julie et Amanda, la
charge est d'autant plus difficile qu'elles ont une
vie professionnelle à mener à côté. Comptable
et mère de 4 enfants, Amanda Aiello s'entraîne
essentiellement la semaine, tout comme Julie
Lafaye qui est professeur d'Éducation Physique
et Sportive (EPS) à Monaco. C'est d'ailleurs
grâce au métier de Julie que ces deux passionnées
ont fait connaissance, l'une étant le professeur de
la fille de l'autre. Entraînements la semaine donc,
mais aussi des compétitions le week-end. "Cette
année, on a fait beaucoup de compétitions des
différentes disciplines que l'on a en pentathlon,
&
PENTATHLON MODERNE
NTRY
CROSS-COU
S
E
S
U
E
T
T
O
R
BE-T
NATATION
ESCRIME
GLO
que ce soit en escrime ou en combiné course-tir à
Aix-en-Provence", précise Julie. "On a également
fait quelques triathlons", renchérit de son côté
Amanda. Au final, elles ont eu des compétitions
tous les 15 jours lors des quelques mois précédant
les championnats d'Europe. D'autant qu'il y a
eu également quelques pentathlons à l'international. "On a fait la Suisse en mars, Barcelone
en juin et l'Allemagne en juillet", explique Julie.
C'est d'ailleurs lors de ces compétitions que les
deux sociétaires de l'ASM Pentathlon ont vu
qu'elles pouvaient tirer leur épingle du jeu lors
des championnats d'Europe.
donc on est bien épaulées et ça évolue très vite.
Tant mieux parce qu'on était toutes les deux
novices. En course à pied, on a un passé toutes les
deux", explique Julie Lafaye. Amanda, elle, perfectionne sa course "avec la section athlétisme.
C'est Jacques Canduso qui m'a prise en charge
et me donne des conseils afin de m'améliorer."
Ayant toutes deux un petit passé en équitation,
le retour au saut d'obstacles s'est fait rapidement
Les "Europe" avec ambition
Cette volonté de participation aux championnats d'Europe en Hongrie est donc arrivée assez
vite dans la saison. Et ce malgré les difficultés
liées à la préparation. Au quotidien, Julie et
Amanda doivent trouver des créneaux d'entraînements pour les 5 disciplines. Allant de club
en club pour y trouver un coup de main, les
deux pentathloniennes ont ainsi grandement
pu progresser en escrime et en tir, notamment,
grâce aux infrastructures de la Principauté. "En
escrime, on a une belle salle et 4 maîtres d'armes,
6465
au centre équestre de Nice. Cependant, travailler
les 5 disciplines en même temps implique de
fortes charges d'entraînements. Il faut donc être
à l'écoute de son corps pour ne pas se fragiliser
ou se blesser, d'autant que le niveau requis pour
bien figurer en compétition "demande beaucoup
de travail", comme le souligne Julie. Entre les
entraînements et les sorties en compétitions le
week-end, les deux athlètes découvrent petit
à petit le monde du pentathlon moderne. Un
monde où les informations tombent au comptegoutte. "Grâce aux compétitions auxquelles on a
participé durant l'année, on s'est fait des contacts
et on échange par mails en vue des prochaines
compétitions. C'est comme cela qu'on a su pour
les championnats d'Europe", explique Amanda.
La décision a donc été prise en mai. Et pas question de partir pour faire de la figuration. "On
sentait avant de partir qu'on avait le niveau, on
connaissait nos temps et on voyait comment se
placer", précise Amanda. "Je visais au moins un
podium, parce qu'en Allemagne, on avait vu les
personnes contre lesquelles on allait se retrouver
en Hongrie, donc ça nous avait permis de nous
jauger par rapport à elles. Et comme j'avais gagné, je savais que c'était possible", explique Julie.
L'étape hongroise
Pour une première participation aux championnats d'Europe de pentathlon moderne, les
représentantes de l'ASM ont eu droit à quelques
surprises. Si l'organisation était hyper carrée
en Allemagne ou en Suisse, il n'en fut pas de
même dans ce pays de l'ex-Union Soviétique.
"L'organisation était catastrophique en Hongrie.
Aucune info, pas de pique-nique de prévu le
midi, l'équitation devait avoir lieu le vendredi,
elle a finalement été avancée au jeudi", raconte
Julie. Cependant, ces petits couacs n'ont pas eu
raison de la motivation de nos deux sportives,
même si elles n'étaient pas au bout de leurs surprises au moment de commencer la compétition.
Après une réunion technique le mercredi, les
choses sérieuses commençaient le jeudi matin.
En ouverture, c'est le tir de précision qui attendait nos deux comparses. "On a commencé par
le tir, donc gros stress d'entrée. On était les premières à tirer, le bus était en retard. On arrive
dans une grande salle, un grand gymnase où
tous les écoliers nous regardaient. On n'a pas
géré au niveau stress et on est passé à côté", se
remémore Julie. Et malheureusement, cet échec
au tir est déjà synonyme de défaite pour Julie qui,
ayant accumulé trop de retard sur la première, ne
pourra revenir sur elle pour lui disputer la première place. Est ensuite venue l'équitation, où les
choses ont tourné dans le bon sens, comme le
raconte Amanda. "Ça nous a reboostées. On
a un tirage au sort des chevaux qui nous sont
attribués comme ça et on a juste 20 minutes
pour le détendre, faire connaissance avec lui
et sauter 5 obstacles à l'échauffement. Ensuite
c'est le parcours qui commence. Et tout s'est
bien passé." En signant le meilleur temps de
leur catégorie respective (Master +30 pour
Julie et Master +40 pour Amanda), elles avançaient ainsi plus sereinement vers la troisième
étape. "L'escrime qui est l'épreuve, avec l'équitation, qui dure le plus longtemps. Ça a dû
prendre deux heures parce qu'on doit toutes
se rencontrer. Ça dépend du nombre. Là on
était un peu plus de 20." Respectivement 3e
et 5e sur cette épreuve, la première journée
se terminait donc plutôt sur une bonne note
pour les deux asémistes.
Natation, course, podium
Après une première journée bien remplie, les
filles devaient s'attaquer à leur Everest, la natation. Surtout en ce qui concerne Amanda qui
avoue être en délicatesse avec cette discipline,
d'autant que toutes deux s'entraînent seules et
ne bénéficient donc pas de conseils pour s'améliorer. Malgré ces difficultés quotidiennes sur
une pratique qui demande beaucoup en terme
énergétique, mais qui rapporte peu de points en
compétition, nos deux compétitrices ont tout
de même réussi à améliorer leur record sur 100
mètres (en bassin de 25 mètres). Restait alors
la course, leur véritable point fort. Mais sur un
parcours de 2 kilomètres, difficile de creuser un
réel écart avec les poursuivantes ou de recoller
au score pour Julie. Dans des conditions météo
très difficiles, elle est tout de même parvenue à
prendre 35 secondes sur celle qui finit championne d'Europe, soit 35 points. Mais cette dernière en comptait 114 d'avance, un écart bien
trop important pour pouvoir le combler sur cette
course. Malgré tout, et même si Julie était un peu
déçue de cette deuxième place, le bilan est plus
que positif pour les licenciées de l'ASM. L'année
se termine donc sur bonne note au niveau pentathlon moderne, avant de reprendre le chemin
des compétitions de chaque discipline en début
d'année prochaine. Puis il sera temps de regarder
en direction des championnats du monde prévus
l'an prochain, qui devraient avoir lieu à Prague
du 2 au 7 juillet.
66
J ULI E LA FAYE ET AMAN DA AIELLO
"EN EQUIPE,
ON SE SENT PLUS FORTES"
Voilà quelques mois désormais que Julie et Amanda marchent ensemble dans l'aventure
du pentathlon moderne. Une association qui porte ses fruits puisqu'elles se sont signalées
aux derniers championnats d'Europe de la discipline en Hongrie en septembre dernier.
Avec une médaille d'argent pour Julie et une quatrième place pour Amanda.
PENTATHLON MODERNE
P
assionnées par le pentathlon
moderne, Julie et Amanda
reviennent sur leur arrivée
dans ce sport et ce qui
les pousse à continuer.
Comment êtes-vous
arrivées au pentathlon ?
Julie Lafaye : J'ai vu les J.O. de Sydney en 2000
à la télé et ça a été la révélation. J'adore pratiquer
beaucoup de sports et nombre d'entre eux sont
présents dans le pentathlon. J'ai fait de l'athlétisme étant petite. J'ai toujours voulu faire du tir
et j'avais pu m'y essayer lors du raid inter-armées
à Monaco. On avait fait de la natation, du tir,
du kayak, de la course à pied et des épreuves
nautiques. C'est après ça que j'ai su que le club
de pentathlon existait. J'ai alors sauté sur mon
téléphone (rires).
Amanda Aiello : C'est quasiment la même
chose pour moi. Je regardais les Jeux de Pékin
en 2008 et j'ai vu le pentathlon, où ils faisaient
de l'équitation et de la course à pied. Tout ce que
j'aime. J'avais fait un tout petit peu de tir, mais
rien d'intense. Je n'avais jamais fait d'escrime,
mais tant pis. Je me suis dit que c'était un bon
challenge. J'ai appelé en 2008, mais il n'y avait
personne. Et j'ai eu la chance de tomber sur un
article dans le journal sur les championnats de
France. Je connaissais Julie parce qu'elle avait
eu ma fille à l'école et je suis entrée en contact
avec elle.
et je disais à mon mari que je n'allais jamais y
arriver (rires). Mais c'est le pentathlon que je
voulais faire. C'est un challenge et je voulais y
arriver. Donc il m'a fallu persévérer, tout comme
en escrime où les leçons avec le maître d'armes
aident beaucoup. Et surtout, Julie est toujours
en train de me motiver.
Quelle est la discipline que vous
préférez et que vous détestez ?
Julie : Ça dépend des périodes (rires). Je pense
que c'est sur les compétitions en saut d'obstacles
où je ne regrette pas tout ce chemin parcouru.
La sensation de voler avec le cheval, j'adore ça.
Après j'aime les 5 disciplines. L'escrime au début,
c'était vraiment compliqué, ça ne me parlait
pas du tout. Au fur et à mesure, j'y ai vraiment
pris goût. J'ai vraiment apprécié en progressant.
Amanda : C'est pareil pour moi, où l'escrime
était vraiment un problème au départ. Mais
c'est quand même surtout la natation qui me
gênait. Maintenant, je n'ai plus de discipline
rédhibitoire même si j'aime particulièrement
l'équitation et la course à pied.
Le mental a une part importante ?
Julie : Il y a un stress dans toutes les épreuves, car
il y a toujours un enjeu. En course par exemple,
où on sait qu'on est meilleure, on se dit que c'est
là qu'on doit rattraper des points laissés en route.
Amanda : Ou alors essayer de se donner une
Qu'est-ce qui vous a motivées
en sachant que c'est très difficile
d'avancer sur 5 disciplines qui ne
sont pas réellement liées ?
Julie : Il y a deux choses. Dans les entraînements,
on a des phases de progression. Quand on voit
qu'on progresse dans un sport, c'est l'étincelle qui
va nous motiver. On continue à s'entraîner sur
les 5, mais c'est celui où on progresse qui nous
pousse à continuer. Il y a toujours un des 5 sports
où on sent qu'on progresse. Personnellement, le
fait de rencontrer Amanda et de constituer une
équipe, ça m'a permis de m'ouvrir à l'international et de découvrir un peu autre chose. Être en
équipe, c'est très motivant, on se sent plus fortes.
Amanda : L'équitation ne me posait pas de problèmes parce que j'en faisais déjà régulièrement
et l'obstacle ne me faisait pas peur. J'étais athlète plus jeune, donc pour la course à pied, il
n'y avait pas de soucis. Quand j'ai commencé à
m'entraîner en natation, je ne voyais pas le bout
du tunnel. Je faisais 4 minutes 30 au 200 mètres
6869
marge pour avoir une sécurité et que personne
ne puisse venir récupérer ces points. Au niveau
du tir, quand on en rate un, qu'on fait un 5 alors
qu'on aurait pu faire un 10, il faut se remettre
dedans pour arriver à oublier ce mauvais tir
et se reconcentrer. C'est la même chose quand
on prend une touche stupide en escrime. On
se remet en question sans cesse, si on n'arrive
pas à gérer ça, pour les épreuves suivantes, c'est
difficile.
Julie : La tête joue beaucoup en escrime, que ce
soit sur l'envie ou la concentration.
Quelles sont les qualités
nécessaires pour être
un bon pentathlonien ?
Julie : La persévérance (rires) et être passionné.
C'est une épreuve qui parle très vite aux gens,
c'est quitte ou double. Quand on est passionné,
on n'a pas de problèmes pour s'entraîner parce
qu'on se fait vraiment plaisir dans chaque sport.
C'est aussi un vrai challenge dans la vie quotidienne.
Amanda : La motivation et la disponibilité.
Pour progresser, il faut être bien régulier et surtout bien organiser son emploi du temps. Être à
l'écoute de son corps est important, pour savoir
quand s'arrêter et lâcher un peu afin d'éviter les
blessures ou un gros coup de fatigue.
Julie : Ça c'est compliqué et il faut quelqu'un de
l'extérieur pour s'en rendre compte.
MARCEL PIETRI
L'HOMME DES HAUTES PLAINES
Figure du judo en Principauté, Marcel Pietri est un personnage du milieu sportif monégasque.
Natif du coin, il n'a jamais réellement quitté ses racines auxquelles il est très attaché.
Quitte à ne pas avoir la carrière qu'il aurait mérité. Mais toujours sans regret.
Par Romain Chardan - Photos : Erika Tanaka et D.R.
M
arcel Pietri a beau se rapprocher
de la soixantaine, il garde l'œil
malicieux et l'esprit vif. Alerte.
A la ville comme sur les tatamis, le directeur technique de
la Fédération Monégasque de Judo a toujours
du temps quand il s'agit de parler de son sport
et des judokas qu'il encadre depuis plus de 20
ans. Pour évoquer son club, il se rend toujours
disponible. Il en va de même quand il s'agit de
parler de lui. Plus d'une heure durant, nous avons
pu évoquer sa vie, son judo, mais aussi l'homme
sous le kimono. Vrai, nature, comme celle qu'il
affectionne tout particulièrement. Car s'il est né
à Cannes, "un pur fruit du hasard", comme il le
rappelle volontiers, c'est bien dans l'arrière-pays
niçois que se situent ses racines. Des racines
auxquelles il est très attaché et qui racontent un
peu l'histoire de sa vie, de sa famille.
Valdeblore
et les quartiers nord niçois
Fils d'un Corse venu s'installer sur le continent
et d'une Valdebloroise, le jeune Marcel passe son
enfance entre Nice et les villages de Valdeblore,
dans la Tinée, et de Salice, en Corse. A Nice,
c'est au nord de la ville, dans le quartier SaintSylvestre qu'il va faire ses premiers pas de sportif.
Aiguillé par une maman professeur d'éducation
physique et sportive, il ne commence le judo qu'à
l'âge de dix ans. "J'avais vu une démonstration
de judo à Nice, j'en ai parlé à ma mère. Elle était
prof d'EPS et elle m'a dit qu'il valait mieux que
j'attende un peu parce que sinon j'allais me muscler trop vite." Les débuts au judo, Marcel Pietri
les vit avec son ami d'enfance, Luc Morisset, avec
qui il était voisin à la ville comme au village de
Valdeblore. Déjà à cette époque, le judo et les
racines du père de Loïc sont intimement liés.
Son premier dojo, Marcel s'en rappelle comme
si c'était hier. " La salle était à l'étage d'une chapelle désaffectée. J'ai passé des journées entières
à attendre le judo en étant assis sur l'aqueduc
qu'il y avait à proximité. A l'époque, on n'avait
pas assez d'argent dans cette maison des jeunes
et on avait mis du copeau parterre et une bâche
JUDO
L'appel de la montagne
En compagnie de Michel Nowak.
dessus. C'est ce qui nous servait de tapis." Après
quelques années de pratique, notamment sous
la houlette de Charles Juge, direction le sportétudes de Nice au lycée du Parc Impérial. A
cette époque, le futur membre de l'équipe de
France était presque hyperactif. "J'avais besoin
d'activité. Jusqu'à 18 ans, j'étais d'ailleurs assez
bagarreur", se souvient Pietri. Et quand on lui
demande s'il sortait plus souvent vainqueur de
ses bagarres, il nous répond, sourire malicieux
en coin que, "je gagnais souvent. Je faisais déjà
du judo, mais ça donne de la force. Je n'étais
pas un violent, j'étais plus un rebelle. Je n'avais
pas à être violent parce que comme je savais
que je maîtrisais le truc, il n'y avait pas trop de
problèmes." Après l'obtention de son Bac Es, il
part à Paris pour 4 ans. Il y restera finalement
huit ans. Mais pas à temps plein.
Les années d'Insep lui permettent d'intégrer
l'équipe de France. A cette époque, il était encore
possible de suivre une formation en parallèle de
la pratique du judo, ce qui a permis à Marcel Pietri d'obtenir son diplôme de professeur d'EPS.
Malgré quelques victoires sur des tournois internationaux, il se blesse alors qu'il devait faire les
championnats d'Europe de Paris. Se sentant
un peu écarté à la suite de cela, il décide de
prendre un peu de recul et descend sur Marseille
pour y ouvrir la section sport-études. Après une
année dans la cité phocéenne, il brigue le poste
de Conseiller Technique Régional et revient à
Nice. Un moyen pour lui de se rapprocher de sa
terre. Le judo continue, et en 1986, après être
Marcel Pietri lors d'un combat au tournoi de Paris
7071
passé des -71kg aux -78kg, il remporte le tournoi
de Paris et termine vice-champion d'Europe et
champion d'Europe par équipe. Les Jeux Olympiques semblent alors s'ouvrir à lui. "En 1986,
ils nous avaient dit, "celui qui gagne le tournoi
de Paris fait les Jeux." J'ai gagné, mais je n'ai
pas fait les Jeux." Et l'explication à cela, l'entraîneur principal du Judo Club de Monaco semble
la connaître."C'est parce que je m'entraînais à
Nice et j'étais un peu seul. J'ai été écarté et mis
remplaçant pour les Jeux. J'étais très attaché à
mes montagnes, sans plus à Nice mais surtout à
l'arrière-pays. Un peu trop à l'époque d'ailleurs,
parce que ça m'a desservi. Mais tout ce que je
n'ai pas fait, je l'ai conseillé à mon fils (rires).
C'est lui qui en a profité. J'aurais dû rester à
Paris, mais c'est sans regret parce que j'ai fait ce
que je voulais." Propriétaire d'une maison dans
son village de Valdeblore, Marcel Pietri y passe
également beaucoup de temps pour la retaper et
travailler la pierre. Une chose qu'il affectionne
tout particulièrement. "J'aurais peut-être arrêté
l'école s'il n'y avait pas eu le judo. J'aurais fait
un métier manuel, comme tailleur de pierres par
exemple. J'aime travailler la pierre et je ne bosse
qu'avec de la pierre du pays." Un moyen aussi
pour lui de se ressourcer. Après la cassure de
1986, il décide de passer à autre chose en 1988.
Monaco, Loïc, la chasse
Entraîneur à Monaco depuis 1986, il est progressivement détaché en Principauté par l'éducation nationale. Entraîneur à temps complet au
club à partir de 1993, il prend également le temps
de s'occuper de ses deux enfants, Loïc et Chloé.
Avec son fils, il va d'ailleurs partager une autre de
ses passions, la chasse. "J'ai une image avec lui.
Depuis l'âge de dix ans, je l'emmène à la chasse.
On part à 3 heures du matin, on roule une heure
en voiture, on marche deux heures, et on est
posté à partir de 6h30-7 heures du matin. Des
fois il fait -5 degrés parce qu'on chasse à 2800
mètres d'altitude. Parfois, je le chargeais en lui
mettant des cagoules, il claquait des dents et je
me disais qu'il n'allait plus revenir. Et à chaque
fois il revenait. De l'âge de 10 ans à aujourd'hui,
il a toujours fait ou presque les ouvertures de la
chasse. On est très attaché à ça." D'autant que
la chasse n'est pas la seule passion que les deux
hommes partagent. Et si Loïc réussit une belle
carrière dans le judo, tout n'a pas été facile, pour
le papa comme pour le fils. "Je suis hyper fier et
j'ai toujours fait attention de ne pas trop le montrer pour pas qu'il n'ait trop de pression. J'ai vu
tellement de fils de profs de judo, de fils d'entraîneurs morfler parce que les parents mettaient
la pression. Les enfants se sentaient obliger de
briller et c'était super destructeur. Donc je me
suis dit, que surtout, je ne ferai jamais ça." Le
départ de Loïc pour Paris a été difficile, à en
croire Marcel, d'autant que le jeune homme ne
se sentait pas légitime à l'époque. Mais une fois
qu'il a été sacré champion d'Europe et du monde
junior, la légitimité s'est imposée d'elle-même.
"Ça a été très dur parce qu'il était mal perçu, on
le voyait comme un "fils de". Ce qui l'a soulagé
c'est qu'à la fin de la première année d'Insep,
il fait champion de France, trois mois après il
fait champion d'Europe et champion du monde
juniors (2009)." Par moments, le tempérament
bagarreur du papa revenait, surtout à la lecture
de commentaires désobligeants sur internet.
"Quand il a été sélectionné pour le championnat d'Europe, on voyait écrit "Merci Papa"
dans les commentaires. Là j'aurais mis des
taquets." Formateur dans l'âme, Marcel Pietri
continue d'entraîner ses groupes de judokas
avec la même passion qui l'a animée durant sa
carrière. Un quotidien qui le rythmera jusqu'à
sa retraite, qu'il prendra, à n'en pas douter,
dans ses montagnes.
JUDO
E R IC BES S I
"UNE VITRINE INTERNATIONALE"
Eric Bessi est le nouveau président de la Fédération Monégasque de Judo par intérim. Entré
en fonction suite au décès de son prédécesseur, Gérard Bertrand, l'année dernière, il évoque
l'organisation et l'histoire du tournoi international de judo de Monaco (13 décembre).
Par Romain Chardan - Photo : DR
A
ncien judoka confirmé
et reconnu, Eric Bessi
a notamment porté les
couleurs monégasques
lors des Jeux Olympiques
de Séoul en 1988, lors des Jeux
Méditerranéens de Casablanca,
où il se classa 3e ou encore lors
des Jeux des Petits Etats où il a
remporté 5 médailles de bronze.
Depuis quand existe ce tournoi ?
Sa première édition remonte à 1991. Il y en a
eu tous les ans sans interruption sauf sur deux
années. Mais pendant ces deux années, nous
avons suspendu le tournoi pour organiser un
championnat du monde junior et une autre
fois pour organiser un grand prix par équipe
avec les meilleures équipes du monde (France,
Géorgie, Japon, Italie notamment, qui étaient
les 4 meilleures du monde à cette époque).
Comment a-t-il été mis en place ?
Il était né à l'initiative de notre président Gérard Bertrand, qui est décédé en décembre
dernier. Au départ ce tournoi était individuel,
avec un classement par équipe. Chaque équipe
avait le droit d'amener un combattant par
catégorie de poids, et celui qui avait le plus de
points était vainqueur par équipe du tournoi.
L'an dernier, pour les 40 ans, nous avons fait
un tournoi par équipe en ayant invité la Russie et la Géorgie. Mais c'est un championnat
par équipe de 7, ce qui est assez rare, parce
qu'il y a 7 catégories de poids représentées.
Alors que par exemple, aux championnats
du monde, il n'y a que 5 catégories de poids
dans la compétition par équipe. Cette année
j'ai pris la décision de renouveler par équipe,
sur le même format que l'an dernier.
Pourquoi ce même format ?
Je trouve que le format par équipe est davantage
fédérateur qu'un format individuel. Ça permet
d'avoir des équipes complètes, parce qu'en individuel, un club pourrait envoyer seulement
2 combattants. Alors que sur un format par
équipe, s'ils n'envoient pas au moins 6 combattants, ils trouveront toujours quelqu'un en
face qui va gagner le combat qui les fera perdre.
Donc l'intérêt c'est d'avoir des équipes complètes
ainsi qu'une émulation, au niveau international
comme national, puisque nous avons nous aussi
une équipe de judo et nous faisons venir quelques
équipes plus régionales et quelques grands clubs
parisiens.
Comment
choisissez-vous les équipes ?
On prend les meilleures équipes au niveau européen, qui ont fait les championnats d'Europe par
club et quelques fois ce sont aussi des équipes
nationales qui peuvent venir. On avait deux
champions du monde dans l'équipe de Russie et
de Géorgie l'an dernier. Mais peu d'équipes nationales se déplacent comme ça, d'autant qu'une
semaine après notre tournoi, il y a le Grand Slam
de Tokyo, ce qui est un peu le Roland Garros du
7273
judo. Les gens y prennent beaucoup de points,
surtout en ce moment en vue des J.O. où il faut
être dans les 22 meilleurs mondiaux pour être
sûr d'y aller.
Le plateau est relevé
chaque année ?
Nous avons un plateau assez relevé chaque année.
Si on prenait les meilleurs de chaque équipe, on
pourrait peut-être constituer une équipe qui serait
très compétitive au niveau international.
Le Judo Club de Monaco
est-il bien représenté ?
Nous avons notre équipe standard et habituelle.
Vous en connaissez la plupart puisqu'ils sont
régulièrement au Jeux des Petits Etats d'Europe.
Nous en profitons donc pour insérer notre équipe
qui, à ce stade, peine un petit peu, parce que
ne serait-ce que la meilleure équipe française ou
russe peut être la meilleure équipe européenne,
voire mondiale.
B
M EMBR E
RE
DE
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LU
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DANIJEL SUBASIC
"J'ESPÈRE ET JE
VEUX RESTER ICI"
En janvier, cela fera déjà 4 ans que Danijel Subasic a rejoint les rangs de l'AS Monaco. Le portier croate est
l'une des figures du vestiaire mais aussi l'un des plus expérimentés. De quoi ajouter un peu plus à son aura,
lui qui s'affirme depuis deux saisons comme l'un des meilleurs gardiens européens.
Dossier réalisé par Romain Chardan - Photos : Stéphane Senaux / AS Monaco
D
anijel Subasic a longtemps
connu l'ombre en sélection
croate avant de connaître
la lumière depuis que Stipe
Pletikosa a mis un terme à sa
carrière. Néo-titulaire en sélection depuis
plus d'un an, il est l'inamovible dernier
rempart monégasque depuis janvier 2011.
Gros travailleur, il n'en reste pas moins l'un
des amuseurs du vestiaire. C'est après
l'entraînement, au lendemain d'un retour
de sélection que nous avons rencontré
Danijel Subasic. Toujours avec le sourire.
Quel est votre avis sur
les premiers mois de compétition ?
C'est comme l'année passée. Un début de saison difficile, on a changé beaucoup de joueurs
dont 5-6 titulaires. C'est très difficile d'arriver
aux mêmes résultats que l'an dernier, donc on a
travaillé mais… On n'a pas marqué beaucoup de
buts et on en a encaissé beaucoup, c'est surtout ça
qui est difficile. Ce qui est important pour nous
maintenant, c'est de travailler. Il y a beaucoup
de joueurs qui ont 18-19 ans, et si c'est difficile
pour nous, qui avons un peu plus d'expérience,
ça l'est aussi pour le coach afin de faire l'équipe.
01
La ligue 1 est-elle plus serrée
que l'an dernier,
en dehors de Paris ?
Oui, ce début de championnat est serré, mais
je ne sais pas ce que ça va donner par la suite.
Si on gagne un peu plus de confiance en championnat et en Europa League, on remontera
sûrement. Pour le moment, Angers et Caen
sont assez bien classés mais j'espère qu'ils vont
redescendre (sourire). On n'est qu'à 3-4 points
du podium. C'est serré en haut mais en bas
aussi, parce que si tu perds 2-3 matches, tu
tombes vite.
Vous êtes un des plus anciens
du groupe avec Nabil Dirar,
comment vivez-vous ça ?
On est ici depuis le début du projet de l'AS Monaco. En janvier ça fera 4 ans qu'on est là, mais tout
s'est bien passé, que ce soit pour nous ou pour le
club. On était en Ligue 2, on a été champions, on
a joué la Champion's League, cette année on joue
l'Europa League. Après, oui c'est difficile, mais
on va essayer de faire de bons résultats pour jouer
une compétition européenne l'année prochaine.
Comment avez-vous vécu ces
quatre années ? Sentez-vous que
vous avez beaucoup progressé ?
J'ai grandi à la fois comme joueur et comme personne. Je me sens vraiment bien ici. J'ai progressé
depuis que je suis arrivé, mais c'est normal parce
que je travaille très bien avec "Dédé" (André
Amitrano, l'entraîneur des gardiens). On a bossé
dur, donc tout s'est bien passé. Il faut juste travailler. Quand tu le fais, ça paye.
Vous avez souvent été défini
comme le plus "fou" du vestiaire.
Est-ce vrai ?
(Rires). Moi j'aime beaucoup rigoler avec tout
le monde. Mais quand il faut travailler et être
sérieux, on travaille sérieusement en étant
concentré. On a le temps après pour rire.
Paul Nardi est votre doublure
et un espoir au poste de gardien
en France. Comment ça se passe
entre vous ?
Notre relation est très bonne, comme avant avec
Romero ou Stekelenburg. Je joue souvent, mais
tout se passe très bien. Paul a besoin de jouer aussi
et j'espère qu'il pourra faire quelques matches
cette année. Je ne sais pas, mais c'est bien pour
lui s'il fait quelques matches en Ligue 1 ou en
coupe. On parle souvent avant l'entraînement,
c'est normal. C'est pareil avec Seydou Si (le troisième gardien).
Après la première saison de L1,
vous ne faisiez pas partie des
nominés aux trophées UNFP. C'était
le cas l'an dernier. Avez-vous
aujourd'hui le sentiment qu'on vous
reconnaît à votre juste valeur ?
Je ne sais pas. J'espère que je vais faire une bonne
saison et qu'on aura de bons résultats avec l'AS
Monaco. L'aspect personnel, je m'en fiche. Ce
AS
Spécial
O
MONAC
Qu'est-ce que ça vous fait
de jouer l'Euro en France ?
Avant le début de saison, j'ai eu l'opportunité
de changer de club. Je dis souvent que je me
sens bien ici, comme chez moi. Mais je suis
aussi resté à Monaco pour jouer l'Euro à la
maison. J'espère qu'on va jouer ici, à Nice ou
Marseille. Ce n'est pas très loin de la Croatie,
1 000 kilomètres, comme ça beaucoup de
supporters viendront (rires).
Qu'est-ce qui
vous plaît à Monaco ?
qui est important c'est l'AS Monaco, l'équipe.
Pour moi, si un jour je gagne ce trophée de meilleur gardien, c'est bien, mais ce n'est pas une
fin en soi. Tout le monde dit qu'on a encaissé
beaucoup de buts, mais ce n'est pas que le gardien. C'est toute l'équipe qui joue et qui défend.
Votre avis sur la Ligue Europa ?
Je l'avais déjà jouée en 2010 avec l'Hajduk Split,
en Croatie. On a beaucoup de jeunes joueurs et
cette compétition, c'est très bien pour eux. Pour
moi aussi. Bien sûr c'est mieux la Champion's
League, l'ambiance avant le match, après, ce sont
deux choses totalement différentes.
Le plus dur c'est de jouer
le jeudi et d'enchaîner le dimanche
en championnat ?
Oui c'est très dur. En Champion's League on
jouait par exemple le mardi et samedi ou le
mercredi et le dimanche. On avait 4 jours de
récupération, donc c'est beaucoup mieux. On
a beaucoup de joueurs blessés et des jeunes qui
ne sont pas encore adaptés pour le jeu européen,
donc c'est difficile.
Quels souvenirs de votre
déplacement en Azerbaïdjan pour
affronter Qarabag
avez-vous gardé ?
J'y avais déjà été avec la sélection un mois avant.
J'avais joué dans un autre stade, un petit, une
catastrophe, comme celui où on a joué avec
l'ASM. Mais à Bakou c'est joli, c'est une belle
ville. J'ai gardé de bons souvenirs mais le voyage
est très long (5 heures), il y a le décalage horaire
(3 heures). Après contre Bordeaux, dans la tête,
c'était difficile. Quand on va à Anderlecht ou
Londres, ça va, mais là-bas… C'est mieux si on
va jouer en Croatie (rires). Mais il n'y a pas de
club en Europa League, seulement en Champion's League.
Le calme. Avant je jouais en Croatie, c'est
une ambiance presque comme à Marseille.
Quand je suis arrivé ici, j'ai découvert le
calme. J'aime beaucoup cet aspect. Après
l'entraînement, je rentre faire une sieste puis
je vais me promener. Personne ne demande
quoi que soit. De temps en temps une photo.
Mais en Croatie, on ne peut pas sortir sans
qu'on soit interpellé. Il y a trop de pression.
Ici c'est calme. L'important c'est de pouvoir
rester concentré sur le football. A Monaco si
tu n'es pas concentré sur le football, tu peux
vite partir.
Peut-on vous imaginer
rester longtemps à l'ASM ?
Oui, mon contrat va jusqu'en 2019. J'espère
et je veux rester ici.
Vous êtes titulaire en sélection.
Ça a été difficile de prendre la
succession de Stipe Pletikosa, qui est
un monument en Croatie au poste
de gardien ?
Non ce n'est pas difficile. Je travaille pour
ça parce que depuis le début de ma carrière,
mon rêve était de jouer en sélection. Ça
implique beaucoup plus de responsabilités
mais c'est bien. On est qualifié pour l'Euro.
On a vraiment une belle équipe. L'important
est d'avoir une bonne ambiance entre nous,
après, je pense que sur le terrain on a fait de
bons résultats.
Vous avez de grosses
ambitions pour l'Euro ?
On devra déjà passer les poules, après si on tombe
sur l'Allemagne ou la France, c'est difficile (rires).
0203
*L'interview a été réalisée le 18 novembre,
quelques jours avant Monaco - Nantes
(victoire de l'ASM 1-0).
D
epuis des lustres, les préparateurs
physiques font partie intégrante
du monde du football. Chaque
club professionnel, de même
que chez les amateurs à certains
niveaux, dispose d'un spécialiste de la condition physique. Si l'ASM ne déroge pas à cette
règle, Nelson Caldeira, adjoint de Leonardo
Jardim, refuse cependant l'étiquette de préparateur physique. Et ce pour une raison simple,
comme il l'explique lui-même. "Le concept de
préparation physique, nous avons un problème
avec ça, car c'est la division du football. Dans
notre modèle d'entraînement, il n'y a pas une
préparation physique. Il y a l'entraînement qui
a pour objectif l'adaptation." Et c'est justement
ce concept d'adaptation qui régit la manière
de travailler développée par le staff asémiste.
Avant-saison
N E L S ON CA LDEIRA
L'ADAPTATION
Quand on évoque le rôle de préparateur
physique avec Nelson Caldeira, l'adjoint
de Leonardo Jardim nous dit que pour lui,
cette dénomination est erronée. Commence
alors un cours sur "l'adaptation" et la
méthode mise en place par cet universitaire.
Retour sur les bancs de la fac.
Quand la grande majorité des clubs font enchaîner tours de terrain et autres exercices de
fractionné à leurs ouailles alors que la chaleur
du mois de juillet est accablante, les Monégasques ont la joie de travailler exclusivement
avec le ballon. "Nous ne faisons pas de préparation physique avant la saison, nous avons
une période d'adaptation", martèle Nelson
Caldeira. "Pour construire l'entraînement, il
faut savoir ce que le coach veut. Pour lui c'est
de bien jouer, d'avoir un jeu bien maîtrisé.
Mais quand on commence, c'est comme un
fleuve qui vient se jeter dans la mer. Il y a
une confluence d'idées entre celles de l'entraîneur et les caractéristiques des joueurs. Cette
période d'adaptation est donc plus intense,
mais on ne s'entraîne pas plus pour améliorer
la condition physique comme cela se fait dans
d'autres méthodologies." Le début de saison se
déroule donc en deux-temps dans cette période
estivale. Il faut d'abord faire comprendre aux
joueurs la méthodologie en place afin que ceuxci puissent comprendre le modèle de jeu et leur
entraîneur. L'autre point concerne les joueurs
et leur positionnement, comme le précise celui
qui continue un doctorat entamé à la faculté
de motricité humaine de Lisbonne. "On fait
le plus d'expériences possibles entre les différents joueurs, parce que parfois nous avons
l'idée qu'un joueur est un défenseur droit,
mais il peut être bon à un autre poste. Nous
essayons de voir quels joueurs sont les plus
complémentaires sur les côtés, au milieu, etc.
On tente donc beaucoup de choses différentes
AS
Spécial
O
MONAC
en pré-saison et c'est pour ça qu'on s'entraîne
plus." Cette volonté de travailler de la sorte,
c'est aussi et avant tout pour favoriser la réflexion du joueur de façon continue. Car une
préparation physique classique ne le permet pas
d'après le natif de Santo Antonio Funchal. "Si
on fait simplement de la course, il y a deux problèmes. Tout d'abord, la spécificité. Les efforts
musculaires que nous faisons pour jouer au foot
ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux de la
course. On sera donc adapté à la course mais
pas à la pratique du football. Donc on fait le
minimum d'efforts non spécifiques possibles.
La deuxième idée, c'est la prise de décision. Si
je fais de la course, qui prend la décision ? Le
préparateur physique siffle, le joueur court. Il
siffle, le joueur s'arrête."
Pouvoir de réflexion
et récupération
Grâce à cette méthodologie, les joueurs de
l'ASM passent donc leur temps d'entraînement à répéter des phases de jeu dans le but
d'améliorer ces choses-là en match. "Dans une
séance, il y a différentes intensités, différents
besoins de choix tactiques et c'est pour ça que
nos exercices sont surtout des situations de jeu.
Parce que les situations de jeu vont demander des exigences de réflexion tactiques, avec
par exemple un 3 contre 2 ou 4 contre 3, des
attaques placées, etc. Les choix sont différents
d'un exercice à un autre, au même titre que les
0405
demandes physiologiques, techniques et tactiques." Travailler tout en forçant les joueurs
à penser, c'est là où se trouve l'un des points
essentiels de la méthode appliquée par Nelson
Caldeira. "Quand on joue, on a besoin de faire
les deux (travailler physiquement et mentalement). C'est pour ça qu'il n'est pas correct de
séparer les deux choses. Le problème du foot,
c'est qu'il faut prendre des décisions avec de la
fatigue, surtout en deuxième mi-temps.
Quand on joue au football, on a besoin de se
déplacer, de courir. Dans notre méthodologie,
on fait une adaptation de l'espace et du temps
pour intensifier les actions, c'est-à-dire mettre
les actions à un niveau plus élevé que ce qu'elles
sont en match. Mais il faut être attentif parce
que si on met toujours une intensité plus élevée que dans le match, on va être adapté à ça,
mais on va perdre autre chose." Cependant,
la répétition des matches met régulièrement à
mal les organismes, de même que les capacités
de réflexion des footballeurs. Outre la cellule
médicale qui a un rôle prépondérant dans la
récupération des joueurs, le staff technique
de Leonardo Jardim doit lui aussi adapter ses
séances. "Il y en a une part qui vient se faire
sur le terrain, à savoir la récupération spécifique. Pour celle-là, qui se passe dans le jeu,
avec une intensité réduite et sans avoir besoin
de prendre des décisions comprimées par le
temps, le joueur essaye de faire des situations
de jeu avec plus de temps." Lorsque le club joue
tous les trois jours, difficile de récupérer et de
préparer le match suivant dans les meilleures
conditions. Pour ce faire, Nelson Caldeira explique que la récupération fait parfois office "de
préparation pour l'autre match. D'un point de
vue physiologique, l'intensité est très basse, les
décisions que le joueur doit prendre ne sont pas
comprimées par le temps, et le joueur peut avoir
le système nerveux plus relâché, mais en même
temps l'entraîneur va donner quelques idées
de construction, surtout dans l'idée d'organisation générale de l'équipe pour le prochain
match." En lien avec les idées du coach, Nelson
Caldeira parle lui aussi de méthode écologique
quand il s'agit de définir leur façon de travailler.
Et va même un peu plus loin en expliquant
que "cette méthode repose sur le principe de
psychologie écologique de penseurs comme
Bernstein ou Gibson. Ça dépend donc de 3
facteurs : l'environnement, à savoir ce qu'il
y a autour, l'organisme, donc le joueur, et la
tâche à accomplir, soit les exercices, le match.
L'adaptation émerge de ces 3 facteurs."
E UR O PA LE AGUE
LÀ-BAS…
L'AS Monaco s'est rendue en Azerbaïdjan pour y affronter Qarabag en Europa League (05/11,
1-1). C'est le plus long voyage que le club a eu à effectuer dans son histoire. Grâce à l'œil de
Stéphane Senaux, le photographe de l'AS Monaco, nous vous proposons de revivre ce voyage
particulier. C'est d'ailleurs l'observateur privilégié du club qui est aux commentaires. Action.
Bakou by night
Une des premières
images de Bakou, peu
après l’arrivée de la
délégation à l’hôtel, qui
marque la transition
architecturale de
la ville. Les « Flame
Towers » parées de
bleu, rouge vert - les
couleurs du drapeau
de l’Azerbaïdjan- et
toutes les constructions
ultramodernes qui
scintillent se détachent
encore de la vieille
ville, qui reste pour le
moment dans l’ombre.
Ballade dans Bakou
C’est l’heure de la
ballade à proximité
de l’hôtel, quand tout
le groupe prend l’air.
Certains restent dans
leur bulle, d’autres
préfèrent discuter.
Chacun a sa façon
de se concentrer.
En arrière plan,
on distingue les «
Flame towers », le
skyline emblématique
de Bakou et de
son évolution
architecturale
récente.
Spécial
ACO
AS MON
Dans les tribunes
Le match débute dans
un climat particulier.
Le stade, plein,
résonne des chants
de supporters de
Qarabag. Et au milieu,
un petit groupe de
Monégasques, qui
a fait le plus long
déplacement de
l’histoire du club en
Coupe d’Europe (près
de 4 000 km !), se fait
entendre et supporte
l’équipe avec fierté.
Les bobos de Ricardo
Sur un duel aérien,
Ricardo prend un
mauvais coup au
visage. Sonné, il
demande dans un
premier temps à sortir.
Il finira par reprendre
son poste et tiendra sa
place jusqu’au bout. A
l’image de sa carrière,
Ricardo Carvalho
est un exemple de
professionnalisme et
de courage, qui force le
respect.
La joie de Cavaleiro
Toute la joie et la
détermination d’Ivan
Cavaleiro, après son but
égalisateur suite à son
entrée en jeu. Un but
heureux mais arraché
grâce à une volonté
sans faille.
La rage du capitaine
On est en fin de
match, le capitaine
Jérémy Toulalan a,
encore une fois, tout
donné comme peut
en témoigner l’état
de son équipement.
Mais il trouve encore
la force de protester
énergiquement
après une décision
de l’arbitre qui n’a
manifestement pas
vu la même chose
que lui… Incorrigible
"Toul" !
0607
D É D I CACE
EL SHAARAWY ET LEMAR
A LA RENCONTRE DES FANS
La boutique de l'AS Monaco a accueilli voilà quelques semaines une séance de dédicaces de
Stephan El Shaarawy et Thomas Lemar. Pour le plus grand bonheur des fans et de ces demoiselles.
L
'AS Monaco commence à être coutumière du fait. Depuis quelques temps,
les supporters du club asémiste ont la
joie de pouvoir partager des moments
privilégiés avec les joueurs de leur club
de cœur. Dernièrement, la boutique officielle,
située aux Jardins d'Apolline, a reçu la visite
de deux joueurs fraîchement arrivés cet été.
Prêté par l'AC Milan, Stephan El Shaarawy
était accompagné de l'homme en forme du
début de saison, Thomas Lemar. L'attaquant
italien et le milieu français étaient très fortement
attendus par une horde de fans qui trépignaient
d'impatience. Que ce soit dans la boutique,
pour les premiers arrivés, ou à l'extérieur, la
file d'attente ne désemplissait pas. Et ce malgré la pluie battante qui frappait le parterre
de carrelage longeant la boutique. Premier à
pouvoir aller rencontrer les deux joueurs, ce
petit bambin qui ne devait pas avoir plus de 3
ans. Des étoiles plein les yeux, son papa aurait
presque besoin de le pousser un peu pour qu'il
s'avance récupérer le précieux sésame. Timide
mais téméraire, le petit bonhomme prend son
courage à deux mains et s'en va récupérer ses
cartes dédicacées. Récompense supplémentaire,
il a droit à sa photo avec les deux joueurs. Une
photo qui va lancer une longue série pour les
deux jeunes tant les fans sont nombreux. Certaines, à l'image de cette jeune fille, ont même
un peu de mal à quitter la boutique. Mais il faut
que tout le monde ait droit à son moment avec
les joueurs. Tout s'enchaîne dans le calme et la
bonne humeur, Lemar et El Shaarawy faisant
le job avec le sourire. Alors qu'ils étaient là pour
remettre des cadeaux, en quelque sorte, voilà
que l'international italien voit arriver une jeune
fille, paquet à la main, qu'elle s'empresse de lui
remettre. Elle aura droit à la bise du "Pharaon"
en retour. Et vu le sourire affiché sur son visage,
la demoiselle avait l'air heureuse, de même que
les dizaines de personnes qui se succédaient
pour repartir avec un autographe et une photo
de leurs coqueluches. Comme quoi, il en faut
parfois peu pour être heureux.
08
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