Magazine Code Sport Monaco n°20
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décembre - janvier n°20 Le magazine de sport de la principauté monaco ADRIEN MARÉ code Code Sport Monaco • n°20 • décembre - janvier 2016 CHAMPION TOUT TERRAIN n°1 monaco Le magazine de sport de la principauté NO FINISH LINE À FONTVIEILLE 15E CHALLENGE ANTOINE COSTA DE PHOTOS VIDÉOS REPORTAGES WWW.CODESPORT.FR CENTRE DE PRESSE Tél. : 0033 (0) 479 415 160 Site Web : www.hotelstrato.com Email : [email protected] TOUS LES LUNDIS APRÈS LE JOURNAL DE 19H VOTRE RENDEZ-VOUS T R O P 100% SPORT S 100%SUR MONACO INFO HD www.gouv.mc A U T O M O B I L E C L U B C OL LECTION RALLYE MONTE-CA R LO 201 6 Partenaire officiel du Rallye Monte-Carlo 46 rue Grimaldi - MONACO T. +377 97 70 45 35 - F. +377 93 15 26 06 [email protected] www.acm.mc D E M O N A C O SOMMAIRE 18 26 40 AS MONACO BASKET ASM RUGBY ADRIEN MARÉ •UNE ÉQUIPE AMBITIEUSE •LES SENIORS JOUENT POUR L'HONNEUR •ROI DES BAJAS •ZVEZDAN MITROVIC RACONTE SON BASKET •THOMAS RIQUE, LE PRÉSIDENT SE LIVRE •YAKUBA OUATTARA, LA PASSION DU DUNK 44 56 SPORTEL 64 •MODE D'EMPLOI DU MARCHÉ DE LA TÉLÉ SPORTIVE CHALLENGE ANTOINE COSTA PENTATHLON MODERNE •RENÉ JACQUOT, "IL Y A UNE VRAIE PLACE POUR LA BOXE À MONACO" •ÇA A CLAQUÉ AU BOULODROME RAINIER-III •RÉCIT D'UNE VIRÉE EN HONGRIE •JULIE LAFAYE ET AMANDA AIELLO 9 YVETTE LAMBIN-BERTI 36 ASM TRIATHLON 60 NO FINISH LINE •40 ANS DE PASSION •LE TRIATHLON, UN LEITMOTIV •LA NFL S'EMPARE DU CHAPITEAU •LE PRO TEAM ENCHAÎNE •PHILIPPE VERDIER RACONTE SES RÊVES POUR LA NFL 10 PLEIN CADRE •LE SPORT EN IMAGES GRAND FORMAT 32 ASM HANDBALL •LE POINT SUR LES PROJETS DU CLUB •LA N2 VISE PLUS HAUT 48 C ERCLE D'ÉCHECS DE MONTE-CARLO 70 JUDO CLUB DE MONACO •PLUS QU'UN JEU, UN SPORT •MARCEL PIETRI, PASSION JUDO 50 CHAMPIONNAT D'EUROPE J/70 •ERIC BESSI, "UNE VITRINE INTERNATIONALE" •LES VOILIERS FACE AUX CAPRICES DU VENT 75 CAHIER SPÉCIAL 4 •AS MONACO FOOTBALL AGENCE DU CAP D’ANTIBES Since 1925 CAP D’ANTIBES - RARE ET UNIQUE Très grande propriété sur 7063 m² de terrain composée de deux maisons avec piscine et tennis. Maison principale 350 m² environ : composée d’une entrée, large séjour, salle à manger, cuisine équipée, 5 chambres et 5 bains. Appartement d’amis séparé. Pool house. Maison d’amis d’environ 300 m² : hall, séjour, salle à manger, cuisine américaine, 4 chambres et 4 bains. Garage pour 2 voitures. Large property on 7063 sqm land including two houses with swimming pool and tennis. Main house of approx. 350 sqm : made up of an entrance, large living room, dining room, fitted kitchen, 5 bedrooms and 5 bathrooms. Separated guest apartment. Pool house. Guest house of approx. 300 sqm : hall, living room, dining room, US kitchen, 4 bedrooms and 4 bathrooms. Garage for 2 cars. Réf : ADC 659 135, Boulevard J.F Kennedy - 06160 Cap d’Antibes Tél (33) (0)4 93 61 36 41 - Fax (33) (0)4 93 67 45 72 26, Boulevard Maréchal Leclerc, Rond point de L’Illette, 06600 Antibes Tél (33) (0)4 92 93 60 60 Fax (33) (0)4 93 67 50 97 E-mail : [email protected] - www.agenceducapdantibes.com C S PORT M Edito ODE O N AC O Après une journée de travail bien remplie, me voilà au bercail. Après un dîner léger, histoire de ne pas troubler une nuit de sommeil qui se doit répatrice, je salue mon épouse et essaie de trouver ce satané sommeil. Les images se bousculent. Les horribles attentats du Stade de France et de Paris et mes affectueuses pensées aux personnes concernées. Enfin, ma femme endormie bouge et mes songes avec. Maintenant ce sont les corruptions - FIFA, UEFA, Coupe du monde, IAAF qui me tiennent éveillé. Pourquoi tout cela? Ah oui, le fric sûrement. Trois heures du mat', j'ai des frissons. Je claque des dents, mais non, je ne monte pas le son, ma femme dort. Enfin de belles images apparaissent. Belle comme celle de Wembley, lors du match Angleterre-France, où 80 000 English entonnent la Marseillaise à tue-tête. La première fois, c'était en l'honneur de Canto The King. Belle comme la soirée d'honneur réservée à Madame la présidente de l'ASM natation pour ses quarante ans de présidence. Belle comme le sourire de Lisa Pou, athlète monégasque de l'année. Belle comme les souvenirs avec mes amis Marco et Maguy, partis récemment et trop tôt. J'arrive enfin à m'endormir car l'homme est ainsi fait. Enfin je commence à rêver à "juste des jours meilleurs" (Maxime Le Forestier). Jean-Marc Moreno CODE SPORT MONACO • Edité par SAM EDICOM "Le Roqueville" Bat C - 20 Bd Princesse Charlotte - 98000 MONACO Tél : (+377) 97 97 06 27 - Fax : (+377) 97 97 06 28 - [email protected] • Editeur & Directeur de la publication : Jean-Marc MORENO - [email protected] • Journalistes : Romain CHARDAN - [email protected] & Aurore TEODORO - [email protected] • Comité de rédaction : Sabine TOESCA, Marc TOESCA, Jean-Marc MORENO • Secrétaire de rédaction : Cathy MORENO [email protected] • Publicité : Jean-Marc MORENO [email protected] [email protected] • Graphisme, photogravure & illustrations : Anthony HOUAL • Impression : Groupe Riccobono • Reproduction, même partielle, interdite sans l'autorisation de CODE SPORT MONACO 6 AGENCE DU CAP D’ANTIBES Since 1925 CAP D’ANTIBES BELLE VUE MER – BEAUTIFUL SEA VIEW Très belle villa contemporaine neuve de 260 m² meublée sur un terrain de 1300m² avec piscine. Composée de : une entrée, grand séjour, salle à manger, cuisine équipée, toilette invités. Une chambre de maître avec salle de bains, 3 autres chambres avec 3 salles de douche. Beautiful new contemporary villa of 260 sqm, entirely furnished, built on 1300 sqm land with swimming pool. Made up of : an entrance, large living room, dining room, fitted kitchen, guest toilet. 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CREDIT AGRICOLE PROVENCE CÔTE D’AZUR SERVICE COMMUNICATION - 01/2015 XXXX EVÈNEMENT YV ETTE LAM BIN -B ER TI ILS SONT VENUS, ILS SONT TOUS LÀ A l'occasion des 40 ans de la présidence d'Yvette Lambin-Berti à l'AS Monaco natation, proches et personnalités de la Principauté de Monaco s'étaient réunis. A la plus grande surprise de la principale intéressée qui ne s'y attendait pas. Par Jean-Marc Moreno - Photo : Palais Princier I ls sont venus, ils sont tous là pour célébrer, ensemble, les 40 ans de présidence de Madame Lambin-Berti au sein de l'AS Monaco natation. Organisée en secret par ses plus proches collaborateurs dans les salons de l'hôtel Hermitage, cette soirée a rassemblé, autour de Madame la présidente, le Prince Albert II, accompagné du Colonel Fringant, Maître Henry Rey, ainsi que bon nombre de ses collègues, partenaires de compétition ou anciens élèves. Après des discours de circonstance de la part de Messieurs Philippe Gatti et Christian Canavesio, le visionnage d'un film, réalisé par M. Stephan Maggi, relatait parfaitement le respect et la reconnaissance que suscite Madame Lambin-Berti auprès des personnes qui la côtoient ou l'ont côtoyée. De souvenirs en anecdotes, de rires en émotions, cette vidéo se termine avec quelques mots de sa maman, lui exprimant toute la fierté qu'elle éprouve à l'égard de sa fille, en son nom et celui de son défunt mari. Des différentes fonctions qu'elle a exercées et qu'elle exerce encore, il en restera une trace indélébile d'excellence et l'image d'une visionnaire. Sentiment partagé au vu des nombreuses distinctions que Madame Lambin-Berti a reçues au cours de sa longue et toujours très active carrière. Arrive l'heure du cocktail. Je croise le regard empli de fierté de celui 89 qui partage sa vie depuis de nombreuses années. Mais comment ne pas l'être lorsqu'on connaît l'importance de ses missions, si précieuses pour la Principauté. C'est le moment de m'éclipser. Je salue Yvette, l'autre rocher de la Principauté, qui a bien failli vaciller d'émotion devant autant de marques d'amitiés sincères. Un dernier sourire de ma part et un haussement de sourcils de la sienne, comme étonnée d'admettre ce qu'elle représente pour nous tous. C'est bien la seule. Après ce tendre intermède, la dame est repartie. Prague, Paris, le Comité Olympique, l'Unesco, et bien évidemment, l'AS Monaco natation, ce club si cher à son cœur… Bref, son quotidien. Bonanza Monte-Carlo Boxing Une belle "Night of Champions" Fidèles à leurs habitudes depuis maintenant plus de deux ans, la Société des Bains de Mer et le promoteur sudafricain Golden Gloves ont une nouvelle fois proposé une soirée de boxe de belle qualité à leurs aficionados. Cinq combats professionnels et deux amateurs étaient au programme de cette 7e réunion. Les jeunes pousses de l'ASM boxe, Hugo Micallef et Idriss Barkat ont une nouvelle fois fait montre de leurs aptitudes avant de voir leurs aînés donner le meilleur d'eux-mêmes pour remporter leur combat. Parmi eux, Youri Kalenga (photo ci-contre), déjà passé par Monaco en juin 2014, l'a emporté par K.O. face à Roberto Bolonti. Dans le combat phare de la soirée, opposant le jeune Jesus Alvarez Rodriguez à l'expérimenté Ruslan Provodnikov, c'est le Russe qui s'est imposé, également par K.O. De quoi assurer le show, puisque 4 combats sur 5 ont été arrêtés avant le terme. 10 © Philip Ducap - Société Des Bains de Mer international 2e Tournoi Le water-polo affiche ses ambitions En créant ce rendez-vous annuel, la section waterpolo de l'ASM natation a trouvé la formule idéale : promouvoir sa discipline et le club, tout en permettant aux poloïstes de préparer la saison à venir. Après une première édition réussie, les Monégasques ont donc remis le couvert cette année, avec un 2e tournoi encore plus international, puisqu'autour du bassin olympique du Stade Louis-II, on retrouvait Pont de Claix et le CN Antibes, mais également une équipe suédoise (Stockholmspolisens) et italienne (CS Aragno). La section ne compte pas s'arrêter là et pour la prochaine édition, son responsable, Sébastien Dervieux souhaite "encore monter une marche", avec un double tournoi, qui réunirait 4 équipes "du top européen, peut-être des équipes françaises de Pro A et 4 équipes de notre niveau". En attendant, les poloïstes monégasques ont du pain sur la planche, puisqu'ils ont entamé il y a quelques semaines la saison régulière en Nationale 3. 12 © Erika Tanaka Larvotto Cross du Plage et soleil pour les runners Cette année encore le cross du Larvotto a rameuté les foules. Plus de 300 participants ont pris le départ toutes catégories confondues. Si les "vétérans", que l'on appelle aujourd'hui Masters, étaient une centaine, les plus jeunes représentaient le gros des coureurs. Neuf catégories par sexe étaient représentées, allant ainsi de l'école d'athlétisme (7-8 ans) jusqu'aux Masters. Cette course qui se veut conviviale s'est déroulée sous un superbe soleil alors que le mois de novembre était déjà entamé. Le passage sur la plage était d'ailleurs plus grand que d'habitude, le niveau de l'eau n'étant pas beaucoup monté. Pour définir le parcours, plusieurs distances avaient été établies. Les plus petits avaient ainsi 1,3 km à parcourir quand les plus grands devaient en avaler 6,3. De quoi profiter du beau temps et du paysage tout en essayant de battre son record. 14 © Erika Tanaka 16 Lisa Pou au sommet L'AS Monaco omnisports a organisé sa traditionnelle soirée de remise des récompenses à l'auditorium Rainier-III à quelques jours de la fête nationale. En présence de la quasi-totalité des représentants de chaque section affiliée et, notamment, du Prince Albert II, diplômes, challenges et autres trophées ont été distribués aux licenciés des clubs. Parmi eux, il en est toujours un qui est mis particulièrement à l'honneur en recevant le fameux prix du "meilleur sportif de l'année". Et cette année, c'est la jeune nageuse de la section natation sportive de l'ASM natation, Lisa Pou, qui l'a emporté. Un trophée remis par le Prince Albert II, Louis Biancheri, président de l'ASM Omnisports et Philippe Gatti, trésorier de l'ASM Natation, qui vient récompenser la belle saison de la jeune fille. Pêle-mêle, elle a terminé vice-championne d'Europe juniors du 5 km, a été sélectionnée pour l'épreuve pré-olympique à Rio sur 10 km en eau libre, mais elle a aussi établi le nouveau record du 5 km indoor des 16 ans en 1h et 19 secondes le 7 février dernier à Sarcelles. Un trophée qui l'a surprise, comme elle nous le déclarait à l'issue de la cérémonie. "Ça a vraiment été une très grosse surprise, je ne m'y attendais pas du tout. Quand je suis montée sur scène, j'ai trouvé ça très impressionnant." Jamais très loin, son papa et entraîneur, Michel Pou, était fier de sa fille, mais aussi de son groupe de nageurs, très représenté dans les distinctions distribuées tout au long de la soirée. "Le papa est fier même s'il l'a toujours été et qu'il a un peu de mal à le montrer à certains moments parce que c'est difficile d'avoir le double rôle, mais aussi fier du résultat du groupe dans lequel Lisa évolue, parce que les résultats de Lisa sont aussi ceux du groupe. Un groupe jeune qui obtient des résultats au niveau national et qui accédera au fil des ans au niveau international." LES TROPHÉE D'OR* : Cassandre Beaugrand, Athlétisme Benjamin Berrier, Karaté Do et Taekwondo Ian Soren Cabioch, Plongeon Sofia De Freitas et Anthony Marquez, Danse Sportive Célia Gabbiani, Haltérophilie Franck Hassli, Lutte Julie Lafaye, Pentathlon moderne Hugo Micallef, Boxe Gérard Oumailia, Force Athlétique Lisa Pou, Natation sportive Damien Provost, Tennis de table Hughes Schuster, Triathlon *Retrouvez l'intégralité des trophées sur notre site, www.codesport.fr © WSM/Coleman 17 ASM BASKET LA ROCA TEAM REDÉCOUVRE LA PRO A Vingt-six années. C'est le temps qu'il aura fallu à l'AS Monaco Basket pour revenir parmi l'élite du basketball français. Un retour au premier plan qui s'est opéré en plusieurs années. Sous la présidence d'Arnaud Giusti, tout d'abord, puis sous celle de Sergey Dyadechko, désormais, le club du Rocher a successivement gravi les échelons entre la Nationale 2 et la Pro A pour en être l'une des attractions aujourd'hui. Nombreux sont ceux qui ont pris part à ces succès, à l'image de Jean-Michel Sénégal, qui avait amené le club de N2 en N1 avant d'être remplacé par Savo Vucevic. Le Monténégrin a fait monter le club en Pro B avant que Zevzdan Mitrovic ne lui succède en cours de saison dernière. Avec une montée en Pro A à la clé donc. Pour affronter les joutes de l'élite française, le président Dyadechko et son board ont monté une équipe très compétitive en renouvelant la quasi-totalité du groupe. Seuls Cyril Akpomedah et Darrell Mitchell ont été conservés à l'issue du dernier exercice. Après une défaite initiale face à Antibes, les joueurs de la Roca Team ont enchaîné les succès avant un arrêt brutal sur le parquet de Strasbourg. Au total, après 9 journées*, l'ASM était 4e avec 6 victoires et 3 défaites. Pas mal pour un promu ! Par Romain Chardan - Photos : AS Monaco Basket *Compte tenu de nos dates de bouclage, les résultats pris en compte s'arrêtent à la 9e journée. BASKET UN EFFECTIF AMBITIEUX En renouvelant son effectif dans sa quasi-totalité, l'AS Monaco Basket a fait le choix d'allier jeunesse et expérience pour son retour en Pro A. Revue d'effectif avec le capitaine, Cyril Akpomedah, aux commentaires. Jamal Schuler Evoluant au poste d'arrière, cet Américain d'1,88 m pour 82 kg a pas mal voyagé au cours de sa carrière, passant notamment par l'Allemagne (TBB Trier), l'Ukraine (Khimki Yuzny) la Pro A (JA Vichy, SLUC Nancy, JSF Nanterre) et maintenant l'AS Monaco. "Tout le monde le sait, c’est un joueur d’expérience. Il était à Nanterre, il a fait de très grosses saisons et l’année dernière ils ont gagné une coupe d’Europe. Pour l’intégration on va dire que ça a été assez simple, puisqu’il connaît déjà le championnat et il connaissait un peu les dirigeants. Il peut apporter son expérience. Comme vous avez pu le voir dans les premiers matches, c’est une très bonne arme offensive, c’est tout bénéfice pour nous." 6 n° 3 5 n° Aaron Cel n° Le numéro 5 de l'ASM est un ailier fort francopolonais. Il a d'ailleurs disputé l'Eurobasket avec la sélection polonaise en septembre dernier. Après 4 années en Pologne, il a signé son retour en Pro A en intégrant les rangs de la Roca Team. Une ligue qu'il connaît pour y avoir évolué avec Le Mans (2005/07). "La Pologne, c’est un championnat assez dur, rugueux. Il nous apporte aussi une menace extérieure, puisque c’est un très bon shooter. Là aussi pour nous c’est quelque chose de bien puisque c’est un joueur français. Malgré le fait qu'il soit assez jeune (28 ans), c'est un joueur d'expérience qui évolue en sélection." D'autant que physiquement, le garçon a des arguments à faire valoir avec ses 2,03 mètres et 97 kg. Junior Mbida Camerounais, Junior Mbida est un pivot qui facture 2,06 m pour 104 kg. Né en 1990, il a fait tout son parcours professionnel en France, essentiellement en Pro B (Lille MB, SOMB BoulogneSur-Mer, Antibes Sharks), et découvre donc la Pro A cette année avec Monaco. C'est d'ailleurs à l'occasion de la saison passée que son capitaine d'aujourd'hui avait pu l'affronter. "C’est un jeune joueur mais il a prouvé sa valeur l’année dernière. Il est en train de montrer aussi cette année qu'il a un très bon potentiel. Il est athlétique, a le sens du panier et près du panier, il sait trouver les solutions. Je pense que pour le futur ça peut être très positif." De quoi apporter du poids à l'équipe pour le numéro 6 des Rouge et Blanc. 1819 8 n° Adrian Uter Le Jamaïcain a pas mal baroudé dans sa carrière. Italie, Portugal, Israël, Porto Rico, Autriche, France, autant de pays qui l'ont vu évoluer sur leurs parquets. Numéro 8 et pivot de la Roca Team, il dispose lui aussi d'un physique de déménageur avec ses 2,02 m pour 112 kg. "Lui c’est l’expérience. Il a fait des très gros clubs et des grosses saisons en Israël. On attend qu’il apporte de l’expérience et qu’il fasse la différence sur des gros matches couperets." Nul doute d'ailleurs qu'après avoir évolué dans des univers aussi différents, il sera à même de conseiller la jeune garde de l'équipe monégasque. D'autant que du haut de ses 31 ans, il fait partie des plus anciens et expérimentés du groupe. 10 n° Larry Drew II Fils d'un ancien joueur de NBA, ce jeune meneur de 25 ans arrive en France après avoir passé quelques mois en NBA (Philadelphia 76ers). Auparavant, il a été champion universitaire avec North Carolina (2009). "Comme on dit dans le basket, c’est un "rookie". Ce sont ses premières gammes en Europe, il lui faudra un petit temps d’adaptation puisque le jeu européen est totalement différent du jeu américain. Si on le prend juste sur ses capacités il est très rapide (1,88 m, 82kg). S'il arrive à intégrer le jeu européen, je pense que ça sera une très bonne pioche. D'autant que, et c'est ce qui est rare pour un joueur américain, c’est plus meneur-passeur qu'un meneur-scoreur. C’est important d’avoir les deux parce qu’on en a besoin. Pour un meneur, c’est bien de ne pas être unidimensionnel." 20 n° Lamine Kanté Ailier de 2,01 m et 90 kg, le numéro 10 français a systématiquement évolué en France depuis ses débuts chez les pros. Que ce soit en Pro A ou en Pro B, il affiche déjà une bonne dose d'expérience puisqu'il a entamé sa 8e saison pro en enfilant le maillot de l'ASM. "C’est un bon potentiel. Il a pas mal bourlingué pour son âge et je pense que, comme il l'a montré face à Cholet (victoire de Monaco 90-77, 8 points en 8 minutes de jeu), même sur des séquences courtes, il peut être une menace offensive à 3 points. S'il continue dans cette voie, il pourra s’exprimer de plus en plus." 12 n° 13 n° Sergii Gladyr International ukrainien, Sergii Gladyr est perçu, à 27 ans, comme une menace constante. Ailier longiligne d'1,96 m pour 86 kg, il évolue en Pro A pour la 3e saison consécutive avec un 3e club différent (JSF Nanterre 2013/14, SLUC Nancy 2014/15). Auparavant, il avait évolué en Ukraine (MBC Mykolaiv 2006/09) puis en Espagne (Basquèt Manresa 2009/12, Baloncesto Fuenlabrada 2012/13). "Il connaît pratiquement tous les joueurs parce qu’il a pas mal joué en Europe et en France donc l’intégration s’est faite très rapidement. C’est une grosse menace extérieure, il peut dégainer à n’importe quel moment et mettre un 3 points. Où qu'il soit, il attire la défense et pour nous c’est important." DeMarcus Nelson Arrivé pour pallier à la blessure de Larry Drew II, le meneur américain de 30 ans a finalement prolongé son contrat jusqu'à la fin de la saison. Un renfort de choix pour la Roca Team, le numéro 20 ayant d'ailleurs été élu MVP lors des victoires face à Rouen (90-58) et Cholet (77-90). "C’est un très gros CV. Je l’ai souvent joué avant quand il était à Cholet, c’est un meneur-leader qui sait s’adapter. Si un jour il y a besoin de défense, il va défendre, si un jour il y a besoin de points, il va mettre des points. Il sait comment diriger des équipes, il a été meneur de grosses équipes, pour nous ce n’est que du bonus."A l'issue de la 9e journée, il était 3e meilleur marqueur de l'équipe avec 82 points au compteur. 22 n° Darrel Mitchell Lui aussi a pas mal voyagé durant sa carrière puisqu'il est passé par des pays comme Chypre, l'Ukraine, la Lituanie ou la Belgique. Déjà présent l'an dernier, ce meneur de 31 ans au petit gabarit (1,81 m pour 79 kg) excelle dès lors qu'il s'agit de mener l'offensive. Un avis partagé par le capitaine Cyril Akpomedah. "C’est un des deux rescapés, il a l’expérience, il a prouvé l’année dernière qu'il pouvait être à la fois meneur-passeur et meneur très offensif quand on en a besoin. Avec les deux autres meneurs que l’on a, c’est rare d’avoir un joueur de cette qualité en Pro A." Yakuba Ouattara C'est le benjamin de la bande. A 23 ans, il vit sa première saison pleine en Pro A. Après avoir été formé à l'Élan Chalon (cadets, espoirs puis espoirs Pro A) et une année en Pro B à Denain la saison dernière, il fait étalage à chaque sortie de ses qualités. Pour preuve, il est dans les meilleures évaluations du groupe asémiste (105). "C’est le plus jeune, mais c’est aussi un gros talent et un gros bosseur. Ce n’est pas qu’un potentiel, il travaille beaucoup et comme on dit : le travail paye. On voit sur la pré-saison et le début de saison que tout le travail qu’il a fait commence à porter ses fruits. C’est un gros plus pour l’équipe qu’il soit à ce niveau et je pense que pour lui aussi. S’il continue comme ça dans les années à venir, il va pouvoir décoller." 24 n° Jonathan Aka Le pivot français de 29 ans a lui aussi passé l'essentiel de sa carrière en Pro A. Notamment vainqueur de la coupe de France en 2013 sous les couleurs de Paris Levallois, il a passé la saison précédente sans jouer. Son imposant physique (2,05 m et 115 kg) va apporter du poids à l'intérieur du jeu monégasque. "C’est un joueur qui joue dur, qui apporte de l’énergie et qui peut aussi mettre des points. C’est bien pour nous, pour les entraînements, pour les matches. Ce qui était plus compliqué c’est qu’il est revenu d’un an sans jouer donc c’est bien ça va le remettre dans la compétition et pour nous ça nous apporte de la densité physique dans l’équipe." 35 n° 11 n° Cyril Akpomedah Le capitaine monégasque est donc l'un des deux anciens du groupe qui a mené le club en Pro A. Il est aussi le doyen de l'effectif du haut de ses 36 ans. Ancien meilleur contreur de Pro A (2011), celui qui est notamment passé par Gravelines ou Cholet a également vu du pays puisqu'il a tenté quelques expériences à l'étranger, notamment au Spirou Charleroi en Belgique. Vainqueur de la Leaders Cup avec Gravelines en 2013, il souhaite avant tout "apporter (mon) expérience, et essayer d’apporter le maximum quand je jouerai. Le but est qu’on puisse faire le maximum avec cette équipe et que l’on ne soit pas un promu comme les autres." 2021 31 n° Amara Sy À 34 ans, Amara Sy (ailier fort, 2,02 m pour 95 kg) est le joueur qui facture sans aucun doute le plus beau palmarès du groupe. Double champion de France avec l'ASVEL (2002 et 2009), il a également été sélectionné à six reprises (2004, 2005, 2008, 2011, 2012, 2013) pour le All-Star Game de la Ligue Nationale de Basket (LNB). "C’est un des anciens, c’est vraiment un joueur d’expérience. Il a fait l'équipe nationale, il a gagné des titres, je pense que c’est important d’avoir des joueurs qui ont gagné des choses. Ils savent comment gagner et il y a cet équilibre entre les jeunes et les plus anciens dans l’équipe. Il y en a qui apportent l’énergie, d’autres qui apportent l’expérience. Du moins c’est ce que l’on essaie de faire comme équilibre." Z VE ZDAN M I T R OVIC "J'AIME LE BASKET ORGANISÉ ET CONTRÔLÉ" Zvezdan Mitrovic est à la tête de l'équipe première de l'AS Monaco Basket depuis mars dernier. Auparavant, cet ancien étudiant en économie a longtemps coaché en Ukraine après avoir fait ses classes chez lui, au Monténégro. Par Aurore Teodoro et Romain Chardan - Photos : AS Monaco Basket. A u cours des matches de la Roca Team, impossible de ne pas apercevoir un grand gaillard qui s'agite au bord du terrain. Zvezdan Mitrovic donne régulièrement de la voix pour donner ses consignes à son groupe. Après avoir découvert le basket à l'âge de 13 ans, le Monténégrin n'a jamais lâché la discipline qui est finalement devenue une passion. Qu'est ce qui vous plaît dans ce sport ? A mon avis, le basket est, sans hésiter, le sport de ballon le plus intéressant. J'aime ce monde et tout particulièrement le basket européen. Le regarder et y travailler. Je regarde également l'Euroleague. Aujourd'hui par exemple, les joueurs ont un entraînement au tir. Ils me demandent toujours si je ne m'ennuie pas à les regarder. Je ne pourrais jamais m'ennuyer devant du basket. Je peux suivre deux à trois matches par jour, je ne m'en lasserai jamais. Y a-t-il une différence entre le basket ukrainien et le français ? Non, du basket reste du basket ! En Ukraine, il y avait 5 ou 6 joueurs étrangers, venus de Yougoslavie, des États-Unis ou des Pays Baltes par exemple. Le championnat français est très spécifique parce qu'il y a beaucoup de bons joueurs très athlétiques, même en Pro B. Dans cette ligue, il y a des leaders que tout le monde peut battre. Par exemple, Nancy, qui est une bonne équipe, n'a pas encore gagné de match*. C'est peut-être à cause de cela que ce championnat français est très intéressant car il est plein de surprises. C'est une belle invitation pour le public à regarder les matches car tout le monde a sa chance de gagner et de perdre. Par exemple, après mon arrivée l'an dernier, nous avons joué 11 matches en Pro B. On en a gagné dix et perdu un seul à domicile, contre Provence, qui était dernière au classement. C'est la différence entre le championnat français et les autres championnats européens. En Espagne par exemple, c'est très difficile de battre le Real Madrid ou Barcelone. Vous vous occupez également des U21 du Montenegro. En quoi est-ce différent du quotidien en club ? C'est vraiment différent, même si cela reste du basket. Avec les U21, nous travaillons un mois et après on se disperse car c'est une sélection nationale. L'année dernière par exemple, j'ai eu quelques soucis, des blessures. Un des joueurs jouait dans la ligue espagnole. Ils n'avaient pas fini le championnat en Espagne que celui des jeunes commençait déjà au Monténégro. A Monaco, c'est totalement différent. Ici, ce sont des joueurs expérimentés. Nous devons trouver les bons moyens pour que tous soient en bonnes conditions. J'ai de bons assistants, comme par exemple Diego Goncalves, qui est très expérimenté. Il apprend sans cesse, il applique de nouvelles méthodes. Ce n'est pas facile parce que, par exemple, d'un côté nous avons Yakuba (Ouattara) et Cyril (Akpomedah). Le premier a 23 ans et l'autre 36 ans. Les joueurs monégasques ont tous des compétences qui leur sont propres. BASKET C'est-à-dire ? Il leur faut des analyses et des programmes individuels. Pour la préparation physique, c'est important d'avoir une bonne équipe. Olivier (Basset) et Diego sont des personnes essentielles pour que l'équipe fonctionne. On ne peut avoir de bons résultats qu'en ayant une bonne équipe. C'est pour cela qu'il était important de sélectionner non seulement les joueurs mais aussi mon staff. En ce qui concerne le basket, nous faisons les mêmes choses. Si le joueur est bon en tir, on le mettra à tel ou tel poste... etc. C'est de la tactique. Que pensez-vous de votre équipe, largement remaniée à l'inter-saison ? Ce n'est pas bon de changer l'équipe. Mais, nous ne pouvions pas jouer en Pro A avec la même équipe que l'an dernier. Tout le monde le savait. Pour rester dans la ligue, et jouer les playoffs, il était nécessaire de changer. Après, il est vrai que c'est dangereux de renouveler tout l'effectif. Il ne reste plus que Cyril Akpomedah et Darrel Mitchell du groupe de l'an dernier. Ce n'est pas facile de faire une équipe tout d'abord, mais également de créer une bonne atmosphère, recrutés cette année, nous les avons choisis et pour le moment ils font leur travail. Quel type de jeu préférez-vous ? J'aime quand on joue au basket-ball, quand il y a une bonne défense car après on peut y aller et faire du bon boulot. Mais si une défense garantit de bons résultats, j'aime les jeux de phases, le jeu ouvert où l'on marque beaucoup de points. Mais cela avec des règles et non pas d'une manière un peu folle. J'aime le basket organisé et contrôlé. Je ne veux pas restreindre les joueurs et les empêcher de montrer leurs talents. J'aime le jeux de phases avec les règles de transition, avec toutes nos règles de positionnement que nous devons savoir mais je n'aime pas quand on passe la balle et que l'on fait les choses n'importe comment. Je n'aime pas par exemple quand un joueur marque 35 points lors d'un match, puis plus rien le match d'après. Je veux voir toute l'équipe jouer. Je veux que tous jouent comme une équipe. Pour moi, ce n'est pas un, deux ou trois meilleurs joueurs et le reste de l'équipe s'assoit et regarde. J'ai treize joueurs et tout le monde a une chance de montrer ce qu'il vaut. Sans compter que cela n'est pas aisé pour les adversaires lorsque les joueurs changent à chaque match. Quelles sont vos ambitions ? Elles sont très grandes ! Mais, en premier, c'est important pour moi de monter une équipe qui sait ce qu'elle fait sur les terrains, qui sait identifier ce qu'elle a mal fait. Nous devons y aller pas à pas. Si nous y parvenons, je pense que nous ferons de bons résultats. Et pour nous, de bons résultats équivalent à jouer les playoffs. Votre rôle de sélectionneur en U21 vous aide à repérer de jeunes espoirs pour le club ? J'observe tous les joueurs, en premier dans la ligue française. Pas seulement la Pro A mais également la Pro B, les espoirs, les jeunes. Si je vois quelque chose d'intéressant, je suis prêt à les inviter. L'an dernier, lors de notre match contre Denain, j'ai repéré Yakuba. Et je pense qu'il joue encore mieux cette année en Pro A que l'année dernière en Pro B. J'ai vu son talent, je savais qu'il travaillerait dur. Il est là à tous les entraînements optionnels. Et cela donne des résultats. Lors des matches de préparation, nous lui avons donné beaucoup d'énergie, nous l'avons aidé. Et il nous donne beaucoup en retour. une bonne alchimie. Nous avons encore besoin de construire l'équipe, mais les gars font du bon boulot, ce sont des professionnels et ils semblent se comprendre. Comment avez-vous choisi les nouveaux joueurs ? Vous savez, nous avons un budget et le marché est ouvert. Nous avions besoin de trouver des nouveaux joueurs, alors nous en avons beaucoup observés, tout l'été. Il existe également un programme appelé Synergy, qui donne de nombreuses informations sur les joueurs. Nous en avons approchés mais beaucoup voulaient jouer des coupes européennes, ce qui n'est pas encore notre cas. Mais les joueurs que nous avons 2223 Vous envisagez une coupe européenne pour la saison prochaine ? L'Eurocup, pourquoi pas. L'année dernière, nous avons franchi une sacrée étape. Nous avions la meilleure équipe et nous sommes montés. Cette année sera difficile pour nous. Nous devons d'abord devenir une équipe de Pro A solide, commencer à jouer de bons matches, être dangereux à la maison et gagner des matches en extérieur. Nous avons bien commencé mais je ne veux pas me projeter trop loin dans le futur. Je ne vois pas plus loin que le match à venir et en faisant pas à pas, je pense que nous pourrons avoir de bons résultats. Après, mon désir est de voir la salle Gaston Médecin remplie. *L'interview a été réalisée le 21 octobre. YAKUBA OUATTARA BOSSEUR ET SHOWMAN Plus jeune joueur de l'effectif, Yakuba Ouattara est aussi celui qui a réalisé le meilleur début de saison au sein de l'effectif de la Roca Team. A force de travail, de dunks et d'une envie féroce de tout casser. Par Romain Chardan - Photos : AS Monaco Basket A u sein de l'effectif monégasque, s'il y a un joueur qui est tout le temps ou presque avec le sourire, c'est bien Yakuba Ouattara. Le benjamin de la bande est heureux de jouer au basket ça se voit. D'ailleurs, si son coach ne tarit pas d'éloges à son propos (voir son interview p.22-23), c'est que le garçon, outre sa bonne humeur, est un gros bosseur. Et ce depuis des années. Même si au départ, le basket n'était pas le premier choix. "J'ai commencé par faire du foot, mais j'avais deux pieds gauches. Et comme je suis droitier, ce n'est pas très pratique. Petit, on ne savait pas vraiment où me placer sur un terrain et m'avoir dans son équipe n'était pas vraiment un avantage", confesse-t-il dans un éclat de rire. C'est alors que son meilleur ami l'entraîne dans la spirale du basket. "On s'est inscrit dans un club ensemble, mais avant on jouait déjà sur des playgrounds (terrains de basket en goudron et en extérieur)." Et si une carrière de footballeur n'était clairement pas envisageable, celle de basketteur, elle, n'a pas mis longtemps à prendre forme dans l'esprit du jeune homme. "J'ai fait une première année en minime, mais c'était plus de l'amusement. J'ai ensuite été repéré par un club et c'est à ce moment-là que j'ai décidé de m'entraîner sérieusement." La suite ? Une intégration au centre de formation de Chalon après avoir passé des étés à travailler son basket. "L'été, mon ami partait faire des camps aux Etats-Unis et moi je restais sur Lyon à m'entraîner parce que je voulais être meilleur que lui quand il reviendrait", se rappelle le numéro 24 de l'ASM. L'ascension Au final, c'est bel et bien Yakuba Ouattara qui va poursuivre une carrière dans le basket. Une destinée qui n'a pas mis à mal l'amitié entre les deux garçons. "Il était super content pour moi quand j'ai intégré le centre de Chalon. Il a su très vite que le basket n'était pas ce qu'il voulait faire et il a poursuivi ses études. Aujourd'hui, il est sur Paris et travaille dans la mode." Au final, BASKET les années en centre de formation vont être très bénéfiques pour le jeune "Yak". S'il avoue sans mal que l'école n'était pas sa motivation première, la politique du centre de Chalon force ses jeunes à allier résultats scolaires et sportifs. "J'ai dû me mettre à bosser et au final, j'ai eu un bac ES." Le travail est sans doute le dénominateur commun à toutes les réussites du jeune homme né au Ghana et arrivé à Lyon à l'âge de 3 ans. Si la première saison à Chalon en tant que pro n'est pas une réussite sur le plan sportif, elle a eu le mérite de forger un mental d'acier à celui qui évolue en tant qu'arrière. "La première a été un peu compliquée. Je sortais d'une super année en espoir où on avait terminé champion de France espoir, on avait remporté le trophée Futur et j'avais été désigné MVP dans les deux compétitions. La saison a cependant été difficile, parce que le coach a été viré au bout de 5 matches et son remplaçant ne faisait pas confiance aux jeunes. J'ai passé une année où je ne jouais pas, mais ça a vraiment nourri ma motivation et j'ai énormément bossé. Je savais que si ce n'était pas pour cette année-là, ce boulot me servirait pour les années à venir." Là où certains auraient lâché, ce fan de Lebron James s'est accroché. Et bien lui en a pris puisque la saison suivante, il est prêté à Denain, en Pro B. "L'année de la révélation", comme il le dit lui-même. Une année pleine dans une équipe où le coach, Jean-Christophe Prat, donne sa chance à un groupe jeune. Et les résultats sont là puisque Denain se hisse en demifinale de Leaders Cup et en finale des playoffs. C'est d'ailleurs au cours de cette belle saison que Ouattara va attirer l'œil des monégasques. Même si la double confrontation lui a laissé des souvenirs partagés. "Ils avaient vraiment une grosse équipe pour la Pro B, avec du talent à tous les postes. On avait gagné au match aller chez nous, mais au match retour, c'était un peu spécial. On est arrivé ici, il faisait beau, il y avait la mer. Ça me faisait rire car tout le long de notre séjour, on se disait, "ça sent pas bon, ça sent trop les vacances, il faut pas qu'on se prenne 20 points." Et au final on s'est fait démolir (rires)." Monaco l'avait en effet emporté 90-62. Monaco, la Pro A et les dunks Malgré tout, ce grand gaillard d'1,92 m pour 2425 97 kg n'a pas été chamboulé par son arrivée à Monaco et son cadre de lieu de vacances. La faute à une motivation sans faille et un goût pour le travail toujours aussi prononcé. "Quand tu sais ce que tu veux, c'est tout de suite plus facile, tu as des priorités et tu sais quoi faire pour atteindre tes objectifs et ce qu'il vaut mieux mettre de côté." Bosseur, le garçon est tout de même le style de joueur qui va amener de la folie sur un parquet. La faute à une passion pour le dunk qui commence maintenant à dater. Fan de Michael Jordan dans sa jeunesse, il est également admiratif de Vince Carter pour son adresse dans cet exercice. S'il a rentré son premier dunk à 14 ans seulement, il continue de s'exercer de temps à autre et d'en rentrer quelques-uns en match quand l'occasion se présente. "Depuis petit, j'ai toujours voulu dunker. Quand j'allais sur les playgrounds et que je voyais les grands le faire, j'étais en admiration. Au début quand on regarde le basket, c'est la première chose qu'on voit. Pour moi, c'est le plus beau mouvement dans ce sport, celui qui fait lever les foules. Tout le monde est content d'en voir un." Vainqueur du Sport + Dunk Contest l'an dernier, le joueur de la Roca Team semble bien parti pour survoler le basket français. Une belle aubaine pour son club dont les ambitions sont élevées. RUGBY ASM RUGBY INVITÉS DE DERNIÈRE MINUTE L'équipe première de l'AS Monaco Rugby n'a su que sur le tard qu'elle avait obtenu son ticket pour l'échelon supérieur. Une montée accueillie avec plaisir pour un club qui voit son avenir en grand, mais pas à n'importe quel prix. Texte et photos : Romain Chardan L 'AS Monaco Rugby ne cesse d'évoluer depuis quelques saisons. Son école de rugby prend un peu plus d'ampleur chaque année, avec notamment la création d'une équipe junior cette année grâce à l'arrivée des cadets de l'an dernier. De quoi assurer le lien par la suite avec un groupe senior qui lui aussi enchaîne les bonnes notes. Reparti du plus bas niveau amateur il y a de ça huit ans et quatre montées plus tard, le club se retrouvait donc en Promotion Honneur. Et l'an dernier, malgré une saison honorable qui les a vu jouer la finale de la Côte d'Azur contre le Mourillon (défaite 12-10) dans l'antre du stade Mayol de Toulon et un 32e de finale de championnat de France, les Monégasques étaient restés à quai au moment de la montée. Pas de quoi faire la grimace, l'objectif étant alors au maintien en début de saison dernière. "On a eu une saison positive. En remontant à il y a deux ans, on aurait dû descendre. On est reparti sur la saison dernière avec un objectif raisonnable à savoir se maintenir. Et, c'est la magie de ce sport, on s'est retrouvé à jouer une montée qu'on a loupée de très peu," précise Manu Rouiller, manager du groupe senior. Cependant, suite à la décision d'Arles de ne pas rester en Honneur, l'ASM s'est vu proposer de monter d'un échelon. "Étant donné qu'on a fini 3e, on a été les premiers à avoir la demande d'accession en Honneur. Ça a été fait assez tardivement, mais une montée ne se refuse pas. On a décidé de relever le challenge." Montée tardive L'annonce est en effet arrivée tardivement. Si un coup de fil a été donné une quinzaine de jours avant la reprise de la compétition, l'officialisation est quant à elle intervenue une semaine avant de reprendre le championnat. L'avant-saison était donc déjà bouclée et elle avait été préparée pour jouer de nouveau en PH. Le recrutement avait également été fait dans ce sens, avec cependant l'objectif de jouer la montée, comme nous le détaille le manager des seniors. "Notre recrutement n'a pas forcément été fait pour jouer en Honneur, mais plus pour y jouer la montée. Mais 2627 c'était trop juste, le recrutement était fait, même si on continue d'accepter toute personne voulant jouer au rugby, que ce soit au niveau supérieur ou des débutants, nos portes sont grandes ouvertes. On est ravi de trouver de nouveaux joueurs, parce que ça permet de densifier le groupe senior, d'avoir une réserve plus performante et ça motive tout le monde." Si la porte reste ouverte à tout le monde, le groupe dans sa globalité n'est pas révolutionné d'une année sur l'autre. D'autant que l'objectif à moyen terme est de pouvoir piocher chez les jeunes du groupe junior afin d'installer un réel esprit de continuité, que ce soit dans le club, mais aussi dans le jeu, comme l'explique Manu Rouiller. "Il est vrai qu'on ne regarde pas l'âge des joueurs, même si on attend avec impatience d'avoir des garçons formés au club. C'est plus simple, les joueurs ont déjà une identité propre à Monaco, ils connaissent le système, même en terme de jeu, on essaye de mettre en place un système de jeu commun au club, ce qu'on appelle un référent jeu, et ce n'est que mieux." Et cette volonté de jeu, elle se traduit sur le terrain par une base articulée autour des mouvements de l'équipe. Un effort rendu possible par les joueurs présents au sein du groupe. "On essaye de mettre beaucoup de mouvements, du fait qu'on ait des avants qui se déplacent bien. N'ayant pas un pack hyper robuste mais plutôt mobile, on veut essayer de mettre le maximum de mouvements, ce qui demande de l'exigence, notamment au niveau technique. Même si la créativité reste derrière, on est obligé d'avoir des avants qui savent faire une bonne passe latérale, plaquer, protéger, déblayer, sauter en touche. Et a contrario, on a des ¾ qui savent aussi déblayer, être au combat, savent faire des passes ou jouer au pied. On est sur des joueurs avec un critère technique plus riche qu'avant pour développer un jeu en mouvement." le moment, le groupe ne s'en sort pas trop mal puisque après 4 matches, ils facturent 2 victoires pour autant de défaites. Et au vu de ce qu'ils ont montré sur le terrain, la suite de la saison et le maintien peuvent s'envisager sans que cela ne soit un objectif trop élevé à atteindre. Objectif maintien Malgré leur statut de promu, les Monégasques affichent tout de même une certaine ambition pour l'exercice en cours. "On a un entraîneur de qualité qui vient d'un niveau supérieur, on ne ferme pas le jeu, on joue celui de l'AS Monaco. On a notre identité propre et on voit que sur les deux premiers matches ça a bien fonctionné avec le bonus offensif ramené à chaque fois", précise Thomas Rique, le nouveau président du club. Deux victoires pour leur entrée en lice, les monégasques ne pouvaient donc pas rêver mieux. En disposant de Valreas sur sa pelouse (8-34) puis en dominant Sisteron (25-10), candidat à la montée, sur son terrain de Blausasc, le club de la Principauté a signé deux succès qui auront leur importance au moment de faire les comptes en fin de saison. Car cette année, c'est avant tout au maintien que les Rouge et Blanc vont penser. "Nos ambitions sont raisonnables dans le sens où on vise le maintien. Si on était resté en PH, on aurait visé la montée. Mais là, on découvre le niveau, on ne sait pas trop où on se situe par rapport aux autres. Notre premier objectif c'est le maintien", annonce Manu Rouiller. Et comme le pense le manager, le point crucial de la saison sera de réussir à maintenir en forme un groupe qui découvre une nouvelle division et de nouvelles équipes. "On ne sait pas trop où se situer par rapport aux autres. On connaît 3-4 équipes mais certaines ont changé. Et le reste est une inconnue pour nous. Le plus dur sera au niveau de l'effectif, de pouvoir le garder en forme et performant. Parce que si le niveau est plus dur, ça peut amener plus de fatigue, plus de blessures, plus de lassitude. Si les résultats ne suivent pas, ça peut jouer négativement." Pour 28 MAGNUS KONOW A/S OSLO T HOM A S R I Q UE "AVOIR DES JOUEURS FORMÉS AU CLUB" A 34 ans, Thomas Rique est le nouveau président de l'AS Monaco Rugby. Mais il est aussi un joueur de l'effectif Rouge et Blanc. Cette double casquette qu'il porte est une marque de fabrique du rugby en Principauté, où chacun met la main à la pâte pour aider au développement du club et de la discipline. apparaît à la vue de tout le monde sur notre site internet. On a essayé de prioriser les choses en 12 travaux, "les 12 travaux de l'ASM". On sait ce qu'il faut proposer à nos partenaires pour qu'ils puissent s'investir dans tel ou tel projet, que ça leur paraisse concret. On est dans une structure où on évolue au plus haut niveau amateur. Disons que si on voulait monter audessus, à un niveau "semi-professionnel", il va falloir qu'on soit beaucoup plus structuré au niveau financier, avec un amont d'argent qui sera très important, et pour l'instant on n'en est pas encore là. On a conscience de ce qu'on doit faire. Pour l'instant, c'est structurer notre école de rugby, rentrer des jeunes qui vont intégrer notre équipe senior a posteriori, puisque cette année on a notre première équipe junior, ce qui fait le lien entre l'école de rugby et les seniors. Et c'était le projet final de notre école. L'an prochain, des 30 juniors, 10 devraient pouvoir intégrer l'équipe senior. C'est intéressant parce qu'au niveau fédéral, on doit avoir des jeunes formés au club. Actuellement, avant de viser la montée, qu'est-ce qu'il faut faire pour rendre possible et vivable une montée en Fédérale 3 ? A ujourd'hui médecin au Centre Hospitalier Princesse Grace (CHPG), Thomas Rique affiche un joli vécu dans le monde du rugby. Passé par les espoirs du Top 14 à Narbonne lorsqu'il avait 19 ans, il a également joué en championnat de France universitaire avant de venir s'installer dans la région. Moment auquel il a intégré l'AS Monaco Rugby, il y a 8 ans, alors que le club était au plus bas niveau amateur. était en place depuis quelques années et qui m'avait demandé de passer vice-président, en étant notamment en charge de l'équipe senior, parce que je joue encore. C'est pour vous dire l'amateurisme de notre structure. Mathieu a souhaité prendre du recul, tout en restant dans la sphère du club, parce que c'est un engagement maximal et que sa femme et ses enfants voulaient l'avoir un peu plus avec eux. Pour l'instant, je suis élu jusqu'en fin de saison et il y aura alors une élection pour un mandat de 3 ans. Comment vous êtes-vous retrouvé président ? Quelles sont les choses que vous souhaitez mettre en place ? On avait un président, Mathieu Louppe, qui On l'a bien décrit dans notre projet de club, qui On a la chance d'avoir une Fédération qui nous met à disposition un salarié du club qui ne fait que ça, s'occuper du sportif, de la formation de nos éducateurs. Grâce à cette formation, nos gamins pourront prétendre à un plus haut niveau et bien représenter l'ASM. Ensuite, il y a les infrastructures du club. On en a discuté avec notre municipalité récemment, on est très loin de la Principauté, à 45 minutes (près du village de Blausasc, audessus de Nice), sur un terrain synthétique avec deux vestiaires en Algéco. C'est à nous de chercher des partenaires privés pour nous aider dans cette optique là. Nos institutions, qui nous aident déjà, savent aussi la progression du club et sont attentives à ça, mais elles nous demandent d'être patients. RUGBY Avez-vous des pistes pour un stade plus proche avec plus d'infrastructures ? Oui on a des projets. On travaille main dans la main avec les municipalités limitrophes. Notamment Cap d'Ail qui nous offre quelques créneaux pour notre école de rugby et nos gamins. On est sur plusieurs sites, puisque les seniors sont à Blausasc, les cadets sont aux Moneghettis, les juniors à Cap d'Ail, l'école de rugby au Devens. Même pour nous, pour aller au niveau au-dessus, c'est dommageable d'avoir une école de rugby qui ne voit pas ce qui se fait en junior ou en senior. Ça fait 5 ans qu'on travaille pour centraliser tout ça. On est en plein travail avec le projet du Devens. C'est très loin d'être finalisé. Ça fait un moment qu'on rencontre le maire de Beausoleil et son adjoint aux sports. On essaye d'élaborer une proposition de terrain dans des coûts qui seraient abordables pour nous puisqu'on a grandi vite, mais nos finances un peu moins. On aimerait créer un terrain au Devens. La mairie de Beausoleil fait beaucoup d'efforts et de propositions pour avancer dans ce sens-là. Vous évoquez régulièrement le travail fait autour des jeunes. Que pensez-vous de la formation à Monaco ? Elle est de qualité. On a la chance d'avoir un directeur technique qui est un ancien joueur 3031 de Toulon de bon niveau, qui a passé quelques diplômes qui lui permettent de délivrer un message clair. On a des éducateurs qui sont des anciens joueurs, plusieurs évoluent en équipe senior, donc ça fait un lien. Ça commence à porter ses fruits parce qu'ils ont de meilleurs résultats. Les cadets et les juniors ont commencé la saison par des victoires encourageantes. Les jeunes progressent, certains découvrent le rugby, surtout sur une année de coupe du monde, donc on a un afflux de licenciés assez important cette année. Mais ce sont des jeunes qui sont malléables, qui découvrent le rugby, donc il faudra quelques mois ou années pour les former. Mais c'est aussi le but de l'école de rugby. LES PROJETS DE L'ASM LE HANDBALL SE DÉVELOPPE Alors que l'équipe première vise à nouveau une accession en Nationale 1, l'ASM Handball continue d'avancer ses pions. Jeunes, Levant 06, activités découvertes, Eric Perodeau dresse un état des lieux positif des différents projets sur lesquels le club s'est engagé. Par Romain Chardan - Photos : Viviane Linster, Damir Rasol et RC Le handball "premiers pas" est de plus en plus en vogue au sein du club. L 'ambition est haute du côté de l'AS Monaco Handball. Porté par son président Eric Perodeau, le club de la Principauté veut "exister au plus haut niveau sportif qu'il soit et développer les niveaux de pratique dans les différentes catégories de jeune afin que, quel que soit l'étage auquel on se situe, le club soit représenté." Et ce que ce soit au niveau départemental, régional ou même national. La N2, le "vaisseau amiral", comme la nomme Eric Perodeau, vise donc à nouveau la montée cette année (voir p.34-35), même si les choses ne seront pas aisées. Mais le club ne travaille pas exclusivement sur cette vitrine qu'est l'équipe première. En amont, au niveau des jeunes, les choses ont pris forme au fil des ans. Du "premiers pas" aux seniors Mise en place en 2008, la section "premiers pas" s'adresse aux bambins de 3 à 7 ans. Avec un objectif fixé à 60 inscrits en 2016, le club s'en rapproche petit à petit. "On en a une cinquantaine cette année, donc cela dénote une certaine progression, d'autant que l'on a une grande demande. Le "premiers pas" permet aussi d'enchaîner sur l'école de handball, et je dois dire que l'on est surpris de notre succès", constate le boss de l'ASMHB. Un succès croissant donc, qui récompense les efforts faits par le club. "Nous HANDBALL avons mis les moyens en terme d'encadrement et d'animations pour que ces pratiques soient attractives auprès des plus jeunes", note Eric Pérodeau. D'autant que cela permet d'amener doucement mais sûrement ces handballeurs en herbe jusqu'au centre de formation. Car les choses sérieuses et la compétition commencent réellement à ce moment-là, à partir des U14. Si les résultats sont encourageants dans ces catégories de jeunes, il reste encore du travail à faire, notamment au niveau de la régularité sur les participations aux différentes compétitions régionales et nationales. Xavier Mangematin, manager et entraîneur de la N2 revient sur ce point. "On arrive tout doucement à se développer. On a été en championnat de France U18 l'an dernier, on l'a raté de peu cette année. On avance bien, maintenant ça peut rester périodique en fonction des classes d'âges. Après, on pratique régulièrement au niveau régional, mais pour être au-dessus, ça demande plus et on n'est pas régulièrement prêts. Mais avant l'aspect compétitif, on continue d'axer sur le développement des jeunes, parce que, régulièrement, il se peut qu'on ait des classes d'âge, ça arrive moins, mais ça arrive, un peu creuses. La finalité reste la même, c'est de former des jeunes pour l'équipe une. Ce qui se fait, parce que sur les 3 dernières années, on a au moins un jeune qui a intégré la première. Le renouvellement se fait. Pas forcément sur un collectif performant, mais au moins sur la formation individuelle d'un joueur. Cette année on aurait pu en avoir deux, mais un d'eux est parti au centre de formation d'Aix-en-Provence." Une belle reconnaissance pour le club et ses équipes qui œuvrent dans ce domaine, notamment en ne prenant que des entraîneurs diplômés et adaptés à la population qu'ils entraînent. Si l'ASMHB ne fonctionne pas encore comme un pôle de formation, les dirigeants font en sorte de proposer à ces jeunes handballeurs des choses toujours plus avancées. Cependant, le positionnement géographique du club ne leur permet pas d'avoir un nombre très important de joueurs dans chaque catégorie d'âge. "Sur la qualité de la formation je pense qu'on avance. On n'est pas en retard, mais on a aussi une densité de population et une géographie qui ne sont pas celles de Nice ou Saint-Raphaël. On arrive malgré tout à étendre la population de Beaulieu jusqu'à la frontière italienne, mais ça reste faible par rapport aux grandes métropoles," précise Mangematin. Levant 06 Pour faire face à ces problèmes de densité de population, mais aussi pour permettre au handball de se développer dans la partie Est du département des Alpes-Maritimes, le président Perodeau a lancé il y a maintenant huit ans le projet du Levant 06. "Au départ, le but n'est pas centré sur l'ASM. Dans le secteur Est des Alpes-Maritimes, en 2006/07, il n'y avait pas grand chose autour de l'ASM. Le but a été de mailler un peu cette zone-là, parfois aider à la création de club et avoir une politique commune, mutualiser un certain nombre de moyens, les aider à hausser leur niveau, que ce soit sur le plan technique, administratif ou de l'arbitrage. Cela afin qu'il y ait un maximum de jeunes intéressés par le handball. En élargissant notre bassin, c'est aussi pour essayer d'apporter à ces jeunes qui visent un plus haut niveau de trouver l'AS 3233 Monaco pour leur proposer le niveau auquel ils aspirent et pour lequel ils ont les compétences." Dernièrement, un club qui renaît de ses cendres, le Handball des 3 Corniches, qui regroupe SaintJean-Cap-Ferrat, Villefranche, Beaulieu et Eze a rejoint le projet dont faisaient déjà partie La Turbie, Beausoleil, Menton, Breil, Bordighera, Vintimille, Impéria et donc Monaco. Et si le bénéfice sportif pour l'ASM n'a pas encore été visible, le projet a porté ses fruits dans les clubs alentours. "Sur l'ensemble du groupement, en 2007 il y avait 360 licenciés. Aujourd'hui on se rapproche des 800. Ce qu'on veut surtout, c'est développer la pratique handball, qu'elle soit compétitive ou non", précise le président. A cela il faut ajouter les actions organisées par le club pour sensibiliser le public au handball. Travaillant avec certaines écoles de la région, l'ASMHB propose des activités handball aux scolaires, comme lors des "opérations grand stade." "On regroupe les écoles primaires, généralement dans un stade de football qu'on divise en un certain nombre de terrains de hand et on propose ainsi une journée de pratique de handball." Cette année, Beausoleil, Roquebrune-Cap-Martin, Menton, Sospel et Monaco accueilleront ces journées. Remise en forme Pour se diversifier un peu, mais aussi apporter le handball dans les mains de ceux qui ne seraient pas forcément allés sur un terrain, le club propose désormais une nouvelle activité, intitulée "handfit". "On l'a créée à destination de tout public. C'est du handball mélangé avec du fitness, une activité ludique de remise en forme," précise Eric Perodeau. Pour plus de détails, il faut se tourner vers Xavier Mangematin qui enchaîne sur son président. "Le but est, avec la Fédération, dans le cadre d'un plan sport santé qui a été voté, de proposer une activité qui demande moins de contraintes mais qui peut s'insérer dans un emploi du temps, notamment professionnel. On va mettre ça le mercredi midi et le samedi matin. L'idée est d'avoir des groupes de 15 à 20 personnes pour proposer une partie de gainage, de renforcement, une partie de relaxation, de massage, une partie jeu collectif, et un retour au calme. Le but est d'améliorer la santé, le bien-être, en proposant, avec le matériel adapté, des exercices qui se rapprochent de ceux de la préparation physique. Avec de la pratique, de l'échange tout en étant très encadré avec un suivi personnalisé." De quoi permettre à ceux qui ne connaissent pas le handball de le découvrir sous une autre forme. NATIONALE 2 OBJECTIF N1 Le "vaisseau amiral" de l'AS Monaco Handball a entamé une nouvelle saison en Nationale 2. Avec comme objectif la première place, synonyme de montée en N1. O n le sent un peu frustré lorsque l'on évoque la saison dernière. Xavier Mangematin, manager et entraîneur de l'équipe senior évoluant en Nationale 2, aurait aimé que la montée se fasse l'an dernier, ou au moins que la bataille pour la première place dure un peu plus longtemps. "La dynamique nous a manqué sur le début de la saison dernière. Nous avions un calendrier assez compliqué et quand vous perdez d'un but sur les 3 premières journées, c'est difficile à encaisser", précise le coach. Car à bien y regarder, la saison 2014/15 n'a pas été si mauvaise que ça. En terminant à la 4e place, derrière les favoris, l'ASM a également signé son meilleur classement sur les dix dernières années. Et même si la montée avait déjà été affichée comme objectif, certains motifs de satisfaction doivent apporter des certitudes pour cette année. Car en dehors de débuts délicats ( 3 défaites lors des 5 premières journées), la suite de la saison a été intéressante. Notamment sur la fin avec une série de 5 victoires consécutives. Travailler dans la continuité Afin de continuer sur la dynamique enclenchée lors des ultimes journées du dernier exercice, le club a une nouvelle fois décidé de miser sur la continuité. "Il y a une stabilité et une continuité de travail qu'il n'y avait peut-être pas avant, ce qui ne nous avait pas permis d'avoir des résultats", note Xavier Mangematin. D'autant qu'en terme de résultats, les choses sont relativement claires. "J'espère faire mieux que l'an dernier. Ce qui est sûr, c'est que je n'envisage pas de faire moins bien. Et je pense que le groupe ne l'envisage pas non plus. Les joueurs savent pourquoi ils sont là et pourquoi ils nous rejoignent. Donc à nous de trouver le juste équilibre pour avoir des résultats. Qu'on soit 3es, 6es ou 7es en fin de saison, c'est la même chose. Seule la première place compte." En effet, dans ce championant de N2, seul le club terminant premier de sa poule accède à l'échelon supérieur. Si l'on rajoute à cela le fait que la poule 6, celle dans laquelle se trouve l'ASMHB, est sans doute la plus relevée HANDBALL le fonctionnement." Autre recrue, mais made in Monaco, le jeune Thomas Orgeret, qui a intégré le groupe de l'équipe première alors qu'il arrive des juniors. Une arrivée qui va dans le sens de ce qui est fait au sein de l'ASM au niveau de la formation. D'autant que d'après les dires de son coach, le jeune homme pousse les autres à être meilleurs, à l'entraînement comme en match. Une saison longue du territoire, l'on comprend facilement que l'accession à la N1 soit si difficile. A titre d'exemple, la saison dernière, Châteauneuf-Les-Martigues a mené la danse toute l'année avant de perdre sa place lors de sa seule défaite de la saison à l'avantdernière journée. Afin de pouvoir se mêler à la bataille, le coach parle d'un équilibre à trouver. Et la première chose a faire sera d'éviter de se mettre trop de pression liée aux résultats. "L'an dernier, quand on a su qu'on ne pouvait plus jouer la montée, c'est là qu'on a développé notre meilleur handball", constate Mangematin. "Il nous faut donc trouver cet équilibre afin de travailler dans la sérénité et que les résultats suivent. Il n'y a que le travail qui paye donc continuons de travailler dans le sérieux et la précision pour pouvoir avancer et nous donner les meilleures chances afin de ne pas avoir de regrets." Renforts Pour gagner en sérénité et en efficacité dans ses matches, le club a ciblé précisément certains besoins dans l'optique de se renforcer à l'intersaison. Car en terme de continuité de travail, la direction du club mise sur le même principe au niveau de l'effectif. "Si on regarde au mois d'août, il restait un seul joueur de l'équipe qui est descendue en N3 il y a 5 ans. En dehors de la saison 2011/12 où il y a eu 7 arrivées, chaque année on est sur un renouvellement de 3-4 joueurs, ce qui fait que l'équipe a complètement tourné sur 5 ans." Cette saison, l'ASM a dû faire face à quelques départs. Samuel Ballestrini et Florian Martin ont tous deux quitté le navire pour raisons professionnelles alors que Jordan Perronneau évolue désormais en Nationale 1 depuis sa signature au Cavigal Nice Handball. Pour compenser ces pertes, le board monégasque avait donc les idées claires par rapport à leurs besoins. Ce sont trois nouvelles recrues qui ont intégré les rangs Rouge et Blanc lors de la reprise en août dernier. "Il y a tout d'abord Danilo Nenovic (36 ans) qui nous a rejoint de Nice. C'est quelqu'un qui nous amène de l'expérience, qui a joué à Nîmes et Istres (D1). Il apporte une énorme plus-value. Il y a aussi ce qu'il peut apporter au groupe et on a besoin de joueurs qui ont l'habitude de gérer des résultats serrés, qui savent calmer le jeu dans les moments plus chauds. Il amène aussi une exigence à l'entraînement qui n'est pas négligeable. Il y a ensuite Johann Marcus (21 ans) qui vient de Belfort, qui est un jeune au profil très intéressant, parce qu'il a une dimension athlétique, des qualités techniques sur le poste de demi-centre ou des postes exposés en défense. Il nous permet aussi de jouer sans changement sur la montée de balle, une chose qui a pu nous polluer un peu l'an dernier." Dernière recrue, le jeune Etienne Claire, qui est un joueur "à la dimension athlétique intéressante, qui a l'expérience d'un centre de formation, de la D2 et qui jouait régulièrement l'an dernier. Il est capable de défendre sur un poste exposé, d'aller vite vers l'avant, de faire la différence, c'est un joueur d'impact. On l'a vu sur les premiers matches, c'est très satisfaisant, il a su se fondre dans la vie de groupe et dans 3435 Le club semble donc être bien armé pour cet exercice. Une saison qui comme souvent sera longue et relativement clairsemée après la trêve hivernale. Car si le championnat n'est pas d'une densité extrême en terme de rencontres (22 journées), il reste relativement long puisqu'il s'étend du mois de septembre jusqu'au mois de mai. "Jusqu'en décembre, on joue tous les week-ends", précise le manager. "Mais après la trève hivernale, il y a beaucoup de trous. Donc mentalement, s'il y a une dynamique de résultats, ça tient. Mais s'il n'y en a pas, il faut réussir à trouver un équilibre afin de continuer. On a l'expérience d'une saison pleine ensemble, ça doit donc nous permettre d'aborder les matches et ne pas nous tromper." D'autant qu'à la différence d'autres sports comme le football, une compétition comme la coupe de France ne dure jamais longtemps pour les équipes évoluant au niveau amateur. "La coupe de France peut nous éviter des trous de calendrier. Nous y avons bien figuré il y a deux ans et l'an dernier, nous sommes allés jusqu'en 16 e de finale après avoir éliminé une D2 en 32e", note le président Eric Perodeau. Cette année, le club était encore en lice avant notre bouclage (32e de finale contre le Cavigal prévu le 29 novembre). Mais le championnat reste la priorité des asémistes. Après trois mois de compétition, ils pointaient à la 4e place avec 3 victoires et 3 défaites. Avec un match en retard à disputer, la première place restait encore accessible. AS MONACO TRIATHLON UN, DEUX... TRI ! Plus qu'un enchaînement de disciplines, le triathlon est avant tout un mode de vie, une passion sans faille à laquelle n'échappe pas le club monégasque. Et les adeptes ne s'y trompent pas, puisque chaque année, la Principauté attire un nombre croissant de licenciés. Par Aurore Teodoro – Photos : Alexandre, Mickaël Alesi / Mairie de Cap d'Ail, Pierre Moulierac, FinisherPix.com, XTERRA / Jesse Peters L a saison des compétitions vient tout juste de s'achever. Pourtant, ce mardi matin-là, dès l'aube, ils étaient très nombreux dans le bassin olympique du Stade Louis-II, enchaînant les longueurs avant de prendre le chemin du boulot. Alors que l'ASM Triathlon s'apprête à fêter l'an prochain ses trente ans, c'est un formidable essor que vit le club depuis quelques années. "Nous avons doublé le nombre de membres en trois ans, passant de 60 à près de 120 licenciés l'an dernier", souligne Hervé Banti, son président, qui a repris les rênes du club en 2012. "Beaucoup de jeunes arrivent cette année. Je pense même que l'on va battre des records d'inscriptions avec au minimum 150 licenciés", avance l'entraîneur du club, Denis Watrin. Dépassement de soi Cette nouvelle dynamique, le club la doit notamment à son président, lui-même triathlète, à ses projets et à l'énergie qu'il insuffle à la structure. "Nous nous sommes développés car nous sommes plus vus sur les compétitions. Nous essayons toujours de véhiculer une bonne image du club", avance Hervé Banti. "L'équipe pro, que j'ai mise en place à mon arrivée, a sans doute joué..." (notre article p. 38-39). Sans compter l'intérêt croissant que la discipline suscite aux quatre coins du monde. "C'est un sport assez jeune qui attire beaucoup de public. Je pense qu'aller au delà de soi, l'Ironman, ça fait rêver les gens, cela donne un objectif", ajoute l'entraîneur, lui-même adepte depuis 20 ans. Du côté du bassin, l'entraînement se finit tout juste pour Philippe Tautil, l'un des licenciés du club. "Au début, c'est un dépassement de soi, ensuite ça devient un défi, puis une drogue, et enfin un mode de vie", confirme cet informaticien de métier, qui s'entraîne depuis quatre ans. "Mes débuts ? Un peu comme tout le monde, on commence par faire l'un des trois sports, puis un deuxième et pourquoi pas du triathlon après. Moi j'ai commencé par la course à pied, puis je me suis blessé alors je me suis mis à la natation. Et après j'ai acheté un vélo ! (rires)" Amateurs passionnés Au sein du club, le triptyque natation-coursevélo attire des sportifs de tout âge, même si, par manque de structures, le club n'accueille pas de petits. "Nous avons deux ou trois jeunes entre 10 et 15 ans, mais la plus grande partie de nos licenciés a entre 30 et 50 ans", relève Hervé Banti qui ne manque pas de rappeler que, dans ce sport d'endurance, on peut être encore très performant entre 40 et 45 ans. "Avant, il y avait beaucoup de triathlètes entre 40 et 60 ans. Depuis deux ou trois ans, cela a tendance à se rajeunir car les compétiteurs un peu plus aguerris de la région TRIATHLON Denis Watrin, l'entraîneur de l'ASM. sont attirés par le club et nous rejoignent". Et à l'instar de Philippe Tautil, le club compte également "un noyau de 30/35 triathlètes, qui sont amateurs mais passionnés et qui s'entraînent comme des pros tout en ayant un travail à côté". D'ailleurs, sur la ligne de départ d'un triathlon, cette distinction de genre n'existe pas. Face à l'effort, tous sont logés à la même enseigne. Et les licenciés du club, qui parcourent la région d'avril à octobre, de compétition en compétition (triathlon de Cap d'Ail, Hyères, Naturman du Verdon…), côtoient aussi bien des débutants que des compétiteurs aguerris. "Il faut savoir qu'il y a des amateurs aussi forts que des professionnels. Sur l'Ironman, quand on prend le départ, on peut très bien terminer devant des professionnels", rappelle l'entraîneur qui emmène environ les trois-quarts des licenciés du club à la compétition, avec trois objectifs principaux : les Ironman d'Aix-en-Provence, Embrun et bien entendu celui de Nice. Avec dans un coin de la tête, le "Graal" des triathlètes, l'Ironman d'Hawaï, berceau de la compétition. "L'objectif final, c'est de qualifier le maximum de personnes sur celui-là", explique Denis Watrin, dont deux licenciés se sont qualifiés cette année. Objectif : Hawaï D'ailleurs, la saison est à peine finie que déjà les échéances 2016 sont dans toutes les têtes. Après deux mois de "régénération", l'entraîneur amorcera dès décembre un programme d'entraînement plus soutenu en vue de la première grande manifestation, l'Ironman de Nice, qui se tiendra cette année - Euro 2016 de football oblige - au tout début du mois de juin. "On commencera à grimper en volume pour arriver, courant mars, à réaliser de longues sorties de 150 à 180 km sans être trop fatigués au moment où on pose le vélo. J'aime faire beaucoup 3637 en amont et diminuer l'entraînement pour arriver frais et au maximum de sa forme début juin", souligne Denis Watrin. "Cela représente six mois d'entraînement non-stop. Nos plus grosses semaines tournent autour de 30 heures, mais cela reste en moyenne entre 18 et 20 heures. Quand on commence à accélérer la préparation, cela représente entre 3h30 et 4 heures par jour : natation le matin, des fois deux-trois heures de vélo dans la journée et des sorties à pied le soir", précise l'entraîneur, qui n'oublie pas non plus la force morale nécessaire à ce sport d'endurance. "Sur les Ironman, c'est 30 à 40% de la réussite. Il ne faut rien lâcher, car on passe par tous les moments : de l'euphorie, dans le dur, des fois on est même plus là, on ne sent même plus qu'on est sur la course." ASM TRIATHLON – PRO TEAM LE PRO TEAM TOUJOURS PLUS LOIN Depuis sa création, il y a trois ans, le groupe pro de l'AS Monaco enchaîne les résultats lors des courses les plus difficiles et prestigieuses du monde. Retour sur cette équipe professionnelle qui porte fièrement les couleurs de la Principauté. L es équipes professionnelles ne sont pas encore légion dans le milieu du triathlon. "Il y en a peut-être cinq ou six dans le monde", confirme Hervé Banti, président de l'ASM Triathlon depuis 2012. "Quand je suis arrivé, j'ai voulu développer une équipe "pro" et regrouper plusieurs individualités au sein d'un même team, qui partageraient le même matériel, les mêmes sponsors avec l'objectif que cela apporte un plus à tous : à l'athlète des sponsors supplémentaires et au club une visibilité sur le plan national et international", explique le président. Compétiteur de haut niveau, Hervé Banti, qui a représenté les couleurs de la Principauté lors des derniers Jeux Olympiques (Londres, 2012), connaît bien les préoccupations inhérentes à cette discipline qu'il pratique depuis plus de vingt ans. "Le triathlon est un sport assez dur si on est tout seul dans son coin. Si l'athlète veut se professionnaliser, outre l'entraînement et les compétitions, il faut qu'il sache communiquer pour capter des sponsors, du matériel, etc. Par le biais d'un team, c'est un peu plus facile et cela permet de délester le sportif de tout cela". Le Top 10 sur les plus grands Ironman Cette absence d'équipes professionnelles, le président de l'ASM l'explique en premier lieu par la jeunesse de ce sport, né au début des années 70 sur la côte ouest américaine, mais également par la nature même de cette discipline. "C'est un sport très individuel. Tous les athlètes de haut niveau ont des sponsors personnels qui ne sponsorisent par définition qu'une seule personne. C'est plus difficile de regrouper des athlètes avec des personnalités et des ambitions différentes", souligne le triathlète, dont l'arrivée à la présidence du club monégasque a créé une émulation. "A mon arrivée, quelques professionnels sont venus vers moi, en me demandant s'il était possible d'intégrer le club". Si la demande est là, le nombre de places, lui, est limité. A l'heure actuelle, seuls six professionnels évoluent au sein du Pro Team monégasque. "Si nous étions dix, on ne pourrait pas les aider à hauteur de leur potentiel. Là, on peut partager de manière cohérente ", souligne le président qui sélectionne les potentiels candidats, notamment "par affinités et par résultats. Nous avons tous un peu le même TRIATHLON profil, nous sommes tous capables de faire des tops 10 sur les plus grands Ironman", explique Hervé Banti, qui insiste cependant pour que ses compétiteurs participent à un certain nombre de compétitions de la région, dont le triathlon de Cannes, les Ironman de Nice, Aix et Embrun. "La particularité d'un sport individuel, c'est de résider où l'on veut et de rejoindre son équipe lors des compétitions", rappelle le président. "Nous avons des sponsors locaux, c'est important d'avoir une visibilité locale. D'autant que nous avons la chance d'avoir de belles courses ici, qui ont un impact médiatique". Encore une belle saison Alors que la saison vient de s'achever, il y a quelques semaines, c'est encore un beau palmarès dont peut s'enorgueillir l'ASM pour la troisième année de son Pro Team. Ainsi, Nicolas Fernandez a remporté le titre de vice-champion d’Europe XTERRA, une 9e place au championnat du monde XTERRA à Hawaï et une 6e place au triathlon de Cannes. S'ils viennent de quitter le Pro Team pour se concentrer sur des épreuves américaines la saison prochaine, Trevor Desault et Anne Basso laissent derrière eux un beau tableau de chasse en se classant respectivement 7e et 4e de l'Ironman 70.3 Ste-Croix (Îles Vierges, Etats-Unis), en plus de quelques beaux résultats outre-Atlantique. A noter que les deux places ne seront pas restées vacantes bien longtemps puisque le Team vient d'accueillir Kévin Rundstadler et Camille Deligny, "deux talents assez prometteurs", qu'Hervé Banti suivait depuis quelques temps déjà. Membre du Team depuis début 2013, Sylvain Rota a, lui, joué de malchance cette année en enchaînant blessures et péripéties. "Il avait gagné un Ironman en 2012 au Pays de Galles. Il a un grand potentiel mais a eu un peu de mal à concrétiser cette année", souligne Banti. Cédric Jacquot fait également une bonne saison en se classant 20e à l’Embrunman. Hervé Banti a, quant à lui, inscrit encore quelques nouvelles performances à son palmarès cette année, en finissant 7e à l'Ironman 70.3 Pays d’Aix, 5e au triathlon de Cannes et 10e à l'Ironman de Nice. "Depuis les Jeux, je me destine plus aux longues distances, de type Ironman. J'ai 38 ans aujourd'hui, il ne me reste peut-être que deuxtrois ans de carrière pour finir en beauté", souligne l'athlète monégasque, dont l'une des ambitions est de finir dans les cinq premiers à l'Ironman de Nice. "C'est la plus grande course mondiale. Je suis arrivé 10e cette année, je pense qu'avec quelques réglages, ce sera possible." © Avec l'aimable autorisation de XTERRA / Jesse Peters © Avec l'aimable autorisation de XTERRA / Jesse Peters 3839 CHAMPIONNAT DU MONDE DES BAJAS BIEN MARÉ ! Adrien Maré visait ce titre depuis un an. Depuis sa victoire au Maroc en octobre dernier, il est enfin devenu champion du monde des Bajas. Une étape de plus en vue de participer un jour au plus grand rallye-raid des sports mécaniques, le Dakar. Par Romain Chardan - Photos : D.R. MOTO L a moto, c'est une histoire de famille autant qu'une histoire d'amitié chez Adrien Maré. Dès son plus jeune âge, cet enfant du pays suivait son paternel sur les rallyes auxquels ce dernier participait. Très vite, le petit Adrien s'est orienté vers le deux-roues. Une histoire qui dure donc depuis plus de vingt ans et qui l'a mené aujourd'hui à son premier grand titre international. Car le 17 octobre, ce jeune agent immobilier est devenu champion du monde des Bajas suite à sa victoire sur l'étape marocaine de Merzouga. Une belle consécration pour celui qui était passé près du titre l'an dernier après avoir découvert la compétition en 2013. Bien qu'étant l'objectif annoncé en début de saison, rien n'était gagné d'avance. Surtout que dans les sports mécaniques, la réussite d'un projet dépend du pilote, mais aussi de la machine qui peut avoir un problème à tout instant et mettre l'aventure en péril. 2014, la découverte Familier du milieu de l'enduro, Adrien Maré se lasse de l'environnement dans lequel il baigne depuis des années et aspire à découvrir autre chose. Au détour d'une discussion avec celui qui est un ami et un mentor, David Casteu, le pilote niçois, lui parle alors des Bajas. "Les chemins trialisants, au bout d'un moment, j'en ai eu assez. Je préférais les terrains plus roulants. Et c'est là que David (Casteu) me parle de cette formule des Bajas", se remémore le licencié du Moto Club de 4041 Monaco. Courant 2013, après avoir pris quelques renseignements sur cette compétition, il décide de s'inscrire à la dernière manche en catégorie "open" afin de voir ce que ça donne. Quatrième au classement scratch et premier de sa catégorie, Adrien se dit alors que l'aventure peut valoir le coup. Après avoir trouvé une moto et l'avoir faite préparer dans les ateliers de David Casteu, la saison débute. Une saison de découverte, que ce soit au niveau logistique comme du fameux roadbook. Même si la course est fléchée, il faut tout de même pouvoir rallier différents points et ne pas se perdre. Malgré certaines appréhensions, l'exercice 2014 se passe plutôt bien et l'objectif top 5 est plus que réussi, avec une troisième place finale. "J’ai réussi à finir troisième malgré une panne mécanique. J’étais parti pour faire un top cinq et finalement je suis troisième c’est pour ça que je n’ai pas été déçu. Mais je me suis dit que, après être passé si près du but, il fallait que je recommence. C’est pour ça que je me suis de nouveau inscrit cette année." 2015, la bonne année Pour sa deuxième saison consécutive chez les Bajas, Maré avance donc plus sereinement et n'est plus dans la découverte. "L’année dernière m’a bien servi pour appréhender les courses. J’avais beaucoup de pression mais cette année, j’en ai beaucoup moins eu." Dans une discipline où les parcours sont fléchés, la vitesse et le pilotage sont donc les maîtres-mots pour filer vers le podium. En terme de distances, affronter des épreuves avec plus de 300 kilomètres dans la journée a également été plus simple pour cet enfant du pays. "J'appréhendais mieux les distances, j'arrivais mieux à gérer le physique, à me mettre dans le rythme puis à augmenter l'intensité au fur et à mesure." Physiquement plus à l'aise, logistiquement plus au point, Adrien Maré a également pu compter sur la présence d'un mécanicien à ses côtés tout au long de l'aventure, chose qui n'était pas le cas lors du précédent exercice. "J'avais sympathisé avec lui l'an dernier quand il était mécano de l'ancien champion du monde, Alessandro Ruoso. Quand j'ai appelé Walter Piani pour lui proposer de venir avec moi cette année, on s'est très vite entendu." Un luxe pour le jeune homme, mais aussi et surtout une dose de stress en moins sur les étapes, son compagnon de route s'occupant de tout installer sur place avant le départ. Au-delà de l'aspect logistique, les courses en elles-même ont été une réussite pour Adrien Maré. "L'Espagne était la plus dure, par rapport à la distance à parcourir et au terrain qui est assez cassant. La Hongrie était aussi un bon morceau et le Maroc est vraiment atypique. Je n'ai pas l'habitude de rouler dans le sable, mais après on est absorbé par les paysages", précise le pilote du Moto Club de Monaco. Avec des victoires au Maroc et en Hongrie notamment, les choses se sont relativement bien passées malgré quelques petits accrocs ici et là. Mais rien de suffisamment important pour l'empêcher d'aller vers le titre. Pourtant, tout aurait pu s'effondrer dans la dernière ligne droite. "Le deuxième jour à Merzouga, dès le départ, à froid, je n'ai pas fait attention et la moto s'est dérobée au bout de 2 kilomètres. Je suis tombé sur mon poignet qui était déjà fragilisé et mon autre poignet a pris aussi. J'ai eu très mal, mais il n'y a qu'une fracture ouverte qui aurait pu m'arrêter." Le titre avant le rallye ? Une chute sans gravité au final puisque le jeune homme termine en tête avec plus de dix minutes d'avance. De quoi valider un sacre devant et avec ses proches qui lui avaient fait la surprise de l'attendre au paddock la veille. Cette victoire, elle récompense donc les efforts d'un pilote amateur, mais aussi de tout un groupe de personnes, le Team Agence de la Gare Monaco Racing. Car si pour certains rouler est un métier, cela reste une passion pour Adrien Maré. "Même si je fais ça avec le plus de professionnalisme possible, cela reste avant tout ma passion. C'est beaucoup d'investissements et d'incertitudes mais c'est toujours bon d'être rassuré et de savoir que des gens croient en vous." Outre sa famille et ses proches amis qui le suivent dans ses aventures, il en est un autre qui croit également en lui. David Casteu lui a en effet à plusieurs reprises proposé d'intégrer le Team Casteu Adventures pour partir sur le Dakar. Si l'envie y est, il ne faut cependant pas sauter les étapes dans l'esprit d'Adrien. "Avant d'aller au Dakar, il faut faire du rallye. Les Bajas c'est bien, mais maintenant il faut que j'arrive à rouler en associant la navigation. Et quoi qu'il arrive, le Dakar ne vous accepte pas si vous n'avez jamais fait de rallye. Et puis c'est tellement d'investissement matériels, logistiques et financiers que je ne peux pas me permettre d'arriver dans un car en touriste." Si le Dakar est donc encore situé sur une marche trop élevée, le rallye semble bel et bien être la prochaine étape à laquelle cet enfant du pays va s'attaquer. Ce qui semble sûr, c'est que, sauf cas exceptionnel, il n'y aura pas de course des Bajas au programme du champion 2015 pour l'année 2016. Plusieurs rallyes pourraient ainsi le voir débarquer, que ce soit en Sardaigne, en Égypte ou bien au Maroc. Et le Dakar dans tout ça alors ? "Pour 2017 ou 2018 ce serait bien. Il faut que je sois dans le rythme et que je n'attende pas trop non plus. En finir un, ça reste le rêve ultime." MOTO 4243 SPORTEL 2015 LE MANUEL DU SPORTEL Chaque année, le Sportel revient à Monaco. Les espaces Ravel et Diaghilev se transforment alors en réceptacles pour stands en tout genre, mais avec un dénominateur commun, le sport. L'occasion pour nous de voir en détail ce qui s'y passe chaque année grâce aux lumières d'Amparo Di Fede. Par Romain Chardan - Photos : Sportel 2015 D ans les médias, le Sportel se traduit généralement par les interviews et portraits des personnalités du milieu sportif présentes sur le salon. Ce, à l'image de ce que nous avons déjà pu vous proposer lors des dernières éditions, mais aussi dans ce numéro avec l'interview de René Jacquot (voir pages ci-après). Cependant, le Sportel est plus que ça. Car s'il s'ouvre un peu au public par le biais de ses "Sportel Awards", "C'est le seul évènement ouvert au public, on profite de cette occasion pour inviter des sportifs, uniquement des champions", précise Amparo Di Fede (directrice générale du Sportel), le salon est avant tout un marché. Exposants et visiteurs Il faut savoir qu'il y a deux types de clients lors du Sportel. Il y a les exposants, qui sont les plus voyants puisqu'ils disposent d'un stand, de plus ou moins grande envergure. Des stands qui sont installés à deux endroits. Les "anciens", habitués des lieux, sont placés au sein de l'espace Ravel, tandis que les petits nouveaux prennent d'abord place dans l'espace Diaghilev. "On garde les emplacements d'une année sur l'autre pour ceux qui le souhaitent", explique la directrice du Sportel. "Par contre, si un exposant ne vient pas une année, il perd la place qu'il avait auparavant. C'est un peu SPORTEL 26 ANS QUE ÇA DURE ! Voilà 26 ans que le Sportel existe et perdure. Un succès qui s'explique par son anticipation sur le sujet lors de ses débuts, comme le précise Amparo Di Fede. "Nous sommes leader parce qu'on a commencé avant tout le monde. C'est la 26e édition. À l'époque, personne n'était sur ce créneau des droits sportifs. On a su évoluer tout au long de ces années avec nos clients puisque nous sommes une niche au niveau des salons professionnels. Nous sommes proches de nos clients, nous avons toujours été à l'écoute de ce qu'ils recherchaient et nous arrivons aujourd'hui à 2 500 voire même 2 600 participants." le cas de la NBA qui était auparavant à l'entrée de Ravel et qui s'est retrouvée vers le fond cette année." Et comme le nombre d'exposants grandit chaque année, Diaghilev est lui aussi de plus en plus utilisé, avec 7 emplacements supplémentaires vendus cette année. En parallèle des exposants, on trouve également les visiteurs. "Ce sont des choix, c'est une stratégie", précise Amparo Di Fede. "Certains viennent en visiteurs et louent des salles de réunion où ils se voient en catimini parce qu'ils ne veulent pas d'une exposition publique." Ce qui est notamment le cas de l'UEFA par exemple, qui dispose d'une salle de travail au niveau inférieur. Rencontres, négociations, finalisation Parmi ces personnes présentes donc, l'on retrouve les "distributeurs et les acheteurs de droits sportifs pour la télévision, mais aussi pour les nouveaux médias comme internet ou les smartphones qui prennent de plus en plus d'importance." Des rendez-vous sont ainsi pris afin de discuter et négocier ces droits. Pour faciliter cela, l'organisation du salon a d'ailleurs mis un outil plutôt pratique à disposition des exposants et visiteurs. "Des rendez-vous sont pris avec les acheteurs potentiels. Il vaut mieux le faire en amont du salon, via le "networking tool", un outil dans lequel on rentre les participants et ce qu'ils font. Toute personne enregistrée a accès à cet outil et prend ses rendez-vous avec les personnes de son choix. En moyenne, il y a un rendez-vous toutes les 30 minutes." Malgré tout, les contrats ne sont pas forcément signés lors du Sportel, même si cela peut souvent être le cas. Car dans un milieu où les gens se connaissent très vite, les contacts entre les différentes parties peuvent avoir lieu en dehors du salon. "Même s'ils peuvent discuter en dehors de la période du salon, Sportel est souvent le moment où il y a soit l'initiation, soit la finalisation d'un contrat", précise Amparo Di Fede. D'autant que Sportel a lieu deux fois par an. Si Monaco est le lieu EVÈNEMENT inamovible pour la période automnale, une autre version se déroule au printemps. "Ça change de pays chaque année. On demande à nos exposants où ils veulent aller parce qu'on veut coller à un marché, donc on leur propose différents endroits. Cette année, on était à Miami, mais pour 2016, ce sera Shanghaï." Une décision qui fait suite à l'émergence d'une forte clientèle asiatique, notamment très présente sur les nouvelles technologies. 4445 Conférences Lors du Sportel, si la négociation de droits et la prise de contacts entre vendeurs et acheteurs régit la majeure partie de l'activité, on trouve également un certain nombre de conférences tout au long du salon. Cette année, le symposium était dévolu à la chaîne olympique qui doit entrer en activité quelques semaines avant les Jeux Olympiques de Rio (5-21 août 2016). Généralement, l'organisation cherche à coller le plus possible à l'actualité afin de trouver les sujets idoines de ses conférences. "On essaie aussi de faire des conférences technologiques afin d'apprendre des choses sur ce genre de sujets. On fait cependant attention à éviter que les conférences soient trop publicitaires pour le client. Il faut qu'il y ait un réel intérêt informatif dans le contenu." Parallèlement à cela, le Sportel organise également des conférences de presse. Cette année, le sport boule en a profité pour annoncer sa candidature comme sport olympique en vue des Jeux de 2024. R E N É JACQ U OT "IL Y A UNE VRAIE PLACE POUR LA BOXE À MONACO" René Jacquot est un nom bien connu des amateurs de boxe. Il est notamment le premier Français à avoir conquis le titre de champion du monde (WBC) à l'étranger lors de son combat contre Donald "le Cobra" Curry en 1989. Egalement champion d'Europe (EBU) en 1988, il est aujourd'hui ambassadeur pour la Fédération Monégasque de Boxe. Par Romain Chardan - Photos : Sportel et R.C. EVANDER HOLYFIELD TOUT SOURIRE Si l'an dernier c'est Mike Tyson qui était venu gratifier le Sportel de sa présence, cette année c'est Evander Holyfield qui était au Sportel. Les deux hommes sont intimement liés puisque c'est lors de leur combat que Tyson lui avait mordu l'oreille. Une histoire aujourd'hui lointaine pour Holyfield qui assure "avoir pardonné à Mike Tyson. Je suis chrétien et je crois au pardon", nous a expliqué le colosse. Retiré du milieu, l'ancien champion du monde des poids lourds est également revenu sur son retour sur les rings en 2011 après un arrêt en 2004. "Ils m'avaient enlevé ma licence de boxe en prétextant que j'étais devenu trop gros. J'étais blessé, mais eux m'ont répondu : "non, il ment. La boxe l'a usé, il est fini". Quand je suis revenu, j'ai pu leur prouver que j'étais bel et bien blessé et leur montrer que j'étais de retour, en pleine forme." L 'ancien pugiliste a pris quelques années mais n'a pas perdu son franc-parler. Que ce soit la boxe d'aujourd'hui ou son rôle d'ambassadeur, René Jacquot aborde tout sans tabou. Autour d'une table lors du Sportel, l'ex-champion du monde et d'Europe des super-welters n'a pas regardé la montre une seule fois, prenant son temps pour détailler ce qu'il a en tête. Qu'est-ce qui a le plus changé dans la boxe entre votre époque et aujourd'hui ? Ils ont un peu compliqué les règles. Avant on boxait plus facilement. Aujourd'hui il y a des catégories d'âges et de poids plus poussées. Il y a un tas de petites règles qui ont été mises en place pour sauvegarder l'intégrité physique des boxeurs. Il faut les protéger, mais il ne faut pas trop pousser les règles non plus. Quand on s'aperçoit qu'aujourd'hui, pour monter un gala amateur, il faut presque 15 voitures, aller chercher un gamin dans le nord pour le faire boxer à Monaco... Avant on se compliquait moins les choses, l'âge notamment n'était pas un critère. Il m'est arrivé à 18 ans de boxer contre un gars de 30. C'était le poids qui était important et non la catégorie d'âge. Quoi d'autre ? Les entraîneurs ne se sont pas remis en cause. Pas tous, mais en général, ils sont vieux jeu. Un entraîneur doit être dynamique, c'est très important. On a tendance à avoir dans les salles des entraîneurs qui s'accaparent le boxeur. C'est leur chose, leur bébé. Mais ça, aujourd'hui, c'est fini. Le gamin a une approche complètement différente. A l'époque on pouvait nous parler comme ça, mais aujourd'hui les jeunes sont très susceptibles, c'est plus compliqué. Et ils ont plus de choix. Les sports se sont démultipliés. Et ils sont plus axés sur des sports à sensation. Aller dans une salle, ce n'est pas facile. Est-ce que la boxe ne s'est pas un peu refermée sur elle-même ? Non je ne pense pas. On y voit de plus en plus de femmes, de cadres, d'avocats qui vont s'entraîner parce qu'ils savent que ce sport est, à la base, tout sauf violent. Il faut avoir des ambassadeurs de la boxe qui puissent porter un message, où elle n'est pas ce que vous pensez, où on peut s'exprimer normalement, sans violence dans les paroles afin qu'on enlève cette image-là. C'est ce rôle que j'ai à Monaco. Quel est justement votre rôle auprès de la Fédération Monégasque de Boxe ? Je suis avec la Fédération et l'AS Monaco. J'ai la chance d'avoir quelqu'un comme Laurent Puons (président de la Fédération Monégasque de Boxe) qui est extraordinaire, qui a été un ancien professionnel, qui connaît la boxe. Et de l'autre côté, j'ai un président de club qui s'appelle Andréi Micallef qui a été un très bon boxeur amateur. Quand on discute avec eux, on peut tout se dire. Après ça demande discussion. Mais ils comprennent ma démarche. Quand on discute avec quelqu'un qui ne connaît pas, c'est plus difficile. Après c'est à eux de trancher. Mais ils écoutent. Et ça c'est primordial. 4647 Comment se définit votre rôle d'ambassadeur ? C'est déjà de porter la parole de Monaco. J'essaie de montrer que Monaco va devenir une place très forte de la boxe. Elle est très bien partie et c'est une image qu'il faut transporter. Même si c'est Monaco (à propos de l'image renvoyée par le pays), de l'extérieur il y a quelques difficultés. Pour les gens, les rues d'ici sont pavées de dollars. Donc il est très difficile d'aller demander des choses à l'extérieur parce qu'ils pensent que vous avez tous les moyens du monde. Alors que ça reste une association et une Fédération qui vivent avec des moyens normaux mais qui ont toujours besoin d'aide. J'essaie de porter une bonne image et surtout de valoriser la boxe monégasque. J'étais content la dernière fois, parce qu'on m'a dit, "je ne pensais pas que c'était ça la boxe". Parce que le boxeur, dans la tête des gens, c'est un peu le boulet de service, qui n'arrive pas à en piper une devant l'autre. Et ça me fait mal de voir ça. Monaco peut redevenir la grande place de la boxe qu'elle a été ? Oui ! Quand on voit la boxe qui a été proposée la dernière fois, où Laurent avait proposé 4 combats pros, 4 combats amateurs, un titre intercontinental, je lui ai dit qu'il tapait haut (lors du gala organisé en octobre). Et on voit que le monde suit. Ça prouve qu'il y a un public. On est à Monaco. Il y a une image. On ne peut pas dire ou faire n'importe quoi, on n'a pas le droit à l'erreur. Mais il y a une vraie place. Et pour ça il faut un engouement de tout le monde. Et il faut leur proposer les bons combats. GRAND PRIX FÉMININ D'ÉCHECS LES ECHECS UN SPORT COMME LES AUTRES A l'occasion du Grand Prix féminin d'échecs, qui s'est tenu du 3 au 15 octobre dernier au Casino de Monte-Carlo, nous nous sommes intéressés de plus près à cette discipline qui, depuis près de vingt ans, est reconnue comme un sport. Texte et photos : Aurore Teodoro D es échecs dans le magazine de sport de la Principauté ? Ne cherchez pas l'erreur. Les échecs sont considérés comme un sport, au même titre que le football, le basket ou la natation. Reconnue depuis 1999 par le Comité International Olympique comme un “mind sports” (sport de l’esprit), même si elle ne figure pas au planning des compétitions olympiques, la discipline est même dotée de fédérations nationales et internationale. “C’est vrai que ce n’est pas évident. Dès qu'on parle des échecs, on pense à un jeu en famille, il y a souvent des gens qui jouaient avec leur grand-père...”, concède Almira Skripchenko (n°39 Mondiale), capitaine du Cercle d’Echecs de Monte-Carlo (CEMC), avec qui elle a remporté à cinq reprises la coupe d’Europe des clubs. “Alors lorsque l'on fait des recherches, on s'aperçoit qu'il y a tout un monde, un championnat du monde, un classement des meilleurs joueuses et joueurs. On réalise également que l'effort physique, signe du sport, est nécessaire pour jouer des tournois d'échecs qui sont très éprouvants”. Un rythme cardiaque de sports extrêmes Et si la discipline n'est pas une "activité physique" au sens propre du terme, l'endurance, la concentration, la réactivité et la technicité, que l'on retrouve dans toutes les disciplines sportives, sont, elles, bel et bien au rendez-vous. Malgré le calme qui se dégage des joueurs devant leur échiquier, les apparences sont trompeuses. “Le rythme cardiaque, notamment au moment crucial de la partie, correspond à celui des sports extrêmes. C'est une discipline qui engendre tellement d'adrénaline. Les joueurs d'échecs passent leur temps en silence, toutes les émotions sont comprimées. C'est une forme de concentration comparable à ces pratiques", explique Almira, qui est également sextuple championne de France et championne d’Europe 2001. Et avant chaque partie, c'est toute une préparation en amont qui s'élabore et se peaufine. "C'est une recherche scientifique : il faut analyser les parties, travailler avec l'ordinateur et regarder la base de données accessible à tous afin de mieux comprendre l'adversaire et d'avoir un avantage sur lui. On essaie de pousser la recherche des meilleurs coups dans la position la plus loin possible", confie Almira qui, en amont du Grand Prix féminin de la FIDE (Fédération Internationale des Échecs), a suivi un stage de préparation, avec un entraîneur. "Nous avons travaillé de 6 à 8h par jour. C'est important de remettre le cerveau en route, il faut faire des exercices, comme dans les autres domaines sportifs”. Une véritable gymnastique du cerveau donc, auquel les joueurs doivent inévitablement combiner le travail du corps. Car l'endurance est bien le maître-mot de cette discipline dont les compétitions sont généralement très étalées. “Les tournois d'échecs sont longs, de 9 jours à 2 semaines. Nous faisons des parties tous les jours. Il faut être très performants physiquement, c’est pourquoi on court, on fait de la natation, de la marche. Cela fait partie des éléments nécessaires pour être un bon joueur d'échecs", souligne la championne. Et ces parties quotidiennes peuvent durer jusqu'à six heures, à raison d'un minimum de 40 coups en deux heures pour chaque joueuse. ECHECS Lors de la première journée de repos des joueuses, une démonstration de "simultanée" s'est déroulée dans le salon Médecin du Casino de Monte-Carlo. Olga Alexandrova, grand maître féminin et maître international, a affronté tour à tour quatorze adversaires. Face au Top 10 du circuit mondial "En moyenne, une partie comprend entre 40 et 55 coups. Dès que l'on dépasse les 50 coups, cela représente déjà quelques belles heures de jeu puisque pour arriver aux 40 coups, elles épuisent déjà 4h de jeu", souligne Jean-Michel Rapaire, président de la Fédération Monégasque des Echecs. Ensuite, chaque joueuse ne bénéficie plus que de trente secondes par coup, le temps devenant un facteur de stress supplémentaire. "Tout le corps est mobilisé. Vous avez déjà joué pendant des heures. Il y a la pression du temps, parfois le cerveau se déconnecte, mais il faut continuer et garder tous ses réflexes et ses aptitudes pour ne pas perdre. C'est là où on voit les meilleures". D'autant qu'une fois la partie terminée, le travail des joueuses est lui loin d'être fini. Il faut analyser la partie, mais surtout faire descendre la pression et préparer la rencontre du lendemain. Et pour cela, "à chacun son modus operandi. Certains marchent, font du yoga, des exercices respiratoires. Je me suis beaucoup intéressée aux techniques des sportifs des autres disciplines afin de pouvoir les appliquer et les adapter aux jeux d'échecs", souligne la capitaine de l'équipe monégasque qui, elle, s'est dans un premier temps tournée vers le footing avant de s'orienter vers la marche à pied. 4849 Côté longévité, les joueurs d’échecs ne sont pas des athlètes comme les autres. “On peut jouer autant qu'on veut. Comme dans les autres sports, cela dépend beaucoup du capital énergie. Certes, on ne court pas mais la préparation, les parties et les a-côtés nécessitent une grande force physique. Après, le regard que l'on pose sur le jeu peut évoluer. Mais il y a des grands joueurs qui continuent jusqu'à 80 ans", explique Almira. “Généralement, c'est plutôt entre 15 et 35 ans”, tempère toutefois Jean-Michel Rapaire. Lors de cette première manche du Grand Prix féminin de la FIDE, la moyenne d'âge se situait d'ailleurs aux alentours de 30 ans, avec aux extrémités la jeune Iranienne de 18 ans Sarasadat Khademalsharieh et la Suèdoise Pia Cramling, 52 ans. “Dans le circuit féminin, cette dernière est encore dans les dix premières mondiales, c'est exceptionnel”, souligne Jean-Michel Rapaire. VOILE QUAND ÉOLE JOUE A CACHE-CACHE Une nouvelle page de l'histoire de la voile s'est ouverte en Principauté à l'occasion du tout premier championnat d'Europe Open de J/70, organisé par le Yacht Club de Monaco. Il a réuni soixante unités venues des quatre coins de l'Europe. Par Aurore Teodoro – Photos : Francesco Ferri et Stefano Gattini / Studio Borlenghi 5051 O rganiser le tout premier championnat d'Europe Open de J/70 (ouvert à toutes nationalités), tout un symbole pour la Principauté et le Yacht Club de Monaco. "La classe des J/24, âgée de 40 ans, était un peu vieillissante. Il était nécessaire de renouveler la flotte et nous avons fait le choix de rester dans le J Composites, avec le J/70", explique Thierry Leret, responsable de la section sportive du Yacht Club et Principal Race Officer (PRO) de ce championnat. Alors qu'à l'heure actuelle, l'Europe compte 650 de ces unités - plus de 1 000 dans le monde - en moins d'un an, dixsept ont rejoint les rangs du Yacht Club. "Une des flottes les plus importantes du continent", précise Jacopo Carrain, président de la classe monégasque de J/70 et qui est à l'origine de la candidature de la Principauté. "C'est ce dynamisme, combiné à celui des entraînements et des régates organisées toute l'année qui nous a aidé à remporter l'organisation de ce premier championnat", confirme Thierry Leret. Plus performants, plus rapides Deux ans après le dernier championnat d’Europe de J/24 en Principauté, ce sont des unités bien plus modernes qui ont fait leurs débuts sur la scène européenne. "Ce sont deux bateaux totalement différents. Avec une quinzaine de nœuds, les J/70 permettent de planer et d'avoir une vitesse importante, ce qui n'est pas le cas des J/24", explique le président de la classe, engagé dans la compétition avec quatorze autres unités de la Principauté. "Beaucoup moins lourds avec seulement 800 kg au lieu d'une tonne et demi, les J/70 sont beaucoup plus rapides, performants et évolutifs. Ils sont également plus simples à manœuvrer grâce au spi asymétrique. Ce sont des unités qui peuvent être maniées par un équipage réduit, jeune ou féminin par exemple. D'ailleurs, les équipages de J/70 ne comptent plus cinq mais quatre équipiers", précise le responsable de la section sportive qui, contrairement aux championnats de J/24, a vu cette année un équipage de ses jeunes prendre part à ce championnat européen. Et pour cette première, c'est un beau casting qui s'est donné rendez-vous en Principauté. "Le niveau est de plus en plus élevé. Nous sommes fiers car les champions du monde, l'équipage mexicain de Julian Neckelmann Fernandez, sont venus ici pour en découdre, car ils savent que le niveau européen est plutôt élevé". Et sur le plan d'eau monégasque, ils n'étaient pas les seuls. Les soixante équipages, venus des quatre coins de l'Europe, étaient tous prêts à en découdre sur un parcours classique dans l'axe du vent. "Les lignes de départ sont perpendiculaires au vent. Les équipages VOILE vont virer deux bouées dans l'axe du vent, puis redescendre. Ensuite, ils passent une "porte", composée de deux bouées, que les équipages enroulent soit à gauche soit à droite. Puis, ils remontent et redescendent pour passer la ligne d'arrivée", explique le Principal Race Officer, en charge du dispositif sur l'eau. Cache-cache avec le vent Malheureusement, les ardeurs des équipages ont vite été tempérées puisque, faute de vent, la toute première journée de régates a dû être annulée. "Les conditions étaient trop faibles pour donner au championnat et aux compétiteurs quelque chose d'équitable et de conséquent", souligne Thierry Leret. Heureusement, le lendemain, les conditions étaient redevenues favorables aux voiliers, permettant ainsi la tenue de deux belles manches. Dès 10h ce mercredi-là, alors qu'il n'y a généralement pas trop de vent le matin en Principauté, Eole était déjà au rendez-vous. Et sur la ligne de départ, l'impatience de quelquesuns a d'ailleurs valu à un certain nombre des "black flags", ce drapeau noir qui disqualifie les départs prématurés. "Avec des courses qui se jouent au minima de points, cela peut vite être pénalisant pour eux", rappelle le PRO. Et ils ont bien eu raison d'en profiter, puisque le jeudi, malgré une sortie en mer, et même le départ d'une première régate, aucune manche n'a pu avoir lieu. "Nous avons donné un départ que nous n'avons pas pu maintenir car le vent n'est pas resté", explique le Principal Race Officer. "Il n'était pas très sport, ni fair-play de laisser courir les participants dans de telles conditions, donc nous avons préféré annuler cette manche, pourtant déjà bien entamée". Une première déception qui n'a pas découragé le comité de course, loin de là. "Nous avons fait plusieurs tentatives d'attendre le vent, de se positionner à différents endroits de la baie, mais il n'était pas au rendez-vous. A 17h, nous avons pris la décision de rentrer toute la flotte des compétiteurs, la mort dans l'âme", explique Thierry Leret. A la veille du dernier jour de régate, une certaine inquiétude commençait également à se faire sentir puisque le quota de trois manches, nécessaire pour obtenir la validation de la compétition par la Fédération Internationale de Voile (FISA), n'était pas encore atteint. Heureusement, le dernier jour de régate devait laisser un souvenir des 5253 plus agréables, tant aux compétiteurs qu'aux organisateurs. "Nous avons été récompensés puisque nous avons pu organiser les quatre manches – le nombre maximum par jour dans des conditions fantastiques, entre 12 et 14 nœuds, qui nous ont permis d'avoir des conditions et des parcours différents à chaque manche", précise le Principal Race Officer. Suspens jusqu'au bout Et jusqu'à la ligne d'arrivée de la toute dernière épreuve, le suspense était total. Aucun meneur n'était clairement sorti du lot. D'ailleurs, aucun équipage n'avait même réussi à gagner plus d'une manche et la moindre erreur pouvait encore venir bouleverser le classement final. "C'est une série très agréable puisque ce n'est pas forcément le premier bateau qui part en tête qui arrive à la marque en haut. Et le premier qui passe cette marque ne gagne pas forcément la régate", détaille Thierry Leret. Les spécificités de la course et la technicité de ces unités font d'ailleurs que "les cartes et les classements peuvent être redistribués, et ce, jusque dans les 54 vingt derniers mètres avant l'arrivée puisque les bords de travers, avec le vent soutenu et sous spi, peuvent occasionner quelques départs au lof, c'est-à-dire des bateaux qui quittent leur trajectoire, un peu comme une sortie de piste en F1, ainsi que quelques couchés". Fort d'une victoire et de quatre autres belles manches, où il s'est toujours classé dans les cinq premiers, c'est l'équipage italien de Luca Domenici (Notaro Team), qui s'est finalement imposé à l'issue de ces six épreuves. Cet habitué de la Principauté, qui a notamment régaté lors des derniers Monaco Winter Series ainsi que lors de la Primo Cup, remportait le tout premier titre de champion d’Europe de cette catégorie. Premier Monégasque au classement, Jacopo Carrain a quant à lui pris la cinquième place du classement. "Je suis vraiment très satisfait car je suis le premier non-professionnel derrière quatre équipages de professionnels", souligne cet hôtelier de profession, dont l'objectif affiché, dès le début de la régate, était ce quintet de tête. Mission accomplie ! Le Maire et les membres du Conseil Communal vous adressent leurs meilleurs vœux Augüri sciurii - Sinceri auguri - Seasons greetings www.mairie.mc PÉTANQUE LE COSTA ATTIRE LES FOULES Le challenge Antoine Costa a une nouvelle fois attiré une foule d'aficionados de la pétanque. Près de 800 joueurs ont pris part à la compétition qui s'est déroulée tout au long du week-end des 17 et 18 octobre. Texte et photos : Romain Chardan I l est de ces évènements qui respirent la bonne humeur et la convivialité. Ce genre de moments où la compétition n'enlève en rien à l'ambiance chaleureuse qui règne en maître. Le challenge Antoine Costa fait définitivement partie de ceux-là. Et si le sport boules, et la pétanque en particulier, favorisent grandement ce genre d'atmosphère, le savoirfaire du Club Bouliste Monégasque en terme d'organisation de concours y est aussi pour beaucoup. Car même lors de la finale, où la tension était à son comble, les sourires des artistes de la pétanque ne s'effaçaient que pour de courts instants. Pour sa quinzième édition, "le Costa", comme l'appellent les pratiquants, a encore battu quelques records de participation. "Cette édition est la plus réussie de toutes", annonce satisfait Marc Costa, président du club et à l'origine du challenge. "L'édition de l'an dernier était Mélange entre amateurs et professionnels très bien, mais on arrivait tout juste dans notre nouveau boulodrome et on n'avait pas encore le site bien dans l'œil. Là, on a modifié beaucoup de choses et on était proches de la perfection." Au programme de ce 15e opus, un tournoi des personnalités suivi de deux jours de compétition pour les plus assidus du milieu bouliste. Alors que l'automne se rapproche doucement mais sûrement en cette mi-octobre, un petit vent frais s'installe sur le boulodrome Rainier-III. Pas de quoi décourager les invités du jour pour leur trophée des personnalités. C'est une chose à laquelle le président Costa tient. Et les participants le lui rendent bien. Les retrouvailles sont sincères, les embrassades franches et les sourires ramènent un peu de chaleur alors que le mercure n'est pas décidé à monter. Mais qu'importe, les vestes resteront sur les épaules et cela n'empêchera pas tout ce petit monde de profiter de l'aprèsmidi. "C'est un moment super sympa où l'on peut mêler les VIP, les sponsors, les partenaires et des champions du monde, d'Europe et de Monaco. Tout le monde joue le jeu et s'amuse. Ça ressemble un petit peu à la partie ludique qu'on SPORT BOULES peut faire entre amis ou en famille, mais il y a toujours l'esprit de compétition", précise Marc Costa. Et tout ce que dit le président du CBM se retrouve dans ce tournoi. Alors que certains sont déjà à l'échauffement, d'autres prennent le temps d'échanger tranquillement en attendant que tout le monde soit là. Et même si quelques retardataires mettent à mal l'organisation en place, d'autres avaient pris un peu d'avance. Notamment Daniel Boéri, élu du conseil national qui était venu très en avance. "J'avais déjà participé à ce tournoi il y a deux ans et cette année je me suis présenté avec un mois d'avance", explique-t-il amusé. "La pétanque c'est la convivialité. Mais j'ai la chance d'avoir deux pros avec moi, donc quand je me relâche, ils prennent le relais". Alors que les mènes s'enchaînent, Albert Emon, ancien attaquant de l'AS Monaco, prend une pause pour aller embrasser son ami Jean Petit venu saluer tout ce petit monde. Non loin de là, une triplette marche bien, avec à son bord Jean-Marc Moreno, éditeur, Fabrice Choffard, gérant de société et Nicolas Molins, qui est joueur professionnel mais aussi la voix de la pétanque sur BeIn Sports lors des Masters. "Nicolas, c'est une figure de notre Les choses sérieuses commencent monde. C'est un très bon joueur de boule et il est devenu un ambassadeur très important de notre sport au niveau télévisuel", explique Marc Costa. Egalement présent, Pierre Frolla avait troqué sa combinaison de plongée pour adopter le style des héros de la série télévisée "Sons of Anarchy". Faisant équipe avec des Corses, le plongeur monégasque se sentait "à l'aise et en forme" mais n'a malheureusement pas pu rallier le dernier carré. Au contraire de Mélanie-Antoinette de Massy, la jeune cousine du Prince Albert II, qui s'est finalement imposée dans ce tournoi. Heureuse de sa performance, elle a d'ailleurs annoncé à l'issue du tournoi qu'elle reviendrait mettre son titre en jeu l'année prochaine. Après une première journée placée sous le signe de la détente et du partage, la vraie compétition pouvait débuter. Et pour la première journée du Challenge Costa, il fallait prendre la direction de Nice et du boulodrome situé derrière le stade Charles Ehrmann. "Il nous faut un minimum de 128 terrains, ce que nous n'avons pas à Monaco. Mais les gens sont habitués et nous avons des rapports très amicaux avec le Comité départemental des Alpes-Maritimes. On travaille main dans la main et ils se font un plaisir de mettre à notre disposition leurs infrastructures", détaille le président. Car cette année encore, le Costa a rameuté les foules. "On a limité à 256 triplettes parce qu'on n'a pas assez de terrains. C'est toujours embêtant, mais on a dû refuser une cinquantaine d'équipes. On est un peu victime de notre succès", précise Marc Costa. Lors de cette phase de poules, deux équipes peuvent se qualifier pour le tour suivant. Pour ceux qui viendraient à être éliminés, ils avaient la possibilité de s'inscrire au Trophée KTK, organisé en complément du Costa. Car à l'issue de la phase de poules, 128 Patrick Messonier qui a fait étalage de son talent lors du Challenge Costa. Nicolas Molins (au centre), professionnel et consultant pour Bien Sports lors des Masters de pétanque, accompagné de Jean-Marc Moreno (à droite) éditeur, et Fabrice chauffard, gérant de société (à gauche). 5657 Une finale haletante D'un côté, Christian Fazzino, Denis Olmos et Christopher Labonne. De l'autre, Patrick Messonier, Cédric Salvini et Kévin Lellouche. Et d'entrée de jeu, le ton était donné. Pas de round d'observation lors de la première mène, les boules rentraient et embouchonnaient au même rythme que les carreaux s'enchaînaient. Il fallait d'ailleurs que Messonier rate son ultime tir pour que le premier point aille à l'équipe de Fazzino. Albert Emon (au centre) entouré de Jean Petit (à droite) et de Claude Giauna (à gauche). équipes restent sur le carreau. C'est donc un bon moyen de leur permettre de continuer le jeu tout en maintenant un bon niveau de compétition. Car en regardant ce qui se fait sur le boulodrome niçois, l'on se dit que tout amateur de la pétanque du dimanche ne ferait pas long feu. Au détour d'un terrain, un père et son fils font équipe avec un ami. Véritable sniper une fois que la mire est réglée, le bonhomme ne laisse rien passer au tir. Un vrai calvaire pour les adversaires… Alors que le soleil arrive à son firmament, la pause de midi se rapproche à grand pas. Et chacun se dirige tour à tour vers la grande paella prévue pour régaler et redonner des forces à chaque bouliste présent au concours. La compétition, elle, ne reprenait qu'à 16 heures, de quoi laisser le temps à chacun de récupérer d'une matinée d'efforts. Christian Fazzino, joueur du siècle. Un Christian Fazzino toujours aussi précis et râleur dès qu'il ne réalisait pas un carreau sur ses tirs. L'apanage des plus grands, sans doute. Le premier écart se creusait lors de la troisième mène. Alors que la moindre boule placée trop près du cochonnet n'avait aucune chance de survie, un mauvais tir de Fazzino laissait le champ libre à ses adversaires pour s'envoler. 4-1 à la marque en faveur de Messonier. En difficultés dans la Objectif dimanche 16 heures sonnent et les 64es de finales pouvaient débuter. De même que le Trophée KTK. Chaque triplette s'avançait alors avec un objectif unique en tête, passer les trois tours de l'aprèsmidi pour valider leur billet en 1/8es de finale qui auraient lieu le dimanche matin à Monaco. A mesure que le temps passait, le niveau montait inéluctablement, seules les meilleures équipes continuant d'avancer. C'est d'ailleurs dans ces moments-là que la différence de niveau est toujours plus marquée. "On ne fait pas le même sport que certains hein", vient-on nous glisser à l'oreille alors que Christian Fazzino, élu joueur du siècle, enchaîne les tirs. Le dimanche, Monaco se levait sous un ciel gris un tantinet menaçant. Mais qu'importe, le boulodrome RainierIII est bien couvert et la compétition ne risque rien. De bon matin, les boules claquent et les Pierre Frolla lors du Trophée des personnalités. points s'enchaînent les uns après les autres. Les Malgaches font d'ailleurs forte impression, au même titre que la triplette de Patrick Messonier, vainqueur en 2015 du mondial La Marseillaise, un des quatre plus grands tournois de l'année. Et c'est un duel entre Messonier et Fazzino qui se dessinait pour la finale à mesure que le temps passait. Le KTK avançait lui aussi dans le même temps et le niveau affiché n'avait rien à envier à certaines équipes des phases finales du Costa. C'est dire la qualité technique du concours. Un niveau qui allait monter d'intensité jusqu'à la finale. Une finale qui allait d'ailleurs tenir toutes ses promesses. 58 suivante, Messonier tirait au bouchon pour annuler la mène. Mais alors qu'ils étaient menés 7-1 à l'issue de la cinquième, Fazzino, Olmos et Labonne revenaient à 7-6 dans la septième. Intenable. Il était cependant écrit que le joueur du siècle ne remporterait pas le Costa. Trois mènes plus tard, Messonier, Salvini et Lellouche voyaient leur victoire se sceller sur un ultime tir manqué de Fazzino. Une ultime boule qui fit passer quelques frissons chez les spectateurs présents autour du central, de même que chez les adversaires de Fazzino. Idéal en somme pour clôturer en beauté ce 15e challenge Antoine Costa. A N OT HE R SP IRIT O F L U XU RY ESTAT E www.colibri.mc MENTON - VILLA LES C OL OMB IÈR ES M ich el D omberg er +3 3 (0)6 80 86 20 29 w w w. p r i n c e s s e - i m m o b i l i e r. c o m NO FINISH LINE 2015 LA NO FINISH LINE GAGNE LE CŒUR DE FONTVIEILLE On nous avait promis des canards, des roses et même des hélicoptères. Et aucun n’a manqué à l’appel. La bonne humeur était là également. Celle des bénévoles qui se relayaient jour et nuit pour accueillir et sustenter les participants, comme celle des coureurs ou marcheurs présents. Sous la douceur de l’été indien, la No Finish Line édition 2015 ne pouvait pas se dérouler sous de meilleurs auspices. Par Aurore Teodoro – Photos : Akunamatata / Linkeepers, Palomba / NFL 2015, Fitte / NFL 2015, No Finish Line, A.T. P our cette seizième édition, l’association Children & Future, organisatrice de la manifestation, nous a entraînés sur un chemin bucolique, champêtre même. Délaissant le Port Hercule, qu’elle a arpenté de long en large pendant seize ans – travaux d'aménagement du parking et du musée de l'automobile obligent - l’incontournable course caritative a pris ses quartiers du 14 au 22 novembre à Fontvieille. C’était donc dans le chapiteau, transformé pour l’occasion en village sportif, que les participants entamaient leurs tours de piste. Un périple de 1,37 km qui les emmenait le long de l'avenue des Ligures puis sous le tunnel de la rue des Guelfes, avant de longer la Roseraie Princesse Grace sur sa quasi-totalité. Les coureurs repassaient ensuite à l’intérieur du chapiteau, dans l’autre sens cette fois-ci ! Un petit arrêt au ravitaillement, où les bénévoles de l'association, tout sourire, redonnaient force et motivation aux coureurs endurants et c'était reparti pour un petit tour autour de l’étang aux canards. Dépaysement assuré. Circuit un peu plus difficile Si le circuit était un peu plus difficile - "il y a des endroits un peu plus étroits, beaucoup plus de virages. Il y a aussi deux petites montées, même si cela ne fait qu'un 1,50 m et 2,50 m de dénivelé", souligne Philippe Verdier, fondateur de la No Finish Line (voir interview p 62-63) cela n'a semblé effrayer ni les participants, venus nombreux, à l'image de ce mercredi matin, ni la foule qui les rejoignait alors que les douze coups de midi approchaient. Et les 45 infatigables qui, cette année encore, s'étaient embarqués dans le SOLIDARITÉ ENCORE DES RECORDS BATTUS 13 617, soit 617 participants de plus que l'objectif de départ (12 524 en 2014) 383 179, soit 33 179 km de plus que l'objectif visé (342 323 km en 2014) 383 179 euros reversés Résultats sportifs Coupe du Prince : Robert Miorin (1 004 km) Première femme (8ème classement général) : Mimi Chevillon (813 km) En équipe : ACM/Fondation Sancta Devota, vainqueur 2014 (18 415 km) Course homologuée des 24h Homme : Fausto Parigi (227 km) Femme : Chiara Milanesi (175 km) Relais : Pompiers de Monaco (297 km) défi de courir durant les huit jours n’étaient pas en reste. Venus avec tentes, caravanes et mobilhomes, ils avaient investi l'arrière du chapiteau, au plus près de l’action. Les loges des artistes du cirque avaient même été transformées en dortoirs pour l'occasion. "La course est connue dans le monde entier pour ses huit jours et pour cette ambiance. Nous avons même dû refuser du monde et ne garder que les 45 premiers qui s'étaient inscrits", précise Philippe Verdier. "Pour les enfants" En solo, en équipe, des grands et petits, à quatre roues ou à quatre pattes… Sur le circuit, on papote, on téléphone, on fonce sans regarder en se focalisant sur sa respiration. A chacun son rythme. A chacun sa formule. C'est bel et bien cela le secret de la No Finish Line. En passant dans les allées, près de la Roseraie, Mado, 71 ans, accompagnée de sa chienne Choupette, 17 mois, enchaîne les tours, tranquillement mais surement. "Je viens pour les enfants. C’est ça qui me motive, il n'y a que peu de manifestations pour eux", souligne cette fidèle de toujours qui, depuis seize ans, parcoure chaque jour le circuit pendant "une heure ou deux". Plus loin, on peut entendre un coureur lancer un "Allez, allez plus vite. On fait quoi là ?" à ses coéquipières, qui marchaient pourtant d'un pas rapide. Pas sûr que ce soit très motivant. Au détour du jardin d'enfants, au contraire, deux joggeuses, elles, sont à fond. "Un Big Mac, ça fait 500 calories, il faut qu'on coure encore..." souffle l'une d'entre elles. Difficile de ne pas esquisser un sourire. McDonald's sponsorisaitil à sa façon la course ? 6061 183 sociétés monégasques Ce ne serait pas la seule. Car cette année encore, nombreuses étaient les entreprises, fondations, associations, organismes publics à répondre à l'appel de la NFL. Au milieu de la foule, les t-shirts colorés, estampillés à leur nom étaient légions. Parmi elles, on reconnaissait notamment les "Smileys", le groupe de bénévoles de l'AMADE qui égaient les journées des enfants du CHPG, l'ACM/Sancta Devota, futurs vainqueurs du trophée en équipes ou encore la SBM. Un challenge qui a regroupé cette année 273 équipes, dont 183 sociétés monégasques (voir encadré chiffres). De quoi faire du chiffre en terme de distance. Car ne l'oublions pas, chaque kilomètre compte, et rapporte un euro pour les actions de Children & Future. Une vraie course du cœur. NO FINISH LINE 2015 NOTRE RÊVE UN PEU FOU : UNE COURSE PAR SEMAINE À TRAVERS LE MONDE" Le 14 novembre, le coup d'envoi de la seizième édition de la No Finish Line, organisée par l'association monégasque Children & Future, était donné en présence de la Princesse Stéphanie. A l'origine de cette manifestation, devenue incontournable en Principauté, se cache un homme, Philippe Verdier. SOLIDARITÉ les caisses sociales, qui nous ont dit : "on a fait 500km, on va vous verser 500 €". On a trouvé l’idée géniale et on a lancé ce challenge. En 2014, sur 300 équipes, 39 étaient sponsorisées et ont fait 42% des kilomètres. C’est grâce à elles qu’on peut réussir notre pari. Des projets pour l'avenir ? E n 1999, cet assureur, passionné de marathon, créait la No Finish Line sans se douter une seule seconde de l’ampleur que prendrait cet événement alliant sportif et caritatif. Comment est née la No Finish Line ? Tout a commencé lorsque j’étais à la Jeune Chambre Économique de Monaco (JCEM). La Jeune Chambre Internationale voulait instituer une journée universelle du droit de l’enfant le 20 novembre, pour commémorer les dates anniversaires de la déclaration (1959) et convention (1989) des droits de l’enfant et nous avait incités à créer des événements pour essayer que cette journée soit créée par l’ONU. A l’époque, je faisais des marathons et j’avais eu plusieurs idées de courses dont celle de faire courir les gens sur un circuit avec une petite pancarte "Journée Universelle des droits de l’enfant", projet qui avait été accepté par la JCEM. Après discussions, un rendez-vous avec le gouvernement et une audience avec le Prince, on est passé d’un événement "one shot" sur an à un événement de huit jours non-stop sur le port de Monaco, qui a réuni la première année en 1999, 750 personnes et on a fait 15 000 km. Le concept a ensuite évolué ? On s’est fait complétement dépassé par le concept ! On imaginait avec des étoiles plein les yeux avoir un jour 3 500 personnes. Les kilomètres on s’en fichait un peu, car le principe au début était qu’il y ait toujours une personne sur le circuit. C’est lors de la 5e année, à force que les gens nous disent "que je fasse un tour ou dix tours ça revient au même il n’y a pas de bénéfices supplémentaires", on s’est dit qu'on allait faire un pari et reverser 1 € par kilomètre. Vous attendiez-vous à un tel succès ? Non pas du tout ! Au départ, je l’ai plus organisé sur le sport et l’humanitaire. On ne s’attendait pas à voir des gens avec des poussettes venir demander la permission d’inscrire leurs enfants. On a eu des chiens, un chat, un mouton, une tortue... Une personne a fait 2 ou 3 fois un 24 heures en échasses. Tout ce qui n’est pas dangereux est autorisé mais on interdit rollers, trottinettes, vélos, même pour les petits, pour des raisons de sécurité. Mais après si quelqu’un veut ramper ou faire 24 heures en marche arrière, on accepte tout type de défis. Comment l’expliquez-vous ? Les gens se sont approprié le concept No Finish Line parce que c’était quelque chose de très convivial, ils avaient le temps de se retrouver, entre collègues, entre amis et de parler en marchant. Aujourd’hui, il y a plus de personnes qui marchent que de personnes qui courent. D'ailleurs, parfois, il y a tellement de monde que c'est impossible de courir ou de doubler. Comment se passe le financement de la NFL ? Nos trois plus gros sponsors sont des fondations, à savoir les fondations Cuomo, Stavros Niarchos et Sancta Devota. A eux trois, ils constituent plus de 50% de notre sponsoring brut. Nous avons également les équipes sponsorisées, concept lancé il y a six ou sept ans. A l’origine, ce sont 6263 On a des idées en tête notamment, avec une "NFL everywhere", une NFL virtuelle. Nous sommes en train de créer une application, on va servir de test, pour que les kilomètres réalisés quand les gens vont faire un entraînement, quand ils marchent de chez eux jusqu’au circuit soient aussi comptabilisés dans un autre système soutenu par un financement participatif. Après notre rêve un peu fou, c’est qu’il y ait 52 No Finish Line, une par semaine organisée dans chaque pays à travers le monde. Paris a d’ailleurs accueilli sa première No Finish Line cette année, la première d'une longue lignée ? C’est la première étape ! Ce fut difficile car la mairie de Paris n’avait jamais autorisé un événement non-stop pendant une nuit en extérieur. Cette année, nous avons eu 4 jours 3 nuits. L'an prochain, ce sera 5 jours et 4 nuits. Ce serait sympa que l’on puisse arriver à 8 jours rapidement. On a retrouvé le même état d’esprit, des gens venus avec des chiens, des poussettes, de tout âge. Le concept a pris tout de suite, même s'il y a eu un peu moins de 4 000 participants. Après il y a d’autres projets, notamment Oslo, avec le coureur cycliste Thor Hushovd et sa femme qui résident à Monaco et sont très motivés, Bruxelles, l’île Maurice, Athènes avec la Fondation Niarchos. Comment exporter ce concept ? A Paris, c’est une autre association, l’organisateur de l’Eco-Trail, qui a organisé la manifestation. Nous n’avons pas les moyens ni humains, ni techniques pour organiser d’autres manifestations dans le monde. On a d’ailleurs créé une nouvelle association qui s’appelle NFL Internationale, pour la protection de la marque No Finish Line et pour conseiller d’autres NFL. Son but, c’est de constituer une sorte de fonds mondial où chaque NFL verse ce qu'elle veut pour créer un projet de dimension internationale, plus important que les projets que ne peut en soutenir une seule. Nous visons cela à 2-4-5 ans, pas avant 3 ans je pense, pour réunir suffisamment de fonds et pour définir un axe mondial, toujours autour des enfants. S E V I T R SPO LON ASM PENTATH N ÉQUITATIO TOLET TIR AU PIS & Licenciées depuis seulement quelques saisons à l'AS Monaco Pentathlon, Julie Lafaye et Amanda Aiello n'ont pas mis longtemps à obtenir de bons résultats, notamment sur la scène internationale. Par Romain Chardan - Photos : Jean-Pierre Debernardi et DR. L e pentathlon moderne n'est pas la discipline que l'on voit le plus souvent dans les médias. Et pourtant, c'est un sport qui gagne à être connu. D'autant qu'à Monaco, malgré un très faible nombre de licenciés, les résultats sportifs commencent à être au rendez-vous. La preuve avec Julie Lafaye et Amanda Aiello, qui sont pour le moment les deux des sociétaires de l'ASM Pentathlon. Lors des championnats d'Europe de pentathlon moderne qui ont eu lieu en Hongrie, en septembre dernier, elles ont toutes deux porté haut les couleurs de Monaco. Dans sa catégorie en Master + de 40 ans, Amanda a réussi a accroché une quatrième place, tandis que Julie, en Master + de 30 ans a manqué de peu la plus haute marche du podium, terminant finalement à une très belle deuxième place synonyme d'argent. De quoi récompenser deux sportives animées par leur passion. Préparation internationale Le pentathlon moderne comporte 5 disciplines. En compétition, chaque pratique rapporte des points et permet d'établir un classement final à l'issue des 5 épreuves. Au menu, de la natation, de la course, de l'équitation, du tir ainsi que de l'escrime. De quoi donner du pain sur la planche à tous ceux et celles qui ont envie de tenter l'aventure. Pour Julie et Amanda, la charge est d'autant plus difficile qu'elles ont une vie professionnelle à mener à côté. Comptable et mère de 4 enfants, Amanda Aiello s'entraîne essentiellement la semaine, tout comme Julie Lafaye qui est professeur d'Éducation Physique et Sportive (EPS) à Monaco. C'est d'ailleurs grâce au métier de Julie que ces deux passionnées ont fait connaissance, l'une étant le professeur de la fille de l'autre. Entraînements la semaine donc, mais aussi des compétitions le week-end. "Cette année, on a fait beaucoup de compétitions des différentes disciplines que l'on a en pentathlon, & PENTATHLON MODERNE NTRY CROSS-COU S E S U E T T O R BE-T NATATION ESCRIME GLO que ce soit en escrime ou en combiné course-tir à Aix-en-Provence", précise Julie. "On a également fait quelques triathlons", renchérit de son côté Amanda. Au final, elles ont eu des compétitions tous les 15 jours lors des quelques mois précédant les championnats d'Europe. D'autant qu'il y a eu également quelques pentathlons à l'international. "On a fait la Suisse en mars, Barcelone en juin et l'Allemagne en juillet", explique Julie. C'est d'ailleurs lors de ces compétitions que les deux sociétaires de l'ASM Pentathlon ont vu qu'elles pouvaient tirer leur épingle du jeu lors des championnats d'Europe. donc on est bien épaulées et ça évolue très vite. Tant mieux parce qu'on était toutes les deux novices. En course à pied, on a un passé toutes les deux", explique Julie Lafaye. Amanda, elle, perfectionne sa course "avec la section athlétisme. C'est Jacques Canduso qui m'a prise en charge et me donne des conseils afin de m'améliorer." Ayant toutes deux un petit passé en équitation, le retour au saut d'obstacles s'est fait rapidement Les "Europe" avec ambition Cette volonté de participation aux championnats d'Europe en Hongrie est donc arrivée assez vite dans la saison. Et ce malgré les difficultés liées à la préparation. Au quotidien, Julie et Amanda doivent trouver des créneaux d'entraînements pour les 5 disciplines. Allant de club en club pour y trouver un coup de main, les deux pentathloniennes ont ainsi grandement pu progresser en escrime et en tir, notamment, grâce aux infrastructures de la Principauté. "En escrime, on a une belle salle et 4 maîtres d'armes, 6465 au centre équestre de Nice. Cependant, travailler les 5 disciplines en même temps implique de fortes charges d'entraînements. Il faut donc être à l'écoute de son corps pour ne pas se fragiliser ou se blesser, d'autant que le niveau requis pour bien figurer en compétition "demande beaucoup de travail", comme le souligne Julie. Entre les entraînements et les sorties en compétitions le week-end, les deux athlètes découvrent petit à petit le monde du pentathlon moderne. Un monde où les informations tombent au comptegoutte. "Grâce aux compétitions auxquelles on a participé durant l'année, on s'est fait des contacts et on échange par mails en vue des prochaines compétitions. C'est comme cela qu'on a su pour les championnats d'Europe", explique Amanda. La décision a donc été prise en mai. Et pas question de partir pour faire de la figuration. "On sentait avant de partir qu'on avait le niveau, on connaissait nos temps et on voyait comment se placer", précise Amanda. "Je visais au moins un podium, parce qu'en Allemagne, on avait vu les personnes contre lesquelles on allait se retrouver en Hongrie, donc ça nous avait permis de nous jauger par rapport à elles. Et comme j'avais gagné, je savais que c'était possible", explique Julie. L'étape hongroise Pour une première participation aux championnats d'Europe de pentathlon moderne, les représentantes de l'ASM ont eu droit à quelques surprises. Si l'organisation était hyper carrée en Allemagne ou en Suisse, il n'en fut pas de même dans ce pays de l'ex-Union Soviétique. "L'organisation était catastrophique en Hongrie. Aucune info, pas de pique-nique de prévu le midi, l'équitation devait avoir lieu le vendredi, elle a finalement été avancée au jeudi", raconte Julie. Cependant, ces petits couacs n'ont pas eu raison de la motivation de nos deux sportives, même si elles n'étaient pas au bout de leurs surprises au moment de commencer la compétition. Après une réunion technique le mercredi, les choses sérieuses commençaient le jeudi matin. En ouverture, c'est le tir de précision qui attendait nos deux comparses. "On a commencé par le tir, donc gros stress d'entrée. On était les premières à tirer, le bus était en retard. On arrive dans une grande salle, un grand gymnase où tous les écoliers nous regardaient. On n'a pas géré au niveau stress et on est passé à côté", se remémore Julie. Et malheureusement, cet échec au tir est déjà synonyme de défaite pour Julie qui, ayant accumulé trop de retard sur la première, ne pourra revenir sur elle pour lui disputer la première place. Est ensuite venue l'équitation, où les choses ont tourné dans le bon sens, comme le raconte Amanda. "Ça nous a reboostées. On a un tirage au sort des chevaux qui nous sont attribués comme ça et on a juste 20 minutes pour le détendre, faire connaissance avec lui et sauter 5 obstacles à l'échauffement. Ensuite c'est le parcours qui commence. Et tout s'est bien passé." En signant le meilleur temps de leur catégorie respective (Master +30 pour Julie et Master +40 pour Amanda), elles avançaient ainsi plus sereinement vers la troisième étape. "L'escrime qui est l'épreuve, avec l'équitation, qui dure le plus longtemps. Ça a dû prendre deux heures parce qu'on doit toutes se rencontrer. Ça dépend du nombre. Là on était un peu plus de 20." Respectivement 3e et 5e sur cette épreuve, la première journée se terminait donc plutôt sur une bonne note pour les deux asémistes. Natation, course, podium Après une première journée bien remplie, les filles devaient s'attaquer à leur Everest, la natation. Surtout en ce qui concerne Amanda qui avoue être en délicatesse avec cette discipline, d'autant que toutes deux s'entraînent seules et ne bénéficient donc pas de conseils pour s'améliorer. Malgré ces difficultés quotidiennes sur une pratique qui demande beaucoup en terme énergétique, mais qui rapporte peu de points en compétition, nos deux compétitrices ont tout de même réussi à améliorer leur record sur 100 mètres (en bassin de 25 mètres). Restait alors la course, leur véritable point fort. Mais sur un parcours de 2 kilomètres, difficile de creuser un réel écart avec les poursuivantes ou de recoller au score pour Julie. Dans des conditions météo très difficiles, elle est tout de même parvenue à prendre 35 secondes sur celle qui finit championne d'Europe, soit 35 points. Mais cette dernière en comptait 114 d'avance, un écart bien trop important pour pouvoir le combler sur cette course. Malgré tout, et même si Julie était un peu déçue de cette deuxième place, le bilan est plus que positif pour les licenciées de l'ASM. L'année se termine donc sur bonne note au niveau pentathlon moderne, avant de reprendre le chemin des compétitions de chaque discipline en début d'année prochaine. Puis il sera temps de regarder en direction des championnats du monde prévus l'an prochain, qui devraient avoir lieu à Prague du 2 au 7 juillet. 66 J ULI E LA FAYE ET AMAN DA AIELLO "EN EQUIPE, ON SE SENT PLUS FORTES" Voilà quelques mois désormais que Julie et Amanda marchent ensemble dans l'aventure du pentathlon moderne. Une association qui porte ses fruits puisqu'elles se sont signalées aux derniers championnats d'Europe de la discipline en Hongrie en septembre dernier. Avec une médaille d'argent pour Julie et une quatrième place pour Amanda. PENTATHLON MODERNE P assionnées par le pentathlon moderne, Julie et Amanda reviennent sur leur arrivée dans ce sport et ce qui les pousse à continuer. Comment êtes-vous arrivées au pentathlon ? Julie Lafaye : J'ai vu les J.O. de Sydney en 2000 à la télé et ça a été la révélation. J'adore pratiquer beaucoup de sports et nombre d'entre eux sont présents dans le pentathlon. J'ai fait de l'athlétisme étant petite. J'ai toujours voulu faire du tir et j'avais pu m'y essayer lors du raid inter-armées à Monaco. On avait fait de la natation, du tir, du kayak, de la course à pied et des épreuves nautiques. C'est après ça que j'ai su que le club de pentathlon existait. J'ai alors sauté sur mon téléphone (rires). Amanda Aiello : C'est quasiment la même chose pour moi. Je regardais les Jeux de Pékin en 2008 et j'ai vu le pentathlon, où ils faisaient de l'équitation et de la course à pied. Tout ce que j'aime. J'avais fait un tout petit peu de tir, mais rien d'intense. Je n'avais jamais fait d'escrime, mais tant pis. Je me suis dit que c'était un bon challenge. J'ai appelé en 2008, mais il n'y avait personne. Et j'ai eu la chance de tomber sur un article dans le journal sur les championnats de France. Je connaissais Julie parce qu'elle avait eu ma fille à l'école et je suis entrée en contact avec elle. et je disais à mon mari que je n'allais jamais y arriver (rires). Mais c'est le pentathlon que je voulais faire. C'est un challenge et je voulais y arriver. Donc il m'a fallu persévérer, tout comme en escrime où les leçons avec le maître d'armes aident beaucoup. Et surtout, Julie est toujours en train de me motiver. Quelle est la discipline que vous préférez et que vous détestez ? Julie : Ça dépend des périodes (rires). Je pense que c'est sur les compétitions en saut d'obstacles où je ne regrette pas tout ce chemin parcouru. La sensation de voler avec le cheval, j'adore ça. Après j'aime les 5 disciplines. L'escrime au début, c'était vraiment compliqué, ça ne me parlait pas du tout. Au fur et à mesure, j'y ai vraiment pris goût. J'ai vraiment apprécié en progressant. Amanda : C'est pareil pour moi, où l'escrime était vraiment un problème au départ. Mais c'est quand même surtout la natation qui me gênait. Maintenant, je n'ai plus de discipline rédhibitoire même si j'aime particulièrement l'équitation et la course à pied. Le mental a une part importante ? Julie : Il y a un stress dans toutes les épreuves, car il y a toujours un enjeu. En course par exemple, où on sait qu'on est meilleure, on se dit que c'est là qu'on doit rattraper des points laissés en route. Amanda : Ou alors essayer de se donner une Qu'est-ce qui vous a motivées en sachant que c'est très difficile d'avancer sur 5 disciplines qui ne sont pas réellement liées ? Julie : Il y a deux choses. Dans les entraînements, on a des phases de progression. Quand on voit qu'on progresse dans un sport, c'est l'étincelle qui va nous motiver. On continue à s'entraîner sur les 5, mais c'est celui où on progresse qui nous pousse à continuer. Il y a toujours un des 5 sports où on sent qu'on progresse. Personnellement, le fait de rencontrer Amanda et de constituer une équipe, ça m'a permis de m'ouvrir à l'international et de découvrir un peu autre chose. Être en équipe, c'est très motivant, on se sent plus fortes. Amanda : L'équitation ne me posait pas de problèmes parce que j'en faisais déjà régulièrement et l'obstacle ne me faisait pas peur. J'étais athlète plus jeune, donc pour la course à pied, il n'y avait pas de soucis. Quand j'ai commencé à m'entraîner en natation, je ne voyais pas le bout du tunnel. Je faisais 4 minutes 30 au 200 mètres 6869 marge pour avoir une sécurité et que personne ne puisse venir récupérer ces points. Au niveau du tir, quand on en rate un, qu'on fait un 5 alors qu'on aurait pu faire un 10, il faut se remettre dedans pour arriver à oublier ce mauvais tir et se reconcentrer. C'est la même chose quand on prend une touche stupide en escrime. On se remet en question sans cesse, si on n'arrive pas à gérer ça, pour les épreuves suivantes, c'est difficile. Julie : La tête joue beaucoup en escrime, que ce soit sur l'envie ou la concentration. Quelles sont les qualités nécessaires pour être un bon pentathlonien ? Julie : La persévérance (rires) et être passionné. C'est une épreuve qui parle très vite aux gens, c'est quitte ou double. Quand on est passionné, on n'a pas de problèmes pour s'entraîner parce qu'on se fait vraiment plaisir dans chaque sport. C'est aussi un vrai challenge dans la vie quotidienne. Amanda : La motivation et la disponibilité. Pour progresser, il faut être bien régulier et surtout bien organiser son emploi du temps. Être à l'écoute de son corps est important, pour savoir quand s'arrêter et lâcher un peu afin d'éviter les blessures ou un gros coup de fatigue. Julie : Ça c'est compliqué et il faut quelqu'un de l'extérieur pour s'en rendre compte. MARCEL PIETRI L'HOMME DES HAUTES PLAINES Figure du judo en Principauté, Marcel Pietri est un personnage du milieu sportif monégasque. Natif du coin, il n'a jamais réellement quitté ses racines auxquelles il est très attaché. Quitte à ne pas avoir la carrière qu'il aurait mérité. Mais toujours sans regret. Par Romain Chardan - Photos : Erika Tanaka et D.R. M arcel Pietri a beau se rapprocher de la soixantaine, il garde l'œil malicieux et l'esprit vif. Alerte. A la ville comme sur les tatamis, le directeur technique de la Fédération Monégasque de Judo a toujours du temps quand il s'agit de parler de son sport et des judokas qu'il encadre depuis plus de 20 ans. Pour évoquer son club, il se rend toujours disponible. Il en va de même quand il s'agit de parler de lui. Plus d'une heure durant, nous avons pu évoquer sa vie, son judo, mais aussi l'homme sous le kimono. Vrai, nature, comme celle qu'il affectionne tout particulièrement. Car s'il est né à Cannes, "un pur fruit du hasard", comme il le rappelle volontiers, c'est bien dans l'arrière-pays niçois que se situent ses racines. Des racines auxquelles il est très attaché et qui racontent un peu l'histoire de sa vie, de sa famille. Valdeblore et les quartiers nord niçois Fils d'un Corse venu s'installer sur le continent et d'une Valdebloroise, le jeune Marcel passe son enfance entre Nice et les villages de Valdeblore, dans la Tinée, et de Salice, en Corse. A Nice, c'est au nord de la ville, dans le quartier SaintSylvestre qu'il va faire ses premiers pas de sportif. Aiguillé par une maman professeur d'éducation physique et sportive, il ne commence le judo qu'à l'âge de dix ans. "J'avais vu une démonstration de judo à Nice, j'en ai parlé à ma mère. Elle était prof d'EPS et elle m'a dit qu'il valait mieux que j'attende un peu parce que sinon j'allais me muscler trop vite." Les débuts au judo, Marcel Pietri les vit avec son ami d'enfance, Luc Morisset, avec qui il était voisin à la ville comme au village de Valdeblore. Déjà à cette époque, le judo et les racines du père de Loïc sont intimement liés. Son premier dojo, Marcel s'en rappelle comme si c'était hier. " La salle était à l'étage d'une chapelle désaffectée. J'ai passé des journées entières à attendre le judo en étant assis sur l'aqueduc qu'il y avait à proximité. A l'époque, on n'avait pas assez d'argent dans cette maison des jeunes et on avait mis du copeau parterre et une bâche JUDO L'appel de la montagne En compagnie de Michel Nowak. dessus. C'est ce qui nous servait de tapis." Après quelques années de pratique, notamment sous la houlette de Charles Juge, direction le sportétudes de Nice au lycée du Parc Impérial. A cette époque, le futur membre de l'équipe de France était presque hyperactif. "J'avais besoin d'activité. Jusqu'à 18 ans, j'étais d'ailleurs assez bagarreur", se souvient Pietri. Et quand on lui demande s'il sortait plus souvent vainqueur de ses bagarres, il nous répond, sourire malicieux en coin que, "je gagnais souvent. Je faisais déjà du judo, mais ça donne de la force. Je n'étais pas un violent, j'étais plus un rebelle. Je n'avais pas à être violent parce que comme je savais que je maîtrisais le truc, il n'y avait pas trop de problèmes." Après l'obtention de son Bac Es, il part à Paris pour 4 ans. Il y restera finalement huit ans. Mais pas à temps plein. Les années d'Insep lui permettent d'intégrer l'équipe de France. A cette époque, il était encore possible de suivre une formation en parallèle de la pratique du judo, ce qui a permis à Marcel Pietri d'obtenir son diplôme de professeur d'EPS. Malgré quelques victoires sur des tournois internationaux, il se blesse alors qu'il devait faire les championnats d'Europe de Paris. Se sentant un peu écarté à la suite de cela, il décide de prendre un peu de recul et descend sur Marseille pour y ouvrir la section sport-études. Après une année dans la cité phocéenne, il brigue le poste de Conseiller Technique Régional et revient à Nice. Un moyen pour lui de se rapprocher de sa terre. Le judo continue, et en 1986, après être Marcel Pietri lors d'un combat au tournoi de Paris 7071 passé des -71kg aux -78kg, il remporte le tournoi de Paris et termine vice-champion d'Europe et champion d'Europe par équipe. Les Jeux Olympiques semblent alors s'ouvrir à lui. "En 1986, ils nous avaient dit, "celui qui gagne le tournoi de Paris fait les Jeux." J'ai gagné, mais je n'ai pas fait les Jeux." Et l'explication à cela, l'entraîneur principal du Judo Club de Monaco semble la connaître."C'est parce que je m'entraînais à Nice et j'étais un peu seul. J'ai été écarté et mis remplaçant pour les Jeux. J'étais très attaché à mes montagnes, sans plus à Nice mais surtout à l'arrière-pays. Un peu trop à l'époque d'ailleurs, parce que ça m'a desservi. Mais tout ce que je n'ai pas fait, je l'ai conseillé à mon fils (rires). C'est lui qui en a profité. J'aurais dû rester à Paris, mais c'est sans regret parce que j'ai fait ce que je voulais." Propriétaire d'une maison dans son village de Valdeblore, Marcel Pietri y passe également beaucoup de temps pour la retaper et travailler la pierre. Une chose qu'il affectionne tout particulièrement. "J'aurais peut-être arrêté l'école s'il n'y avait pas eu le judo. J'aurais fait un métier manuel, comme tailleur de pierres par exemple. J'aime travailler la pierre et je ne bosse qu'avec de la pierre du pays." Un moyen aussi pour lui de se ressourcer. Après la cassure de 1986, il décide de passer à autre chose en 1988. Monaco, Loïc, la chasse Entraîneur à Monaco depuis 1986, il est progressivement détaché en Principauté par l'éducation nationale. Entraîneur à temps complet au club à partir de 1993, il prend également le temps de s'occuper de ses deux enfants, Loïc et Chloé. Avec son fils, il va d'ailleurs partager une autre de ses passions, la chasse. "J'ai une image avec lui. Depuis l'âge de dix ans, je l'emmène à la chasse. On part à 3 heures du matin, on roule une heure en voiture, on marche deux heures, et on est posté à partir de 6h30-7 heures du matin. Des fois il fait -5 degrés parce qu'on chasse à 2800 mètres d'altitude. Parfois, je le chargeais en lui mettant des cagoules, il claquait des dents et je me disais qu'il n'allait plus revenir. Et à chaque fois il revenait. De l'âge de 10 ans à aujourd'hui, il a toujours fait ou presque les ouvertures de la chasse. On est très attaché à ça." D'autant que la chasse n'est pas la seule passion que les deux hommes partagent. Et si Loïc réussit une belle carrière dans le judo, tout n'a pas été facile, pour le papa comme pour le fils. "Je suis hyper fier et j'ai toujours fait attention de ne pas trop le montrer pour pas qu'il n'ait trop de pression. J'ai vu tellement de fils de profs de judo, de fils d'entraîneurs morfler parce que les parents mettaient la pression. Les enfants se sentaient obliger de briller et c'était super destructeur. Donc je me suis dit, que surtout, je ne ferai jamais ça." Le départ de Loïc pour Paris a été difficile, à en croire Marcel, d'autant que le jeune homme ne se sentait pas légitime à l'époque. Mais une fois qu'il a été sacré champion d'Europe et du monde junior, la légitimité s'est imposée d'elle-même. "Ça a été très dur parce qu'il était mal perçu, on le voyait comme un "fils de". Ce qui l'a soulagé c'est qu'à la fin de la première année d'Insep, il fait champion de France, trois mois après il fait champion d'Europe et champion du monde juniors (2009)." Par moments, le tempérament bagarreur du papa revenait, surtout à la lecture de commentaires désobligeants sur internet. "Quand il a été sélectionné pour le championnat d'Europe, on voyait écrit "Merci Papa" dans les commentaires. Là j'aurais mis des taquets." Formateur dans l'âme, Marcel Pietri continue d'entraîner ses groupes de judokas avec la même passion qui l'a animée durant sa carrière. Un quotidien qui le rythmera jusqu'à sa retraite, qu'il prendra, à n'en pas douter, dans ses montagnes. JUDO E R IC BES S I "UNE VITRINE INTERNATIONALE" Eric Bessi est le nouveau président de la Fédération Monégasque de Judo par intérim. Entré en fonction suite au décès de son prédécesseur, Gérard Bertrand, l'année dernière, il évoque l'organisation et l'histoire du tournoi international de judo de Monaco (13 décembre). Par Romain Chardan - Photo : DR A ncien judoka confirmé et reconnu, Eric Bessi a notamment porté les couleurs monégasques lors des Jeux Olympiques de Séoul en 1988, lors des Jeux Méditerranéens de Casablanca, où il se classa 3e ou encore lors des Jeux des Petits Etats où il a remporté 5 médailles de bronze. Depuis quand existe ce tournoi ? Sa première édition remonte à 1991. Il y en a eu tous les ans sans interruption sauf sur deux années. Mais pendant ces deux années, nous avons suspendu le tournoi pour organiser un championnat du monde junior et une autre fois pour organiser un grand prix par équipe avec les meilleures équipes du monde (France, Géorgie, Japon, Italie notamment, qui étaient les 4 meilleures du monde à cette époque). Comment a-t-il été mis en place ? Il était né à l'initiative de notre président Gérard Bertrand, qui est décédé en décembre dernier. Au départ ce tournoi était individuel, avec un classement par équipe. Chaque équipe avait le droit d'amener un combattant par catégorie de poids, et celui qui avait le plus de points était vainqueur par équipe du tournoi. L'an dernier, pour les 40 ans, nous avons fait un tournoi par équipe en ayant invité la Russie et la Géorgie. Mais c'est un championnat par équipe de 7, ce qui est assez rare, parce qu'il y a 7 catégories de poids représentées. Alors que par exemple, aux championnats du monde, il n'y a que 5 catégories de poids dans la compétition par équipe. Cette année j'ai pris la décision de renouveler par équipe, sur le même format que l'an dernier. Pourquoi ce même format ? Je trouve que le format par équipe est davantage fédérateur qu'un format individuel. Ça permet d'avoir des équipes complètes, parce qu'en individuel, un club pourrait envoyer seulement 2 combattants. Alors que sur un format par équipe, s'ils n'envoient pas au moins 6 combattants, ils trouveront toujours quelqu'un en face qui va gagner le combat qui les fera perdre. Donc l'intérêt c'est d'avoir des équipes complètes ainsi qu'une émulation, au niveau international comme national, puisque nous avons nous aussi une équipe de judo et nous faisons venir quelques équipes plus régionales et quelques grands clubs parisiens. Comment choisissez-vous les équipes ? On prend les meilleures équipes au niveau européen, qui ont fait les championnats d'Europe par club et quelques fois ce sont aussi des équipes nationales qui peuvent venir. On avait deux champions du monde dans l'équipe de Russie et de Géorgie l'an dernier. Mais peu d'équipes nationales se déplacent comme ça, d'autant qu'une semaine après notre tournoi, il y a le Grand Slam de Tokyo, ce qui est un peu le Roland Garros du 7273 judo. Les gens y prennent beaucoup de points, surtout en ce moment en vue des J.O. où il faut être dans les 22 meilleurs mondiaux pour être sûr d'y aller. Le plateau est relevé chaque année ? Nous avons un plateau assez relevé chaque année. Si on prenait les meilleurs de chaque équipe, on pourrait peut-être constituer une équipe qui serait très compétitive au niveau international. Le Judo Club de Monaco est-il bien représenté ? Nous avons notre équipe standard et habituelle. Vous en connaissez la plupart puisqu'ils sont régulièrement au Jeux des Petits Etats d'Europe. Nous en profitons donc pour insérer notre équipe qui, à ce stade, peine un petit peu, parce que ne serait-ce que la meilleure équipe française ou russe peut être la meilleure équipe européenne, voire mondiale. B M EMBR E RE DE AI S PA R TE N S C LU AS MONACO football "SUBA" LE DERNIER REMPART NELSON CALDEIRA LE DISCOURS DE LA MÉTHODE À DÉCOUVRIR AUSSI… QARABAG VOYAGE AU BOUT DE L'EUROPE DÉDICACE LEMAR ET EL SHAARAWAY À LA RENCONTRE DES FANS AS MONACO Football Store AS MONACO Football Store JARDINS D’APOLLINE 1 Promenade Honoré II 98000 Monaco +377 97 77 74 74 ASMONACO.COM DANIJEL SUBASIC "J'ESPÈRE ET JE VEUX RESTER ICI" En janvier, cela fera déjà 4 ans que Danijel Subasic a rejoint les rangs de l'AS Monaco. Le portier croate est l'une des figures du vestiaire mais aussi l'un des plus expérimentés. De quoi ajouter un peu plus à son aura, lui qui s'affirme depuis deux saisons comme l'un des meilleurs gardiens européens. Dossier réalisé par Romain Chardan - Photos : Stéphane Senaux / AS Monaco D anijel Subasic a longtemps connu l'ombre en sélection croate avant de connaître la lumière depuis que Stipe Pletikosa a mis un terme à sa carrière. Néo-titulaire en sélection depuis plus d'un an, il est l'inamovible dernier rempart monégasque depuis janvier 2011. Gros travailleur, il n'en reste pas moins l'un des amuseurs du vestiaire. C'est après l'entraînement, au lendemain d'un retour de sélection que nous avons rencontré Danijel Subasic. Toujours avec le sourire. Quel est votre avis sur les premiers mois de compétition ? C'est comme l'année passée. Un début de saison difficile, on a changé beaucoup de joueurs dont 5-6 titulaires. C'est très difficile d'arriver aux mêmes résultats que l'an dernier, donc on a travaillé mais… On n'a pas marqué beaucoup de buts et on en a encaissé beaucoup, c'est surtout ça qui est difficile. Ce qui est important pour nous maintenant, c'est de travailler. Il y a beaucoup de joueurs qui ont 18-19 ans, et si c'est difficile pour nous, qui avons un peu plus d'expérience, ça l'est aussi pour le coach afin de faire l'équipe. 01 La ligue 1 est-elle plus serrée que l'an dernier, en dehors de Paris ? Oui, ce début de championnat est serré, mais je ne sais pas ce que ça va donner par la suite. Si on gagne un peu plus de confiance en championnat et en Europa League, on remontera sûrement. Pour le moment, Angers et Caen sont assez bien classés mais j'espère qu'ils vont redescendre (sourire). On n'est qu'à 3-4 points du podium. C'est serré en haut mais en bas aussi, parce que si tu perds 2-3 matches, tu tombes vite. Vous êtes un des plus anciens du groupe avec Nabil Dirar, comment vivez-vous ça ? On est ici depuis le début du projet de l'AS Monaco. En janvier ça fera 4 ans qu'on est là, mais tout s'est bien passé, que ce soit pour nous ou pour le club. On était en Ligue 2, on a été champions, on a joué la Champion's League, cette année on joue l'Europa League. Après, oui c'est difficile, mais on va essayer de faire de bons résultats pour jouer une compétition européenne l'année prochaine. Comment avez-vous vécu ces quatre années ? Sentez-vous que vous avez beaucoup progressé ? J'ai grandi à la fois comme joueur et comme personne. Je me sens vraiment bien ici. J'ai progressé depuis que je suis arrivé, mais c'est normal parce que je travaille très bien avec "Dédé" (André Amitrano, l'entraîneur des gardiens). On a bossé dur, donc tout s'est bien passé. Il faut juste travailler. Quand tu le fais, ça paye. Vous avez souvent été défini comme le plus "fou" du vestiaire. Est-ce vrai ? (Rires). Moi j'aime beaucoup rigoler avec tout le monde. Mais quand il faut travailler et être sérieux, on travaille sérieusement en étant concentré. On a le temps après pour rire. Paul Nardi est votre doublure et un espoir au poste de gardien en France. Comment ça se passe entre vous ? Notre relation est très bonne, comme avant avec Romero ou Stekelenburg. Je joue souvent, mais tout se passe très bien. Paul a besoin de jouer aussi et j'espère qu'il pourra faire quelques matches cette année. Je ne sais pas, mais c'est bien pour lui s'il fait quelques matches en Ligue 1 ou en coupe. On parle souvent avant l'entraînement, c'est normal. C'est pareil avec Seydou Si (le troisième gardien). Après la première saison de L1, vous ne faisiez pas partie des nominés aux trophées UNFP. C'était le cas l'an dernier. Avez-vous aujourd'hui le sentiment qu'on vous reconnaît à votre juste valeur ? Je ne sais pas. J'espère que je vais faire une bonne saison et qu'on aura de bons résultats avec l'AS Monaco. L'aspect personnel, je m'en fiche. Ce AS Spécial O MONAC Qu'est-ce que ça vous fait de jouer l'Euro en France ? Avant le début de saison, j'ai eu l'opportunité de changer de club. Je dis souvent que je me sens bien ici, comme chez moi. Mais je suis aussi resté à Monaco pour jouer l'Euro à la maison. J'espère qu'on va jouer ici, à Nice ou Marseille. Ce n'est pas très loin de la Croatie, 1 000 kilomètres, comme ça beaucoup de supporters viendront (rires). Qu'est-ce qui vous plaît à Monaco ? qui est important c'est l'AS Monaco, l'équipe. Pour moi, si un jour je gagne ce trophée de meilleur gardien, c'est bien, mais ce n'est pas une fin en soi. Tout le monde dit qu'on a encaissé beaucoup de buts, mais ce n'est pas que le gardien. C'est toute l'équipe qui joue et qui défend. Votre avis sur la Ligue Europa ? Je l'avais déjà jouée en 2010 avec l'Hajduk Split, en Croatie. On a beaucoup de jeunes joueurs et cette compétition, c'est très bien pour eux. Pour moi aussi. Bien sûr c'est mieux la Champion's League, l'ambiance avant le match, après, ce sont deux choses totalement différentes. Le plus dur c'est de jouer le jeudi et d'enchaîner le dimanche en championnat ? Oui c'est très dur. En Champion's League on jouait par exemple le mardi et samedi ou le mercredi et le dimanche. On avait 4 jours de récupération, donc c'est beaucoup mieux. On a beaucoup de joueurs blessés et des jeunes qui ne sont pas encore adaptés pour le jeu européen, donc c'est difficile. Quels souvenirs de votre déplacement en Azerbaïdjan pour affronter Qarabag avez-vous gardé ? J'y avais déjà été avec la sélection un mois avant. J'avais joué dans un autre stade, un petit, une catastrophe, comme celui où on a joué avec l'ASM. Mais à Bakou c'est joli, c'est une belle ville. J'ai gardé de bons souvenirs mais le voyage est très long (5 heures), il y a le décalage horaire (3 heures). Après contre Bordeaux, dans la tête, c'était difficile. Quand on va à Anderlecht ou Londres, ça va, mais là-bas… C'est mieux si on va jouer en Croatie (rires). Mais il n'y a pas de club en Europa League, seulement en Champion's League. Le calme. Avant je jouais en Croatie, c'est une ambiance presque comme à Marseille. Quand je suis arrivé ici, j'ai découvert le calme. J'aime beaucoup cet aspect. Après l'entraînement, je rentre faire une sieste puis je vais me promener. Personne ne demande quoi que soit. De temps en temps une photo. Mais en Croatie, on ne peut pas sortir sans qu'on soit interpellé. Il y a trop de pression. Ici c'est calme. L'important c'est de pouvoir rester concentré sur le football. A Monaco si tu n'es pas concentré sur le football, tu peux vite partir. Peut-on vous imaginer rester longtemps à l'ASM ? Oui, mon contrat va jusqu'en 2019. J'espère et je veux rester ici. Vous êtes titulaire en sélection. Ça a été difficile de prendre la succession de Stipe Pletikosa, qui est un monument en Croatie au poste de gardien ? Non ce n'est pas difficile. Je travaille pour ça parce que depuis le début de ma carrière, mon rêve était de jouer en sélection. Ça implique beaucoup plus de responsabilités mais c'est bien. On est qualifié pour l'Euro. On a vraiment une belle équipe. L'important est d'avoir une bonne ambiance entre nous, après, je pense que sur le terrain on a fait de bons résultats. Vous avez de grosses ambitions pour l'Euro ? On devra déjà passer les poules, après si on tombe sur l'Allemagne ou la France, c'est difficile (rires). 0203 *L'interview a été réalisée le 18 novembre, quelques jours avant Monaco - Nantes (victoire de l'ASM 1-0). D epuis des lustres, les préparateurs physiques font partie intégrante du monde du football. Chaque club professionnel, de même que chez les amateurs à certains niveaux, dispose d'un spécialiste de la condition physique. Si l'ASM ne déroge pas à cette règle, Nelson Caldeira, adjoint de Leonardo Jardim, refuse cependant l'étiquette de préparateur physique. Et ce pour une raison simple, comme il l'explique lui-même. "Le concept de préparation physique, nous avons un problème avec ça, car c'est la division du football. Dans notre modèle d'entraînement, il n'y a pas une préparation physique. Il y a l'entraînement qui a pour objectif l'adaptation." Et c'est justement ce concept d'adaptation qui régit la manière de travailler développée par le staff asémiste. Avant-saison N E L S ON CA LDEIRA L'ADAPTATION Quand on évoque le rôle de préparateur physique avec Nelson Caldeira, l'adjoint de Leonardo Jardim nous dit que pour lui, cette dénomination est erronée. Commence alors un cours sur "l'adaptation" et la méthode mise en place par cet universitaire. Retour sur les bancs de la fac. Quand la grande majorité des clubs font enchaîner tours de terrain et autres exercices de fractionné à leurs ouailles alors que la chaleur du mois de juillet est accablante, les Monégasques ont la joie de travailler exclusivement avec le ballon. "Nous ne faisons pas de préparation physique avant la saison, nous avons une période d'adaptation", martèle Nelson Caldeira. "Pour construire l'entraînement, il faut savoir ce que le coach veut. Pour lui c'est de bien jouer, d'avoir un jeu bien maîtrisé. Mais quand on commence, c'est comme un fleuve qui vient se jeter dans la mer. Il y a une confluence d'idées entre celles de l'entraîneur et les caractéristiques des joueurs. Cette période d'adaptation est donc plus intense, mais on ne s'entraîne pas plus pour améliorer la condition physique comme cela se fait dans d'autres méthodologies." Le début de saison se déroule donc en deux-temps dans cette période estivale. Il faut d'abord faire comprendre aux joueurs la méthodologie en place afin que ceuxci puissent comprendre le modèle de jeu et leur entraîneur. L'autre point concerne les joueurs et leur positionnement, comme le précise celui qui continue un doctorat entamé à la faculté de motricité humaine de Lisbonne. "On fait le plus d'expériences possibles entre les différents joueurs, parce que parfois nous avons l'idée qu'un joueur est un défenseur droit, mais il peut être bon à un autre poste. Nous essayons de voir quels joueurs sont les plus complémentaires sur les côtés, au milieu, etc. On tente donc beaucoup de choses différentes AS Spécial O MONAC en pré-saison et c'est pour ça qu'on s'entraîne plus." Cette volonté de travailler de la sorte, c'est aussi et avant tout pour favoriser la réflexion du joueur de façon continue. Car une préparation physique classique ne le permet pas d'après le natif de Santo Antonio Funchal. "Si on fait simplement de la course, il y a deux problèmes. Tout d'abord, la spécificité. Les efforts musculaires que nous faisons pour jouer au foot ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux de la course. On sera donc adapté à la course mais pas à la pratique du football. Donc on fait le minimum d'efforts non spécifiques possibles. La deuxième idée, c'est la prise de décision. Si je fais de la course, qui prend la décision ? Le préparateur physique siffle, le joueur court. Il siffle, le joueur s'arrête." Pouvoir de réflexion et récupération Grâce à cette méthodologie, les joueurs de l'ASM passent donc leur temps d'entraînement à répéter des phases de jeu dans le but d'améliorer ces choses-là en match. "Dans une séance, il y a différentes intensités, différents besoins de choix tactiques et c'est pour ça que nos exercices sont surtout des situations de jeu. Parce que les situations de jeu vont demander des exigences de réflexion tactiques, avec par exemple un 3 contre 2 ou 4 contre 3, des attaques placées, etc. Les choix sont différents d'un exercice à un autre, au même titre que les 0405 demandes physiologiques, techniques et tactiques." Travailler tout en forçant les joueurs à penser, c'est là où se trouve l'un des points essentiels de la méthode appliquée par Nelson Caldeira. "Quand on joue, on a besoin de faire les deux (travailler physiquement et mentalement). C'est pour ça qu'il n'est pas correct de séparer les deux choses. Le problème du foot, c'est qu'il faut prendre des décisions avec de la fatigue, surtout en deuxième mi-temps. Quand on joue au football, on a besoin de se déplacer, de courir. Dans notre méthodologie, on fait une adaptation de l'espace et du temps pour intensifier les actions, c'est-à-dire mettre les actions à un niveau plus élevé que ce qu'elles sont en match. Mais il faut être attentif parce que si on met toujours une intensité plus élevée que dans le match, on va être adapté à ça, mais on va perdre autre chose." Cependant, la répétition des matches met régulièrement à mal les organismes, de même que les capacités de réflexion des footballeurs. Outre la cellule médicale qui a un rôle prépondérant dans la récupération des joueurs, le staff technique de Leonardo Jardim doit lui aussi adapter ses séances. "Il y en a une part qui vient se faire sur le terrain, à savoir la récupération spécifique. Pour celle-là, qui se passe dans le jeu, avec une intensité réduite et sans avoir besoin de prendre des décisions comprimées par le temps, le joueur essaye de faire des situations de jeu avec plus de temps." Lorsque le club joue tous les trois jours, difficile de récupérer et de préparer le match suivant dans les meilleures conditions. Pour ce faire, Nelson Caldeira explique que la récupération fait parfois office "de préparation pour l'autre match. D'un point de vue physiologique, l'intensité est très basse, les décisions que le joueur doit prendre ne sont pas comprimées par le temps, et le joueur peut avoir le système nerveux plus relâché, mais en même temps l'entraîneur va donner quelques idées de construction, surtout dans l'idée d'organisation générale de l'équipe pour le prochain match." En lien avec les idées du coach, Nelson Caldeira parle lui aussi de méthode écologique quand il s'agit de définir leur façon de travailler. Et va même un peu plus loin en expliquant que "cette méthode repose sur le principe de psychologie écologique de penseurs comme Bernstein ou Gibson. Ça dépend donc de 3 facteurs : l'environnement, à savoir ce qu'il y a autour, l'organisme, donc le joueur, et la tâche à accomplir, soit les exercices, le match. L'adaptation émerge de ces 3 facteurs." E UR O PA LE AGUE LÀ-BAS… L'AS Monaco s'est rendue en Azerbaïdjan pour y affronter Qarabag en Europa League (05/11, 1-1). C'est le plus long voyage que le club a eu à effectuer dans son histoire. Grâce à l'œil de Stéphane Senaux, le photographe de l'AS Monaco, nous vous proposons de revivre ce voyage particulier. C'est d'ailleurs l'observateur privilégié du club qui est aux commentaires. Action. Bakou by night Une des premières images de Bakou, peu après l’arrivée de la délégation à l’hôtel, qui marque la transition architecturale de la ville. Les « Flame Towers » parées de bleu, rouge vert - les couleurs du drapeau de l’Azerbaïdjan- et toutes les constructions ultramodernes qui scintillent se détachent encore de la vieille ville, qui reste pour le moment dans l’ombre. Ballade dans Bakou C’est l’heure de la ballade à proximité de l’hôtel, quand tout le groupe prend l’air. Certains restent dans leur bulle, d’autres préfèrent discuter. Chacun a sa façon de se concentrer. En arrière plan, on distingue les « Flame towers », le skyline emblématique de Bakou et de son évolution architecturale récente. Spécial ACO AS MON Dans les tribunes Le match débute dans un climat particulier. Le stade, plein, résonne des chants de supporters de Qarabag. Et au milieu, un petit groupe de Monégasques, qui a fait le plus long déplacement de l’histoire du club en Coupe d’Europe (près de 4 000 km !), se fait entendre et supporte l’équipe avec fierté. Les bobos de Ricardo Sur un duel aérien, Ricardo prend un mauvais coup au visage. Sonné, il demande dans un premier temps à sortir. Il finira par reprendre son poste et tiendra sa place jusqu’au bout. A l’image de sa carrière, Ricardo Carvalho est un exemple de professionnalisme et de courage, qui force le respect. La joie de Cavaleiro Toute la joie et la détermination d’Ivan Cavaleiro, après son but égalisateur suite à son entrée en jeu. Un but heureux mais arraché grâce à une volonté sans faille. La rage du capitaine On est en fin de match, le capitaine Jérémy Toulalan a, encore une fois, tout donné comme peut en témoigner l’état de son équipement. Mais il trouve encore la force de protester énergiquement après une décision de l’arbitre qui n’a manifestement pas vu la même chose que lui… Incorrigible "Toul" ! 0607 D É D I CACE EL SHAARAWY ET LEMAR A LA RENCONTRE DES FANS La boutique de l'AS Monaco a accueilli voilà quelques semaines une séance de dédicaces de Stephan El Shaarawy et Thomas Lemar. Pour le plus grand bonheur des fans et de ces demoiselles. L 'AS Monaco commence à être coutumière du fait. Depuis quelques temps, les supporters du club asémiste ont la joie de pouvoir partager des moments privilégiés avec les joueurs de leur club de cœur. Dernièrement, la boutique officielle, située aux Jardins d'Apolline, a reçu la visite de deux joueurs fraîchement arrivés cet été. Prêté par l'AC Milan, Stephan El Shaarawy était accompagné de l'homme en forme du début de saison, Thomas Lemar. L'attaquant italien et le milieu français étaient très fortement attendus par une horde de fans qui trépignaient d'impatience. Que ce soit dans la boutique, pour les premiers arrivés, ou à l'extérieur, la file d'attente ne désemplissait pas. Et ce malgré la pluie battante qui frappait le parterre de carrelage longeant la boutique. Premier à pouvoir aller rencontrer les deux joueurs, ce petit bambin qui ne devait pas avoir plus de 3 ans. Des étoiles plein les yeux, son papa aurait presque besoin de le pousser un peu pour qu'il s'avance récupérer le précieux sésame. Timide mais téméraire, le petit bonhomme prend son courage à deux mains et s'en va récupérer ses cartes dédicacées. Récompense supplémentaire, il a droit à sa photo avec les deux joueurs. Une photo qui va lancer une longue série pour les deux jeunes tant les fans sont nombreux. Certaines, à l'image de cette jeune fille, ont même un peu de mal à quitter la boutique. Mais il faut que tout le monde ait droit à son moment avec les joueurs. Tout s'enchaîne dans le calme et la bonne humeur, Lemar et El Shaarawy faisant le job avec le sourire. Alors qu'ils étaient là pour remettre des cadeaux, en quelque sorte, voilà que l'international italien voit arriver une jeune fille, paquet à la main, qu'elle s'empresse de lui remettre. Elle aura droit à la bise du "Pharaon" en retour. Et vu le sourire affiché sur son visage, la demoiselle avait l'air heureuse, de même que les dizaines de personnes qui se succédaient pour repartir avec un autographe et une photo de leurs coqueluches. Comme quoi, il en faut parfois peu pour être heureux. 08 CENTRE DE PRESSE Tél. : 0033 (0) 479 415 160 Site Web : www.hotelstrato.com Email : [email protected] TOUS LES LUNDIS APRÈS LE JOURNAL DE 19H VOTRE RENDEZ-VOUS T R O P 100% SPORT S 100%SUR MONACO INFO HD www.gouv.mc décembre - janvier n°20 Le magazine de sport de la principauté monaco ADRIEN MARÉ code Code Sport Monaco • n°20 • décembre - janvier 2016 CHAMPION TOUT TERRAIN n°1 monaco Le magazine de sport de la principauté NO FINISH LINE À FONTVIEILLE 15E CHALLENGE ANTOINE COSTA DE PHOTOS VIDÉOS REPORTAGES WWW.CODESPORT.FR