Protection des espèces

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Protection des espèces
Point de vue: protection des espèces
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2005 Pro Natura – Ligue suisse pour la protection de la nature
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Bien qu’il soit courant en Suisse, le lérot est menacé
au plan international. La Suisse porte ainsi une responsabilité
particulière envers cette espèce. (© blickwinkel/W. Layer)
Mise en page et impression:
Steudler Press AG, Bâle
Imprimé sur papier 100% recyclé.
Adopté par le Conseil des délégués le 27 août 2005
Point de vue Pro Natura: protection des espèces
Point de vue Pro Natura:
protection des espèces
Favoriser la biodiversité au lieu
de conserver les espèces
Longtemps durant, la protection de la nature s’est attachée uniquement aux espèces rares et menacées, s’inquiétant des voies et moyens propres à restaurer les paysages de naguère afin de conserver ces
espèces. Cette conception de la protection n’est plus d’actualité. Pour
Pro Natura, la protection des espèces doit à l’avenir envisager des
paysages diversifiés et riches en espèces. Les espèces colonisant les
espaces naturels doivent disposer des habitats nécessaires. Les paysages cultivés doivent poursuivre leur évolution, sans préjudice de la
diversité des espèces. Les espèces pour lesquelles la Suisse assume
une responsabilité particulière seront favorisées par des projets particuliers. L’objectif de Pro Natura est formulé comme suit: plus aucune
espèce animale ou végétale ne doit disparaître (en raison d’activités
humaines); les espèces fréquentes le restent, les espèces devenues
rares sont à nouveau communes et la biodiversité naturelle s’accroît.
Pour atteindre ces objectifs, voici ce que Pro Natura demande:
1 La Confédération élabore une stratégie de la biodiversité.
2 La gestion des paysages est améliorée.
3 Des mesures de protection sont prises dans les biotopes et aires
protégées.
4 Des mesures particulières sont à prendre concernant des espèces
ou des groupes d’espèces, notamment:
4.1 Ne pas affaiblir la protection légale des espèces.
4.2 Améliorer l’application des dispositions sur la protection
des espèces.
4.3 Réduire les dommages causés par des espèces exotiques
envahissantes.
4.4 Promouvoir financièrement la protection des espèces.
4.5 Confédération et cantons réalisent conjointement
des projets de conservation d’espèces prioritaires.
4.6 Associer activement la population aux mesures de
conservation.
4.7 Faire preuve de retenue en matière de réintroduction
d’espèces.
4.8 Améliorer les bases scientifiques de la protection des espèces.
4.9 Poursuivre et compléter le suivi de la biodiversité.
4.10 Sensibiliser la population à la cause de la biodiversité.
3
Point de vue Pro Natura: protection des espèces
But de ce document
Dans ce document, Pro Natura expose les objectifs qui, de son point de
vue, doivent être poursuivis en matière de protection des espèces afin de
préserver et de favoriser les organismes vivants indigènes. Elle y présente les
mesures que doivent prendre la Confédération, les cantons, les communes,
les organisations de protection de la nature ainsi que d’autres acteurs pour
que ces objectifs puissent être atteints. Cette position s’adresse à tous les
acteurs de la protection des espèces, en particulier aux responsables politiques nationaux, cantonaux et communaux, aux autorités, aux organisations
apparentées et au public intéressé.
Qu’est-ce que la protection des espèces?
Pour Pro Natura, la protection des espèces englobe toutes les mesures à
même d’assurer la pérennité des espèces végétales, animales et des champignons dans leur aire de distribution naturelle. La protection des espèces
concerne donc toute la diversité des espèces et ne traite pas seulement des
espèces menacées.
4
Point de vue Pro Natura: protection des espèces
Situation initiale
La protection des espèces est une tâche de la Confédération. L’article 78,
alinéa 4 de la Constitution fédérale stipule en effet que: «La Confédération
légifère sur la protection de la faune et de la flore et sur le maintien de
leur milieu naturel dans sa diversité. Elle protège les espèces menacées
d’extinction.» Les participantes et participants à la Conférence des ministres
européens de l’Environnement, organisée en mai 2003 à Kiev, se sont donné
comme objectif impératif de juguler le recul de la biodiversité d’ici à 2010.
La Suisse a signé cet engagement.
Par rapport à l’étendue de son territoire, la Suisse comprend une grande
diversité d’espèces. On estime que 40’000 espèces animales, plus de 4’000
espèces végétales et environ 5’000 espèces de champignons vivent dans
notre pays. Cette richesse s’explique par la situation géographique de la
Suisse au centre de l’Europe ainsi que par la très grande variété des milieux
naturels due au climat et à l’altitude. Au cours des 15 dernières années, des
efforts notables ont été entrepris par divers acteurs pour préserver la diversité qui, pourtant, ne cesse de diminuer. Un quart environ des 7’500 espèces végétales et animales examinées plus précisément figure dans une liste
rouge. Les pronostics quant à la diversité des espèces sont sombres, selon le
bilan du Forum Biodiversité Suisse qui a édité en 2004 un ouvrage intitulé
«La biodiversité en Suisse. Etat, sauvegarde, perspectives».
Parmi les principales raisons expliquant le recul de la biodiversité, il faut
citer:
– l’évolution des pratiques agricoles;
– la régulation des cours d’eau;
– le bétonnage et le morcellement du paysage;
– les changements survenus dans l’exploitation forestière;
– la pollution de l’air, des eaux et du sol.
Pour la quasi-totalité des milieux naturels, la situation continuera de se
dégrader si des contre-mesures ne sont pas prises. Toutefois, des informations concrètes ne sont disponibles que pour les espèces figurant dans les
listes rouges. Le recul de la diversité des espèces s’est même accentué au
cours des dernières décennies, comme le révèle une analyse entreprise à
l’instigation de Pro Natura (Aschwanden 2004):
– L’examen des atlas de distribution, des listes rouges ainsi que de l’étude
portant sur les listes bleues donne une idée de l’évolution de certaines
espèces animales et végétales; au cours des dernières années, la situation
s’est améliorée pour une partie des espèces figurant dans les listes rouges,
mais elle s’est dégradée en ce qui concerne, au minimum, deux fois plus
d’espèces de ces mêmes listes.
– De 1950 à 2000, au moins 67 espèces animales ou végétales ont disparu
de Suisse, un chiffre considérablement plus élevé que celui des espèces
disparues de 1900 à 1950 (au moins 41); rien n’indique un infléchissement de cette évolution (fig.).
5
Nombre d'espèces
Point de vue Pro Natura: protection des espèces
70
60
50
49
40
30
29
20
10
12
18
0
1900 – 1950
1950 – 2000
Espèces disparues de Suisse
animales
végétales
Nombre d’espèces disparues au cours de la première, resp. de la seconde moitié du 20e
siècle et dont il est possible de dater la disparition (Aschwanden 2004)
Le Fadet des laîches (Coenonympha oedippus) est un papillon récemment disparu de
Suisse. En 1987, une seule population a été observée. De 1991 à 1998, le comité permanent de la Convention de Berne a adressé à quatre reprises à la Suisse des recommandations concernant la protection de cette espèce. Ces recommandations n’ont pas
été appliquées. L’habitat de la dernière population observée bénéficiait d’une protection car faisant partie d’une réserve naturelle communale; plus tard, il a été porté
dans la liste des bas-marais d’importance nationale. Les exigences écologiques de ce
lépidoptère n’ont malheureusement pas été prises en compte lors de la définition des
mesures d’entretien, qui se sont révélées insuffisantes pour assurer sa préservation. En
2001 seulement, il a été constaté que l’espèce s’était éteinte, sans doute depuis 1987.
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Point de vue Pro Natura: protection des espèces
Une nouvelle perception
de la protection des espèces
Faiblesses actuelles de la protection des espèces
La
–
–
–
conception actuelle de la protection des espèces présente des faiblesses:
la rareté de certaines espèces joue un rôle trop important;
des situations historiques sont assimilées à des objectifs;
la protection des espèces tend à conserver des situations établies.
La rareté de certaines espèces joue un rôle trop important
Les listes rouges constituent un important outil de travail dans la protection
des espèces. Les spécialistes déterminent le risque d’extinction d’espèces
menacées en fonction de leur rareté et de l’évolution de leurs populations.
La concentration sur les listes rouges a pour effet de détourner l’attention de
la situation des espèces non menacées. De ce fait, les efforts de protection
ne portent que sur les espèces rares et menacées.
Un autre problème surgit dès lors que le système d’évaluation utilisé pour
l’établissement des listes rouges à l’échelle mondiale n’est appliqué qu’à
un seul pays, par exemple à la Suisse. Les espèces autrefois fréquentes en
Suisse, mais aujourd’hui très rares, sont à juste titre considérées comme très
menacées. Mais sont également considérées comme étant très menacées les
espèces qui, en raison de leurs exigences écologiques, n’habitent qu’un petit
nombre de sites dans le pays alors qu’elles sont répandues et fréquentes
ailleurs. En revanche, les espèces menacées sur le plan mondial mais qui,
en raison de conditions favorables, forment encore des populations conséquentes dans notre pays, sont absentes des listes rouges régionales. Celles-ci
accordent donc une trop grande importance aux espèces rares sur un plan
régional.
Des situations historiques sont assimilées à des objectifs
Trop souvent, la protection des espèces s’inspire de critères issus du «bon
vieux temps», selon quoi les populations d’espèces aujourd’hui menacées
devraient retrouver l’effectif qui était le leur il y a 50 ou 60 ans. Il en découle
que les milieux naturels des espèces concernées devraient retrouver leur
état de jadis. Il en va de même des modes d’exploitation des ressources, des
conditions climatiques et de bien d’autres paramètres, ce qui est évidemment
impossible.
La protection des espèces tend à conserver des situations établies
La protection des espèces défend souvent une conception statique de la
nature, souhaitant conserver un état donné de la biodiversité d’un biotope
ou d’une région. Les disparitions d’espèces sont considérées comme des
pertes, mais les nouvelles espèces ne sont pas comptabilisées comme un
gain. Or, la nature est dynamique. Les habitats et leur biodiversité se modifient. En Europe centrale tout particulièrement, où se succèdent des phases
climatiques plus froides et plus chaudes, l’aire de distribution des espèces
ne cesse de se modifier.
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Point de vue Pro Natura: protection des espèces
La protection des espèces selon Pro Natura: favoriser
la biodiversité au lieu de conserver les espèces
Pour Pro Natura, la protection des espèces est une tâche tournée vers l’avenir
et qui ne concerne pas seulement les espèces menacées. Les moyens suivants doivent permettre de développer la diversité des espèces:
– offrir suffisamment d’habitats aux espèces dans les espaces naturels
– assumer la responsabilité de la diversité des espèces dans les espaces
cultivés
– favoriser les espèces prioritaires.
Offrir suffisamment d’habitats aux espèces dans les espaces naturels
Le climat, l’hydrographie, la géomorphologie et les roches déterminent les
différents habitats qui constituent les espaces naturels ainsi que les communautés typiques d’espèces animales, végétales et de champignons qui les
habitent. Il est nécessaire de conserver ou de restaurer des habitats primaires
en nombre suffisant pour que puisse se maintenir une biodiversité caractéristique sur le plan régional. La différence entre le potentiel de milieux
convenant à une espèce donnée et les milieux que cette espèce colonise
effectivement permet de déterminer les possibilités de développement de
l’espèce. Etant donné que de grandes étendues d’habitats primaires ont déjà
été détruites ou transformées, certaines espèces se maintiennent principalement dans des habitats secondaires issus de l’activité humaine. Il faut favoriser ces espèces dans leurs habitats secondaires jusqu’à ce que les conditions
de la recolonisation des habitats primaires soient rétablies. De même que
les conditions naturelles peuvent se modifier au fil du temps, la diversité
des espèces relève d’un processus dynamique. Il n’est pas surprenant, par
exemple, qu’une espèce qui s’est réimplantée en Suisse aux confins de son
aire de distribution disparaisse à nouveau.
La Rosalie des Alpes (Rosalia alpina) et le Dorcadion fuligineux (Dorcadion fuliginator), des coléoptères, sont très rares en Suisse. La Rosalie des Alpes, une espèce caractéristique des hêtraies, devrait être très largement répandue puisque la hêtraie couvre naturellement de vastes espaces dans le pays. Or, l’écart est grand entre son aire
de distribution actuelle et l’offre potentielle de biotopes. Les possibilités d’expansion
de la Rosalie des Alpes sont donc très élevées. Le Dorcadion fuligineux, en revanche,
est inféodé aux stations sèches des régions chaudes, un habitat naturellement rare
en Suisse. Dès lors, l’écart est moindre entre son aire de distribution actuelle et l’offre
potentielle de biotopes, et les possibilités d’expansion de l’espèce sont plus faibles.
Assumer la responsabilité de la diversité des espèces
dans les espaces cultivés
Pour couvrir ses besoins et avec les techniques alors à disposition, l’homme
a transformé au fil du temps les paysages naturels en espaces cultivés. Certaines espèces animales et végétales ont ainsi trouvé de nouveaux habitats. Ce
processus se poursuit et il en va de même de la transformation des habitats.
La protection des espèces ne doit pas tendre à conserver de manière figée un
état donné des espaces cultivés, mais au contraire à éviter que les changements soient préjudiciables à la biodiversité. De nouveaux modes d’exploitation peuvent constituer une chance pour la diversité des espèces, dont il faut
tirer parti. Si les méthodes d’exploitation modernes entraînent la disparition
des plantes adventices dans les cultures céréalières, ces espèces doivent alors
apparaître dans les jachères florales. Si le Demi-Deuil ne virevolte plus dans
les prairies intensives, il faut aménager des prairies extensives en guise de
surfaces de compensation écologique. Il faut certes agir lorsque la biodiversité diminue dans les espaces cultivés, mais ceux-ci peuvent évoluer; il n’est
donc pas nécessaire d’y empêcher à tout prix le recul de certaines espèces.
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Point de vue Pro Natura: protection des espèces
La Cuscute du lin (Cuscuta epilinum) est éteinte en Suisse depuis 1950 environ. Cette
plante s’était répandue dans notre pays avec la culture du lin, une production qui,
aujourd’hui, a pratiquement disparu - de même que la Cuscute du lin. On peut
le regretter. L’espèce survivra malgré tout là où pousse le lin sauvage, ou dans les
champs de lin qui subsistent. Par conséquent, il est inutile de projeter la réintroduction et la conservation de la Cuscute du lin en Suisse.
Favoriser les espèces prioritaires
La Suisse assume une responsabilité particulière en ce qui concerne les
espèces dont une grande partie de l’habitat se trouve ou se trouvait sur le
territoire helvétique. Ces espèces doivent être favorisées si nécessaire par
des projets particuliers.
Le Roi du Doubs ou Apron (Zingel asper) est un poisson endémique vivant exclusivement dans certains affluents du Rhône. Son aire de distribution est aujourd’hui très
restreinte et fragmentée. Conjointement avec la France, la Suisse assume une grande
responsabilité en ce qui concerne la sauvegarde de cette espèce en danger d’extinction sur le plan mondial.
Les objectifs de la protection des espèces
Les objectifs à moyen terme de la protection des espèces sont formulés de
la manière suivante par Pro Natura.
Plus aucune espèce animale ou végétale ne disparaît (en raison
d’activités humaines). Les espèces fréquentes le restent; les espèces
devenues rares sont à nouveau communes et la biodiversité naturelle
s’accroît.
Le succès ou l’échec de la protection des espèces dépend des paramètres
ci-dessous.
L’évolution de la protection des espèces est positive:
– si le nombre d’espèces s’accroît en Suisse (hormis les espèces exotiques
envahissantes);
– si aucune espèce animale ou végétale inféodée à un habitat caractéristique des espaces naturels ou cultivés du pays ne disparaît;
– si, dans les habitats caractéristiques, les populations d’espèces frugales
n’augmentent pas au détriment d’espèces ayant des exigences écologiques spécifiques.
L’évolution de la protection des espèces est négative:
– si le nombre d’espèces régresse en Suisse;
– si une ou plusieurs espèces animales ou végétales inféodées à un habitat
caractéristique des espaces naturels ou cultivés de Suisse disparaissent;
– si des espèces inféodées à un habitat caractéristique des espaces naturels
ou cultivés sont menacées ou risquent de disparaître et que la tendance
est au déclin;
– si, dans des habitats caractéristiques, les populations d’espèces ayant des
exigences écologiques spécifiques diminuent;
– si des espèces exotiques envahissantes se propagent.
9
Point de vue Pro Natura: protection des espèces
Revendications pour assurer
la protection des espèces
Pour atteindre les objectifs mentionnés plus haut, il est nécessaire de prendre
des mesures à quatre niveaux:
– mesures au niveau stratégique
– mesures destinées à assurer une gestion adaptée des espaces
– mesures relevant de la protection des biotopes et des réserves naturelles
– mesures particulières concernant des espèces ou des groupes d’espèces.
Pour Pro Natura, la protection des espèces est une tâche importante. L’association œuvre à la protection des espèces de manière variée sur le plan
politique, en menant des projets concrets, par l’éducation à l’environnement
et moyennant des activités d’information. Elle s’engage, dans la mesure de
ses possibilités et de ses priorités, pour la mise en œuvre de mesures aux
quatre niveaux.
1
La Confédération élabore
une stratégie de la biodiversité
La Suisse élabore une stratégie de la biodiversité, comme l’exige d’ailleurs
la Convention des Nations Unies sur la biodiversité, ratifiée par la Suisse. La
stratégie formule les objectifs en matière de préservation de la biodiversité,
définit les mesures à prendre, évalue les moyens nécessaires et fixe des
priorités. A ce sujet, d’importantes données de base sont d’ores et déjà disponibles. Le présent document formule des objectifs et s’attache à leur mise
en œuvre. Les activités de protection des espèces peuvent se poursuivre
parallèlement à l’élaboration de la stratégie.
2
La gestion des paysages
est améliorée
L’utilisation des espaces par l’agriculture, la foresterie, la chasse, les transports, la planification urbaine, etc. tient compte des besoins des espèces
naturelles et assure la mise en réseau des habitats. Ainsi, de nombreux
problèmes concernant la protection des espèces seront évités. Pro Natura a
formulé diverses prises de position sur la protection de la nature et l’utilisation appropriée des ressources (concernant la forêt, le milieu bâti et le paysage, la chasse). Les exigences formulées dans ces documents contribuent
de manière importante au succès de la protection des espèces.
3
Des mesures de protection sont
prises dans les biotopes et aires
protégées
La création et la prise en charge de réserves naturelles constituent une
mesure importante de la protection des espèces. C’est en particulier le cas
des réserves naturelles intégrales, des parcs nationaux et des aires de protection d’habitats ou d’espèces. Les exigences de Pro Natura en matière de
réserves naturelles sont présentées dans un point de vue intitulé «Quelles
aires protégées pour la Suisse?».
10
Point de vue Pro Natura: protection des espèces
4
Des mesures particulières sont à
prendre concernant des espèces
ou des groupes d’espèces
4.1
Ne pas affaiblir la protection légale des espèces
Avec la loi sur la protection de la nature et du patrimoine, la loi sur la chasse,
la loi sur la pêche et les ordonnances y relatives, la Suisse s’est dotée de bonnes bases légales en matière de protection des espèces. Des améliorations
ponctuelles sont nécessaires, par exemple en ce qui concerne la protection
des espèces menacées de la faune sauvage. Ces bases légales ne doivent en
aucun cas être affaiblies. En particulier, Pro Natura rejette catégoriquement la
levée de la protection des grands prédateurs comme le lynx et le loup.
4.2
Améliorer l’application des dispositions sur
la protection des espèces
L’application des dispositions sur la protection des espèces a pris du retard
par rapport à la législation. Cette situation doit être améliorée à quatre échelons.
– Renforcement de la protection des espèces dans les biotopes protégés
Les hauts-marais, les bas-marais et les zones alluviales sont protégés;
bientôt, les prairies et les pâturages secs le seront aussi. Les cantons et les
communes ont placé sous protection d’autres milieux naturels de grande
valeur. L’éventail des biotopes protégés s’agrandit (voir le point de vue
de Pro Natura intitulé «Quelles aires protégées pour la Suisse?»). Dans les
biotopes protégés, les plans de gestion et la mise en œuvre des mesures
prévues tiennent compte des exigences des espèces menacées.
L’Azuré de la sanguisorbe et l’Azuré des mouillères (Maculinea teleius et Maculinea
alcon) sont des papillons inféodés aux bas-marais. Lorsqu’un bas-marais est fauché
avant la fin du mois de septembre, de nombreux individus de ces espèces très menacées ne pourront survivre. L’effet est renforcé par l’utilisation de faucheuses rotatives
en lieu et place de faucheuses à barre de coupe. Pourtant, dans certaines réserves
naturelles abritant ces lépidoptères, le fauchage est autorisé à partir du 1er septembre, de même que l’utilisation de faucheuses rotatives.
– Préservation des habitats, amélioration des mesures de compensation
Dans le cadre d’interventions techniques, les cantons s’attachent à épargner autant que possible les habitats des espèces protégées et menacées.
Si, malgré une pesée minutieuse des intérêts, il est impossible d’épargner
des habitats méritant protection, les cantons veillent à la mise en œuvre
rigoureuse de mesures de compensation en faveur des espèces concernées. Les constructions sont prévues de manière à permettre aux animaux
d’utiliser leurs itinéraires de déplacement habituels.
11
Point de vue Pro Natura: protection des espèces
– Centre de compétences pour la protection des espèces
Les centres de coordination pour la protection des espèces1 collaborent
étroitement entre eux, échangent leurs expériences et évoluent vers un
centre de compétences pour la protection des espèces.
– Répression plus ferme des infractions
Les personnes qui tuent ou détruisent des espèces protégées, les transportent, les importent ou en font commerce doivent s’attendre à des
poursuites pénales et à des sanctions à la mesure de leurs actes.
4.3
Réduire les dommages causés par des espèces
exotiques envahissantes
L’extension de l’aire de distribution d’espèces animales ou végétales relève
d’un processus naturel dans la mesure où les obstacles naturels à la propagation entre continents ne sont pas franchis. La plupart des espèces concernées
s’intègrent bien dans la diversité des communautés de vie. Pro Natura considère ce type de migration de manière positive. En revanche, il faut l’empêcher par delà les limites de propagation naturelles en direction d’habitats
situés dans d’autres continents. Le risque existe que ces espèces, dans un
habitat étranger, supplantent les espèces indigènes.
Selon le degré de dissémination d’espèces exotiques envahissantes, les mesures ci-dessous doivent être prises, en coordination avec les pays voisins, pour
empêcher que des dommages ne soient causés à la diversité des espèces:
– information du public
– restrictions à l’importation, à l’utilisation et au commerce des espèces
concernées
– élimination systématique des espèces concernées dans les habitats particulièrement menacés.
L’Impatiente glanduleuse (Impatiens glandulifera) est un exemple d’espèce envahissante, initialement importée de l’Himalaya comme plante ornementale. Aujourd’hui,
cette plante se propage rapidement le long des cours d’eau et dans les zones humides, évinçant de plus en plus les espèces végétales autochtones.
4.4
Promouvoir financièrement la protection des espèces
Pour préserver la diversité des espèces, il importe d’utiliser les fonds publics
de manière plus ciblée. Aucune activité de nature à porter atteinte à la biodiversité ne doit être soutenue par les pouvoirs publics. Aucun projet de ce
type ne doit être réalisé ou ne peut l’être sans revêtir une forme acceptable.
La Confédération, les cantons et les communes peuvent ainsi promouvoir la
diversité des espèces sans coûts supplémentaires.
Les contributions destinées à favoriser la diversité des espèces, par exemple
dans le cas de surfaces de compensation écologique, doivent être utilisées
plus efficacement et en fonction de critères qualitatifs. La Confédération,
les cantons et les communes assurent la conservation d’espèces par des
incitations financières. Dans le cadre de la stratégie de la biodiversité, la
1
Les centres suisses de coordination pour la protection des espèces sont mentionnés en annexe (5.3)
12
Point de vue Pro Natura: protection des espèces
Confédération détermine les économies possibles et les coûts à prévoir pour
atteindre les objectifs de protection des espèces; elle en assure le financement d’entente avec les cantons.
L’un des cinq objectifs prioritaires du Programme forestier suisse (PFS) consiste à
maintenir la biodiversité dans les forêts. Les coûts liés à cet objectif sont estimés à
22 millions de francs par année (dont 9 millions à la charge de la Confédération). Ce
montant a été calculé sur la base du volume des subventions allouées à l’entretien des
forêts protectrices et non en fonction d’une évaluation du coût des mesures de préservation de la biodiversité. La mise en œuvre des exigences formulées par Pro Natura
dans son «Point de vue» sur la forêt impliquerait des coûts plus élevés.
4.5
Confédération et cantons réalisent conjointement
des projets de conservation d’espèces prioritaires
Le maintien de la diversité des espèces doit être assuré essentiellement par
une gestion appropriée des espaces ainsi que par la protection et la revalorisation de biotopes. Dans certains cas, toutefois, de telles mesures ne
suffisent pas ou ne déploient leurs effets qu’à long terme. Pour les espèces
concernées, des projets de conservation sont alors indispensables. La protection d’espèces menacées d’extinction revient à la Confédération. C’est à
elle de prendre l’initiative et de réaliser, en collaboration avec les cantons
concernés, des projets de conservation. La priorité est donnée aux espèces
pour lesquelles la Suisse assume une responsabilité particulière. Les espèces
prioritaires sont déterminées de manière identique dans les différents groupes d’espèces. Le manque de connaissances concernant une espèce ne doit
pas conduire à rétrograder celle-ci dans l’ordre des priorités. En collaboration
avec d’autres institutions scientifiques, les centres de coordination pour la
protection des espèces assument une tâche majeure dans le développement
de tels projets.
En Suisse, des espèces prioritaires ont été identifiées dans quatre groupes d’espèces,
à savoir les mousses, les plantes vasculaires, les papillons diurnes et les oiseaux (voir
bibliographie). Toutefois, les priorités ont été définies à l’aide d’une grille de critères
propre à chaque groupe. Dans certains groupes, la responsabilité particulière de la
Suisse pour certaines espèces n’a pas joué un rôle central.
4.6
Associer activement la population aux mesures
de conservation
Il convient d’inciter les particuliers et les entreprises à participer activement
à la conservation de la biodiversité, par exemple en aménageant les espaces
verts et les jardins de manière plus naturelle et par des activités de délassement respectant les animaux et les plantes.
13
Point de vue Pro Natura: protection des espèces
4.7
Faire preuve de retenue en matière de réintroduction
d’espèces
Certains projets de réintroduction ont eu des résultats spectaculaires, sans
lesquels il n’y aurait par exemple ni bouquetins, ni castors et pas davantage
de lynx en Suisse. Cependant, de nombreux projets de réintroduction se
soldent par des échecs. Ils exigent un gros investissement, sollicitent de
nombreuses collaborations et, si l’exécution est déficiente, ils peuvent mettre
en danger les populations de l’espèce concernée ou celles d’autres espèces.
De plus, l’impression est renforcée dans l’opinion publique que la nature
peut être remise en état sans restriction. Il faut donc faire preuve de retenue
en envisageant la réintroduction d’espèces et n’utiliser cet instrument que
de manière complémentaire à d’autres mesures. Une priorité plus élevée
doit être accordée à la gestion appropriée des espaces, à la mise en place
de réserves naturelles et aux projets de conservation d’espèces encore
présentes.
Entre 1965 et 1989, des Rainettes vertes (Hyla arborea) ont été lâchées dans au moins
16 sites aquatiques du nord-ouest de la Suisse. Cette réintroduction n’a été durablement réussie que sur un seul de ces sites (Tester 1990).
4.8
Améliorer les bases scientifiques de la protection
des espèces
Deux tiers seulement des quelques 50’000 espèces présentes en Suisse sont
connues à l’heure actuelle. Depuis que l’enseignement de la systématique,
une discipline scientifique, est en voie de suppression dans les écoles supérieures, les connaissances relatives aux espèces résultent dans une mesure
croissante des travaux de chercheurs bénévoles. En ce qui concerne les
aires de répartition et les exigences écologiques, le minimum nécessaire de
connaissances permettant d’évaluer les menaces qui pèsent sur les espèces
sont suffisantes pour un quart d’entre elles seulement. Le savoir requis par
la conservation ciblée d’espèces fait souvent défaut, ou doit être rassemblé
avec peine. Il faut améliorer les bases scientifiques de manière que:
– au moins 80% des espèces présentes en Suisse soient connues (environ
65% le sont à ce jour);
– le mode de vie et la répartition de la moitié au moins des espèces soient
connus dans une mesure permettant d’évaluer le degré de menace (25%
actuellement);
– les connaissances disponibles permettent de réaliser des projets de conservation pour toutes les espèces prioritaires.
Des ressources suffisantes doivent être dégagées pour la réalisation d’études
scientifiques faisant appel à des méthodes modernes.
Dans le cas des oiseaux et des papillons, des études ont permis d’établir les régions
particulièrement importantes pour la préservation des espèces (Heath et al. 2000; Van
Swaay et al. 2004). Des travaux semblables sont prévus pour d’autres groupes d’espèces (batraciens, reptiles, plantes). De telles recherches fournissent de précieuses informations quant à la définition des aires de protection d’espèces ou de biotopes, ainsi
que pour la localisation de projets de conservation.
14
Point de vue Pro Natura: protection des espèces
4.9
Poursuivre et compléter le suivi de la biodiversité
Un système de monitorage permet à la Confédération de suivre l’évolution
de la biodiversité de manière systématique dans le pays. Cette activité doit
être poursuivie impérativement. Les résultats seront rendus accessibles à
un large public sous une forme appropriée. Le suivi de la biodiversité sera
complété par des comptages permettant d’évaluer les modifications de la
diversité dans des espaces de même affectation. A l’avenir, l’évolution des
populations des espèces endémiques et des espèces pour lesquelles la Suisse
assume une responsabilité particulière sera régulièrement poursuivie.
4.10
I Sensibiliser la population à la cause
I de la biodiversité
Le recul de la diversité des espèces est lent, progressif et insidieux. Concrètement, il est difficile d’expliquer à l’heure actuelle, de manière convaincante,
pourquoi certaines espèces animales ou végétales et leur habitat demandent
une attention particulière. Le travail d’information et de formation mené par
les pouvoirs publics et les organisations d’utilité publique doit sensibiliser
dans une plus grande mesure la population, notamment les décideurs politiques et économiques, aux impératifs de la protection des espèces et susciter
leur adhésion aux mesures nécessaires. Le grand public ne connaissant pas
la plupart des espèces, le recours à des espèces phares, connues et bénéficiant d’un capital de sympathie, sera utile dans le cadre des activités de
communication.
15
Point de vue Pro Natura: protection des espèces
Annexes
Glossaire
Biodiversité: la biodiversité englobe la diversité des espèces végétales et animales (diversité des
espèces), la diversité des gènes des organismes vivants, la diversité des habitats et des paysages,
ainsi que la diversité des processus qui s’y déroulent.
Convention de Berne: convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu
naturel de l’Europe, conclue à Berne en 1979 sous l’égide du Conseil de l’Europe.
Diversité d’un habitat: la diversité d’un habitat résulte du nombre d’espèces qui y sont présentes et de la fréquence de certaines espèces par rapport aux autres. Un habitat dans lequel la
fréquence d’un grand nombre des espèces présentes se révèle élevée, est plus diversifié qu’un
habitat abritant autant d’espèces, mais dans lequel un petit nombre de celles-ci dominent fortement les autres.
Espèce parapluie: une espèce parapluie a diverses exigences écologiques et a besoin de grands
espaces. Sa protection sera donc aussi utile à de nombreuses autres espèces qui partagent le même
habitat mais ne nécessitent pas autant d’espace.
Espèces endémiques: espèces végétales ou animales qui n’existent que dans une région bien
délimitée, par exemple un pays ou une chaîne de montagnes.
Espèces exotiques (ou allochtones) envahissantes (ou invasives): espèces animales
ou végétales qui, sur le territoire qu’elles ont nouvellement colonisé, représentent un danger pour
d’autres espèces ou exercent des impacts écologiques négatifs.
Espèces phares: espèces attractives pouvant être mises en avant afin de susciter la sympathie
du public et son adhésion à certaines mesures de protection d’espèces.
Habitat primaire: habitat dans lequel une espèce est présente dans des conditions naturelles
(voir «habitat secondaire»).
Habitat secondaire: habitat résultat de l’activité humaine ou modifié par elle, et dans lequel
une espèce a trouvé un milieu de substitution à son habitat primaire.
Liste bleue: concept présentant les succès atteints en matière de protection des espèces. Une
Liste bleue recense les espèces figurant sur la Liste rouge et pouvant être préservées ou favorisées
avec succès.
Liste rouge: outil développé par l’UICN pour l’évaluation du risque d’extinction des espèces
menacées. Ce risque est évalué pour chaque espèce concernée en fonction de son aire de distribution et de l’évolution de ses populations. Cette évaluation aboutit au classement de l’espèce dans
l’une des six catégories possibles: EX (Extinct) = espèce éteinte; CR (Critically endangered) = risque
d’extinction extrêmement élevé; EN (Endangered) = risque d’extinction très élevé; VU (Vulnerable)
= risque d’extinction élevé; NT (Near threatened) = l’espèce pourrait devoir être prochainement
inscrite dans une catégorie à risque; LC (Least concern) = espèce non menacée.
Monitoring de la biodiversité en Suisse: programme fédéral de surveillance de la diversité
biologique. Les éléments majeurs de ce monitoring sont le relevé de la richesse moyenne en espèces de groupes d’espèces déterminés sur des surfaces échantillons d’un kilomètre carré, ainsi que
le relevé de la modification de la richesse moyenne en espèces de groupes d’espèces déterminés
sur de petites surfaces ayant la même affectation (voir: www.biodiversitymonitoring.ch).
Néophytes: végétaux qui n’ont été introduits, volontairement ou involontairement, qu’après le
15e siècle dans des régions où elles n’avaient jamais été présentes auparavant.
Néozoaires: animaux qui n’ont été introduits, volontairement ou involontairement, qu’après le
15e siècle dans des régions où ils n’avaient jamais été présents auparavant.
Paysage domestiqué: paysage dont les habitats sont fortement façonnés par l’intervention de
l’homme, notamment par l’exploitation agricole et sylvicole.
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Point de vue Pro Natura: protection des espèces
Anhänge
Glossar
Paysage naturel: paysage dont les habitats sont façonnés essentiellement par les processus
naturels, et non par l’intervention de l’homme.
Population: groupe d’individus d’une même espèce vivant dans un périmètre délimité.
Projet de conservation d’espèces: projet destiné à favoriser, par des mesures spécifiques,
telle ou telle espèce menacée, de sorte que sa population augmente ou que son aire de distribution s’étende.
Réintroduction: action de ramener sciemment une espèce dans une région où elle était autrefois présente.
Surfaces de compensation écologique: surfaces délimitées ou aménagées pour la compensation écologique en zone agricole, telles que jachères florales, haies et surfaces à litière.
Systématique: science de la détermination et de la classification des êtres vivants.
Centres suisses de coordination pour la protection
des espèces
CSSC
Commission suisse pour la sauvegarde des champignons
Banque de données sur les lichens
Banque de données sur les mousses
CPS
Commission suisse pour la protection des plantes sauvages
CRSF
Centre du réseau suisse de floristique
CSCF
Centre suisse de cartographie de la faune
KARCH Centre de coordination pour la protection des amphibiens et des reptiles de Suisse
CCO
Centre de coordination pour l’étude et la protection des chauves-souris
Station ornithologique suisse de Sempach
Centre de coordination du programme-cadre de conservation des oiseaux en Suisse de
l’Association suisse pour la protection des oiseaux ASPO/Birdlife Suisse et de la Station
ornithologique suisse de Sempach
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Point de vue Pro Natura: protection des espèces
Bibliographie
Aschwanden, S., 2004: Analysen zu gefährdeten Tier- und Pflanzenarten in der Schweiz. Travail
de stage Pro Natura non publ.
Bollmann, K. Keller, V., Müller, W., Zbinden, N., 2002: Prioritäre Vogelarten für Artenförderungsprogramme in der Schweiz. Ornithologischer Beobachter 99, 301–320.
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Haupt Verlag, Berne. 236 p.
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Gigon, A., Weber, E., 2005: Néophytes envahissantes en Suisse: rapport et nécessité d’actions.
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www.cps-skew.ch
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(OFEFP), Berne. Cahier de l’environnement no 265. 48 p.
Van Swaay, C., Warren, M., 2004: Prime Butterfly Areas in Europe.
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Pro Natura – agir pour la nature, partout!
Pro Natura (anciennement Ligue suisse pour la protection de la nature) est la
principale organisation de protection de la nature en Suisse. Sa devise étant
d’«Agir pour la nature, partout!», elle s’engage résolument pour la conservation à long terme des habitats et des espèces animales et végétales du pays.
L’action de Pro Natura s’articule autour de la protection de la nature sur le
terrain. Elle agit en faveur de la nature au plan politique également et, par
son travail d’information et d’éducation, elle incite de plus en plus de gens à
respecter la nature. Un des actes pionniers de Pro Natura, fondée en 1909 déjà,
fut d’établir le Parc national suisse. Aujourd’hui, elle gère plus de 600 réserves
naturelles dans tout le pays. En tant qu’organisation privée d’utilité publique,
Pro Natura est tributaire des cotisations des membres et de dons. Pro Natura
compte 100 000 membres et elle est active sur tout le territoire helvétique
grâce à ses sections cantonales.