Histoire du HAKAMA - CLUB d`AIKIDO BUDO à LAVAUR

Transcription

Histoire du HAKAMA - CLUB d`AIKIDO BUDO à LAVAUR
Histoire du HAKAMA
Le hakama remonte à l’époque héroïque des guerriers japonais de la période de Kamakura (1185-1332).
Lorsque ces hommes forts, puissants et virils, dont la seule vue imposait le respect et la crainte, cherchèrent une
tenue à leur image, un choix s’imposa tout naturellement : la jupe plissée. Par la suite, ce vêtement se diversifia.
Les paysans adoptèrent le nobakama, avec de grandes poches pour les patates ; le modèle umanori s’imposa
comme le hakama de cavalerie, avec ses quatre jambes pour les chevaux ; et enfin, lors de la révolution Meiji,
les aristocrates furent mis au andon bakama, ou hakama lanterne.
Symbole des qualités que se doit de développer tout adepte, le hakama comporte 7 plis représentant les vertus
confucéennes traditionnelles que nul ne saurait oublier : le respect de la tradition, le devoir de mémoire,
l’attachement aux valeurs ancestrales, la fidélité aux générations précédentes, l’importance primordiale de
l’histoire, la nécessité de se souvenir du passé:
Chugi = fidélité, dévotion et harmonie.
Gi = justice et intégrité.
Jin = bienveillance, charité, humanité et pitié.
Makoto = vérité, sincérité et honnêteté.
Meiyo = honneur, gloire et prestige.
Rei = étiquette et courtoisie.
Yuki = courage.
Il est d’ailleurs tout autant symbolique des qualités physiques requises par la pratique des arts martiaux. Si vous
ne me croyez pas, essayez un peu de piquer un sprint en portant un hakama.
La couleur même du hakama en dit long sur son origine guerrière, puisque l’indigo qui sert traditionnellement à
le teindre a des vertus désinfectantes et cicatrisantes. Les modèles destinés à la cour étaient, quant à eux,
imprégnés de ginkgo biloba, une plante spermatophyte répandue dans la région. Vers les années 1950, le noir
s’impose car il passe nettement mieux à la télé de l’époque. Le blanc reste réservé à l’élite car il symbolise des
qualités telles que la pureté, la joie, l’amour, et surtout les moyens de le faire laver par des domestiques
Dissipons tout de suite un mythe encore trop répandu : le hakama n’a jamais servi à masquer à l’ennemi les
mouvements des pieds. Cette rumeur persistante, que l’on entend encore aujourd’hui, de temps en temps, au
détour d’un tatami, est absolument infondée. Non, le hakama servait surtout à cacher la quincaillerie. Certains
modèles particulièrement bien coupés avaient tous les replis nécessaires pour stocker, l’air de rien, un tanto,
quelques shuriken, un nunchaku, un bokken, un naginata, un nodachi et un destrier en armure.
La technique traditionnelle de fabrication d’un hakama a parfaitement été transmise jusqu’à nous par des
générations d’artisans hakamatistes dont le savoir-faire est un des trésors du Japon, avec le tsurugi, le kagami et
le saké. Encore aujourd’hui, les ouvriers s’affairent autour des métiers à tisser ancestraux sans cesse alimentés
en matériaux traditionnels qui sont coupés, pliés, cousus et brodés. On peut même en faire fabriquer sur
mesures et passer traditionnellement sa commande par Internet. C’est quelque part un soulagement de voir que
même à notre époque où tout va à vau-l’eau, certaines valeurs restent intangibles.
Moissonneurs au travail dans un champ de polyester - Hokusai, époque Edo.
Une ceinture (Obi) est portée sous le Hakama, pour maintenir la veste fermée, ceinture qui est d’ailleurs la
même qu’en Judo ou en Karaté mais elle peut aussi être très longue (au moins trois tours de ventre) et plus large
pour la pratique du Iaïdo. En effet cette large ceinture sert à maintenir en place le fourreau du Iaïto, celle-ci, à
contrario de la ceinture classique, se noue dans le dos, au niveau de la cinquième lombaire dans la pratique Du
sabre. Le Hakama comporte lui même des ceintures qui viennent se nouer par dessus (l’Obi).
Attacher son Hakama
Étape redoutée de l’initiation à un art martial traditionnel, l’apprentissage du pliage du hakama rappelle que si
les européens ont inventé la fermeture Éclair, les Japonais ont inventé l’origami.
Voici donc un petit mode d’emploi qui devrait faciliter les choses.
1. Prenez le hakama par le dosseret avec la main droite. Avec la main gauche, prenez les bords médiaux
des jambes du hakama et décrivez un trajet allant du haut en bas, en réunissant les deux morceaux de
tissu, et en tenant le tout avec votre main libre.
2. Ah oui, au fait, il fallait l’enlever avant. Bon, donc enlevez votre hakama et reprenez à l’étape 1. Mais
sans refaire la 2.
3. Posez délicatement le hakama sur le tatami en exerçant une légère traction pour qu’il soit bien à plat.
S’il arrive en vrac, recommencez et mettez-y un peu du vôtre, sans quoi on va y passer la nuit.
4. Important : si, au bout d’une dizaine de répétitions de l’étape précédente, vous en avez marre au point de
partir en jetant le hakama à terre, ne le balancez pas en direction du kamiza, c’est mal vu.
5. Repliez l’extérieur des jambes sur l’intérieur pour obtenir une sorte de rectangle, puis repliez la partie
du rectangle la plus éloignée du dosseret sur le reste.
6. Pour les sangles, c’est assez simple : il y en a deux courtes et deux longues. La clé est de bien retenir
que le dragon sort du puits, fait le tour du village, dévore tout le monde, et s’envole pour aller voir
ailleurs s’il y a d’autres villages à incendier. Ou un truc dans le genre.
7. Au pire, fourrez le tout en vrac dans votre sac pendant qu’on ne vous regarde pas et achetez-en un autre,
il sera livré plié.
Mais une bonne démonstration vaut mieux qu’un long discours, alors place aux experts.
H a k a m a e t Aï k i d o
O’Sensei était catégorique sur le fait que tout le monde doive porter la Hakama. Car il disait que celuici n’est pas la reconnaissance d’un niveau de grade. Mais il laissa à ses élèves le choix de pratiquer l’aïkido
avec ou sans Hakama, jusqu’à ce qu’ils puissent en acheter un. Ainsi, les occidentaux crurent que le port du
Hakama était lié à un grade ou à l’ancienneté, alors qu’il s’agissait simplement d’un problème pécuniaire.
Le Hakama doit atteindre la malléole externe de la cheville, plus long il devient gênant. Le Hakama peut être
de différentes couleurs, O’Sensei portait indifféremment un Hakama blanc ou noir, Kishumaru Ueshiba
(le deuxième Doshu) en portait un de couleur gris. Tombant jusque sur les chevilles, de coupe ample et
pratique, le Hakama laisse une grande liberté de mouvements dont il embellit la fluidité et la rondeur. Il
remonte au niveau des lombaires par un petit dossier rigide (Koshi Ita) qui aide à un bon maintien du dos et à
un bon placement des hanches. Le Hakama peut être noir ou bleu ou encore blanc en Iaïdo, le blanc étant le
symbole de la pureté et la couleur de la fleur de cerisier (Sakura). Le Hakama est normalement exigé pour la
pratique des arts martiaux faisant partie de la tradition classique. Il est donc le symbole de leur noble
hérédité.