ARVALIS - Institut du végétal - ARVALIS

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ARVALIS - Institut du végétal - ARVALIS
du
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a
l
Lutte contre les maladies des orges
ns
tit
ut
LUTTE CONTRE LES
MALADIES DES ORGES
D’HIVER
Ü
AR
VA
LI
S
-I
Evaluation des produits
ã ARVALIS - Institut du végétal
Région Normandie
113
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges
Du côté des orges d’hiver
l
ét
a
Parmi les maladies classiquement
observées sur orges, la rhynchosporiose est restée discrète dans les
essais
en
2012.
L’helminthosporiose, s’est imposée
à nouveau comme la maladie la plus
fréquente et la plus nuisible sur
orges
et
escourgeons.
Bien
qu’arrivée tardivement, la rouille
naine a été observée fréquemment.
Les grillures, moins présentes au
cours des deux dernières campagnes ont refait localement une
apparition en fin de cycle, au côté de
la ramulariose également tardive
mais sévère.
AR
VA
LI
S
-I
ns
tit
ut
du
Après 2 campagnes avec des pressions de maladies particulièrement
faibles sur les orges d’hiver et escourgeons, l’année 2012, marquée
par un printemps humide, se caractérise par des attaques graves de
maladies. Les pertes de rendement,
en l’absence de protection fongicide,
observées sur les essais variétés en
2012, s’élèvent en moyenne à 16
q/ha, contre 7 q/ha dans les essais
de 2011 et 2010 (figure 1).
Sur variétés très sensibles (dans
nos essais dédiés à l’étude des
fongicides), l’absence de protection
fongicide se traduit par des pertes
de rendement de 12 à 35 q/ha, en
moyenne 21 q/ha.
vé
g
BILAN SANITAIRE
Distinguer la ramulariose présente en fin de cycle
de l’helminthosporiose, n’est pas toujours facile.
ã ARVALIS - Institut du végétal
Région Normandie
La présence de duvet blanc (bouquets de spores alignées) à la
face inférieure de feuille valide le diagnostic « ramulariose ».
114
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges
Figure 1 : Estimation en q/ha des pertes de rendement dues aux maladies sur escourgeons en
l’absence de protection fongicide
Essais variétés 2002 à 2012
2007
25
2005
20
2008
2009
2002
2012
2004
15
l
2006
2003
ét
a
Nuisibilité en Q/Ha
30
10
2010 2011
vé
g
5
0
du
Sur orge d'hiver, l’impact des maladies est d'environ 16 q/ha en 2012.
Depuis 2002, la nuisibilité moyenne en France avoisine 15 q/ha.
RAPPEL : ETAT DE LA RESISTANCE
ut
Ces dernières années ont confirmé la situation de la résistance de l’helminthosporiose aux strobilurines. La mutation
F129L est présente mais à une fréquence stable et modérée. L’efficacité des strobilurines est affectée par la résistance,
mais semble stable depuis 2007. Leur utilisation reste possible contre cette maladie.
ns
tit
S’agissant de la rhynchosporiose, la résistance aux strobilurines (mutation G143A) a été diagnostiquée sur un échantillon en France en 2008, mais n’a jamais été confirmée, bien qu’ayant été recherchée. La résistance de la rhynchosporiose aux IDM, bien que présente ailleurs en Europe, n’a jamais été recherchée en France.
(gestion des résidus, rotation, variété…) permet de limiter l’impact de
certains
pathogènes
et
ainsi
d’alléger l’utilisation de fongicides.
Ces pratiques interviennent généralement en amont de l’apparition des
maladies.
S
ACTIVER TOUS LES LEVIERS AGRONOMIQUES
-I
S’agissant de la ramulariose, les échantillons analysés ces dernières années se sont révélés résistants aux strobilurines à une fréquence de 100%. Un résultat généralement confirmé les années précédentes par de faibles résultats
d’efficacité au champ.
VA
LI
Pour lutter efficacement contre les
maladies des orges d’hiver et escourgeons, des mesures agronomiques peuvent venir compléter la
lutte chimique. La prise en compte
de certaines données parcellaires
LES MESURES À PRENDRE POUR
LIMITER LES RISQUES
Le tableau 1 permet de situer
l’importance relative de la lutte agronomique et génétique au regard de
la lutte chimique pour lutter contre
les principales maladies des orges.
AR
Tableau 1 : Efficacité actuelle des différentes méthodes de lutte disponibles
Principales maladies
Piétin échaudage
Piétin verse
Typhula
Rhynchosporiose
Helminthosporiose
Oïdium
Rouille naine
Ramulariose
Fusariose de l’épi
Nuisibilité des
bioagresseurs
(+)
+
+
++
+++
+
++
++
(+)
Efficacité des méthodes de lutte disponibles
(1)
Lutte agronomique
Lutte génétique
Lutte chimique
+
=
(+)
+
(+)
(+)
=
=
=
+
+++
+++
+
++
+++
+
++
+++
+
+++
+++
=
+
+++
+
=
(+)
Efficacité : +++ Forte, ++ Moyenne, + Faible, (+) Faible à confirmer, = Sans incidence
(1)
Les maladies sont sensibles à l’interaction entre le travail du sol et les précédents, la gestion des résidus de culture
ou des repousses, la date et la densité de semis, la fertilisation azotée…
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CHOISIR et décider 2012
Région Normandie
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges
LES LEVIERS AGRONOMIQUES POUR LUTTER CONTRE LES MALADIES
Le tableau 2 permet d’évaluer l’impact de chaque décision technique sur la pression des principales maladies des orges.
Chaque maladie ayant son propre développement, les réponses prophylactiques les plus adaptées ne sont pas les
mêmes selon les pathogènes.
(1)
Tableau 2 : Incidence des techniques culturales sur le développement des maladies
Incidence des techniques culturales mises en œuvre
Rotation de
Principales malaDate de
Densité
+ de 2 ans
Enfouissement
Semis
Fertilisation
Résistance
dies
semis
de semis
sans plante
des résidus
profond azotée faible
variétale
retardée
faible
hôte
++
++
+
++
++
++
++
=
+
+
+
+
+
+
+
+
*
*
*
*
*
*
*
*
+
+
+
+
+
+
++
+
+
*
*
*
+++
+++
+++
+++
+
*
*
*
*
*
*
+
+
*
*
l
+
+
*
=
=
=
=
*
+++
ét
a
+++
+++
+
++
++
=
=
=
+++
vé
g
Piétin échaudage
Piétin verse
Typhula
Rhynchosporiose
Helminthosporiose
Oïdium
Rouille naine
Ramulariose
Fusariose de l’épi
Mélanges
variétaux
tit
ut
du
Légende :
+++ Techniques culturales entraînant une forte baisse de la pression parasitaire
++ Techniques culturales ayant un effet moyen sur la baisse de la pression parasitaire
+ Techniques culturales ayant un faible effet sur la baisse de la pression parasitaire
= Techniques culturales n’ayant pas d’effet sur la pression parasitaire
- Techniques culturales entraînant une augmentation de la pression parasitaire
* Absence d’information sur l’incidence des techniques culturales sur la pression parasitaire
-I
ns
(1) Ce tableau résulte d’une recherche bibliographique réalisée par Arvalis Institut du Végétal, qui avait pour but de réaliser un état des lieux des connaissances sur les mesures prophylactiques à mettre en œuvre sur des orges en vue de
réduire la pression des maladies.
Chaque case donne une indication sur l’incidence des techniques culturales mises en œuvre sur la pression des maladies, mais attention, ces indications proviennent d’un nombre restreint d’études qui ont été faites principalement à
l’étranger (Canada, Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande…). L’exploitation de ces références doit rester prudente.
pathogènes. Certaines bénéficient
d’un bon indice de résistance qui,
dans certains cas, suffit pour faire
l’impasse sur toute ou partie du
programme de protection fongicide.
AR
VA
LI
S
Le choix des successions de
cultures
Pour la plupart des maladies, une
rotation de plus de deux ans sans
plante hôte limite le développement
du champignon. Les résidus du
précédent
sont
généralement
sources d’inoculum pour l’année à
suivre. Diversifier les cultures permet donc de créer une rupture dans
le cycle du pathogène provoquant la
perte de viabilité du champignon.
Le travail du sol
Les résidus de culture peuvent être
contaminés par certains pathogènes
et leur maintien sur le sol facilite la
conservation de l’inoculum pendant
l’hiver. Le travail du sol après récolte
limite donc le développement de
certaines maladies comme la fusariose.
Le choix des variétés
Le choix variétal est le premier levier
d’action sur la pression parasitaire.
En effet, les variétés n’ont pas
toutes la même résistance face aux
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Région Normandie
La densité de semis
Plus un semis sera dense, plus les
conditions du milieu seront favorables aux maladies : développement important du couvert facilitant
la propagation de certains pathogènes et maintien d’une hygrométrie
favorisant la sporulation. A l’inverse,
les très faibles densités peuvent
limiter la pression des maladies,
mais aussi affecter le rendement. Un
compromis est donc à trouver.
La date de semis
Plus un semis est précoce, plus la
culture est exposée tôt, aux différents cycles de multiplication du
pathogène. Pour éviter de faire
coïncider les périodes à risques
climatiques avec celles où la plante
est sensible, on peut décaler la date
116
de semis (au risque de limiter le
potentiel de rendement).
La profondeur de semis
Un semis trop profond prolonge
l’exposition de la culture à l’agent
pathogène
et
demande
plus
d’énergie à la plante pour atteindre
la surface du sol, ce qui affaiblit la
plante et la rend plus vulnérable
envers les maladies.
La fertilisation azotée
Une forte dose d’azote susciterait
une végétation dense et luxuriante
entraînant une augmentation des
conditions d’humidité à l’intérieur de
la culture, favorable à la sporulation
du pathogène, à la dispersion des
spores et à l’infestation elle-même.
Le mélange variétal
Un mélange de variétés tend à freiner la propagation des maladies
ayant une dispersion aérienne. Les
mélanges variétaux ont été très
largement utilisés en Allemagne de
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges
temps pour lutter contre l’oïdium/
RESULTATS DES ESSAIS
FONGICIDES ARVALIS 2012
d’un même produit, et contraire à
notre message de diversification.
Helminthosporiose de
l'orge (P. teres)
Les résultats d'essais qui suivent,
proviennent des essais ARVALIS Institut du végétal. L’objectif premier
étant d’évaluer l’activité intrinsèque
des principaux fongicides utilisés sur
les différentes maladies rencontrées
sur orges. Il est difficile sur orges de
cibler par le choix variétal une maladie plutôt qu’une autre. Il est également difficile de prévoir la dynamique de développement des maladies.
Un
essai
ciblant
l’helminthosporiose peut s’avérer
finalement un essai où domine la
rouille naine ou la ramulariose.
Les efficacités sont présentées sur
plusieurs graphiques rassemblant
pour chacun d’eux les différentes
déclinaisons de produits pour une
même substance active de base. Le
lecteur peut néanmoins en rapprochant des graphiques différents
établir d’autres comparaisons.
Trois essais (36, 56, 81) sont regroupés. Le niveau de maladie dans
le témoin est de 32%. Les efficacités
des produits étudiés varient de 80 à
97%.
du
vé
g
ét
a
L’analyse
des
populations
d’helminthosporiose pour leur résistance aux QoI (strobilurines), réalisée par la société BASF à partir des
échantillons issus des témoins non
traités, indique l'absence de résistance dans le Tarn et le Morbihan et
40 % de résistance (F129L) dans
l'Indre. L’impact de ces résistances
sur l’efficacité des strobilurines dans
ces essais est donc limité.
ns
tit
ut
En complément le programme type,
Kayak + Bell Star en T1 puis Madison en T2, a été introduit à trois
doses et donc à trois niveaux de
dépense (34, 68 et 88 €) pour introduire un étalon économique dans
l’essai.
Les solutions à base
d'époxiconazole : avantage
fluxapyroxad
L'époxiconazole entre dans la composition de plusieurs spécialités
commerciales qui contiennent toutes
un SDHI pour partenaire : Bell Star,
Viverda, Adexar ainsi que dans le
projet Bas 702F.
AR
VA
LI
S
-I
Pour ces raisons les essais sont
conduits en double application avec
les mêmes produits en T1 et en T2.
La répétition des produits dans le
temps permet d’extrémiser leur
comportement, aussi bien leurs
points faibles que leurs points forts.
Cette méthodologie qui a fait ses
preuves, ne doit pas pour autant être
perçue comme une recommandation
invitant à répéter les applications
Ces comparaisons sont complétées
par des programmes faisant varier le
T1 et/ou le T2, pour préciser notamment l’intérêt de différentes
combinaisons
possibles
faisant
intervenir zéro, une, deux applications de SDHI.
l
l’Est (ex : RDA) sur orges de prin-
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Région Normandie
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CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges
Figure 2 : Efficacités comparées de différentes solutions à base d'époxiconazole pour lutter contre
l’helminthosporiose (P. teres) en double application Z31 puis 45
3 essais : départements 36, 56, 81
86
78
BELL STAR 1L
80
65
BELL STAR 1.6L
ét
a
VIVERDA 1L
90
75
ADEXAR 0.6L
63
ADEXAR 1L
105
IMTREX 0.5L+COMET 200 0.3L
61
IMTREX 0.8L+COMET 200 0.5L
98
96
96
93
94
96
ut
BAS 702 F 0.75L
92
vé
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125
du
VIVERDA 1.6 L
tit
BAS 702 F 1.25L
60
65
70
75
97
80
85
90
95
100
ns
Coût double application (€)
87
104
l
KAYAK 0.7L+BELL STAR 0.8L
-I
Parmi les solutions à base d’époxiconazole et de SDHI, le fluxapyroxad donne les meilleurs résultats.
Viverda à 1l/ha une excellente solution sur helminthosporiose, pour
moins de 40 €.
LI
S
La référence Kayak + Bell Star (0.7 l
+ 0.8 l), remplaçant l’association
classique Unix + Bell, a donné sur
helminthosporiose un très bon résultat avec 86 % d'efficacité.
AR
VA
Les résultats obtenus avec Bell Star
utilisé seul, sont sensiblement inférieurs et soulignent une nouvelle fois
l’intérêt du mélange avec cyprodinil
(Kayak). Il faut en effet apporter 1.6
l/ha de Bell Star (soit plus de 50
€/ha) pour obtenir des résultats
équivalent à l'association Kayak +
Bell Star, dont le coût à 0.7 l + 0.8l
reste inférieur à 40 €.
Viverda et Bell star ne diffèrent dans
leur composition que par l’adjonction
de pyraclostrobine à raison de 60
g/l. L’apport de la strobilurine, respectivement 60 et 96 g/ha en fonction des doses retenues renforce
très clairement l’efficacité, faisant de
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Région Normandie
Adexar, autre association à base
d'époxiconazole 62.5 g/l + fluxapyroxad 62.5 g/l autorisée fin 2011,
témoigne également d’une excellente efficacité (96 %) aux deux
doses étudiées de 0.6 et 1l/ha (30 et
50 % de la dose d’homologation).
Pour environ 30 €, Adexar 0.6l/ha
permet l’un des meilleurs résultats,
et devance très clairement Bell Star
quelle que soit la dose retenue. Un
résultat qui souligne l’excellente
activité du fluxapyroxad sur helminthosporiose.
BAS 702 F, également à base
d’époxiconazole et de fluxapyroxad
(époxiconazole 42 g/l + fluxapyroxad
42 g/l + pyraclostrobine 67g/l) donne
des résultats tout à fait comparables
118
à ceux obtenus par Adexar à dose
équivalente (30 et 50 % de la dose
N). Observez que BAS 702 F est
moins dosé en triazole et en carboxamide par rapport à Adexar. Ce
léger sous dosage (<20%) est compensé par l’apport de pyraclostrobine, faisant de ce projet une des
excellentes solutions sur helminthosporiose.
Les résultats obtenus aux deux
doses par l’association Imtrex
(fluxapyroxad 62.5 g/l) + Comet 200
(0.8 l +0.5 l et 0.5 l +0.3 l) sont très
proches des meilleurs résultats. Un
constat qui souligne encore une fois
l’excellente efficacité du fluxapyroxad sur P. teres, mais qui démontre aussi que les triazoles ne
sont pas toujours indispensables.
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges
Les solutions à base de prothioconazole : Aviator Xpro une valeur sûre
Le prothioconazole est associé au bixafen dans deux préparations, Aviator Xpro et le projet F148 BCS.
Figure 3 : Efficacités comparées de différentes solutions à base de prothioconazole pour lutter
contre l’helminthosporiose (P. teres) en double application Z31 puis 45
MADISON 0.6L
AVIATOR XPRO 0.5L
78
86
72
86
ét
a
KAYAK 0.7L+BELL STAR 0.8L
92
vé
g
70
AVIATOR XPRO 0.75L
103
F148 BCS 0.7L
du
65
70
75
ut
60
ns
tit
F148 BCS, contient par rapport à
Aviator, une strobilurine en plus
(bixafen 40 g/l + prothioconazole
100 g/l + fluoxastrobine 50 g/l).
L’apport de cette troisième substance active, compense sans équivoque le léger sous dosage des
deux autres substances actives du
mélange. F148 BCS vient donc
élargir l’offre fongicide dans la
80
93
85
90
95
100
gamme des excellentes solutions
sur helminthosporiose.
Autres projets
Deux nouvelles carboxamides sont
attendues pour 2014 sur le marché,
l'isopyrazam et le penthiopyrad
développée respectivement par
Syngenta et Dupont Solutions.
AR
VA
LI
S
-I
Aviator Xpro (bixafen 75 g/l + prothioconazole 150 g/l) démontre une
excellente activité aux deux doses
testées : 50 % et 75 % de la dose
homologuée et confirme son très fort
potentiel sur helminthosporiose de
l'orge. Remarquez qu’à coût équivalent, la comparaison Aviator Xpro
0.5l/ha et Madison 0.6l/ha est à
l’avantage de la solution avec SDHI.
95
94
F148 BCS 1.1L
Coût double application (€)
l
3 essais : départements 36, 56, 81
ã ARVALIS - Institut du végétal
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CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges
Figure 4 : Efficacités comparées de différents projets pour lutter contre l’helminthosporiose (P. teres)
en double application Z31 puis 45
3 essais : départements 36, 56, 81
KAYAK 0.7L+BELL STAR 0.8L
86
IZM 30 1L
l
86
IZM 30 2L
ét
a
92
IZM30 1L+AMISTAR OPTI 1.25L
93
IZM 51 0.5L + KAYAK 0.7L
vé
g
83
QFA61 2L + ACANTO 0.4L
QFA61 1L + ACANTO 0.2L
tit
400 g/l) les résultats sont également
excellents sur helminthosporiose et
prometteurs sur d'autres cibles
comme la ramulariose et les grillures
où les SDHI comme le chlorothalonil
ont déjà démontré une très bonne
activité.
-I
A demi-dose, soit à 1 litre, l'efficacité
de cette spécialité (86%) est du
niveau de la meilleure référence
sans SDHI. A pleine dose (2 l), son
efficacité (92 %) classe IZM 30 parmi les meilleures spécialités mises
en essai en 2012.
LI
S
IZM 51 (Syngenta) est une association d'isopyrazam 125 g/l + époxiconazole 90 g/l. Elle est testée ici à
demi-dose en mélange avec Kayak
à 0.7l (28 % N). Son efficacité (83%)
est proche de celle de Kayak + Bell
Star (86 %). Les deux associations
apportent une quantité identique de
75
80
81
85
90
95
100
cyprodinil. On est donc tenté
rapprocher l’efficacité de la dose
0.5 l d’IZM 51 de celle de 0.8 l
Bell Star et de conclure
l’équivalence.
de
de
de
à
Le projet à base de penthiopyrad
100 g/l + chlorothalonil 250 g/l codé
QFA 61 (Dupont Solutions) a été
testé associé à Acanto. Deux doses
ont été étudiées : 2l + 0.4l et 1l +
0.2l. L'effet dose est très marqué, et
à la dose la plus élevée, les résultats
sont aussi d’un très bon niveau.
AR
VA
En associant une demi dose d'IZM
30 et une demi dose d'Amistar Opti
(azoxystrobine 80 g/l + chlorothalonil
70
ns
IZM 30 (Syngenta) est une association d'isopyrazam 62.5 g/l + cyprodinil 187.5 g/l, destinée en priorité au
marché de l’orge.
65
ut
60
du
91
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Région Normandie
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CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges
L’approche programme
Figure 5 : Efficacités comparées de différentes solutions pour lutter contre l’helminthosporiose
(P. teres) en double application Z31 puis 45
3 essais : dépts 36, 56, 81
KAYAK 0.3L + BELL STAR 0.38L / MADISON 0.25L
33
MADISON 0.6L / MADISON 0.6L
72
AVIATOR XPRO 0.5L / AVIATOR XPRO 0.5L
70
ADEXAR 0.6L / ADEXAR 0.6L
63
79
71
86
93
69
92
71
ns
68
MADISON 0.6L / ADEXAR 0.6L
68
-I
ADEXAR 0.6L / MADISON 0.6L
60
87
94
70
80
90
100
Le programme Kayak +Bell star puis
Madison (avec SDHI en T1) aux
doses les plus élevées paraît en
tendance moins efficace que des
solutions avec SDHI en T2, comme
Kayak 0.7l + Opus New 0.7 puis
Aviator Xpro 0.5l, ou encore Kayak
0.7l + Joao 0.35l puis Adexar.
de manière plus rigoureuse en comparant les programmes Adexar puis
Madison et inversement, Madison
puis Adexar. Les résultats indiquent
nettement qu’une utilisation des
SDHI en T2 est plus efficace et donc
préférable
pour
lutter
contre
l’helminthosporiose.
La question du positionnement du
SDHI en T1 ou en T2, est approchée
Dernier point, remarquez que Kayak
0.7l + Opus New 0.7 en T1 suivi par
AR
VA
LI
S
Coût double application (€)
92
96
tit
KAYAK 0.7L + OPUS NEW 0.7L / AVIATOR XPRO 0.5L
l
65
vé
g
KAYAK 0.6L + BELL STAR 0.75L / MADISON 0.5L
84
du
85
ut
KAYAK 0.9L + BELL STAR 1L / MADISON 0.6L
KAYAK 0.7L + JOAO 0.35L / ADEXAR 0.6L
86
78
ét
a
KAYAK 0.7L + BELL STAR 0.8L / KAYAK 0.7L + BELL
STAR 0.8L
ã ARVALIS - Institut du végétal
Région Normandie
121
Aviator Xpro 0.5l en T2, est équivalent à une double application d'Aviator Xpro à 0.5l. De la même manière
Kayak 0.7l+ Joao 0.35l en T1 suivi
par Adexar 0.6l est très proche
d’une double application d’Adexar à
0.6 l. Un seul SDHI en programme
(ici en T2) peut donc s’avérer suffisant pour contrôler efficacement
l’helminthosporiose.
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges
ANALYSE DES RENDEMENTS
Nous présentons ici (figure 6) un extrait du regroupement des rendements des 5 essais (36; 45; 51; 56; 81). La maladie
dominante est P. teres.
Le rendement en l’absence de traitement fongicide est de 78.5 q/ha. La réponse à l’utilisation des fongicides observée
sur les cinq essais est largement attribuée au contrôle de l’helminthosporiose. Elle varie de 12 à 20 q/ha selon les produits / programmes. Les calculs sont basés sur de l'orge à 20 € /q et les prix des fongicides sont issus de la campagne
2011/2012.
ét
a
l
Un seul SDHI suffit !
vé
g
Figure 6 : Rendements bruts et nets de différentes solutions visant les maladies de l'orge
avec une forte dominante helminthosporiose (P. teres)
avec des applications Z31 puis 45
5 essais (36; 45; 51; 56; 81)
MADISON 0.6L / MADISON 0.6L
du
12.7
AVIATOR XPRO 0.5L / AVIATOR XPRO 0.5L
14.0
96.0
13.9
95.5
tit
ut
ADEXAR 0.6L / ADEXAR 0.6L
94.8
KAYAK 0.7L + JOAO 0.35L / ADEXAR 0.6L
95.5
ns
13.6
12.2
94.2
12.7
94.5
-I
KAYAK 0.7L + OPUS NEW 0.7L / AVIATOR
XPRO 0.5L
S
ADEXAR 0.6L / MADISON 0.6L
LI
MADISON 0.6L / ADEXAR 0.6L
VA
Gains de rendement nets (q/ha)
AR
Sous un angle économique, Kayak
0.7l + Joao 0.35l en T1 suivi
d'Adexar 0.6l en T2 produit quasiment le même résultat que la double
application d'Adexar et plus globalement fait jeu égal avec la plupart
des doubles applications de SDHI.
Kayak 0.7l + Opus New 0.7l puis
Aviator Xpro 0.5l donne ici des résultats très voisins. Recourir aux
doubles SDHI ne paraît donc pas
indispensable.
On observe également que le programme Madison 0.6l suivi d'Adexar
ã ARVALIS - Institut du végétal
Région Normandie
95.8
13.9
0
10
20
30
40
0.6l obtient un des meilleurs rendements nets, en tendance supérieur
au programme inverse débutant par
Adexar 0.5l et suivi de Madison 0.6l.
Ce qui amène à préférer l’option
d’un SDHI en T2, plutôt qu’en T1.
Après analyse, de nos résultats de
2010 et 2011 conjugués à ceux de
2012, obtenus dans un contexte de
forte présence des maladies (P.
teres) et associé à de forts dégâts
(20 q/ha), nous estimons que le
recours au SDHI est généralement
souhaitable. En revanche n'y recou-
122
50
60
70
80
90
100
rir qu’une seule fois par saison nous
paraît, comme sur le blé, l’option la
plus durable, d’autant plus que les
bénéfices associés à une double
application de SDHI apparaissent
limités. En situation à faible risque
parasitaire, on pourra jouer librement sur la dose pour adapter la
dépense à la pression de maladie,
tout en conservant l’avantage d’un
SDHI dans le programme.
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges
Repères pour 2013
Ÿ Les SDHI démontrent cette année encore leur bonne efficacité contre l'helminthosporiose de l'orge. Le fluxapyroxad
et le bixafen présentent un avantage sur le boscalid.
Ÿ L’adjonction de pyraclostrobine renforce l’efficacité sur helminthosporiose et donne l’avantage à Viverda sur Bell
Star.
Ÿ Les résultats de 2012 sont favorables à une utilisation des SDHI (fluxapyroxad, bixafen) en T2.
Ÿ Des ajustements de doses sont nécessaires pour adapter la dépense au contexte parasitaire de l’année, du lieu et
de la variété, ainsi que du prix de vente de l’orge (voir chapitre programme).
ét
a
l
Ÿ Sur le plan technique et économique l’usage répété de 2 SDHI en T1 et en T2 ne paraît pas justifié.
Ÿ On s’efforcera pour limiter le risque de résistance, de limiter l’usage des SDHI à une seule application (toujours
associé) par saison, plutôt en T2 selon nos résultats de 2012.
Ÿ D’une manière plus générale, nous recommandons de diversifier les solutions en pratiquant l’alternance entre
mode d’action à l’échelle du programme ou à défaut entre molécules partageant le même mode d’action.
vé
g
Ÿ Si Kayak + Bell Star puis Madison reste une référence de qualité, on est tenté de faire apparaître d’autres solutions
AR
VA
LI
S
-I
ns
tit
ut
du
SDHI en T2 comme Adexar ou Aviator Xpro. Nos propositions figurent dans nos pages programmes.
ã ARVALIS - Institut du végétal
Région Normandie
123
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges
SDHI : Doit-on craindre les résistances ?
Oui, le tableau ci-dessous recense
les espèces de champignons actuellement connues pour avoir présenté
des mutations site/cible associées à
une moindre sensibilité. En grisé les
résistances qui concernent les cé-
l
Existe-t-il déjà des résistances aux SDHI ?
réales : le charbon nu (résistance en
pratique : efficacité au champ affectée) et la septoriose chez des mutants de laboratoire uniquement (les
populations MDR faiblement résistantes aux SDHI identifiés au
champ, ne présentent pas des mutations cible/site codant pour une
résistance spécifique aux SDHI,
mais une plus grande aptitude à
excréter certains fongicides appartenant à différentes familles).
ét
a
En comparaison, les strobilurines
viennent d’être récemment reclassées à risque élevé.
vé
g
Comme pour tous les produits unisites, c'est-à-dire avec un seul mode
d'action, le risque de résistance
existe pour la famille des SDHI. Mais
ce risque est plus ou moins élevé,
selon les pathogènes concernés, la
famille chimique, et ses modalités
d’utilisation. Concernant les SDHI, le
risque est considéré par le FRAC
comme intrinsèquement moyen
à élevé.
S
-I
ns
tit
ut
du
SDHI fongicides (Succinate dehydrogenase inhibitors) Complexe II succinate dehydrogenase
Pathogène
Nom commun
Culture
Référence
Remarque
Avenot & Michallides 2007 Avenot Mécanisme de résistance au
Alternaria alternata
Alternariose
Pistache
et al. 2008
champ
Aspergillus nidulans
White & Georgopoulos 1986
Etudes de mutation en laboratoire
Etude de mutation et analyse
Coprinus cinereus
Ito et al. 2004
génétique
Botryotinia fuckeliana
Pourriture grise
Angelini et al. 2010
Laboratoire analyses génétiques
(Botrytis cinerea)
Vigne
Botrytis cinerea
Pourriture grise
FRAC 2007
Champ
Fraise
Botrytis elliptica
Pourriture grise
Liliacées
FRAC 2007
Champ
Tache CorynesConcombre
Champ (serres)
Corynespora cassiicola
Miyamoto et al. et 2009
pora
(japon)
Mécanisme au champ
Didymella bryoniae
Black rot
Cucurbitacées FRAC 2007 Stevenson et al. 2008 Champ
Mycosphaerella gramiSeptoriose
Blé
Skinner et al. 1998
Etudes de mutation en laboratoire
nicola
Podosphaera xanthii
Oïdium
Melon (US)
FRAC 2007
Champ
Ustilago maydis
Charbon
Maïs
Keon et al. 1991
Etudes de mutation en laboratoire
Ustilago nuda
Charbon nu
Orge
Leroux & Berthier 1988
Champ
Les nouveaux SDHI : le boscalid,
le
bixafen,
l'isopyrazam,
la
fluxapyroxad et le penthiopyrad,
tous unisites ne sont pas à l’abri
d’une mutation capable de provoquer une résistance spécifique.
Des souches résistantes ont été
identifiées au champ sur botrytis de
la vigne, et les soupçons qui pesaient sur Sclerotinia sclerotiorum
sur colza ont été confirmés.
Concernant Puccinia horiana, agent
de la rouille blanche du chrysanthème, des souches résistantes à
l’oxycarboxine ont été isolées au
Japon, en France et aux Pays-Bas.
Avec un seul représentant jusqu'en
2011, la pression de sélection exercée par la famille des SDHI était
faible. En 2014, il y aura très proba-
AR
VA
LI
La carboxine et l'oxycarboxine ont
été les premières matières actives
systémiques employées contre le
charbon nu de l’orge et contre la
rouille du chrysanthème notamment.
En 1984 sur orge, des isolats sur
charbon nu (Ustilago nuda) résistants à la carboxine ont été décelés.
En 1985, les prélèvements effectués
en France et dans d’autres pays
européens (Allemagne, GrandeBretagne, Irlande) ont confirmé
l’existence de souches résistantes.
ã ARVALIS - Institut du végétal
Région Normandie
Quels sont les risques de
résistance ?
124
blement 5 SDHI sur le marché, correspondant à plus de 10 produits
commerciaux.
Avec
l’utilisation
croissante de cette famille, la pression de sélection et donc les risques
deviendront plus élevés.
Plus d'un million d'hectares de blé
par an ont été traités avec des carboxamides (boscalid) entre 2008 et
2011. Les surfaces traitées en 2012
ont pratiquement doublé par rapport
à 2011 et devraient encore progresser en 2013 et plus encore en 2014
avec l’arrivée probable de l'isopyrazam et du penthiopyrad.
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges
AR
VA
LI
Quelles mesures mettre en
place pour retarder le développement des souches
MDR ?
Il est préférable d’anticiper et de
mettre tous les atouts de notre côté,
en commençant par limiter la présence de la maladie, par d’autres
moyens que les fongicides. Cela
passe par des mesures prophylactiques appropriées : dans un premier
temps le choix d’une variété toléã ARVALIS - Institut du végétal
Région Normandie
ét
a
l
Les bénéfices associés à une
double application de SDHI sont
limités
mais
bien
réels.
Ils
s’observent dans des situations
agronomiques plutôt extrêmes (région, variété et année à risque élevé) et donc relativement rares. Les
risques de résistance, même s’ils
sont difficiles à estimer sont bien
réels, vis-à-vis des SDHI mais aussi
vis-à-vis des triazoles (voir chapitre
septoriose).
Arvalis-institut du végétal conseille par précaution de n’utiliser
cette famille chimique qu'une
seule fois par campagne. Le but
est de limiter la pression de sélection exercée par les SDHI, dans
l’espoir de retarder l’émergence de
populations résistantes et de conserver les niveaux d’efficacité actuels de cette famille. Cette recommandation pourra évoluer si le recours à 2 applications de SDHI devenait une nécessité technique et
économique.
vé
g
S
* MDR : les souches dites MultiDrug
Resistant, présentent une résistance
croisée à tous les IDM et dans une
moindre mesure aux SDHI et aux strobilurines. Le mécanisme de résistance
correspondant est lié à la surexpression
de pompes membranaires dont le rôle
est de diminuer la concentration en
toxiques dans la cellule, quelle que soit la
classe chimique à laquelle ils appartiennent.
Combien de SDHI par an ?
du
ut
Concernant le choix des produits à
utiliser, il convient de privilégier des
associations de modes d’actions
différents (pas de résistance croisée) et efficaces sur la cible concernée, tout en alternant autant que
possible en cours de saison les
molécules utilisées (entre modes
d’action ou par défaut au sein d’une
même famille).
-I
Cependant les phénotypes dits «
MDR* » résistants à tous les IDM
(triazoles et imidazole), sont en
tendance sélectionnés par les SDHI
(principalement après une double
application, voir chapitre septoriose).
Le risque d’une éventuelle généralisation dans les populations de Septoria tritici de ce type de souche est
encore mal évalué. Si ces souches
devaient se généraliser, l’activité des
triazoles pourrait être fortement
affectée.
Dans le même esprit on évitera de
démultiplier le nombre de passages.
Il a été établi sur l’oïdium du blé
qu’une réduction de dose associée à
une augmentation du nombre de
passages exerce une pression de
sélection favorisant le développement de populations résistantes1.
Les fractionnements excessifs ne
sont donc pas recommandés, tout
comme des interventions inappropriées, trop précoces ou trop tardives, ou encore économiquement
injustifiées.
tit
Les résistances sont généralement
associées à l’apparition d’une résistance spécifique, liée à une mutation
de site/cible, et déterminant une
résistance en pratique aux représentants de la famille considérée. De ce
point de vue les monitorings réalisés
pour la résistance aux SDHI sont
formels. Pour l’instant, aucune
souche résistante de ce type n’a
été identifiée chez Mycosphaerella graminicola, Puccinia recondita, Oculimacula yallundae, O.
acuformis, Puccinia hordei, Pyrenophora teres, Rhynchosporium
secalis, Ramularia collo-cygni
(source FRAC).
rante aux maladies, un ajustement
de la densité de semis, de la date de
semis et de la fertilisation azotée
peuvent aussi apporter leur contribution. En limitant la pression de maladie, on limite le recours aux traitements, et par conséquent la pression de sélection exercée par les
fongicides d’une manière générale
et des SDHI en particulier.
ns
Quelles souches risquent
d’être sélectionnées par les
SDHI ?
1
Forster et al., 1994 ; Engels and De
Waard, 1994 ; cités in Fungicide resistance in crop pathogens : how it can
be
managed
:
http://www.frac.info/frac/publication/anha
ng/FRAC_Mono1_2007_100dpi.pdf
Forster, B, Chavaillaz, D, Steden, C,
Radtke, W, Kasbohrer, M and Kuhl, A
(1994) Influence of split application of
fenpropimorph mixtures on disease
control In: Fungicide Resistance, Heaney, S, Slawson, D, Hollomon, D W,
Smith, M, Russell, P E and Parry, D W
eds. British Crop Protection Council,
Farnham, Surrey, 331-335.
Engels, A J G and De Waard, M A (1994)
Effect of different treatment schedules on
the sensitivity of Erysiphe graminis f.sp.
tritici. to fenpropimorph. In: Fungicide
Resistance, Heaney, S, Slawson, D,
Hollomon, D W, Smith, M, Russell, P E
and Parry, D W eds. British Crop Protection Council, Surrey, 303-308.
125
Un e fa m ille d é jà u tilis ée e n
TS ?
Trois molécules (sedaxane, fluopyram, fluxapyroxad) de cette famille
des SDHI sont actuellement commercialisées ou développées en
traitement des semences. Certaines
d’entre elles disposant de propriétés
systémiques, peuvent être redistribuées dans les parties aériennes de
la plante, et selon la dose utilisée se
montrer efficaces sur les maladies
foliaires. Elles peuvent donc exercer
une certaine pression de sélection
sur les pathogènes des parties aériennes. Cette dimension devra être
prise en compte dans la gestion des
risques d’apparition de résistance au
fur et à mesure des homologations
et selon le profil de chaque molécule. Le FRAC a d’ailleurs communiqué dans ce sens dès le début de
2012.
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
tit
ut
du
vé
g
ét
a
l
Lutte contre les maladies des orges : stratégies régionales
ns
LUTTE CONTRE LES MALADIES
-I
Stratégies régionales
AR
VA
LI
S
Orges d’hiver
Ü
ã ARVALIS - Institut du végétal
Région Normandie
127
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges : stratégies régionales
Stratégies fongicides régionales
orges d’hiver
UN SEUL SDHI PAR SAISON
Au niveau national, les pratiques
fongicides sont restées remarquablement stables avec en moyenne
1.7 passage sur orges d’hiver et
escourgeons. Mais la dépense a
progressé,
conséquence
de
l’intégration des SDHI dans les programmes. La dépense moyenne de
fongicides sur un hectare d’orge
d’hiver a augmenté de 5 € par rapport à celle de 2011, pour s’établir
en moyenne à 67 €/ha en 2012.
l
La pression des maladies a été plus
forte en 2012 que les 2 années
précédentes.
La
réponse
à
l’utilisation des fongicides est en
moyenne de 16 q/ha dans nos essais variétés, contre 7 q/ha en 2011.
et rejetant par conséquent le SDHI
en T1 (Adexar 1).
Sur le plan pratique, par précaution,
nous invitons à diversifier les modes
d’action et les molécules : une seule
strobilurine par ha et par an est
notre conseil depuis longtemps.
Dans le même esprit, nous recommandons une seule application par saison de SDHI, comme
nous l’avions déjà proposé l’an dernier. S’agissant des triazoles, on
s’efforcera d’alterner les molécules.
vé
g
d’hectare ayant reçu un SDHI, passant de 31% en 2011 à 57% en
2012, soit un peu plus d’un hectare
sur deux. Les experts attendent de
nouveau une progression en 2013 et
estiment que 80% des hectares
recevront un SDHI dès l’année prochaine.
ét
a
APERÇU DES UTILISATIONS 2012
ut
du
A la vue des résultats de 2012
(chapitre orges, résultats matières
actives figure 5), le recours à 2 SDHI
foliaires par saison, ne semble pas
nécessaire, même en forte pression
de maladie, comme cette année.
tit
En revanche le recours à un SDHI
semble plutôt favorable dans un
contexte parasitaire dominé par
l’helminthosporiose et les grillures.
LA FORTE PROGRESSION
DES SDHI
ns
Le positionnement des SDHI en
T2 apparaît le plus judicieux dans
4 cas sur 5. L’exception correspond
à une forte présence de rouille naine
et de taches brunes donnant
l’avantage au programme apportant
une strobilurine en T2 (Madison 0.6)
Le prix de vente des orges d’hiver et
escourgeons est déterminant dans
le choix du programme de protection. Le niveau de pression de maladie observé au printemps 2013 et la
sensibilité variétale seront également décisifs pour orienter les traitements.
Pour établir nos propositions de
programme nous avons retenu le
prix de vente moyen de 18 €/q.
S
-I
Ce qui est vrai sur blé tendre, l’est
encore davantage sur orges.
L’arrivée du bixafen et du fluxapyroxad, s’est traduite par une forte
progression
du
pourcentage
QUEL PROGRAMME POUR
2013 ?
Nuisibilité attendue q/ha
Prix orges d'hiver
10 q/ha
15 q/ha
20 q/ha
25 q/ha
16 €/q
45
57
70
83
96
18 €/q
49
63
77
90
104
20 €/q
54
68
82
97
111
21 €/q
56
70
85
100
114
23 €/q
60
75
91
106
121
25 €/q
64
80
96
111
127
27 €/q
71
87
103
120
136
AR
VA
LI
Tab leau 1 : Dép en s e fo n g icid e o p tim ale th éo riq u e (€/h a) s u r e s co u rg eo n et o rg e d ’h iver en fo n ctio n d e
la p re s s io n p aras itaire atten d u e et s o u s p lu s ieu rs h yp o th è s e s d u p rix (16 à 27 €/q u in ta l) - 48 es s a is
30 q/ha
Au-delà du résultat donné par le modèle, il faut néanmoins rester attentif au fait que la protection fongicide a un effet
marqué sur le calibrage. En conséquence, il serait hasardeux de ne s’en tenir qu’au simple calcul de rentabilité des fongicides sans penser qu’il faut assurer une production d’orges de qualité brassicole.
ã ARVALIS - Institut du végétal
Région Normandie
128
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges : stratégies régionales
Plus une variété présente des
écarts traités - non traités élevés,
plus elle va justifier d’une protection d’un coût élevé. Par exemple
une variété qui présente un écart
traité - non traité d’environ 10
q/ha, avec une hypothèse de prix
de vente de 20 €/q, va justifier en
moyenne d’une dépense de 54
€/ha. Pour une variété très sen-
sible et avec les mêmes conditions de vente, si la moyenne des
dégâts observés est de 20 q/ha,
alors la dépense optimale sera de
82 €/ha. Au final la résistance
variétale permet une économie
théorique de 30 €/ha.
Esterel,
Abondance,
Arturio,
Ketos, Cervoise voire Touareg.
Sur des variétés de type Gigga ou
KWS Cassia, ou encore parmi les
nouvelles comme Etincel et Isocel, la dépense doit être ajustée
par rapport à une nuisibilité attendue de 15 voire plutôt 10 q/ha.
Pour mémoire, un écart traité –
non traité de 20 q/ha correspond
à des variétés sensibles, de type
ét
a
Pour lutter efficacement contre les
maladies des orges d’hiver, des
mesures agronomiques peuvent
venir compléter la lutte chimique.
La prise en compte de certaines
données parcellaires (gestion des
résidus, rotation, variété…) permet de limiter l’impact de certains
pathogènes et ainsi d’alléger
l
ACTIVER TOUS LES LEVIERS AGRONOMIQUES
permet d’évaluer l’impact de
chaque décision technique sur la
pression des principales maladies. Chaque maladie ayant son
propre développement, les réponses prophylactiques les plus
adaptées ne sont pas les mêmes
selon les pathogènes.
du
Le tableau 1 permet de situer
l’importance relative de la lutte
agronomique et génétique au
regard de la lutte chimique pour
lutter contre les principales maladies des orges. Le tableau 2
vé
g
l’utilisation de fongicides. Ces
pratiques interviennent en amont
de l’apparition des maladies.
Tableau 1 : Efficacité actuelle des différentes méthodes de lutte disponibles
ut
-I
ns
Piétin échaudage
Piétin verse
Typhula
Rhynchosporiose
Helminthosporiose
Oïdium
Rouille naine
Ramulariose
Fusariose de l’épi
Efficacité des méthodes de lutte disponibles
(1)
Lutte agronomique
Lutte génétique
Lutte chimique
+
=
(+)
+
(+)
(+)
=
=
=
+
+++
+++
+
++
+++
+
++
+++
+
+++
+++
=
+
+++
+
=
(+)
tit
Nuisibilité des
bioagresseurs
(+)
+
+
++
+++
+
++
++
(+)
Principales maladies
Efficacité : +++ Forte, ++ Moyenne, + Faible, (+) Faible à confirmer, = Sans incidence
(1)
LI
S
Les maladies sont sensibles à l’interaction entre le travail du sol et les précédents, la gestion des résidus de culture
ou des repousses, la date et la densité de semis, la fertilisation azotée.
(1)
VA
Tableau 2 : Incidence des techniques culturales sur le développement des maladies
Incidence des techniques culturales mises en œuvre
Rotation de
Principales malaDate de
Densité
+ de 2 ans
Enfouissement
Semis
Fertilisation
Résistance
dies
semis
de semis
sans plante
des résidus
profond azotée faible
variétale
retardée
faible
hôte
AR
Piétin échaudage
Piétin verse
Typhula
Rhynchosporiose
Helminthosporiose
Oïdium
Rouille naine
Ramulariose
Fusariose de l’épi
(1)
+++
+++
+
++
++
=
=
=
+++
+
+
*
=
=
=
=
*
+++
++
++
+
++
++
++
++
=
+
0/+
0/+
0/+
0/+
0/+
0/+
0/+
*
*
*
*
*
*
*
*
+
+
+
+
+
+
++
+
+
*
*
*
+++
+++
+++
+++
+
*
Mélanges
variétaux
*
*
*
*
*
+
+
*
*
Ce tableau résulte d’une recherche bibliographique réalisée par Arvalis Institut du végétal.
Légende :
+++ Techniques culturales entraînant une forte baisse de la pression parasitaire
++ Techniques culturales ayant un effet moyen sur la baisse de la pression parasitaire
+ Techniques culturales ayant un faible effet sur la baisse de la pression parasitaire
= Techniques culturales n’ayant pas d’effet sur la pression parasitaire
ARVALIS - Institut du végétal
Région Normandie
129
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges : stratégies régionales
- Techniques culturales entraînant une augmentation de la pression parasitaire
* Absence d’information sur l’incidence des techniques culturales sur la pression parasitaire
Successions de cultures
Une forte dose d’azote susciterait
une végétation dense et luxuriante entraînant une augmentation des conditions d’humidité à
l’intérieur de la culture, favorable
à la sporulation du pathogène, à
la dispersion des spores et à
l’infestation elle-même.
du
Plus un semis sera dense, plus
les conditions du milieu seront
favorables aux maladies : développement important du couvert
facilitant la propagation de certains pathogènes et maintien
d’une hygrométrie favorisant la
sporulation. A l’inverse, les très
faibles densités peuvent limiter la
pression des maladies, mais
aussi affecter le rendement. Un
compromis est donc à trouver.
ut
Travail du sol
tit
Date de semis
Un mélange de variétés tend à
freiner la propagation des maladies ayant une dispersion aérienne. Les mélanges variétaux
ont été très largement utilisés en
Allemagne de l’Est (ex : RDA) sur
orges de prin-temps pour lutter
contre l’oïdium.
-I
ns
Plus un semis est précoce, plus la
culture est exposée tôt, aux différents cycles de multiplication du
pathogène. Pour éviter de faire
coïncider les périodes à risques
climatiques avec celles où la
plante est sensible, on peut déca-
Mélange variétal
AR
VA
LI
S
Les résidus de culture peuvent
être contaminés par certains
pathogènes et leur maintien sur le
sol facilite la conservation de
l’inoculum pendant l’hiver. Le
travail du sol après récolte limite
donc le développement de certaines maladies comme la fusariose.
Un semis trop profond prolonge
l’exposition de la culture à l’agent
pathogène et demande plus
d’énergie à la plante pour atteindre la surface du sol, ce qui
affaiblit la plante et la rend plus
vulnérable envers les maladies.
Fertilisation azotée
Densité de semis
Pour la plupart des maladies, une
rotation de plus de deux ans sans
plante hôte limite le développement du champignon. Les résidus
du précédent sont généralement
sources d’inoculum pour l’année à
suivre. Diversifier les cultures permet donc de créer une rupture
dans le cycle du pathogène provoquant la perte de viabilité du
champignon.
Profondeur de semis
l
Le choix variétal est le premier
levier d’action sur la pression
parasitaire. En effet, les variétés
n’ont pas toutes la même résistance face aux pathogènes. Certaines bénéficient d’un bon indice
de résistance qui, dans certains
cas, suffit pour faire l’impasse sur
toute ou partie du programme de
protection fongicide.
ler la date de semis (au risque de
limiter le potentiel de rendement).
ét
a
Choix des variétés
vé
g
Chaque case donne une indication sur l’incidence des techniques culturales mises en œuvre
sur la pression des maladies,
mais attention, ces indications
proviennent d’un nombre restreint
d’études qui ont été faites principalement à l’étranger (Canada,
Royaume-Uni,
NouvelleZélande…). L’exploitation de ces
références doit rester prudente.
ARVALIS - Institut du végétal
Région Normandie
130
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges : stratégies régionales
Résistance variétale à l’helminthosporiose
ESCOURGEONS
Orges 2 rangs
Les plus résistants
SYLVA
GIGGA
KWS Cassia
SY BOOGY
SY BAMBOO
(ISOCEL)
(CATHERINE)
(SY WAHOO)
TATOO
ESCADRE
(CLIP)
(Augusta)
KWS Salsa
(SY Tepee)
(ETINCEL)
Ajour
Pompadour
(Sandra)
Campanile
Caravan
Salamandre
CAMPAGNE
(CASINO)
(MAGNETIC)
CERVOISE
PASSEREL
CHAMPIE
(ATLANTICK)
SHANGRILA
(ORIGAMI)
(CARGO)
ABONDANCE
(Colonia)
TOUAREG
(Daniela)
ESTEREL
Les plus sensibles
En gras : variétés à orientation brassicole
Source : essais pluriannuels, 14 essais 2012
du
() : à confirmer
vé
g
KETOS
ét
a
l
EMOTION
ut
Résistance variétale à la rhynchosporiose
ESCOURGEONS
Orges 2 rangs
TATOO
LIMPID
HOBBIT
(SYLVA)
SHANGRILA
(PASSEREL)
(SY WAHOO)
GIGGA
ns
(TOUAREG)
(SY BAMBOO)
tit
Les plus résistants
ESCADRE
CAMPAGNE
KETOS
Salamandre
(EMOTION)
-I
(SY BOOGY)
(Ajour)
Campanile
LI
S
ESTEREL
VA
ABONDANCE
En gras : variétés à orientation brassicole
CHAMPIE
(CASINO)
(KWS Cassia)
Lindsay
(Pompadour)
CERVOISE
Les plus sensibles
Source : essais pluriannuels, 4 essais 2012
AR
() : à confirmer
ARVALIS - Institut du végétal
Région Normandie
131
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges : stratégies régionales
Résistance variétale à l’oïdium
ESCOURGEONS
Orges 2 rangs
Les plus résistants
SY BAMBOO
(MAGNETIC)
Ajour
SYLVA
LIMPID
(CATHERINE)
(Daniela)
GIGGA
EMOTION
Caravan
SY BOOGY
(SY WAHOO) (ISOCEL)
(Augusta)
(Colonia)
CAMPAGNE
Campanile
(ETINCEL)
KWS Cassia
TOUAREG
ESTEREL
KETOS
ESCADRE
Lindsay
Pompadour
Salamandre
(SY Tepee)
CERVOISE
PASSEREL
Les plus sensibles
du
En gras : variétés à orientation brassicole
vé
g
KWS Salsa
CHAMPIE
l
(ORIGAMI)
ét
a
TATOO
() : à confirmer
Source : essais pluriannuels, 6 essais 2012
ut
Résistance variétale à la rouille naine
ESCOURGEONS
Orges 2 rangs
tit
Les plus résistants
(MAGNETIC)
LIMPID
(CATHERINE)
GIGGA
(ETINCEL)
EMOTION
SY BOOGY
(CARGO)
SHANGRILA
SYLVA
TATOO
CHAMPIE
ABONDANCE
SY BAMBOO
HOBBIT
CERVOISE
TOUAREG
ESCADRE
(CLIP)
(ORIGAMI)
KETOS
(CASINO)
VA
LI
(SY WAHOO)
S
-I
(ISOCEL)
ns
CAMPAGNE (ATLANTICK)
AR
En gras : variétés à orientation brassicole
(Augusta)
(Colonia)
KWS Cassia
KWS Salsa
Lindsay
Salamandre
Ajour
(Daniela)
(SY Tepee)
Campanile
Pompadour
(Sandra)
PASSEREL
ESTEREL
Les plus sensibles
() : à confirmer
Source : essais pluriannuels, 8 essais 2012
Bien qu’arrivée tardivement, la rouille naine a été observée dans plusieurs essais en 2012.
Esterel et Passerel sont les plus sensibles rejointes par le nouvel escourgeon brassicole Casino. En revanche,
les deux autres nouveaux escourgeons brassicoles, Etincel et Isocel semblent plus tolérants.
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Région Normandie
132
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges : stratégies régionales
Préconisations régionales Normandie
ns
tit
ut
du
vé
g
ét
a
l
1ère étape : évaluer la nuisibilité attendue
VA
-
S
-
La nuisibilité « faible » des maladies de l’orge d’hiver en Normandie se situe dans la classe 5-10 q/ha de perte
(perte maximale pour les 20 % des situations les moins malades).
La nuisibilité « médiane » des maladies de l’orge d’hiver en Normandie se situe dans la classe 10-15 q/ha de
perte.
La nuisibilité « forte » des maladies de l’orge d’hiver en Normandie se situerait dans la classe 20-25 q/ha de
perte (perte minimale pour les 20 % des situations les plus malades).
LI
-
-I
Le graphique ci-dessus indique les nuisibilités maladies mesurées sur orge d’hiver depuis 2000 dans les essais ARVALIS - Institut du végétal en Normandie. Plusieurs enseignements peuvent être tirés de cette analyse :
AR
Tenant compte des observations précédentes, les préconisations qui suivent sont bâties sur la base d’une nuisibilité de
15 quintaux pour les variétés peu sensibles et de 25 q pour les variétés sensibles.
Pour évaluer la sensibilité de vos variétés aux maladies, reportez-vous au graphique suivant qui est une synthèse
d’essais pluriannuels, dans un contexte dominé par l'helminthosporiose et la rhynchosporiose.
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133
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges : stratégies régionales
Nuisibilité maladies ou écarts Traité – Non Traité
Les plus résistantes
ESCOURGEONS
Orges 2 rangs
T-NT (q/ha)
9
10
(ATLANTICK)
(ETINCEL)
KWS Cassia
(ISOCEL)
11
GIGGA
(CLIP)
12
SY BAMBOO
HOBBIT
EMOTION
(CASINO)
LIMPID
ESCADRE
KWS Salsa
Caravan
Campanile
14
Lindsay
SHANGRILA
(CATHERINE)
SY BOOGY
(MAGNETIC)
(CARGO)
15
CHAMPIE
16
CERVOISE
ARTURIO
(ORIGAMI)
17
ABONDANCE
(Colonia)
vé
g
TATOO
13
(SY WAHOO)
ESTEREL
Pompadour
Salamandre
(Ordinale)
du
HENRIETTE
(SY Tepee)
(Sandra)
l
CAMPAGNE
ét
a
SYLVA
(Augusta)
Ajour
18
ut
KETOS
PASSEREL
(Daniela)
19
tit
TOUAREG
ns
Les plus sensibles
En gras : variétés à orientation brassicole
Source : essais pluriannuels, 22 essais 2012
-I
() : à confirmer
2ème étape : définir le niveau d’investissement
LI
S
La synthèse des essais « Courbes de réponses aux fongicides » mis en place depuis 2005 permet de donner un ordre
d’idée de la dépense fongicide optimale en fonction du prix de vente de l’orge et de la nuisibilité attendue. Les résultats
sont donnés dans le tableau ci-dessous.
VA
Dépense fongicide optimale théorique (€/ha) sur escourgeon et orge d’hiver en fonction de la pression parasitaire attendue et sous 7 hypothèses du prix (12 à 23 €/quintal) - 48 essais
Nuisibilité attendue q/ha
Prix orges d'hiver
15 q/ha
20 q/ha
25 q/ha
16 €/q
45
57
70
83
96
18 €/q
49
63
77
90
104
20 €/q
54
68
82
97
111
21 €/q
56
70
85
100
114
23 €/q
60
75
91
106
121
25 €/q
64
80
96
111
127
27 €/q
71
87
103
120
136
AR
10 q/ha
30 q/ha
Au-delà du résultat donné par le modèle, il faut néanmoins rester attentif au fait que la protection fongicide a un effet
marqué sur le calibrage. En conséquence, il serait hasardeux de ne s’en tenir qu’au simple calcul de rentabilité des fongicides sans penser qu’il faut assurer une production d’orges de qualité brassicole
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Région Normandie
134
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges : stratégies régionales
3ème étape : choisir et positionner les produits
Maladies foliaires au cours du cycle de l’orge d’hiver en
Normandie
épis 1cm
vé
g
ét
a
l
Figure 1 : maladies foliaires au cours du cycle de l’orge d’hiver en Normandie
1 noeud
2 noeuds
Oïdium
Dans l’objectif de réduire les
risques d’extension de la résistance de l’helminthosporiose aux
strobilurines, il est préconisé de
n’utiliser qu’une seule fois une
strobilurine dans un programme à
deux applications.
Rhynchosporiose
Helminthosporiose
Sortie des barbes
Epiaison
Grillures
ut
Rouille naine
dernière feuille
étalée
du
Le rendement d’une orge d’hiver
peut être entamé par tout un cortège de maladies foliaires se succédant au cours du cycle de la
céréale (figure 1). Les attaques
pouvant être à la fois précoces et
tardives, un programme en deux
traitements permet de bien protéger la culture en cours de campagne. Les programmes à un
traitement sont à réserver aux
variétés tolérantes aux maladies.
Le bon positionnement du traitement est primordial pour contrôler
les maladies en un seul passage.
ns
tit
De même, en vue de limiter les risques de dérive de sensibilité de souches de maladies aux différentes matières actives,
il est préconisé d’alterner les produits utilisés et notamment d’éviter les doubles applications de prothioconazole ou de
SDHI par campagne.
er
-I
1 traitement à 1 nœud : rynchosporiose - helminthosporiose - (oïdium)
S
Dans l’optique de positionner le SDHI préférentiellement en T2, le choix du T1 s’orientera plus sur des associations
cyprodinil + triazole. Les associations type Unix Max + Bell Star peuvent également avoir leur place en T1, à condition de
ne pas relayer avec un SDHI.
ème
LI
2
traitement à dernière feuille – sortie des barbes : helminthosporiose - grillure - (rouille naine,
ramulariose)
AR
VA
Le choix des produits placés en T2 dépend de ceux qui auront été positionnés en T1. Après des associations cyprodinil+triazole, on peut choisir pour le T2 des associations prothioconazole+strobilurine (si le prothioconazole n’a pas été
appliqué en T1) ou intégrer un SDHI associé à une strobilurine ou un triazole (autre que le prothioconazole s’il a déjà été
appliqué en T1). Si les SDHI sont positionnés en T1, il faut privilégier des associations prothioconazole+strobilurine.
Attention à l’Aviator Xpro qui contient un SDHI (le bixafen) et du prothioconazole. S’il est positionné en T1, il est conseillé
de placer en T2 un mélange strobilurine+triazole (autre que le prothioconazole).
Les programmes ont été construits afin de diversifier au maximum les matières actives : un seul prothioconazole, une
seule strobilurine et un seul SDHI par programme ont été utilisés. Le tout est basé sur une hypothèse de prix de vente
de l’orge par le producteur d’environ 180 €/T en 2012.
Ces préconisations constituent un programme moyen à priori, visant la pression maladie la plus fréquente dans notre
région. Ces programmes pourront être ajustés à la pression maladies de l’année, dans la limite des doses homologuées.
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CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges : stratégies régionales
4ème étape : choisir son programme
Orge d’hiver – Normandie - Campagne 2012-2013
Nota : Les produits cités dans les pages suivantes ne sont pas exclusifs et les combinaisons proposées non exhaustives.
Nos préconisations sont bâties sur la base de la nuisibilité observée dans nos essais : 15 quintaux pour les variétés peu
sensibles et 20-25 q pour les variétés sensibles.
ét
a
l
Ces préconisations constituent un programme moyen à priori, visant la pression maladie la plus fréquente dans notre
région. Ces programmes sont donc à ajuster à la pression maladies de l’année dans la limite des doses homologuées.
vé
g
Attention :
Alterner les produits entre les différents passages pour préserver leur efficacité le plus longtemps possible. Nous recommandons d'alterner les triazoles, de n'utiliser
qu'une seule strobilurine et un seul SDHI par campagne.
►Nuisibilité maladies foliaires forte : 25 q/ha
2 nœuds
prix des
programmes
(€/ha)
tit
ns
MADISON 0.9
FANDANGO S 1.5
env 90
LI
S
-I
KAYAK 0.6 + BELL STAR 0.7
ADEXAR 0.9
AVIATOR XPRO 0.7
SKYWAY XPRO 0.7
BELL STAR 1.3 + COMET 200 0.3
IMTREX 0.8 + COMET 200 0.5
MADISON 0.9
FANDANGO S 1.5
ADEXAR 0.9
AR
VA
MADISON 0.6
Epiaison
ADEXAR 0.9
BELL STAR 1.3 + COMET 200 0.3
IMTREX 0.8 + COMET 200 0.5
KAYAK 0.6 + JOAO 0.3
KAYAK 0.6 + MELTOP 500 0.6
Sortie des Barbes
AVIATOR XPRO 0.7
SKYWAY XPRO 0.7
IMTREX 0.8 + COMET 200 0.5
MADISON 0.9
FANDANGO S 1.5
KAYAK 0.6 + OPUS NEW 0.7
2T
Sortie DF
ut
1 nœud
du
Situations : Variétés sensib les
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Région Normandie
136
CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges : stratégies régionales
►Nuisibilité maladies foliaires faible : 15-20 q/ha
Situations : Variétés tolérantes
DF étalée
KAYAK 0.6 + OPUS NEW 0.6
AVIATOR XPRO 0.6
SKYWAY XPRO 0.6
IMTREX 0.7 + COMET 200 0.4
MADISON 0.7
FANDANGO S 1.2
ACANTO 0.3 + BRAVO PREMIUM 2
KAYAK 0.6 + JOAO 0.25
ADEXAR 0.8
BELL STAR 1.1 + COMET 200 0.3
IMTREX 0.7 + COMET 200 0.4
ACANTO 0.3 + BRAVO PREMIUM 2
KAYAK 0.6 + BELL STAR 0.6
MADISON 0.7
FANDANGO S 1.2
ACANTO 0.3 + BRAVO PREMIUM 2
KAYAK 0.6 + MELTOP 500 0.5
ADEXAR 0.8
AVIATOR XPRO 0.6
SKYWAY XPRO 0.6
BELL STAR 1.1 + COMET 200 0.3
IMTREX 0.7 + COMET 200 0.4
MADISON 0.7
FANDANGO S 1.2
ACANTO 0.3 + BRAVO PREMIUM 2
prix des
programmes
(€/ha)
70 - 80
ut
du
2T
Epiaison
l
DF pointante
ét
a
2 nœuds
vé
g
1 nœud
ADEXAR 0.8
tit
MADISON 0.5
AR
VA
LI
S
-I
ns
Attention :
Alterner les produits entre les différents passages pour préserver leur efficacité le plus longtemps possible. Nous recommandons d'alterner les triazoles, de n'utiliser
qu'une seule strobilurine et un seul SDHI par campagne.
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CHOISIR et décider 2012
Traitements et interventions de printemps
Lutte contre les maladies des orges : stratégies régionales
Vous trouverez ci-dessous l’illustration de l’IFT (Indice de Fréquence de Traitement) concernant nos programmes. Le mode de calcul de l’IFT (produit commercial IFT pc ou substance active IFT sa) a été présenté
dans les premières pages de cette édition.
Nous rappelons bien que c’est bien le NODU qui permettra d’évaluer la capacité de la France à réduire sa consommation de produits phytosanitaires et non pas les IFT par culture.
Dose 2
KAYAK
KAYAK
KAYAK
KAYAK
KAYAK
KAYAK
KAYAK
KAYAK
ADEXAR
ADEXAR
IMTREX
IMTREX
AVIATOR XPRO
AVIATOR XPRO
SKYWAY XPRO
SKYWAY XPRO
BELL STAR
BELL STAR
MADISON
MADISON
MADISON
MADISON
FANDANGO S
FANDANGO S
ACANTO
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.6
0.9
0.8
0.8
0.7
0.7
0.6
0.7
0.6
1.3
1.1
0.9
0.7
0.6
0.5
1.5
1.2
0.3
OPUS NEW
OPUS NEW
JOAO
JOAO
BELL STAR
BELL STAR
MELTOP 500
MELTOP 500
0.7
0.6
0.3
0.25
0.7
0.6
0.6
0.5
COMET 200
COMET 200
0.5
0.4
IFT
produit
0.9
0.8
0.8
0.7
0.7
0.6
1
0.6
0.5
0.4
0.9
0.7
0.7
0.6
0.7
0.6
0.8
0.7
0.9
0.7
0.6
0.5
0.9
0.7
1.3
ut
tit
0.3
0.3
S
-I
ns
COMET 200
COMET 200
2
AR
VA
LI
BRAVO PREMIUM
IFT
substances
actives
0.8
0.7
0.7
0.6
0.9
0.8
1.4
0.7
0.9
0.8
0.8
0.7
0.9
0.8
0.9
0.8
1.3
1.1
1.1
0.9
0.7
0.6
1.6
1.3
2
ét
a
PRODUIT 2
vé
g
Dose 1
du
PRODUIT 1
l
QUELQUES IFT CALCULES SUR NOS PROGRAMMES
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138
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Traitements et interventions de printemps