Analyse des coûts et des marges

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Analyse des coûts et des marges
juin 2006
Dossier : Gestion d’entreprise (21)
Page ½
Comment tirer le meilleur de la gestion
de vos coûts et de vos marges
Rien de plus ‘quotidien’ dans la vie de l’entreprise que le suivi des marges et des coûts.
Mais il est peut-être temps d’en obtenir plus.….
Olivier AVRIL
Gérant Associé d’Acting-finances
A partir de mai 2006 il poursuit le
développement de l’activité de
« Direction financière à temps
partagé » de la société Acting
finances initiée par Henry
Dorbes.
Les experts d’Acting-finances
interviennent, de façon très souple
(quelques jours par mois…), très
opérationnelle (dans l’entreprise,
pour faire…) et en facturant des
honoraires (il ne s’agit pas de
multi salariat).
Cette forme d’externalisation de la
direction financière s’adresse à
plusieurs types d’entreprises :
Les jeunes entreprises qui
cherchent à financer et
piloter leur croissance
Les filiales de Groupes qui
souhaitent fiabiliser leur
reporting et améliorer leur
rentabilité
Les PME & PMI qui doivent
conduire un projet spécial
(fusion /acquisition, ERP,
croissance, transmission,…)
ou qui rencontrent des
difficultés
35, rue Arthème Genteur
92150 Suresnes
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SARL au capital de 30 000 Euros
SIRET : 490 095 973 00015
L’analyse des coûts et marges d’une entreprise
constitue l’un des éléments importants de son
pilotage.
C’est généralement un travail assuré par le
contrôleur de gestion, mais ce peut être la Direction
Générale dans les entreprises de taille plus petite.
Bien sûr, ces coûts et ces marges font partie d’un
ensemble plus vaste, celui des indicateurs, tableaux
de bord et reporting de l’entreprise.
Des coûts et des marges, au quotidien,
pourquoi faire ?
Pour connaître la rentabilité des produits, celle
des canaux de distribution, des clients, … et
chercher à les améliorer.
Pour prendre une décision d’investissement et
trouver les meilleures solutions en terme de
rentabilité et de risque.
Pour établir des prix de vente.
Pour améliorer l’organisation d’un processus de
l’entreprise : achats, ventes,…
Une définition des coûts et des marges
Les coûts sont constitués par un ensemble de
charges internes à l’entreprise. Les marges seront
ensuite calculées par différence entre ces coûts et
les prix qui s’appliquent aux transactions d’une
entreprise avec des tiers.
Les coûts sont caractérisés par :
Un champ d’application : Les
ensembles
concernés sont très divers : Cela peut être le coût
d’un simple produit, le coût d’un moyen
d’exploitation (machine, atelier ou usine), le coût
d’une Direction ou d’un service, …
Un contenu : Nous verrons les particularités de
chaque méthode.
Une période : Certains coûts seront calculés de
manière prévisionnelle tant que d’autres seront
établis a posteriori.
1. Les différents types de coûts….
1.1. Les coûts fixes et les coûts variables
Un coût fixe est un coût dont le montant est
indépendant du volume d’activité réalisé.
Cet aspect constant n’est évidemment valable que
pour une période donnée, l’année ou même
quelques mois pour les entreprises en fort
développement : les coûts fixes augmentent par
paliers.
Un coût variable est un coût qui varie
proportionnellement au nombre d’unités produites
ou vendues
La distinction entre coûts fixes et variables n’est
pas toujours simple et peut dépendre du but
recherché. Et puis, de nombreux coûts sont ’semi
variables’ : Il y a l’exemple classique des factures
téléphoniques dont l’abonnement est fixe et les
consommations variables. Ou Celui de l’énergie
(electricité, gaz…) que des clauses contractuelles
ne rendent que très partiellement variables.
1.2. Les charges directes et indirectes
Les charges directes sont celles qui sont
rattachables sans ambiguïté à l’article ou au
service concerné.
Ce n’est pas le cas pour les charges indirectes
pour lesquelles il faudra utiliser des conventions,
des clés de répartition : La méthode des centres
d’analyse (ou ‘sections homogènes’) est alors
utilisée pour ‘affecter’ ces charges indirectes.
Le centre d’analyse, se définit comme un
ensemble de moyens humains et matériels
pratiquant un même savoir faire technique.
L’atelier d’entretien, par exemple, va constituer
un centre d’analyse dont les charges vont être
affectées aux coûts des produits ou services.
La méthode de répartition des charges indirectes
dépendra de la nature de ces centres. Pour les
sections opérationnelles, ce sera le plus souvent
des unités physiques (heures hommes, heures
machines,…) qui serviront à répartir les coûts.
Pour les autres sections, Service du personnel ou
comptabilité, les clés de répartition utilisées
pourront être des
effectifs, le volume de
production, le chiffre d’affaires …
2. ….Et les méthodes de calcul
2.1. Les coûts complets.
Dans le calcul d’un coût complet, la totalité des
charges directes et indirectes de l’article est prise
en compte.
Et pour toutes les phases successives allant de
l’achat des matières jusqu’à la vente des produits
finis. Chacune des ces étapes a un coût :
Coût d’acquisition, de production, de distribution,
de commercialisation, de gestion, ….
2.2. Les coûts directs (direct costing)
Les coûts directs regroupent :
Les coûts variables directement liés à l’article
concerné
Les coûts fixes spécifiques au produit ou
service.
2.3. Les coûts ‘standards’ ou préétablis.
Le coût standard d’un produit ou service, c’est
celui qui est calculé par avance, pour l’année
suivante par exemple. Il suppose un système
d’information adapté et une connaissance précise
des composantes des produits ou services : Le
système informatique fournira le cadre pour la
gestion des gammes (temps nécessaires à chaque
étape), des nomenclatures (liste des composants
et
opérations
de
sous-traitance),
des
composantes du taux horaire du personnel, etc…
La fiche standard de chaque article regroupera
toutes ces informations.
2.4 Les coûts par activité (ABC)
La méthode des coûts par activité ou (Activity
Based Costing) est apparue pour essayer de
mieux
accompagner
la
profonde la méthode des ‘standards’.
transformation des modes de production, Ces coûts standards seront valorisés en
notamment leur complexité croissante
coûts directs et/ou en coûts complets.
Mais ils seront avant tout prévisionnels, en
La méthode ABC peut se définir ainsi :
général pour la durée du nouvel exercice,
Il faut retrouver dans le coût du produit et
réactualisés
périodiquement
par
tous les éléments du processus qui comparaison avec les coûts réels.
concourent à son élaboration :
Les produits consomment des activités 3.5 L’utilité de la méthode ABC
qui nécessitent des ressources.
Les frais généraux représentent désormais
Par exemple, pour les ventes, les activités une part très importante des coûts de
seront la réalisation des devis, la prise de production : 33% dans une enquête
commande, la facturation, etc….
récente sur les entreprises Américaines.
Les ressources, ce seront les temps
passés par les services commerciaux, La pertinence des coûts dépend désormais
pour une large part de la façon dont ces
logistiques,… pour chaque activité.
charges de structure sont imputées sur les
3. L’utilité de chaque méthode prix de revient. C’est ici que les coûts
complets marquent leur limite, dans
l’aspect souvent sommaire des clés de
3.1. L’utilité des coûts variables
répartition.
Leurs utilisations classiques sont :
La recherche du point mort ou seuil
Avec la méthode ‘ABC’, l’analyse fine des
de rentabilité. C'est-à-dire la quantité des
temps et moyens consacrés à chaque
produits ou prestations qu’il faut vendre
activité rétablira la ‘vérité des coûts’ par le
afin d’équilibrer le résultat de l’entreprise,
choix
‘d’inducteurs’
correspondant
de
c'est-à-dire d’absorber ses coûts fixes.
beaucoup plus près à la réalité de
Le calcul de l’impact sur le résultat
l’entreprise.
des variations d’activité, par exemple une
forte croissance.
La mesure du degré de flexibilité de 4. …Et la pratique dans les
l’entreprise qui peut être
considéré entreprises
comme un critère stratégique. L’utilisation
de la sous-traitance, du personnel 4.1. La Pratique des coûts variables
prévus
dans
les
systèmes
intérimaire,
de
l’externalisation
de Souvent
fonctions non stratégiques sera intensifiée d’information, les frais variables ne sont
pour limiter l’impact sur le résultat d’une souvent pas utilisés longtemps…. sinon dans
des analyses hors système, ponctuelles.
baisse d’activité.
Pourquoi ?
3.2 L’utilité des coûts complets
L’’introduction du paramétrage dans le
Ils sont une méthode incontournable pour système d’information a été fait
sans
fixer les prix de vente des articles et pour véritable réflexion préalable, voire n’a pas
produire chaque mois le compte de été fait du tout !
Le taux de flexibilité de l’entreprise
résultat analytique.
pas repris dans les indicateurs
Dans le compte de résultat ‘anglo-saxon’, n’est
le coût des ventes est valorisé en ‘coût essentiels de l’entreprise.
complet Usine’, excluant donc les frais Très rapidement, la classification ‘système’
commerciaux, de développement et des frais variables et fixes devient obsolète.
d’administration. Ceux-ci se trouvent
4.2. La Pratique des coûts directs et
classés après la ‘marge brute’.
complets
Pour une entreprise industrielle, c’est
3.3 L’utilité des coûts directs
Ils sont utilisés pour mesurer l’impact de l’utilisation d’une panoplie complète et
différents niveaux d’activité ou de automatisée de ces deux méthodes de calcul
tarification clients sur le résultat de qui traduit la maturité de sa gestion.
l’entreprise.
La séquence des coûts disponibles pour
C’est également le cas pour le lancement
chaque article sera par exemple :
d’une activité ou d’un produit nouveau,
Coûts directs sans amortissements
le recours à la sous-traitance ou à
Coûts directs
l’externalisation complète, le benchmark
Coûts complets sans amortissements
entre centres de productions.
Coûts complets Usine
Coûts complets Société
3.4 L’utilité des coûts standards
Ils ont deux avantages :
Cette juxtaposition des méthodes et leur
La rapidité des délais de restitution
utilisation en fonction des décisions de
des informations.
gestion ne sont pas très fréquentes dans les
Le standard constitue un objectif qui
petites entreprises.
permet une meilleure réactivité ou prise
de décision. Par opposition à la 4.3. La Pratique des coûts standards
comptabilité en coûts réels qui n’est qu’un Dans de nombreuses entreprises, petites ou
constat sans référence.
moyennes, des ‘standards’ sont utilisés pour
Il est difficile d’envisager un suivi sortir rapidement des marges brutes, des
performant de coûts qui n’utilise pas valorisations de stocks, des résultats.
Mais l’un des points importants de la
méthode repose sur la gestion des ‘écarts’.
Ceux-ci ne sont souvent pas véritablement
gérés ou analysés.
Le suivi budgétaire global de l’entreprise
remédie parfois à cette insuffisance.
4.4. Pratique de la méthode ABC
Peu d’entreprises appliquent ‘au quotidien’
la méthode. Pourquoi ?
Parcequ’elle est délicate à mettre en œuvre
et demande l’intervention d’un conseil
extérieur. Son évolutivité, sa cohérence
avec le système de contrôle budgétaire
classique font l’objet de craintes qui
freinent son développement.
Pourtant, une utilisation ponctuelle, en
complément du système de gestion courant,
est vraiment utile à l’entreprise pour
progresser dans la maîtrise de son
organisation et de ses coûts
5. D’autres types de coûts :
Nous donnons ci-après quelques exemples
de systèmes de gestion des coûts plus
spécifiques.
5.1. Les coûts par commandes ou
projets.
Lorsque l’activité de l’entreprise dans son
ensemble est déployée par projet, c’est
évidemment une organisation de suivi des
coûts et des marges basée sur ce principe
qui se superpose au suivi global de l’activité.
4.2. Les coûts de sous activité
La bonne utilisation de la capacité de
production est un enjeu essentiel en matière
de maîtrise des coûts.
Et en matière de marges et de résultat, la
gestion ‘comptable’ de la sous-activité
constitue un enjeu important.
Cela suppose de définir les différentes
capacités
de
production :
Théorique,
pratique, disponible, normale, budgétée.
4.3. Les coûts de qualité
Le suivi par l’entreprise de la totalité des
coûts relatifs à la qualité n’est pas si
fréquent. Il y a les coûts de prévention et
ceux subis, de non qualité.
Il y a fréquemment un gisement de
productivité à exploiter dans ce domaine.
6 – Les coûts sont connus, il
reste à analyser les marges…
Ici encore, une méthodologie existe. Avec
une fréquence d’application très variable
d’une entreprise à l’autre.
L’impact des volumes, des prix, des mix de
l’activité,…. doivent être bien appréhendés
pour la compréhension des marges.
Mais toutes ces techniques doivent avant
tout aider l’entreprise à prendre les bonnes
décisions de gestion.
Cet article est un travail de synthèse
réalisé par l’équipe d’Acting-finances.
Nos experts peuvent vous aider à identifier
les solutions pour une meilleure pertinence
de vos suivis de rentabilité et vous aider à
les mettre en oeuvre …