cargo de noel - Union Départementale CGT Paris

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cargo de noel - Union Départementale CGT Paris
N° 39 ‐ 2015 ‐ Roissy, Décembre 2015
Cargo de Noël ?
Quand la Commission européenne annule sa décision
d’imposer des amendes à AF-KLM dans le secteur du fret aérien !
Le dernier flash actu distribué le 16 décembre vous l’annonce. “Air France-KLM prend acte de l’arrêt
du Tribunal de l’Union européenne sur le recours déposé contre la décision de la Commission européenne du 9 novembre 2010 à l’encontre de 14 opérateurs de fret, dont les sociétés du Groupe Air
France, KLM et Martinair, pour des pratiques considérées comme anticoncurrentielles dans le secteur
du fret aérien.
Ces amendes sont provisionnées en totalité depuis 2010. Au 30 septembre 2015, les provisions correspondantes s’élèvent à 380 millions d'euros, intérêts inclus.”
Cette amende européenne, fixée à 339,5 Millions (hors intérêts), ne représente que 45% du montant
total pour lequel le groupe AF-KLM a été condamné à travers le monde (USA-Canada-Suisse-Australie). Oui, c’est près de 750 millions d’euros d’amendes qui pèsent toujours sur nos comptes.
Mais pour ces montants, pas de flash actu… ou juste une petite phrase, que chacun appréciera à
sa juste valeur, compte tenu du montant total des amendes : “Air France-KLM confirme son engagement à se conformer strictement aux règles de concurrence”. C’est pas gagné.
Cela permet certainement de mieux comprendre l’environnement massacré dans lequel ont pu évoluer
les salariés du Cargo. Pointés du doigt par la direction comme les “mauvais élèves du groupe”, ils ne subissaient en fait que les répercussions de ces condamnations. Le jour où Air France fera lever l’ensemble
des condamnations, nous pourrons alors parler “d’efficacité du dispositif de prévention qu’il met en œuvre
au sein des entités du Groupe dans le cadre de sa politique générale de conformité”.
Que pourrait-on bien faire avec 380 millions d’euros ?
A bien y réfléchir, ce montant correspond plus ou moins aux coûts évalués de la grève de l’année dernière.
Un peu comme si la grève n’avait pas eu lieu et que Transform avait tenu ses objectifs. Il n’en faut pas
moins pour remettre en perspective les éléments présentés lors du dernier CCE, ainsi qu’en commission
centrale économique.
Là c’est un tout autre discours. Plan A, plan B, option plan B avec retour sur plan A… Vous suivez ?
Restons pragmatiques. La direction s’engage vers le plan B, peu importe les accords obtenus ou non.
Une fois le seuil du plan B franchit, elle voudrait faire croire qu’un retour vers le plan A serait possible.
Mais comment le serait-ce ? Si l’on supprime des avions, si l’on supprime des emplois, comment revenir
vers un plan initial, alors que la situation n’est plus la même ? Certains y croient… Ah, il faudrait qu’elle
rachète des avions et embauche du personnel… ne soyons pas crédules.
Démonstration
Depuis le 5 octobre, seuls deux nombres sont évoqués par la direction. Une première coupe de 1000 emplois aurait lieu en 2016. S’il y a accord, la direction stoppe son plan. Mais sans accord, ce nombre augmentera pour atteindre, à l’horizon 2017, un total de 2993 suppressions d’emplois.
Seulement voilà, ces nombres ne sont pas du tout en phase avec la baisse d’activité ainsi que la
réduction de la flotte annoncée. Le plan B prévoit la sortie de 14 avions. Les 2993 postes supprimés,
présentés lors de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC), sont-ils réellement la conséquence d’une diminution de 14 avions de notre flotte ?
↳
Le diable est dans les détails. C’est là que nous allons découvrir la face cachée du plan B !
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Les 2993 emplois supprimés, à l’horizon du plan B, se subdivisent en 3 catégories de personnel :
280 PNT - 890 PNC - 1 823 PS. Les besoins en personnels navigants à l’horizon été 2017, toujours
selon la direction, seraient de 14 300. Soit, 3170 PNT - 11 130 PNC pour 93 avions en service, selon
la GPEC présentée lors des sessions.
C’est un indicateur intéressant, car il permet de déduire, plus ou moins justement, que les besoins en
équipages pour un avion, sont en moyenne de 153,76 PN. Oui, car 14 300 PN : 93 avions = 153,76.
Cela nous ramène à la fameuse équation qui identifiait 50 PNT et 100 PNC par avion.
Lors de la commission économique centrale, elle reconnait que, pour évaluer les besoins en
personnel sol, elle se contente de s’appuyer sur la sortie de 5 avions ! Selon ses estimations,
elle obtient plus ou moins 1823 emplois à détruire.
Osez une règle de trois, vous ne serez pas déçus du voyage. Si 5 avions = 1823 emplois
PS à supprimer, combien feront 14 avions ? 5 104 : voilà la face cachée du plan !
Pour résumer, voici un tableau qui reprend les différents scénarios : le plan B1, qui permettrait
un retour vers le plan A (si accords PN signés) ; il se limiterait à 1000 suppressions d’emplois
(on ignore toujours de quel chapeau de Juniac a sorti ce résultat, lors de son intervention sur
RTL). Le plan B2, celui que la direction manipule en fonction des catégories de personnel. Et le
plan Face cachée, qu’elle n’ose présenter aux élu(e)s du personnel !
Effectifs
fin 2015
Suppression de postes 2016
Suppression de postes 2016/17
Suppression de postes 2016/17
GPEC Air France PLAN B1
GPEC PLAN B2
GPEC Face cachée
PNT
3 450
- 50
-1,4 %
PNC
12 020
- 400
PS
26 393
TOTAL
41 863
BESOINS
2017
- 8,1 %
- 14
- 280
- 8,1 %
- 14
- 3,3 %
- 890 - 7,4 %
- 14
- 890
- 7,4 %
- 14
- 550
-2,0 %
- 1 823 - 6,9 %
-5
- 5 104
- 19,3 %
- 14
- 1 000
- 2,3 %
40 863
- 2,3 %
- 280
- 2 993
38 870
- 7,1 %
- 7,1 %
- 6 274 - 15,0 %
35 589
- 15 %
Certaines mains du gouvernement triturent forcément les chiffres et le calendrier des ces emplois menacés. Réécoutez donc les interventions des uns et des autres : un jour pour encourager le plan B, le
lendemain pour laisser espérer une issue plus homéopathique de cette nouvelle et profonde cure
d’austérité. Comment ne pas faire le lien avec l’autre calendrier, celui des élections présidentielles ?
Comme en 2011, le mot d’ordre est simple : après les élections, vous ferez ce que vous voulez !
Le plan B, comme nous ne cessons de le marteler, sera près de 3 fois plus
important en terme de suppressions d’emplois pour le personnel sol !
Alors que la croissance est annoncée dans le transport aérien, la direction d’Air France refuse toute
étude, toute projection avec un maintien de la flotte actuelle. Elle annule même plusieurs commandes
de B787, pourtant moins gourmands en kérosène. Des A340 seront supprimés. Dans ces conditions,
en refusant tout investissement dans notre flotte, d’ici 4 ans, nous aurons des avions plus que vieillissants.
La stratégie actuellement poursuivie ne mène qu’au décrochage de notre entreprise. Elle sera alors
plus à même d’être la proie de compagnies rapaces. Depuis le 5 octobre, rien n’a changé. Le plan B
du chantage se déroule normalement. Ni les résultats exceptionnels du dernier trimestre, ni la suspension des amendes Cargo ne feront dévier nos dirigeants de leur besoin viscéral de voir disparaître
les salariés.
NON AUX LICENCIEMENTS
NON À LA SOUS TRAITANCE - NON AUX FILIALISATIONS
OUI AU MAINTIEN DE L’EMPLOI À AIR FRANCE !
Pour le retrait des plaintes et l’arrêt des poursuites judiciaires !
Ne lâchons rien !
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