Le musée d`art en France et en Allemagne, 1919
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Le musée d`art en France et en Allemagne, 1919
Le musée d’art en France et en Allemagne, 1919-1939 : recherches en muséographie Appel à contribution pour deux journées d’études organisées les 29 et 30 janvier 2010 par les Musées de Strasbourg dans le cadre de l’exposition « Hans Haug, homme de musées : une passion à l’œuvre », Galerie Heitz, château des Rohan, octobre 2009-février 2010. Les Musées de Strasbourg présentent d’octobre 2009 à février 2010, une exposition intitulée « Hans Haug, homme de musées : une passion à l’œuvre ». Hans Haug (18901965) a marqué de façon durable la vie et l’histoire des Musées de Strasbourg, dont il fut conservateur de 1919 à 1963. Historien d’art, mais aussi artiste, passionné de théâtre, il a développé une muséographie personnelle, privilégiant les ambiances, la mise en scène, les restitutions d’intérieurs et le pittoresque des lieux. Cette exposition, qui se veut l’occasion d’une réflexion sur l’histoire de la muséographie servira de support à deux journées d’études organisées en janvier 2010 et consacrées à l’aménagement et à l’architecture du musée d’art dans les premières décennies du XXe siècle. CADRES GÉNÉRAUX Les grands axes de recherche de ces journées d’études se définissent par rapport aux réalisations et au parcours d’Hans Haug : MUSÉES D’ARTS ET/OU D’ARTS DÉCORATIFS : conservateur des musées des Beaux-Arts, des Arts décoratifs et de l’Œuvre Notre-Dame, c’est à l’aménagement du musée d’art qu’Hans Haug s’est avant tout consacré, en s’attachant plus particulièrement à valoriser les collections d’art ancien. Les communications développeront donc des questions liées à ces seuls types de musées ; les questions soulevées par l’aménagement des collections ethnographiques, scientifiques, historiques ou techniques ne seront pas abordées. MUSÉES PUBLICS, MUSÉES MUNICIPAUX : les réalisations d’Hans Haug ont été accompagnées, dès les années 1920, par une politique culturelle municipale forte et volontaire. Il a pris en charge, puis transformé et développé, des collections qui existaient avant lui, rassemblées par ses prédécesseurs. La réflexion se portera donc sur des musées publics, dont les collections se sont peu à peu constituées au fil des dons, legs et acquisitions. Les musées privés, ou issus d’une collection privée et soumis à des clauses contraignantes (indivisibilité des collections, respect des aménagements de l’ancien propriétaire, impossibilité d’accroissement du fonds, etc.), ne seront pas étudiés. De même, le cas particulier des musées monographiques ne sera pas évoqué. 1 1919-1939 : Hans Haug prend en 1919 la direction du musée des Beaux-Arts et du musée des Arts décoratifs. Il accroît considérablement le fonds du premier, et aménage nouvellement le second, dont il déploie les collections au rez-de-chaussée du château des Rohan. Il entreprend dans le même temps une campagne de restauration du bâtiment, destinée à le remeubler, et à restituer une partie des intérieurs dans leur état historique : en 1936, les grands appartements des cardinaux des Rohan, sont ainsi ouverts au public. En 1931, l’ouverture au public du musée de l’Œuvre Notre-Dame dote Strasbourg d’un troisième musée d’art, qui sera ensuite transformé, considérablement étendu et nouvellement inauguré en 1939. C’est donc entre 1919 et 1939 qu’Hans Haug a réalisé ses travaux majeurs ; c’est également au cours de la même période qu’une muséographie moderne se construit, définissant nouvellement les fonctions du musée. ENTRE FRANCE ET ALLEMAGNE : né Allemand en 1890, Hans Haug a grandi au sein d’une famille intellectuelle et francophile, nourrie du souvenir de l’Alsace française. Son éducation, partagée entre Paris et Munich, enrichie de lectures dans les deux langues, illustre toutefois cette double culture propre à la bourgeoisie alsacienne de ce temps. Ses réalisations des années 1930 s’inscrivent certes dans un contexte français : elles sont également marquées par ses années de formation, durant lesquelles il a visité autant de musées français que de musées allemands. Aussi cette journée d’études entend-elle particulièrement se consacrer à l’étude croisée des pratiques muséographiques des deux pays. THÉMATIQUES 1 Les années 1930 et la muséographie « moderne » : « L’ornement est possible dans un théâtre, dans une maison particulière : mais, dans un musée, dont chaque salle contient des œuvres d’un style différent, ce sont les œuvres elles-mêmes qui constituent le décor du musée » écrit Louis Hautecœur en 1933. D’Auguste Perret, qui publie en 1929 dans Mouseion un article sur l’architecture des musées, aux réflexions de René Huygue sur « Le rôle des musées dans la vie moderne » (La Revue des Deux-Mondes, 1937), la question du décor occupe une place centrale dans le débat muséographique des années 1930. La première thématique de cette journée d’étude abordera les questions liées à la théorie muséographique dans les années 1930 : quels sont les motifs de ce rejet, quasi unanime, du décor au musée ? À quels enjeux, culturels, économiques, sociaux, correspond cette muséographie nouvelle ? Participe-telle d’une redéfinition générale, du discours, du rôle ou de la destination du musée ? 2 Figures de conservateurs : À Strasbourg, dans les années 1930, Hans Haug choisit délibérément de développer une muséographie d’ambiance, qui insert les œuvres d’art au sein d’un décor conçues pour elles. Certains conservateurs, en effet, n’hésitent pas à s’affranchir des recommandations « officielles » qui émanent de l’Office international des musées. La seconde thématique de cette journée d’études entend confronter le modèle théorique à la réalité des pratiques muséographiques : ces textes théoriques ont-ils eu un réel impact sur les musées d’art ? On s’attachera, dans ce cadre, à développer des analyses muséographiques, en étudiant précisément tel ou tel musée, dont on pourrait dire qu’il se construit à part, en dépit ou contre les théories officielles : d’où viennent ces résistances, et peut-on réellement les considérer comme telles ? Il serait également 2 intéressant d’évoquer ici les conservateurs qui, privilégiant un goût, une préférence artistique, une sensibilité particulière, ont développé une muséographie « personnelle ». Comité scientifique Joëlle Pijaudier-Cabot, directrice des Musées de Strasbourg Cécile Dupeux, conservatrice du musée de l’Œuvre Notre-Dame Marie-Jeanne Geyer, conservatrice du musée d’Art moderne et contemporain Dominique Jacquot, conservateur du musée des Beaux-Arts Étienne Martin, conservateur du musée des Arts décoratifs Bernadette Schnitzler, conservatrice du musée Archéologique Anne-Doris Meyer, chargée de mission Exposition Hans Haug 3