Vol à Voile Montpellier • Gabriel Foulquié (Gaby) - Aéro
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Vol à Voile Montpellier • Gabriel Foulquié (Gaby) - Aéro
Gabriel Foulquié (Gaby) ...président d'Honneur du CVVM Pic-Saint-Loup Impossible de manquer Gaby lorsqu'il est en piste ! Une moustache et plus souvent un béret qu'un bob. Gaby c'est Gabriel Foulquié, cheville ouvrière du Centre de Vol à Voile de Montpellier-Pic Saint Loup dont il est membre depuis 1972. Impossible de ne pas l'entendre non plus, car il surveille tout et ne laisse rien passer , même une prothèse posée au sol coté sauterelles. Gaby a, en effet, un respect absolu du matériel et l'inculque inlassablement à tous les vélivoles du Pic. Devenu président en 1984, voilà donc un quart de siècle qu'il est aux commandes du plus gros centre de la Région Languedoc-Roussillon, et cela vaut bien de s'arréter un peu pour faire le point et un portrait. Gabriel Foulquié est né à Montpellier le 26 septembre 1938, mais c'est avant tout un Aveyronnais. Son père, berger, était originaire de Novis, un village proche de Séverac-le-Chateau. Comme beaucoup d'aveyronnais, ses parents descendent vers Montpellier et trouvent une place de régisseurs dans un vignoble de Lattes. En ces temps troublés, son père est vite mobilisé et se retrouve à Saint Cyprien où sont gardés les réfugiés de la guerre d'Espagne. Il se retrouve ensuite chez les tirailleurs sénégalais et est fait prisonnier cinq ans. Lorsque Gaby retrouvera son père, il aura 8 ans et du mal à le reconnaître… Durant cette période difficile, Gaby et sa mère remontent à Novis et il y fréquente l'école communale. De retour à Lattes, Gaby se retrouve en Centre d'Apprentissage et passe, en trois ans à l'époque, un CAP d'électricité. Deux de ses professeurs sont pilotes à Fréjorgues, il passe le BESA (Brevet élémentaire des Sports Aériens, ancêtre de l'actuel BIA) en 1955 et pratique l'aéromodèlisme. Il aimerait se mettre au planeur, mais il découvre la passion de la motocyclette au guidon d'une Motobécane 175 cm3 culbutée… Et puis, la guerre d'Algérie a besoin de beaucoup d'appelés et le service militaire passe à 28 mois. Gaby se retrouve, par hasard, à Toul-Rosières , au Génie de l'Air qui gère les infrastructures des bases aériennes et, malgré trois demandes pour partir comme volontaire en Algérie ou aux Iles Kerguelen, il fera tout son temps d'armée au service électrique de la caserne ! Au retour du service militaire, Gabriel Foulquié rentre comme électricien dans une entreprise qui réalise et entretient les balisages de piste pour le Service Technique de la Navigation Aérienne. En 1964, il est embauché à la DGAC comme électricien à la Centrale électrique de l'aéroport de Montpellier-Fréjorgues, tout à coté de l'aéroclub et du hangar des constructeurs amateurs. La passion de l'air revient donc tout naturellement. En 1971, le SFACT souhaite dédoubler le Centre de Saint Yan et installe son école de formation des élèves-pilotes de ligne (1ère année) à Fréjorgues. Gaby est alors inscrit à l'aéroclub des personnels du SFACT où l'on peut voler en Stampe pour 16 Francs de l'heure… Il vole aussi sur Emeraude et Ambassadeur et est breveté pilote d'avion en 1972. Cette année là, il effectue aussi son premier vol en planeur sur l'aérodrome de Saint Martin de Londres, juste au nord du Pic Saint Loup. Il s'inscrit aussitôt, va passer son théorique planeur à Perpignan et est breveté pilote de planeur en 1973. C'est l'époque des Fauconnet, Bijave, Mésange, Fauvel AV 36,…. remorqués par un Storch ou le Rallye MS-893 F-BSDE (toujours en service en 2009 !). A cette époque, le club du Pic ne possède qu'un seul hangar, un Rouméas, et ne vole que les samedis, dimanches et jours fériés sous la férule de Claude Pierra, président et chef-pilote bénévole. La carrière vélivole de Gaby est bien ancrée au Pic. Les 16 avril 1975, il effectue ses 50 kilomètres en Bijave (le F-CCRS en solo) en se posant à Béziers. Pour l'anecdote, le dépannage air a lieu en fin de journée et le pilote remorqueur, craignant d'être surpris par la nuit, lui fait comprendre par gestes (pas de radio, à l'époque…) qu'il doit se poser « en bas, en dessous », en fait sur l'aérodrome de Pézenas, entre Béziers et le Pic ! Le parc du club se modernise, un Astir arrive en 1979, et puis Gaby s'achète un LS1-f d'occasion. C'est à bord de cette machine que Gaby fera son 300 km but fixé, en thermique , le 5 mai 1979 (triangle Pic, Aubenas villes, Bédarieux aéro). Le 2 janvier 1980, il réussit l'épreuve des 500 km en onde, à bord d'un LS3-a en effectuant une traversée du Pic vers Saint Auban et Caunes-Minervois, Gérard l'Herm étant de son coté sur le LS1-f. Bien sûr, compte tenu de son expérience avion, il est pilote remorqueur dès 1975. Au niveau du Club, 1980 n'est pas une très bonne année avec la destruction d'un Twin I (et de l'hélicoptère venu tenter d'hélitreuiller l'épave sur le flanc sud du Pic Saint Loup : un morceau d'aile du planeur « monte » et percute le rotor, heureusement pas de pertes humaines ) . Personnellement, je découvre le site du Pic Saint Loup en juillet 1981 : c'est alors un petit club, comportant seulement deux hangars et j'y rencontre Christian de la Baume qui instruit quelques stagiaires sur un Twin II, le Tango 46. Lorsque j'y repasse fin Aout 1981, un chef-pilote salarié vient d'être embauché, il s'agit de Bernard Balay. Le renouvellement du parc de monoplaces se poursuit avec l'arrivée du premier Pégase. En 1984, succédant à Jean Pierre Gascon et Alain Orfilla, Gabriel Foulquié devient président du CVVM-Pic Saint Loup, le trésorier étant Adelin Phalippou. Bien insérés dans le tissus local, départemental et régional, ils vont tous deux impulser un développement rapide du club qui en fera la première plateforme de la région Languedoc-Roussillon avec une flotte moderne et de nouveaux hangars. Il n'y a pas de sujet d'inquiétude avec la pérennité de l'aérodrome qui ressort du département. A noter que l'école de début se fait sur Twin et l'école campagne sur Duo, Janus, DG-1000, Arcus et Nimbus 4-D. La voltige se pratique sur Twin III muni de moustaches et sur le DG-1000. Avec les trois avions remorqueurs actuels (deux Rallye et un DR-400) , le club n'a pas encore pris d'option sur les nouveaux remorqueurs ; Gaby souligne qu'il faut des machines fiables et pilotables par tous pilotes, surtout dans les conditions du Pic : turbulences, vents forts, forte chaleur et pistes courtes. Quant au treuil, il n'est tout simplement pas envisageable avec 600 mètres de piste, et Gaby aime citer cette maxime qui a court en Allemagne : tout treuil a un mort sur la conscience, et lui, l'aveyronnais qui connait la valeur de l'argent, il ne croit pas beaucoup aux économies réalisées grâce au treuillage, en ajoutant que si l'on ne peut payer un remorqué 20 Euros, alors il ne faut pas faire de vol à voile ! Le club n'envisage pas pour le moment d'acquérir un motoplaneur, un Twin III motorisé ayant été basé quelques années au Pic et n'ayant pas eu un succès franc et massif. Quant aux prochains investissements, le club va devoir remplacer le Nimbus 4D et vient de passer commande d'un Arcus. Gaby s'intéresse aussi à la compétition et participe au concours de Vinon avec Bernard Balay en Twin 2 et participe également cinq fois au National Air à Romorantin en biplace avec Marceau Berger, Pierre Bru et Gérard Lherm. En 88, il remporte le concours amical du Pic sur Ventus. Avec son épouse Dany, il a investi dans quatre planeurs (Ls1-f, LS-3, LS-4 et LS-7) mais n'est plus propriétaire de machine désormais. Il préfère désormais les grands biplaces qu'il partage souvent avec Gégé. Et pour conclure, Gaby qui totalise aujourd'hui 6400 heures de planeur et 4000 heures d'avion, affiche toujours une solide dose de volonté et d'optimisme et avoue n'avoir à exprimer aucune déception ou regret : çà ne servirait à rien , dit-il ! Par Patrick Huet, le 10 aout 2009 Gaby à reçu la Médaille d'Or de la Fédération Française de Vol à Voile, le 24 Mars 2012.