CORRIGE DU SUJET D`HISTOIRE - col
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CORRIGE DU SUJET D’HISTOIRE PREMIERE PARTIE : ETUDE DE DOCUMENTS Document 1 Question n°1 Les combattants utilisent le fusil, la baïonnette, la grenade, la pelle – aussi tranchante qu’une lame de rasoir quand elle a été affûtée -, la matraque et les gaz. (0,25 point par bonne réponse) Document 2 Question n°2 L’auteur avoue éprouver du plaisir lorsqu’il tue un soldat ennemi. (1 point pour cette réponse ou une réponse de ce type) Question n°3 D’après ce document, seuls les « stupéfiants » (ligne 6) (ou les drogues) sont capables de procurer un tel sentiment. (1 point pour cette réponse ou une réponse de ce type) Document 3 Question n°4 L’Allemagne, l’Empire ottoman et la Bulgarie sont les alliés de l’Autriche-Hongrie lors du premier conflit mondial. (0,5 point par bonne réponse). Si « Turquie » à la place d’ « Empire ottoman », 0,25 point seulement. Question n°5 La population civile est victime des atrocités commises par les soldats autrichiens. (1 point pour cette réponse ou une réponse de ce type) (0,5 point seulement pour « femmes et enfants » ou « hommes, femmes et enfants ») Document 4 Question n°6 Les Arméniens sont les victimes de ce génocide. (1 point pour cette réponse ou une réponse de ce type) Question n°7 En voulant exterminer un peuple dans sa totalité, le pouvoir ottoman a organisé le premier génocide de l’histoire du XXe siècle. Le génocide arménien constitue un tournant dans l’histoire de l’humanité. Tournant dans le déroulement du premier conflit mondial car les populations civiles massacrées ne sont pas des populations civiles ennemies (comme dans le document 3), mais des sujets de l’Empire ottoman, qui ne constituaient nullement une menace pour la sécurité de ce dernier. Tournant dans l’histoire du XXe siècle car ce triste précédent ouvre la voie aux génocides du siècle, à commencer par le génocide des Juifs dans l’Europe nazie de la Seconde Guerre mondiale. En effet, dès 1931, Hitler écrit : « Partout, les peuples attendent un nouvel ordre mondial. Nous avons l’intention d’introduire une grande politique de repopulation […]. Pensez aux déportations bibliques et aux massacres du Moyen Age […] et souvenez-vous de l’extermination des Arméniens » (« Errinern Sie sich an die Ausrottung Armeniens »). (0,5 point pour chacune de ces idées) 1 DEUXIEME PARTIE : PARAGRAPHE ARGUMENTE METHODOLOGIE : ANALYSE DU SUJET CONNAISSANCES UTILES POUR LE TRAITER ET MOBILISATION DES Généralités Le paragraphe argumenté en Histoire-Géographie obéit à certaines règles. C’est avant tout un exercice préparatoire à la dissertation et, en tant que tel, il doit avoir une cohérence. Les idées doivent s’enchaîner de manière logique, le sujet est présenté dans une introduction, la conclusion n’est pas seulement un bilan du développement mais doit ouvrir la réflexion sur de nouvelles problématiques. Cas précis du sujet à traiter Le sujet à étudier est relativement bien délimité dans sa problématique : « la Grande Guerre, violence et brutalisation du conflit, souffrances des soldats et des civils ». Il ne s’agit pas : - d’un bilan du premier conflit mondial, - de traiter de la guerre totale, - de vous attarder sur les conditions de vie dans les tranchées. Ces aspects du conflit peuvent apparaître à un moment donné dans votre développement, mais ne traiter que les thèmes ci-dessus relève du hors sujet. En revanche, il vous faut impérativement réfléchir aux questions suivantes : - En quoi la Première Guerre mondiale a-t-elle été plus violente que les conflits qui l’ont précédée ? - Pourquoi militaires et civils ont-ils particulièrement souffert durant cette guerre ? - Pourquoi cette dernière peut-elle être considérée comme l’annonciatrice de conflits d’un genre nouveau, qui ont fortement marqué l’histoire du XXe siècle ? Comment utiliser les informations fournies par les documents, celles qui en découlent et les connaissances utiles mais pas tirées des documents ? Avant d’entamer la rédaction du paragraphe argumenté, il est indispensable de recenser parmi les informations tirées des documents et parmi vos connaissances celles qui sont utiles pour traiter le sujet proposé et celles qui n’ont pas leur place dans votre réflexion. Les 3 tableaux ci-dessous ont pour objectif de vous aider dans cette démarche méthodologique. 2 Quelles informations tirées des documents peuvent être exploitées ? Questions Réponses très utiles paragraphe argumenté pour le Question n°1 Question n°2 Question n°3 Question n°4 Question n°5 Question n°6 Question n°7 Réponses d’une importance secondaire La réponse à ce document peut éventuellement être utilisée quand vous aborderez la violence des combats au corps-à-corps. Cela dit, tous les combats rapprochés, quelle que soit l’époque, ont généralement donné lieu à des affrontements d’une extrême sauvagerie. A utiliser à titre d’exemple. Même remarque que précédemment. Ce document a simplement pour but de rappeler que, si certains soldats ont eu des scrupules au moment de tuer l’ennemi, d’autres ont pu « prendre plaisir à tuer ». A utiliser à titre d’exemple. Approfondit simplement la réponse ci-dessus. A utiliser à titre d’exemple. Aborde la guerre à l’Est. A utiliser à titre d’exemple. Réponse très importante : les civils des territoires occupés ont parfois terriblement souffert durant cette guerre, les femmes ont plus particulièrement été victimes de crimes terribles (viols) et de mutilations horribles (qui concernent surtout les organes génitaux, ce qui n’est pas anodin). Réponse extrêmement importante : un Etat s’en prend à une composante non négligeable de sa propre population civile (et non à des civils ennemis). Réponse extrêmement importante : le génocide arménien est considéré comme le premier génocide de l’histoire du XXe siècle et annonce les terribles catastrophes du siècle dernier. 3 Comment utiliser les informations tirées du cours à l’aide des documents fournis ? Si votre professeur d’Histoire-Géographie a élaboré un cours qui ne sera pas forcément identique à celui de ses collègues en ce qui concerne la forme (plan du cours différent par exemple), les connaissances que vous puiserez dans votre cours seront, pour l’essentiel, les mêmes que les élèves qui suivent l’enseignement d’un autre professeur (hormis telle ou telle anecdote ou point particulier). Les documents mis à votre disposition ont pour but de vous guider dans votre réflexion et de vous aider à mobiliser certaines des connaissances requises. Documents Document 1 Document 2 Document 3 Connaissances induites par les documents - Les soldats sont les principales victimes de la guerre. - Jamais les chirurgiens n’ont été confrontés à autant de blessures d’un genre nouveau et d’une si grande difficulté à traiter : exemple des « gueules cassées ». - La guerre révèle (ou crée ?) des instincts meurtriers chez certains soldats. - Les civils souffrent terriblement, notamment les femmes. Comme le soulignent Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker : « Ces dernières sont doublement victimes, en tant qu’êtres humains et en tant que futures porteuses d’enfants, et c’est elles que l’on désire humilier dans ce moment de conquête qu’est l’invasion. Ainsi, les corps suppliciés et violés sont la preuve de la puissance du vainqueur. »1 Mentionnons aussi les nombreux viols commis par des soldats allemands sur des femmes françaises durant les premiers mois de l’occupation (ainsi que ceux perpétrés par des soldats russes au début du conflit, quand ces derniers pénètrent en Prusse orientale). 1. Stéphane Audouin-Rouzeau et Annette Becker, « 14-18, retrouver la Guerre », Editions Gallimard, 2000. Document 4 - Le génocide arménien a de terribles conséquences sur l’histoire du XXe siècle (cf la réponse à la question n°7). 4 Quelles connaissances tirées du cours mais pas induites par les documents sont utiles pour traiter le sujet ? Certaines des connaissances puisées dans votre cours vous permettent de traiter de manière plus précise le sujet proposé. La violence et la brutalisation du conflit - - - Les pertes sont énormes (en moyenne, 900 soldats français et 1 300 soldats allemands meurent chaque jour). Les grandes offensives sont extrêmement coûteuses en vie humaines du fait des difficultés terribles pour s’emparer de la tranchée adverse (barbelés, mitrailleuses, défenseurs moins exposés que les assaillants etc.) et malgré un usage intensif de l’artillerie ou de certaines armes nouvelles (gaz) : 20 000 soldats Britanniques ou soldats originaires des Dominions sont morts lors du premier jour de la bataille de la Somme ! Un tiers des 20 000 morts de la Somme du 1er juillet 1916 aurait pu être sauvé si les pratiques d’assistance aux blessés en usage un demi-siècle plus tôt avaient été mises en œuvre. On tire sur les blessés, les sauveteurs éventuels, les brancardiers etc. Les nettoyeurs de tranchée achèvent les blessés ennemis afin d’éviter que les soldats de la première vague d’assaut se fassent tirer dans le dos par d’éventuels survivants. Les souffrances des soldats - - Les conditions de vie des soldats sont souvent déplorables : froid, boue, faim, privations de toutes sortes, manque d’hygiène (« poilus » !), cohabitation avec les rats, moments d’extrême tension nerveuse (quelles sont les conséquences de bombardements qui durent parfois plusieurs jours sur le psychisme des combattants ?). La séparation avec la famille, le fait d’être coupé de la vie civile influencent également énormément le moral du combattant. Certains soldats se suicident ou se mutilent pour fuir l’enfer des tranchées. Les permissions ne sont pas assez nombreuses (surtout dans les premières années de la guerre) et ont parfois un effet dévastateur chez certains soldats qui prennent conscience de leur appartenance à un monde différent, celui issu de la guerre des tranchées, qui n’a rien à voir avec celui des civils et, a fortiori, avec celui de certains planqués ou embusqués de l’arrière. Les souffrances des civils - Si certains planqués vivent bien, beaucoup de civils souffrent de privations engendrées par la guerre. Les populations des Empires centraux subissent les conséquences du blocus organisé par les flottes alliées (notamment anglaise), ce qui légitime souvent la très dure occupation infligée par les Allemands aux populations des territoires occupés du Nord et de l’Est de la France. Rappelons ainsi les réquisitions de nourriture pour l’armée allemande, les déportations de femmes des territoires occupés français vers d’autres départements, vers la Belgique occupée ou l’Allemagne, dans des camps de travail forcé : le civil devient un ennemi (« La guerre contre les civils […] est une vraie guerre dont les objectifs ne diffèrent pas de la guerre menée sur les champs de bataille. » Cf Stéphane Audouin-Rouzeau et Annette Becker, op. cit.). 5 METHODOLOGIE : REDACTION DU PARAGRAPHE ARGUMENTE Barème - 2 points pour un plan cohérent (comportant une introduction, un développement et une conclusion) et un enchaînement logique des idées, 3 points pour les informations tirées des documents, 3 points pour l’apport de connaissances personnelles qui enrichissent le devoir. Remarque Le correcteur sera plus indulgent face une copie qui ne développera peutêtre pas tous les aspects du sujet à traiter mais dans laquelle un plan cohérent apparaîtra, que face à une copie dans laquelle tous les aspects seront présents mais de manière totalement inorganisée. Quel plan adopter ? Si plusieurs introductions et conclusions sont possibles, le plan le plus facile à adopter vous est suggéré par les documents : - les documents 1 et 2, qui insistent sur le côté impitoyable des combats, vous permettent de traiter la première partie du sujet : la violence et la brutalisation du conflit, - ces mêmes documents sont également utiles (notamment le document 1) pour traiter la seconde partie : les souffrances des soldats, - les documents 3 et 4 permettent de traiter la troisième partie : les souffrances des civils. Vous obtenez ainsi un plan en 3 parties (généralement recommandé, si possible, pour traiter un sujet d’Histoire), le dernier document vous donnant ensuite l’idée directrice de votre conclusion : en quoi la Grande Guerre marque-t-elle un palier dans la violence et la souffrance infligées aux populations, notamment les civils ? 6 Rédaction du paragraphe argumenté Introduction possible : replacer le sujet à traiter dans ses cadres chronologique et géographique La Première Guerre mondiale, qui débute en août 1914 en Europe et se termine en novembre 1918 sur le front occidental (connaissance tirée du cours), déborde ensuite largement les frontières du continent européen pour s’étendre rapidement à la plupart des autres continents, puisque beaucoup de belligérants possèdent des colonies en Afrique et Asie (connaissance tirée du cours). Le conflit concerne également les mers et océans du fait des combats navals qui s’y déroulent (connaissance tirée du cours). Phrase de transition avec le développement Dès le début, cette guerre se caractérise par son aspect extrêmement brutal qui concerne tout d’abord les combattants des différents pays engagés. Parmi ces combattants, le sort réservé à celui qui restera à jamais le symbole de cette guerre, le fantassin (ou « poilu » côté français) est à étudier en priorité. Développement Première partie : violence et brutalisation du conflit 1ère idée : des pertes énormes liées aux nouvelles conditions matérielles du combat - Un système défensif bien conçu (barbelés, mitrailleuses, etc.) sur lequel viennent se briser les attaques ennemies. (connaissance tirée du cours) Des offensives extrêmement coûteuses en vies humaines (20 000 morts côté allié lors du premier jour de la bataille de la Somme). (connaissance tirée du cours) - Une hécatombe : 900 soldats français et 1 300 soldats allemands tués, en moyenne, chaque jour. (connaissance tirée du cours) Phrase de transition avec la 2ème idée Arrivés dans la tranchée adverse, les assaillants n’ont qu’un seul but : poursuivre leur progression. 7 2ème idée : pas de pitié lorsqu’on arrive à prendre une tranchée adverse ! - Si l’on fait des prisonniers, il arrive également qu’on ne s’encombre pas d’un ennemi capturé, dont la surveillance risque de ralentir l’attaque : on n’hésite pas à exécuter sommairement un ennemi qui désire se rendre. (connaissance tirée du cours) - Après le passage de la première vague d’assaut, les nettoyeurs de tranchées éliminent les survivants qui pourraient tirer dans le dos de leurs camarades. - Les corps à corps sont généralement d’une extrême sauvagerie, les combattants utilisant parfois des armes qu’ils ont fabriquées ou plus pratiques à manier que l’encombrant fusil et sa baïonnette, ainsi la pelle affûtée. (information tirée du (connaissance tirée du cours) document 1) Phrase de transition avec la 3ème idée Ces conditions de combat extrêmement violentes réveillent parfois certains des aspects les plus sombres de la personnalité de l’individu et le déshumanisent. 3ème idée : une déshumanisation du combat - Des actes de fraternisation entre combattants ont lieu, des trêves tacites interviennent. (connaissance tirée du cours) Cela dit, la longueur et la dureté du conflit dévoilent (ou créent ?) chez certains combattants le goût, voire le besoin de tuer. (connaissance induite par le document 2) - Rappelons également qu’un tiers des 20 000 morts de la Somme du 1er juillet 1916 aurait pu être sauvé si les pratiques d’assistance aux blessés en usage un demisiècle plus tôt avaient été mises en œuvre : on a tiré sur les brancardiers, les sauveteurs éventuels etc. (connaissance tirée du cours) Bilan de la première partie C’est en s’appuyant sur de tels faits que certains spécialistes de la Première Guerre mondiale ont développé le concept de « brutalisation », selon lequel des seuils de violence ont été franchis au cours de ce conflit. Phrase de transition avec la deuxième partie Violence subie par le combattant, violence entretenue par ce dernier… Entre les historiens, le débat fait rage. Une constatation s’impose cependant : les soldats ont terriblement souffert durant le premier conflit mondial. 8 Deuxième partie : les souffrances des soldats 1ère idée : des conditions de vie abominables et des traumatismes indélébiles - - - Les combattants de chaque camp supportent des conditions de vie extrêmement éprouvantes : froid, faim, boue, privations diverses, hygiène rudimentaire, cohabitation avec les rats. (connaissance tirée du cours) Ils subissent parfois des moments d’extrême tension nerveuse (lors des bombardements qui durent parfois plusieurs jours, avant l’assaut), voient les cadavres pourrir accrochés aux barbelés. (connaissance tirée du cours) Les balles ou éclats d’obus sont à l’origine de blessures au visage d’un genre nouveau et d’une spécialité qui va se développer avec la guerre : la chirurgie faciale, qui ne pourra que très partiellement soigner les « gueules cassées ». (connaissance tirée du cours et information induite par le document 1) - Loin de leur famille, ne supportant plus ces terribles conditions de vie, certains en viennent à se suicider ou se mutiler pour fuir l’enfer des tranchées. (connaissance tirée du cours) Phrase de transition avec la 2ème idée Le soutien de ses camarades de combat, la lecture des lettres envoyées par ses proches et surtout les rares permissions accordées au soldat devraient lui permettre de « souffler » un peu et d’être plus « solide » pour affronter le quotidien de la vie dans les tranchées. (connaissance tirée du cours) 2ème idée : un sentiment de déracinement - - - Le retour, même pour quelques jours, à la vie civile est cependant parfois traumatisant pour le soldat, qui ne se sent plus à sa place dans ce monde qu’il a quitté depuis de nombreux mois, monde qui ne pourra jamais ressentir ce qu’il vit dans les tranchées. (apport) A l’arrière, le combattant voit certains planqués mener la belle vie, se pavaner au bras de ces femmes qui parfois « s’ennuient », ce qui accentue son sentiment de « déracinement ». (apport) Le soldat voit aussi le revers de la médaille : ses proches qui souffrent de la faim, des réquisitions et privations de toutes sortes. (connaissance tirée du cours) 9 Bilan de la deuxième partie Le combattant souffre terriblement de cette guerre dans laquelle il est engagé. Souffrance physique, souffrance psychologique, angoisse non seulement pour lui mais aussi ses proches, qui, d’une manière ou d’une autre, sont également impliqués dans cette guerre. Phrase de transition avec la troisième partie Dans le cadre de la guerre totale voulue par les belligérants, toutes les ressources du pays, tant humaines que matérielles, financières voire spirituelles (ainsi l’engagement des Eglises) sont tournées vers un seul but : la victoire de son camp et, souvent, le désir d’anéantissement de l’ennemi. (connaissance tirée du cours) De ce fait, les civils doivent consentir de lourds sacrifices et supporter leur part de cette souffrance. Troisième partie : les souffrances des civils 1ère idée : rationnement et vie chère - - Toutes les ressources du pays (notamment les denrées alimentaires) affluent en priorité vers le front, ce qui entraîne souvent un sévère rationnement pour les populations civiles. (connaissance tirée du cours) Les rares produits disponibles sont hors de prix et le marché noir bat son plein (connaissance tirée du cours) - Les populations des Empires centraux (surtout l’Allemagne) souffrent particulièrement du blocus imposé par les flottes alliées (notamment anglaise) (connaissance tirée du cours) Phrase de transition avec la 2ème idée Ce blocus subi par l’Allemagne permet à cette dernière de justifier les conditions d’occupation souvent très dures infligées aux populations des territoires envahis. 2ème idée : le sort des civils dans les territoires occupés par l’Allemagne - - Les civils (français, belges) doivent souvent livrer leur nourriture aux forces d’occupation allemandes. (connaissance tirée du cours) Les usines des territoires occupés travaillent pour l’économie allemande : aux privations s’ajoute, pour les ouvriers et ouvrières de ces usines, le sentiment terrible de trahir leur pays. (connaissance tirée du cours) Les femmes des territoires occupés français sont parfois déportées dans des camps de travail forcés (dans d’autres départements, en Belgique ou Allemagne), ce qui augmente l’angoisse permanente de ces populations. (apport) 10 Phrase de transition avec la 3ème idée Le civil des territoires occupés est avant tout perçu comme un ennemi, ce qui justifie souvent les pires crimes commis à son encontre. 3ème idée : les atrocités commises envers les civils - - Durant tous les conflits, les populations civiles ont souffert d’exactions de la part de l’occupant (humiliations, représailles diverses, exécutions sommaires …). Cela dit, la pratique à une large échelle, durant la Première Guerre mondiale, du viol des femmes françaises par les soldats allemands est un fait à souligner (et longtemps passé sous silence par les historiens). (connaissance tirée du cours) Des crimes abominables touchant les civils (notamment les femmes) ont également lieu sur d’autres théâtres d’opérations. (information tirée du document 2) - Plus dramatique et lourd de conséquences pour l’avenir, le génocide arménien se situe dans un contexte différent mais amplifié par celui, plus général, de la Première Guerre mondiale. La communauté arménienne avait déjà subi des massacres dès les années 1890. Cela dit, le débarquement allié dans les Dardanelles fait naître une crainte chez les dirigeants ottomans : la possible trahison de « l’ennemi de l’intérieur » (la communauté arménienne) au profit des Alliés. Cette situation est à l’origine du premier génocide du XXe siècle, celui visant la communauté arménienne de l’Empire ottoman : selon certains historiens, 1,2 millions d’Arméniens disparaissent durant l’été 1915, soit les deux tiers de la communauté arménienne de l’Empire ottoman (d’autres auteurs avancent des chiffres allant de 600 000 à 1,5 million de morts). (information tirée du document 3, connaissance tirée du cours et apport) Bilan de la troisième partie Des civils qui souffrent pour assurer la victoire de leur camp, des civils qui souffrent car ils sont soumis à un ennemi qui les oblige à travailler contre leur camp, des civils humiliés et massacrés par l’ennemi, des civils humiliés et massacrés par leur propre Etat… Le civil a effectivement supporté sa part de souffrance dans ce terrible conflit. Phrase de transition avec la conclusion Le traitement souvent inhumain que l’ennemi (voire l’Etat) a infligé au civil (notamment dans les premiers temps de l’occupation) contribue à la brutalisation du conflit et annonce de sombres lendemains pour les populations civiles des conflits futurs. 11 Conclusion : la Grande Guerre, matrice des horreurs du XXe siècle Le premier conflit mondial marque bien un tournant dans l’Histoire du XXe siècle. Nul ne nie son rôle dans l’émergence des Etats totalitaires (U.R.S.S., Italie fasciste, Allemagne nazie). Personne ne conteste le fait que les traités de paix imposés aux vaincus et le redécoupage de l’Europe portent en eux les germes du second conflit mondial. Enfin, les abominations et génocide commis envers les civils annoncent les massacres du siècle. Hitler ne légitime-t-il pas, dès 1931, son désir de s’en prendre aux Juifs à l’aune de ce que l’Etat ottoman a fait envers une partie de sa propre population ? (cf « Souvenez-vous de l’extermination des Arméniens ») TABLEAU DE SYNTHESE : PLAN DU PARAGRAPHE ARGUMENTE Introduction possible : replacer le sujet à traiter dans ses cadres chronologique et géographique Développement - Première partie : violence et brutalisation du conflit . 1ère idée : des pertes énormes liées aux nouvelles conditions matérielles du combat . 2ème idée : pas de pitié lorsqu’on arrive à prendre une tranchée adverse . 3ème idée : une déshumanisation du combat - Deuxième partie : les souffrances des soldats . 1ère idée : des conditions de vie abominables et des traumatismes indélébiles . 2ème idée : un sentiment de déracinement - Troisième partie : les souffrances des civils . 1ère idée : rationnement et vie chère . 2ème idée : le sort des civils dans les territoires occupés par l’Allemagne . 3ème idée : les atrocités commises envers les civils Conclusion : la Grande Guerre, matrice des horreurs du XXe siècle 12