BONJOUR… Chère Danièle. Il n`est pas impossible que je

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BONJOUR… Chère Danièle. Il n`est pas impossible que je
BONJOUR…
Chère Danièle. Il n’est pas impossible que je fasse un flop, la forme de cet hommage
étant un peu atypique. Mais le cœur y est, et je prends donc le risque. J’espère
seulement que tu ne m’en voudras pas trop si jamais cela devait arriver… Je veux
parler d’un bide éventuel…
BREF !…
(La suite du discours a été lue très rapidement, afin d’essayer de retrouver l’esprit de la mini-série télévisée…)
Jean-Pierre FAYE, mon bien aimé Directeur général, était vraiment désolé de ne pas
pouvoir être là aujourd’hui pour te saluer. Vraiment désolé. Avant de s’éclipser, il
m’a d’ailleurs demandé au moins deux ou trois fois si j’avais bien noté le jour,
l’heure, et le lieu de ton pot de départ…
BREF !…
Je lui avais pourtant bien expliqué ce je comptais te dire aujourd’hui, mais la
dernière fois que nous nous sommes vus il m’a dit : "Je crois qu’il serait bien que le
petit compliment que vous adresserez au docteur ROCHE-RABREAU, au nom de
l’UDSM, ne soit pas trop long…" Alors Je lui ai dit : "Je ne comprends pas Jean
Pierre ?" Alors il m’a dit : "C’est vous qui voyez Bernard, mais je crois que vous
pourriez élaguer un peu votre discours ". Alors je lui ai dit : "Parce que Danièle n’est
là que depuis six ans, et que, pour vous, la longueur d’un discours d’au revoir doit
être proportionnelle à la durée de présence des personnes qui partent ?" Alors il m’a
répondu : "Ce n’est pas du tout ce que j’ai voulu dire Monsieur le Président."
BREF !…
Mais j’ai insisté et lui ai demandé aussitôt : "Ça veut dire quoi, au juste ?..." Alors il
m’a répondu : "Ça veut dire quoi, quoi ?..." Alors je lui ai dit : "Ça veut dire quoi pour
vous élaguer un discours ?... Ne seriez-vous pas en train de me demander de scier les
branches sur lesquelles je suis assis ?!" Alors il m’a dit qu’il n’ignorait pas l’estime que
j’avais pour toi, et il a même ajouté qu’il me faisait pleinement confiance… Mais que…
Il était absurde de jouer les prolongations sur ce thème là. Je l’ai regardé. Il m’a
regardé. Nous sommes regardés. Puis je l’ai assuré que je dirai, aussi, tout le bien
que je savais qu’il pensait de toi, et je lui ai dit : "Bonnes vacances Jean-Pierre !".
Il m’a répondu "N’oubliez pas de présenter mes excuses au docteur ROCHE-RABREAU !"
Je lui ai serré la main. Il m’a serré la main. Et nous sommes quittés.
BREF !…
Jean-Pierre aussi je l’aime bien, mine de rien, mais lui au moins je sais qu’il va revenir
et même que je vais le revoir très bientôt. C’est pas comme certaines personnes qui
s’en vont, et qui… Mais bon !…
BREF !…
Pour celles et ceux qui ne connaitraient pas cette partie de ton histoire, Danièle,
j’ajouterai simplement que nous nous sommes rencontrés toi et moi il y a environ
six ans maintenant. Nous avons même été colocs, comme on dit, rue Joyeuse de
surcroît ! Tout un programme ! Programme que nous avons d’ailleurs respecté à la
lettre, et nous avons filé des jours heureux.
Tu vivais au rez-de-chaussée, moi au premier étage. Nous avons très vite adopté une
approche intégrative et multi-systémique des situations à problème que nous
rencontrions. Moi en toute innocence, et toi en véritable experte. Et nous n’avons
finalement jamais connu ne serait-ce que l’esquisse du début du commencement
d’une quelconque dissension. Pas la moindre ébauche de communication paradoxale
non plus. Bien au contraire. C’est avec ton arrivée que nos deux Secteurs ont vraiment
commencé à coopérer. Jamais un mot plus haut que l’autre au sein de notre couple.
Souviens-toi… Nous avons même participé, toi et moi, à une table ronde sur les
violences intrafamiliales à la Mairie de SAINT-MAUR.
BREF !…
Il faut dire que nous t’avions plutôt bien accueillie. Fin 2008, quelques semaines à
peine après ton arrivée, tu as inauguré un CMP-CATTP tout neuf, rue Monmory, à
VINCENNES. Il s’agissait non seulement d’une propriété appartenant aux héritiers
d’Emile DUCOMMUN, président de l’UDSM de 1961 à 1971, mais cette bâtisse avait,
de surcroît, été achetée en copropriété et totalement rénovée, par les Hôpitaux de
SAINT-MAURICE et l’UDSM. Un montage juridique tout à fait atypique donc,
témoignage d’un partenariat de grande qualité.
BREF !…
J’ai finalement été obligé de quitter notre loft de la rue Joyeuse, fin 2011. On ne m’a
pas laissé le choix, et tu n’y étais évidemment pour rien. Mais, une fois mis à la
porte, je suis revenu par la fenêtre, ou inversement je ne sais plus, mettant de toute
façon un terme à une séparation qui n’avait finalement duré que quelques mois.
Enfin, il y a un peu plus de six mois maintenant, je me suis associé au dernier cadeau
que nous t’avons fait. Un CMP-CATTP tout neuf lui aussi, mais à SAINT-MAUR-DESFOSSÉS cette fois, pour l’inauguration duquel j’ai fait un discours en levant quelques
vers, mais des vers à douze pieds, dont l’équilibre est de loin supérieur à celui des
verres qui prennent leur pied tout seul leur coin.
BREF !…
Mais cette fois c’est toi qui pars, Danièle. Alors je tenais à te dire avant que tu ne
nous quittes, qu’à présent j’ai les clefs et que je laisserai de toute façon les fenêtres
ouvertes au cas où l’envie te viendrait de revenir à la maison UDSM. Je conclus donc
en levant de nouveau quelques vers, mais exclusivement en ton honneur cette fois
et en forme de quatrain. C’est Jean-Pierre qui va être content !... Oui, je me suis
laissé finalement fléchir. Avant qu’il parte je lui ai promis d’être BREF !…
Danièle,
Je devrais, m’a-t-on dit, savoir cacher ma peine
Et voir un être cher, partir, en restant zen.
Mais ça je n’sais pas faire. Je te souhaite par contre,
Une retraite heureuse, pleine de belles rencontres.