éditorial Désinfection par UV de l`eau potable 2/10

Transcription

éditorial Désinfection par UV de l`eau potable 2/10
Désinfection par UV
de l'eau potable 1-2
éditorial
2/10
Revue de la SSIGE destinée aux
professionnels de l’eau
L'«Ecofontaine», pour limiter
la consommation d'eau
des fontaines 3
De l'eau ou du foot, il faut choisir ... 4
Les Fontainiers dans le bon wagon 4
Désinfection par UV de l’eau potable
Selon les principes HACCP,
sur lesquels doit se baser
l’autocontrôle de la distribution d’eau pour respecter
l’art. 51 de l’ODAlUs, la
désinfection constitue un
point de contrôle critique.
En effet, la désinfection étant
là pour éliminer le danger
Selon la législation en vigueur, les respond’une contamination de
sables de la distribution d’eau potable sont
l’eau potable par des germes
tenus de garantir une fourniture d’eau de
pathogènes, une défaillance
qualité irréprochable 24 heures sur 24
du processus peut avoir des
et 365 jours par an. A ce titre, l’hygiène
conséquences graves sur la
de l’eau revêt donc une très grande imsanté des consommateurs. Il
portance. Près de 80% de l’eau potable
est donc essentiel de garantir
consommée en Suisse provient des réen continu l’efficacité de la
serves d’eau souterraine. Grâce à l’applicadésinfection et de pouvoir
tion du concept des zones de protection,
interrompre l’apport d’eau
de nombreuses communes de Suisse
pas ou insuffisamment désinfectée dans le réseau de distripeuvent exploiter ces eaux sans avoir à les
bution, le cas échéant.
traiter pour les rendre potables. Lorsque la
Depuis le milieu des années 90,
qualité microbiologique n’est pas assurée
on a vu se multiplier les insen permanence, une simple désinfectallations de désinfection par
tion suffit généralement. Dans ce cas, le
rayonnement
ultra-violet
processus de désinfection est considéré
(UV). Avec les premières
comme un point de contrôle critique qui,
générations d’appareils, où
s’il
n’est pas maîtrisé, peut présenter un
la dose d’irradiation était
danger pour la santé des consommateurs.
déterminée par calcul, l’expéLes dispositions légales exigent que ces
rience a montré que la dose
points critiques soient maîtrisés par l’aprequise n’était pas toujours
atteinte, d’où une efficacité
plication d’un autocontrôle reposant sur le
«aléatoire» de la désinfection.
Les appareils qui sont
actuellement certifiés par la
SSIGE sont testés par biodosimétrie selon de nouvelles
normes et ne présentent plus
ce risque.
La nouvelle directive SSIGE
W13 «Désinfection de l’eau
potable aux UV» fait le
point sur ce sujet et fournit
toutes les indications nécessaires pour planifier
de nouvelles installations
ou «updater» les anciennes.
Le traitement par rayonnement ultraviolet (UV) pour la désinfection de l’eau destinée à la
consommation humaine est un procédé de plus en plus répandu. C’est ce qui a motivé la
SSIGE a élaborer une nouvelle directive consacrée à ce type d’installations. Les aspects les
plus importants de cette réglementation sont abordés ci-dessous.
Philippe Collet
SSIGE
1
concept HACCP. Comme on constate, depuis quelques
années, une augmentation constante du nombre d’installations de désinfection par rayonnement ultraviolet (UV)
dans le domaine de l’eau potable, la SSIGE a souhaité
mettre à disposition des exploitants un outil pour les aider
à maîtriser le processus de désinfection par UV. C’est donc
l’un des objectifs de cette nouvelle directive.
Effet du rayonnement UV dans le processus de
désinfection
Par traitement UV, on entend l’utilisation d’appareils utilisant le rayonnement UV microbiocide dans la plage de
longueurs d’ondes comprise entre 240 et 290 nm, pour
la désinfection de l’eau destinée à la consommation humaine.
Les acides nucléiques (ADN, ARN), support génétique des
microorganismes, absorbent le rayonnement UV avec une
absorption maximale à 260 nm. Ces acides nucléiques
constituent la cible principale de l’irradiation UV. Lorsque
la dose UV est suffisante, le patrimoine génétique est tellement détérioré que les microorganismes ne peuvent plus
se multiplier. Des microorganismes ainsi inactivés ne sont
plus capables de transmettre des maladies.
Spectre de la lumière (avec une absorption maximale à 260 nm pour les acides nucléiques)
En Suisse, depuis quelques années, le nombre d’installations de ce type atteint un taux de croissance à deux
chiffres dans le secteur de l’eau potable. Dans la plupart
des cas, il s’agit du remplacement d’une désinfection à
l’eau de Javel par une installation UV. En outre, les organes de contrôle des Cantons exigent de plus en plus
fréquemment une désinfection UV préventive des eaux
de source. En extrapolant les résultats de la statistique
SSIGE 2005, on obtient les chiffres suivants concernant
les installations de désinfection UV :
Eau de source (402 mio. m3) : 41% désinfectée par UV.
Eau souterraine (409 mio. m3) : environ 8%.
Application pratique de la directive W13
L’expérience accumulée au cours des trois dernières décennies dans le domaine de la désinfection UV a permis
d’acquérir de nouvelles connaissances et d’établir des
règles de l’art pour une utilisation simple et sûre de ce
procédé. L’établissement de la présente directive repose
donc sur ces règles reconnues de la technique.
Pour répondre aux différents besoins du public visé
par cette directive (planificateurs/projeteurs, exploitants,
contrôleurs), ce document est subdivisé en différents
thèmes, qui sont les suivants :
• Dans la partie «Généralités», on trouve les principes
de base de la désinfection et l’emploi des UV comme
moyen de traitement de l’eau. Les principes de fonctionnement et de construction d’une installation de
désinfection UV y sont présentés en détails.
• Dans le chapitre «Installation d’une nouvelle désinfection UV», on décrit les conditions préalables à remplir
pour qu’une installation de désinfection UV fonctionne
de manière satisfaisante, ainsi que les critères déterminants pour faire le bon choix.
• Dans la partie «Evaluation d’une installation existante»,
on trouve une information détaillée sur les éléments à
prendre en compte pour évaluer une installation existante et sur les moyens à disposition pour la rendre
conforme aux standards en vigueur.
• Dans le chapitre «Exploitation et entretien», on décrit
les travaux d’entretien qui sont nécessaires pour assurer
l’exploitation sans faille d’une installation de désinfection
UV.
Tests et certification des installations UV
Comme les recherches ont montré que les microorga-
nismes insuffisamment irradiés ne sont pas complètement inactivés, les installations UV doivent atteindre
une dose d’irradiation minimale de 400 J/m2 pour être
certifiées, contre 250 J/m2 auparavant. Le règlement W/
TPW 152 de la SSIGE «Exigences à respecter
pour les installations de désinfection UV pour
l’eau potable», en vigueur depuis septembre
1998, exige pour la certification des appareils de
désinfection UV qu’ils garantissent une dose d’irradiation minimale de 400 J/m2 et qu’ils aient
été contrôlés par biodosimétrie, selon les normes DVGW
W294 ou ÖNORM M5873-1/-2. Ces tests permettent
de déterminer si et dans quelles conditions l’appareil est
capable de fournir la dose d’irradiation souhaitée et donc
de garantir la désinfection. Le contrôle biodosimétrique
n’est pas uniquement la base pour la certification mais
permet aussi de fixer la plage d’efficacité (fonction de
la transmission UV et du débit d’eau), ainsi que le
domaine d’application (fonction du débit maximal
et de la dose d’irradiation minimale désirée) des
appareils de désinfection UV.
Du soleil et de l'eau
en bref
Application de la désinfection UV dans la distribution d’eau
Anciennes installations
50 à 100 m3 d’eau potable
par jour grâce au soSur les anciennes installations, c’est-à-dire
leil,
à partir d’eau de mer
celles qui sont apparues sur le marché avant
ou
d’eau
saumâtre, voilà
1996/97, le fabricant déterminait la dose d’irce qu’est capable de proradiation théorique par calcul. Les contrôles
duire l’installation conçue
effectués par biodosimétrie ont montré que
par l’entreprise lausanla dose UV de 400 J/m2 garantie par le
noise SwissINSO et baptisée
fabricant, pour des conditions d’utilisation «Kristall». Cette installation,
données, n’était pas atteinte sur ces appa- prête à l’emploi et qui peut
reils, et donc qu’une désinfection efficace fonctionner 20 ans quasi sans
de l’eau ne pouvait être garantie.
entretien, se présente sous la
Il est clair que ces installations ne corres- forme de deux containers standards de 40 pieds, facilement
pondent plus aux standards techniques
transportables,
et fait appel à
actuels et devraient être, dans la mesure
la
technologie
membranaire
du possible, remplacées par des appareils
(osmose inverse) pour purifier
testés par biodosimétrie et certifiés.
l’eau.
Conclusions
Avec la directive W13, on dispose enfin
d’une réglementation claire pour l’exploitation et la surveillance des installations de
désinfection UV dans la distribution d’eau
potable. La planification et la construction de nouvelles installations ainsi que
l’évaluation de l’efficacité des anciennes
sont aussi présentées en détails dans ce
Si un prototype fonctionne acdocument.
tuellement en démonstration à
De manière générale, on constate que
Denges (VD), c’est bien dans les
la désinfection UV par rayonnement UV
régions arides et ensoleillées,
à moyenne pression a fait ses preuves et principalement en Afrique et
qu’elle est tout à fait adaptée à la produc- au Moyen Orient, qu’on devrait
tion d’eau potable. C’est une méthode de bientôt voir se multiplier ces
désinfection qui offre toutes les garanties, «mini usines» de production
d’eau potable.
pour autant que les conditions suivantes
Informations: http://www.
soient observées :
swissinso.com/products/
• dose d’irradiation UV suffisante;
water-purification.aspx
• utilisation d’appareils certifiés (contrôlés par
biodosimétrie);
• plage d’utilisation respectée et contrôlée.
Markus Biner, SVGW Zurich
Installation de désinfection UV
2
L'«Ecofontaine», pour limiter la consommation d’eau
des fontaines
La consommation d’eau potable des fontaines peut être très élevée : un débit de 10 l/min représente 14'400 l/jour, soit l’équivalent des besoins de 90 personnes.
De plus, dans beaucoup de réseaux, l’eau est pompée et traitée, ce qui engendre une consommation
d’électricité plus ou moins importante selon la situation locale: jusqu’à 3 kWh/m3 à la Chaux-de-Fonds
par exemple, lorsque l’eau provient du lac de
Neuchâtel.
L'idée
vite dit
Le dispositif Ecofontaine utilise la pression
excédentaire du réseau d’eau potable pour
entraîner une pompe innovante qui recycle
une partie de l’eau du bassin.
Rés’eau
Les avantages
Concilier eau et culture sans
tomber dans l’hydroculture,
voilà le défi que la Galerie de
l’Hôtel de Ville à Yverdon a
lancé à une trentaine d’artistes…. à l’occasion des 30 ans
de ce lieu d’exposition.
• Réduction de la consommation d’eau de
80 à 95% selon l’excédent de pression et
le type de fontaine, tout en garantissant le
même débit au goulot.
• Le dispositif qui recycle une partie de
l’eau du bassin ne nécessite aucun apport
externe d'énergie. Celle-ci provient directement du réseau d'eau.
• Il est possible de régler le débit de la
fontaine sur place. La plage d’utilisation du
dispositif de pompage est très large et le
rendement ne varie pratiquement pas.
• La vanne de réglage intégrée au système
remplace le limiteur de débit ou un éventuel réducteur de pression.
• La consommation d'eau potable de la
fontaine, bien que réduite, assure un soutirage dans les conduites.
• Silencieux. Plus de sifflement (vibration)
au limiteur de débit ou à la jauge.
Le fruit de leur travail, sous
forme de peintures, de dessins
et de sculptures, est à voir jusqu’au 1er août prochain.
Hôtel de Ville - Place Pestalozzi - 1400 Yverdon-lesBains.
Marcher sur l’eau ?
Ecofontaine avec dépression dans le réseau
mentation, si l’on souhaite maintenir une distribution
d’eau potable.
Le coût
Le matériel coûte moins de CHF 1'500.-- (dispositif
Ecofontaine, tuyauterie, raccord, clapet anti-retour et
crépine). Le coût de raccordement peut varier fortement
(fouille, appareillage) soit de CHF 500.-- à 3'000.-Le temps d’amortissement peut être très court, inférieur
à 2 ans, s’il est basé sur le prix du m3 d’eau, un peu plus
long si on ne prend en compte «que» les économies
d’énergie.
En plus de l’aspect économique, l’Ecofontaine valorise
aussi l’image de distributeurs d’eau soucieux de l’environnement.
L'entretien
Le dispositif ne nécessite pratiquement pas d'entretien.
Seule la crépine d'aspiration qui se trouve dans le bassin
peut se boucher (feuilles, débris). Un simple nettoyage
suffit. Informations : www.ecofontaine.ch
L'inconvénient
• L’eau qui coule au goulot provient en
grande partie du bassin. Elle n’est donc
pas potable. Une séparation «sanitaire»
avec le réseau de distribution est nécessaire, par un disconnecteur, ou alors en
plaçant la pompe au-dessus du niveau du
bassin, comme illustré ci-dessous.
On peut équiper la fontaine d’un robinet à
bouton-poussoir pris sur la conduite d’ali-
Facile ! Et même pas besoin
d’avoir la foi … . Il suffit
de maîtriser la technique
et de chausser les bonnes
«pompes».
A voir sur : http://www.
koreus.com /video/
marcher-eau.html
Ecofontaine en fonction normale
3
Première Ecofontaine : Place du Marché à La Chaux-de-Fonds
Editeur: SSIGE, Bureau romand,
3 chemin de Mornex
1003 Lausanne
Tél. 021/310 48 60
Fax 021/310 48 61
E-Mail: [email protected]
Responsabilité rédactionnelle:
Nicolas Houlmann, SSIGE Lausanne
Collaborateurs pour ce numéro :
Philippe Collet, SSIGE Lausanne
Claire Schurter, SSIGE Lausanne
Markus Biner, SVGW Zurich
Copyright: toute reproduction, même
partielle, est autorisée avec mention de
la source
Parution: trimestrielle
Philippe Collet, SSIGE
Les Fontainiers dans le
bon wagon
C’est le 26 mars dernier que 16 nouveaux fontainiers ont
reçu leur Brevet fédéral, après avoir suivi les 6 semaines de
cours et réussi l’examen en 2009.
Cette cérémonie s’est déroulée au musée du chemin de fer
du Kaeserberg à Granges-Paccot, à l’invitation des autorités
de cette commune, dont l’un des collaborateurs faisait partie
de la promotion.
La SSIGE félicite ces nouveaux spécialistes de la distribution
d’eau pour leur succès et remercie les différentes associations professionnelles qui participent et apportent leur soutien à l’organisation de cette désormais traditionnelle journée
de fête.
Le prochain cours débutera le 24 janvier 2011.
Bulletins d’inscription disponibles sur www.ssige.ch
ou par téléphone au 021 310 48 60.
Tirage: 1000 ex.
Conception: Newcom,
Création et communication SA,
Lausanne
Impression: Druckerei Zofinger
Tagblatt AG, Zofingen
1. On considère que la
désinfection de l’eau est
efficace lorsque :
a) tous les micro-organismes ont été détruits
b) les microbes et les virus
ont été éliminés
c) toutes les bactéries sont
inactivées
le savez-vous ?
Bien que la Constitution de l’Afrique du Sud garantisse un
accès à l’eau potable pour tous, dans les faits, on en est encore loin. Les communautés pauvres n’ont pas les moyens
de payer les coûts de distribution et l’expérience a montré
que la gratuité totale incite au gaspillage.
La ville de Cape Town a donc décidé d’expérimenter de
nouveaux outils de gestion, et en particulier une sorte de
compteur à prépaiement qui accorde aux ménages un quota
mensuel de 6m3, soit environ 200 l par jour, avant de se
bloquer jusqu’au lendemain. Pour obtenir un supplément,
un paiement est nécessaire.
Si cette manière de procéder a soulevé une vague de protestations de la part d’ONG et d’organisations de défense des
droits de l’homme, le département sud africain de l’eau et
de l’assainissement a rejeté toutes les plaintes et autorisé le
service des eaux du Cap à mettre en œuvre cette pratique.
lmpressum
De l'eau ou du foot,
il faut choisir ...
2. Les germes aérobies sont
des microorganismes qui se
développent :
a) en présence d’oxygène
b) particulièrement bien dans
les eaux riches en magnésium
c) dans les chauffe-eau
3. Les zones de protection
des sources sont là, entre
autres, pour éviter que des microorganismes pathogènes se
retrouvent dans les captages.
On admet que ces germes ne
survivent pas au-delà d’un certain temps dans le sol. Combien
de temps ?
a) 1 heure
b) 1 jour
c) 10 jours
4. La désinfection par rayonnement ultra-violet a une efficacité limitée lorsqu’il y a de
la turbidité dans l’eau. Pour
pallier ce problème, il est recommandé de filtrer l’eau (ou
de la rejeter) avant la désinfection, quand la turbidité
atteint une certaine valeur :
laquelle ?
a) 0.1 NTU
b) 1.0 NTU
c) 10 NTU
Réponses : 1a et b ; 2a ; 3c ; 4b
Philippe Collet, SSIGE
La volée 2009 est sur la bonne voie…
4

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