Une société civile exigeante pour un Congo efficace à l`OMC
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Une société civile exigeante pour un Congo efficace à l`OMC
DC19.qxd 16/10/2006 08:50 Page 1 Dialogue Citoyen Bulletin mensuel du Programme Dialogue Citoyen B.P : 13.700 Bzv-Rép.du Congo E.mail : [email protected] Organe d’information et d’expression des acteurs de la société civile N°19 de Septembre 2006 - Gratuit zEditorial Une merveille malgré tout L'arrivée à Brazzaville des restes mortels de Savorgnan de Brazza (et de ceux de sa femme et de ses trois enfants), ce 03 octobre, est un événement que nous ne pouvons ne pas ausculter. Nous abordons le sujet en notre qualité de simple citoyen de la base du monde qui réside dans la capitale du CongoBrazzaville. Nous constatons que l'idée de rapatrier les restes mortels de Savorgnan de Brazza n'a pas été un projet occulte dans ce sens qu'il avait été rendu public, de façon tout à fait officielle, en 2005, à l'occasion de la pose de la première pierre pour la construction d'un mausolée à Brazzaville. A cette cérémonie, organisée en marge des travaux sur la gestion des écosystèmes forestiers du bassin du fleuve Congo, il y avait la présence des présidents Omar Bongo Ondimba, Jacques Chirac et Denis Sassou Nguesso. Cependant, nous nous posons la question de savoir pourquoi en ces temps là, ce projet n'avait-il pas déjà suscité le débat actuel tant au niveau de la société civile, du Parlement que dans les milieux universitaires ? Pourquoi avonsnous attendu que le mausolée soit construit et que Savorgnan de Brazza occupe les lieux pour le faire ? Les simples citoyens de la base du monde résidents à Brazzaville ont admiré le chef d'œuvre. Peu importe celui pour lequel il a été initialement construit. La bâtisse est belle. Elle fait désormais partie de notre patrimoine et nous devons en être fiers et jaloux. Nous pouvons, si nous le voulons bien, et cela est à notre portée, la rendre un peu plus citoyenne. Au moyen d’un référundum, par exemple. Et cela quand nous le voudrions, nous aurons la possibilité de transformer le mausolée Savorgnan de Brazza en panthéon national. Comme pour consolider la réconciliation entre le Congo et son histoire ; entre le Congo et ses fils et filles. Ce panthéon congolais aura la mission noble et citoyenne d'héberger tous nos grands hommes, dont le tout premier serait naturellement le partenaire de Savorgnan de Brazza, à savoir le roi Makoko, Illoo de son vrai nom. Jean-Pierre BITEMO Une société civile exigeante pour un Congo efficace à l’OMC L'Organisation mondiale du commerce (OMC) est une dynamique, plus qu'une institution, qui agit dans le but de créer des conditions propices aux échanges commerciaux entre les Etats. Pour ce faire, tous les acteurs de développement d’un pays (le secteur privé, la société civile et les pouvoirs publics), doivent participer à toutes les négociations que ce dernier entreprend avec ses tiers. C’est le cas de la République du Congo qui doit considérer cette dimension si elle veut peser de façon significative à l'OMC. Vu l'importance d'un tel pari, le Programme Dialogue Citoyen a organisé, ce 26 septembre, une tribune à la faveur de la mission à Brazzaville de Bénédicte Hermelin, experte du Groupe de recherches et d'échanges technologiques (Gret), pour discuter de la participation de la société civile dans les négociations que le Congo entreprend à l'OMC. Evidemment, beaucoup de choses ont été dites sur cette société civile, sur son organisation, les questions de leadership qui la déchirent, sans oublier ses relations peu amènes avec les pouvoirs publics, lesquels ont tendance à l'éluder ou la bannir, voire l’instrumentaliser. Le principal enseignement qui découle de ces assises est que la pertinence des propositions et conseils que la société civile met au profit du gouvernement, le contrôle ou la régulation qu'elle doit exercer sur ce qui concoure à l'établissement de nouveaux échanges commerciaux avec d'autres Etats, doivent être de nature à renforcer la position du Congo dans ses négociations auprès de ses partenaires. Le rôle de la société civile dans les négociations qu’un Etat entreprend au sein de l'OMC avait été défini dans l'accord de Cotonou intervenu en 2000 entre les pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) et ceux de l'Union européenne. Le volet commercial de cet accord de Cotonou vise à mettre en place, à partir de 2008, des accords de partenariat économique (APE) entre l'Union européenne, d'une part, et les pays ACP regroupés au sein des blocs régionaux, d'autre part (des accords par pays sont néanmoins possibles). La négociation des APE qui a débuté en septembre 2002 devrait se poursuivre jusqu'en 2007. La conclusion de ces APE doit intervenir avant janvier 2008, de façon que leur mise en œuvre soit étalée entre cette année-là et 2020. Par conséquent, et selon Bénédicte Hermelin, le Congo n’a plus qu’une année pour définir ses produits à commercialiser et la politique y afférente. Pour l'heure, ce pays ne dispose que du sucre comme seul produit bénéficiant d'un accès au marché européen via des contingents tarifaires. La société civile congolaise doit pousser son gouvernement à vitaliser le domaine agroalimentaire afin que le pays soit un peu plus compétitif, avant d'entreprendre toutes négociations où les Les conférenciers du Panel du PDC sur l’OMC. De gauche à droite: Jean-Christophe Boungou Bazika, Anne Ngo et Bénédicte Hermelin risques d'être assujetti demeurent encore réels. C'est une bonne chose que la société civile congolaise fasse partie du comité national de suivi des négociations commerciales multilatérales mis en place par le ministère du commerce, de la consommation et des approvisionnements. Cette position doit être renforcée par un secteur privé dynamique et la création d'associations professionnelles. En un mot, comme l'a dit le Père Christian de la Bretesche, président du conseil d'administration du Forum des jeunes entreprises du Congo, "il faut que les producteurs puissent s'associer et les professionnels doivent s'organiser ". Participer pour contribuer, c'est ce que devait être le credo de la société civile congolaise pour marquer ses empreintes dans les négociations du Congo auprès de l'OMC. Bâtir des stratégies, chercher les compétences, faire appel aux expertises de qualité, tels seraient à coup sûr les points sur lesquels la société civile congolaise insistera auprès du gouvernement pour que celui-ci soit à la hauteur des négociations avec les partenaires de l'OMC. Puisqu’il s’agit du commerce mondial, le Congo doit savoir négocier tant pour ce qu’il demande que pour ce qu'il offre. Et c'est là où se situe tout l'enjeu.. Hugues KOUDIMBILA “Face aux enjeux de l’OMC, les forces productives nationales doivent se mobiliser” Pour avoir participé à l’atelier de formation sur l’OMC, du 18 au 21 septembre à Brazzaville, Eugène Ossété, président du Comité de liaison des ongs du Congo (CLONG) tire quelques enseignements à travers cette interview. Pourquoi un atelier de formation sur l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ? Le développement actuel des relations entre les Etats membres de l'OMC exige que ces derniers aient les meilleures capacités de participer aux travaux de l'OMC en excellant dans la négociation. Pour que la participation du Congo soit bonne et bénéfique, il faut que les principaux acteurs soient formés afin qu'ils se familiarisent au langage de la négociation ; qu'ils connaissent et maîtrisent aussi les problèmes qui se posent dans oeuvre et au suivi des politiques et stratégies de développement. le commerce international. Que peut attendre la société civile congolaise d'un tel atelier formation ? Cette rencontre est une grande opportunité pour les acteurs de la société civile dans le cadre du renforcement de leurs capacités. Elle a permis de connaître les mécanismes de la négociation, du fonctionnement de l'OMC, notamment les règles et principes majeurs. Pour les acteurs de la société civile, il s’agit aussi de participer à l’élaboration, à la mise en La société civile et les pouvoirs publics peuvent-ils parler d’une seule voix à l'OMC ? Face aux enjeux de l'OMC, l'ensemble des forces productives nationales doivent se mobiliser pour y apporter des réponses appropriées. En effet, les pouvoirs publics, la société civile et le secteur privé doivent s'organiser dans un cadre de concertation afin de définir ensemble la nouvelle politique économique à mettre en vigueur. Quel a été, selon vous, l'aspect le plus important de cette formation au bénéfice du Congo ? Le ministère congolais du commerce, a mis en place un comité national de suivi des négociations commerciales multilatérales, afin d'élaborer une politique commerciale nationale qui sera présentée à l'OMC, d'ici quelques mois. C'est la preuve que le Congo commence à prendre effectivement sa place dans le système multilatéral qui régit le commerce international. Quelle est la place du Congo dans ces échanges entre Etats? La part de l'Afrique dans le commerce mondial n'étant que de 2 ou 3% des échanges internationaux, la participation congolaise s'avère insignifiante. Le Congo ne présente pas de bonnes conditions d'offre et il y a beaucoup de facteurs qui freinent les investissements dans ce pays. Il faut donc créer des meilleures conditions non seulement de production, mais aussi de règlementation et de facilitation du commerce en s'appuyant sur la sous région. Propos recueillis par Hugues KOUDIMBILA DC19.qxd 16/10/2006 08:50 Page 2 Echos des plates-formes thématiques “La nouvelle vision est bonne, mais elle porte un coup sur le fonctionnement des plates-fformes thématiques” Animateur de la plate forme thématique (PFT) " Pauvreté santé - assainissement ", Marcel MANZOKONA porte son regard sur ce nouveau mode de travail du PDC. Que pensez-vous des nouvelles missions confiées aux PFT dans l'optique de la préparation du 2ème Forum du PDC ? Les nouvelles missions des PFT nous ont été imposées. Cela a conduit à la suppression des frais d'animation pour passer à un budget plus explicite qui permettra de faire un bon suivi et une bonne gestion financière. Mais la procédure d'élaboration de ce plan d'action a causé une léthargie au niveau des PFT. En effet, dans le cadre de l'animation, en attendant que les actions soient budgétisées et que les fonds soient décaissés, nous avons pris un sérieux retard. Celui-ci est dû au manque de formation sur l'élaboration des plans d'action et les budgets qui les accompagnent. Par manque de fonds, nous n'avons pas pu réunir les membres des PFT pour la réalisation de nos activités. Ceci dit, la nouvelle vision est bonne sur le plan de la gestion financière, mais cela porte un coup sur le fonctionnement des PFT. Est-ce qu'il est possible de réussir un tel programme dans ce laps de temps qui v o u s r e s t e avant la tenue du 2 è m e Forum du PDC en décembre prochain? L'essentiel est que n o u s finalisions l e s budgets à temps. Par manque de formation sur la manière de mener un plaidoyer, il nous a fallu un temps de réflexion ; réfléchir sur le coût pour chaque production. Mais, dès que les plans d'action seront élaborés et par rapport au programme d'activités que nous avons, nous pourrons le réussir au bout d'un mois. Dans l'ensemble, nous avons déjà finalisé les productions collectives, il ne reste qu'à les faire valider après une dernière lecture. Là, nous sommes sur la préparation du plaidoyer. Nous n'attendons plus que le financement pour qu'en octobre, nous puissions travailler. Vous savez que dans notre pays, le bénévolat est une notion qui n'est pas encore entrée dans nos habitudes. Par conséquent, la suppression brutale des honoraires accompagnant les activités des PFT a causé du tort au fonctionnement du Programme. En tant que membre de l'équipe de travail pour le plan d'action, que pensez-vous des conditions d'accompagnement de cette phase de préparation ? Nous travaillons par rapport aux directives données. Les conditions d'accompagnement ne nous ont pas été dictées. La coordination doit au moins prendre en charge les équipes de rédaction. Ce nouveau mode de travail du PDC constitue-t-il une rupture avec le passé ou une avancée vers un futur probant ? Je pense que si rupture il y a, elle a été trop brusque. Nous aurions voulu que ce soit le comité de pilotage du PDC qui aurait pu se retrouver pour regarder la nouvelle vision de travail et refléchir sur les conditions d’accompagnement. Mais qu’à cela ne tienne, nous devons redoubler d’efforts pour que nous ayons un avenir probant. Propos recueillis par Audrey BIYOUDI Assistante du PDC Une capitalisation transversale pour les PCPA Le Programme Dialogue Citoyen (PDC) participera au séminaire sur la capitalisation transversale pour les programmes concertés pluriacteurs (PCPA) qui se tiendra à Paris en France, en mars 2007. La participation du PDC à ce séminaire sera axée sur la capitalisation des pratiques de réseautage des Organisations de la société civile (OSC) et les capacités des acteurs de la société civile congolaise à influer sur l'élaboration, la mise en œuvre et le suivi des politiques publiques de développement. Trois autres programmes sont concernés par le processus de capitalisation transversale des expériences de mise en œuvre des PCPA. Il s'agit du Programme concerté Maroc (PCM), le Programme concerté pour l'initiative locale Enfance Est Europe (PROCOPILE) et le Programme concerté pluriacteurs du Cameroun. Cette capitalisation a pour buts de questionner les pratiques au regard des hypothèses fondamentales que posent les programmes pluri-acteurs, de croiser les expériences en cours ou déjà capitalisées afin de s'approprier individuellement et collectivement les savoir-faire développés ; et enfin de construire collectivement un discours partagé sur l'outil PCPA. Le programme concerté pluriacteurs (PCPA) est un ensemble cohérent d'actions de développement rassemblant, dans une zone donnée, des acteurs institutionnels et non gouvernementaux, autour d'une stratégie collective forte. Il est établi pour une durée de trois à quatre ans. Le PCPA est porté par plusieurs acteurs non gouvernementaux français, éventuellement européens et par des partenaires locaux. Ce type de programme est le produit d'une initiative concertée entre le ministère français des affaires étrangères et des acteurs non gouvernementaux compétents sur différents champs sectoriels ou méthodologiques. Le PCPA est réalisé de manière concertée et complémentaire par ces derniers dans un territoire et autour d'une ou plusieurs thématiques en appui aux partenaires locaux. Pour être éligible au PCPA, il faudrait se constituer en un groupe d'au moins trois acteurs dont une association chef de file. Les autres acteurs pouvant être : des associations, des Dialogue Citoyen 19 z Septembre 2006 z Page 2 Le Programme Dialogue Citoyen identifie ses OSC collectivités locales, des opérateurs du secteur privé concurrentiel, des établissements publics, des opérateurs du secteur de l'économie sociale, des organisations professionnelles et consulaires. Le chef de file doit avoir bénéficié de financements ou de cofinancements du ministère français des affaires étrangères pour des actions de développement à concurrence d'au moins 200 000 euros dans les trois dernières années. Quant aux projets présentés, il doit s'agir de projets de développement dans les pays du Sud ou de l'Est, ou projets d'éducation au développement d'envergure nationale en France. Le projet doit viser le renforcement des capacités des sociétés civiles et doit être mené en partenariat avec une ou plusieurs organisations du Sud ou de l'Est. Lilian Laurin BARROS Référent méthodologique du PDC Deux acteurs du PDC en plein travail d’identification des OSC Un échantillon de 100 organisations de la société civile impliquées dans la mise en œuvre du Programme Dialogue Citoyen a été soumis à l'exercice d'identification à Brazzaville, du 14 au 30 septembre 2006. Audelà de la consultation des documents de base (statuts et règlement intérieur), chaque OSC a été visitée, des entretiens ont été réalisés avec les responsables et cadres de ces structures autour des questions ayant trait à l'identité de chaque organisation, aux capacités organisationnelles et opérationnelles, à la pratique et à l'expérience selon le domaine d'intervention, au niveau d'implication et à la qualité de la participation aux activités du Programme, au lien avec la base,… Le travail de collecte des données a été confié à Patrick Brice MACKIZA, Roch Maixent LINDOLO GOUT et Christ Jaurès MBEMBA YAO. Il a permis de constituer une base de données sur 70 organisations. Son exploitation permettra de mettre en évidence les forces et les faiblesses de chaque OSC. Ces informations fortes utiles seront mises à profit afin de mieux orienter les actions de renforcement des capacités. Au terme de ce travail de deux semaines, des difficultés ont été relevées. La première est relative à la localisation des OSC. Nombreuses non pas de siège. Certaines sont sous logées, d'autres n'ont pour siège que le domicile d'un des responsables de la structure. La deuxième est liée à la faible connaissance des options fondamentales contenues dans les documents de base par les membres. Les faibles capacités de mobilisation des ressources financières, la mauvaise gestion des ressources humaines et financières au sein de certaines OSC constituent un des problèmes majeurs. Ce travail fera l'objet d'une production qui sera présentée au forum des OSC qui aura lieu à Brazzaville en novembre prochain. Patrick Landry BITSEKE ONDZOLI Chargé des projets et programmes au Comptoir Juridique Junior Jean Marie Hatton Le nouveau conseiller à la coopération et à l’action culturelle de l’ambassade de France au Congo remplace à ce poste William Bénichou qui a été affecté au Bénin, au mois d’août dernier. Jean Marie Hatton aura a effectué les mêmes fonctions que son prédécesseur, à savoir la promotion et la consolidation de la coopération entre le Congo et la France. Le Programme Dialogue Citoyen compte sur ce haut fonctionnaire du ministère français des affaires étrangères pour atteindre les objectifs qu’il s’est assigné. Lisez et faites connaître Dialogue Citoyen DC19.qxd 16/10/2006 08:50 Page 3 Le développement d’un pays passe aussi par l’alphabétisation de son peuple La Journée internationale de l'alphabétisation célébrée partout dans le monde, le 8 septembre dernier a eu pour thème : " l'alphabétisation : un catalyseur du développement ". Deux messages ont été adressés à la communauté internationale. Pour le secrétaire général des Nations Unis, Kofi Annan, "l'amélioration des taux d'alphabétisation est une condition essentielle de la croissance économique, de l'élimination de la pauvreté, de la participation à la vie sociale et de la protection de l ' e n v i r o n n e m e n t . L'alphabétisation est le point de départ de la mise en valeur des ressources humaines de toute société ". De son côté, le directeur général de l'UNESCO, Koïchiro Matsuura pense que si l'alphabétisation est importante en elle-même, "elle est aussi, et chacun en convient, l'un des outils les plus puissants du développement (…) c'est un levier pour le changement et un moyen de favoriser le progrès social ". Des progrès considérables ont été réalisés dans la lutte contre l’analphabétisme dans plusieurs pays. On estime à 781 millions le nombre d'adultes vivant sans les atouts qu'offre une alphabétisation de base et que les 2/3 d'entre eux sont des femmes. Près de 100 millions d'enfants ne savent ni lire, ni écrire. Selon le rapport mondial de suivi sur l'éducation pour tous de l'UNESCO (2006), les plus mauvais taux d'alphabétisation sont en Afrique avec le Burkina faso (12,8%), le Niger (14,4%) et le Mali (19%). L'Asie du sud et de l'ouest est, par ailleurs, la région qui a le plus bas taux avec 58,6%, suivie de l'Afrique subsaharienne (59,7%) et les Etats Arabes (62,7%). Ce rapport montre le lien qui existe entre l'analphabétisme et la pauvreté. Dans notre pays, cette quarantième journée internationale a coïncidé avec la tenue de la deuxième semaine nationale de l'alphabétisation. A cet effet, la ministre de l'enseignement primaire et secondaire chargée de l'alphabétisation, Rosalie Kama, a insisté que cette journée "est une occasion de réaffirmer la place de choix que revêt l'alphabétisation dans toutes les luttes pour la consolidation de la paix, l'acquisition des savoirs fondamentaux de base et la réalisation du développement durable ". Le Congo compte 313.000 adultes analphabètes, dont 215 000 sont des femmes et 15 000 jeunes âgés de 15 à 24 ans n'ont jamais été à l'école. En novembre 2002, le Congo a adopté un plan national d'action de l'éducation pour tous afin de répondre aux principaux maux qui désarticulent la réussite des actions d'alphabétisation dans notre pays. Pour cette dernière année scolaire (2005-2006) le nombre de centres d'alphabétisation est passé à 176 contre 153 en 2004-2005. Quant à la mise en œuvre du Projet d'appui à l'éducation de base (PRAEBASE), 1 400 jeunes déscolarisés de 15 à 19 ans ont été recensés et inscrits dans les centres d'éducation qualifiante en vue de leur insertion socioéconomique. Brice Patrick MACKIZA Chargé de la communication du PDC Réalisation des derniers projets du PMRU à Brazzaville Visite du stand de la coopérative des savonneries du Congo (Coosavco) Le programme de microréalisation en milieu urbain (PMRU) qui arrive à son terme ce mois-ci, a honoré de sa présence la cérémonie de lancement de 5 projets auxquels il a participés activement à hauteur de 75%, dans le quartier 16B de Kinsoundi (arrondissement 1 Makélékélé), ce 20 septembre, à Brazzaville. Les 25% autres ont été apportés par les bénéficiaires de chaque projet que sont les associations oeuvrant dans ce quartier. C'est le cas du Conseil d'annexe de l'église évangélique de KinsoundiBarrage, du conseil pastoral paroissial Sainte Trinité, de l'Association des jeunes maraîchers et éleveurs du barrage (AJMEB), de l'Association Viluka et de la Coopérative des savonniers du Congo. Ces projets qui concernent les secteurs de la santé, de la culture, des ordures ménagères, de l'eau potable et de l'activité économique ont été présentés devant les délégués de l'Union européenne, du FED (Fonds européen pour le développement) et du PMRU, en présence du député de la circonscription électorale 4 de Makélékélé, des animateurs de l'AAISC (ONG d'animation du quartier) et des responsables du quartier. Le quartier 16 B de Kinsoundi bénéficie donc de la réhabilitation de la salle abritant la pharmacie communautaire d'un coût total de 2 056 000 FCFA dont 1 542 000 FCFA (75%) du PMRU et 514 000 FCFA (25%) des bénéficiaires ; de la bibliothèque publique Sainte Trinité d'un coût total de 6 184 000 FCFA dont 4 638 000 FCFA (75%) du PMRU et 1.546.000 FCFA (25%) des partenaires ; du ramassage et traitement des ordures ménagères à KinsoundiBarrage réalisé à hauteur de 1.623 695 FCFA dont 1 214 507 FCFA (74,8%) du PMRU et 409.188 FCFA (25,2%) des bénéficiaires ; de l'extension du réseau d'adduction d'eau et installation de fontaines communautaires dans la zone du quartier Kinsoundi/Barrage, avec 5 942 366 FCFA, dont 43,9%, soit 2 610 563 FCFA pour le PMRU, 27,2%, soit 1.617 803 FCFA pour les bénéficiaires et 28, 9%, soit 1.714. 000 FCFA pour la SNDE. Enfin, la vulgarisation des techniques de la savonnerie, projet de 2 446 000 FCFA dont 1 834 500 FCFA (75%) par le PMRU et 611 500 FCFA (25%) par les bénéficiaires. Tous ces projets ont été réalisés dans le cadre du Fonds d'appui de Fadelo 2. Selon le représentant du FED, les projets qui relèvent du partenariat entre l'Union européenne et la République du Congo sont arrivés au terme de leur phase d'exécution. Il faudrait maintenant attendre la signature de nouveaux accords (peut-être l'année prochaine) entre ces deux partenaires pour voir encore se réaliser des projets de ce type. Hugues KOUDIMBILA Le COFEJ au service des ex-c combattants Des ex-combattants reconvertis dans le maraîchage à Louvakou (département du Niari) Le Comité pour la formation et l'emploi des jeunes (COFEJ) est une association qui œuvre pour le bien-être de la jeunesse à travers son insertion et réinsertion économique. Plusieurs réalisations sont à mettre à son compte. A Brazzaville, le COFEJ s'occupe depuis août 2002 (date de sa création) de l'insertion sociale de 12 filles mères dans les domaines du petit commerce et de la coiffure. Le COFEJ s'est aussi déployé dans les départements du Niari et de la Lékoumou pour l'insertion des jeunes promoteurs (ex-miliciens). Ici, on peut noter la création des coopératives de services, agropastorales et artisanales, telles que la coopérative des jeunes maraîchers de Louvakou (Niari) et celle des jeunes promoteurs de Boudou à Sibiti (Lékoumou). Cette dernière s'active dans la fabrique de l'huile de palme. Une autre coopérative, celle à vocation apicole de Vouka basée à Dolisie. L'objectif principal est d'apprendre aux jeunes à voler de leurs propres ailes, notamment les ex-combattants, aujourd'hui sous l'appellation de " jeunes promoteurs ", d'abandonner l'arme et de s'autogérer. Sous financement de la Banque mondiale, le COFEJ assiste, depuis 2004, le Haut Commissariat à la réinsertion des ex-combattants dans la mise en œuvre du projet de démobilisation et réinsertion des ex-combattants. Près de 3.546 ex-miliciens dont 1 775 pour le Niari et 1 771 pour la Lékoumou sont pris en charge dans le volet formation qualifiante et encadrement (2004-2005). A cet effet, le COFEJ dispose d'une équipe de formateurs et d'encadreurs dont les membres ont une expérience dans les domaines de la gestion, l'entreprenariat juvénile, de l'économie, du développement rural et de l'éducation morale et civique. Notons que le COFEJ qui se définit comme une institution de développement social et culturel a été créé pour faire face aux exigences des situations post-conflits qui ont aggravé le désespoir des jeunes. Patricia KINANA COFEJ/PFT eau potable L’ACDD a opéré un cantonnage dans la Lékoumou L'Antenne départementale de l'Association congolaise pour la défense du droit (ACDD) de la Lékoumou a exécuté les travaux d'entretien routier (cantonnage) villageois, du 21 août au 20 septembre derniers, sur l'axe Bambama - frontière Gabon. Ceci a été fait dans le cadre de la participation à la création des conditions permettant la jouissance et l'exercice de la liberté d'aller et venir, ou la liberté de circulation qui exige aussi de bonnes routes. Cette opération " cantonage " villageois, dans le District de Bambama (axe Bambamafrontière Gabon), a été effectuée sur une distance de 15 kilomètres avec l'effort de quarante (40) personnes aussi enthousiastes qu'efficaces. Celles-ci ont exécuté les tâches ci-après : déforestation, abattage des arbres et des tas de bambous, désherbage, etc. Le coût total de cette opération financée par l'Etat a été d'un million six cent cinquante mille francs (1.650.000 F) CFA. Les personnes impliquées dans ce " cantonage " ont rencontré quelques difficultés sur le terrain. Il s'agit notamment de la direction départementale des travaux publics qui n'a pas au préalable sensibilisé les populations de cet axe, lesquelles n'ont jamais connu le " cantonage " villageois; les exigences démesurées des paysans proches du Gabon, l'enveloppe allouée qui n'a pas tenu compte des tâches à exécuter et de l'éloignement du tronçon. Maître Modeste MBOSSA, Animateur de la PFT pauvreté et accès à la justice, Commissaire général de l'association congolaise pour la défense du droit (ACDD). DIALOGUE CITOYEN 19 z Septembre 2006 z Page 3 DC19.qxd 16/10/2006 08:51 Page 4 Expression citoyenne “Ensemble nous sommes capables de beaucoup d’exploits” En tant qu'ONG de base, qu'avez-vous déjà apporté au Congo dans son processus de développement ? Depuis que nous sommes dans ce processus, notre contribution se traduit en termes de mobilisation et d'éducation des jeunes par des conseils. Récemment, j'ai rassemblé les jeunes sur les questions de développement ou des activités à entreprendre sans trop compter sur la fonction Quel message adressez-vous aux jeunes frappés massivement par le sousemploi ? Je leur dis de ne pas être déçus et ne pas perdre leur temps à errer dans les rues de la ville, car c’est le moment de se mettre à l'œuvre dans l'agroalimentaire. Quant à ceux qui se droguent, ils ont ce devoir d’abandonner cette pratique qui s’avère mortelle. Certains de ces enfants appartiennent à Quelles sont vos sources de financement pour vous maintenir dans cette activité ? Nous n'avons jamais bénéficié de soutien de quelqu'un ou d'une organisation. C'est d'ailleurs l'occasion de lancer un appel à tous ceux qui sont susceptibles de nous aider à nous maintenir dans l'activité. En effet, il est difficile de travailler dans ce secteur sans aucun soutien. Y a-t-il une collaboration entre votre association et les autres qui travaillent dans le même domaine? Pas vraiment. De toute façon, il n'y a pas assez d'associations de ce type dans notre zone. En revanche, celles qui exercent cette activité de maraîchage sont assez nombreuses dans la ville. Nous avons toujours souhaité travailler en association avec tout le monde. Par conséquent, aucune couche n'est à négliger. Quelle est votre acception de la société civile ? Pensezvous que celle-ci a de l'avenir au Congo ? Pour moi, la société civile est un Comment promouvoir un environnement sain L'environnement fait aujourd'hui l'objet de profondes préoccupations, tant à l'échelle internationale que nationale. Ces préoccupations résultent de son état de dégradation. Les autorités compétentes à différents niveaux et les chercheurs se mobilisent pour apporter des solutions capables d'aboutir à la préservation de l'environnement dont la détérioration totale entraînerait des graves conséquences sur la vie dans toutes ses formes. Conformément à la conférence des Nations Unies pour l'environnement mondial et le développement de Rio de Janeiro (Brésil), en 1992, conférence qui avait dégagé des grandes orientations pour préserver l'environnement et garantir le développement durable, un fonds a été mis en place pour l'environnement mondial, fonds auquel le Congo s'est inscrit. Grâce à cet acte, notre pays bénéficie des dons non remboursables en vue d'exécuter une série d'activités dans les domaines de la diversité biologique, des changements climatiques, des polluants organiques persistants et des eaux internationales. C'est ainsi que, avec l'appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Congo va exécuter le projet "Auto évaluation nationale des capacités à renforcer en matière de gestion de l'environnement mondial (ANCR) ", dont l'atelier de lancement a eu lieu le 15 septembre dernier à Brazzaville. Placé sous la tutelle du ministère de l'économie forestière et de l'environnement, ce projet a pour objectifs d'évaluer les capacités nationales à gérer l'environnement mondial, assurer un lieu proche entre la gestion de l'environnement mondial et la réalisation des buts nationaux du développement durable. Le projet permettra au Congo d'élaborer sa stratégie nationale pour le développement durable, consécutive à la création et à la mise en place de la commission nationale pour le développement durable (CNDD). Autant ces initiatives visent la préservation de l'environnement pour les générations actuelles et futures, autant elles devraient aussi intégrer l'environnement immédiat des populations. Au Congo, par exemple, l'environnement immédiat connaît des problèmes de plusieurs ordres qui ont des incidences directes sur la santé des populations. Il s'agit notamment du taux d'urbanisation (65% de la population congolaise vit dans les villes) et l'extension anarchique des villes. Le manque de maîtrise des équilibres démo-spatiaux soulève les questions des ordures ménagères qui jonchent les rues, des parcelles abandonnées, des ruisseaux…, des eaux pluviales et usées, des déchets solides et excréta. Tout ceci dégrade DIALOGUE CITOYEN 19 z Septembre 2006 z Page 4 l'environnement et constitue des conditions favorables à la prolifération des moustiques, des cafards, asticots, mouches, rats….qui transmettent à l'homme diverses maladies (paludisme, typhoïde, tuberculose…). La menace contre l'environnement immédiat est réelle et il est grand temps d'en prendre conscience. Cela exige des comportements responsables des populations, car la légèreté avec laquelle on gère l'environnement, en privilégiant ses propres intérêts, peut être préjudiciable. Les politiques sur la protection de l'environnement doivent mobiliser les pouvoirs publics, les institutions des donateurs, les organisations de la société civile. Ce n'est que de façon concertée que ces politiques pourront apporter des bons résultats au bénéfice des populations. Clotaire NSILOULOU LOUBELO Secrétaire exécutif de l’Action pour la protection de l’environnement et du développement durable(APED) Dialogue Citoyen Disponible sur le site www.fjec.org regroupement de gens qui travaillent ensemble pour résoudre des problèmes de grande importance. Un seul doigt ne peut pas laver la figure, dit-on. Ce qui revient à dire qu'ensemble, nous sommes capables de beaucoup d'exploits. Le développement du Congo doit aussi revenir à la société civile. En ce qui nous concerne, nous ADS (Association pour le développement SAMINU), nous avons toujours pris part à tous les séminaires de la CONADEC (Convention nationale des associations et ONG de développement et d'environnement du Congo).. Quel bénéfice votre association a-t-elle tiré de son appartenance à la plateforme Santé et assainissement, au PDC? Beaucoup de bénéfices. Dans ma plate-forme, par exemple, j'ai appris des tas de choses sur le paludisme. A cet effet et avec les autres membres de la plateforme, nous avons fait beaucoup de recherches qui nous ont entraînés dans plusieurs endroits pour découvrir les spécificités de la médecine moderne et traditionnelle. Voilà l'avantage d'être ouverte à la connaissance, car si j'étais cloîtrée à la maison, je n'aurais pas pu apprendre tout cela. Comment conciliez-vous le travail intellectuel avec celui d’une communauté paysanne? C'est très facile. Il n'est pas dit que tous les jours je suis dans le maraîchage. Je pense que tout le problème réside dans la capacité de savoir planifier son emploi du temps. Pour ce qui est de ma force sur le terrain, bien que je suis une enseignante retraitée, je suis fière de mon activité car elle permet de compléter ma pension, laquelle tombe toujours au compte gouttes. C'est d'ailleurs l'occasion de dire à mes amis retraités que, tant que la force vous le permet, il faut s'occuper en labourant la terre. Ne jamais rester à attendre que quelqu'un vienne vous donner. Il faut donc faire quelque chose d'autant plus que les plus petits sont en attente. Propos recueillis par Hugues KOUDIMBILA et Marie-Joëlle MOUNDOUTI Union des Femmes Artistes du Congo ( U. F. A. C. ) …" Est-ce que le maraîchage constitue pour vous la solution souhaitée pour combattre la pauvreté ? Pour combattre la pauvreté, il faut commencer par lutter contre l'oisiveté, le banditisme et le vagabondage. En un mot, il faut pousser les jeunes à l'apprentissage de certains métiers comme l'agropastoral. C'est pour cette raison que je demande aux femmes, notamment, de cultiver la terre. des personnes que je connais bien. Ce qui me fait très mal. Sony Labo u Tansi publique. Ces jeunes, dans leur majorité, sont restés attentifs et prêts à suivre les conseils que je leur ai donnés pour assurer leur vie. Je précise que ces conseils sont procurés sur le terrain pendant que nous faisons les jardins. " … Le rire de sauveta ge Membre de la plate-forme "Pauvreté, santé et assainissement", Jacqueline Bakalakanda est aussi présidente de l'Association de développement SAMINU (ADS). Elle s'est prêtée aux questions de Dialogue Citoyen. La 3e édition du Festival “Tuséo” aura lieu du 16 au 19 novembre 2006 à Brazzaville. L’objectif principal est de faire de la capitale du Congo un grand carrefour du rire, à travers des spectacles du genre : “le pasteur et la prostituée”, de la compagnie Tuné comédie ; “inspecteur Toutou”, de la compagnie Toutou et “l’ignorance”, par Closardo et les Ririclos. Contacts tél. : (242) 665.03 67/654 80 63 E.mail : [email protected] ; [email protected] Site web : www.tuseo.skyblog.com DIALOGUE CITOYEN Bulletin mensuel gratuit du PROGRAMME DIALOGUE CITOYEN Directeur de publication : Paul KAMPAKOL Directeur de la rédaction : Jean Pierre BITEMO Secrétaire de rédaction : Hugues KOUDIMBILA Réalisation : Service Communication du Forum des Jeunes Entreprises du Congo (FJEC) PAO : Ruffin Georges TOUADI Atelier : CAP/FJEC Impression : IMPRIMERIE PRESSE AUGUSTE PROGRAMME DIALOGUE CITOYEN B.P : 13.700 - Brazzaville Rép. du Congo ; Tél. : (242) 675.55.96 E.mail : [email protected] ; Site : www.fjec.org