« Symbolique des animaux au Japon »

Mercredi 30 NOVEMBRE 2016
à 14h30 au cinéma « les Enfants du Paradis »
« Symbolique des animaux au Japon »
Par Dominique BUISSON
Dans le monde ancien des légendes shintô, les animaux pouvaient parler, comme les plantes et les
arbres. En cela, ils étaient peu différents des humains. Néanmoins, ils avaient des pouvoirs différents
de ceux des hommes, le grand âge de certains leur conférant même une appréciable supériorité. Mais
les animaux sont à l’image des dieux japonais : s’ils ont souvent une face aimable, ils ont également un
esprit rugueux, voire destructeur… C’est ce qui explique le grand nombre de métamorphoses dans le
bestiaire japonais. Parmi ces animaux métamorphes, les plus connus pour leur roublardise sont les
blaireaux et les renards et parfois le chat maléfique à neuf queues.
On peut aborder la symbolique animale sous l’angle chinois : la plupart des animaux hybrides comme le
dragon, le phénix ou le kirin gardent au Japon leurs valeurs chinoises. On peut l’aborder aussi sous l’angle
shintoïste : beaucoup sont des animaux sont considérés comme les messagers de divinité, comme la tortue
messagère des dieux terrestres ou la grue messagère du monde céleste. On peut l’aborder encore sous l’angle
de la culture populaire pour espérer d’eux longue vie, bonheur, protection et bonnes récoltes et y avoir
recours pour leurs vertus zodiacales. On peut l’aborder enfin sous l’angle de la langue dont les idéogrammes
permettent de nombreux jeux de mots et associations homophoniques. C’est ainsi que « grenouille » (kaeru),
se prononçant de la même façon que « revenir » (kaeru), l’animal coassant est devenu le symbole d’un retour
sans encombre…
En conclusion, les animaux japonais, extraordinaires sujets de légendes et de contes, ne sont plus adorés ou
craints de la même façon qu’autrefois, mais ils baignent tellement l’imaginaire de l’archipel, dans la littérature
et la poésie, à travers les fêtes et festivals, qu’ils sont encore bien vivants et présents aujourd’hui, avec leurs
qualités et leurs défauts de toujours.
DB-UCTL 2016-2017