Communiqué de presse – 22 juin 2005

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Communiqué de presse – 22 juin 2005
Communiqué de presse – 22 juin 2005
Le relâchement de la prévention face au VIH/sida
confirmé par les premiers résultats de l’Enquête Presse Gay 2004
L’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (Anrs),
rendent publics aujourd’hui les résultats de l’Enquête Presse Gay 20041, qui indiquent que les prises de risques
face au VIH/sida sont en augmentation dans la population homosexuelle masculine.
Les Enquêtes Presse Gay (EPG) permettent de suivre depuis 20 ans l’évolution des modes de vie et des
comportements préventifs des homo et bisexuels masculins lecteurs de la presse gay. En 2000, pour la première
fois, le relâchement de la prévention était mis en évidence par cette enquête. Les résultats pour 2004, confirment
ces tendances.
L’analyse de plus de 6 000 questionnaires validés, fait apparaître non seulement une augmentation des prises de
risque avec des partenaires occasionnels, mais aussi une augmentation de leur fréquence :
- plus de 77 % des répondants ont en effet déclaré au moins un partenaire occasionnel au cours des douze
derniers mois précédant l’enquête ;
- 36 % ont indiqué au moins une pénétration anale non protégée avec des partenaires occasionnels dans les
douze derniers mois, soit une augmentation de 70 % entre 1997 et 2004 ;
- 24% ont précisé pratiquer régulièrement des pénétrations anales non protégées (1 par mois ou plus) avec des
partenaires occasionnels soit une hausse de plus du double par rapport à 1997.
Si les prises de risque concernent toutes les classes d’âge, l’ampleur de leur progression varie selon le statut visà-vis du VIH/sida : elles sont en particulier plus marquées pour les hommes séropositifs et les personnes qui ne
sont pas sûres de leur statut séronégatif ou qui ne le connaissent pas.
Enfin, les fellations sont d’une manière générale très peu protégées, puisque seuls 6 % des répondants indiquent
toujours utiliser un préservatif lors d’une fellation et que cette proportion a diminué en continu lors des trois
dernières enquêtes.
L’Enquête Presse Gay renseigne également sur le profil socio-économique de la population homosexuelle
masculine ayant répondu au questionnaire.
Ses caractéristiques principales demeurent identiques à celles mises en lumière les précédentes années : il s’agit
pour près de 80 % d’hommes de moins de 45 ans, urbains, d’un niveau éducatif et professionnel relativement
élevé et célibataires, le PaCS venant toutefois modifier ce trait (11% des répondants sont pacsés). La proportion
de séropositifs pour le VIH parmi les répondants reste stable (13 %) de même que celle de ceux n’ayant jamais
eu recours à un test de dépistage VIH au cours de leur vie.
Il apparaît également qu’Internet s’impose progressivement comme un espace de rencontre (la fréquentation de
sites gays de rencontre ayant proportionnellement doublée entre 2000 et 2004) au détriment des autres lieux
alors que les prises de risques sont plus fréquentes parmi les internautes que pour le reste des répondants (33%
des lecteurs de la presse gay indiquent au moins une pénétration anale non protégée avec des partenaires
occasionnels contre 44% pour les répondants d’Internet).
Les résultats de l’Enquête Presse Gay 2004 sont très cohérents, en terme de prise de risques et de dégradation
de la prévention chez les gays, avec ceux de l’enquête Baromètre Gay 2002 (réalisée auprès d’homosexuels
fréquentant des lieux de rencontre gay), ceux issus de la déclaration obligatoire du VIH/sida et ceux issus de la
surveillance des IST. Ils doivent alerter tous les acteurs -publics et associatifs- de la prévention du VIH/sida et les
inciter à adapter et intensifier leurs actions en direction de la population homosexuelle.
Contacts presse :
Elsa Vidal/Laetitia Benadiba (InVS) : 01 41 79 69 59/67 08
Marie-Christine Simon (Anrs) : 01 53 94 60 30
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Réalisée en partenariat avec plusieurs titres de la presse gay et notamment le magazineTêtu, financée par l’Anrs, cette étude
s’inscrit dans la continuité de la surveillance du VIH/sida.