Actions des pays Islamiques et Arabes à propos de classement des

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Actions des pays Islamiques et Arabes à propos de classement des
SEMINAIRE D'EXPERTS LA FIN DES CLASSEMENTS? DE LA COMPETITION A LA COOPERATION UNIVERSITAIRE ACADEMIE D'ETUDES ECONOMIQUES DE BUCAREST LES 16 ET 17 NOVEMBRE 2012 Actions des pays Islamiques et Arabes à propos de classement des Universités Situation au Liban, Qualité ou Classement Ahmad JAMMAL Directeur Général de l’Enseignement Supérieur au Liban Introduction: Le classement des universités dans les pays islamiques fait partie d'un vaste programme qui vise à renforcer certaines universités dans le domaine de la science/ingénierie, avec l'objectif de placer en premier temps quelques universités des pays islamiques au rang de Top 500 mondial des universités. Les programmes ont été émanés de la résolution du troisième Sommet islamique extraordinaire tenu dans le Royaume de l'Arabie Saoudite en Décembre 2005, qui avait noté avec préoccupation le fait que, sur environ 1600 universités de 57 pays islamiques seulement quelques universités ont été classées parmi les 500 meilleures universités au niveau mondiale. La résolution a invité les États membres à lutter pour une éducation de qualité et a appelé à l'amélioration effective et la réforme des établissements d'enseignement à tous les niveaux. Outre les classements des universités au niveau mondial, nombreux classements sont menées aux niveaux régional et national. Le classement académique des universités de la région de l'OIC en 2007, s’est basé sur le seul facteur de recherche : • Classement des universités en fonction du nombre de documents et des articles publiés et visés par l'ISI 1 dans le SCI, SCI-­‐E, SSCI2 . • Classement par l'indice composé en fonction du nombre d'articles publiés par faculté membre et le nombre moyen de citations par article. Certains des pays islamiques ont procédé à un classement des universités, des départements ou des programmes au niveau national, comme le Pakistan, la Turquie, l'Iran, et la Malaisie. Ces pays ont divers systèmes de classement basé sur des critères différents qui couvrent les indicateurs relatifs aux étudiants, au corps professoral, aux publications de recherche, au financement de la recherche et des subventions, aux dons des anciens élèves, aux taux de diplomation, a la mobilité sociale, a l'éthique, aux finances, aux infrastructures, a la réputation, etc. Au Niveau des pays arabes, la question du classement des universités n’a jamais été proposée pendant les conférences des ministres responsables de l’enseignement supérieur dans les pays arabes. Ces conférences organisés par l’ALECSO tous les 2 ans, ont insistés depuis la conférence exceptionnelle de Beyrouth-­‐Liban dans l’année 2000 sur l’importance de la création des agences d’accréditation et d’assurance qualité et de la mise en place des procédures, des standards et des indicateurs de qualité. La priorité pour les ministres arabes est de mettre en place des systèmes d’assurances qualités au niveau de chaque pays arabes et de coordonner les efforts entre les différents pays. La stratégie des pays arabes au niveau de l’enseignement supérieur, depuis l’année 2000, est d’instaurer des systèmes d’assurance qualité. 1
ISI: Islamic Selection Index SCI : Science Citation Index, SCI-­‐E: Science Citation Index Augmenté (SCI-­‐Expanded), SSCI: Social Science Citation Index 2
1 SEMINAIRE D'EXPERTS LA FIN DES CLASSEMENTS? DE LA COMPETITION A LA COOPERATION UNIVERSITAIRE ACADEMIE D'ETUDES ECONOMIQUES DE BUCAREST LES 16 ET 17 NOVEMBRE 2012 I. Historique des actions de classement à l’OIC: Le 5 Mars 2006, le Secrétaire général de l'organisation des pays Islamiques (OIC)3 a convoqué une réunion de coordination avec tous les organes subsidiaires de l'OIC, les institutions spécialisées et affiliées. L'une des actions identifiées était la suivante: «renforcer les universités sélectionnées dans le domaine de la science/ingénierie, avec l'objectif d'élever au moins 20 universités dans la région de l'OIC au rang de Top 500 mondial des universités." En marge de la troisième session de la Conférence islamique des Ministres de l'enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, tenue à Kuweit City, Kuweit le 19 -­‐ 21 Novembre 2006, une réunion a été tenue entre les institutions de l'OIC relatives à la zone de l'enseignement supérieur 4. La réunion a convenu que le Secrétariat Général de l'OIC et le SESRTCIC présentent des documents de fond sur classement des universités comme base de discussion et de délibération dans un réunion ouvert officieux des ministres de l'enseignement supérieur. Le Secrétariat Général de l'OIC, avec la collaboration de la RLST 5 de la République islamique d'Iran et avec le soutien de l'ISESCO a convoqué pour une réunion technique d'experts à Téhéran, République islamique d'Iran le 19 -­‐ 21 Février 2007. Un document contenant des propositions de critères, procédures et les mécanismes particuliers ont été adoptés. Les Experts ont identifiés 5 Critères majeurs pour le classement des universités de la région de l'OIC, en se basant sur les critères utilises par le système de classement de Shanghai Jiao Tong et par le THES6, et par d’autres systèmes de classement. Ils sont présentés dans le tableau 1. Tableau 1 : Critères majeurs pour le classement des universités de la région de l'OIC Critères Poids Qualité de la recherche et de la production scientifique 50% Qualité de l'Education Enseignement 35% Perspective internationale 7% Installations 3% Impact socio-­‐économique 5% Ces propositions, ont été présentées pour approbation par les Etats membres de l'OIC. 3
OIC: Organization of Islamic Countries A savoir : -­‐ COMSTECH: le Comité permanent de la coopération scientifique et technologique, -­‐ ISESCO: l'Organisation islamique pour l'éducation, la science et la culture, -­‐ BID: la Banque islamique de développement, -­‐ SESRTCIC: Centre de Recherche Statistique, économique et social et de Formation pour les Pays Islamiques (Statistic, Economic and social Research & Training Center in Islamic Countries) -­‐ IUT: l'Université islamique de Technologie, Dhaka, Bangladesh, -­‐ IUN: l'Université islamique du Niger, -­‐ UIO: l'université islamique en Ouganda, -­‐ IIUM: les universités islamiques internationales de la Malaisie, -­‐ le Secrétariat général de l'OIC 5
RLST : Bibliothèque Régionale des Sciences et de la Technologie 6
THES: Time Higher Education Supplement 4
2 SEMINAIRE D'EXPERTS LA FIN DES CLASSEMENTS? DE LA COMPETITION A LA COOPERATION UNIVERSITAIRE ACADEMIE D'ETUDES ECONOMIQUES DE BUCAREST LES 16 ET 17 NOVEMBRE 2012 En Octobre 2008, Un projet de document sur le classement des universités du monde islamique est présenté aux ministères, à la quatrième Conférence islamique des ministres de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique à Bakou, République d'Azerbaïdjan. Le processus de classement et aussi le document relatif aux critères, procédures et mécanismes de classement des universités n'a pas obtenu l’approbation, et il a été décidé de renvoyer le projet de document aux ministres des États membres de l'enseignement supérieur pour mieux l'examiner et de donner leurs opinions à ce sujet avant de lancer finalement le processus. En 2009, le Conseil des ministres des affaires étrangères des pays islamiques a adopté une résolution sur les questions d'enseignement supérieur demandant de convoquer une réunion extraordinaire des ministres de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, pour examiner les rétroactions sur les documents de classement des universités, afin de prendre la décision finale concernant sa mise en œuvre. En avril 2010, une réunion des experts de l’ISESCO a été organisée, à Riyad en Arabie Saoudite. Le but de la réunion technique d'experts sur le classement des universités dans le monde islamique est d'examiner et d'évaluer le document portant sur les critères de performances et des standards et des mécanismes de classement des Universités. En avril 2011, et après la réception des évaluations des états membres de l’OIC, une réunion technique des représentants des ministères de l'enseignement supérieur s'est tenue pour discuter les différentes évaluations. Cette fois-­‐ci, en présence d'autorités pertinentes d'enseignement supérieur, la diversité des opinions sur les critères ont été présentés, et des critiques plus sévères ont été observés. Il a été recommandé d'abandonner complètement le processus de classement des universités. Finalement La réunion a décidé de modifier le document existant sur les critères, les procédures et les mécanismes de classement des universités et de rebaptiser le document : «Indicateurs clés de performance pour les universités dans le monde islamique, les procédures et les mécanismes de concurrence avec les universités de classe mondiale ». En juillet 2011, au Kazakhstan, Les Ministres de 57 Etats islamiques ont convenu de mettre en place un système pour mesurer la performance des universités, dans le but de promouvoir l'innovation. Des Plans de mesure de rendement ont été adoptés par la 38ème session de l'Organisation de Coopération Islamique de (OIC) et du Conseil de ministres des affaires étrangères. II. Objectifs du classement à l’OIC : La mise en place des indicateurs clés de performance pour les universités du monde islamique, fait partie du programme d'action de l’OIC. Il servira comme un outil pour promouvoir l'excellence et pour améliorer les mesures de qualité dans les universités des Etats membres, ainsi que de fournir des orientations et des critères pour les universités islamiques qui cherchent un soutien dans la concurrence avec les universités de classe mondiale. Le système de classification de I’WSCC 7 sera appliqué aux universités de tous les Etats membres. Les critères, cités dans le tableau 1, sont adoptés pour le classement des universités. Le classement servira au pays de l’OIC comme un outil pour: • L'évaluation des universités de l'OIC entre eux; 7
IWSCC : Islamic World Science Citation Centre 3 SEMINAIRE D'EXPERTS LA FIN DES CLASSEMENTS? DE LA COMPETITION A LA COOPERATION UNIVERSITAIRE ACADEMIE D'ETUDES ECONOMIQUES DE BUCAREST LES 16 ET 17 NOVEMBRE 2012 •
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L'évaluation de l'écart entre les universités de l'OIC et des universités de renommée mondiale; Accroître la compétitivité entre les universités de l'OCI; L’évaluation d’excellence académique de chaque université; Aider à déterminer les meilleures pratiques; Donner une impulsion à la science et à la politique de recherche dans un cadre national; Contribuer à l'intensification des relations scientifiques au plus grande portée des réseaux nationaux et internationaux de recherche III. Historique des actions d’assurance qualité de l’ES8 dans les pays arabes La première fois que la notion de qualité a été proposée, est dans la septième Conférence des Ministres de l’Enseignement Supérieur dans les Pays Arabes (CMESPA)9, réunie au Caire-­‐
Egypte en 1999, ou avec le développement du secteur privé de l’enseignement supérieur les ministres ont recommandés la mise en place des critères et des procédures de licence des établissements de l’enseignement supérieur pour préserver la qualité. En 2000, dans la CMESPA exceptionnel de Beyrouth, des recommandations et des décisions concernant la mise en place des systèmes d’assurance qualité et d’accréditation et la création des agences d’assurance qualité ont été adoptés, ces recommandations ont été amendées dans la conférence de Caire en 2001: • Appellent les Etats arabes à établir des normes de qualité et de l'excellence académique, et l'adoption du calendrier, et bénéficier des guides publiés par les actions communes des organisations arabes et des organisations internationales afin d'atteindre la qualité globale. • Appellent les pays arabes à créer des organismes nationaux et des conseils pour le contrôle et l'assurance qualité dans l'enseignement supérieur et la recherche scientifique publique et privée. • Appel l’ALECSO10 en collaboration avec l’Association des Universités Arabes, l'Union des conseils arabes de la recherche scientifique, etc.), et les institutions arabes spécialisées pour compléter la mise en place d'un système d'évaluation de performance et l'assurance qualité dans les établissements d’ES et de recherche scientifique, et de déterminer les exigences de son application (confirmation des recommandations de la Conférence VII). • Appellent les pays arabes et l’ALECSO à mettre en œuvre des projets pilotes visant à développer les institutions d'enseignement supérieur et des ministères d’ES pour bénéficier du total des systèmes de gestion de la qualité. Depuis cette date, 13 agences d’assurance qualité et d’accréditation, indépendantes et autonomes ont été créé par les autorités des pays arabes (lois ou décrets) et plusieurs associations aussi. De plus un réseau des agences d’assurance qualité a été créé et soutenu par la CMESPA qui est l’ANQAHE11 . Au Liban, Depuis 1996, l’état libanais a eu conscience du développement du secteur de l’enseignement supérieur, et un décret concernant les critères de licence des nouveaux 8
ES : Enseignement Supérieur CMESPA : Conférence des Ministres de l’Enseignement Supérieur dans les Pays Arabes 10
ALECSO : l'Organisation arabe pour l'Education, la Science et la Culture (Arab League Education Culture and sciences organization) 11
ANQAHE: Arab Network for Quality Assurance in Higher Education 9
4 SEMINAIRE D'EXPERTS LA FIN DES CLASSEMENTS? DE LA COMPETITION A LA COOPERATION UNIVERSITAIRE ACADEMIE D'ETUDES ECONOMIQUES DE BUCAREST LES 16 ET 17 NOVEMBRE 2012 programmes et institutions, a été mis en place avec la création d’un comité technique composé par des experts pour examiner les dossiers des établissements, et pour faire l’audit institutionnel et/ou des programmes. En 2002, il y avait la création de la Direction General de l’Enseignement Supérieur (DGES) 12 qui a le rôle de superviser les établissements privés. A noter que l’Université Libanaise (seul établissement public au Liban) est sous la tutelle du Ministre de l’éducation et de l’enseignement supérieur. La DGES au Liban, Convaincu de l’intérêt de la mise en place d’un system d’assurance qualité dans l’ES, a débuté en 2004 une stratégie de dissémination de la culture de qualité dans les IES13, et de formation dans le domaine de la qualité. Ceci a encouragé plusieurs IES au Liban de prendre l’initiative de développer leurs propres systèmes d’assurance qualité interne et de collaborer avec des institutions d’accréditations et d’assurance qualité en Europe et aux états unis pour appliquer des procédures de qualité et pour obtenir parfois l’accréditation. En parallèle, soutenu par les programmes européens TEMPUS, plusieurs projets ont été démarrés pour le développement des critères et des standards d’évaluation interne aux établissements. Un projet de loi de la création de l’Agence Libanais d’Assurance Qualité a été proposé. Actuellement ce projet est au stade d’amendement par le parlement libanais. Nous avons profité de la collaboration avec nos partenaires européens, et nous avons profité de l’expérience de nos experts, pour assurer l’autonomie et l’indépendance et la transparence de cette agence. Conclusion: Le classement des universités est une exigence universelle qui attire l'attention immédiate de la communauté étudiante, les parents, les employeurs, les gouvernements, les médias, entre autres. Il incite à une concurrence constructive entre les universités et a contribué à atteindre l'excellence dans l'enseignement supérieur. En raison de la nature très sensible et controversée du processus de classement, de la critique sur le processus de classement, ainsi que sur les critères, procédures et mécanismes restera une répercussion naturelle et doit être accepté comme une partie du processus. Dans un tel processus de quantification et de mesure diversifié aucun critère ne peut s'adapter à tous les concurrents. Le but de mettre en place un outil de classement des universités dans le monde islamique était de promouvoir l'excellence et de renforcer les mesures de qualité dans les universités, et de fournir des critères de qualité aux universités qui demandent un soutien pour les aider à rivaliser avec les universités de classe mondiale. Il y avait des preuves claires que le processus de classement initié par l'ISESCO ont aidé les universités des pays islamiques afin d'analyser leurs forces et faiblesses et d'améliorer les caractéristiques qui pourraient les placés dans la compétition internationale. C'est grâce à ces efforts que quinze des universités des pays islamiques en 2010 avaient déjà été placés sous les 500 meilleures universités de classe mondiale, tandis que d’autres universités (6 à 7) faisaient partie de la catégorie 500-­‐600. En 2013, il faut noter que, Selon le classement de « QS World University Ranking », il y a 9 universités arabes sont placés sous les 500 meilleures universités de classe mondiale, tandis que 14 autres universités faisaient partie de la catégorie 500-­‐600. 12
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DGES: Direction General de l’Enseignement supérieur IES: Institution d’Enseignement supérieur 5 

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