Argument - Département de littératures et de langues du monde

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Argument - Département de littératures et de langues du monde
DÉPARTEMENT DE LITTÉRATURE COMPARÉE
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Professeur : Simon Harel
Université de Montréal
Sigle : LCO6312
L’écriture-refuge de V.S. Naipaul
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Hypothèse de travail:
Nous posons comme hypothèse de travail que le caractère hybride des écritures migrantes met en
relief une définition du lieu dont le caractère spatial éclaté traduit un nouveau cosmopolitisme. Ce
dernier est l’enjeu de négociations interculturelles qui se développent dans le monde
contemporain et qui ont une portée singulière pour toute réflexion sur la constitution de
l’imaginaire social.
Les notions de métissage, de pluralité culturelle sont au cœur des discours contemporains. Dans
la foulée des théories postscoloniales et des études culturelles, nous ne cessons d’interroger la
question des marges, des frontières et des seuils de l’identité. Ce dernier concept a en effet
mauvaise presse tant il semble mettre en valeur l’idée d’une cohérence implicite de l’expérience
personnelle. Pourtant on ne peut sous-estimer la question de l’écriture-refuge, ou encore de
l’habitabilité psychique, qui définit, à partir de l’expérience littéraire, la singularité de l’écriture
migrante.
Gardant à l’esprit l’hypothèse de travail formulée au premier paragraphe, nous proposerons une
lecture critique de quelques œuvres du romancier V.S. Naipaul. Ce dernier interroge depuis plus
de quarante ans les heurts et malentendus de l’expérience pluriculturelle en monde postscolonial.
L’œuvre romanesque de V.S. Naipaul est souvent amère, toujours sardonique. Nous proposons
au lecteur de plonger dans cette œuvre qui pose des questions cruciales pour quiconque interroge
aujourd’hui les formes larvées du postcolonialisme dans un contexte de mondialisation. Pour
mener à bien cette recherche, nous ferons appel à un travail de nature interdisciplinaire
rassemblant plusieurs disciplines: la géographie phénoménologique, les études culturelles, la
psychanalyse transculturelle, les études littéraires traitant de l’imaginaire des lieux. L’œuvre de
Naipaul pose la question de l’habitabilité psychique du sujet migrant dans un devenir-monde
diasporique. Les tropes de l’exil, du déplacement, de la migration sont essentiels afin de bien
cerner cette œuvre aux multiples formes.
Objectifs :
V.S. Naipaul est considéré comme l’un des plus grands écrivains anglais contemporains. Né à
Trinidad en 1932, V.S. Naipaul quitte Port-of-Spain à la fin des années quarante pour
l’Angleterre. Il étudie à Oxford, puis travaille quelques années à la BBC. Il amorce sa «carrière
littéraire» en 1955 avec la publication de Miguel Street.
Son oeuvre est profondément nourrie de la modernité cosmopolite, postcoloniale qui caractérise
la littérature contemporaine. V.S. Naipaul écrit une oeuvre qui interroge le destin des «damnés de
la terre» (F. Fanon). Il y est question de sa jeunesse à Trinidad et du statut des Caraïbes sous le
joug colonial anglais, des ascendances indiennes de l’auteur qui ne cesse d’interroger une identité
en proie au déracinement. V.S. Naipaul a traité avec complexité et sans complaisance du
croisement des cultures: l'indienne, la culture d'origine carribéenne, la culture de naissance,
anglaise, la culture scolaire et l'exemple, ou l'africaine, la culture qu'il interroge par analogie
postcoloniale. Aucune n'est véritablement sienne. De différentes manières, il est étranger et
excommunié de toutes, chacune d'elles ouvre l'une de ses plaies existantes. Il lui faut se
construire, à travers l'écriture, une conscience de sa propre identité hybride, de sa place entre les
cultures, et transformer cet entre-deux en avantage.
Parmi ses ouvrages, il faut noter:
The Mystic Masseur (1957), Miquel Street (1959), A House for Mr Biswas (1961), The Middle
Passage (1962), Mr Stone and the Knights' Companion (1963), An Area of Darkness (1964), A
Flag on the Island (1967), The Mimic Men (1967), The Loss of Eldorado (1970), In a Free State
(1971), The Overcrowded Baracoon (1972), Guerrillas (1975), India: A Wounded Civilization
(1977), The Return of Eva Peron (1980), Among the Believers (1981), Finding the Centre (1984),
The Enigma of Arrival (1987), New York: Knopf), A Turn in the South (1987).
(Les oeuvres de V.S. Naipaul seront étudiées à partir des traductions françaises).
Nous postulons que toute forme narrative est « récit d’espace » (Certeau : 1981), c’est-à-dire
la mise en jeu d’un lieu habité. Nous retenons l’idée que tous les lieux identitaires sont des
carrefours, des phénomènes médians et non des points statiques. En effet, Massey (1994) voit en
la notion de lieu un réseau d’interrelations à la source de tout fondement (et a fortiori de tout
fondement géographique) de telle sorte qu’il est impossible de penser l’identité du lieu comme
une entité définie. Il importe donc de signaler que la notion de communauté n’a pas à être relative
à celle de pays pas plus qu’elle ne doit se référer à un point d’ancrage spécifique dans l’espace.
Rien n’est moins sûr que la trop facile correspondance entre communauté et territoire.
Si pour Jonathan Rutherford (1998): « Home is where we speak from », il importe d’interroger
les conditions de cette habitabilité. Nous savons depuis les travaux de James Clifford que la
métaphore du déplacement est particulièrement prégnante dans le domaine ethnographique. Homi
Bhabha ne dit pas les choses autrement lorsqu’il fait référence à la transitionnalité du sujet
hybride. Il recourt d’ailleurs à la notion d’ unhomely (Bhabha :1994) afin de définir les
caractéristiques de cette transitionnalité culturelle qui reprend la fameuse inquiétante étrangeté
freudienne. La notion d’habitabilité psychique correspond à cet unhomely : rencontre entre le
monde et la maison (« Must the novel be a house ? », Bhabha : 1992), des sphères du public et du
privé, du caractère éthique que peut avoir la prise de position dite privée dans le monde politique.
L’ unhomely n’est pas l’équivalent du homeless ; celui-là traduit plutôt l’hybridité identitaire
qu’est la demeure postcoloniale, cette faille de l’histoire, de la narration qui fragmente le récit,
ainsi que le continuum narratif, pour mieux laisser entendre les métaphores de l’exclusion, du
silence, du trauma : «The unhomely is the shock of recognition of the world-in-the-home, the
home-in-the-world». (Bhabha : 1992) Adorno avançait des propos qui rejoignent notre réflexion
sur l’habitabilité psychique dans les œuvres des écrivains migrants : «For a man without a
homeland, writing becomes a place to live» (Adorno, 1974 : 87, cité par Macgregor Wise, 2000,
p. 307).
Nous étudierons l’œuvre de Naipaul en mettant l’accent sur la puissance d’un cosmopolitisme
du chaos que l’écriture a pour rôle de traduire. Parmi les thématiques abordées, nous retiendrons:
la porosité de la représentation identitaire qui prend la forme temporaire d’un dessaisissement du
moi: l’étrangeté, la confusion des points de repères spatio-temporels quant au lieu habité; la mise
en discours du chaos qui tient lieu d’habitat problématique dans un monde postcolonial;
l’ambivalence quant au pays d’accueil et la mise en jeu d’une idéalisation du cosmopolitisme
tempérée par la rage, la détestation dirigées vers la communauté culturelle ou le pays d’adoption;
la valorisation identitaire de la nostalgie qui devient un mode d’énonciation fragmentaire et
néanmoins narcissisé de la perte d’identité.
Nous retiendrons pour ce séminaire quelques ouvrages qui traduisent bien la complexité de
l’œuvre de V.S. Naipaul (nouvelle, récit , roman, récit de voyage et chroniques, autobiographie):
NAIPAUL. V. S. 2001.Une maison pour Monsieur Biswas. Paris: Gallimard, coll.
«L’imaginaire».
NAIPAUL. V. S. 1989. L'Inde brisée. Trad. Bernard Géniès. Paris: C. Bourgois.
NAIPAUL, V.S. 1994. La traversée du milieu, trad. par Marc Cholodenko, Pans: Plon, coll.
« 10/18 ».
NAIPAUL. V. S. 1992. L’Inde : un million de révoltes. Trad. Béatrice Vierne. Paris : Plon.
NAIPAUL. V. S. 1998. Dans un état libre. Trad. Annie Saumont. Paris: 10-18.
NAIPAUL. V. S. 1991. L’énigme de l’arrivée. Paris: Christian Bourgeois.
NAIPAUL. V. S. 1982. À la courbe du fleuve. Paris: Albin Michel.
NAIPAUL. V. S. 1981. Guerilleros. Paris: Albin Michel.
Méthodologie :
Afin d’interroger ces nouvelles formes de l’expérience migratoire, il nous faut étudier
l’investissement psychique du sujet dans les lieux à la fois géographiques et discursifs des textes
littéraires. Pour cela, les concepts d’habitabilité psychique (Médam), d’aire intermédiaire et
d’espace potentiel (Winnicott) ainsi que de Moi-peau (Anzieu) seront d’une importance capitale,
permettant d’analyser le lien entre le sujet et l’espace. Ellen Corin (1997) souligne à cet égard la
valeur du trans, de l’écart, de l’espace de l’entre-deux où se joue toute la subtilité du phénomène
migratoire et de ses risques traumatiques.
En ce sens, il importe, dans le cadre d’une analyse lucide des phénomènes migratoires, de prendre
en compte ce que Fethi Benslama nomme «la situation critique de transition des migrants», celle
où se jouerait plus que nulle part ailleurs le trauma de l’expérience migratoire. Ces auteurs
interrogent ainsi l’efficacité des concepts psychanalytiques lorsqu’ils sont confrontés au contexte
concret et particulier de la dynamique interculturelle.
Nous retenons des travaux psychanalytiques l’idée-force que le sujet se redéfinit
psychiquement lors du travail de la migration. Le langage jouerait le rôle d’un habitat permettant
au sujet d’aménager cette transition. Sur cette question, nous retenons des travaux menés dans le
domaine des études culturelles, comme la définition que donne MacGregor de « home », notion
qui dépasse le simple cadre matériel pour insister sur la dimension psychique de cet acte, qui
transformerait le simple fait d’habiter un lieu en celui de l’habitabiliser, c’est-à-dire de le faire
sien, de l’investir psychiquement tout autant que physiquement. Pour cette raison le «lieu habité»
ne constituerait pas un lieu d’origine, mais plutôt un point d’ancrage nécessaire dans le présent.
Se recréer un « home », habitabiliser un lieu ne serait pas un geste figé, unique, singulier que l’on
n’accomplit qu’une fois mais bien plutôt un processus continu, sans cesse en mouvement, en train
de se recréer, de s’auto-engendrer.
Structure du séminaire et modalité d’évaluation :
Alternance de cours magistraux et d’ateliers dirigés. La participation active des étudiants et
étudiantes est vivement souhaitée. Nous proposons, avant discussion en classe, les modalités
d’évaluation qui suivent : 30% pour un travail de mi-parcours (à remettre à la septième semaine)
qui propose une lecture d’un passage choisi d’une œuvre de V.S. Naipaul en relation avec la
problématique théorique du séminaire; 20% pour la préparation et l’animation d’un atelier de
travail reprenant l’essentiel du travail de mi-parcours ( à partir de la 9ème semaine); 50% pour un
travail de synthèse proposant l’analyse critique d’un ouvrage de Naipaul (qui ne sera pas la
reprise du travail de mi-parcours) et qui tient compte des hypothèses de travail, des objectifs et
de la méthodologie mis en place dans ce séminaire.
*Compte tenu que la plupart des articles et ouvrages critiques sur l’œuvre de V.S. Naipaul sont
en anglais, la connaissance (lecture) de cette langue est requise. Les œuvres de V.S. Naipaul
seront étudiées en traduction.
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