utilisation des gonadotrophines hors fiv et iiu
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utilisation des gonadotrophines hors fiv et iiu
UTILISATION DES GONADOTROPHINES HORS FIV ET IIU S. NAJAS 15e salon de Gynécologie Obstétrique Pratique Paris 10/03/2005 INTRODUCTION • Faut-il stimuler l’ovulation hors IIU et FIV ? • Recommandations de l’AFSSAPS sur le maniement des gonadotrophines (niveau de preuve scientifique) • Choix de la gonadotrophine et du protocole thérapeutique en fonction : – de son AMM – du profil hormonal de la patiente – du but recherché : stimulation mono ou paucifolliculaire – des impératifs de confort et de sécurité de la patiente (limiter les effets indésirables et l’inconfort à l’emploi) (rapport bénéfices attendus / risques induits) – des impératifs économiques légitimes en terme de politique de santé publique INTERET DE LA STIMULATION OVARIENNE • Littérature biaisée, aux conclusions contradictoires • Méta-analyse réalisée par Hughes (Hum Reprod, 1997) : – 22 études prospectives randomisées publiées entre 1966 et 1997 – comparaison de taux de grossesse en IIU avec et sans stimulation ovarienne, quelle que soit l’étiologie d’infertilité – conclusion (sous réserve de biais méthodologiques) : intérêt d’une stimulation ovarienne par gonadotrophines quelle que soit l’étiologie de l’infertilité Méta-analyse de Hughes pas de citrate de traitement clomifène FSH total nombre de cycles 1 354 644 1 156 3106 taux de grossesse par cycle 6% 7% 15% 9,8% INTERET DE LA STIMULATION OVARIENNE Méta-analyse de Colhen (1998) : – 18 études prospectives randomisées – infertilités idiopathiques – conclusion : l’impact seul de la stimulation ovarienne semble plus flagrant que celui de l’insémination intrautérine seule Méta-analyse de Colhen (1998) concernant les infertilités idiopathiques Odd Ratio 95% CI Cycle spontané, IIU contre RS 1,3 (0,37-4,6) Cycle stimulé, IIU contre RS 1,9 (1,4-2,6) 1,9 (1,1-3,1) 4,4 (1,9-10) 2,9 (1,2-6,7) Comparaison RS en cycle stimulé contre cycle spontané IIU en cycle stimulé contre cycle spontané IIU en cycle stimulé contre RS en cycle spontané STIMULATION MONO OU PAUCIFOLLICULAIRE ? • Aucune étude actuelle n’a démontré que la présence de plus de 2 follicules préovulatoires est un facteur de succès des stimulations ovariennes avec majoration des taux de grossesses → mais, tenir compte du terrain du couple • Stratégie concernant le nombre idéal de follicules préovulatoires à obtenir : – stimulation monofolliculaire si femme jeune, infertilité secondaire de couple, dystrophie ovarienne – stimulation paucifolliculaire si femme de plus de 38 ans, infertilité primaire de couple inexpliquée de plus de 2 ans , échecs répétés de stimulations monofolliculaires … d’où les pré-requis au maniement des inducteurs de l’ovulation • Prescription réservée aux spécialistes en gynécologie, et/ou gynécologie-obstétrique, et/ou endocrinologie et métabolisme dont les compétences émanent d’une formation médicale adéquate (accord professionnel) • Bilan étiologique de la stérilité : contrôle de la perméabilité tubaire, dosages hormonaux de base et spermogramme (accord professionnel) Recommandations de l’AFSSAPS (avril 2004) L’utilisation des gonadotrophines est recommandée dans l’induction de l’ovulation hors AMP : – en première intention, en cas d’aménorrhée avec un test aux progestatifs négatif (preuve scientifique établie) – en seconde intention, en cas d’échec ou d’intolérance au citrate de clomifène (preuve scientifique établie) Les gonadotrophines disponibles et libellé de leur AMM Les FSH et hMG et leur AMM Spécialités pharmaceutiques Indications retenues par l’AMM dans les stimulations ovariennes paucifolliculaires Follitropine alfa Gonal f* Follitropine bêta Puregon* Métropine Ménopur* Urofollitropine Fostimon* Anovulation (y compris SOPK), chez les femmes n’ayant pas répondu au traitement par citrate de clomifène Anovulation (y compris SOPK), chez les femmes n’ayant pas répondu au traitement par citrate de clomifène Traitement de la stérilité, le plus souvent en association avec les HCG, dans les cas où l’anovulation est la seule cause de stérilité :anovulation d’origine hypothalamohypophysaire, dysovulation Stérilité par insuffisance de production de glaire Anovulation (y compris SOPK), chez les femmes n’ayant pas répondu au traitement par citrate de clomifène La LH Spécialité pharmaceutique Indications retenues par l’AMM Lutropine alfa En association à la FSH Patientes présentant un déficit sévère en LH et en FSH (taux plasmatique de LH endogène < 1,2UI/l) Luveris* LES GONADOTROPHINES CHORIONIQUES Spécialités pharmaceutiques Indications retenues par l’AMM HCG 1500 HCG 5000 Ovitrelle* 250 En association avec les FSH ou hMG Traitement de la stérilité par anovulation ou dysovulation Traitement des femmes entreprenant une superovulation en vue d’une AMP Traitement des femmes anovulatoires ou oligo-ovulatoires Déclenchement de l’ovulation et lutéinisation chez les patientes anovulatoires ou oligo-ovulatoires après stimulation de la croissance folliculaire Schémas thérapeutiques en fonction de la pathologie ovulatoire diagnostiquée Classification de l’OMS des pathologies ovulatoires • Type I : association d’une hypo-oestrogénie et de taux d’hormones gonadotropes normaux ou bas ( E2 bas + FSH et LH bas ou normaux) – aménorrhée hypothalamique – pas d’hémorragie de privation spontanée ou induite • Type II : persistance d’une sécrétion oestrogénique (test au progestatif +) – IIa : FSH > LH à J3 • à test au CC négatif : absence de sécrétion endogène de GnRH malgré la levée de la freination oestrogénique • à test au CC positif – IIb : LH > FSH à J3 et androgènes élevés + échographie caractéristique = Syndrome des OPK • Type III : insuffisance ovarienne avec élévation inhabituelle de l’oestradiol et de FSH plasmatiques à J3 Patientes avec cycles anovulatoires du groupe IIb de l’OMS Anovulation avec dysfonctionnement hypothalamo-hypophysaire sécrétions de LH et d’œstradiol conservées voire élevées en cas de SOPK Patientes avec cycles anovulatoires du groupe IIb de l’OMS Le traitement par FSH est indiqué : – en cas d’échec de stimulation par citrate de clomifène – en cas de résistance : • FCS à répétition • absence de conception malgré des cycles ovulatoires • absence d’ovulation malgré des posologies correctes Protocole step-up conventionnel fol ≥ 10 mm 5-7 j 5-7 j hCG 3 amp/j 2 amp/j 1 amp/j J3 J10 J17 J24 1 ampoule = 75 UI de FSH fol ≥ 10 mm 7j 14 j 2 amp/j 1,5 amp/j 1 amp/j J3 J17 J24 Protocole step-up chronic low-dose hCG Protocole step-down 5j fol ≥ 10mm 5j 5j fol ≥ 10mm 5j 3 amp/j 3 j hCG 2.5 amp/j 2 amp/j 1.5 amp/j J3 J8 3 j hCG 1 amp/j J13 J18 1 ampoule = 75 UI de FSH J23 Avantage au protocole Step down mais ... • Van Stantbrink (J.Clin.Endocrinol.metab 1997; 82 : 3597-602) – protocole Step down proche de la physiologie – Etude prospective chez 37 patientes anovulatoire avec résistance au CC sous FSH urinaire • durée de stimulation plus courte (9 jours versus 18 jours : significatif) • quantité d’ampoules de gonadotrophines réduite • croissance monofolliculaire dans 88% des cycles (versus 56%) • Mais : – nécessité et difficulté dans le choix de la dose de charge initiale avec risque de stimulation multifolliculaire – si réduction trop rapide des doses, risque d’atrésie du follicule sélectionné par soutien insuffisant en gonadotrophines D’où le protocole séquentiel fol ≥ 10 mm 5-7 j 7j 2 amp/j ≥ 12-14 mm -50 % 1.5 amp/j 1 amp/j J3 J10 J17 1 ampoule = 75 UI de FSH J24 hCG Patientes avec cycles dysovulatoires et folliculogenèse inadéquate du groupe IIa de l’OMS à test au CC + Dysovulation avec décalage simple de la croissance folliculaire mais début de croissance folliculaire et sélection spontanée du follicule dominant Patientes avec cycles dysovulatoires et folliculogenèse inadéquate du groupe IIa de l’OMS à test au CC + • Principe du traitement : – échographie préalable en cycle spontané pour déterminer le moment du ralentissement de la folliculogenèse et la soutenir par la FSH exogène – FSH débutée entre J6 et J8 en moyenne – 75 UI/j – soutien de la phase folliculaire tardive • Minimise le risque de grossesses multiples et d’HSO Patientes avec cycles anovulatoires du groupe I de l’OMS Insuffisance hypothalamo-hypophysaire hypogonadisme hypogonadotrope Patientes avec cycles anovulatoires du groupe I de l’OMS Patientes à déficience hypothalamo-hypophysaire : – fonction hypophysaire préservée – induction de l’ovulation par administration pulsatile de LH-RH à la pompe par voie SC ou IV – d’où correction physiologique du déficit – peu de risque d’HSO ou de grossesses multiples – si la pompe n’est pas utilisable, recours aux gonadotrophines avec combiné FSH et LH Patientes avec cycles anovulatoires du groupe I de l’OMS Cas rares d’hypogonadisme hypogonadotrope : – rapport FSH/LH élevé > 1,5 – supplémentation combinée en FSH et LH nécessaire – si FSH seule, maturation finale folliculaire et endométriale inadéquate et ovulation inconstante – la LH stimule la production d’androgènes, précurseurs des œstrogènes, et doit être administrée dès le début de la stimulation à la dose de 75 UI/j et s’assurer d’un taux de LH > 1,2 UI/l Patientes présentant une insuffisance ovarienne, appartenant au groupe III de l’OMS Cas des patientes de plus de 38 ans Patientes appartenant au groupe III de l’OMS • dysovulation avec cycles courts de moins de 26 jours par insuffisance ovarienne relative • protocole de stimulation : – désensibilisation par de faibles doses d’agonistes de la GnRH démarrée à J20 – puis association à 100 à 112,5 UI de FSH-LH par jour après la survenue des règles • y associer préférentiellement une IIU (qualité médiocre de la glaire) et un soutien de la phase lutéale • cf Cedrin-Durnerin (Reprod Biomed Online, 2003) LIMITER LES EFFETS INDESIRABLES • • • Grossesses multiples Hyperstimulation ovarienne Inconfort (multidose, Pen, pré-remplie) Conclusion • L’obtention d’une croissance mono voire paucifolliculaire doit rester la règle lorsque les gonadotrophines sont utilisées en induction de l’ovulation en dehors de la FIV • Le confort des patientes est respecté et les risques d’HSO et de grossesses multiples sont minimisés • Une bonne connaissance de la physiologie permet de manipuler les différents protocoles: – légitimité du protocole Step up chronic low dose en première intention – maniabilité des FSH et LH recombinantes → efficacité et sécurité des thérapeutiques bien conduites • Tenir compte des enjeux économiques des thérapeutiques