Il est urgent d`agir pour enrayer le déclin de l`imprimerie

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Il est urgent d`agir pour enrayer le déclin de l`imprimerie
Octobre 2009
Il est urgent d’agir pour enrayer le
déclin de l’imprimerie
Le secteur de l’imprimerie comptait en 2008 en France 7 300 établissements pour 81
000 salariés. En 10 ans, ce secteur a perdu plus de 30 000 emplois, 3 000
imprimeries ont disparu et son chiffre d’affaires a baissé de 14,5% depuis 2000.
Faiblement exportateur, ce secteur très concurrentiel est composé d’entreprises de petite
taille relativement capitalistiques et positionnées avant tout sur des marchés de
proximité. Si l’on y ajoute les activités d’édition et de reproduction fortement liées, c’est
près de 170 000 emplois qui sont directement concernés sur le territoire français
Aujourd’hui, l’imprimerie est à la croisée des chemins, elle est condamnée à modifier sa
stratégie de développement et à innover afin d’enrayer le déclin de ses marchés
traditionnels et de bénéficier du potentiel des nouveaux marchés en fort développement
dans le secteur.
Le secteur est aussi condamné à se restructurer avec un nombre encore très
important de structures de petite taille à faible rentabilité et donc aux possibilités
d’investissement limitées.
Cette nécessaire mutation de l’imprimerie devient urgente, si elle ne veut pas
perdre un tiers de ses emplois d’ici à 2025 pour cause de baisse de la demande et
si elle veut rester compétitive sur un marché de plus en plus ouvert.
Toutefois, redéfinir ou réinventer une stratégie nécessite un accompagnement adapté et
des moyens à la hauteur des enjeux économiques, humains et écologiques en cours
dans le secteur. Ainsi, à l’heure des choix stratégiques, dans un contexte économique
global tendu et difficile, l’accompagnement et des actions de soutien à l’activité, à
l’innovation et à l’emploi sont nécessaires et doivent s’orienter vers :
Le soutien à l’investissement afin d’adapter les machines vers l’impression
« innovante » et électronique.
L’accompagnement financier en particulier dans le domaine des transmissions
d’entreprises, ce qui aiderait à la nécessaire concentration du secteur
L’appui aux entreprises pour répondre aux différents marchés publics
La formation des employés aux nouveaux modes et procédés de production
/ L’imprimerie en France : un recul continu
Le secteur de l’imprimerie est en recul continu depuis le début des années 2000. Le secteur affiche une
perte de plus de 30 000 emplois entre 1998 et 2008 et près de 3 000 établissements ont disparu.
D’après les données ASSEDIC sur les effectifs, le Nord-Pas de Calais se place en 2008 au quatrième rang
français derrière l’Ile de France, Rhône-Alpes et les Pays de la Loire.
30 000 emplois perdus
Evolution des effectifs et des établissements de l’imprimerie en France
Indice base 100 au 31/12/1998
110
100
1998 : 10 000 établissements
et 112 000 salariés
90
80
2003 : 8 700 établissements
et 99 000 salariés
70
2008 : 7 300 établissements
et 81 000 salariés
60
1998
1999
2000
2001
2002
Effectif
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Etablissements
Source : ASSEDIC 31/12/2008 Périmètre : 1811Z; 1812Z; 1813Z; 1814Z
Peu de débouchés à l’international
La France est déficitaire de 785 millions d’euros dans ses échanges de produits d’édition et d’imprimés.
Les échanges internationaux sont faibles dans ce secteur d’activité et limités aux grandes séries.
L’Allemagne est en position de force sur ce marché grâce à une puissante capacité industrielle.
L’importation au-delà de l’Europe n’est valable que pour de très grandes séries dans des délais peu
contraints.
Activité à l’import/export (en France en 2008)
Pays
Exportations
En
Poids sur le total des
millions exportations de la France
d’euros
En
millions
d’euros
Importations
Poids sur le total des
Importations de la France
Belgique
365
19%
329
12%
Allemagne
264
14%
557
21%
Suisse
206
11%
44
2%
Royaume-Uni
104
5%
318
12%
Canada
103
5%
338
1%
TOTAL
1 912
2 697
Source : douanes, 2008
Note : La mesure du commerce mondial de l’imprimé ne peut se distinguer de celle de l’édition. L’exemple des livres et périodiqu es
édités en France mais qui sont imprimés à l’étranger est révélateur. À leur entrée en France, une grande partie de ces articl es est
comptabilisée sur le compte de l’édition par les services douaniers, alors qu’il s’agit de produits propres au secteur de l’i mpression.
/ Le Nord-Pas de Calais suit la tendance nationale
Début 2009, le fichier régional des C(R)CI du Nord-Pas de Calais recense 549 établissements de
l’imprimerie inscrits au RCS (Registre du Commerce et des Sociétés) pour un total de 6 314 salariés.
L’activité est plus concentrée sur les zones d’emploi de Lille et de Roubaix-Tourcoing mais aucun territoire
ne présente une dépendance significative à l’imprimerie. La part des effectifs de l’imprimerie du Nord-Pas
de Calais dans le total français reste stable dans une fourchette de 7% à 8%. Entre 1998 et 2008, les
effectifs de l’imprimerie se sont réduits de 33% en région et de 28% au niveau national.
300 emplois supprimés par an depuis 10 ans
Evolution des effectifs et des établissements de l’imprimerie en Nord-Pas de Calais
Indice base 100 au 31/12/1998
110
100
1998 : 500 établissements et
8700 salariés
90
80
2003 : 440 établissements et
7400 salariés
70
2008 : 370 établissements et
5800 salariés
60
1998
1999
2000
2001
2002
Effectif
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Etablissements
Source : ASSEDIC 31/12/2008 Périmètre : 1811Z; 1812Z; 1813Z; 1814Z
Des échanges internationaux limités
Le Nord-Pas de Calais est déficitaire de 127 millions d’euros dans ses échanges de produits de l’édition,
imprimés ou reproduits. C’est un secteur relativement peu exportateur traduisant son positionnement sur
des marchés de proximité. Faute de ces débouchés supplémentaires, les entreprises de la région sont
en situation de dépendance face aux donneurs d’ordres locaux.
Activité à l’import/export (en Nord-Pas de Calais en 2008)
Exportations
Importations
Pays
En
millions
d’euros
Poids sur le total des
exportations de la
région
En
millions
d’euros
Poids sur le total des
Importations de la
région
Belgique
29
34%
59
28%
Royaume-Uni
20
24%
2
1%
Pays-Bas
9
12%
3
1%
Suisse
5
6%
0,5
0,2%
Allemagne
5
6%
36
17%
TOTAL
86
Source : douanes, 2008
213
/ Les produits et secteurs clients
Un marché concentré sur les périodiques et le publicitaire
Répartition des tonnages produits en 2006
Impression de livres
7%
Autres
4%
Imprimés administratifs et
commerciaux
5%
Imprimés en continu
4%
Imprimés techniques et
publicitaires
25%
Impression de périodiques
34%
Affiches et affichettes
1%
Catalogue et brochure VPC
11%
Imprimés de
conditionnement
9%
Source : FICG 2006
La production totale du secteur Edition-Imprimerie-Reproduction s’élevait à 28 milliards
d’euros sur le territoire français en 2007 (source : INSEE –TES). Le taux de pénétration
des importations et le taux d’exportation proches de 10 % sont relativement faibles pour
un secteur industriel et traduisent l’importance des coûts de transport et de distribution.
Environ un tiers de la consommation de ces produits est le fait des ménages ; les deux
autres tiers sont le fait des administrations (pour près de 20 %) et des entreprises
(Services aux entreprises, Commerces…).
La production d’imprimés est en diminution constante sous l’effet du développement des
nouveaux médias. Les évolutions sont cependant d’ampleur différente entre les différents
types d’imprimés :
L’emballage et le livre se maintiennent ;
L’impression en continu est le secteur le plus impacté notamment sous l’effet de la
dématérialisation de l’administration ;
Les catalogues de VPC enregistrent une baisse importante depuis 2004.
La tendance récente montre néanmoins un recul de l’ensemble des marchés,
même si là encore les évolutions sont naturellement fonction des segments considérés
(publicité très touchée…).
La concurrence internationale influe sur les marchés de l’emballage et des livres où les
contraintes de temps sont moins prégnantes. Aussi, au cours des dernières années, la
stabilité voire la croissance de ces marchés n’a que très peu profité aux entreprises
françaises de ce secteur.
/ Un secteur fragmenté
Carte des principaux établissements du NPDC (plus de 50 salariés)
Effectifs salariés par tranches
SOCIETE D'IMPRESSION DU BOULONNAIS (STE)
De 200 à 300
De 150 à 200
HELIO LYS
IMPRIMERIE MORDACQ
De 100 à 150
100
De 50 à
DB PRINT NORD
IMPRIMERIE GEORGES FRERE
SA D'HAUSSY IMPRIMEURS
PUBLI SCREEN
L.F.I.
LA VOIX DU NORD
ILLOCHROMA FRANCE
SIPCA
DOURDIN S.A
NORD COMPO
H2D
IMPRIMERIE DECOSTER
IMPRIMERIE LEONCE DEPREZ
NORD HELIO SERVICE
IN CONTINU ET SERVICES SAS
L'ARTESIENNE
MAUBEUGEOISE PHOTOCOMPOSITION
IMPRIMERIE NATIONALE
MAULDE ET RENOU SAMBRE
HENRY IMPRIMERIE ET EDITIONS
SAS LENGLET IMPRIMEURS
Source : fichier régional des C(R)CI
Une surreprésentation des micro entreprises
En France, comme à l’échelle européenne, la part des micro entreprises (entre 1 et 9
salariés) dans le secteur de « l’édition, imprimerie, reproduction » est beaucoup plus
importante que dans le reste de l’industrie manufacturière. En France, 16% des
entreprises de ce secteur comptent moins de 10 salariés contre 7% dans l’ensemble de
l’industrie manufacturière.
Ce secteur est caractérisé par une part importante d’entreprises indépendantes. Lorsque
les établissements appartiennent à des groupes, ceux-ci sont généralement de
petite taille (moins de 100 salariés) et essentiellement sur des marchés nationaux.
Néanmoins, le secteur est en phase de structuration. Dans un contexte de diminution
globale du chiffre d’affaires, le chiffre d’affaires moyen par entreprise a augmenté de
12% depuis 2000.
Peu de moyens financiers
Le taux de marge moyen des imprimeries de labeur (EBE/VAHT) à environ 13%, est
faible par rapport à l'ensemble de l'industrie (30,3%). Cette faible rentabilité rend les
entreprises fragiles et contraint les possibilités de développement. La taille réduite
des entreprises et des groupes ne fait qu’accentuer ce constat. De plus, ce taux de
marge s’érode de façon continue depuis le milieu des années 90.
Il est dans ce contexte important d’accompagner le mouvement de concentration
du secteur.
/ Un secteur lourdement impacté par la crise
Le secteur de l’imprimerie a réalisé en France en 2007 un chiffre d’affaires de 7,6
milliards d’euros.
Les tonnages d’imprimés sont en baisse de 3% en 2007 avec un recul du marché des
catalogues de vente par correspondance sous l’effet du développement du commerce en
ligne.
En 2009, l’imprimerie souffre plus durement de la crise économique que les autres
secteurs de l’industrie des biens de de consommation. La production comme les
importations reculent respectivement de 2,5% et de 22,5% entre le premier et le
deuxième trimestre. Les entreprises privées compriment leur budget publicitaire en
particulier celui des imprimés au profit des nouveaux médias. La publicité papier sert de
variable d’ajustement dans un contexte conjoncture difficile.
Cette mauvaise santé se traduit par une hausse des défaillances d’entreprise dans
l’imprimerie de 44% au premier trimestre 2009.
Le Nord-Pas de Calais est fortement impacté par la baisse du secteur de la VAD qui
représentait en 2005 20% de sa production. Entre 2006 et le 2007, le chiffre d’affaires
de l’imprimerie en région a reculé de 5%.
Certaines entreprises font face à de graves difficultés comme l’entreprise Maulde et
Renou basée à Maubeuge (59) contrainte de fermée ses portes et de licencier 50
salariés.
Lu dans la presse :
Sans repreneur, l’imprimerie Maulde et Renou est condamnée / TRIPIANA
Vincent.-. Editeur : Voix du Nord éd. Avesnes (La), 23/09/2009
faute de repreneur, l'imprimerie MAULDE ET RENOU, basée à Maubeuge,
devrait déposer le bilan début octobre, entraînant le licenciement de 50
salariés.
L'imprimerie Moselle Vieillemard (91) liquidée/ www.Graphiline.com
14/10/2009
C'est le 5 octobre dernier que le couperet est tombé pour l'imprimerie Moselle
Vieillemard, 91ème imprimeur français selon le Graphorama 2007 avec un
chiffre d'affaires de 19 millions d'euros, l'un des leaders français de
l'impression pour le secteur du marketing direct.
Liquidation judiciaire pour l'imprimerie du Nord-Est / .-. Editeur : NordEclair éd. Roubaix, 26/09/2008
Le tribunal de commerce de Roubaix-Tourcoing a prononcé la liquidation
judiciaire de l'imprimerie du Nord-Est, implantée à Tourcoing, avec une
poursuite de l'activité jusqu'au 17 octobre. La société, qui appartient au groupe
THIRION, emploie 29 personne.
/ Perspectives : chute des marchés traditionnels
Les perspectives à plus long terme du secteur sont très mauvaises
A long terme, les simulations effectuées penchent pour une accélération des destructions d’emploi dans les
secteurs de l’Edition-Imprimerie-Reproduction. Les effectifs avaient baissé de 212 000 à 187 000 entre
1978 et 2004, puis 170 000 en 2008. Sous un scénario central (BIPE, Conseil d’Analyse Stratégique) d’une
croissance annuelle française moyenne de 1,9 % en volume d’ici à 2025, le secteur perdrait un tiers de
ses emplois d’ici à 2025, la valeur ajoutée et la production ne bougeant quant à elles quasiment
pas. Le Nord Pas de Calais connaîtrait les mêmes évolutions.
Évolution des dépenses des ménages en culture écrite depuis 1960 (en millions d’euros)
Les défis confrontant le secteur sont en effet importants, tant du côté de l’offre que de la demande.
Si les dépenses consacrées par les ménages français à la culture écrite ont en effet crû en valeur sur les
trente dernières années, elles semblent néanmoins avoir atteint un palier et leur poids dans le budget total
des ménages se réduit année après année. Les différents segments sont menacés :
1/Le Livre. Les ventes en volume de livres sur le territoire national baissent continument depuis déjà
plusieurs années. Le secteur est soumis à la concurrence budgétaire des autres loisirs culturels : DVD,
Internet, jeux vidéo. On assiste dans le même temps à une réduction constante du noyau de forts
lecteurs depuis 3 décennies alors que la population de lecteurs ne croît plus (en 2008, près d’un français
sur 3 de plus de 15 ans n’a lu aucun livre). Enfin, la dématérialisation du livre, qui se profile actuellement,
posera de nombreux défis et risque de faire baisser le marché en valeur.
2/La Presse. La crise publicitaire met en difficulté les éditeurs et la crise économique entraîne une baisse
de la consommation presse. La concurrence du web est de plus en plus forte avec une hausse importante
de la fréquentation des Sites Internet des titres au détriment de la version papier. Enfin, l’effet
générationnel négatif de la lecture papier est aujourd’hui admis. Notons pour finir que les dépenses des
ménages ne sont pas les seules à connaître des évolutions tendancielles défavorables. Les entreprises
comme les administrations ont de moins en moins recours au papier et cherchent à diminuer encore cette
part (e-administration…).
Ce phénomène de baisse de la demande est de plus mondial : contrairement à d’autres industries,
l’Edition-Imprimerie-Reproduction ne trouvera donc pas son salut dans le développement rapide des
marchés émergents périphériques à l’Union européenne.
Dans ce contexte de demande décroissante, la faible concentration de départ de l’industrie
française (plus de micro entreprises que la moyenne européenne) ainsi que sa faible rentabilité (un
excédent brut d’exploitation exprimé en pourcentage du chiffre d’affaires inférieur de moitié à la moyenne
européenne) constituent un handicap lourd et sont susceptibles d’alourdir encore le bilan à terme.
/ Ressources humaines
Principales familles professionnelles
(en France entre 2005 et 2007)
Imprimerie de labeur et
industries graphiques
Part du secteur dans
l'ensemble de la FAP
F40-Ouvriers des industries graphiques
36,80%
50,67%
U10-Professionnels des arts et des
spectacles
13,79%
5,81%
F50-Techniciens, agents de maîtrise
H00-Ingénieurs et cadres techniques de
l'industrie
6,37%
20,01%
3,98%
1,65%
L00-Secrétaires
2,91%
0,65%
Source : INSEE Enquête Emploi. FAP 86 DARES. Exploitation Céreq.
Champ : ensemble des personnes occupées salariées ou non salariées, hors salariés de l'Etat et des Collectivités Locales.
Niveaux de diplômes
(en France entre 2005 et 2007)
Imprimerie de labeur et
industries graphiques
Tous secteurs
10,76%
9,88%
17,81%
32,05%
29,49%
13,02%
13,51%
17,60%
28,33%
27,54%
niveaux I et II (BAC +3 et plus)
niveau III (BAC +2)
niveau IV (BAC)
niveau V (CAP, BEP)
niveau VI (aucun diplôme)
Source : INSEE Enquête Emploi. Exploitation Céreq.
Champ : ensemble des personnes occupées salariées ou non salariées, hors salariés de l'Etat et des Collectivités Locales.
L’enjeu de la transmission
Age des dirigeants en région
Ensemble des établissements
60 ans et plus
15%
Etablissements de 20 salariés et plus
Moins de 40 ans
9%
Moins de 40 ans
26%
60 ans et plus
27%
55 à 59 ans
14%
40 à 49 ans
31%
50 à 54 ans
10%
55 à 59 ans
20%
40 à 49 ans
35%
50 à 54 ans
13%
Source : fichier régional CRCI/CCI
Compte tenu du profil par âge des dirigeants de la région, la problématique de la
transmission s’avère déterminante en particulier pour les entreprises les plus
grandes.
Cette caractéristique pourrait favoriser la concentration attendue (nécessaire) du
secteur mais nécessite des mesures d’accompagnement spécifique.
/ Enjeux technologiques et réglementaires
Une adaptation aux contraintes environnementales
Une écotaxe (EcoFolio) de 35 euros par tonne de papier produite est payée par les annonceurs (et non
l’imprimeur) afin de contribuer à la collecte, la valorisation et l’élimination des déchets d’imprimés.
Initialement limitée aux imprimés non sollicités elle s’étend progressivement et devrait concerner également
les papiers bureautique et les envois de correspondance d’ici 2010. Les documents qui restent exonérés
sont les livres, les documents des services publics, la presse et les magazines payants.
Imprim'vert ®
Les industries graphiques, industries de très haute technicité utilisatrices de révélateurs, fixateurs et de
solvants sont sensibles aux impacts environnementaux que leur activité peut engendrer. Parce qu'il faut
que des actions spécifiques soient mises en œuvre, l'action Imprim'vert® est proposée aux professionnels
du secteur.
L'objectif est d'aider les entreprises dans leurs démarches d'amélioration environnementale en leur
apportant des solutions simples, concrètes et adaptées au métier.
Les principales technologies
Les industries graphiques utilisent plusieurs technologies d’impression :
L’offset est le procédé le plus courant pour l’impression de toutes sortes de documents (journaux,
emballages..). L’offset est un procédé d’impression reposant sur le phénomène d’antagonisme eau/encres
grasses. Le texte est reporté photographiquement sur une plaque métallique ; après mouillage et encrage
de la plaque, le texte est déposé sur un « blanchet », cylindre de caoutchouc qui le reporte sur la feuille à
imprimer. C'est la technique de l'offset plat : la feuille est imprimée en recto seul. Dans l'offset rotative
("roto") la feuille est imprimée en recto-verso, un deuxième blanchet reçoit le verso d'une deuxième plaque
ayant été impressionnée par le texte verso.
La flexographie utilise des clichés en relief qui permettent l’impression en direct. Dans la flexographie
traditionnelle, on se sert d'encres à séchage rapide et à fortes teneurs en solvants. La technique convient
tout à fait à l'impression sur des substrats non poreux comme les sacs de plastique et l'emballage
alimentaire.
L’héliogravure est une technique plus lourde : les formes sont gravées en creux au laser sur des cylindres
en cuivre ; après encrage, les alvéoles nées de la gravure restent remplis d’encre. Ce procédé est adapté
aux très grandes séries nécessitant un haut niveau de qualité (timbres, catalogues, tickets…).
L’impression numérique se développe rapidement du fait du déploiement des TIC dans les entreprises.
Les systèmes d’impression numérique permettent des gains de temps, limitent la perte de papier et sont
adaptés aux tirages courts ou moyens, sous tout format, en couleur et à la demande, et posent moins de
problème de rentabilité. Elle s’intègre parfaitement au processus de production en amont (prépresse,
composition, moyens de transfert et d’intégration des données).
Des investissements nécessaires mais difficiles à réaliser
La forte concurrence qui règne dans le secteur oblige les industriels à investir pour obtenir des
gains de productivité. Mais les coûts d’investissements dans ce secteur sont très élevés pour une
rentabilité incertaine. La rentabilité du capital immobilisé dans l’imprimerie atteint en effet 11% dans
l’imprimerie contre 17% en moyenne dans l’industrie manufacturière. L’arbitrage entre la
rationalisation de l’outil de production existant et l’investissement dans une nouvelle chaine de production
est d’autant plus difficile que le marché est en baisse continue.
De plus, les entreprises de l’imprimerie font face à un manque de fond propre qui les obligent à un recours
important au crédit bail : 44% des entreprises de l’imprimerie ont recours au crédit bail contre 18%
dans l’industrie manufacturière.
L’autre alternative pour financer l’investissement est d’entrer dans des groupes et ainsi d’engranger une
plus forte capacité financière.
Innovation
Les chaînes d’impression se sont automatisées grâce à l’électronique et à
l’informatique. La transmission de données est capitale pour le secteur et nécessite
rapidité, qualité et sécurité des données entre le professionnel et son client qui peut
ainsi avoir une vision à distance du produit fini. Essentiel à la compétitivité des
entreprises, l’internet haut débit s’est généralisé et la quasi-totalité des entreprises des
industries graphiques utilise des débits supérieurs à 2Mbits seconde, selon l’enquête
TIC 2007 de l’Insee.
Le computer to plate (ou CTP) s’est généralisé dans le prépresse : la plaque
d’impression étant fabriquée à partir de l’ordinateur du prépresse, il n’y a plus de film
intermédiaire insolant la plaque d’impression, à la différence du computer to film.
L’évolution porte sur la sécurisation des flux du prépresse ou deux formats coexistent,
le TIFF/IT et le PDF, ce dernier s’imposant largement mais étant peu sécurisé. Un PDF
certifié européen (PDF X/Plus version 2004) permet d’y remédier. L’impression est
automatisée, l’offset progresse toujours dans ses temps de calage, la diminution des
réglages, permettant gain de temps et diminution du papier gâché.
Les presses numériques, souples d’utilisation et de bonne qualité d’impression,
permettent de personnaliser les documents, notamment pour les marchés de la
publicité et du marketing direct.
Le numérique étant acquis dans le prépresse, l’impression, le post presse, les
industries graphiques cherchent à relier ces outils et les faire communiquer ensemble
au sein de leurs systèmes d'informations. Le JDF, format informatique d’échanges de
données définissant le process de fabrication d’un imprimé répond à cette
problématique. Ce standard vise à transmettre non pas ce qu’il faut imprimer mais la
manière de procéder.
Les industries graphiques se tournent vers l’impression des composants électroniques
sans toutefois viser l’électronique traditionnelle. Elles sont plutôt positionnées sur
l’électronique à faible coût pour des systèmes d’affichage flexible ou des étiquettes
RFID. Des expériences concluantes ont déjà été menées en ce sens. Bien que les
secteurs de l’électronique et de l’imprimerie soient à priori éloignés, les techniques
d’impression permettent de déposer des encres électriquement fonctionnelles sur une
ou plusieurs couches permettant ainsi de créer des composants électroniques.
L’utilisation de ces composants est appelée à se développer.
Dans cette optique, il apparait important de conserver un appareil de production
compétitif à même de répondre aux besoins de ces nouveaux marchés. La
maitrise ou non de ces technologies pourrait avoir un impact sur l’ensemble de la filière
électronique française.
/ Opportunités, menaces et atouts
La poursuite de la dématérialisation, notamment dans les administrations, pèse logiquement sur le
secteur de l’imprimerie. Bien que le développement de l’imprimerie devrait être limité dans les pays
développés, ce support n’est pas appelé à disparaitre. Au niveau mondial, on observe toujours une
croissance des volumes imprimés.
Le web influe logiquement sur les métiers de l’imprimerie mais le papier reste un support de
communication plébiscité par les consommateurs. Dans le cas précis de la VPC, on constate que le
consommateur qui achète en ligne souhaite bien souvent conserver l’exemplaire papier du catalogue.
Les deux médias ne doivent donc pas être opposés mais plutôt être perçus comme complémentaires. La
recomposition entre la communication de masse indifférenciée et une communication plus ciblée est
donc appelée à se poursuivre.
Dans un marché en maturité, voire en déclin, la croissance du volume d’affaires d’une entreprise ne peut
se faire qu’au détriment de l’activité de ses concurrents. Cela mène donc à une compétition forte plutôt
sur les prix car les standards de qualité sont déjà élevés. Néanmoins, l’entreprise peut toujours se
différencier en proposant des produits à haute valeur ajoutée (vernis sélectif, découpe originale,
gaufrage, ajout d’échantillonnage…).
La grande diversité des produits proposés et l’hétérogénéité des profils d’entreprise ne permettent pas de
dresser une stratégie type pour l’entreprise. En revanche, le secteur dans son ensemble peut assurer sa
croissance en proposant de nouveaux services liés à son activité. Les acheteurs sont, en effet, de plus
en plus à la recherche d’une réponse globale à leur demande intégrant l’ensemble de la chaîne. Dans
cette optique, les imprimeurs disposant déjà d’une activité de prépresse sont avantagés car ils maitrisent
déjà l’essentiel des métiers transversaux. De manière générale, ce secteur s’est trop longtemps focalisé
sur des considérations technologiques en négligeant la culture du client.
Le délai reste un argument essentiel et le Nord-Pas de Calais comme la France bénéficie toujours, dans
cette perspective, de la proximité de grands donneurs d’ordre, notamment de la distribution, et d’un
bassin de population conséquent.
Un potentiel de développement à soutenir
L’imprimerie est soumise actuellement à de nombreuses mutations tant technologiques
qu’organisationnelles. Toutefois le potentiel de croissance est bien réel sur de nouveaux marchés,
souvent à plus haute valeur ajoutée, nécessitant néanmoins pour l’entreprise la mise en place d’un
nouveau modèle économique.
Ce choix oblige l’imprimeur à rompre ou à réorienter sa stratégie sur de nouvelles opportunités en
développant :
-L’innovation par l’intégration de nouvelles machines et nouveaux procédés de fabrication (imprimerietechnique intégrant notamment de l’électronique-imprimée),
- La mise en œuvre de prestations de services complètes pour le client
-L’intégration de nouvelles compétences plus qualifiées au sein de l’entreprise ou la formation des
salariées aux nouvelles technologies utilisées.
Les mutations à l’œuvre sont fortes et rapides dans le secteur. Les choix stratégiques doivent s’orienter
sur les marchés porteurs à l’origine de l’innovation (comme l’électronique ou le multimédia). Par ailleurs,
l’anticipation des évolutions et l’appréhension des marchés en développement, souvent trop
embryonnaires, deviennent nécessaires au maintien de la rentabilité de ces entreprises qui pour y
parvenir doivent être accompagnées et soutenues.
/ Pour en savoir plus...
Information statistique et sectorielle
SESSI (ministère de l’économie et des finances) www.industrie.gouv.fr/sessi
Centre d'Etudes et de Ressources des Industries Graphiques :
Cerig, veille de Pagora sur le papier, la communication imprimée, l'emballage et les biomatériaux.
www.cerig.efpg.inpg.fr/
Graphorama.com
Ce site classe par chiffre d’affaires, effectifs, résultats nets, CA export, CA par salarié, résultat net par
salarié, résultat net sur CA, par département. http://www.graphorama.com
Enjeux de l’industrie régionale, DRIRE Nord-Pas de Calais, Edition 2007
Revues
Reproduire et Impression
Organisations professionnelles
UNIC, Union Nationale de l’Imprimerie et de la Communication Graphique
http://www.com-unic.fr/spip/
SIN, Syndicat de l’Impression Numérique et des services graphiques
http://www.sin.fr/
SPICG, Syndicat Professionnel de l'Imprimerie et de la Communication Graphique - Nord de la France
http://www.spicg.fr/
Salons
Salon GRAPHITEC, salon des industries graphiques, PARIS, Porte de Versailles, du 9 au 12 juin 2009,
http://www.graphitec.com/
Salon INTERGRAPHIC, le rendez-vous des professionnels de la communication graphique, du print au
web, PARIS, Palais des Congrès, du 12 au 14 janvier 2010
http://www.intergraphic.biz/
Salon SYMPHONIE VISUELLE & GRAPHIQUE, salon de la sérigraphie, tampographie, impression
numérique grand format..., PARIS, Porte de Versailles, 10 au 12 février 2010,
http://www.symphonie-visuelle.fr/
Horizon éco, publication de la CRCI Nord – Pas de Calais, 2 Palais de la Bourse – BP 500 – 59001 Lille cedex –
Tél : 03.20.63.79.38 - Directeur de la Publication J.B Tivolle – ISSN 1961-9243

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