Le bijoutier, artisan du métal noble

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Le bijoutier, artisan du métal noble
7
24 heures | Vendredi 25 mai 2012
Formation
Le bijoutier, artisan
du métal noble
En collaboration avec le Centre patronal
et la Chambre vaudoise
du commerce et de l’industrie
Formation
Au micro
En apprentissage dual: 4 ans,
4 jours dans une entreprise,
1 jour de cours théoriques au
Centre de formation
professionnelle Arts appliqués
à Genève. A plein-temps,
4 ans, 2/3 de cours théoriques
et 1/3 de pratique à l’Ecole
technique de la vallée de Joux
(ETVJ).
Joann Rais, 29 ans
Conditions d’admission: 15 ans
révolus, scolarité obligatoire
achevée, tests, entretien
et dossier de dessins imposés
à remettre.
Titre obtenu: CFC
de bijoutier(ère) option
bijouterie/orfèvrerie/sertissage.
Joann Rais: «La principale machine, c’est la main!» CAMILLE BOZONNET
Plus: Possibilité d’obtenir
une maturité professionnelle
qui donne l’accès à une HES.
Possibilité de compléter le CFC
avec l’une des deux autres
options, d’effectuer un
apprentissage complémentaire
de polisseur ou de graveur,
de passer un diplôme ES
de designer, orientation design
de produit, spécialisation objets
horlogers.
Vrai ou faux?
Les gens connaissent le bijou,
pas le métier. Vrai. Ils ne font pas
forcément le lien entre la pièce
en vitrine et le travail du métal
derrière, réalisé à partir d’un
dessin.
Le bijoutier réalise la pièce en
entier. Faux. La taille de la pierre
et le sertissage sont des métiers
différents. Le bijoutier ne
façonne, en fait, que la base.
Le métier de bijoutier
allie l’art et la technique.
Pour Joann Rais, la
satisfaction du client est
une belle récompense
L
es yeux pétillants, Joann
Rais se souvient des premières pièces réalisées
dans l’atelier de construction métallique de son
père. La passion était née, il a finalement osé en faire un métier, après un
CFC de menuisier.
Aujourd’hui, en dernière année
d’apprentissage à l’atelier lausannois des Frères Jobin, Joann répare
et adapte les bijoux anciens, mais
réalise surtout toutes sortes de «bases», colliers, pendentifs, bagues,
boucles d’oreilles en or, argent ou
platine. Lorsqu’il s’agit d’une création unique, Joann commence par
esquisser la forme, déterminer les
cotes et grandeurs, puis il exécute le
projet en cire ou directement dans
l’or choisi si la pièce implique des
sertis.
Il sculpte, martèle, scie, lime, polit et
prépare les sertissures en fonction
des dimensions et caractéristiques
de la pierre, ce qui exige, parfois, un
travail extrêmement délicat.
«Comme avec une bague panier,
composée d’une pierre centrale entourée de plus petites. Les griffes en
or jaune étaient très fines et les soudures très rapprochées. Il fallait être
à son affaire: l’or jaune fond plus vite
que l’or gris, par exemple; les pièces
ne doivent pas bouger. C’est à la fois
artistique… et très technique.»
Quelques essayages et derniers réglages plus tard, Joann apprécie de contempler le résultat final, concrétisation de ses idées et de ses efforts, de
savourer la satisfaction du client:
«C’est presque mieux que ce que je
pensais, je ressens encore la passion
du débutant. Je suis bien plus heureux maintenant dans ce métier!»
Camille Bozonnet
Le moment que je préfère:
La fin, l’aboutissement après
les différentes étapes, juste
avant que la pièce ne soit sertie.
C’est étrange.
Le moment que j’aime le moins:
Certaines parties exigent
un maximum de concentration,
comme la mise en pierre,
où on réalise l’emplacement du
diamant à l’aide d’une sertissure
à grains. C’est assez délicat.
Pour exercer ce métier, il faut…
beaucoup de volonté.
Etre manuel et patient, savoir
se maîtriser. Avoir un petit côté
artiste pour réaliser les dessins.
Ma plus grande surprise:
L’atelier, la hauteur du siège, tenir
la pièce simplement à la main,
sans étau. Un autre monde, sans
high-tech.
Comment je me vois dans cinq
ans: J’envisage de retourner
dans le Jura et, peut-être,
aurai-je l’opportunité de vivre de
mes propres dessins et créations.
Débouchés
Avec l’expérience, les bijoutiers
peuvent devenir chef de groupe
dans une grande entreprise
ou chef d’atelier dans une
manufacture de bijouterie
et d’horlogerie, s’ils possèdent
de solides connaissances
en gemmologie et en orfèvrerie,
ainsi qu’une maîtrise des plans
techniques. Ils peuvent
également se mettre à leur
compte, ou encore travailler en
free-lance comme prototypiste,
designer de bijoux et d’objets
horlogers.
Les métiers du domaine: Graveur, polisseur, horloger dans le domaine professionnel de l’industrie, horloger dans le domaine professionnel du rhabillage.
En chiffres: Premier salaire: la convention patronale préconise de 55900 à 58500 fr., mais la plupart des ateliers proposent en moyenne de 45500 à 49400 fr.
annuels. Places vacantes sur le marché: entre 5 et 10 par année. Pour en savoir plus: Association romande des métiers de la bijouterie, www.asmebi.ch – Romandie
Formation, www.romandieformation.ch – Orientation scolaire et professionnelle vaudoise, www.orientation.vd.ch – Centre de formation professionnelle Arts
appliqués, edu.ge.ch/cfpaa – Ecole technique de la vallée de Joux (ETVJ), www.etvj.ch Conseil: Soigner son dossier de candidature est très important. Il ne faut pas
hésiter à y mettre le plus de références en lien avec le domaine artistique: dessins, réalisations, sculptures, etc. Et faire un stage pour vérifier qu’on est bien manuel.