Menuisier(e) - Espace Compétences
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Menuisier(e) - Espace Compétences
Menuisier(e) Rome H2206 1 Le métier Le métier : Menuisier(e) Dans le bâtiment ou l’industrie, le menuisier réalise des ouvrages très variés en bois, il façonne et assemble des pièces de différentes tailles. Il contribue aussi à l’équipement intérieur et extérieur de tous types de construction (habitations, locaux administratifs ou commerciaux). Dextérité manuelle, technicité, sens des volumes et de l’esthétique sont des qualités importantes pour l’exercice du métier. ©Menuisier-CRpaca Des matériaux et des activités diversifiés. Le menuisier travaille de manière privilégiée à partir du bois massif, issu de différentes essences, et de ses dérivés (agglomérés, mélaminés, médium, stratifiés). Mais il utilise aussi le métal notamment l’aluminium, le plastique/PVC, le verre ou le miroir. Ce métier peut se décliner en plusieurs appellations ou spécialités : L’ébéniste rénove et fabrique des modèles uniques de meubles ou d’objets d’art en bois mais il est de plus en plus amené à diversifier sa fabrication vers des menuiseries fonctionnelles et en petites séries comme le menuisier traditionnel. Le menuisier d’agencement réalise également des aménagements de cuisine, de salle de bain, de placards… sur-mesure et/ou à partir de produits manufacturés. Dans le bâtiment, le poseur-installateur de menuiseries s’occupe de tous les ouvrages en bois intérieur et extérieur d’habitations ou de locaux professionnels : châssis de fenêtre, terrasse, portail, escalier, cloisons etc. Son activité peut s’étendre aux travaux d’isolation. Avec les nouvelles exigences environnementales, ils ont d’ailleurs tendance à se développer. Dans l’industrie, il exerce en tant qu’ouvrier qualifié du travail du bois ou parfois technicien de production. Il fabrique en grandes séries des meubles et des équipements en bois standardisés, destinés aux professionnels ou à la grande distribution… De la fabrication à l’installation. Les missions du menuisier sont plus ou moins variées. Elles peuvent être réparties en deux grandes catégories : les opérations de fabrication et celles liées à la pose. La fabrication fait appel aux techniques du travail manuel ou mécanique du bois. Le menuisier choisit les matériaux les plus adaptés en fonction de leurs propriétés et du souhait de la clientèle. Il les prépare : débit, numérotation des pièces, traçage des repères conventionnels. Il effectue un travail spécifique à chacune 1 des pièces : façonnage des formes et moulures, perçage des points de fixation. Il réalise enfin les finitions, à but esthétique ou de protection, par ponçage, vernis, peinture, teinture, … Lors du montage des éléments, le menuisier utilise différents procédés d’assemblage : placage, collage, fixation à l’aide de chevilles, de clous ou de vis. Il les installe sur site, réalise l’étanchéité (jointage) et les ajustements nécessaires. En complément, il peut poser des éléments de quincailleries ou divers accessoires : serrures, poignées, alarmes… Si le menuisier d’atelier est susceptible de réaliser l’ensemble de ces activités, le menuisier poseur tend à se limiter à la seconde en intégrant d’autres matériaux que le bois. Savoir interpréter des plans. Suivant l’organisation de l’activité, le menuisier travaille à partir des plans et croquis réalisés par un dessinateur, un architecte ou un décorateur. Il peut aussi être amené à assurer lui-même le relevé des mesures (cotes) et la réalisation des schémas d’installation ou à adapter les dimensions d’un ouvrage. Ce métier nécessite donc de bonnes bases en dessin technique et en calcul. Ce professionnel doit être capable d’imaginer et de représenter des volumes dans l’espace. Gérer des relations commerciales. En tant qu’artisan, son sens du commerce et du service lui permet aussi d’accueillir, de conseiller la clientèle, de réaliser les devis et de négocier les contrats y compris avec les fournisseurs. Connaître les bois et matériaux associés ; maîtriser les techniques et les outillages. Habile et précis, le menuisier sait utiliser les outils et machines nécessaires à son activité : équerre, niveau, marteau, rabot, ciseaux à bois, instruments électroportatifs (perceuse, visseuse), scies manuelles, mécaniques, au laser… En plus des compétences techniques et esthétiques spécifiques au travail du bois, le développement des systèmes de fermetures automatiques et motorisées requiert de plus en plus des connaissances en électricité et en métallerie. Travailler seul ou en équipe ; en atelier ou sur chantier. D’une entreprise à l’autre, les conditions de travail varient parfois. Le menuisier peut travailler seul ou se coordonner avec d’autres collègues ou corps de métiers (maçon, plombier, peintre). Si la fabrication s’effectue en atelier, la pose nécessite des déplacements fréquents pour rejoindre les lieux d’installation : travaux neufs, de rénovation ou d’entretien. Il est donc conseiller de posséder le permis de conduire. Ce métier exige une bonne condition physique : station debout prolongée, port de charge, travail en hauteur. Il peut être médicalement contre-indiqué aux personnes souffrant de problèmes de dos et d’allergies à la poussière ou aux composants chimiques (colle, résine…). Respect des délais et des règles de sécurité. Les horaires de travail sont généralement réguliers mais les impératifs de délai peuvent occasionner des dépassements horaires éventuels. L’agencement ou l’entretien de locaux professionnels et commerciaux peut également entraîner des interventions en urgence et décalées par rapport à l’activité du lieu (magasin, hall d’expositions). L’utilisation, l’entretien des machines et des outils comme la manipulation de produits chimiques contraignent ce professionnel à suivre les normes de sécurité en vigueur ainsi qu’à porter des protections individuelles : vêtements, gants, casque anti-bruit, lunettes, chaussures de sécurité. Bâtiment et industrie: les deux principaux secteurs employeurs. Ce professionnel exerce principalement dans le BTP, les industries d’équipement du foyer et du bois. Il est donc amené à travailler dans des petites entreprises de type artisanal mais aussi parfois dans des structures de taille plus importante, généralement dans le cadre de production en grande série. 2 Le marché du travail Sur quels postes débuter dans le métier ? Débuter sur un poste d’apprenti. Dans les domaines du bâtiment et de l’industrie du bois, les employeurs recourent fréquemment à l’apprentissage. Pendant leur formation, les apprentis sont salariés de l’entreprise. Après l’obtention du diplôme 2 ou à l’issue d’une formation complémentaire, un contrat de travail en tant qu’ouvrier professionnel peut leur être proposé. Commencer par des tâches simples d’installation ou d’exécution. L’utilisation des outils et la difficulté des réalisations sont progressives : un mineur ne doit pas utiliser de machine considérée comme dangereuse. Ce professionnel peut débuter, sous la responsabilité d’un menuisier expérimenté, par la pose d’éléments préfabriqués provenant de la grande distribution ou de l’atelier de son entreprise artisanale : fenêtres, portes, parquets. Suivant l’activité de son établissement, la nature de sa formation, il pourra ensuite prendre en charge des installations plus complexes : agencement de cuisine, de salle de bain ou de magasin. Il évolue aussi sur les postes de fabrication de la grande série au sur mesure en diversifiant les matériaux et les techniques utilisés. Il élargit l’éventail de ses activités de la conception à la finition. Et demain ? Des postes à pourvoir mais des créations d’emploi en nombre modéré. Dans ce métier, les départs en retraite vont entraîner des flux d’embauche réguliers au niveau national, au cours des prochaines années. Dans le bâtiment, 118 000 postes d’ouvriers qualifiés du second œuvre (dont font partie les menuisiers) seraient ainsi à pourvoir d’ici 2015. Dans l’industrie, 33 000 ouvriers qualifiés du bois devraient également être recrutés, principalement pour remplacer les personnes en fin de carrière professionnelle et dans une moindre mesure pour répondre aux créations d’emplois. Dans cette filière relativement sensible économiquement, l’enjeu des employeurs sera de pouvoir recruter des personnes qualifiées aux compétences techniques pointues. Le travail du bois soutenu par les préoccupations environnementales. Ossature bois, bardage bois thermo-traité…, l’utilisation du bois apparaît aujourd’hui comme une solution pour la construction, la rénovation et l’aménagement de logements à basse consommation d’énergie. Les métiers liés à sa transformation comme à l’installation des équipements, tel que celui de menuisier, seront recherchés pour répondre aux exigences environnementales à venir. Ce professionnel devra également intégrer dans sa pratique les différentes réglementations (thermiques, acoustiques, réduction des substances toxiques) comme les demandes des particuliers ou des collectivités en matière de bois éco-certifiés (label PEFC ou Programme de reconnaissance des certifications forestières). Evolution des machines, des matériaux… propice à une diversification des activités et des compétences. A côté de l’outillage traditionnel, le menuisier fait de plus en plus le choix d’utiliser des logiciels informatiques, des machines à commandes numériques qui permettent des travaux de précision dans la conception comme dans la fabrication et des gains de productivité. Ce phénomène induit toutefois plus de complexité et des connaissances technologiques plus étendues. Le métier évolue aussi en intégrant de nouveaux matériaux (produits composites) et techniques adaptés aux contraintes du marché. Face à la concurrence des équipements à monter soi-même de la grande distribution, les menuisiers combinent désormais travail traditionnel sur-mesure et produits fabriqués industriellement pour rester compétitifs. Cette transformation conduit la profession à se scinder progressivement en deux grandes spécialités : le menuisier d’atelier qui réalise les pièces sur-mesure et le menuisier poseur qui met en place les menuiseries pré-fabriquées. Les chantiers de rénovation augmentent plus fortement que la construction neuve. Les compétences demandées s’étendent dorénavant à d’autres corps de métier : maçonnerie, électricité, étanchéité, plâtrerie, carrelage. Ce qui implique aussi un renforcement des assurances professionnelles. En contact plus étroit avec la clientèle, le menuisier doit de plus en plus suivre les nouvelles tendances esthétiques et techniques. Tous ces changements contribuent à une diversification des compétences et à plus de polyvalence. Ils participent à une élévation des qualifications vers le niveau de technicien. C’est le constat que l’on peut établir à partir des données de l’enquête emploi nationale*. Dans l’industrie bois et ameublement comme dans le bâtiment second œuvre, le niveau de formation IV a fortement augmenté au détriment des niveaux V et VI entre les périodes 199496 et 2005-2007 (+ 6 % et + 7,6 % pour + 5,5 % en moyenne tous secteurs). La réforme du bac professionnel en 3 ans, accessible directement après la classe de 3ème, pourrait accentuer ce phénomène. 3 3 Evoluer Je veux évoluer dans le métier ou dans le secteur professionnel Accéder à des niveaux de responsabilité plus élevés. Après plusieurs années d’expérience, ce professionnel peut évoluer vers des postes d’encadrement en tant que chef d’atelier ou chef d'équipe puis éventuellement chef de chantier. Maîtrisant parfaitement les différentes techniques du métier, il assure l’organisation et l’animation d’une équipe d’ouvriers et/ou de compagnons. Il participe à la réalisation des travaux et supervise leur exécution au fur et à mesure de leur avancement. Il contrôle le respect des règles de sécurité. Il joue souvent un rôle d’interface entre l’architecte ou le client et les ouvriers. Cette évolution peut être plus ou moins rapide en fonction de la taille de l’entreprise. Il n'existe pas de formation initiale spécifique à ces métiers. Des titres professionnels préparent à cette fonction en formation continue. Les diplômes de niveau BP, Bac Pro et BTS peuvent également faciliter cette promotion. Devenir artisan, créer ou reprendre une entreprise. Avec un bon sens de la gestion, de la comptabilité et une expérience confirmée, ce professionnel peut créer ou reprendre une petite entreprise. Le Brevet de maîtrise supérieur (BMS) permet entre autres de se former aux fonctions de chef d'entreprise artisanale et de maître d'apprentissage. Cependant pour exercer à son compte dans la fabrication, le coût du matériel et du local est une contrainte à ne pas négliger. Se spécialiser en cours d’emploi. Ce professionnel peut aussi faire le choix de se spécialiser dans une fonction commerciale (vente de matériaux, de machine) ou d’étude (technicien d'études ou technicien métreur) ; dans un domaine technique ou d’équipements spécifiques (décoration, agencement de cuisines ou de bateaux). Une formation continue peut favoriser cette évolution. Celle de « Technicien métreur en agencement et aménagements intérieurs », titre professionnel de niveau bac, peut notamment être citée. Ce professionnel réalise l'étude technique d'un projet d'agencement et/ou d'aménagements intérieurs. Il détermine les quantités de matériaux et le personnel nécessaires à son exécution. Il établit les devis, suit et contrôle sur site les travaux. Cette fiche a été produite par l’ORM PACA 4