„Grenoble
Transcription
„Grenoble
IP „Grenoble 111111110W I el. _ L'EXPRESS / III Amorcée il y a deux ans, la baisse des prix se poursuit. Bien que la conjoncture n'ait jamais été aussi favorable à l'achat, la demande se contracte. Seuls l'hypercentre et quelques secteurs privilégiés sont épargnés par la diminution du volume des ventes et la chute des tarifs. Par Léonor Lumineau -r2 • r- • .-.."7".1 le mffl, ;mie:4-r ATTENTISME Malgré des taux d'intérêt au plus bas, les acquéreurs restent frileux. 'immobilier grenoblois n'est pas au mieux de sa forme, en cette rentrée. Le volume des transactions a encore baissé au premier semestre. Commentaire un brin dépité de Nicolas Nicolaïdes, de la chambre des notaires de l'Isère : « Les acquéreurs se montrent attentistes, alors même que les taux d'intérêt n'ont jamais été aussi bas. » Pour beaucoup d'observateurs, le contexte économique n'explique pas seul la morosité du marché. La frilosité des banques à accorder des prêts aux candidats disposant d'un apport modeste — primo-accédants en tête — est souvent pointée du doigt : « Les jeunes primo-accédants ont quasiment disparu du marché, constate Christian Reydet, directeur de l'agence Yves Lorinquer. Immobilier. Ils constituaient pourtant le cœur de clientèle dans les zones où dominent les grands ensembles des années 1960 et 1970. » Les professionnels le répètent à l'envi : les nouveaux dispositifs de la loi Duflot n'ont pas persuadé les investisseurs locatifs de revenir sur le marché. Quant à l'abattement exceptionnel de 25 °A sur les plus-values liées aux ventes de résidences secondaires intervenant avant le 31 août 2014,11 ne paraît pas non plus avoir relancé ce segment du marché. Dommage ! En baisse continue depuis bientôt deux ans, les tarifs, eux, redeviennent attractifs. A Grenoble et dans son immédiate périphérie, le prix moyen au mètre carré des appartements anciens s'établit à 2 300 €. Celui des maisons, lui, est tombé sous la barre des 2 600 €. Bien sûr, ces moyennes gomment les écarts considérables de tarifs qui peuvent exister d'un secteur géographique à l'autre. L'hypercentre grenoblois reste une valeur sûre. Au nord des boulevards qui ceinturent la ville et à Championnet, les plus beaux produits continuent de s'échanger à plus de 3 000 € le mètre carré. Dans le très coté quartier de l'IleVerte, lové dans une boucle de l'Isère, les appartements situés dans les immeubles ravalés des années 1950 se »a No 3295 / 27 août 2014 Grenoblenmmobilier négocient sans problème à 2 700 € le mètre carré. A deux pas de la gare, qui place la préfecture de l'Isère à une heure vingt de Lyon, à quarante minutes d'Annecy et à deux heures de Marseille, le quartier d'affaires Europole fait toujours l'objet d'une forte demande de la part des actifs grenoblois. Aux abords du palais de justice, les appartements récents se vendent à 3 400 € le mètre carré. «De façon générale, les produits de caractère et bien situés trouvent rapidement preneur, pourvu qu'ils soient proposés aux prix du marché », assure Christian Reydet. Dans le sud de Grenoble, les agents immobiliers ne tiennent pas le même discours. « Malgré des prix en berne, l'offre est largement supérieure à la demande », constate Joël Cocaud, responsable de l'agence Championnet Immobilier. C'est dans l'extrême sud de la ville que l'on trouve les tarifs les plus bas. Avis aux amateurs : dans les hautes tours de la Villeneuve, un quartier créé ex nihilo en 1972, les appartements en bon état ne s'échangent pas à plus de 1 800 € le mètre carré. Les belles affaires se multiplient dans ce secteur classé au Patrimoine du xxe siècle, qui fait depuis quelques années l'objet de rénovations urbaines d'envergure. Les logements situés dans des tours et des barres d'immeubles des années 1960, nombreuses à Fontaine,Echirolles, Seyssinet-Pariset ou Saint-Martin-d'Hères, sont également boudés par les acquéreurs. Ces secteurs méritent pourtant le détour. A Fontaine, par exemple, un jeune couple a pu mettre la main sur un 4-pièces, à rafraîchir, pour la somme de 110 000 €. De quoi faire réfléchir.... I.. Lu. L'EXPRESS VALEURS SÛRES Dans les immeubles bourgeois autour de la place Victor-Hugo, les appartements en bon état s'échangent entre 3 800 et 4 200 C le mètre carré. - ((Les biens de plus de 200 000 C souffrent de la désaffection des acheteurs)) L'AVIS DE L'EXPERT Me Nicolas Nicolaïdes, notaire à Grenoble. Quelle est la tendance actuelle du marché immobilier grenoblois? H Elle est à la baisse. Au premier trimestre 2014, le volume des transactions a diminué de 15 à 20 % par rapport à la même période en 2013. Les acquéreurs potentiels se montrent très attentistes, malgré des tarifs également en baisse et des taux d'intérêt historiquement faibles. Le marché des logeN° 3295 / 27 août 2014 ments de moins de 100 000 € — le plus souvent des petites surfaces — reste dynamique. Ce sont en premier lieu les biens de plus de 200 000 € qui souffrent de la désaffection des acheteurs. Aujourd'hui, les maisons spacieuses et les grands appartements partent au compte-gouttes... Quelles sont les perspectives pour les prochains mois? H La diminution des prix de l'immobilier ancien devrait logiquement se poursuivre. D'ici à la fin de l'année, ils devraient encore baisser de 2 à 4 °/0, selon les quartiers et le type de biens. Les prix des logements situés dans des immeubles des années 1960, aux Propos recueillis par Léonor Lumineau lourdes charges et parfois jugés démodés, baisseront même peut-être un peu plus. Toutefois, je ne crois pas à un effondrement des tarifs, compte tenu de la correction déjà opérée en 2013. Quels conseils donneriez-vous aux candidats à l'achat? H Je leur recommanderais avant tout de sauter le pas. A mon avis, l'attitude consistant à repousser sans cesse au lendemain un projet d'achat immobilier ne mène à rien. On peut toujours trouver mille raisons de ne pas acheter! Mais les taux d'intérêt des emprunts n'ont jamais été aussi bas et les vendeurs acceptent désormais de discuter les prix. C'est le moment d'en profiter. •