Faut-il reconsidérer le moment souhaitable de l`insémination au

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Faut-il reconsidérer le moment souhaitable de l`insémination au
SYNTHÈSES SCIENTIFIQUES
Faut-il reconsidérer le moment souhaitable
de l'insémination au cours de l'oestrus
chez les bovins ?
Une revue des données de la littérature.
J. SAUMANDE
INRA, Centre de Tours , Unité de physiologie de la reproduction des mammifères domestiques, F-37380 Nouzilly
RÉSUMÉ
SUMMARY
Chez les bovins, les femelles sont inséminées selon une règle définie il y
a 50 ans ; celle-ci prescrit que des vaches observées en chaleur le matin doivent être inséminées l'après-midi, celles dont l'oestrus est observé l'aprèsmidi, le lendemain matin. Cette règle est toujours en vigueur bien que plusieurs études aient montré que des moments d'insémination différents peuvent être utilisés, cela compte tenu de 2 séries de données :
- les résultats de plusieurs expériences montrent que la fertilité des animaux inséminés au cours des 24 h qui suivent le début de l'oestrus n'est pas
altérée par rapport à celle observée pour des animaux inséminés selon les
pratiques habituelles. Il serait donc possible d'envisager pour les inséminateurs une seule tournée par jour. Une telle organisation permettrait de diminuer le coût de la mise en place et faciliterait l'organisation du travail.
- grâce à des dispositifs électroniques qui assurent une surveillance du
comportement des vaches 24 h/24 h, il est désormais possible de connaître
avec précision le début de l'oestrus (alors que l'on raisonne actuellement par
rapport au moment où l'éleveur observe pour la première fois la vache en
chaleur). Quand les vaches sont inséminées par rapport à cette information,
le taux de fécondation est supérieur à ce qui est obtenu dans le système traditionnel.
Ces données de la littérature suggèrent qu'il serait possible de modifier
les consignes actuelles pour l'intervalle oestrus-insémination et que ces
modifications puissent bénéficier aussi bien aux éleveurs qu'aux coopératives d'insémination.
Have the time of insemination during the oestrous period of cow to be
reconsidered ? A review of the literature. By J. SAUMANDE.
MOTS-CLÉS : vache - oestrus - insémination artificielle.
KEY-WORDS : cow - oestrus - artificial insemination.
Introduction
vaise exactitude affecte plus directement la fertilité ; pour
illustrer ce problème de l'exactitude de la détection, on peut
rappeler qu'une proportion non négligeable des inséminations (6 % à 20 % selon les auteurs) sont réalisées sur des animaux qui, objectivement, n'étaient pas en chaleur compte
tenu des concentrations élevées de progestérone dans le
plasma ou dans le lait au moment de l'insémination [1, 7, 16,
26, 28, 29, 33, 34]. . Il faut encore noter que la détection des
chaleurs étant discontinue et les observations peu fréquentes,
la détermination du début de l'oestrus, événement qui sert de
référence pour déterminer le moment de l'insémination, est
très approximative.
La diminution de la fertilité des vaches laitières à la suite
d'une insémination artificielle (IA) est préoccupante. De
nombreux facteurs susceptibles d'expliquer cette détérioration ont été proposés parmi lesquels une mauvaise détection
de l'oestrus. Ceci peut être objectivé par une faible efficacité
(proportion des oestrus possibles effectivement détectés) et
une mauvaise exactitude (proportion des oestrus observés
correctement diagnostiqués ) de cette détection [3, 6, 10, 11,
15, 17, 20, 24, 29, 30, 33, 38, 39]. La faible efficacité de la
détection de l'oestrus se traduit, entre autre, par un allongement de l'intervalle mise-bas/première IA, alors qu’une mauRevue Méd. Vét., 2001, 152, 11, 755-764
In the bovine, the females are inseminated according to the "a.m.-p.m.
guideline" defined 50 years ago. This guideline states that cows in heat in
a.m. should be inseminated that p.m., and cows in oestrus p.m. should be
inseminated the next day a.m.. This is still the rule in the industry of artificial insemination despite many studies have shown that different timing
could be used. Modifications of the procedure chould be considered in relation to 2 sets of data :
- from the results of different experiments it can be concluded that the
fertility after insemination is not altered when cows are inseminated within
24 h after the onset of oestrus. Therefore, it would be possible to organise
the technician's work so that they will have only one round of insemination
per day. This will decrease the price of insemination and help to manage the
time of work of the technicians.
- thanks to different electronic devices that provide a 24 h surveillance of
the cows' behaviour, it is now possible to know precisely the time of onset
of oestrus (v.s. the time when the farmer observed the cow in heat for the
first time). When cows are inseminated according to this event, the conception rate is improved in comparison with inseminations following the a.m.p.m. guideline .
From this survey of the literature it can be concluded that modifying the
current rules for the interval between onset of oestrus and time of insemination may be beneficial for both the farmers and the insemination industry.
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SAUMANDE (J.)
Le moment de l'insémination par rapport à l'oestrus a été
déterminé expérimentalement il y a plus de 50 ans [34].
Selon la règle définie alors, les animaux doivent être inséminés au cours de la demie journée qui suit celle pendant
laquelle ils ont été détectés en chaleur. Depuis, bien que les
pratiques d'élevage et les caractéristiques génétiques et physiologiques des animaux aient évolué, le bien fondé de la
règle définie à cette époque n'a pas été remis en cause par les
organisations professionnelles en charge de l'insémination
artificielle. Pourtant, des données expérimentales accumulées ces dernières années sur des effectifs importants le justifieraient. Les données bibliographiques rapportées dans cet
article suggèrent 2 types de modifications possibles : 1) la
simplification ; il semble en effet que la fertilité actuelle
puisse être maintenue en pratiquant une seule période d'insémination par jour. 2) à l'inverse, une plus grande rigueur dans
le respect d'un intervalle relativement précis entre le début
réel de l'oestrus (enregistré par des systèmes électroniques de
surveillances) et l'insémination ; en procédant ainsi une augmentation de la fertilité semble pouvoir être obtenue .
1. Les bases expérimentales
des procédures d'insémination
artificielle actuelles
A) LES RÉFÉRENCES HISTORIQUES
Même si d'autres auteurs ont publié dès les années 1920
des résultats concernant l'insémination des bovins, les études
de TRIMBERGER et coll. au Nebraska pendant les années
1
1940 sont considérés comme les travaux fondateurs à partir
desquels les recommandations pour le moment de l'insémination ont été établies. Deux publications semblent particulièrement importantes :
* fertilité selon le moment d'insémination au cours de l'oestrus [36]. Des résultats de ce travail, il est apparu que la fertilité était la plus élevée lorsque les animaux étaient inséminés
pendant la deuxième moitié de l'oestrus (tableau I). Il est
important de souligner certains points du protocole expérimental :
- la détection de l'oestrus était faite matin, midi et soir puis
toutes les 2 heures pour les animaux (295 vaches et génisses)
observés en chaleur ; il y a donc une meilleure précision sur
la fin que sur le début des chaleurs. De plus, étaient considérés en chaleur les animaux qui acceptaient le chevauchement
comme ceux qui chevauchaient, et, pour l'analyse des résultats, les auteurs ont considéré que tous les animaux avaient eu
un oestrus d'une durée de 18 h, valeur moyenne observée.
- la fécondation a été obtenue en inséminant dans le cervix
avec du sperme frais.
* fertilité selon le moment d'insémination par rapport à
l'ovulation [35]. Dans cette étude, l'auteur reprend le protocole précédemment décrit en le complétant avec un contrôle
du moment d'ovulation (par palpation rectale toutes les
2 heures à partir de la fin des chaleurs). Dans cette expérience
l'ovulation à été enregistrée en moyenne 10,5 h (extrêmes :
3 h - 18 h) après la fin de l'oestrus. Pour ce qui concerne la
fertilité, (tableau II) il est apparu qu'elle semblait la plus élevée pour des inséminations réalisées plus de 6 h mais moins
de 24 h avant l'ovulation mais il n'y a aucune différence significative parmi les groupes inséminés avant l'ovulation.
: les animaux sont inséminés 2 fois, la 2ème insémination ayant lieu après un délai de 24 h
TABLEAU I. — Résultats de fertilité selon le moment de l’insémination par rapport à l’oestrus (adapté de [36]).
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Prenant en considération les différentes informations collectées, l'auteur propose alors les règles d'insémination
encore en usage aujourd'hui (décalage d'une demie journée
entre la première observation de l'oestrus et l'insémination),
en insistant, de façon assez surprenante, sur l'observation du
début de l'oestrus.
B) DES TRAVAUX FONDATEURS À LA SITUATION
PRÉSENTE
Quelques études, dont les dernières seront publiées au
début des années 1950 [2, 4, 25], ont porté sur la recherche de
l'intervalle optimum entre l'oestrus et l'IA. Avec des
approches expérimentales diverses et sur des effectifs plus
conséquents, toutes confirment les résultats de TRIMBERGER : il est possible d'inséminer à n'importe quel
moment entre 0 h et 24 h après le début de l'oestrus sans que
la fertilité des animaux en soit affectée (cf. les résultats rapportés dans le tableau III). Cela ne suffira pas à assouplir le
protocole proposé par TRIMBERGER qui a été adopté dans
tous les pays où l'insémination artificielle a été mise en place.
Ce protocole a été conservé quand la méthode d'insémination
a évolué passant d'une insémination cervicale à une insémination dans le corps de l'utérus et lorsque l'utilisation de
sperme congelé (en ampoule puis en paillettes ) s'est généralisée. Il semble que l'essentiel des travaux ait porté sur le
sperme (évaluation de son pouvoir fécondant, conditionnement, conservation, méthodes de remise en place) et que la
TABLEAU II. — Résultats de fertilité selon le moment de l’insémination par rapport à l’ovulation (adapté de [35]).
1
: nombre de femelles inséminées ;
2
: taux de non retour (%)
TABLEAU III. — Influence du moment d’insémination sur le taux de non retour (adapté de [25].
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définition du moment optimum de l'insémination ait été
considéré comme acquise.
Le protocole d'insémination par rapport au comportement
de la vache a été très précocement vulgarisé auprès des éleveurs : dans les figures 1 et 2 sont reproduits des schémas
résumant les résultats de TRIMBERGER édités à la fin des
années 1950 ; on remarquera que dans les ouvrages et les
fiches techniques les plus récents rien n'est changé sur le fond
même si le graphisme a, lui, beaucoup évolué.
En résumé, l'utilisation des données expérimentales qui
servent à justifier les consignes actuelles pour le moment de
l'IA apparaît surprenante : à la suite d'expériences conçues
pour connaître avec précision la fin de l'oestrus et le moment
d'ovulation par rapport à cet événement, le moment de l'IA
par rapport au début de l'oestrus a été proposé ; de plus, alors
que la fertilité n'était pas différente selon les moments d'insémination pour la période 0-24h avant l'ovulation,
TRIMBERGER a proposé de respecter un intervalle d'une
demie journée entre le début de l'oestrus et l'insémination.
Par ailleurs, dans les 2 expériences, les inséminations
n'étaient pas réalisées dans les conditions qui prévalent
actuellement (sperme congelé, dépôt de la semence au delà
du cervix), sur des animaux dont les caractéristiques génétiques, physiologiques, les niveaux de production et les
conditions d'élevage étaient bien différents de ce qu'ils sont
aujourd'hui. Si l'on ajoute que les effectifs étaient souvent
faibles, que ni la parité ni l'intervalle vélage-insémination
n'ont été pris en compte dans l'analyse des résultats de ferti-
SAUMANDE (J.)
lité et que dans les études postérieures le moment optimum
de l'IA a été peu étudié, cela fait bien des raisons de réévaluer
les consignes qui prévalent encore actuellement.
2. Simplifier l'organisation de
l'insémination artificielle
En France comme dans de nombreux pays, les inséminations sont réalisées, pour la majeure partie d'entre elles, par
des professionnels employés d'un centre d'Insémination
Artificielle. Chacun d'eux couvre une zone géographique
dont la taille est déterminée de façon à ce qu'un inséminateur
puisse se rendre dans les fermes le matin et l'après-midi pour
respecter les consignes sur l'intervalle entre le début de l'oestrus et l'insémination. Bien évidemment cette organisation a
un coût et le nombre de km/IA est un critère important à
considérer dans la gestion d'un coopérative d'insémination
dans la mesure où il représente une part non négligeable (1520 %) des frais de mise en place. Dans un contexte de diminution du nombre de vaches et du nombre d'élevages ce poste
prend de plus en plus d'importance ; aussi, après s'être assuré
que dans les conditions qui prévalent en France, cela n'affecterait pas les résultats de fertilité, la généralisation de la pratique d'une seule tournée d'insémination par jour, quel que
soit le moment du début des chaleurs, serait source d'économies substantielles.
FIGURE 1. — Fac-similé de la représentation graphique des résultats de TRIMBERGER [34, 35] concernant l'influence de l'intervalle fin de l'oestrus- insémination sur la fertilité des vaches. Ce schéma a été proposé par SALISBURY dans un ouvrage publié en 1961 [31] ; il est repris fréquemment dans les ouvrages
académiques comme dans les documents à l'usage des éleveurs mais on oublie de préciser que les résultats datent des années 1940.
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WHEN TO BREED — «Timing Guide » for the average cow
TOO EARLY GOOD
GOOD
TOO LATE
BEFORE HEAT
STANDING HEAT
AFTER HEAT
LIFE OF EGG
(6-10 Hours)
(18 Hours)
(10 Hours)
(6-10 Hours)
1
2
3
Smells other cows
Attempts to ride
other cows
Vulva moist, red,
slightly swollen
1
2
3
4
Stands to be ridden
5
6
7
8
9
Off feed and milk
Bawls frequently
Nervous and excitable
1
2
Will no stand
Clear mucous discharge
from vulva
(Some studies indicate life
of egg over 20 hours)
Rides other cows
First cow up
Vulva moist and red
Clear mucous discharge
Eye pupil dilated
1
2
3
Not always noticed
May be the only heat-period sign
Does not indicate that cow conceived
or will fail to conceive
FIGURE 2. — Guide proposé aux éleveurs pour l'identification des vaches en chaleur et le moment optimum pour l'insémination (reproduit d'un ouvrage édité en
1960 [27]). Dans ce document ce sont les résultats obtenus par TRIMBERGER [34, 35] sur la fertilité en fonction de l'intervalle entre la fin de l'oestrus et l'insémination qui sont rapportés ; sont ajoutés des informations pour identifier les modifications du comportement autour et pendant l'oestrus. Ce document à lui
aussi était repris de nombreuses fois sans que l'ancienneté des résultats soit rappelée.
A) RÉSULTATS DE FERTILITÉ AVEC UNE SEULE
INSÉMINATION PAR JOUR
Plusieurs études, toutes réalisées aux Etats Unis, ont été
publiées. Nous en rapportons ci-dessous les résultats mais
aussi les particularités expérimentales à connaître pour une
approche critique des conclusions.
Une première étude [12] porte sur des résultats d'inséminations réalisées en sperme frais par des inséminateurs intervenant dans des élevages. Les inséminations ont été réalisées à
différents intervalles par rapport à la première observation de
l'oestrus et les données recueillies pour 44 704 vaches et
génisses de races laitières ont été analysées. Les résultats de
fertilité, exprimés en taux de non retour 150/180 jours après
IA, sont rapportés dans le tableau IV. Que les animaux aient
été observés en chaleurs pour la première fois le matin ou
l'après-midi seules les inséminations réalisées environ 24 h
après le début de l'oestrus conduisent à une baisse significative, mais limitée, de la fertilité.
Des génisses et des vaches de race Holstein de troupeaux
appartenant à des organismes de recherche ont été inséminées avec du sperme congelé soit immédiatement à la fin de
la période d'observation au cours de laquelle elles ont été
détectées en chaleur (immobilisation lors du chevauchement), soit 12 h plus tard [13]. La fertilité a été évaluée par
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les retours en chaleurs ou par palpation rectale 40/50 jours
après insémination. L'analyse statistique des résultats ne met
pas en évidence de différence de fertilité selon les moments
d'insémination : 48,4 % (n = 492) vs 52,8 % (n = 489) pour
les inséminations précoces et tardives respectivement.
Indépendamment du moment de venue en chaleurs (acceptation du chevauchement), des génisses et des vaches de race
Holstein ont été inséminées le même jour entre 8 h et 16 h
avec du sperme congelé. Les observations des animaux en
chaleurs avaient lieu matin et soir et, pour les vaches en lactation, lors de leur rassemblement pour la traite. Cette étude a
été réalisée dans des troupeaux d'organismes de recherche et
porte sur 2457 inséminations [14]. Dans cette expérience,
l'analyse statistique des résultats (tableau V) montre que l'intervalle entre la première observation de l'oestrus et l'insémination n'a aucune conséquence sur la fertilité (estimée par les
retours en chaleurs ou par palpation rectale 40/50 jours après
insémination).
Une autre démarche a consisté à comparer les résultats
d'une insémination à un moment prédéterminé de la journée
des animaux venus en chaleurs au cours des 24 h précédentes
avec ceux obtenus selon le système habituel d'un décalage
d'une demie journée entre la première observation de l'oestrus et l'insémination [23]. Ce travail a été réalisée sur des
vaches Holstein de 166 troupeaux, inséminées avec du
sperme congelé. Seules les inséminations premières ont été
760
SAUMANDE (J.)
prises en compte. Les taux de non retour à 90 jours, 58,4 %
(n = 3659 ) et 57,8% (n = 3581) respectivement pour une
insémination par jour et pour la méthode traditionnelle n'ont
pas été significativement différents.
Les résultats de ces 4 études réalisées dans des conditions
différentes et sur des effectifs importants conduisent toutes à
la même conclusion : vaches et génisses peuvent être inséminées à n'importe quel moment au cours des 24 h qui suivent
la première observation d'un comportement d'oestrus sans
que, en comparaison avec les résultats obtenus avec la
méthode traditionnelle, la fertilité des animaux en soit affectée.
B) COMMENT EXPLIQUER CES RÉSULTATS ?
On peut s'étonner que moins de rigueur dans le respect d'un
intervalle entre le début de l'oestrus et l'insémination soit sans
1
conséquence sur la fertilité. Plusieurs hypothèses, non exclusives, peuvent être avancées pour expliquer ce résultat :
- en conclusion de son étude, TRIMBERGER [34] a proposé un intervalle de 12 h entre le début de l'oestrus et l'insémination alors que le début de l'oestrus était connu avec peu
de précision (seule la fin faisait l'objet d'observations toutes
les 2 heures) et qu'aucun effet significatif du moment d'insémination n'était observé pour l'intervalle 0-24 h avant l'ovulation. Les résultats des expériences précédemment citées
sont donc en accord avec ceux obtenus par TRIMBERGER.
Il semble que ce soit plus des considérations concernant l'organisation du travail des inséminateurs que les résultats expérimentaux qui aient conduit à l'édiction de la règle proposée
pour le moment de l'IA. Par la suite, plusieurs auteurs ont
montré l'absence d'effet sur la fertilité d'intervalles oestrus insémination entre 0 et 24 h (cf. tableau III).
: taux de non retour à 150 - 180 jours ; a : significativement (P < 0,01) inférieur à la fertilité maximum
Tableau IV. — Moment d’insémination par rapport à la détection des chaleurs et fertilité (adapté de [12]).
1
: déterminée à partir des retours en chaleur ou palpation rectale 40-50 jours après IA
Tableau V. — Fertilité apparente1 selon l’intervalle entre la première observation de l’oestrus et l’insémination
(adapté de [14]).
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- il est possible que la durée de vie des gamètes soit plus
longue que ce qui est généralement admis. Il est en effet
remarquable que pour des vaches inséminées alors que les
concentrations de progestérone ne sont pas celles caractéristiques de l'oestrus des mises bas puissent être enregistrées ;
dans la plupart des études publiées, la fertilité pour de tels
animaux n'est pas nulle et peut atteindre 20 % [1]. Or, compte
tenu de ce que l'on connaît de la chronologie des événements
comportementaux et endocriniens du cycle sexuel des
bovins, on peut calculer que l'intervalle entre insémination
artificielle et oestrus serait d'environ 2 jours au minimum
pour ces animaux. De plus, TRIMBERGER [35] rapporte
que 8/15 vaches en chaleurs inséminées 24 h avant ovulation
et 5/20 inséminées 12 h après ovulation ont eu des veaux,
Casida (cité par [18]) retrouve des œufs fécondés et observe
des gestations chez des animaux inséminés 18-20 h après
ovulation (tableau VI) et une gestation a été obtenue chez
14/37 génisses inséminées après l'ovulation (i.e. environ 30h
après le début des chaleurs) [19], pour celles inséminées
entre 0 et 9 h après l'ovulation la fertilité étant de 69 % (9/13).
Ces 3 derniers résultats ont été obtenus sur des effectifs peu
importants mais comme tous vont dans le même sens, cela
leur donne du crédit.
- dans les élevages, si l'on considère la fréquence des observations réalisées par les éleveurs, leur durée, les critères pas
toujours pertinents pris en compte, il existe de fait une très
grande imprécision dans la détermination du début de l'oestrus
- même dans les conditions de la recherche, pour des critères de définition de l'oestrus très strictes et des observations
fréquentes voir continues, l'intervalle entre le début des chaleurs et l'ovulation apparaît extrêmement variable. Si l'on s'en
tient aux résultats les plus crédibles parce que obtenus sur un
nombre suffisant d'oestrus (67), avec une méthode objective
et pertinente de détection du début de l'oestrus (système
HeatWatch ) et du moment de l'ovulation (échographie ovariennes toutes les 2 heures), l'ovulation se produit en
moyenne 27,6 heures après le début de l'oestrus, mais l'écart
type associé à cette moyenne étant de 5,4 h, il faut considérer
l'intervalle 17-37 h pour observer l'ovulation chez 95 % de la
population étudiée [37].
En conclusion, il semble donc que lorsque les venues en
chaleurs sont surveillées 2 fois par jour, une insémination peu
de temps après la première observation de l'oestrus se traduise par une fertilité comparable à celle observée après une
insémination décalée d'une demie journée. Compte tenu des
implications financières, il serait souhaitable de se poser la
question du maintien de 2 tournées quotidiennes pour les
inséminateurs.
3. Mettre à profit les techniques
de contrôle en continu des
venues en chaleurs pour améliorer la fertilité des animaux
Les éleveurs ont désormais à leur disposition des systèmes
qui surveillent 24 h/24 h des modifications de comportement
associés à l'oestrus (podomètre) ou l'apparition de l'oestrus
lui même (détecteur électronique de chevauchement) [32].
En plus d'une surveillance en continu, ces dispositifs présentent l'avantage de fournir des informations objectives, éventuellement quantifiables.
A) INSÉMINATION ARTIFICIELLE À PARTIR DES
DONNÉES FOURNIES PAR UN PODOMÈTRE
Dans cette expérience [21], les résultats de fertilité après
IA ont été analysés rétrospectivement par rapport aux enre-
Tableau VI. — Influence du moment d’insémination par rapport à l’ovulation sur la fécondation et la mortalité embryonnaire précoce (adapté de [18]).
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gistrements obtenus à l'aide de podomètres1. Après modélisation des résultats, il apparaît que le moment optimum d'insémination se situerait entre 6 h et 17 h après l'augmentation
significative de l'activité motrice de l'animal (figure 3). Cette
étude a été réalisée sur 121 vaches et génisses (171 inséminations) d'un élevage dans lequel l'apparition de l'oestrus était
surveillé lors de 3 observations quotidiennes de 30 minutes
chacune et seuls les animaux vus en chaleurs ont été inséminés. De plus, lors d'études antérieures, les auteurs avaient
observé que dans ce troupeau la détection des chaleurs était
efficace et, surtout, exacte (taux d'erreur inférieur à 1 %) ; or,
l'inexactitude de la détection est le principal défaut des podomètres [32]. Ces résultats peuvent donc être considérés
comme une confirmation qu'une fertilité élevée peut être
obtenue après IA quand la détection des chaleurs est faite
correctement tout autant qu'un résultat préliminaire montrant
que l'utilisation d'un podomètre pourrait aider à définir le
moment de l'insémination.
Il est important de rappeler qu'un podomètre n'est rien
d'autre qu'un système d'alerte ; il ne permet pas d'inséminer
les animaux sur les seules informations qu'il fournit. Dans
l'expérience citée, seuls étaient inséminés les animaux vus en
SAUMANDE (J.)
chaleurs. Il n'en demeure pas moins vrai que cette étude
montre qu'il est possible d'améliorer les résultats de fertilité si
l'on prend en compte des informations quantifiables,
recueillies en continu.
B) INSÉMINATION À PARTIR DES DONNÉES FOURNIES PAR LE SYSTÈME "HEAT WATCH"2
Le système "Heat Watch" est un système électronique de
détection de l'oestrus basé sur l'enregistrement de chevauchements. Les animaux portent sur la croupe un dispositif qui
mesure l'intensité et la durée du chevauchement ; si celles-ci
répondent aux critères définis par le constructeur, l'information est envoyée vers un ordinateur qui enregistre et traite les
données. Si 3 chevauchements sont enregistrés en moins de
4 h, l'animal est déclaré en chaleur.
Pour 17 troupeaux équipés avec ce dispositif de détection
de l'oestrus, la fertilité des animaux a été analysée par rapport
à l'intervalle entre le 1er chevauchement enregistré par le système et le moment de l'insémination [8]. Des résultats de
2661 inséminations réalisées dans ces 17 troupeaux, il apparaît que la meilleure fertilité (51 %) est obtenue pour des
inséminations réalisées entre 4 h et 12 h après l'enregistrement du 1er chevauchement; pour des inséminations plus tardives, la fertilité décroît régulièrement : 46,2 %, 28,1 % et
31,7 % pour des intervalles respectivement de 12-16 h, 16-20 h
et 20-24 h.
Ces résultats tendraient à prouver qu'il pourrait être souhaitable de modifier le moment recommandé de l'IA tel qu'il est
définit actuellement ; il serait vraisemblablement opportun
de l'avancer, et ce d'autant plus que, compte tenu des conditions de détection en élevage , le début des chaleurs est sans
doute, dans la très grande majorité des cas, plus précoce que
ce qui est observé par l'éleveur. Par ailleurs, ils suggèrent
qu'une augmentation non négligeable de la fertilité peut être
attendue si l'insémination est réalisée par rapport au début
réel des chaleurs. Enfin, ils montrent de nouveau combien la
fertilité à la suite d'une insémination peut être améliorée si
l'oestrus est détecté correctement (fréquence et durée des
observations, prise en compte de critères spécifiques).
Conclusion
FIGURE 3. — Probabilité de conception en fonction de l'intervalle entre le
début de l'oestrus et l'insémination.
TI est l'intervalle calculé entre le début de l'oestrus estimé selon les données enregistrées par le podomètre et l'insémination. Les cercles sur la
ligne représentent le nombre d'observations pour les différents intervalles. Le taux de conception est estimé par palpation rectale 6/7
semaines après IA. Les vaches n'ont pas été inséminées par rapport aux
informations fournies par les podomètres mais en fonction de l'apparition
de l'oestrus détecté de façon traditionnelle. Adapté de [21].
La diminution de la fertilité des vaches laitières est une réalité préoccupante. Les études récentes montrent que les
causes sont nombreuses et sans doute différentes selon les
élevages. S'il faut être attentif à tout ce qui concerne la
femelle, on ne doit pas oublier ce qui dépend du gamète mâle
ainsi que de l'évaluation, la manipulation, la conservation et
la mise en place de la semence. Par ailleurs, les coopératives
d'insémination sont confrontées à un certain nombre de difficultés liées à la diminution d'activité, l'augmentation des
coûts et la prise en compte de la demande d'amélioration des
1) Chaque marque de podomètre ayant des caractéristiques et des performances différentes, ces résultats n'ont de valeur que pour la marque utilisée
dans cette expérience.
2) Il serait inconséquent d'extrapoler les résultats de cette étude à d'autres
détecteurs électroniques de chevauchements [32].
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FAUT-IL RECONSIDÉRER LE MOMENT SOUHAITABLE DE L’INSÉMINATION AU COURS DE L’OESTRUS CHEZ LES BOVINS? 763
conditions de travail (week-ends, congés, mise en place des
35 h).
Selon les résultats des études présentées, il semble possible, sans affecter les résultats de fertilité, de ne faire qu'une
seule tournée d'insémination par jour. D'une telle modification on peut attendre une diminution des coûts (nombre de
km/IA) et une plus grande facilité pour organiser les tournées ;
de plus, les inséminateurs pourraient consacrer plus de temps
à des activités de conseils et de prospection. Il est toujours
difficile de changer les habitudes; des coopératives d'insémination semblent cependant avoir franchi le pas. En effet, bien
qu'il ait été connu dès 1945 que la suppression des tournées
du dimanche se traduisait par une diminution de 8 % des
résultats moyens de fécondation d'un centre d'IA [9] et que
cette observation ait été confirmée depuis en France (baisse
de 5 % [5"]), plusieurs coopératives fonctionnent selon cette
organisation. On peut donc penser qu'avec des données expérimentales montrant que les résultats de fertilité ne devraient
pas baisser avec une seule tournée par jour, cette nouvelle
organisation de l'IA pourrait être acceptée. Il faudra cependant s'assurer que la détection des chaleurs soit faite toujours
avec la même rigueur; quel que soit la méthode de fécondation, c'est une des clés de la réussite
Les résultats que nous rapportons dans cet article montrent
aussi que, toutes choses égales par ailleurs, les résultats de
fertilité peuvent être améliorés s'il est possible de respecter
un intervalle optimum, différent des recommandations
actuelles, entre le début effectif de l'oestrus et l'insémination.
Il est prématuré de définir le moment de l'insémination en
fonction des données d'un podomètre et le système "Heat
Watch" n'est pas commercialisé en France. Cependant quand
des éleveurs s'astreignent à des observations régulières des
venues en chaleurs ne serait-il pas souhaitable qu'ils puissent
bénéficier d'un service adapté leur permettant d'améliorer les
performances techniques de leur élevage ? Des coopératives
s'engagent dans cette voie d'un meilleur service à l'écoute de
l'attente des éleveurs. Aux chercheurs de leur donner des
informations pertinentes pour favoriser une évolution vers
plus d'efficacité.
Remerciements
L'auteur remercie B. GRIMARD (ENV Maisons Alfort) et
P. HUMBLOT (UNCEIA) pour leurs conseils et suggestions
pendant la rédaction de cet article.
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