Conférence Genre Cogérino
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Conférence Genre Cogérino
L'enseignement de l'EP sous l'angle du Genre et de la Mixité Geneviève COGERINO CRIS Université Lyon1 France Quatre questions principales ! ! ! ! 1. Pourquoi choisir la mixité ou la non-mixité? Apports/inconvénients de chacune 2. Evolution des points de vue depuis 20-30 ans 3. Place du Genre en EP 4. Choix didactiques et pédagogiques: raisons et conséquences… Prélable ! ! ! Propos tenus à partir de la mise en place de la mixité en EPS en France (fin des années 60) Sur la base d'enquêtes réalisées dans le labo CRIS (ouvrages et articles publiés) Sur la base d'études, analyses, débats, etc.. anglo-saxons 1. Choisir la mixité: définitions, perceptions… ! ! ! ! Mixité, mode de groupement Non pas une mais DES mixités Perceptions des enseignants Perceptions des élèves (manque de temps: voir travaux Vanessa Lentillon-Kaestner) 2. Evolution depuis 20-30 ans ! ! ! Evolution quantitative Evolution qualitative Prise conscience progressive 3. Le Genre ! ! Genre / Sexe: définitions Conséquences pour l'EP Sur l'engagement des élèves ! Sur l'attrait perçu des pratiques physiques ! Sur leurs perceptions, en lien avec les théories de la motivation ! 4. Choix didactiques et pédagogiques: conséquences… ! ! Exemples très concrets de l'impact des stéréotypes sexués chez les enseignants d'EP Impact de choix didactiques (et organisationnels) peu «réfléchis» sur la réussite différenciée en fonction du sexe chez les élèves Question 1 ! La mixité 1. Mixité: mise en place hétérogène sur le territoire ! ! ! D'importantes variations selon les établissements (Clg/Lyc) Selon les enseignants (âge, ancienneté, diplôme…) Selon les académies Répartition de la mixité selon les classes 100% 80% 60% 40% 20% BT BEP2 BEP1 CAP2 CAP1 Terminale 1ère 2nde 3° 4° 5° 6° 0% A : groupe est toujours mixte B : groupe mixte avec certaines séquences ou séances non mixtes C : groupe jamais mixte 100% 80% 60% 40% BT BEP2 BEP1 CAP2 CAP1 1ère 3° 4° Terminale %C 2nde %B 5° 0% %A 6° 20% Un exemple de variations dans les pratiques 4ème ACADEMIE Mixte Non mixte Nb de groupes -classes Aix-Marseille 79% 21% 253 Clermont-Ferrand 88% 12% 135 Grenoble 87% 13% 297 Lyon 94% 6% 273 Montpellier 83% 17% 174 Nice 87% 13% 144 Effectif 1104 172 1276 Mixité: des opinions très diverses ! ! ! Dans la perception des enjeux à la mettre en place Dans la perceptions des obstacles à sa mise en œuvre Dans les thématiques associées à la mixité dans les discours CAP (2) CAP (1) Terminale 1ere 2nde 3eme Mixité difficile à mettre en place en raison... 4eme 5eme 6eme 1 2 3 BT B. Pro. % d 'accord BEP (2) BEP (1) CAP (3) CAP (2) CAP (1) Terminale 1ere 2nde 3eme 4eme 5eme 6eme 0 1. 20 40 60 80 Qualités physiques F/G 100 0 2. 20 40 60 Discipline en classe % d'assentiment 80 100 BEP (1) CAP (3) CAP (2) CAP (1) Terminale 1ere 2nde 3eme 4eme 5eme 0 20 Mixité difficile à mettre en place en raison... 606eme80 40 100 0 1 6 20 40 60 80 100 2 8 7 3 4 BT B. Pro. BEP (2) % d 'accord BEP (1) CAP (3) CAP (2) CAP (1) Terminale 1ere 2nde 3eme 4eme 5eme 6eme 2 3 0 20 40 60 4 80 100 8. 7. Risque d 'accident Sexe de E 0 20 % d'assentiment 3. 40 60 80 100 Expérience sportive F/G Opinion sur la mixité comme enjeu essentiel en fonction de l'âge des enseignants < 30 ans 31 à 40 ans 41 à 50 ans > 51 ans Pas d'accord Faiblement d'accord D'accord Tout à fait d'accord 1,4% 15,4% 50,7% 32,6% 1,9% 19,5% 46,4% 32,3% 8,7% 18,9% 44,0% 28,4% 17,4% 25,2% 33,1% 24,4% Opinion sur la mixité comme enjeu essentiel en fonction du diplôme des enseignants Pas d'accord Faiblement d'accord D'accord Tout à fait d'accord CAPEPS spécifique 17,8% 24,7% 34,9% 22,6% CAPEPS interne 7,1% 19,9% 48,1% 24,8% CAPEPS externe 6,9% 18,0% 42,6% 32,5% Agrégation interne 8,7% 15,5% 45,6% 30,1% 0% 0% 41,7% 58,3% Agrégation externe Opinion sur la mixité comme enjeu essentiel en fonction de l'ancienneté des enseignants Pas d'accord Faiblement d'accord D'accord Tout à fait d'accord 1 à 5 ans 1.8% 14.3% 51.1% 32.7% 6à 10 ans 1.4% 22.2% 46.8% 29.6% 11 à 15 ans 2.0% 14.6% 47.8% 35.6% 16 à 20 ans 5.0% 17.9% 49.6% 27.5% 21 à 30 ans 11.2% 21.6% 38.9% 28.3% + de 31 ans 21.2% 24.9% 30.4% 23.5% Dendogramme du corpus global des 814 annotations spontanées Valeurs, coéducation Pédagogie différenciée H Parité H/F G/F dans la classe F Puberté, adolescence APS connotées Bilan ! ! ! ! des points de vue assez contrastés entre enseignants d'EPS; impact certain de l'âge/ancienneté et du sexe de l'enseignant; H: plus sur du discours «autour» de la mixité; F: plus sur des difficultés de gestion. Reconstruire les «visées attentionnelles» des enseignants ! ! ! Que se passe-t-il dans la tête des enseignants lorsqu'ils sont face à une classe mixte? Ont-ils une vigilance particulière, y prêtentils attention? Relient-ils leurs modalités d'enseignement à la thématique de l'équité entre élèves? De l'équité entre les sexes? Des causes possibles chez les enseignants eux-mêmes? ! ! ! ! Utilisation d'une approche psychophénoménologique; des Entretiens d'Explicitation; à propos de situations vécues positivement (SVP) ou négativement (SVN) par l'enseignant; 24 enseignants, 39 récits de SVP ou SVN C. Patinet: Les huit thèmes attentionnels des enseignants en contexte mixte (1) Les thèmes attentionnels des enseignants en contexte mixte (2) Non pas «une», non pas «la», mais «des» mixités • • • - Une non-mixité: «ensemble-séparé», 2 grpes - Mixité «banalisée»: pas d'aménagement - Mixités «recherchées»: - - - - «installée» après long processus, négociations, etc; «attendue»: E n'impose pas, suggère ou annonce; «brusquée»: «je vous punis: faites des duos mixtes!»; «masquée»: cf changement systématique de partenaires. Saisie attentionnelle orientée vers l'équité Saisie attentionnelle éloignée de l'équité Attention périphérique dirigée sur «pourvu que ça tourne» (et apprenne) Absence de conscience des inégalités Opportunité éthique de rétablir l'égalité Saisie attentionnelle orientée vers le sexisme Avantager les G Contrôler les G Avantager les F Visée attentionnelle tournée sur la gestion de la mixité Mixité souhaitée Mixité brusquée Mixité déséquili brée Mixité séparée Saisie attentionnelle orientée vers le sexisme Avantager les G «pourvu que les F laissent les G jouer» Contrôler les G «pourvu qu'il n'y ait pas de problème avec les G violents» Avantager les F «pourvu que les G laissent les F jouer» Conscience des inégalités mais (absence), (défaut) de réflexion éthique Conscience des inégalités mais choisit la préservation de soi/ réflexion éthique Conscience du sentiment d'injustice provoqué chez les G mais absence de réflexions didactique et éthique Visée attentionnelle tournée sur la gestion de la mixité Gestion d'une mixité séparée Gestion d'une mixité brusquée Gestion d'une mixité attendue Mixité déséquilib Motiver les G Conscience de l'impossible double tâche Conscience de la gêne provoquée chez les élèves par l'E lui même . Absence de conscience des inégalités en train de se faire Conscience de s'occuper davantage des G Mixité déséquilib Faire réussir les F Conscience d'avoir à intervenir sur les deux sexes pour favoriser la réussite de la situation Mixité: bien plus qu'une modalité de groupement ! ! ! ! Enjeu de formation Voie d'intériorisation des rôles sociaux conventionnels Variable polarisante Expérience parfois éprouvante Mixité: Enjeu de formation Association trop rapide: parité / coprésence / coéducation / équité / mixité (Rappel: coeducation est le terme anglais pour traduire Mixité…!) ! Difficile de démontrer que la seule coprésence F/G est porteuse de bienfaits pour tous ! Enjeu valorisé très différemment selon les enseignants ! Voie d'intériorisation des rôles sociaux conventionnels ! ! ! Lieu d'intériorisation de codes, valeurs implicites: G dominants, F plus en retrait EPS et Sport, lieu d'excellence masculine « Curriculum masculiniste » renforcé par le type d'interactions des enseignants avec les élèves F ou G Variable polarisante ! ! Modification de la quantité et intensité de pratique des F en contexte mixte Présence des F utilisée pour «temporiser» l'hyperactivité des G, et intériorisation du statut de dominées Expérience parfois éprouvante ! ! Supporter le regard des pairs de sexe opposé « Les embarras autour du corps »: un «déficit de féminité» pour les F et un modèle contrehégémonique véhiculé par les enseignants Question 2 ! Evolution depuis 20-30 ans.. Un bilan en demi-teinte ! ! ! ! ! Nette augmentation quantitative de la mixité Faible réflexion éthique, sur les enjeux (l'équité) Une forme de cécité sur certains aspects négatifs Des interprétations très partielles (souvent erronées) sur les goûts des élèves, les origines des difficultés à faire progresser tous les élèves en mixité Un curriculum «masculiniste» peu remis en cause Question 3 ! Le Genre.. Evoquer rapidement.. ! ! ! ! A. Les concepts (… si nécessaire) B. Masculinite-féminité et lien avec la pratique physique en général C. Masculinite-féminité et lien avec l'EP D. Normes corporelles Masculinité/ Féminité et Pratiques Physiques Un grand nombre de concepts.. ! A. Les concepts – 1. Sexe / Genre – 2. Identité sexuée, identité sexuelle, rôles sociaux de genre – 3. Stéréotypes de sexe – 4. Des masculinités et des féminités A.1. Sexe / Genre ! ! ! La notion de genre et la distinction entre le naturel et le construit Les effets pervers de la notion de genre : pas de prise en compte de la hiérarchie entre les sexes La catégorie de sexe, un marqueur identitaire puissant, surtout pour les femmes A 2. Identité sexuée, identité sexuelle, rôles sociaux de genre ! ! ! ! Identité de genre : sentiment (= quelque chose de subjectif) de la « mâlité » ou « femmellité » Conviction basique existentielle qu'on est Homme ou Femme Renvoie à sa propre confiance et confort d'être Homme ou Femme In Hoffman R. M., Borders L. D., Hattie J. A., 2000, Reconceptualizing feminity and masculinity : from gender roles to gender self-confidence, Journal of social behavior and personality, 15(4), 475-503. ! ! ! Gender role identity, mesuré par le BSRI ou le PAQ : Reflète les rôles socialement prescrits (socialement désirables) et les «traits» typiques des Hommes ou Femmes (dans une société donnée, à une époque donnée) Sex-typing = processus par lequel les individus apprennent quels sont les attributs, rôles, comportements liés au fait d'être Homme ou Femme Gender identity : les individus peuvent créer leurs propres standards ou «calculs» pour apprécier leur «mâlité» ou «femmellité» ! Rôles sociaux de sexe ! «Traits relativement permanents, plus ou moins enracinés dans l'anatomie, la physiologie, et l'expérience précoce, et qui servent en général à distinguer, dans l'apparence, les attitudes et les comportements des individus de sexe masculin des individus de sexe féminin» (Hurtig & Pichevin, 1986) Difficilement définissables : formes psychologiques et comportementales, non réduites à la sexualité, par rapport à la différence entre les sexes Les rôles sexués sont les attentes normatives apprises dès le plus jeune âge ! ! Des pôles opposés dans une société donnée ! ! Le pôle masculin = l'ensemble des qualités d'un sujet actif, acteur, moteur de ses actions, réduit à son efficience, qui est ce qu'il agit et qui gère son moi comme ses affaires. Rapport au monde extérieur instrumental. Le pôle féminin = aptitude à l'expression émotive et relationnelle, l'espace intérieur ; être avec autrui, n'être que par et avec autrui : la communion, la communication, la communauté. La théorie cognitive du schéma de soi lié au genre de Sandra Bem ! «schéma» : structure cognitive active dans la perception, la cognition et le comportement. Cette structure, qui a valeur anticipatrice, guide le traitement de l'information, structure les expériences, régule le comportement et fournit des bases aux inférences et aux interprétations (Martin & Halverson, 1981) ! «schéma de genre» : «is a cognitive structure, a network of associations that organizes and guides an individual's perception. A schema functions as a an anticipatory structure, a readiness to search for and to assimilate incoming information in schema-relevant terms» (Bem, 1981, p 355) A 3. Stéréotypes (de sexe) ! ! ! «croyances partagées au sujet des caractéristiques personnelles, généralement des traits de personnalité, mais aussi souvent des comportements d'un groupe de personnes» (Leyens, Yzerbyt & Schadron, 1996, p. 12) «ensemble de croyances à propos des attributs personnels d'un groupe de personnes » (Ashmore & Del Boca, 1981) «lien qui est établi entre l'appartenance à un groupe donné et la possession de certaines caractéristiques… Un stéréotype est donc un ensemble de croyances sur n'importe quel groupe de personnes» (Beauvois & Deschamps, 1990). Stéréotypes de sexe ! ! «réseaux structurés de relations d'inférence qui lient les attributs personnels aux catégories sociales de mâle et femelle» (Ashmore & Del Boca, 1979, p. 225). Les stéréotypes de sexe recouvrent des rôles sociaux, des traits de personnalité et contiennent un composante évaluative : des informations sont perçues comme positives ou négatives. La fonction des stéréotypes - polarisation des jugements - généralisation des jugements à tous les membres du groupe - distorsion de la réalité: «croyance exagérée» , équivalente à un préjugé - association : Lorsqu'un trait typique permettant d'identifier un groupe est reconnu, le reste des traits typiques de celui-ci est activé Contenu des stéréotypes de sexe (M) ! ! ! stéréotypes de masculinité: agressif, indépendant, objectif, dominant, actif, compétitif, logique, ambitieux ; activité, force, dureté, action, hardiesse, invulnérabilité, rationalité, exigence, courage, colère, extériorité, réflexion, autonomie et individualisme Inhibition du trait émotionnel (valeur associée à la dimension expressive féminine) Référence à: la force, le pouvoir, la domination, la sportivité, la compétitivité, l'affirmation, l'indépendance, l'assurance, la responsabilité, la confiance en soi, le désir d'être important Contenu des stéréotypes de sexe (F) ! ! ! stéréotypes de féminité: douce, communicative, sensible aux sentiments des autres, tendre, besoin de sécurité, expressive; intérêt pour autrui et recherche de liens avec les pairs, passivité, faiblesse, retenue, réceptivité, fragilité, sentiment, émotion, intériorité, intuition et réflexion la faiblesse, la fragilité, la douceur, l'éducation, le soutien, la protection, la compassion, la sympathie, la grâce, l'émotionnel, la passivité, la non-sportivité, la timidité, la dépendance Stéréotypes féminins : considérés comme des caractéristiques de l'enfance et dévalorisées dans notre société et les stéréotypes masculins comme des caractéristiques de l'adulte (Powlishta, 2000) A 4. Des masculinités et des féminités ! ! ! deux pôles opposés avant 1970 remise en cause de l'unidimensionnalité à partir des années 70 De la masculinité aux masculinités: Connell (1987) distingue trois types de masculinités : «hégémonique», «subordonnée» et «complice». Prend en compte les relations de pouvoir Masculinité « hégémonique » ! ! ! «la masculinité qui occupe la position hégémonique au sein d'une certaine disposition des relations de genre, une position qui est toujours contestable » représente l'image idéale masculine que chacun cherche à s'approprier «modèle idéal masculin», associé à différentes valeurs : hétérosexualité, dureté, pouvoir, indépendance, autorité, compétition, force et compétences physiques, contrôle, aventure, assurance et subordination des homosexuels (Connell, 1995 ; Kenway & Fitzclarence, 1997 ; Wright, 1996) Des masculinités et des féminités à l'école ! ! Martino (1999) détermine (à l'école) quatre catégories de masculinités hétérosexuelles où les garçons dominants exercent leur pouvoir sur d'autres garçons dominés, cible de harcèlement : les «cool boys», «squides», «party animals» et «poofs» Déclinaisons analogique des féminités: «spice girls», «nice girls», «girlies», «tomboys» (Reay, 2001); «athletic girls», «preppy G», «smart G», «quiet G», «rebel», «tough G» (Staten et al, 2006) A garder en mémoire.. ! ! Non pas «les» F ou G mais «des» F ou G Les stéréotypes sociaux – – – nous incitent à ne pas les «voir» tels qu'ils sont.. Les «obligent» à se comporter en se conformant à des attendus sociaux Valorisent des traits de caractère et des activités «assignées» à un sexe Or SPORT = M B. Masculinite-féminité et lien avec la pratique physique en général ! ! ! Forte liaison Agenticité (échelle M) / pratique Sportive Sport = énergie, engagement, effort, lutte, affrontement, challenge, force, puissance, vitesse… Archétype de l'engagement variable avec les cultures : foot américain aux USA, Rugby en Australie, Nvelle Zélande, soccer en UK et en France… Attractivité sélective des pratiques physiques connotées ! ! ! Pratiques perçues comme masculines, féminines ou neutres : plus ou moins appropriées au sexe d'appartenance de l'individu Perception dès le plus jeune âge Aboutit à accorder une «valeur» plus ou moins importante au fait de pratiquer ou non telle APS. Cf «valeur de la tâche» dans la théorie de la motivation C. Masculinite-féminité et lien avec l'EPS ! ! Pour les G : Beaucoup d'études anglo-saxonnes sur l'association dès l'Ecole Elémentaire. Au travers de : – – – Jeux, sport de contact, affrontement à la douleur ; rôle emblématique du Foot… Investissement des espaces, contact, rudesse… Homophobie, taquineries et moqueries, exclusion des non-conformes… ! Pour les F : ! Etudes sur la moindre attractivité de la pratique physique «dure» Perception (plus ou moins consciente) de la non-adéquation au stéréotype féminin : ! - comportements attendus en EP (s'engager, lutter, persévérer, s'affronter…) – perçus comme contradictoires avec les rôles sociaux attendus (ne pas transpirer, ne pas apparaître «musclée», ne pas «s'exhiber» au regard des garçons…) D. Normes corporelles Masculinité/ Féminité et Pratiques Physiques ! ! Corpus théorique très étoffé : liaison avec désordres alimentaires (anorexie, boulimie ; consommation d'adjuvants alimentaires, stéroïdes….), conduites à risque adolescentes… (thématique de la Santé physique et mentale) Etudes de ces normes en liaison avec la pratique physique (choix de pratique, intensité de pratique, buts poursuivis (forme, santé, bien-être, relationnel…) ! Stratégies de modification corporelle (Ricciardelli, McCabe): – – – Gagner/Perdre du poids Gagner/Perdre de la masse musculaire Gagner/Perdre de l'adiposité Reprise de ce thème après «Choix didactiques et pédagogiques des enseignants» Question 4 ! Choix didactiques et pédagogiques: raisons et conséquences Mode de transmission par les enseignants Transmission de valeurs masculines en EPS par les enseignants eux-mêmes au travers : - interactions E-é (nombre, nature, fréquence, pertinence, moment)… - choix des contenus d'enseignement - modalités langagières, interpellations, moqueries… - rapport au corps valorisé chez les E eux-mêmes (corps performant plus que corps séduisant) … (suite) - attentes de réussite et d'effort - cadres cognitifs mobilisés pour caractériser les élèves en fonction de leur sexe, interpréter puis intervenir Les enseignants créent eux-mêmes les inégalités de réussite et une EPS à 2 vitesses Choix de contenus d'enseignement ! Illustration en SpCo (Vigneron) et Hip Hop à l'AS (Adès) ou Danse (Coltice) ! Analyse des tâches d'apprentissage proposées pour faire réussir les F Au cœur du didactique : C. Vigneron et l'exemple des sports collectifs " 47 situations différentes analysées " 6 dimensions d'analyse: " - le rapport au jeu, à son essence, à ses symbolismes ; " - le rapport au corps, à la motricité, à la technique et aux habiletés visées ; " - le rapport à l'espace ; " - le rapport au temps ; " - le rapport à la règle ; " - le rapport aux autres. Pour les filles : moins d'occasions d'apprendre, moins de sollicitations et moins d'occasions de pratiquer " " " Des rôles sociaux périphériques Des situations rarement construites pour elles Un espace volé Pour les filles : moins d'instruction ou de l'instruction de moins bonne qualité " " " Où sont les contenus enseignés aux filles ? L'aménagement du milieu : nécessaire mais insuffisant Des petits exercices insignifiants pour les filles " Les difficultés des filles identifiées mais non prises en compte " Les contenus d'enseignement construits sur une analyse de la motricité et des raisons d'agir des garçons " Les situations évoluant sous la pression des garçons SpCo1 ! ! ! ! ! Pédagogie de la méritocratie Égalité des chances. La compétition scolaire est juste et équitable. Les savoirs à enseigner garçons/filles sont identiques Les F sont «moins» compétentes plutôt que «compétentes différemment» SpCo2 ! ! ! Pédagogie distributive L'école doit compenser les inégalités (la «donne» de départ) Des discriminations positives sont mises en place SpCo3 ! ! ! ! ! Approche empirique Pas de solutions miracles Connaissance fine des APS chez le enseignants Centration nette sur la motricité Engagement moteur, duel, plaisir du gain sont des leviers attractifs Remarques ! ! Introduire des activités «autres», «nouvelles» ne compensera pas les écarts entre F et G Nécessité stratégique de remettre les progrès moteurs au centre des perspectives (plutôt que de s'accommoder des écarts de réussite) Modalités langagières, remarques, interpellations… ! ! ! Langage plus désobligeant à l'égard des F Souvent à l'insu des E Les F moins individualisées, plus «anonymes» («Eh, les filles!» / «Kevin, tu arrêtes!» M. Joux: Comment dénomme-t-on les é en fonction de leur sexe? 16 enseignants (7 F, 9H) Commentaires de 8 extraits vidéos de séances: «décrire les comportements des élèves». Corpus de 216 000 caractères Individu («elle», «la fille», etc.), Groupe («elles», «les filles», etc.); Elève(s) neutre(s) («sa partenaire», «le coéquipier »..) N. Bonniot: Les attentes et stéréotypes des enseignants (4 profs H, 5 classes, 24h d'enregistrement ) • • • Mesure des attentes de motivation à l'égard de chaque é Mesure de la durée entre le comportement de é et l'intervention de E (> ou < 45sec) Auto-confrontation à des épisodes de «décrochage» parmi 134 (43% «hors-tâche», 57% «passifs») Des différences de comportement des E envers F ou G • - - - Résultats: Interviennent + rapidement auprès des G Interventions + «contrôlantes» avec les é avec niveau d'attente + faible (les F) Soutiennent davantage l'autonomie des G Des différences d'interprétation de comportements identiques entre F et G - - - Décrochage des F davantage expliqué par des caractéristiques «internes» (manque de .. dynamisme, motivation, confiance en soi; timidité..) Pour les G, des causes «externes»: n'y sont pour rien («c'est plus fort qu'eux..») E minimisent la portée des comptmts des G: «depuis 15 jours, il fait des efforts..», «petite tendance à se disperser…». En somme… ! ! une confirmation de tous les travaux anglosaxons antérieurs relatifs à l'enseignement de l'EP; un «curriculum masculiniste» effectivement mis en place. Une approche sociologique du didactique : danse, cirque, capoeira… Faure S. (2004). Filles et garçons en danse hip-hop. La production institutionnelle de pratiques sexuées, Sociétés contemporaines, 3, 55, p. 5-20. • Faure S., Garcia M.-C. (2003). Les «braconnages» de la danse HipHop dans les collèges des quartiers populaires, Vie-Ecole-Intégration Enjeux, 133, 244-257. • Garcia M.-C. (2008). Socialisations sportives et inclinaisons artistiques chez les enseignants d'éducation physique et sportive, Revista universitarặ de sociologie, 2, 112-124. • Garcia M.-C. (2007), Représentations «genrées» et sexuation des pratiques circassiennes en milieu scolaire, Sociétés et représentations, 24, 129-143. • Education physique: un contexte particulier ! ! ! ! ! Une discipline à forte connotation masculine Un attrait plus marqué de la part des garçons Une réussite plus fréquente chez les garçons Raisons: Les pratiques sportives dont sont issus les contenus d'enseignement Une sollicitation plus marquée de certaines ressources à connotation masculine (défi, performance, «intensité physique», ténacité…) Des enseignants particuliers ! ! ! En France: un quasi-équilibre entre H et F (53/47%) Souvent d'anciens «sportifs», ayant réussi physiquement et sportivement grâce à des ressources à connotation masculine Mais plus fréquemment de genre «Androgyne» que les autres enseignants… Les enseignants d'EP: leurs groupes de genre (2500 questionnaires) 7 6.5 6 Items féminins 5.5 5 4.5 4 1 1.5 2 2.5 3 3.53.5 4 4.5 3 2.5 2 1.5 1 Items masculins 5 5.5 6 6.5 7 Pour ouvrir le débat.. ! ! Conséquences à long terme: la pratique physique (PA) des F compromise Mieux analyser le rapport des F à la pratique physique.. Des concepts essentiels à intégrer pour comprendre les adolescent(e)s - - - - - - «Insatisfaction corporelle» «Objectivisation du corps» «Drive» vers la minceur; vers la muscularité Approches fonctionnelle / esthétique du corps «Stratégies de modification corporelle»: (gagner/perdre 1-poids, 2-muscle, 3-adiposité) «Anxiété physique sociale» Etude longitudinale : 156 F de 40 à 60 ans • Moyenne BMI: 27 • Quantité de PA varie avec le but donné à cette PA par le sujet • Etude longitudinale # on peut affirmer que les buts poursuivis prédisent la quantité de PA (comparaison à niveau de BMI équivalent) • Garder en mémoire… • Des motifs différents de pratique (reconnaissance sociale, défi, stress, apparence…) • liés à des buts différents dans la vie (santé, relation, développement..) • • aboutissent à des types de motivation différents, et «expliquent» le fait d'avoir plus ou moins de PA. Références bibliographiques évoquées dans le diaporama HEP Lausanne septembre 2013 Une approche sociologique du didactique : danse, cirque, capoeira… Faure S. (2004). Filles et garçons en danse hip-hop. La production institutionnelle de pratiques sexuées, Sociétés contemporaines, 3, 55, p. 5-20. Faure S., Garcia M.-C. (2003). Les «braconnages» de la danse HipHop dans les collèges des quartiers populaires, Vie-Ecole-Intégration Enjeux, 133, 244-257. Garcia M.-C. (2008). Socialisations sportives et inclinaisons artistiques chez les enseignants d’éducation physique et sportive, Revista universitarặ de sociologie, 2, 112-124. Garcia M.-C. (à paraître). Le goût pour l’enseignement du cirque chez les enseignants d’EPS, STAPS, 102. Garcia M.-C. (2007), Représentations «genrées» et sexuation des pratiques circassiennes en milieu scolaire, Sociétés et représentations, 24, 129-143. Guérandel C. (à paraître) L’apprentissage de la danse en collège ZEP à l’épreuve du genre, STAPS, 102. Les études Genre/EPS dans le cadre des théories e la motivation Chalabaev A., Sarrazin P. (2009). Relation entre les stéréotypes sexués associés aux pratiques sportives et la motivation autodéterminée des élèves en éducation physique et sportive, Science et motricité, 66, 61-70. Chalabaev A., Sarrazin P., Fontayne P. (2009). Stereotype endorsement and perceived ability as mediators of the girls’ gender orientation-soccer performance relationship, Psychology of sport and exercise, 10, 297-299. Chalabaev A., Sarrazin P., Fontayne P., Boiché J., Clément-Guillotin C. (2013). The influence of sex stereotypes and gender roles on participation and performance in sport and exercise: review and future directions, Psychology of sport and exercise, 14, 136-144. Chalabaev A., Sarrazin P., Stone J., Cury F. (2008). Do achievement goals mediate stereotype threat: an investigation on females’ soccer performance, Sport psychology, 30, 143158. Chalabaev A., Sarrazin P., Trouilloud D. Jussim L. (2009). Can sex-undifferentiated teacher expectations mask an influence of sex stereotypes ? Alternative forms of sex bias in teacher expectations, Journal of applied social psychology, 39(10), 2469-2498. Clément-Guillotin C., Cambon L., Chalabaev A., Radel R., Michel S., Fontayne P. (2013). Social value and asymmetry of gender and sex categories in physical education, Revue européenne de psychologie appliquée, 63, 75-85. Clément-Guillotin C., Chalabaev A., Fontayne P. (2013). Disentangling the influences of sex strereotypes in physical education with the non-zero-sum / zero-sum behaviours distinction, Science et motricité, 79, 55-61 Clément-Guillotin C., Fontayne P. (2011). Situational malleability if gender schema : the case of the competitive sport context, Sex Roles, 64, 426-439.