exemple base de donnees actualisée 2014
Transcription
exemple base de donnees actualisée 2014
BEILIN Nathan (liste ADLA 103) Le Pouliguen NOM Prénom : BEILIN Nathan date de naissance : 25 juillet 1884 à Torochine (Russie) décédé en 1976 recensement 08 novembre 1940 (ordonnance allemande du 27 septembre 1940) ADLA 1694W25 Etat matrimonial : Marié, 4 enfants religion : juive nationalité : française par naturalisation Profession : négociant en France depuis 1905 résidence recensement 1940 : Villa la Clarté LE POULIGUEN Résidence professionnelle : Paris Absent base de données Memorial + Yad Vashem + Washington Synthèse : Nathan BEILIN est arrivé en France en 1904 de Russie et exerce la profession de bijoutier à Paris. Il y possède plusieurs affaires. Il arrive sur la côte en 1923 et fait construire une villa (Villa La Clarté) en 1927 par l'architecte Adrien Grave. Il rachètera plusieurs terrains sur la côte sauvage du Pouliguen. Cette résidence est une résidence secondaire. Nathan BEILIN se fait recenser au 08 novembre 1940 (numéro 103) et quitte Le Pouliguen pour Paris. courant 1941, il part en Haute-Savoie et se réfugie dans un couvent. La famille restera elle-aussi en Haute-Savoie de 1941 à la Libération. Un courrier du 08 avril 1942 transmis par le sous-préfet de Saint-Nazaire au Préfet de Loire-Inférieure nous informe que Nathan BEILIN serait susceptible de cacher des stocks de fourrures ou tabacs dans sa villa. Il s'agit en tout état de cause d'une dénonciation effectuée à la Kommandantur puis transmis à la Kreiskommandantur de Saint-Nazaire puisque Nathan BEILIN n'est pas au Pouliguen à ce moment-là mais est parti depuis quelques mois en HauteSavoie... Comment Nathan BEILIN et sa famille ont échappé à la déportation ? Entretien avec Jean-Pierre BEILIN, fils de Nathan BEILIN réalisé le 24 octobre 2014 par Olivier Guivarc'h "Mon père est arrivé [en France] en 1904 et a rejoint son frère qui était arrivé deux ans plus tôt. Ils ont créé un atelier de joaillerie bijouterie enfin surtout bijouterie. [...]. Les affaires se sont bien développées. Il a rencontré ma mère dans les années 12-13 [1912-1913]. Sa femme était française d'origine picarde de père parisien. Mon grand-père maternel était chef d'orchestre et contrebassiste. Ils ont vécu ensemble ma mère et mon père pendant quelques années sans être mariés et puis ma soeur arrivant [ma soeur ainée], ils ont décidé de se marier. Ils sont partis à La Roche sur Foron [Haute-Savoie] où l'oncle de ma mère était le maire depuis quelques années. Ils se sont mariés là. Mon père s'ennuie un petit peu, va à une vente [aux enchères] et remarque toute une série de livres datant de la Révolution ou à peu près de la Révolution concernant la religion catholique. "Tiens je vais acheter ça pour offrir à mon frère" se dit-il. Mon oncle était juif mais il adorait toutes les religions. Il passait son temps avec le vicaire du Sacré-Coeur de Montmartre. Il achète tous les livres et les ramène chez l'oncle de ma mère. L'oncle de ma mère les feuillette et s'aperçoit que tous ces livres appartenaient à l'abbaye de la Roche sur Foron et avaient été spoliés lors de la Révolution de 1789. Mon père se dit : "Ca leur appartenait, je vais leur rendre". Il leur a offert les bouquins, c'était en 33 ou en 32 [1933 ou en 1932], je ne sais pas en quelle année c'était. Enfin en 1941 quand il est arrivé à La Roche, il est devenu le frère Jean, ils lui ont fait une tonsure et ils l'ont accueilli. Il a passé une partie des années 42 et quelques années après là-bas en tant que frère à l'abbaye de La Roche sur Foron. Et vous pendant ce temps-là où étiez-vous ? Moi j'avais quatre ans, j'étais tout petit. Je suis resté à La Roche et puis nous sommes partis à Arenthon, c'est un petit bled qui est au bord de l'Arve [HauteSavoie]. Et votre père ? Oh ben lui il devait être encore moine.... Nous sommes partis avec ma mère, j'avais trois soeurs et mes soeurs, elles sont parties en pension à Sallanches, enfin à côté, j'ai oublié le nom. Et voilà, on est passé là-bas jusqu'en fin 44. On était là et mon père est ensuite venu nous rejoindre. Tu peux raconter l'histoire où les allemands sont entrés dans la maison [fils de jean-Pierre BEILIN] On habitait, on appelait ça le Château, c'était une grande ferme en U. Il y avait trois ou quatre familles qui habitaient là. Nous, on habitait une partie et de l'autre côté, il y avait un savoyard qui faisait partie des maquisards. Il y en avait un autre, il fallait faire attention et puis à l'entrée, il y en avait encore un autre. J'avais quatre ans ou cinq ans, je ne sais plus et la fille de ce maquisard qui s'appelait Denise avait à peu père le même âge que moi. Un jour, les miliciens débarquent et nous on est dans la pièce et la femme de ce maquisard est dans la même pièce, une grande pièce. Et nous, les petits, on aperçoit en haut au dessus d'un meuble, la tête d'une mitraillette.... On s'était mis de l'autre côté de la pièce, on a braillé, on a hurlé. La femme du maquisard, c'était Mme Noblet je crois nous dit "Taisez-vous !". Elle parlait avec les deux miliciens et là on chahutait tellement qu'ils sont sortis dehors. [...]. Elle a compris qu'on avait sauvé la situation. Il auraient tourné la tête, ils auraient vu comme nous la tête de la petite mitraillette. " A propos de Léon BEILIN (propriétaire villa Symbole, la Baule) [né le 15 décembre 1888 à STAROTALOTEFIN, habitait au 55, boulevard du Midi au RAINCY (région parisienne) déporté par le convoi n° 34 le 18/09/1942 à Auschwitz] "Petite histoire, mon père arrive en 04 et en 06, il a de grandes idées, il va voir la banque de la bijouterie, il parlait très mal le français, il était là depuis un an et il le voit pour lui emprunter de l'argent [...] et mon père s'est rendu compte qu'il n'avait pas une maîtrise totale [du français] pour bien gérer ses affaires. Et il y avait un cousin, un petit-neveu ou un cousin germain qui était là déjà depuis 15 ans ou 20 ans qui n'avait peut-être pas fait HEC mais une bonne école et mon père l'a invité comme associé. Donc, ils étaient trois associés : l'un a 30 [%], Léon et les deux frères 35-35 [%] et moi je ne savais même pas que ce Léon avait une maison aussi à La Baule. La villa "La Clarté" est édifiée au lieu dit Labego sur la côte sauvage du Pouliguen et fut construite par l'architecte Adrien Grave pour le compte de M Beilinski, bijoutier parisien. Un des clichés porte la mention Villa de M Bellin à La Baule Plus d'informations sur la villa : http://www.patrimoine.paysdelaloire.fr/patrimoine/detail-notices/IA44000903/ Courrier préfecture et sous-préfecture 08 et 14 avril 1942 (ADLA 1694W21) concernant les perquisitions de la Villa La Clarté (propriétaire BEILIN Nathan) Réponse de la Préfecture de Loire-Inférieure à la sous-préfecture de Nantes du 14 avril 1942 ADLA 1694W21: