Voir le bulletin

Transcription

Voir le bulletin
Réseau de recherche et de connaissances relatives aux peuples autochtones
Aboriginal Peoples Research and Knowledge Network
Red de investigación y de conocimientos relativos a los pueblos indígenas
Newsletter
Boletín
Bulletin
Enero-Febrero 2012
January-Febuary 2012
Janvier-Février 2012
www.reseaudialog.ca
p. 3 DIALOG EN ACTION
DIALOG IN ACTION
DIALOG EN ACCIÓN
p. 25 NOUVELLES D’ICI ET D’AILLEURS
NEWS FROM HERE AND ABROAD
NOTICIAS DE AQUÍ Y DE ALLÁ
p. 36 VEILLE DOCUMENTAIRE
DOCUMENTARY WATCH
ACTUALIZACIÓN BIBLIOGRÁFICA
Contents | Sommaire | Indice
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción ................................................3
Compte rendu d’événement .................................................................................................................................................3
Une entrevue avec Suzy Basile ..............................................................................................................................................6
Recherche étudiante............................................................................................................................................................. 10
Compte rendu d’événement .............................................................................................................................................. 16
Members’ Publications | Publications des membres | Publicaciones de los miembros .................................... 21
News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá .....25
Conferences | Colloques | Colloquios ............................................................................................................................. 25
Call for proposals | Appel de propositions | Llamada de propuestas........................................................................ 26
Cultural Events | Activités culturelles | Actividades culturales ................................................................................... 27
News | Nouvelles | Novedads............................................................................................................................................ 28
To read | À lire | A leer ..................................................................................................................................................... 30
Documentary Watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica ...........................36
Books | Livres | Libros .................................................................................................................................................... 36
Journals and magazines | Périodiques et revues | Periódicos y revistas ................................................................... 44
Newsletters | Bulletins | Boletines .................................................................................................................................... 46
Le Bulletin
vous informe des projets de recherche, des publications, des réalisations et des conférences des membres et des partenaires de DIALOG
et vous propose un regard sur les événements et les nouveautés du domaine de la recherche relative aux peuples autochtones.
The Newsletter
keeps you updated on the research projects, publications,
activities and conferences of DIALOG members and
partners, and profiles events and news in the area of
worldwide aboriginal research.
DIALOG - LE RÉSEAU QUÉBÉCOIS
D’ÉCHANGE SUR LES QUESTIONS
AUTOCHTONES/LE RÉSEAU DE
RECHERCHE ET DE CONNAISSANCES
RELATIVES AUX PEUPLES
AUTOCHTONES - est un regroupement
interuniversitaire, interinstitutionnel,
interdisciplinaire et international qui réunit
cent cinquante (150) personnes issues du
milieu universitaire et du milieu autochtone.
DIALOG vise à mettre en valeur, diffuser
et renouveler la recherche relative
aux peuples autochtones. DIALOG est
subventionné par le Fonds québécois de
recherche sur la société et la cultureFQRSC (Programme des regroupements
stratégiques) et le Conseil de recherches
en sciences humaines du CanadaCRSH (Programme des Réseaux
stratégiques de connaissances).
El Boletín
les informa acerca de los proyectos de investigación, las publicaciones,
realizaciones y coloquios de los miembros y socios de DIALOG, y les
da noticias sobre los eventos y novedades del medio de la investigación
relativa a los pueblos indígenas.
DIALOG - RESEARCH AND
KNOWLEDGE NETWORK
RELATING TO ABORIGINAL PEOPLES
- is an interuniversity, inter-institutional,
cross-disciplinary and international
network that brings together one
hundred and fifty (150) people from
various universities and Aboriginal
organizations and communities.These
diverse actors share the objectives of
promoting, disseminating and renewing
research relating to Indigenous peoples.
DIALOG is funded by the Fonds
québécois de recherche sur la
société et la culture-FQRSC
(Programme des regroupements
stratégiques) and the Social Sciences
and Humanities Research Council
of Canada - SSHRC (Strategic
Knowledge Clusters Program).
DIALOG - RED DE INVESTIGACIÓN
Y DE CONOCIMIENTOS RELATIVOS
A LOS PUEBLOS INDÍGENAS - es
un agrupamiento interuniversitario,
interinstitucional, interdisciplinario e
internacional que reúne a más de ciento
cincuenta(150) personas del medio
universitario y del medio indígena. Todos
estos actores comparten el objetivo
de valorizar, difundir y actualizar la
investigación sobre los pueblos indígenas.
DIALOG es subvencionado por el
Fonds québécois de recherche sur
la société et la culture-FQRSC
(Programa de agrupamientos estratégicos)
y el Conseil de recherches en
sciences humaines du Canada-CRSH
(Programa de redes estratégicas de
conocimientos).
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
Compte rendu d’événement
« GOUVERNANCE DES PREMIÈRES NATIONS : PERSPECTIVES D’AVENIR »
COLLOQUE ORGANISÉ PAR LE CENTRE DES PREMIÈRES NATIONS NIKANITE ET
L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À CHICOUTIMI
12 ET 13 OCTOBRE 2011
ALEXANDRE GERMAIN, CANDIDAT AU DOCTORAT,
DÉPARTEMENT DE SCIENCE POLITIQUE, UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
L’Université du Québec à Chicoutimi
(UQAC) souhaite mettre sur pied un
programme d’études en gouvernance
des Premières Nations, et a mandaté le
Centre des Premières Nations Nikanite
(CPNN) (voir l’encadré) pour en élaborer
le contenu. Dans cette perspective,
le colloque Gouvernance des Premières
Nations : perspectives d’avenir, tenu les 12
et 13 octobre 2011, visait à dresser un
portrait des besoins et des visions sur
le sujet afin de mieux cerner le contenu
du futur programme. On proposait donc de « questionner les
pratiques actuelles » et « d’amorcer une réflexion sur la manière
dont [la gouvernance] pourrait être réinvestie par les Premières
Nations». La notion de gouvernance recoupant plusieurs champs
d’activités, les organisateurs ont divisé le colloque selon plusieurs
thèmes.
Le premier des thèmes abordés, la spécificité de la gouvernance
en milieu autochtone, a été exploré avec Douglas Sanderson,
professeur en droit à l’Université de Toronto et membre de la
nation crie d’Opaskwayak. La conférence de Douglas Sanderson
portait sur la notion de justice corrective, qu’il expose comme
incontournable à la réparation des torts causés par la colonisation
et la Loi sur les Indiens. Ces torts ne se résument pas au vol des
terres; il s’agit plus que tout de l’usurpation de la définition de
l’identité autochtone. Au cœur du problème se trouve la nature
de la relation législative entre les Settlers et les Autochtones; la
solution à l’impasse actuelle consiste à réparer les torts par une
justice corrective. Les droits ancestraux et les traités modernes
ne répondent pas aux exigences d’une telle justice, selon Douglas
Sanderson, car ces solutions ne corrigent pas le tort fondamental
de la négation du droit des Autochtones à leurs institutions
sociales, culturelles et politiques. La justice corrective prescrit
donc la restitution de ce droit et des moyens de le concrétiser.
Le colloque proposait ensuite une réflexion sur la dimension
économique de la gouvernance autochtone avec Marc-Urbain
Proulx et Christian Rock. Marc-Urbain Proulx, professeur à
l’UQAC en économie régionale, a livré un portrait de l’économie
des « collectivités autochtones » et des défis pour la gouvernance. Il
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
perçoit une « renaissance autochtone » dans l’activité économique
des collectivités, au sein desquelles émergent présentement une
multitude d’entreprises. Celles-ci sont de quatre types : classique
(entreprise privée), communautaire, société en portefeuille ou
Le Centre des Premières
Nations Nikanite (CPNN)
Organisme fondé en 1991, le CPNN est basé à
l’Université du Québec à Chicoutimi. Son principal
mandat est d’offrir une formation universitaire à la
population des Premières Nations au Québec. Sa
mission comprend donc la promotion d’une recherche
sensible aux particularités culturelles des Premières
Nations et la création de programmes qui répondent
aux besoins des Autochtones au Québec. Le CPNN est
aussi un lieu d’accueil, d’encadrement et de consultation
pour les étudiants autochtones. Plus spécifiquement, le
CPNN développe des programmes de formation, offre
des activités d’enseignement/apprentissage, réalise des
projets de recherche et en publie les résultats, prépare
pour leur stage les étudiants admis en sciences de
l’éducation et offre un soutien académique aux étudiants
autochtones ayant des besoins particuliers.
Les plus récents projets de recherche du CPNN portent
sur le codéveloppement professionnel en mathématique
à Mashteuiatsh et sur la place des femmes autochtones
dans la gouvernance. Le CPNN participe également à un
projet d’économie sociale pour les jeunes décrocheurs
à Mashteuiatsh.
Les programmes dirigés par le CPNN touchent à
l’enseignement en milieu scolaire chez les Premières
Nations, à la technolinguistique autochtone, aux études
pluridisciplinaires, aux relations d’aide, au développement
socio-économique, à la comptabilité financière, au
français écrit et à l’histoire et la culture des Premières
Nations. Ces programmes mènent à l’obtention d’un
diplôme, d’un certificat ou d’une attestation d’études.
Pour plus de détails, visitez le site internet du CPNN :
www.uqac.ca/cea.
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
coopérative. Il n’y a donc pas de créneau unique autochtone,
sauf une « niche », remarque-t-il, dans les activités plein-air. Les
facteurs de succès de ces entreprises sont la proximité d’un
marché ou d’un bassin de ressources, mais le plus important
consiste à créer un « effet territorial » par l’accumulation
de conditions matérielles, immatérielles et institutionnelles
favorables à l’économie libérale. Il voit dans la coopération la clé
du développement autochtone et souligne que les partenariats
donnent accès à de nouvelles ressources. Les défis économiques
de la gouvernance autochtone se trouvent dans la réponse aux
besoins de base, le respect de la diversité des modèles, l’ouverture
démocratique et la délibération, la valorisation des initiatives,
le financement au démarrage des entreprises et le soutien à la
formule partenariale. Marc-Urbain Proulx a conclu en plaidant
pour un abandon du « communautarisme » au profit d’une plus
grande ouverture à la libéralisation.
Christian Rock, directeur principal des comptes majeurs
marché des Premières Nations et des Inuit chez Desjardins, s’est
demandé si les collectivités géraient maintenant tous les services
autrefois rendus par l’État. Si c’est le cas, le développement
économique devient selon lui incontournable pour générer les
revenus nécessaires pour affronter la hausse de la natalité et
la diminution des fonds publics. C’est ainsi que le financement
bancaire devient inévitable. Dans ce contexte où le développement
économique, la gouvernance autochtone et les institutions
financières se retrouvent dans une situation d’interdépendance,
deux défis apparaissent. Il y a d’abord un impératif de stabilité
que « l’hétérorégulation » causée par la Loi sur les Indiens ne
favorise pas nécessairement. Une « autorégulation » autochtone
serait préférable. Il y a ensuite la traduction de la tradition orale
autochtone en une codification permettant à un auditoire large
de bien comprendre la pleine nature d’une gouvernance propre
aux Premières Nations.
Le troisième thème au programme du colloque touchait à la
gouvernance civile et à la démocratie, particulièrement en milieu
urbain. Odile Joannette, coprésidente du Réseau pour la
stratégie urbaine de la communauté autochtone de Montréal, est
venue présenter cette initiative grassroots développée en réaction
à l’absence de mesure pour Montréal dans la Stratégie pour les
Autochtones en milieu urbain (SAMU) du gouvernement fédéral.
Le Réseau est une structure non partisane dont le principal
objectif est de favoriser l’accès aux services pour les Autochtones
à Montréal, et donc d’améliorer leur qualité de vie (www.
reseaumtlnetwork.com). L’objectif implicite du Réseau est de
développer un sentiment de communauté chez les Autochtones
du Grand Montréal.
Carole Lévesque, professeure à l’INRS et directrice du réseau
DIALOG, a présenté les enjeux liés à un tel objectif : alors qu’il y a
toujours eu des Autochtones dans les villes, le défi est maintenant
de rendre leur présence visible. Signe d’une évolution positive, les
institutions autochtones sont à la hausse, indiquant l’essor d’une
nouvelle société civile autochtone. La ville est le creuset de cette
nouvelle réalité, ou plus précisément de ces nouvelles réalités
plurielles qui laissent présager un projet de transformation
sociale impliquant une prise de parole autochtone et des relations
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
transversales entre l’État et le citoyen. Les centres d’amitié
autochtones (regroupés sous la bannière du Regroupement des
centres d’amitié autochtones du Québec), en proposant une
approche holistique aux niveaux individuel et collectif, sont à
l’avant-garde de cette transformation. Ainsi, la présence urbaine
incite à renouveler la vision de la démocratie vers des mécanismes
de régulation plus en phase avec le fonctionnement interne des
sociétés autochtones. Elle implique la présence de nouveaux
acteurs qui ne sont pas nécessairement autochtones, avec lesquels
se réalise un partage de valeurs communes et se développent de
nouvelles solidarités, interculturelles et intercitoyennes. Carole
Lévesque rappelle finalement que la rencontre des cultures en
milieu urbain est un défi important, car les Québécois ne sont
pas nécessairement à l’aise avec la revendication des Autochtones
à la ville, ni avec leur appartenance urbaine. Il faut néanmoins
favoriser une égalité différenciée et reconnaître la contribution
des Autochtones : il ne suffit plus de combattre l’exclusion, il faut
préparer l’inclusion.
Le quatrième thème proposé par le colloque portait sur les
pouvoirs autochtones existants. Sylvie Basile, directrice
générale du Conseil tribal Mamit Innuat, a présenté les différents
aspects de la gouvernance d’un conseil de bande et les principaux
enjeux auxquels il est confronté. Elle a notamment rappelé que les
réalités locales sont souvent liées aux décisions prises au niveau
national et régional et que la gouvernance par le conseil de bande
est compliquée par sa dépendance aux paiements de transferts
gouvernementaux et par les particularités de ses responsabilités.
En effet, les responsabilités du conseil de bande sont divisées selon
deux branches : politique et administrative. Outre la difficulté à
rendre tous les rapports exigés, les conseils font face à plusieurs
enjeux : conflit de valeur, différence culturelle, complexité de
l’appareil gouvernemental, impacts du passé, leadership, maîtrise
de l’administration publique, exode urbain, protection de la langue,
problèmes sociaux, besoins en ressources humaines autochtones,
emploi, logement, offre de services spécialisés. Mamit Innuat offre
un soutien aux communautés membres et tente de préparer la
voie pour une prochaine génération en favorisant la résilience
et en se dotant d’une vision d’avenir, en plaçant la population au
centre des revendications.
La réflexion sur les pouvoirs autochtones s’est poursuivie
avec Minnie Grey, négociatrice pour la Société Makivik sur le
dossier du gouvernement autonome du Nunavik, dont l’accord
soumis en référendum le 27 avril 2011 n’a pas été accepté par
les Nunavimmiut (les Inuit du Nunavik). Minnie Grey a d’abord
présenté le projet de gouvernement autonome tel qu’il figurait
dans l’accord. Elle a déploré la distance qui s’est installée entre
les différentes entités créées dans la foulée de la Convention
de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ). L’objectif de
l’accord était de regrouper les différentes entités administratives
au Nunavik et de mettre sur pied une assemblée constituante
appelée Uqarvimarik, au sein de laquelle toute la population
aurait pu s’exprimer. Minnie Grey a avancé quelques hypothèses
pour expliquer l’échec de l’accord. Les gens ont eu l’impression
soudaine, explique-t-elle, que tout allait trop vite, que l’accord
« sortait de nulle part ». Les gens disaient en entendre parler pour
la première fois. Pourtant, il y a eu une abondance d’informations
4
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
diffusées sur le sujet, autant sur les radios locales que lors des
différentes tournées des communautés. Minnie Grey s’est dite
déçue de la réaction des gens et du peu d’intérêt suscité par
les démarches, ainsi que par la façon dont plusieurs craintes
se sont répandues (par exemple, la peur d’être envahi par les
Qallunaat, les « Blancs », et de perdre sa culture et son identité).
Elle a finalement émis l’hypothèse d’un conflit entre anciennes et
nouvelles élites. Une rencontre entre opposants et promoteurs
de l’accord a été prévue pour discuter de la marche à suivre à la
suite de son rejet.
Le cinquième volet du colloque était animé par Alexandre
Bacon et Lorraine Bastien (respectivement coordonnateur
pour la mise en œuvre du certificat en gouvernance des
Premières Nations et consultante en matière autochtone); il
était dédié au Mouvement des Premières Nations du Québec
(MPNQ), dont ils sont les coprésidents. Le MPNQ se propose
de « structurer les efforts de la société civile autochtone ». Il
a pour mission de faire connaître, de promouvoir et d’appuyer
les initiatives de participation citoyenne émergentes chez les
Premières Nations. Il cherche à créer un réseau d’alliances avec
l’ensemble de la population canadienne. La plateforme web du
MPNQ (www.premiermouvement.com) offre des outils de
réseautage et diffuse des capsules vidéo. Le projet est toutefois
toujours en développement et aux fins d’un exercice collectif de
réflexion, trois axes de développement ont été proposés : 1) la
concentration de l’information sur les Premières Nations pour
rendre accessible les réflexions et opinions citoyennes; 2) l’appui
à la prise de parole; 3) l’appui aux initiatives individuelles et
communautaires, en en soutenant la réalisation. Le plan d’action
à court terme du MPNQ comprend la formation d’un comité
d’implantation, le lancement d’une campagne de promotion du
site Web, la tenue d’une rencontre du comité d’implantation en
vue de la mise en opération du Mouvement et la tenue d’une
première assemblée générale des membres d’ici février 2012.
Les dimensions politiques et juridiques de la gouvernance ont
ensuite été abordées avec les présentations d’Annie Neashish
et de Camil Girard. Annie Neashish, avocate et associée de
la firme Neashish & Champoux, a présenté une réflexion sur
les institutions et les modes de décision de la gouvernance
autochtone qui tient compte à la fois des pouvoirs énumérés
dans la Loi sur les Indiens, des devoirs découlant de l’obligation
de consulter et d’accommoder et d’une gouvernance dont les
modalités sont ou seraient fixées dans un traité moderne. La
Loi sur les Indiens ouvre la porte à différentes procédures de
consultation des membres en fonction de la coutume, laquelle
peut aussi évoluer avec l’approbation de ceux-ci. Or, l’obligation
de consulter et d’accommoder les parties autochtones permet
d’introduire la notion de coutume, car elle impose aux autorités
autochtones un « critère de consultation » des membres, afin
d’exposer ses revendications. Dans l’attente d’une gouvernance
« fixée » dans un traité, Annie Neashish rappelle que la décision
d’un gouvernement autochtone liera l’ensemble des bénéficiaires,
d’où la nécessité de commencer par s’entendre sur les termes
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
de la consultation. La période des négociations avec les
gouvernements pourrait servir de période transitoire afin de
tester ces institutions consultatives.
Camil Girard, professeur à l’UQAC, a discuté de la notion
d’alliance entre 1603 et 2004 et de son lien avec l’Approche
commune, l’entente de principe survenue entre certaines
communautés innues et les gouvernements du Québec et du
Canada. Il plaide pour une plus grande appréciation de l’alliance
de nation à nation entre Champlain et le chef montagnais
Anadabidjou, dans laquelle primaient le respect mutuel, la paix,
le commerce, l’amitié et l’alliance dans la guerre, et où les rituels
occupaient une grande importance. Camil Girard souligne la
reconnaissance des nations autochtones au Québec, mais il
remarque qu’il est temps d’aller plus loin et de reconnaître le
titre aborigène, de promouvoir l’autonomie gouvernementale,
de favoriser de nouveaux arrangements financiers, de soutenir
le développement économique et de créer une certitude quant
aux droits de chacun. En bref, il faut, selon Camil Girard, un
« troisième niveau de gouvernement ».
Le colloque s’est terminé avec une activité collective de réflexion
sur l’avenir de la gouvernance des Premières Nations en forme
de synthèse plénière animée par le Centre national pour la
Gouvernance des Premières Nations. On a demandé aux
gens de s’exprimer individuellement sur la façon dont ils et elles
s’imaginaient la gouvernance des Premières Nations dans 25 ans.
Les réponses ont été inscrites au tableau. On a ensuite distribué
des autocollants à apposer à côté des réponses préférées, ce qui a
permis d’identifier des priorités à discuter en groupes restreints.
Les quatre priorités retenues furent la langue, le territoire,
l’alliance entre les nations et une « gouvernance qui nous
ressemble et nous rassemble ». Le groupe a été divisé en deux
afin que chaque sous-groupe discute des moyens pour atteindre
chaque objectif prioritaire. Les résultats de cette activité ont été
compilés et devraient être publiés éventuellement.
À l’heure actuelle, alors que l’État n’est plus l’unique acteur du
développement économique et de la planification territoriale,
la gouvernance se complexifie et ses niveaux se multiplient. Un
défi important se trouve dans l’articulation du local au global et
la réponse se trouve en bonne partie dans le politique, lequel
favorise désormais l’autonomie gouvernementale pour les
Autochtones. Celle-ci doit cependant se garder, selon Martin
Papillon, de succomber à une idéologie néolibérale qui entrainerait
la fragmentation de la gouvernance autochtone et qui risquerait
d’approfondir davantage la méconnaissance mutuelle. Il s’agit d’un
défi important qui dépassait l’ambition du colloque, mais que
l’approche par thèmes a permis de percevoir dans sa complexité.
Au CPNN maintenant de poursuivre la réflexion afin de bâtir un
programme d’étude pour l’UQAC qui soit au fait des tendances
actuelles, des opportunités qu’elles offrent, comme des dangers
qu’elles recèlent, afin de proposer une formation qui permette
vraiment aux Premières Nations d’acquérir les outils qui leur
permettront d’être les acteurs d’un changement tant attendu.
5
DIALOG in action | DIALOG en action
n | DIALOG en acción
Une entrevue avec Suzy Basile
SUZY BASILE
Chargée de projets dossiers autochtones et étudiante au doctorat en sciences de l’environnement à l’UQAT,
membre du bureau de direction du réseau DIALOG et membre de la communauté atikamekw de Wemotaci
ENTREVUE RÉALISÉE PAR JULIE CUNNINGHAM POUR DIALOG
DIALOG : Depuis vos études universitaires jusqu’à
ce jour, votre carrière professionnelle vous a mené de
l’université aux instances représentatives autochtones
en alternance. Pouvez-vous revisiter avec nous ce qui
vous a mené à suivre le chemin que vous avez parcouru?
Suzy Basile : Lorsque j’ai annoncé aux gens de ma communauté
que je voulais étudier en anthropologie à l’Université Laval, ils
n’ont pas caché leur surprise. On me questionnait sur l’utilité
d’une formation en anthropologie pour surmonter les défis
pressants auxquels sont confrontées nos communautés.
« Tu ne trouves pas que nous nous sommes suffisamment fait
étudier par des anthropologues ? », me disait-on souvent pour
me faire réfléchir à mon choix. Mais, ayant lu des publications
qui véhiculaient des compréhensions erronées sur ma propre
nation, je voulais justement changer les choses à la mesure de ce
que me permettrait une formation en anthropologie. C’était la
contribution à laquelle j’aspirais à l’époque. Et puis, l’anthropologie
cadrait bien avec mon goût du voyage; j’ai eu l’occasion de faire
stages et voyages en Amérique du Sud et en Europe, notamment.
Au fil de mes études, je me suis mise à envisager de faire ma
dernière session à l’étranger pour compléter mon baccalauréat
sans trop savoir où je souhaitais aller. En discutant avec LouisJacques Dorais, alors directeur du programme de 1er cycle du
Département d’anthropologie de l’Université Laval, j’appris qu’une
entente interuniversitaire venait d’être conclue avec l’Université
du Groenland. L’indécision qui précédait notre discussion s’était
complètement évaporée. C’était là que je voulais aller. Trois mois
plus tard, j’étais dans l’avion pour Nuuk. Je ne me doutais pas à ce
moment-là que j’allais y passer près de deux ans.
DIALOG : Vous ne saviez pas que vous y feriez votre
maîtrise?
SB : Non. C’est à la lecture d’un article de journal sur le tourisme
au Groenland que l’idée de m’intéresser à l’entrepreneurship
touristique en milieu autochtone m’est venue. J’y suis donc
revenue faire mon terrain de maîtrise quelques mois plus tard.
Et je suis toujours surprise, quand j’y repense aujourd’hui, de
constater que ce sujet est toujours d’actualité.
DIALOG : Votre séjour au Groenland a-t-il été
déterminant dans votre cheminement?
SB : Passer tout ce temps dans une société autochtone majoritaire
m’a fait un bien fou. C’était vraiment rafraîchissant et inspirant
de voir l’autonomie dont disposent les Inuit. Évidemment, ils
sont confrontés à des défis semblables à ceux auxquels font
face les autres Peuples autochtones du monde entier, mais ils
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
ont néanmoins su se donner
un projet de société et un
gouvernement autonome qui les
conduira d’ici quelques années
à une autonomie complète,
souhaitons-le pour eux. Avoir pu
partager un bout de ma vie avec
eux m’a permis d’espérer que
mon peuple et les autres Peuples
autochtones d’ici puissent aussi
se doter des institutions qu’ils
veulent pour s’autodéterminer.
DIALOG : Et votre route s’est poursuivie…
SB : Au Musée canadien des civilisations (MCC), où j’ai effectué
un stage de huit mois. Je suis restée au MCC pendant trois années,
le temps que soit ouverte au public l’exposition permanente
de la salle des Premiers Peuples. J’avais envie de participer à la
rédaction du message livré sur les miens. Entre temps, je suis
allée au Danemark, où j’ai effectué un stage de muséologie au
Musée national à Copenhague. Ce stage s’inscrivait en continuité
avec mon travail au Groenland, car je m’intéressais beaucoup à
la culture matérielle par l’intermédiaire du tourisme et je savais
qu’une grande collection rassemblant une bonne partie des objets
du patrimoine des Inuit du Groenland était conservée dans ce
musée. Mon stage s’est déroulé d’ailleurs à l’époque où ils étaient
engagés dans un processus de rapatriement de ces objets.
Ensuite, j’ai été interpellée par Femmes Autochtones du Québec
pour travailler sur le dossier de la consultation portant sur un
projet de loi sur la gouvernance, loi qui n’a finalement pas été
adoptée. J’étais alors vice-présidente de l’Association. Dans
la foulée de cette expérience, j’ai joint l’équipe de Carole
Lévesque à l’Institut national de recherche scientifique (INRS)
en tant qu’agente de recherche où j’ai eu l’occasion de mettre
en application mes connaissances dans un milieu autre que la
muséologie. Parallèlement à ce travail, j’avais poursuivi mon
implication dans diverses instances autochtones et en 2003, j’ai
joint l’Institut de développement durable des Premières Nations
du Québec et du Labrador (IDDPNQL), organisation sous
l’égide de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du
Labrador (APNQL). J’y suis restée en fonction pendant quatre ans,
d’abord comme chargée de projets, comme coordonnatrice, puis
comme directrice. Le travail en était un de terrain et de soutien
aux communautés, car il fallait donner un coup de main dans la
formation et la mobilisation des responsables locaux des dossiers
environnementaux. Considérant le lien privilégié des Peuples
autochtones à la terre et la nécessité politique d’actualiser ce
6
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
lien, notamment par une alliance avec les savoirs scientifiques, le
travail de l’Institut s’exerçait sur plusieurs fronts. Et ces fronts
étaient évidemment ancrés dans les besoins exprimés par les
communautés.
DIALOG : Est-ce c’est dans cet esprit qu’a été élaboré le
Protocole de recherche des Premières Nations?
SB : En effet, les communautés étaient continuellement sollicitées
à des fins de consultation et elles se sentaient bousculées. C’est
donc devenu un mandat de l’IDDPNQL que de rapidement
produire un outil pour guider les communautés dans leur réponse
aux requêtes qu’elles recevaient. De fil en aiguille, à travers notre
collaboration avec les autres secteurs d’activité de l’APNQL, nous
nous sommes aperçus qu’il y avait aussi des besoins sur le plan de
la recherche. Ici, les communautés se sentaient soit sursollicitées
ou soit au contraire complètement exclues du processus de
recherche. Elles souhaitaient donc disposer d’un outil pour les
aider à gérer leur participation aux multiples projets de recherche.
Ce qui est devenu le Protocole de recherche des Premières Nations
du Québec et du Labrador est en fait le produit du travail de
trois commissions : l’IDDPNQL, la Commission de la santé et
des services sociaux des Premières Nations du Québec et du
Labrador (CSSSPNQL) et la Commission de développement
des ressources humaines des Premières Nations du Québec
(CDRHPNQ), pour le compte de l’APNQL. Une fois rédigé, le
protocole a été soumis à l’assemblée des chefs qui l’a dûment
adopté en 2005. Il est actuellement en révision, entre autres pour
aborder des sujets que nous n’avions pas pu approfondir lors de
l’élaboration de la première version. Par exemple, les éléments à
prendre en considération concernant la propriété intellectuelle,
la pleine reconnaissance des cochercheurs autochtones, les
nouveaux médias et la diffusion sur Internet seront bien explorés,
toujours dans le dessein de permettre aux communautés de
prendre des décisions plus éclairées en matière de recherche.
DIALOG : Quelle a été la réaction en regard du Protocole ?
SB : Nous avons été invités à le présenter tant dans les
communautés après son adoption que dans les universités et autres
plateformes concernées par le Protocole. Très rapidement il nous
est apparu que le document dérangeait, tant l’appréhension de
certains chercheurs qui voyaient des contraintes supplémentaires
s’abattre sur leur travail était palpable. De notre côté, nous
étions un peu déçus qu’il soit vu comme un obstacle, car en soi
le protocole n’impose rien : c’est un outil visant à informer les
communautés sur ce qu’est la recherche pour qu’elles puissent
mieux y prendre part. Il revient entièrement aux communautés
de décider de la manière de répondre aux demandes des
chercheurs. Les transformations qu’a subi au Canada le monde
de la recherche impliquant les Peuples autochtones depuis que
ceux-ci ont cessé d’être, grâce à leur militantisme, des « sujets »
de recherche pour devenir des partenaires de celle-ci rendaient
nécessaire l’adoption d’un tel protocole.
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
DIALOG : Est-ce que votre intérêt pour les questions
environnementales précède votre passage à l’IDDPNQL?
D’où vient-il ?
SB : J’ai un intérêt pour la sauvegarde de l’environnement d’aussi
loin que je me souvienne. Déjà toute petite, je ne tolérais pas
qu’on jette des cannettes par terre. Aujourd’hui, je fais des choix
écologiques autant que faire se peut. Je pense que le fait d’avoir
été témoin du mode de vie de mes grands-parents qui ont vécu
toute leur vie et qui vivent encore près des ressources de la forêt
explique en partie mon intérêt. En effet, c’est avec eux que j’ai pu
comprendre le lien avec le territoire : au quotidien la pratique
d’activités traditionnelles nous permettait de manger ou de se
guérir. Par ailleurs, je viens d’une région où la forêt a été rasée
à plusieurs reprises et où les rivières ont été harnachées – le
Saint-Maurice, rivière des Atikamekw, a été la dernière rivière où
il était possible de faire de la drave – et donc forcément mon
intérêt pour l’environnement a quelque chose à voir avec le
milieu duquel je suis originaire.
Je pense aussi que le fait d’avoir été au cégep au début des années
1990, au lendemain de la crise d’Oka, époque où les mouvements
écologistes ont réellement pris leur essor, le fait d’avoir voyagé et
d’avoir pu voir les effets sur la planète entière de la destruction
de l’environnement, m’ont fait prendre conscience de la nécessité
de changer notre perspective envers l’environnement. Dans la
foulée de ce constat, je suis aussi préoccupée par le fait que les
savoirs traditionnels autochtones sont méconnus ou ignorés
par certains scientifiques. Je crois que la méconnaissance des
savoirs autochtones nous fait faire fausse route dans la cause
de la préservation de l’environnement et que nous avons tous à
gagner en respectant les savoirs autochtones d’une part, et en les
arrimant avec les savoirs scientifiques d’autre part. Évidemment,
la participation des savoirs autochtones à l’effort de préservation
de l’environnement requiert la mise en place de modalités de
protection de ces savoirs, car si elles sont prêtes à partager leurs
savoirs, les communautés ne peuvent consentir à ce que ces
savoirs s’éparpillent ou soient utilisés à des fins non éthiques.
DIALOG : Quelles avenues existe-t-il pour composer
avec la nécessité de transmettre les savoirs traditionnels
tout en s’assurant qu’ils demeurent entre bonnes mains?
SB : La préservation des langues autochtones peut aider. C’est
ce qu’illustre l’exemple de la pharmacie innue de la communauté
d’Ekuanitshit : toutes les opérations en lien avec les remèdes ou
les plantes médicinales se font exclusivement en langue innue.
Ceci implique que les savoirs restent dans la communauté
tant et aussi longtemps que les femmes le veulent, car il faut le
souligner, ce projet en est un de femmes. Si au contraire elles
consentent à une diffusion plus large de leurs connaissances en
traduisant leurs outils en français, leur participation est requise
et une reconnaissance de leur apport est incontournable. C’est
un exemple très concret de l’enjeu de la protection des savoirs
autochtones en action.
7
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
DIALOG : Vous accordez incontestablement une grande
importance au développement d’outils qui permettront aux
communautés d’exercer leur autonomie, n’est-ce pas?
SB : Oui. Par exemple, lors de mon passage à l’IDDPNQL, j’ai
mis beaucoup d’énergie à m’assurer qu’il reste une trace écrite
de toutes nos activités, en anglais, en français et lorsque c’était
possible, dans une langue autochtone. Je croyais fermement en
l’utilité de publier des documents rendant compte du contenu des
discussions et présentations qui avaient eu cours lors des activités
de l’Institut; à un moment ou à un autre, les participants de ces
activités auraient la possibilité de fouiller dans ces documents
pour mieux comprendre, défendre ou documenter les dossiers
sur lesquels ils travaillent dans leurs communautés.
DIALOG : Après votre passage à l’IDDPNQL, vous
avez regagné les rangs de l’université. Vous êtes même
aujourd’hui étudiante au doctorat. Pourquoi?
SB : Premièrement, l’idée de faire un doctorat m’a toujours
attirée. Et la source de cet attrait n’a jamais été l’ascension
professionnelle; j’en avais simplement envie. J’ai commencé à
planifier ce projet en 2008 et je me suis inscrite au doctorat en
sciences de l’environnement à l’Université du Québec en AbitibiTémiscamingue (UQAT). Hugo Asselin, professeur à l’UQAT, est
mon directeur et Thibault Martin, professeur à l’Université du
Québec en Outaouais (UQO), est mon codirecteur.Au printemps
2009, alors que je commençais le programme, j’apprenais que
j’étais enceinte. Cette nouvelle n’a pas remis en question mon
intérêt pour le doctorat et j’ai poursuivi ma route comme prévu.
J’ai fait la session d’automne et j’ai accouché en janvier 2010. J’ai
pris une année de congé de maternité et repris le doctorat en
janvier 2011. Je suis en train de terminer ma scolarité.
DIALOG : Et sur quoi portera votre projet? Comment le
sujet a-t-il été déterminé?
SB : Mon projet porte sur le rôle et la place des femmes
autochtones dans la gouvernance du territoire et des ressources
naturelles. Une fois le sujet déterminé, une réflexion s’est imposée
quant au choix de la nation avec laquelle je voulais travailler. Comme
je souhaitais donner la parole aux femmes de ma communauté
afin qu’elles puissent s’exprimer sur ce sujet, travailler avec la
nation atikamekw est rapidement apparu incontournable. J’avais
aussi envisagé de travailler avec d’autres Premières Nations sauf
que je ne voulais pas en arriver à des comparaisons simplistes
mettant l’accent sur les différences dans les discours. Cette
préoccupation m’a donc incitée à mettre sur la glace le projet
de travailler avec plus d’une nation. D’ailleurs, faut-il le préciser,
les communautés atikamekw n’ont pas nécessairement une vision
homogène des enjeux liés au territoire et il me faudra composer
avec une diversité de point de vue de toute manière.
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
DIALOG : Où en êtes-vous dans la réalisation de votre
projet?
SB : Actuellement, je suis en train de terminer l’étape où je
demande la permission aux communautés de les rencontrer pour
leur exposer mon projet de doctorat; je ne parle pas encore ici de
permission pour réaliser des entrevues. Il ne faut pas croire que la
collecte de données sera plus simple parce que je travaillerai avec
les membres de ma nation. L’approche, du point de vue du contact,
m’est sans aucun doute facilitée, mais sur le plan du processus, ce
ne sera pas plus facile pour moi, car j’ai une responsabilité encore
plus grande de faire les choses correctement d’un point de vue
éthique.
J’entends par là qu’en tant que chercheurs, les Autochtones ont
une responsabilité supplémentaire : ils côtoient les communautés
avec qui ils font des recherches sur une base quotidienne et si la
recherche n’est pas utile ou est menée de manière inadéquate,
ce ne sera pas sans conséquence. En d’autres termes, ce n’est
pas parce que nous sommes des chercheurs ou des étudiants
autochtones que l’on peut outrepasser les règles en place. C’est
pour cette raison que j’ai décidé que je devais recueillir des
permissions préalables de façon officielle, par écrit et verbalement,
afin d’exposer aux communautés mon projet de doctorat. Durant
ces rencontres, je souhaite discuter de mon projet et les membres
des communautés partageront leurs opinions sur les plans
théorique et méthodologique. Ensuite, forte de la participation
des communautés, je pourrai aller de l’avant pour développer la
problématique et le questionnaire tout en validant ces outils avec
les personnes concernées.
Jusqu’à présent, j’ai rencontré l’une des trois communautés
concernées et j’ai des réponses favorables en vue de rencontrer
les deux autres. Cette approche participative est grandement
appréciée par les communautés et elles savent que je suis engagée
à leur rapporter des résultats qui seront pertinents pour la nation.
En fait, je compte appliquer le protocole de recherche presque à
la lettre afin de démontrer qu’il est possible de prendre le temps
de faire les choses dûment et avec les personnes concernées.
D’ailleurs, je n’ai pas encore présenté mon projet au comité
d’éthique de l’UQAT. Ceci s’explique par le fait que je tiens à
obtenir d’abord l’aval des communautés concernées avant celui
de l’institution universitaire.
DIALOG : Vous êtes aussi employée de l’UQAT où vous
exercez les fonctions de chargée de projets de dossiers
autochtones. En quoi consiste votre travail?
SB : Je travaille à l’UQAT depuis 4 ans. Au départ, c’était en
tant qu’agente de recherche, mais avec la création de l’Unité de
formation et de développement des programmes autochtones
(UFDPA) en 2009, mes fonctions se sont définies et je suis
8
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
devenue chargée de projets de dossiers autochtones. Mon
travail consiste principalement à soutenir et à accompagner les
professeurs dans le développement de nouveaux programmes
autochtones et de nouveaux cours. J’ai aussi pour mandat
de contribuer au rayonnement de l’UQAT, notamment par
l’organisation de certaines activités comme le colloque annuel
des Premiers Peuples. J’ai aussi contribué à l’organisation d’un
deuxième séminaire sur l’éthique de la recherche avec les Peuples
autochtones, dont la plus récente édition a eu lieu en septembre
2011. En parallèle à ces tâches, lorsque requis, je donne un cours
dans le cadre du microprogramme en études autochtones, le
cours Enjeux et défis contemporains autochtones.
en actions pour faire en sorte que les étudiants autochtones se
reconnaissent dans l’institution et sortent de l’université avec
des outils pertinents pour leurs communautés. Comme nous
avons un bon taux de rétention, nous pouvons nous permettre
de croire que nous allons dans la bonne direction. Plus de 200
étudiants autochtones ont obtenu leur diplôme à l’UQAT durant
les cinq dernières années. Ce n’est pas rien!
DIALOG : Ce n’est pas de tout repos…
SB : Je suis très heureuse de pouvoir contribuer en tant que
représentante des étudiants à l’orientation d’un réseau qui rayonne
autant qu’il le fait dans le domaine des études autochtones. Au fil
de ma participation aux activités, j’ai pu constater qu’il existe une
belle écoute et une prise en compte des perspectives et réalités
des instances autochtones qui gravitent au sein de DIALOG, et
cela me rend d’autant plus fière de m’impliquer au sein du bureau
de direction.
SB : Non. Il y a beaucoup de travail à accomplir et plusieurs
défis à surmonter dans la réalisation de notre mandat qui est de
répondre aux besoins des communautés autochtones en matière
de formation. Mais le fait que l’UQAT s’engage à mettre en place
les structures pour ce faire est encourageant. Par ailleurs, le fait que
nos services soient offerts en français et en anglais constitue un
défi supplémentaire, car l’UQAT est une université francophone.
Toutefois, elle offre aussi une gamme de programmes en anglais
pour les étudiants autochtones anglophones.
DIALOG : Quels sont les bénéfices de tout ce travail?
SB : Notre travail est de répondre au meilleur de nos capacités
aux besoins des communautés autochtones. Cela implique que
nous tenions compte de leurs préoccupations et de leurs réalités
au quotidien dans le développement des programmes et des
cours que nous offrons. Cela signifie aussi que nous œuvrons à
sensibiliser la communauté universitaire aux réalités autochtones.
Cela ne suffit donc pas de dire que les cours et programmes
s’adressent aux Premiers Peuples; il faut traduire ces intentions
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
DIALOG : Oui, bravo! En plus de ces occupations, vous
êtes membre du bureau de direction de DIALOG depuis
janvier 2011. Quelles sont vos impressions par rapport à
cette nouvelle expérience?
DIALOG : Où sera Suzy Basile dans 10 ans?
SB : Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais être professeure
et faire de la recherche me plairait bien. Dans tous les cas,
j’espère continuer à travailler dans le monde de la recherche et
plus particulièrement à l’offre de cours en études autochtones.
D’un autre côté, le travail au quotidien avec les communautés
me manque. Je compense actuellement en côtoyant les étudiants
et chercheurs autochtones à l’université ou par la réalisation de
mon projet de doctorat. Donc, à l’avenir, oui, j’aimerais travailler
dans le monde universitaire, mais le plus possible en entretenant
des liens directs avec les communautés.
9
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
Recherche étudiante
PROPOSITION POUR UNE APPROCHE FÉMINISTE
DE LA RECHERCHE AUTOCHTONE
SUZY BASILE, CANDIDATE AU DOCTORAT EN SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
Le contexte de la recherche impliquant les Peuples autochtones
est en pleine transformation au Canada, notamment depuis que
ceux-ci ont cessé d’être, grâce à leur militantisme, des « sujets »
de recherche pour devenir des partenaires de celle-ci. Le domaine
des sciences de l’environnement n’échappe pas à ce basculement
épistémique d’autant plus important que les chercheurs de
cette discipline doivent désormais intégrer dans leurs travaux
la dimension humaine, la dimension autochtone, mais aussi celle
des femmes. Les femmes autochtones, longtemps ignorées des
processus de prise de décision les concernant, doivent par
conséquent faire l’objet d’une approche particulière. Nous
avons réalisé une synthèse de la littérature sur les approches
féministes en recherche afin de suggérer une approche féministe
de la recherche autochtone en sciences de l’environnement, qu’il
s’agisse de recherche menée par des chercheurs autochtones,
impliquant des participants autochtones ou portant sur des
questions autochtones (Basile 2011).
Une approche féministe
Sans faire un retour sur les définitions des trois approches
principales pouvant s’appliquer à l’étude de la place des femmes (le
féminisme, l’écoféminisme et le féminisme autochtone), il est tout
de même important de retenir que ces mouvements théoriques
sont caractérisés par une multiplicité de points de vue. L’intérêt
principal du féminisme est l’analyse de la discrimination sociale
envers les femmes et des manières d’y remédier (Littig 2001;
Reed 2004). L’écoféminisme fait un lien direct entre l’oppression
des femmes et l’exploitation de l’environnement (Banerjee et
Bell 2007; Rocheleau, Thomas-Slayter et Wangari 1996; Warren
2000). Le féminisme autochtone fait l’objet de débats animés
et tente d’expliquer comment les femmes autochtones sont
affectées par le colonialisme (bureaucratique et politique) et le
patriarcat (juridique entre autres) (Rude et Deiter 2004; Sayers
et MacDonald 2001).
Ces perspectives étant brièvement exposées, voyons les
fondements et les principes d’une approche féministe de la
recherche en général d’abord. Comme Caroline Desbiens (2010)
le souligne, le développement d’une approche féministe de la
recherche est essentiel, non seulement pour mieux servir la
communauté où elle se déroule, mais également pour permettre
aux participants et surtout aux participantes de se reconnaître
dans le cadre de recherche proposée. Une approche féministe
de la recherche devrait : 1) permettre de soulever des enjeux
et des questions qui interpellent spécifiquement les femmes;
2) prendre en compte le caractère politique des rapports sociaux
entre les sexes dans les analyses (Dagenais 1987; Tanguay 2010),
la spécificité de leurs positions respectives (Poirier, Dagenais et
Gregory 1985), leur appartenance culturelle, tout comme leurs
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
expériences passées et présentes (Desbiens 2010); 3) promouvoir
la multidisciplinarité (Dagenais 1987; Tanguay 2010); 4) prôner
le rejet de « l’objectivité » pour une reconnaissance de la
« subjectivité » jumelée à la rigueur et à la transparence des
chercheurs; 5) utiliser un langage vulgarisé, démystifier la théorie
et maintenir une attitude critique.
L’application d’une approche féministe à la recherche autochtone
nécessite la prise en compte de certains éléments se rapportant
au contexte culturel. Il est d’abord important de rappeler que les
femmes autochtones ont longtemps été absentes de la recherche,
qui se concentre habituellement sur les hommes pour ensuite
être généralisée aux femmes. Qui plus est, plusieurs recherches
menées par des femmes autochtones ont été rejetées par les autres
chercheurs, car considérées comme « subjectives » (Green 1993;
LaRocque 1996). On a aussi parfois tenté d’imposer des modèles
de féminisme occidental à la recherche en contexte autochtone,
ce qui peut mener à une fausse interprétation de la situation des
femmes autochtones et des relations entre les genres (Markstrom
2008). C’est pourquoi la recherche en contexte autochtone doit
impérativement faire intervenir les membres de la communauté
(Fiske, Newell et George 2001) et respecter les normes de
la recherche féministe, soit : 1) la recherche d’un équilibre du
pouvoir dans la composition des équipes de recherche; 2) le
recours à une recherche réflexive critique; 3) la signature de
protocoles d’entente avec les communautés autochtones qui
donne aux femmes autochtones un droit de regard sur les projets
de recherche, les résultats générés par ces recherches ainsi que
leurs interprétations (Browne et Fiske 2001; Fiske et al. 2001).
Le contexte autochtone
Certains principes particuliers au contexte autochtone (tels
que les principes PCAP – voir encadré), en plus de ceux d’une
approche féministe de la recherche en général, devraient être
considérés et appliqués afin d’optimiser le bon déroulement
d’une recherche. Les onze principes suivants s’appliquent au
contexte général de la recherche autochtone :
1) l’établissement des premiers contacts avant
d’entreprendre une recherche
2) la tenue d’une vaste consultation auprès de la
communauté ou du peuple autochtone impliqué
3) l’implication des femmes autochtones dans la définition
et le déroulement de la recherche
4) la prise en compte des besoins et priorités locales
5) le respect des savoirs traditionnels
6) la réinstauration de l’équilibre par la voix donnée aux
femmes
7) l’expression de leur vision holistique du monde
10
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
8) l’établissement de la réciprocité dans les relations
9) la validation et le retour des résultats et leurs
retombées
10) le respect des valeurs fondamentales
11) l’entretien d’un dialogue continu et d’un partenariat
efficace
Enfin, « l’après-recherche », c’est-à-dire le maintien des liens
tissés entre le chercheur et la communauté, est aussi importante,
sinon plus, que la recherche elle-même. La méthodologie
privilégiée tout au long du processus de collecte des données
ne doit pas non plus être imposée par les chercheurs. Elle doit
être respectueuse des conditions prescrites par la communauté
autochtone et incorporer les protocoles et les valeurs de la
communauté impliquée dans la recherche (McDonald 2004;
Smith 1999).
Les principes PCAP
Une série de publications1 proposant des lignes directrices
pour la recherche impliquant les Autochtones ont fait
leur apparition au Canada à partir de la seconde moitié
des années 1990 (Lévesque 2009). Durant cette période,
l’Organisation nationale de la santé autochtone (ONSA)
a publié les principes « PCAP » : la propriété collective
des informations d’un groupe, le contrôle de la recherche
et des informations, l’accès et la gestion des données et la
possession physique de ces données par les Autochtones
(Schnarch 2004). Ces principes sont vus comme « une
réponse politique à une tendance coloniale tenace en
matière de recherche et de gestion de l’information »
(APNQL 2005b : 8). Les principes PCAP sont à la base
du Protocole de recherche des Premières Nations du Québec
et du Labrador, publié en 2005 (Jérôme 2009). Ils sont
également intégrés dans la nouvelle version de l’Énoncé
de politique des trois Conseils (ÉPTC) régissant l’éthique
de la recherche avec les êtres humains au Canada
(CRSH, CRSNG et IRSC 2010 : 133). L’article 4.2 de
cette nouvelle version de l’ÉPTC stipule aussi qu’aucune
recherche ne devrait systématiquement exclure les
femmes (autochtones). Les principes PCAP sont donc
considérés comme des principes de base qui devraient
guider toutes les recherches impliquant les Peuples
autochtones, au Canada comme ailleurs dans le monde.
1- La Commission royale d’enquête sur les peuples autochtones (CREPA)
a publié dans son rapport de 1996, des lignes directrices de la recherche
qui ont été grandement utilisées par les universités et par les Peuples
autochtones pour le développement de protocole; l’Énoncé de politique des
trois Conseils : Éthique de la recherche avec des êtres humains (ÉPTC) publié
en 1998 et la seconde édition en 2010 comprend un chapitre portant sur
la recherche impliquant les Peuples autochtones; l’Association universitaire
canadienne d’études nordiques (AUCEN) a publié les Principes d’éthique
pour la conduite de la recherche dans le Nord en 2003; les Instituts de
recherche en santé du Canada (IRSC) ont publié des lignes directrices pour
la recherche impliquant les Autochtones en 2005 et en 2007; l’Assemblée
des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL) a élaboré un
protocole de recherche à l’intention des communautés des Premières Nations
et des chercheurs en 2005 et ce protocole est actuellement en révision.
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
Méthodologie
Pour qu’une approche féministe soit efficace, il faut se rappeler
qu’il n’y a pas une « bonne » méthodologie féministe de la
recherche, mais qu’il faut adapter les outils en considérant le sujet
de la recherche et les personnes impliquées. Diverses méthodes
sont proposées : l’amalgame de principes et méthodologies
autochtones et occidentales (Loppie 2007), l’usage d’une approche
participative centrée sur la communauté autochtone (Bull 2010),
la mise en œuvre d’une recherche-action participative féministe
(Fiske et al. 2001; Fredericks 2008), l’analyse basée sur le genre
et sur « l’autochtonie » (Dion Stout, Kipling et Stout 2001) et
l’analyse basée sur le genre culturellement adaptée au contexte
autochtone dans laquelle les impacts de la colonisation doivent
être inclus (Stirbys 2008). D’autres méthodes de collecte de
données peuvent être pertinentes, à condition qu’elles puissent
être adaptées au contexte : par exemple, l’enquête narrative axée
sur l’importance du récit (Kenny 2004), l’usage des cercles de
parole, qui correspond à une méthode traditionnelle de partage du
savoir collectif (McGregor, Bayha et Simmons 2010), et le respect
des protocoles locaux tels que l’offrande de tabac, la prière et
l’adoption d’un comportement respectueux. Enfin, l’usage de la
méthode Cieba (l’arbre de vie), inspirée de la cosmologie maya,
est basé sur les composantes de l’arbre en tant que modèle de la
recherche ainsi que sur d’autres concepts autochtones tels que
les « quatre directions », le « cercle de vie » et la prophétie des
« sept générations » (Jiménez Estrada 2005). À la lumière des
principes et des méthodologies énoncés, il semble donc possible
d’élaborer une approche féministe de la recherche autochtone
en sciences de l’environnement.
La recherche relative aux peuples autochtones est maintenant
présente dans plusieurs domaines (Lévesque 2009), et les
disciplines de sciences de l’environnement ne font pas exception.
Moss (2002) a contribué au développement d’une approche
féministe de la recherche en géographie et Desbiens (2007)
en a réaffirmé le besoin. Certaines publications du Réseau de
gestion durable des forêts ont proposé des outils de collecte
de données et des exemples de bonnes pratiques inspirées
des principes et des valeurs autochtones (Kopra et Stevenson
2007; Stevenson 2010; Wyatt, Fortier, Greskiw et al. 2010). Les
propositions d’approches féministes de la recherche impliquant
les Autochtones en sciences de l’environnement demeurent
toutefois peu nombreuses. Quelques exemples méritent d’être
relevés : une recherche sur le rôle des savoirs traditionnels des
aînés autochtones dans la gestion de l’eau arrive à la conclusion
que les femmes autochtones doivent avoir une représentation
équitable lors de la prise de décision (McGregor 2008); un rapport
de recherche confirme le manque de prise en considération de
la différence entre les genres dans les politiques relatives aux
évaluations environnementales dans le cas de femmes inuit n’ayant
pu se joindre à temps aux consultations portant sur un projet
d’exploitation minière (Archibald et Crnkovich 1999); et une thèse
de doctorat en sciences forestières note la faible participation des
femmes autochtones (atikamekw) aux processus de consultation
locaux portant sur les activités forestières qui ont un impact
sur leur milieu de vie et explique la nécessité de modifier son
approche terminologique à la suggestion des femmes concernées
(Wyatt 2004). Ces trois exemples soulèvent des préoccupations
11
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
entourant la participation des femmes autochtones à divers
processus, autant ceux de la recherche elle-même que ceux du
projet d’exploitation d’une ressource naturelle ayant fait l’objet
de la recherche.
Force est de constater que des défis particuliers se posent aux
chercheurs qui travaillent en contexte autochtone et féminin. Ces
défis sont rattachés à une histoire et un vécu propres aux peuples
autochtones ayant fait l’expérience du colonialisme, du racisme et
de l’oppression en général. La démonstration du caractère essentiel
de l’application d’une approche féministe dans le contexte de la
recherche autochtone en science de l’environnement a pour but
ultime de redonner aux femmes autochtones voix au chapitre.
DESBIENS CAROLINE. 2010. Step lightly, then Move Forward:
Exploring Feminist Directions for Northern Research, Canadian
Geographer / Le Géographe canadien 54 (4): 410-416.
DESBIENS CAROLINE. 2007. Speaking the Land: Exploring Women’s
Historical Geographies in Northern Québec, Canadian
Geographer / Le Géographe canadien 51 (3): 360-372.
DION STOUT MADELEINE, KIPLING GREGORY D. ET ROBERTA STOUT. 2001.
Aboriginal Women’s Health Research - Synthesis Project Final Report.
Ottawa: Centres of Excellence for Women’s Health.
APNQL. 2005a. Protocole de consultation des Premières Nations
du Québec et du Labrador. Assemblée des Première Nations du
Québec et du Labrador, Wendake.
FISKE JO-ANNE, NEWELL MELONIE ET EVELYN GEORGE. 2001. Les femmes
des Premières nations et la gouvernance: Étude sur les coutumes
et les nouvelles pratiques chez les femmes de la Première nation
de Lake Babine, in J. E. A. Sayers (dir.), Les femmes des Premières
nations, la gouvernance et la Loi sur les Indiens: recueil de rapports
de recherche en matière de politiques: 64-133. Ottawa: Condition
féminine Canada.
APNQL. 2005b. Protocole de recherche des Premières Nations du
Québec et du Labrador. Assemblée des Premières Nations du
Québec et du Labrador, Wendake.
FREDERICKS BRONWYN. 2008. Researching with Aboriginal Women
as an Aboriginal Woman Researcher, Australian Feminist Studies 23
(55): 113-129.
ARCHIBALD LINDA ET MARY CRNKOVICH M. 1999. Et si les femmes
avaient voix au chapitre? Étude de cas sur les Inuites, les revendications
territoriales et le projet d’exploitation du nickel de la baie Voisey.
Condition féminine Canada, Ottawa.
GREEN JOYCE. 1993. Democracy, Gender and Aboriginal Rights.
Unpublished manuscript, November.
Bibliographie
BANERJEE DAMAYANTI ET MICHAEL M. BELL. 2007. Ecogender: Locating
Gender, Environmental Social Science, Society & Natural Resources
20: 3-19.
BASILE SUZY. 2011. Proposition d’une approche féministe de la recherche
autochtone en sciences de l’environnement. Synthèse environnementale.
Thèse de doctorat (Sciences de l’environnement), Université du
Québec en Abitibi-Témiscamingue, Rouyn-Noranda.
BROWNE ANNETTE J. ET JO-ANNE FISKE. 2001. First Nations Women’s
Encounters with Mainstream Health Care Services, Western
Journal of Nursing Research 23 (2): 126-147.
BULL JULIE R. 2010. Research with Aboriginal Peoples: Authentic
Relationships as a Precursor to Ethical Research, Journal of
Empirical Research on Human Research Ethics 5 (4): 13-22.
CRSH, CRSNG ET IRSC. 2010. Énoncé de politique des trois
Conseils: Éthique de la recherche avec des êtres humains. Conseil
de recherches en sciences humaines du Canada, Conseil de
recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, Instituts
de recherche en santé du Canada, Ottawa.
DAGENAIS HUGUETTE. 1987. Méthodologie féministe et
anthropologie : une alliance possible, Anthropologie et sociétés 11
(1) : 19-44.
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
JÉRÔME LAURENT. 2009. Pour quelle participation? Éthique, protocoles
et nouveaux cadres de la recherche avec les Premières nations du
Québec, in N. Gagné,T. Martin et M. Salaün (dir.), Autochtonies:Vues
de France et du Québec: 471-486. Québec et Montréal : Presses de
l’Université Laval et DIALOG.
JIMÉNEZ ESTRADA VIVIAN M. 2005. The Tree of Life as a Research
Methodology, The Australian Journal of Indigenous Education 34: 4452.
KENNY CAROLYN. 2004. Cadre holistique pour la recherche en matière
de politiques autochtones. Ottawa: Condition féminine Canada.
KOPRA KRISTIN ET MARC G. STEVENSON. 2007. Les avantages des études
sur l’utilisation du territoire par les Autochtones. Réseau de gestion
durable des forêts. Notes de recherches no26, 6 p.
LAROCQUE EMMA. 1996. The Colonization of a Native Woman
Scholar, in C. Miller (dir.), Women of the First Nations: Power,Wisdom,
and Strength: 11-18. Winnipeg: University of Manitoba Press.
LÉVESQUE CAROLE. 2009. La recherche québécoise relative aux
peuples autochtones à l’heure de la société du savoir et de la
mobilisation des connaissances, in N. Gagné,T. Martin et M. Salaün
(dir.), Autochtonies: Vues de France et du Québec : 455-470. Québec
et Montréal: Presses de l’Université Laval et DIALOG.
12
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
LITTIG BEATE. 2001. Feminist Perspectives on Environment and Society.
Essex: Pearson Education Limited.
LOPPIE CHARLOTTE. 2007. Learning From the Grandmothers:
Incorporating Indigenous Principles Into Qualitative Research,
Qualitative Health Research 17 (2): 276-284.
MARKSTROM CAROL A. 2008. Empowerment of North American Indian
Girls: Ritual Expressions at Puberty. Lincoln and London: University
of Nebraska Press.
MCDONALD JAMES A. 2004. The Tsimshian Protocols: Locating and
Empowering Community-based Research, Canadian Journal of
Native Education 28 (1-2) : 80-91.
MCGREGOR DEBORAH. 2008. Anishnaabe-kwe, Traditional
Knowledge and Water Protection, Canadian Woman Studies 26 (34) : 26-30.
MCGREGOR DEBORAH, BAYHA WALTER ET DEBORAH SIMMONS. 2010.
Our responsability to Keep the Land Alive: Voices of Northern
Indigenous Researchers, Pimatisiwin : A Journal of Aboriginal and
Indigenous Community Health 8 (1): 101-123.
MOSS PAMELA. 2002. Feminist Geography in Practice: Research and
Methods. Oxford: Blackwell Publishers Inc.
POIRIER JEAN, DAGENAIS HUGUETTE ET JOEL W. GREGORY. 1985.
Démographie et approche féministe: réflexion méthodologique à
partir d’une recherche en cours, Cahiers québécois de démographie,
14 (2) : 277-283.
REED MAUREEN G. 2004. Feminist perspectives on environmental
management, in B. Mitchell (dir.), Resource and Environmental
Management in Canada : Adressing Conflict and Uncertainty. Third
Edition: 104-131. Don Mills: Oxford University Press.
ROCHELEAU DIANNE, THOMAS-SLAYTER BARBARA ET ESTHER WANGARI.
1996. Feminist Political Ecology - Global issues and local experiences:
Routledge London and New York.
RUDE DARLENE ET CONNIE DEITER. 2004. Du commerce des fourrures
au libre-échange: la foresterie et les femmes des Premières nations au
Canada. Ottawa: Condition féminine Canada.
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
SAYERS JUDITH ET KELLY A. MACDONALD. 2001. Pour une participation
équitable des femmes des Premières Nations à la gestion des
affaires publiques, in J. Sayers, D. H. MacDonald, J.-A. Fiske, M.
Newell, E. George et W. Cornet (dir.), Les femmes des Premières
nations, la gouvernance et la Loi sur les Indiens: recueil de rapports
de recherche en matière de politiques: 1-63. Ottawa: Condition
féminine Canada.
SCHNARCH BRIAN. 2004. Ownership, Control, Access, and
Possession (OCAP) or Self-Determination Applied to Research A Critical Analysis of Contemporary First Nations Research and
Some Options for First Nations Communities, Journal of Aboriginal
Health (January): 80-95.
SMITH LINDA T. 1999. Decolonizing Methodologies : Research and
Indigenous Peoples. Dudedin et Londres: Zed Books et University
of Otago Press.
STEVENSON MARC G. 2010. L’éthique de la recherche en collaboration
avec les communautés autochtones. Réseau de gestion durable des
forêts.
STIRBYS CYNTHIA D. 2008. Gender-based Analysis and Differing
Worldviews, Canadian Woman Studies, 26 (3-4): 138-145.
TANGUAY DOMINIQUE. 2010. Réflexion sur les principes et les enjeux
de la recherche féministe, in Perspectives étudiantes féministes. Acte
électroniques, Colloque étudiant les 12 et 13 mars 2010: 73-93.
Québec: Université Laval.
WARREN KAREN J. 2000. Ecofeminist Philosophy: A Western Perspective
on What It Is and Why It Matters. Lanham: Rowman et Littlefield
Publishers.
WYATT STEPHEN. 2004. Co-existence of Atikamekw and industrial
forestry paradigms: Occupation and management of forestlands in the
St-Maurice river basin, Québec. Thèse de doctorat (Foresterie et
Géodésie), Université Laval, Québec.
WYATT STEPHEN, FORTIER JEAN-FRANÇOIS, GRESKIW GARTH, HÉBERT
MARTIN, NADEAU SOLANGE, NATCHER DAVID ET AL. 2010. Collaboration
between Aboriginal Peoples and the Canadian Forestry Industry: a
dynamic relationship. Sustainable Forest Management Network,
Edmonton, 88p.
13
DIALOG in action | DIALOG en action
n | DIALOG en acción
Recherche étudiante
GESTION DU SYSTÈME ALIMENTAIRE TRADITIONNEL PAR LES FEMMES
INUIT : LE CAS DES PETITS FRUITS
LAURENCE SIMARD-GAGNON, CANDIDATE À LA MAÎTRISE EN GÉOGRAPHIE, UNIVERSITÉ LAVAL
Ce travail a été effectué
lors de deux séjours dans
la communauté d’Inukjuak,
au Nunavik, à l’été et à
l’automne 2011. L’objectif
général du projet était de
documenter les savoirs
territoriaux des femmes
inuit d’Inukjuak reliés à la cueillette et au partage des petits fruits,
ainsi que les stratégies d’adaptation développées en réponse
aux contraintes écologiques et aux réalités socioéconomiques
contemporaines. Le projet visait également à étudier le sens des
pratiques territoriales reliées aux petits fruits au sein de l’identité
genrée et culturelle des femmes. Le projet s’est développé
suivant une approche de recherche participative et féministe.
Les séjours dans la communauté avaient pour but de créer des
occasions de transmission des connaissances de la part des
femmes participantes, ainsi que d’identifier avec elles les utilités
ou retombées possibles du projet pour la communauté.
En me basant sur ces considérations, j’ai structuré mon approche
de façon flexible, autour d’activités de la vie quotidienne
des femmes. Le projet a ainsi été présenté aux participantes
potentielles de façon fluide, au cours d’activités informelles, par
exemple une fête d’enfant, des visites pour le thé, le ménage de
la cuisine, la couture, etc. À travers de telles conversations s’est
développé un petit réseau de femmes intéressées par le projet,
qui m’ont recommandée l’une à l’autre, créant un effet boule de
neige. J’ai éventuellement été dirigée vers des personnes-clés par
certaines femmes participantes et par l’Institut culturel Avataq,
qui est affilié au projet. Avec ces personnes, j’ai pu repenser
les objectifs du projet pour l’adapter au vécu et aux besoins
des femmes. Nous avons entre autres déterminé d’inclure la
production d’un guide détaillant différents usages des petits fruits.
Ce guide répondait à un désir exprimé par plusieurs femmes
d’obtenir la recette d’un aliment ou d’un médicament à base de
petits fruits. Plusieurs femmes participantes ont demandé à avoir
accès à un tel guide par l’intermédiaire de la maison de la famille
Sungirtuivik à Inukjuak.
PREMIER SÉJOUR – JUILLET ET AOÛT 2011
Stratégies d’appréhension des connaissances
Ce premier séjour visait aussi à développer une méthodologie
favorisant l’épanouissement et la transmission des connaissances
des femmes participantes. Dans cette optique, j’ai constaté que
l’idée de « connaissance territoriale » pouvait être un point de
malentendu avec les femmes participantes. Celles-ci tendent à
percevoir leurs pratiques territoriales comme partie prenante
de leur vécu, et ne les catégorisent pas nécessairement comme
des « pratiques » ou des « savoirs ». De la même façon, j’ai
constaté que plusieurs femmes inuit expriment des réticences
à se promouvoir comme « spécialistes » des petits fruits,
bien qu’elles en possèdent des connaissances étendues. J’ai
constaté que l’utilisation de support matériel pouvait servir de
catalyseur à la transmission des connaissances des femmes. Par
exemple, mises en présence de petits fruits frais ou de plantes
séchées, certaines femmes ont spontanément fait l’étalage de
connaissances poussées par rapport aux espèces présentées,
alors qu’elles s’étaient antérieurement défendues de posséder un
savoir écologique.
Un des principaux objectifs de ce premier séjour était d’établir
un rapport avec certaines femmes de la communauté. Le rapport
est un élément essentiel de la recherche participative, puisque de
lui découlent la confiance et la coopération nécessaires au succès
des différentes étapes du projet (Mosse 1995). Une telle relation
avec les femmes est souvent considérée comme difficile à établir
par les adeptes de la recherche participative (Mosse 1995). Chez
les Inuit, cette difficulté est liée entre autres à une vision limitée
de la part des chercheurs des activités territoriales et de la
subsistance, qui tend à exclure les expériences des femmes ou
à les considérer comme périphériques (Nuttall 1998; Desbiens
2007). Appréhender le vécu des femmes présente également
des obstacles structurels, puisque les activités de consultation
communautaires sont souvent planifiées dans un contexte public
et plus ou moins officiel. Les femmes ont fréquemment tendance
à éviter ces contextes ou à en être exclues, pour des raisons
logistiques ou socioculturelles (Mosse 1995).
Il en résulte que dans la majorité des cas, les femmes ne sont
pas impliquées dans la transmission des connaissances entre
communauté et chercheurs universitaires, et ne sont pas
considérées comme « autorités » en matière de territorialité
du groupe (Nuttall 1998). Ces circonstances, associées à une
perception réductrice du concept de communauté et des savoirs
territoriaux communautaires (Mulrennan 2008), expliquent en
partie l’indifférence du milieu de la recherche pour le vécu et
les expériences territoriales des femmes autochtones du Nord
(Desbiens 2010).
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
Relevés de végétation
Le séjour a chevauché le début de la saison de cueillette de
la chicouté, qui commence généralement à la mi-août. J’ai pu
effectuer des relevés de végétation, afin de dresser un portrait
écologique des communautés végétales dans lesquelles se
trouvent les petits fruits autour d’Inukjuak. Au total, j’ai effectué
huit relevés répartis sur cinq sites. Ces sites m’avaient été indiqués
par les femmes participantes comme de bons emplacements de
cueillette. Ces relevés m’ont permis de mettre à jour certaines
caractéristiques écologiques des différents milieux dans lesquels
14
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
on retrouve les différentes espèces de petits fruits cueillis par
les femmes. Ces caractéristiques me renseignent sur la diversité
des connaissances environnementales des femmes, et également
sur l’éventail des contraintes écologiques liées à la cueillette des
différentes espèces de fruits.
Réseautage
Grâce à l’Institut culturel Avataq, j’ai eu accès à certains réseaux
intensément utilisés par les gens d’Inukjuak, notamment un
groupe Facebook. Ce groupe m’a offert une plénière efficace
pour présenter le projet et inviter à la participation. J’ai d’ailleurs
rencontré plusieurs des participantes à travers ce groupe ou par
contact direct par Facebook.
DEUXIÈME SÉJOUR – OCTOBRE 2011
Ce deuxième séjour avait pour but de compléter les informations
recueillies à l’été à l’aide d’entrevues libres. Ces entrevues
touchaient à plusieurs thèmes selon le contexte, notamment
les différents usages des fruits, les connaissances écologiques,
le partage des fruits et des connaissances, et le sens culturel
et émotif de la cueillette. Les entrevues présentaient une
opportunité pour les femmes d’exprimer leur opinion par rapport
au projet, particulièrement en lien avec le guide des usages
des petits fruits. Par exemple, c’est durant ces occasions que
certaines femmes m’ont chargée de documenter une recette en
particulier. Également, certaines femmes m’ont demandé d’inclure
des recettes de qallunaat (personne non inuit) qui pourraient se
réaliser avec des ingrédients disponibles et abordables à Inukjuak.
J’ai effectué sept entrevues en tout, dont deux informelles et une
de groupe. J’ai également profité de ce séjour pour observer
plusieurs utilisations des petits fruits par les femmes, notamment
dans la préparation du suvalliq (un plat à base d’œufs de poisson,
d’huile et de petits fruits), de la confiture et de la bannique aux
fruits.
Conclusion – thèmes clés
Ces deux séjours dans la communauté d’Inukjuak m’ont permis
de mettre à jour plusieurs aspects de la territorialité des femmes,
de leurs pratiques par rapport aux petits fruits et du sens de
ces pratiques du point de vue de la culture et de l’identité. Voici
quatre thèmes clés qui ont été identifiés à ce jour :
• Diversité des pratiques/connaissances
Les rares travaux s’intéressant aux savoirs des femmes
autochtones reliés aux petits fruits ont tendance à considérer
ces savoirs et expériences en bloc (voir par exemple Parlee,
Berkes, et Teetl’it Gwich’in Renewable Resources Council 2006).
Mon travail à Inukjuak a mis en lumière la diversité des pratiques
et des connaissances des femmes par rapport à ces ressources,
liées entre autres aux différences entre les caractéristiques
écologiques des espèces de fruits utilisées.
• Le territoire comme espace de négociation du genre
Lors des entrevues effectuées durant mes séjours à Inukjuak,
certaines femmes ont souligné le sens des activités territoriales
pour leur identité genrée. Ces femmes m’ont entre autres décrit
des expériences d’autonomisation lors de sorties de cueillette,
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
basées notamment sur l’accomplissement de tâches souvent
perçues comme au-delà de leurs compétences de genre – par
exemple la réparation d’un véhicule tout terrain.
• Lien entre nourriture et territoire
Les femmes participantes ont confirmé le parallèle symbolique
entre nourriture et territorialité abondamment décrit dans la
littérature des études inuit. Les femmes soulignaient ce parallèle
en insistant par exemple sur l’importance symbolique du piquenique sur le territoire lors des sorties de cueillette.
• Le territoire thérapeutique
En lien avec le point précédent, les femmes ont également
mentionné l’importance pour les personnes dont l’accès au
territoire est limité de manger des produits de subsistance
territoriaux – dans notre cas des petits fruits. J’en ai conclu que
le territoire a une valeur thérapeutique profonde pour les Inuit,
et que la nourriture territoriale, en tant que réflexion symbolique
du territoire, est impartie de cette valeur.
Bibliographie
DESBIENS CAROLINE. 2007. Speaking the Land : Exploring
Women’s Historical Geographies in Northern Québec, The
Canadian Geographer/Le Géographe canadien 51 (3): 360-372.
DESBIENS CAROLINE. 2010. Step Lightly, Then Move Forward:
Exploring Feminist Directions for Northern Research, The
Canadian Geographer/Le Géographe canadien 54 (4): 410-416.
MOSSE DAVID. 1995. Gender and Knowledge: Theoretical
Reflections on Participatory Rural Appraisal, Economic
and Political Weekly 30 (11) : 569-571 et 573-578.
MULRENNAN MONICA E. 2008. Reaffirming « Community » in the
Context of Community-based Conservation, in D. Brydon and
W. D. Coleman (dir.), Renegotiating Community: Interdisciplinary
Perspectives, Global Contexts : 66-82. Vancouver : UBC Press.
NUTTALL MARK. 1998. Protecting the Arctic: Indigenous Peoples
and Cultural Survival. Vol. 3. Amsterdam: Harwood Academic
Publishers.
Studies
in
Environmental
Anthropology.
PARLEE BRENDA,FIKRET BERKES ETTEETL’IT GWICH’IN RENEWABLE RESOURCES
COUNCIL. 2006. Indigenous Knowledge of Ecological Variability and
Commons Management: A Case Study on Berry Harvesting from
Northern Canada, Human Ecology 34 (4) :515-528.http://dx.doi.org/
SALADIN D’ANGLURE BERNARD. 2001. Les Inuit du Nunavik, in Gérard
Duhaime (dir.), Atlas historique du Québec, vol. 5, Le Nord : habitants
et mutations : 85-102. Sainte-Foy: Presses de l’Université Laval..
Laurence Simard-Gagnon a obtenu une allocation
de mobilité de DIALOG afin de réaliser son
enquête de terrain. Elle travaille sous la direction
de Caroline Desbiens, professeure au Département
de géographie à l’Université Laval.
15
DIALOG in action | DIALOG en action
n | DIALOG en acción
Compte rendu d’événement
RETOUR SUR LA 3E ÉDITION DU COLLOQUE INTERNATIONAL
« REGARDS AUTOCHTONES SUR LES AMÉRIQUES »
4 ET 5 AOÛT 2011, MONTRÉAL ET KAHNAWAKE
CLAUDINE CYR, POSTDOCTORANTE AU DÉPARTEMENT D’ANTHROPOLOGIE DE L’UNIVERSIDAD AUTÓNOMA
METROPOLITANA-IZTAPALAP, MEXIQUE
ISABELLE ST-AMAND, CANDIDATE AU DOCTORAT, DÉPARTEMENT D’ÉTUDES LITTÉRAIRES DE L’UQAM
ORGANISATRICES DE REGARDS AUTOCHTONES SUR LES AMÉRIQUES
UNE RETOMBÉE MAJEURE DU PROGRAMME DES INITIATIVES DE MOBILISATION
DES CONNAISSANCES DE DIALOG
Plusieurs étudiants, chercheurs et partenaires autochtones de DIALOG ont participé à la troisième édition
de cet événement international. Les professeurs Carole Lévesque (INRS), Jacques Kurtness (UQAC) et
Lorna Roth (Université Concordia), de même que Stéphane Guimont Marceau (candidate au doctorat à
l’Université de Montréal), ont notamment partagé avec le public leurs réflexions, analyses et expériences.
L’objectif général du colloque international Regards autochtones sur
les Amériques / Revisioning the Americas through Indigenous Cinéma /
Visiones indígenas sobre las Américas est de mieux comprendre
le rôle des expériences et des regards cinématographiques
autochtones dans ce que sont et ce que peuvent devenir les
Amériques et, dans le cadre du Festival Présence autochtone de
Montréal, de créer des ponts durables entre le monde du cinéma
autochtone, le monde universitaire et les acteurs culturels des
communautés autochtones locales. Depuis trois ans, c’est par
une collaboration renouvelée du Groupe interdisciplinaire de
recherche sur les Amériques (GIRA) avec le Réseau DIALOG,
Terres en vues et le Centre linguistique et culturel Kanien’kehaka
Onkwawén:na Raotitiohkwa que nous poursuivons nos efforts
dans la réalisation de cet objectif.
La 3e édition de Regards autochtones sur les Amériques s’est
tenue à Montréal et à Kahnawake les 4 et 5 août 2011 dans le
cadre du 21e Festival Présence autochtone de Terres en vues. La
première journée s’est déroulée à Montréal, à l’Institut national
de la recherche scientifique (INRS) et à l’Office national du film
(ONF), la seconde à Kahnawake, à la salle de la Légion, avec une
participation en soirée à la programmation et aux activités du
Festival Présence autochtone, dont les spectacles extérieurs
présentés à la place des Festivals. L’ensemble des activités a créé
une synergie qui s’est reflétée concrètement dans l’ambiance
et la réception de ce troisième colloque. Plus d’une vingtaine
d’étudiants, de chercheurs, de cinéastes/vidéastes, de producteurs
et d’autres professionnels du cinéma autochtone ont pris la
parole lors de tables rondes, d’entretiens, de conférences et
de communications. Le rôle et l’éthique du film documentaire,
le contexte de réception et de diffusion du cinéma, les images
et les récits cinématographiques, ainsi que la recherche et la
formation en cinéma autochtone ont fait l’objet de discussions
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
fort intéressantes. Grâce à un service d’interprétation simultanée,
tous les participants ont pu avoir accès à toute la programmation
et participer pleinement aux discussions, ce qui a grandement
favorisé la rencontre et les échanges au-delà des frontières
linguistiques. Depuis trois ans, Regards autochtones sur les Amériques
œuvre ainsi à créer des ponts entre les milieux francophones et
anglophones au Québec et ailleurs en Amérique du Nord, en plus
de favoriser les échanges avec l’Amérique latine.
Jeudi 4 août 2011, Montréal (INRS et ONF)
La journée ayant pour thème « Réflexions théoriques sur le
cinéma autochtone » a débuté par le mot d’ouverture prononcé
par les deux organisatrices de Regards autochtones sur les Amériques,
Isabelle St-Amand et Claudine Cyr du GIRA, et par les deux
partenaires du colloque, André Dudemaine, directeur du Festival
Présence autochtone de Terres en vues, et Carole Lévesque,
directrice du Réseau DIALOG. Cette première journée a donné
lieu à une série de communications réunies en deux blocs l’un
Bruno Cornellier, Katharine Asals, Jacques Kurtness, Carole
Lévesque, Isabelle St-Amand, André Dudemaine et Claudine
Cyr (à l’écran).
16
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
animé par Carole Lévesque, l’autre par Jacques Kurtness, membre
de DIALOG et professeur-associé à l’Université du Québec à
Chicoutimi, ainsi qu’à un entretien entre une chercheure et un
cinéaste. Le croisement des approches et des disciplines que
l’on observe dans le domaine du cinéma autochtone est apparu
avec évidence dans les diverses réflexions présentées dont les
ancrages allaient des études cinématographiques aux arts et
lettres en passant par les communications, les études culturelles
et la géographie.
Katharine Asals, titulaire d’un diplôme de maîtrise en études
cinématographiques de la York University et monteuse
en résidence au Canadian Film Center, a présenté une
communication sur le rôle du rêve et de la vision dans les
récits cinématographiques autochtones. Elle s’est penchée
plus particulièrement sur les films Kissed by Lightning de la
réalisatrice mohawk Shelley Niro (qui comptait parmi les invités
du colloque en 2010) et The Journals of Knud Rasmussen des
réalisateurs canadien et inuit Norman Cohn et Zacharias Kunuk.
Denis Bellemare, professeur au Département d’arts et lettres à
l’Université du Québec à Chicoutimi, nous a ensuite parlé de
la rencontre de la culture matérielle et de la culture visuelle au
cinéma en se basant sur son expérience en recherche-action et
en recherche-création avec des autochtones du Québec et du
Brésil (dans le cadre de l’ARUC « Design et culture matérielle »).
En plus de mettre de l’avant la pertinence d’étudier le processus
de création comme partie intégrante du cinéma autochtone, il a
souligné que les films réalisés par les Premières Nations apportent
au cinéma une contribution originale en matière de culture
visuelle. Bruno Cornellier, chercheur postdoctoral au Centre for
Globalization and Cultural Studies à l’University of Manitoba, a
pour sa part examiné la réception critique et institutionnelle du
film documentaire d’Alanis Obomsawin, Kanehsatake : 270 ans de
résistance. Tout en reconnaissant que la parole et l’agentivité des
cinéastes autochtones ne peuvent être contenues par l’institution
qu’ils représentent, ici l’Office national du film du Canada (ONF),
il a fait valoir que la réception par l’ONF de réalités documentées
de l’indianité permet au Canada et au Québec de se donner une
légitimité interculturelle qui ne modifie pas pour autant la nature
de leurs relations avec les Premières Nations.
Directrice des programmes pour l’Amérique latine au Centre
de film et de vidéo du National Museum of the American Indian
et doctorante en études cinématographiques à la New York
University,Amalia Córdova a quant à elle expliqué que les festivals
de films et de vidéo autochtones constituent un locus qui facilite la
reconnaissance, les possibilités de financement et la sensibilisation
du public à des préoccupations sociales et politiques des cinéastes
et des communautés autochtones. Comme l’illustre le Festival
Présence autochtone à Montréal, ils jouent un rôle concret non
seulement dans la réception et la diffusion du cinéma autochtone,
mais aussi dans la création de lieux de rencontre et d’expression
pour la communauté des vidéastes et des cinéastes. Stéphane
Guimont Marceau, doctorante en géographie à l’Université de
Montréal, a examiné la géographie de la prise de parole des jeunes
cinéastes autochtones qui, en plus d’acquérir une formation en
réalisation cinématographique au Wapikoni mobile, sont invités à
présenter leurs créations lors d’événements publics au Québec
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
et à l’étranger. Stéphane Guimont Marceau a situé les enjeux
et les répercussions de cette prise de parole sur le territoire
de la citoyenneté autochtone au Québec à partir des théories
des médias autochtones, de la contre-sphère publique, de la
géographie culturelle et de la géographie des nouveaux espaces
de participation. Elle a ensuite animé un entretien avec le poète
et cinéaste innu Réal Junior Leblanc, du Wapikoni mobile, qui
a fait un plaidoyer émouvant sur la façon dont la pratique du
cinéma redonne à plusieurs espoir en la vie. En portant sa poésie
à l’écran, Réal Junior Leblanc a expliqué avoir voulu montrer
la beauté et la fierté de son peuple et faire du même coup un
« hommage à l’autrefois et un hommage à l’avenir ». Son courtmétrage Nanameskueu (Tremblement de terre) s’est vu décerner
le Prix Jeunesse Mainfilm du Festival Présence autochtone 2011.
Réal Junior Leblanc et Stéphane Guimont Marceau
L’après-midi s’est conclu par une table ronde sur le film
documentaire qui a été l’occasion de s’entretenir avec les
documentaristes Kakwiranoron Cook, Ari A. Cohen et Roberto
Olivares Ruiz sur les liens entre leurs démarches de création et la
participation associée des communautés autochtones concernées.
Cette table ronde a été animée par Lorna Roth, professeure en
communication à l’Université Concordia et membre de DIALOG.
Le documentariste d’origine mohawk et navajo Kakwiranoron
Cook, qui a réalisé un documentaire sur les répercussions de la
construction de la voie maritime du Saint-Laurent à Kahnawake,
a discuté de la difficulté de recourir à des entrevues pour mettre
de l’avant les histoires de la communauté sans pour autant
divulguer les secrets des gens qui se confient à la caméra. Dans
le même esprit, le cinéaste d’origine inuit Ari A. Cohen, qui a
réalisé un documentaire au sujet d’une équipe de hockey féminin
au Nunavik, a insisté sur la relation que le documentariste doit
bâtir avec les sujets de son film, ainsi que sur l’importance de
laisser place à la discussion afin que les idées puissent surgir. Le
cinéaste Roberto Olivares Ruiz, membre du collectif Ojo de Agua
Comunicación à Oaxaca, au Mexique, a insisté sur la dimension
éthique du documentaire, plus particulièrement sur la relation
qui se tisse au cours de la réalisation d’un film documentaire, puis
de sa réception dans les communautés. De manière notable, son
17
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
très beau film documentaire Sylvestre Pantaleon, coréalisé avec
Jonathan D. Amith, s’est mérité ex æquo le Grand Prix Teuikan du
Festival Présence autochtone 2011.
Lors de cette table ronde, le cinéaste nlaka’pamux Chris Bose
a parlé de son film expérimental Jesus Coyote TV, qui mêle
iconographie chrétienne et figure nlaka’pamux du trickster et qui
retravaille des images d’archives afin d’explorer le traumatisme
intergénérationnel causé par les pensionnats autochtones, que des
membres de sa famille ont d’ailleurs fréquentés. Il a aussi abordé
la question des repères culturels, des histoires non linéaires et
de la consultation des communautés. Dans le cadre du Festival
Présence autochtone, des photomontages de Chris Bose étaient
aussi exposés à la Guilde canadienne des métiers d’arts, aux côtés
des photomontages de Akwiranoron Martin Loft, photographe et
directeur de la programmation au Centre culturel et linguistique
de Kahnawake.
Ari A. Cohen, Lorna Roth, Roberto Olivares Ruiz, Amalia
Córdova, Kakwiranoron Cook
Afin de favoriser les échanges et la poursuite des discussions,
une réception d’ouverture attendait les participants de Regards
autochtones sur les Amériques à l’Office national du film à Montréal.
Cette réception a été suivie d’une projection de films dans le
cadre du Festival Présence autochtone, puis d’une discussion
publique avec Amalia Córdova, coréalisatrice d’un documentaire
sur l’histoire de Tiokasin Ghosthorse, animateur d’une émission
de radio indépendante à New York intitulée First Voices Indigenous
Radio.
Vendredi 5 août 2011, Kahnawake
La deuxième journée du colloque s’est déroulée à Kahnawake,
communauté mohawk où les participants ont encore cette année
eu la chance de se rendre grâce au partenariat établi avec le Centre
linguistique et culturel Kanien’kehaka Onkwawén:na Raotitiohkwa.
Cette année encore, un autobus gracieusement fourni par le
Conseil mohawk de Kahnawake a facilité le déplacement des
participants, interprètes, bénévoles et membres du public entre
Montréal et Kahnawake. Une cérémonie d’ouverture a été officiée
par Joe McGregor, un aîné de la communauté de Kahnawke, qui
a généreusement veillé, à l’instar des années précédentes, à ce
que les gens soient accueillis en mohawk, en anglais et en français.
Deux agents de programme du Conseil des Arts du Canada, Noël
Habel et Ian Reid, ont ensuite présenté une séance d’information
à l’intention des cinéastes et vidéastes autochtones et des
organismes artistiques autochtones en arts médiatiques. Ils ont
expliqué en détail le processus de demande de subvention pour
la réalisation d’œuvres en cinéma et en vidéo. Une table ronde,
ajoutée à la dernière minute au programme, a permis de discuter
de distribution et de cinéma expérimental en compagnie d’Erik
Martinson et de Chris Bose. Cette table ronde a été animée par
Isabelle St-Amand, co-organisatrice du colloque et doctorante en
études littéraires à l’UQAM. Erik Martinson, coordonnateur des
dossiers et des liaisons externes chez VTape, a présenté cette
compagnie de distribution qui recueille et distribue des oeuvres
médiatiques d’artistes et de documentaristes indépendants,
notamment par l’intermédiaire d’une banque de données qui
permet de faire une recherche par réalisateur autochtone.
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
Ian Reid et Noël Habel
Chris Bose, Erik Martinson et Isabelle St-Amand
Devant une salle remplie, la matinée s’est conclue par une table
ronde qui rassemblait les cinéastes, réalisatrices et productrices
mohawks Tracy Deer, Reaghan Tarbell, Konwennohon Delaronde
et Dale Montour. Animée par la chercheure mohawk Louellyn
White, professeure à l’Université Concordia, cette table ronde
a permis de s’interroger sur la façon dont les films contribuent
aux débats sociaux et politiques en cours, offrent des moyens
d’historiciser de nouvelles réalités et permettent de faire sens
18
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
d’histoires personnelles et collectives. Tracey Deer, à qui l’on doit
les films documentaires Club Native et Mohawk Girls, a parlé d’un
sens du devoir qui la pousse à réaliser des films sur des questions
controversées qui travaillent sa communauté. Elle a raconté
avoir accepté de sacrifier sa zone de confort pour réaliser son
film documentaire Mohawk Girls parce qu’elle tenait à susciter la
réflexion et à déclencher dans sa communauté une discussion
qu’elle juge essentielle. Dans le même esprit, Dale Montour a
raconté que c’est en réaction à un troublant article de journal
sur les statistiques sur le suicide qu’elle a entrepris de réaliser un
film documentaire sur le suicide de son neveu. Elle a expliqué que
le fait d’aborder dans un film ce douloureux sujet dont personne
dans sa famille n’avait discuté auparavant s’est avéré un processus
puissant et régénérateur, et que les réactions ont été positives
et dynamisantes. Pour sa part, la réalisatrice Reaghan Tarbell a
expliqué avoir opté pour un sujet qui ne suscite pas la controverse,
mais qui se veut plutôt un hommage, un regard nostalgique porté
sur le passé. Son film documentaire Little Caughnawaga : to Brooklyn
and Back relate ainsi l’histoire de sa famille, plus particulièrement
de sa grand-mère, telle que racontée du point de vue des femmes
mohawks. À l’instar des autres participantes, Reaghan Tarbell a
parlé d’un sens de responsabilité à l’égard de sa communauté.
Konwennohon Delaronde, réalisatrice du spectacle télévisé de
marionnettes pour enfants Tota tánon Ohkwa:ri a parlé du rôle du
film et de la télévision dans la promotion de la langue, de l’identité
et de la vision du monde kanien’kehá:ka, tout particulièrement
auprès des enfants dans les écoles. Cette table ronde, qui a mis en
lumière le rôle actif joué par les producteurs et les réalisateurs
mohawks dans leur communauté, a été suivie d’un dîner offert
sur place aux participants.
Louellyn White, Konwennohon Delaronde,Tracy Deer,
Dale Montour et Reaghan Tarbell
À l’occasion de la sortie prévue du film Mesnak à l’automne
2011, nous avons invité le réalisateur, acteur, auteur et metteur
en scène huron-wendat Yves Sioui Durand à venir présenter une
conférence sur le processus de création, de production et de
réalisation de ce long-métrage adapté d’une création théâtrale
d’Ondinnok intitulée Hamlet le Malécite. Celui-ci nous a donc parlé
du difficile passage au cinéma à partir de l’écriture dramatique,
passage qu’il a réalisé en travaillant en étroite collaboration avec
le réalisateur québécois Robert Morin et le romancier québécois
Louis Hamelin, qui ont compté parmi les guides dont il s’est
entouré pour explorer ce nouveau langage. Le long-métrage
Mesnak, dont le titre signifie tortue, le symbole de l’Amérique
du Nord autochtone, reprend un questionnement qui travaille
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
l’homme de théâtre depuis longtemps, à savoir « qui sommes-nous
comme Amérindiens aujourd’hui et que sommes-nous en train de
devenir? ». Il a conclu en affirmant que dans le contexte actuel,
la réalisation d’un film autochtone était un geste politique et a
qualifié la réalisation de Mesnak de moment historique : premier
long-métrage de fiction autochtone au Québec, ce film sera selon
lui une ouverture et un point de départ à d’autres fictions. Dans
cet esprit, il a rappelé l’importance de cultiver le talent nécessaire
pour construire des récits matures et de former des acteurs du
côté francophone. La conférence d’Yves Sioui Durand a suscité
plusieurs commentaires très positifs.
Une table ronde sur l’essor des courts et des longs-métrages de
fiction autochtones a mis au centre des discussions la question
du financement et de la distribution. Animée par Reaghan Tarbell,
cette table ronde rassemblait Yves Sioui Durand, Ian Boyd, Jeff
Barnaby, Lars Rosing et Jason Ryle. Le producteur Ian Boyd a
dressé un bref portrait des sources de financement nécessaires
à la production d’un long-métrage de fiction comme Mesnak,
pour lequel une dizaine de sources de financement ont été
trouvées, certaines plus traditionnelles comme la SODEC,
Téléfilm Canada, Radio-Canada/CBC et Super Écran, d’autres
spécifiquement orientées vers des projets autochtones, comme
Aboriginal Peoples Television Network (APTN), le conseil de
bande de Uashat-mak-Maliotenam et une agence de formation
professionnelle de Wendake.
Dans le même esprit, le réalisateur micmac Jeff Barnaby a précisé
qu’il privilégiait les sources de financement traditionnelles dans
l’industrie du cinéma et qu’il tendait à éviter les enveloppes
budgétaires autochtones parce qu’elles se concentrent souvent
sur le développement de carrière plutôt que sur la production en
tant que telle et qu’elles tendent à promouvoir ce qu’il a appelé
les « drum and feather movies ». Exprimant une forte critique
d’un « political wall » qui contraint les cinéastes à représenter
les Autochtones de manière positive plutôt que réaliste, il a
revendiqué la liberté de l’artiste de faire des films honnêtes quant
aux réalités autochtones contemporaines, y compris des films
noirs qui abordent les questions du suicide, de la drogue et de
la violence. Son court-métrage de fiction File Under Miscellaneous,
qui propose une noire allégorie de l’intolérance vécue par un
personnage désirant littéralement faire peau neuve dans un
univers postapocalyptique, s’est mérité ex æquo le Grand Prix
Teuikan du Festival Présence autochtone 2011. Jeff Barnaby a
ajouté qu’il incluait la langue micmaque dans tous ces films afin de
contribuer à la culture, soulignant qu’il espérait entendre un jour
un jeune en réciter des extraits comme lui-même a pu le faire
avec le film Pulp Fiction. Jeff Barnaby a déclaré vouloir être respecté
en tant qu’artiste, faire un film qui a une intégrité artistique, mais
aussi faire passer un message tout en visant des profits financiers
importants, d’où l’idée de faire un film de zombies, genre qui lui
assurerait de rejoindre un public élargi.
Jason Ryle, directeur du festival de film autochtone ImagineNATIVE
à Toronto, a constaté que la production de films et de vidéos
autochtones a connu un essor incroyable au cours des dix ou
quinze dernières années. Faisant état d’une véritable révolution,
19
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
il a souligné que le cinéma autochtone comportait maintenant
de multiples facettes, genres, expressions, en passant des films
documentaires qui transmettent la culture aux films de fiction
à la Jeff Barnaby qui mettent en scène des zombies. Il se passe
quelque chose, a précisé Jason Ryle, et la prochaine étape est
celle de la distribution. Les festivals de films autochtones comme
ImagineNATIVE offrent non seulement un lieu de diffusion,
comme l’a noté l’acteur groenlandais Lars Rosing à propos du
film Nummioq dans lequel il joue, mais sont aussi des lieux qui
attirent les acheteurs et les diffuseurs qui pourront ensuite
assurer le relais. Ian Boyd a ajouté que la projection des films
dans les festivals contribuait à construire quelque chose en vue
d’un prochain film, mais qu’il fallait encore s’efforcer d’allonger la
vie de distribution du film, comme y travaille notamment VTape.
Soulignant l’importance de la réputation et de la vision d’un
distributeur qui doit faire face au marché international où
prédomine souvent le cinéma américain, Yves Sioui Durand a
parlé des stratégies à adopter en fonction du marché, mais aussi
de son espoir de voir chaque communauté autochtone de ce pays
avoir un festival où un lieu où visionner des films autochtones, car
cela est important pour la prochaine génération. Il a affirmé qu’il
lui a fallu 25 ans pour faire ce film, mais qu’il espère que d’autres,
comme Jeff Barnaby, les plus talentueux, sortiront et feront la
différence. Enfin, Jeff Barnaby a souligné le caractère crucial de la
capacité d’adaptation dans un milieu, chaotique et imprévisible, en
constante transformation, et où la concurrence est féroce. Cette
table ronde, qui a mis de l’avant les enjeux entourant la production
et la diffusion de courts et de longs-métrages de fiction, a conclu
la troisième édition du colloque Regards autochtones sur les
Amériques. De retour à Montréal, plusieurs participants ont saisi
l’occasion d’assister au spectacle du rappeur algonquin Samian,
qui a offert une performance mémorable devant plusieurs milliers
de personnes à la place des Festivals.
Diffusion et retombées du colloque
Le colloque a connu un franc succès qui rend compte d’une
continuité bénéfique en ce qui a trait aux partenariats, aux
collaborations et à la diffusion auprès du public. Il s’est développée
avec cette troisième édition de Regards autochtones sur les
Jeff Barnaby,Yves Sioui Durand, Lars Rosing,
Ian Boyd et Jason Ryle
Amériques un public assidu de l’événement, parmi lesquels on a
compté des chercheurs tels qu’Audra Simpson, des étudiants de
l’UQAM, de l’Université de Montréal, de McGill et de Concordia,
ainsi que des groupes qui contribuent à la diffusion des activités.
Cette année, l’école d’été autochtone de McGill a inscrit le
colloque à son programme, invitant les jeunes à assister aux
activités du jeudi, et des jeunes du Centre d’amitié autochtone
de Montréal ont participé à la journée de vendredi à Kahnawake.
De plus, des bénévoles et des interprètes des dernières éditions
du colloque nous ont prêté main-forte cette année encore, sans
oublier les étudiants de DIALOG qui ont apporté cette année un
soutien logistique au colloque.
Les activités du Festival Présence autochtone et du colloque
Regards autochtones sur les Amériques ont fait l’objet cette année
d’une diffusion médiatique élargie, notamment à Radio-Canada
et dans les médias imprimés. La veille du colloque, sur les ondes
de la radio de Kahnawake K103.7 FM, Kenneth Deer a fait une
entrevue avec Martin Loft, notre partenaire au Centre culturel et
linguistique de Kahnawake, avec Isabelle St-Amand, ainsi qu’avec
les documentaristes mohawk Dale Montour et Tracey Deer au
sujet des activités prévues à Kahnawake dans le cadre du Festival
Présence autochtone et du colloque Regards autochtones sur les
Amériques. Tout comme l’an dernier, des entrevues au sujet du
colloque et du festival ont été réalisées lors de deux émissions
de la radio CKUT 90.3 FM de McGill, Natives Voices et Tuesday
Morning After. Enfin, un excellent reportage télévisé a été diffusé
sur le site de la télévision de l’Université Concordia. Réalisé
par le journaliste cri Bradford Dean et la journaliste mohawk
Noami Denis, le reportage peut être consulté à : http://www.
cutvmontreal.ca/
Ainsi que l’illustrent la diffusion et la participation, Regards
autochtones sur les Amériques 2011 a démontré qu’il rejoignait les
préoccupations sociales, culturelles et politiques qui animent les
projets des organismes autochtones partenaires et, d’autre part,
que le cinéma autochtone suscite un intérêt marqué au sein des
communautés et des réseaux autochtones à Montréal et ailleurs
dans les Amériques.
Le renouvellement des collaborations et des liens établis lors des
éditions 2009 et 2010 a démontré la force de la continuité dans
un projet aux multiples facettes comme Regards autochtones sur les
Amériques 2011. La qualité des présentations et l’intérêt suscité par
les thèmes abordés a montré que le colloque s’actualise d’année
en année, en étroite relation avec les développements, les enjeux
et les réalisations du cinéma autochtone. En créant un espace
de rencontre rassemblant des universitaires, des professionnels
du cinéma autochtone et des gens des communautés, nous
avons cherché à favoriser une démarche de coproduction des
connaissances autour du cinéma autochtone dans les Amériques
et, de ce fait, à faire avancer concrètement la réflexion collective
sur le cinéma autochtone dans les Amériques.
Photos : Catherine St-Amand et Pablo Cabezas Watson
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
20
DIALOG in action | DIALOG en action
ti
tion
| DIALOG en acción
ió
Members’ Publications | Publications des membres | Publicaciones de los miembros
ÉDUCATION,
ENVIRONNEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE
:
VERS UNE ÉCOCITOYENNETÉ CRITIQUE
Sous la direction de Barbara Bader et Lucie Sauvé
Presses de l’Université Laval 2012
www.pulaval.com
Le concept de développement durable traverse désormais l’espace public. L’éducation au développement
durable est devenue une injonction ministérielle dans différents pays. Elle s’inscrit dans les programmes scolaires.
Ce concept de développement durable donne pourtant lieu à de multiples interprétations, parfois contradictoires.
Il est donc important de marquer un temps d’arrêt afin d’analyser les fondements idéologiques des concepts de
développement durable et d’éducation au développement durable, ce qui peut y faire controverses, tout comme
les caractéristiques des représentations et des pratiques éducatives qui s’en réclament.
PROFIL
CORRECTIONNEL
2007-2008 : LES AUTOCHTONES
CONFIÉS AUX
SERVICES
CORRECTIONNELS
Renée Brassard, Lise Giroux et Dave Lamothe-Gagnon
Services correctionnels, ministère de la Sécurité publique 2011
www.securitepublique.gouv.qc.c
La surreprésentation des Autochtones dans les institutions carcérales canadiennes est un phénomène qui est
recensé dans les écrits scientifiques depuis près de quatre décennies.Visiblement, ce phénomène est persistant
et il résiste aux différentes politiques ou programmes mis en place pour le contrer (Dickson-Gilmore & LaPrairie,
2005). Selon le Bureau de l’enquêteur correctionnel du Canada1 (BEC), si aucune mesure n’est rapidement
prise pour améliorer la situation, les Autochtones pourraient représenter près de 25 % de la population carcérale
fédérale d’ici les dix prochaines années (BEC, 2006).
YOUNG CHILDREN
AND
EDUCATORS ENGAGEMENT AND LEARNING OUTDOORS: A BASIS
PROGRAMMING
FOR
RIGHTS-BASED
Natasha Blanchet-Cohen and Enid Elliot
Early Education & Development 22 (5), 2011
www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/10409289.2011.596460
A multi-site investigation of young children’s and educators’ perspectives on the features of outdoor spaces that
facilitate learning activity, based on surveys and participant observations in 4 diverse early childhood centers in
a medium size city in Canada.
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
21
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
INDIGENOUS
YOUTH ENGAGEMENT IN
CANADA’S
HEALTH CARE
Natasha Blanchet-Cohen, Zora McMillan & Margo Greenwood
Pimatisiwin: A Journal of Aboriginal and Indigenous Community Health 9(1): 89-113, 2011
www.pimatisiwin.com/online/wp-content/uploads/2011/08/05Blanchett-Cohen3.pdf
In this article, we discuss findings from a study on indigenous youth’s perspectives on and engagement in
health care.We carried out an Internet environmental scan, focus groups, and key informant interviews with
urban indigenous youth leaders and front-line indigenous practitioners.We found that youth and practitioners
regard the formal health care system as ineffective and disrespectful of youth and culture. Indigenous youth
espouse a broader approach to health that considers the linkages between culture, identity, and health.
Youth are engaged in a variety of health-related activities, from engagement in design of health services and
programs to youth empowerment initiatives. The results highlight the value and implications of affirming
indigenous youth’s role as determiners of their own health.
MOMENTS
DE FORMATION ET MISE EN SENS DE SOI
Coordonné par Yves De Champlain, Gabrielle Dubé,
Pascal Galvani et Danielle Nolin
Harmattan 2011
www.editions-harmattan.fr
Quels sont les moments décisifs de mise en forme et en sens de soi tout au long de la vie? Quelle est la relation
entre ces moments formateurs de l’histoire de vie? Toute histoire de vie est composée de multiples moments
décisifs et signifiants. Mais qu’en faisons-nous? De quelle manière et avec quelles méthodes sont-ils abordés
dans les pratiques d’histoires de vie?
LE
KITCISAKIK: UNE RECHERCHEL’ENGAGEMENT DE LA COMMUNAUTÉ ENVERS LA SANTÉ ET LE BIEN-ÊTRE DES ENFANTS.
RAPPORT DE RECHERCHE: PHASES II, III ET IV
RETOUR DES JEUNES ENFANTS DANS LA COMMUNAUTÉ ALGONQUINE DE
ACTION VISANT
Marguerite Loiselle, Anne-Laure Bourdaleix-Manin, Micheline Potvin
Rouyn-Noranda. Chaire Desjardins en développement des petites collectivités (UQAT)
Décembre 2011
http://web2.uqat.ca/chairedesjardins/recherches.asp
La problématique concerne le fait que les habiletés parentales traditionnelles dans la communauté ont été
usurpées de la communauté dans l’expérience du pensionnat pour enfants autochtones et, depuis lors, oubliées
suite à plus de 50 années de scolarisation des enfants hors de leur milieu de vie. De plus, les parents de cette
communauté n’avaient aucun modèle ni expérience d’être parent, à temps plein, d’enfants qui fréquentent
l’école primaire. Dans la phase I de la recherche, les besoins des parents et de la communauté, ont été identifiés.
Dans les phases II, III et IV, il s’agissait de répondre à ces besoins par la mise en oeuvre de diverses actions d’un
programme global pour combler les besoins exprimés lors de la phase I.
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
22
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
CLASS
AND INDIGENOUS
WOMEN
POLITICS: THE PARADOX OF SEEDIQ/TAROKO
“ENTREPRENEURS” IN TAIWAN
Scott Simon
New Proposals: Journal of Marxism and Interdisciplinary Inquiry 5(1): 45-52, 2011.
Capitalism and Indigenous Peoples
http://ojs.library.ubc.ca/index.php/newproposals/issue/view/311/showToc
Class is an important concept in studying the political economy of indigeneity.This paper looks at the role of
women shopkeepers in Sediq and Truku indigenous communities in Taiwan from a perspective of Marxian
class analysis. By creating and controlling social and political space in their shops, they become key players
in local political struggles that reinforce a bipolar class structure composed of a small elite class and a vast
lumpenproletariat. In some cases, they may even be able to launch themselves or family members into positions
of political power. This phenomenon is an integral part of the capitalist system that expropriates indigenous
land, labour and natural resources. In fact, the creation of new elites in previously egalitarian societies makes
such expropriation possible in the first place.
DES INUIT
DÉRACINÉS ET ITINÉRANTS
Donat Savoie
Relations (753): 20-21, 2011
www.cjf.qc.ca/fr/relations/enkiosque.php?idp=115
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
23
DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción
SOGIP
SOGIP–Research Programme: Scales of governance, the UN, the States and Indigenous
Peoples : Self-determination in the time of globalization
SOGIP - Programme de recherche : Échelles de gouvernance - les Nations unies, les
États et les Peuples Autochtones; l’autodétermination au temps de la globalisation
www.sogip.ehess.fr
La responsabilité scientifique de SOGIP est assurée par la professeure Irène Bellier,
directrice de recherche au CNRS et membre de DIALOG.
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
24
News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá
Conferences | Colloques | Colloquios
MONTRÉAL
IPY 2012 From Knowledge to Action Conference
April 22-27, 2012
www.ipy2012montreal.ca
MONTRÉAL
Vers une cartographie des lieux du Nord. Mémoire, abandon,
oubli
Université du Québec à Montréal
28-30 mars 2012
[email protected]
MONTRÉAL
Colloque international Peuples Autochtones et Gouvernance
17-20 avril 2012
www.pag-ipg.com/
QUÉBEC
Colloque annuel CIÉRA-AÉA
Université Laval
12-13 avril 2012
www.ciera.ulaval.ca/index.htm
RICHMOND, BRITISH COLUMBIA
9th Annual Conference on Culture, Community & Well-Being:The
Intersection of Archaeology, Ethnography & Indigenous History
March 2nd, 2012
www.bcapa.ca/
WINNIPEG, MANITOBA
2012 Rupert’s Land Colloquium
May 16-19, 2012
FLAGSTAFF, ARIZONA
American Indian Teacher Education Conference
July 13-14, 2012
http://jan.ucc.nau.edu/~jar/AIE/conf.html
TULSA, OKLAHOMA
2012 International Conference Of Tribal Archives, Libraries, And
Museums
June 4-7, 2012
www.atalm.org
WASHINGTON, D.C.
18 Inuit Conference: Arctic/Inuit/Connections: Learning from the
Top of the World/18e Conférence des études Inuit
Arctique/Inuit/Liens : Apprentissage à partir du sommet du monde
th
Smithsonian Institution, Washington, DC.
October 24-28, 2012
www.mnh.si.edu/arctic/ISC18/
WASHINGTON, D.C.
International Indigenous Pre-Conference on HIV & AIDS:To see and
be seen
July 20-21, 2012
http://cahr.uvic.ca/...
GOLD COAST, AUSTRALIA
2012 National Indigenous Health Conference: Many Pathways, One
Outcome
December 5-7, 2012
www.indigenoushealth.net/
FAIRBANKS, ALASKA
15 International Congress on Circumpolar Health
th
August 5-10, 2012
www.asch.cc
October | Octobre | Octubre 2011
25
News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias
N ti i de
d aquíí y d
de allá
l
Call for proposals | Appel de propositions | Llamadas de propuestas
LES IDENTITÉS AUTOCHTONES / ABORIGINAL IDENTITIES
www.territoireautochtone.uqam.ca
La Chaire de recherche du Canada sur la question territoriale autochtone
sollicite des propositions de communications pour son 8e Colloque annuel
des jeunes chercheurs, dont le thème est « Les identités autochtones ».
L’activité se tiendra à l’Université du Québec à Montréal, les 2 et 3 mai
2012. Les communications en anglais seront aussi acceptées, mais nous
ne pourrons offrir de traduction simultanée.
Ce colloque se propose d’examiner différentes manifestations de la
construction identitaire autochtone au Canada ainsi que dans d’autres
régions du monde (États-Unis, Australie, Nouvelle- Zélande…). Nous
encourageons les propositions de communication abordant cette
question dans une approche historique, mais souhaitons aussi ouvrir
le questionnement aux réalités contemporaines, que ce soit dans
une perspective anthropologique, politique, juridique, économique,
géographique ou même philosophique.
Les propositions de communication doivent nous être acheminées
au plus tard le 15 mars 2012 par courrier électronique, à l’adresse
ARTS PERFORMATIFS ET SPECTACULAIRES DES
PREMIÈRES NATIONS DE L’EST DU CANADA
suivante : [email protected]. Les candidat(e)s prendront
soin de préciser le titre de leur communication et de fournir un résumé
(maximum 400 mots) qui présentera notamment la problématique
centrale de la communication. Ils y joindront aussi un CV, en indiquant
leur niveau de scolarité, leurs coordonnées complètes et le nom de leur
directeur ou directrice de recherche dans le cas des étudiant(e)s à la
maîtrise ou au doctorat. Veuillez noter que les communications devront
présenter des résultats de recherche concrets et non seulement des
projets de recherche.
Pour plus d’informations, communiquez avec Isabelle Bouchard,
coordonnatrice de la Chaire, à l’adresse électronique mentionnée plus
haut ou encore par téléphone au 514-987-3000, poste 8278.
Date limite :
15 mars 2012
PERFORMANCE ARTS OF FIRST NATIONS
PEOPLES IN CENTRAL CANADA
Le symposium organisé les 1er et 2 juin 2012 par le Laboratoire
d’Ethnoscénologie (EA1573 Scènes et savoirs) du département Théâtre
de l’Université Paris 8, vise d’une part à communiquer les résultats d’une
recherche menée durant deux ans en collaboration avec L’Observatoire
des nouvelles pratiques symboliques et le Programme d’études
autochtones de la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa
sur les « Arts performatifs et spectaculaires des Premières Nations de
l’est du Canada ».
This symposium, organised for the first and second of June 2012 by
the Laboratoire d’éthnoscénologie (EA 1573 “Scènes et saviors”) of the
Theatre Department of Université Paris 8, aims, first, to communicate
the results of two years of research undertaken in collaboration with
the Observatoire de nouvelles pratiques symboliques and the Aboriginal
Studies program of the Faculty of Social Sciences at the University of
Ottawa on the “Performance Arts of First Nations Peoples in Central
Canada”.
Les communications (entre 15 et 20 minutes) devront se pencher sur
les questions relatives aux arts autochtones en général et en particulier
sur les caractéristiques des powwows ou des compagnies de danse et
de théâtre autochtones, dans leurs aspects esthétiques, pouvant être
mis en relation aux aspects politiques et religieux. Tous les domaines
des sciences humaines et sociales (histoire, ethnologie, sciences politiques,
musicologie, etc.) peuvent être concernés. Il se déroulera sur deux jours,
le 1er juin à l’Amphi 4 du Département théâtre de l’Université Paris 8,
le 2nd juin dans la salle du studio du Théâtre de l’Epée de Bois de la
Cartoucherie de Vincennes. Des actes du symposium seront par la suite
publiés en français et en anglais.
Papers (between 15 to 20 minutes) should centre on questions relative
to Aboriginal arts in general, and to the characteristics of powwows and
First Nations dance and theater companies in particular, focusing on
their esthetic aspects, and may draw connections to their political and
religious aspects as well. These may concern all areas of human and
social sciences (history, ethnology, political science, musicology etc.). The
symposium will take place over the course of two days: June first in
Amphitheatre 4 of the Theatre Department of Université Paris 8, and
June second in the studio room of the Théâtre de l’Epée de Bois of the
Cartoucherie de Vincennes. The acts of the symposium will then be
published in both English and French.
Les propositions, une vingtaine de lignes, doivent parvenir avec nom,
prénom, profession, mail, bibliographie indicative, besoin technique
éventuel (rétroprojecteur, etc.).
Proposals, of about twenty lines, should include first and last name,
profession, address, an indicative bibliography, and any eventual technical
needs (projector etc.).
Contact : Jérôme Dubois, Laboratoire d’Ethnoscénologie (EA1573
Scènes et savoirs) Département Théâtre, Université Paris 8.
[email protected]
Contact : Jérôme Dubois, Laboratoire d’Ethnoscénologie (EA1573
Scènes et savoirs) Département Théâtre, Université Paris 8.
[email protected]
Date limite :
25 mars 2012
Deadline for Submissions:
March 25, 2012
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
26
News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias
N ti i de
d aquíí y d
de allá
Cultural Events | Activités culturelles | Actividades culturales
MESNAK
Un film de Yves Sioui Durand, 2011, Canada, 96 min,V.O. française et innu,
K-films Amérique
http://mesnaklefilm.com/
Autochtone urbain dans la jeune vingtaine, Dave est acteur à Montréal. Adopté à l’âge de
trois ans, il a grandi en ignorant tout de sa culture d’origine. Lorsqu’il reçoit par la poste
une photo de sa mère biologique – qu’il découvre pour la première fois –, il part pour
Kinogamish, la communauté où il a vu le jour et où vit encore Gertrude, sa mère. Les
retrouvailles ne se déroulent pas comme prévu et Dave, en perte de repères, est confronté
à un univers qui lui est hostile et étranger. Dépossédé de sa culture d’origine, Dave peut-il
s’en réclamer? Tel Hamlet, le héros shakespearien qu’il explore dans ses cours de théâtre,
Dave s’engage dans une véritable quête. Son retour impromptu dans cette communauté
dévastée provoquera bouleversements et réactions en chaîne, ravivant un passé douloureux,
marqué par le mensonge et le secret.
RENCONTRE
Un documentaire réalisé par Mélanie Carrier et Olivier Higgins,
Canada, 2011, 52 min.
Rencontre, un documentaire de 52 minutes réalisé par Mélanie Carrier et Olivier
Higgins, relate une expédition réalisée par de jeunes Innus, Hurons-Wendat et
Québécois le long du Sentier des Jésuites, un chemin d’eau et de terre de 310 Km
vieux de 4000 ans, reliant le Lac Saint-Jean à Québec. La simple rencontre porte en
elle l’espoir d’apprendre à mieux vivre ensemble...
Le projet Rencontre est une initiative de Nancy Bolduc, directrice du Parc national
de la Jacques-Cartier qui, en 2008, a souhaité réaliser une véritable rencontre entre
des nations du Québec qui, malgré leurs 400 ans d’histoire « commune », ne se
connaissent encore que trop peu. Depuis, ce projet d’expédition se réalise à chaque
année et permet à des jeunes autochtones et non-autochtones de découvrir le
territoire et surtout, d’apprendre à mieux se connaître.
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
27
News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias
N ti i de
d aquíí y d
de allá
l
News | Nouvelles | Novedads
ARGENTINA: UNSR URGES GOVERNMENT TO STRENGTHEN PROTECTIVE MEASURES
www.iwgia.org/news/search-news?news_id=419
December 12, 2011
At a press conference ending his visit to the country, James Anaya, UN Special Rapporteur on the rights of indigenous peoples, urged
Argentina to strengthen its measures to protect the human rights of indigenous peoples as well as their rights to land ownership and
education, adding that a mechanism to establish dialogue between them and the Government is urgently needed.
“A central preoccupation expressed by indigenous leaders during my visit was the lack of judicial security over their land ownership
rights and in particular the various problems and delays they face regarding their properties,” said James Anaya after his 11-day
visit to the country.
Many of the land disputes, Mr. Anaya noted, have occurred between indigenous groups and private companies – in particular
excavating firms – which have been enabled by judicial authorities.
INUIT DEEPLY CONCERNED ABOUT CANADA’S DECISION
TO WITHDRAW FROM
KYOTO
http://inuitcircumpolar.com/
15 December, 2011 –Ottawa, Canada
ICC Canada’s President, Duane Smith, said, “The news that Canada has withdrawn from Kyoto comes as a great disappointment
to Inuit in Canada and the circumpolar world. In the past, Canada was seen as a global leader on many environmental issues.
Canada’s lack of commitment to addressing climate change endangers not only Inuit lives and livelihoods, but also the health
and economic welfare of Canadians and the global community.”
“The Kyoto Protocol is the only legally binding process to address global climate change” stated Aqqaluk Lynge, ICC Chair. Lynge
believes that Canada’s withdrawal from Kyoto has created a serious impediment to the development of a global agreement to
stop dangerous climate change. “The Arctic is facing dramatic impacts due to a changing climate, which is a matter that requires
immediate action from global leaders. Canada’s actions amount to a huge step backwards in achieving a global emissions
reduction agreement.” Inuit and scientists have noted an unprecedented loss of the Arctic sea ice, with 2011 seeing the second
lowest levels since satellite records became available. Inuit across Canada are seeing their wildlife impacted by a changing Arctic
climate, their homes and municipal infrastructure damaged by melting permafrost, the invasion of new species, and increasing
extreme weather events. As Smith explained; “Inuit are concerned not only for their way of life, which depends on ice and snow,
but for all Canadians.” He continued: “Climate change impacts, including increasing cost to health care from climate induced air
quality issues, the loss of timber for the forest sector, droughts and extreme weather events that impact farmers, acidification
of our oceans, sea level rise, and flooding events, touch people’s lives in all parts of Canada and around the world.” Canada’s
decision to withdraw from Kyoto has wide implications and amounts to a deferral of action and expense onto the next generation.
ICC seeks assurance from the Government that it remains committed to addressing the impacts of climate change in the Arctic,
and to preventing further changes from occurring. ICC further calls on the Government to address Inuit concerns regarding
Canada’s withdrawal from Kyoto and to discuss how Canada intends to ensure that climate induced impacts will not negatively
impact the arctic, Inuit, all Canadians and the global community.
For more information, contact:
Inuit Circumpolar Council-Canada Carole Simon (ICC Canada) Email: [email protected]
Leanna Ellsworth (ICC Canada) Email: [email protected]
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
28
News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá
SOUS-FINANCEMENT CHRONIQUE DE NOS
COMMUNAUTÉS AUTOCHTONES : FAQ
LUTTE À LA PAUVRETÉ
CHRONIC UNDERFUNDING OF
OUR COMMUNITIES: QNW
REQUEST A NATIONAL
ANTI-POVERTY PROGRAM
www.faq-qnw.org/
www.faq-qnw.org/
Kahnawake, le 12 décembre 2011 –La communauté Crie d’Attawapiskat,
dans le nord de l’Ontario, vit une crise de logement d’une ampleur telle
que la Croix-Rouge y a récemment dépêché de l’aide. La première réaction
du gouvernement fédéral a été d’imposer l’intervention d’un gestionnaire
extérieur, accusant la communauté de mauvaise gestion. La communauté
d’Attawapiskat sera aussi contrainte de payer le salaire de celui-ci, qui
s’élève à 1300 $ par jour. Au Québec, deux communautés autochtones du
nord du Québec étaient toujours plongées dans le noir mercredi dernier,
alors que la température extérieure approchait -20 o C, depuis une panne
électrique majeure survenue il y a plus de 48 heures auparavant.
Kahnawake, December 12, 2011- Attawapiskat, a Cree community
in Northern Ontario, is experiencing a housing crisis of such
magnitude that the Red Cross has recently sent help. The first
reaction of the federal government was to impose a third party
management, accusing the community of mismanagement. The
community of Attawapiskat will also be forced to pay the salary of
this outside manager, which amounts to $ 1300 per day. In Quebec,
two Aboriginal communities in northern Quebec were still immersed
in the dark with temperatures nearing -20 o C last Wednesday from
a major power outage that occurred there over 48 hours earlier.
Femmes Autochtones du Québec (FAQ) se joint aux nombreux organismes
tel que l’APNQL et Amnistie internationale pour dénoncer les problèmes
criant de sous-financement dont sont victimes nos communautés, plus
particulièrement les communautés éloignées et semi éloignées, ainsi que
l’inaction du gouvernement fédéral : «Au lieu de pointer du doigt et chercher
les coupables,le gouvernement fédéral devrait s’asseoir avec nos autorités des
Premières Nations afin de mettre en place un véritable programme de lutte
à la pauvreté dans le respect de notre droit à l’autodétermination, souligne
Michèle Audette, Présidente de FAQ. Nos femmes sont particulièrement
touchées par la pauvreté, ce qui nuit à la progression de l’ensemble de
nos communautés. D’ailleurs, cette pauvreté nuit aussi à l’ensemble de la
population canadienne qui ne peut profiter de notre immense potentiel et
savoir-faire».
Quebec Native Women (QNW) joins many organizations such as
Amnesty International and AFNQL to denounce the pressing problem
of underfunding suffered by our communities, particularly the
remote and semi remote communities and the federal government’s
inaction: “Instead of pointing the finger and searching for somebody
to blame, the federal government should sit down with our First
Nations authorities, acknowledging our rights to self-government,
to develop a real program of poverty reduction”, Michèle Audette,
President of QNW. “Our women are particularly affected by poverty
which than affects the progress of all our communities. Moreover,
this poverty also affects the whole of Canadians who cannot take
advantage of our enormous potential and expertise”.
DEMANDE UN PROGRAMME NATIONAL DE
FAQ tient d’ailleurs à souligner la place du Canada au 63 e Rang mondial,
en ce qui a trait à la qualité de vie de ses habitants autochtones, positions
des moins glorieuses si l’on considère que le Canada est 8 e parmi les
États ayant la meilleure qualité de vie pour le reste de ses citoyens selon
l’Indice de Développement Humain. À maintes reprises, l’écart grandissant
entre les conditions de vie des communautés autochtones et du reste
de la population canadienne a été décrié, entre autres, par l’ancienne
Vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser et de nombreux organismes
internationaux de défense des droits humains. Le gouvernement a ignoré
leurs critiques et leurs recommandations.
Pour mettre fin à cet écart qui est lié à un lourd passé de colonisation
et à des politiques paternalistes et assimilatrices qui sont encore
appliquées aujourd’hui tel que la Loi sur les Indiens, nous demandons
à ce qu’un programme national de lutte à la pauvreté spécifique aux
Premières Nations soit instauré en collaboration avec nos autorités.
Pour de plus amples informations :
Émilie Grenier, Analyste juridique et politique
Tél. :450-632-0088, poste 230
www.faq-qnw.org
[email protected]
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
QNW wishes to emphasize Canada’s 63rd World ranking in terms
of quality of life of its Indigenous inhabitants, a less than glorious
position considering the fact that Canada ranks 8th among the
countries with the highest quality of life for the rest of its citizens,
according to the Human Development Index. Many times, the
growing gap between the living conditions of Aboriginal communities
and the rest of the Canadian population has been criticized among
others by the former Auditor General of Canada, Sheila Fraser
and many international human rights bodies. The government has
ignored both the criticisms and the corresponding recommendations.
To end this growing gap that is tied to a long history of colonization
and assimilation policies that are still in practice today like the
Indian Act, we ask that a National Program to Fight Poverty specific
to First Nations be established in collaboration with our authorities.
For more information:
Émilie Grenier, Legal and Policy Analyst
Tel :450-632-0088, ext 230
www.faq-qnw.org
[email protected]
29
News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias
N ti i de
d aquíí y d
de allá
l
To read | À lire | A leer
WHEN BRIDGES BECOME BARRIERS: MONTREAL
AND
KAHNAWAKE MOHAWK TERRITORY
Daniel Rueck
in Stéphane Castonguay and Michèle Dagenais (dir.), Metropolitan Natures:
Urban Environmental Histories of Montreal: 228-244
University of Pittsburgh Press 2011
RAPPORT
SUR LES MESURES PRIORITAIRES VISANT À AMÉLIORER L’ÉDUCATION DES
PREMIÈRES NATIONS
Conseil en Éducation des Premières Nations, Québec, Nishnawbe Aski Nation, Federation
of Saskatchewan Indian Nations, Novembre 2011
www.cepn-fnec.com/default.aspx
Les Premières Nations du Canada aspirent à un type d’éducation qui favorisera le développement
global de leurs enfants, par exemple une éducation intégrant les valeurs et les éléments essentiels à
la survie de leurs cultures et de leurs peuples distincts. Il s’agit d’une aspiration légitime pour tous les
peuples, que la société canadienne appuie de façon générale. Pour pouvoir concrétiser cette aspiration,
les leaders des Premières Nations doivent être vigilants. Dans ce dossier, le leadership consiste à
promouvoir certains principes de base dans un esprit de compréhension et de respect mutuels. Au
cours des dix dernières années, les Premières Nations n’ont cessé de dénoncer le sous-financement
chronique et délibéré de l’éducation des Premières Nations par le gouvernement fédéral, de même
que le manque de soutien de ce dernier à l’égard du contrôle de l’éducation par les Premières Nations.
Le gouvernement fédéral a collaboré, à divers degrés, à plusieurs comités, études et évaluations qui
ont non seulement révélé ce sous-financement et ce manque de soutien, mais aussi le caractère inadéquat des mécanismes
de financement actuels du gouvernement. Nous croyons que tout plan d’action sérieux visant à améliorer l’éducation des
Premières Nations doit comprendre un engagement à mettre un terme à ces causes injustes et fondamentales de l’écart entre
l’éducation des membres des Premières Nations et celle des autres Canadiens.
REPORT
ON
PRIORITY ACTIONS
IN
VIEW
OF IMPROVING
FIRST NATIONS EDUCATION
Joint Report to the National Chief and AFN Executive
First Nations Regional Education Organizations, November 2011
www.cepn-fnec.com/default_eng.aspx
This report is a joint report intended to inform the federal government and the National Chief of
the Assembly of First Nations (AFN) of the position of the First Nations Education Council (FNEC) of
Quebec, the Federation of Saskatchewan Indian Nations (FSIN) and the Nishnawbe Aski Nation (NAN)
of Northern Ontario on priority actions in view of improving First Nations Education with respect to
First Nations Rights (Editor’s note). First Nations in Canada aspire to a kind of education that will foster
the overall development of their children, for example, an education that incorporates the values and
elements essential to the survival of their distinct cultures and peoples.This is a legitimate aspiration for
all peoples and it is one which Canadian society supports in general.To make it a reality, the leadership
of the First Nations must be vigilant.The role played by their leadership in this regard involves promoting
certain basic principles in a spirit of mutual understanding and respect (p. 36)
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
30
News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá
RAPPORT
ANNUEL
2010-2011
Conseil en Éducation des Premières nations
www.cepn-fnec.com/flash/rapport_annuel/index.html
C’est avec plaisir et fierté que l’équipe du CEPN vous présente le rapport annuel 2010-2011. Au cours de
la dernière année, nous avons relevé de nouveaux défis et atteint divers objectifs...
BANQUE
MONDIALE, PEUPLES AUTOCHTONES ET NORMALISATION
Céline Germond-Duret
Éditions Khartala et Institut de hautes études internationales et du développement 2011
http://sogip.ehess.fr/spip.php?article231
Cet ouvrage met en évidence la logique de normalisation qui sous- tend les interventions de développement.
L’auteure se penche sur la Banque mondiale, acteur incontournable du développement, et sur les
répercussions de ses projets sur les peuples autochtones, à travers l’analyse des cas soumis à son Panel
d’inspection. Ce mécanisme, mis en place par la Banque elle-même, permet d’examiner, à la suite de
plaintes de populations locales, la conformité de ses actions avec ses propres politiques et procédures. Il
est ainsi montré que les effets des interventions de développement ne doivent pas se comprendre qu’en
termes d’efficacité ou d’inefficacité, puisqu’elles peuvent aussi engen- drer des transformations sociales
renforçant ou engendrant des conflits sociaux. En analysant d’une part les mécanismes d’apprentissage
et de responsabilisation de la Banque, et d’autre part des projets affectant des peuples autochtones,
l’ouvrage fait ressortir des éléments récurrents dans la pratique du développement. La minimisation
d’effets secondaires et la pratique relevée sont mises en relation avec un macrodiscours du développement
dominant, qui semble répondre plus largement à une logique de normalisation des sociétés.
PROJECTIONS
DE LA POPULATION SELON L’IDENTITÉ AUTOCHTONE AU
CANADA
Statistiques Canada
Le Quotidien, en ligne, Décembre 2011
www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/111207/dq111207a-fra.htm
Selon tous les scénarios de croissance élaborés, la population d’identité autochtone au Canada pourrait
atteindre entre 1,7 million et 2,2 millions de personnes d’ici 2031 et représenter entre 4,0 % et 5,3 %
de la population totale. Le taux de croissance annuel moyen de l’ensemble de la population d’identité
autochtone durant cette période varierait entre 1,1 % et 2,2 %, comparativement à 1,0 % pour la
population non autochtone. (...)
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
31
News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá
RESEARCH
AND INFORMATION
VISIT
TO THE
DEMOCRATIC REPUBLIC
OF
CONGO
African Commission’s Working Group on Indigenous Populations/Communities
and IWGIA 2011
http://iwgia.org/publications/search-pubs?publication_id=555
This biligual (English/French) report describes the situation of the indigenous populations in the Democratic
Republic of Congo and makes recommendations to the government, civil society organizations, and the
international community.
The report is based on research and meetings with government authorities, civil society organizations
and indigenous communities in Kinshasa, North Kivu, and South Kivu (Goma and Bukavu) undertaken
by the African Commission’s Working Group on Indigenous Populations/Communities from 9th till 25th
August, 2009.
MISSION
TO THE
REPUBLIC
OF
CONGO
African Commission’s Working Group on Indigenous Populations/Communities
and IWGIA 2011
http://iwgia.org/publications/search-pubs?publication_id=561
The African Commission’s Working Group on Indigenous Populations/Communities undertook a country
visit to the Republic of Congo in March 2010. The aim of the visit was to encourage the government
to adopt a law on indigenous peoples’ rights and to follow up on a visit conducted in September 2005.
The report gives an account of meetings held with government authorities, civil society organizations,
indigenous communities and other stakeholders, it describes the human rights situation of the
indigenous populations in the country and it makes recommendations to the Government, civil society
organizations and the international community.
SECURING LAND RIGHTS
FOR INDIGENOUS
PEOPLES
IN
CITIES
UN-HABITAT 2011
www.unhabitat.org/pmss/listItemDetails.aspx?publicationID=3113
This Policy Guide provides policy-makers with the necessary knowledge about the challenges and rights
of Indigenous peoples in relation to land and property in the urban context. The Guide sets out how to
secure land rights of Indigenous peoples in cities through a human rights framework in the context of
urbanization, including migration and urban expansion.
This Policy Guide to Secure Land Rights for Indigenous Peoples in Cities builds on earlier guides and is
part of a series of UN-HABITAT handbooks focused on the rights of Indigenous peoples.The first policy
guide entitled, “Housing Indigenous Peoples in Cities: Urban Policy Guides for Indigenous Peoples” was
published in 2009, followed by a report entitled, Urban Indigenous Peoples and Migration: A review of
Policies, Programmes and Practices, published in 2010 and launched at the Fifth Session of the World
Urban Forum in Rio de Janeiro.
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
32
News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá
INDIGENOUS LANGUAGE EDUCATION
IN
REMOTE COMMUNITIES
Bill Fogarty and Inge Kral
Centre for Aboriginal Economic Policy Research, The Australian National University 2011
http://caepr.anu.edu.au/Publications/topical/2011TI11.php
This Topical Issue is based upon a submission to the House of Representatives Standing Committee on
Aboriginal and Torres Strait Islander Affairs Inquiry into language learning in Indigenous communities, and
has a specific focus on lessons the authors have learnt from working with Indigenous peoples in remote
regions as both educators and researchers. Together, we have a combined experience of over thirty years
in remote contexts, specifically in working with Indigenous youth and communities on issues surrounding
Indigenous languages, literacy, lifelong learning, education, enterprise, employment and development. Our
focus is on the role of Indigenous languages in emergent development activity in remote Australia and the
out-of-school language and literacy needs of Indigenous adolescents and young adults, with a focus on the
digital economy.
AN EXPLORATORY ANALYSIS
OF THE
LONGITUDINAL SURVEY
OF INDIGENOUS
CHILDREN
Nicholas Biddle
Centre for Aboriginal Economic Policy Research, The Australian National University 2011
The Longitudinal Study of Indigenous Children (LSIC) or Footprints in Time is the first large-scale longitudinal
survey in Australia to focus on the development of Aboriginal and Torres Strait Islander (Indigenous) children.
The analysis presented in this paper is structured around six research questions using the LSIC: the size and
composition of Indigenous children’s families and households; how key measures of parental wellbeing are
associated with family and household structure and how they change through time; the factors associated
with different types of early childhood education attendance; how household characteristics vary across the
sample and how they change through time; how self-reported measures of the quality of the community
in which a person lives compare with other neighbourhood-level indicators; and how migration is related
to self-reported measures of the community and other area-level characteristics. The conclusions from the analysis in this
paper are but a small subset of the insights that will emerge from analysis of the LSIC as more researchers make use of it
and a greater number of waves and variables become available. Ultimately, in addition to ethically conducted randomised
controlled trials, longitudinal databases are arguably the most effective source of data for designing evidence-based policy. One
of the greatest contributions of the LSIC (and this paper) may be to demonstrate the feasibility and desirability of having such
evidence for all Indigenous Australians, not just children.
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
33
News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá
CULTIVER L’ESPRIT D’APPRENTISSAGE
CHEZ LES ÉLÈVES DES
PREMIÈRES NATIONS
Rapport du Panel national sur l’éducation primaire et secondaire des Premières Nations
pour les élèves dans les réserves 2011
http://educationdespremieresnations.ca/wp-content/themes/clf3/pdfs/Rapport_02_2012.pdf
Le 21 juin 2011, le Panel national sur l’éducation primaire et secondaire des Premières nations pour les
élèves dans les réserves* a été lancé conjointement par l’honorable John Duncan, ministre des Affaires
autochtones et du Développement du Nord Canadien, et M. Shawn A-in-Chut Atleo, chef national de
l’Assemblée des Premières Nations. Le mandat du Panel était de trouver des moyens d’améliorer les
résultats scolaires des élèves des Premières Nations qui vivent dans les réserves, ainsi que d’élaborer des
stratégies pour améliorer la gouvernance et clarifier la responsabilité pour l’éducation des Premières
Nations. De septembre à décembre 2011, le Panel National a mené un processus de mobilisation
très exhaustif auprès des Premières Nations et d’autres parties intéressées. Parmi les activités de
mobilisation, citons huit séances régionales en tables rondes, une séance nationale en table ronde, plus
de 25 visites dans des écoles des Premières Nations, 60 réunions clés avec plus de 100 intervenants et
un site Web conçu pour le Panel. Des centaines de personnes ont participé directement aux discussions
portant sur la meilleure façon d’améliorer l’éducation offerte aux élèves des Premières Nations vivant
dans une réserve au Canada.
NURTURING
THE
LEARNING SPIRIT
OF
FIRST NATION STUDENTS
Report of the National Panel on First Nation Elementary and Secondary Education for
Students on Reserve 2011
http://firstnationeducation.ca/wp-content/themes/clf3/pdfs/Report_02_2012.pdf
The National Panel on First Nation Elementary and Secondary Education for Students on Reserve was
established by the Minister of Aboriginal Affairs and Northern Development Canada and the National
Chief of the Assembly of First Nations to engage First Nations and Canadians in an exploration of First
Nation education and to make recommendations for change and improvement. The Panel met with
hundreds of people including students, parents, Elders, First Nation educators and leaders, representatives
of provincial education systems and the private sector. We conducted 8 regional roundtable meetings
and a national roundtable meeting, visited over 30 First Nation communities and 25 First Nation
schools.We also received multiple submissions from interested parties through our website and directly
during visits and meetings.The Panel took our role as witnesses, listeners and messengers seriously and
we have tried to convey the passionate and committed voices of the people who care so much about
the success of First Nation children.
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
34
News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
35
Documentary watch | Veille documentaire | Actualizació
Actualización
ión bibliográfica
Books | Livres | Libros
INDIENS, EUROCANADIENS ET LE CADRE SOCIAL DU MÉTISSAGE AU
SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN, XVIIE-XXE SIÈCLES
ZOOM sur le Québec
Claude Gélinas
Septentrion 2011
Existe-t-il au Québec des communautés métisses historiques au même titre que celles qui sont reconnues dans
l’ouest du Canada? Depuis que la Cour suprême a reconnu en 2003 des droits ancestraux à des Métis de
l’Ontario, de plus en plus d’organisations représentant des Métis s’activent politiquement au Québec. S’agit-il d’un
simple opportunisme de la part de groupes d’intérêts ou assiste-t-on au retour dans l’espace public de collectivités
historiques? À partir de l’étude du cas particulier des personnes métissées du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Claude
Gélinas apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre le métissage biologique et culturel entre
Indiens et Eurocanadiens en territoire québécois.
Source: www.septentrion.qc.ca/catalogue/livre.asp?id=3190
AVANTURES DU SIEUR CLAUDE LE BEAU, AVOCAT EN PARLEMENT.
VOYAGE CURIEUX ET NOUVEAU PARMI LES SAUVAGES DE L’AMÉRIQUE
SEPTENTRIONALE
ZOOM sur le Québec
Andréanne Vallée
Presses de l’Université Laval 2011
En 1738, au moment de la publication de ses Avantures, Claude Le Beau prétend offrir aux lecteurs une relation
de voyage « conforme à la plus exacte vérité ». En dépit des efforts déployés par ce dernier pour créer l’illusion du
témoignage personnel et du récit « véritable », la critique condamne sévèrement l’ouvrage. Après avoir été jugées
peu fiables, voire invraisemblables, par plusieurs générations de chercheurs, les Avantures de Claude Le Beau sont
tombées dans un oubli presque complet.Considéré aujourd’hui comme une œuvre fondamentale du patrimoine
littéraire de la Nouvelle-France, le récit de Claude Le Beau témoigne de l’expérience du Nouveau Monde vécue par
un fils de bonne famille envoyé contre son gré en Amérique, en 1729. Cette édition critique exhume et réhabilite ce
Voyage curieux et nouveau parmi les Sauvages de l’Amérique septentrionale en jetant un éclairage original sur
sa genèse et sur ses particularités.
Source www.pulaval.com/catalogue/avantures-sieur-claude-beau-avocat-parlement-9702.html
January - Febuary | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
36
Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica
CONFLICT IN CALEDONIA
ABORIGINAL LAND RIGHTS AND THE RULE OF LAW
Laura Devries
UBC Press 2011
In February 2006, First Nations protesters blocked workers from entering a housing development in southern
Ontario. The protest highlighted the issue of land rights and sparked a series of ongoing events known as
the “Caledonia Crisis.” This powerful account of the dispute links the actions of police, officials, and locals to
non-Aboriginal discourses about law, landscape, and identity. DeVries encourages non-Aboriginal Canadians to
reconsider their assumptions, to view “facts” such as the rule of law as culturally specific notions that prevent
truly equitable dialogue. She seeks out possible solutions in alternative conceptualizations of sovereignty over
land and law embedded in the Constitution.
Source: www.ubcpress.ca/search/title_book.asp?BookID=299173552
CREATIVE SUBVERSIONS
WHITENESS, INDIGENEITY, AND THE NATIONAL IMAGINARY
Margot Francis
UBC Press 2011
Creative Subversions explores how whiteness and Indigeneity are articulated through iconic images of
Canadian identity -- and the contradictory and contested meanings they evoke. These benign, even kitschy,
images, she argues, are haunted by ideas about race, masculinity, and sexuality that circulated during the
formative years of Anglo-Canadian nationhood. In this richly illustrated book, Margot Francis shows how
national symbols such as the beaver, the railway, the wilderness of Banff National Park, and ideas about
“Indianness” evoke nostalgic versions of a past that cannot be expelled or assimilated. As Canadians consume
versions of a past that does not nourish, the living themselves become ghostly. Juxtaposing historical images
with material by contemporary artists, Francis shows how artists are giving taken-for-granted symbols new and
suggestive meanings. From director Richard Fung’s Dirty Laundry to the work of Indigenous artists Jeff Thomas
and Kent Monkman and to Shauna Dempsey and Lorri Milan’s performance work Lesbian Park Rangers,
this book explores how banal objects can be re-imagined in ways that offer the possibility of moving from an
unproblematized possession by the past to an imaginative reconsideration of it.
Source: www.ubcpress.ca/search/title_book.asp?BookID=299173308
CULTURAL GRAMMARS OF NATION, DIASPORA, AND INDIGENEITY IN
CANADA
Edited by Christine Kim, Sophie McCall and Melina Baum Singer
Wilfrid Laurier University Press 2012
Cultural Grammars of Nation, Diaspora, and Indigeneity in Canada considers how the terms of critical
debate in literary and cultural studies in Canada have shifted with respect to race, nation, and difference. In
asking how Indigenous and diasporic interventions have remapped these debates, the contributors argue that
a new “cultural grammar” is at work and attempt to sketch out some of the ways it operates.
Source: www.wlupress.wlu.ca/Catalog/kim.shtml
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
37
Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica
FIRST NATIONS, IDENTITY, AND RESERVE LIFE
THE MI’KMAQ OF NOVA SCOTIA
Simone Poliandri
University of Nebraska Press 2011
Issues of identity figure prominently in Native North American communities, mediating their histories, traditions,
culture, and status. This is certainly true of the Mi’kmaw people of Nova Scotia, whose lives on reserves
create highly complex economic, social, political, and spiritual realities. This ethnography investigates identity
construction and negotiations among the Mi’kmaq, as well as the role of identity dynamics in Mi’kmaw social
relationships on and off the reserve. Featuring direct testimonies from over sixty individuals, this work offers a
vivid firsthand perspective on contemporary Mi’kmaw reserve life.
Source: www.nebraskapress.unl.edu/
FRONTIÈRES ET IDENTITÉS EN TERRES MAYAS
Carine Chavarochette
Harmattan 2011
La frontière Guatemala-Mexique oscille, depuis sa création en 1882, entre le modèle de frontier, frontière
mobile et ouverte, et celui de border, ligne qui divise. La propriété de la terre et sa gestion y déterminent les
identifications des populations mayas et non mayas. Les crises politiques et sociales du XXe siècle ont conduit
ces populations, exploitées et spoliées, à valoriser une nouvelle identité au moyen de cultes religieux spécifiques
et de pèlerinages transfrontaliers...
Source: www.editions-harmattan.fr/
GHOST DANCING WITH COLONIALISM
DECOLONIZATION AND INDIGENOUS RIGHTS AT THE SUPREME COURT OF
CANADA
Grace Li Xiu Woo
UBC Press 2011
Some assume that Canada earned a place among postcolonial states in 1982 when it took charge of its
Constitution.Yet despite the formal recognition accorded to Aboriginal and treaty rights at that time, Indigenous
peoples continue to argue that they are still being colonized. Grace Woo assesses this allegation using a binary
model that distinguishes colonial from postcolonial legality. She argues that two legal paradigms governed
the expansion of the British Empire, one based on popular consent, the other on conquest and the power
to command. During the twentieth century, international law formally rejected the conquest model. However,
despite the best intentions of lawyers and judges, the beliefs and practices of the colonial age continue to haunt
Supreme Court of Canada rulings concerning Indigenous rights.The binary analysis applied in Ghost Dancing
with Colonialism casts explanatory light on ongoing tensions between Canada and Indigenous peoples,
suggesting new ways to bridge the cultural divide and arrive at a truly postcolonial justice system.
Source: www.ubcpress.ca/search/title_book.asp?BookID=299173199
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
38
Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica
INDIGENOUS DANCE AND DANCING INDIAN
CONTESTED REPRESENTATION IN THE GLOBAL ERA
Matthew Krystal
University Press of Colorado 2011
Focusing on the enactment of identity in dance, Indigenous Dance and Dancing Indian is a cross-cultural,
cross-ethnic, and cross-national comparison of indigenous dance practices. Considering four genres of dance in
which indigenous people are represented--K’iche Maya traditional dance, powwow, folkloric dance, and dancing
sports mascots--the book addresses both the ideational and behavioral dimensions of identity. Each dance is
examined as a unique cultural expression in individual chapters, and then all are compared in the conclusion,
where striking parallels and important divergences are revealed. Ultimately, Krystal describes how dancers
and audiences work to construct and consume satisfying and meaningful identities through dance by either
challenging social inequality or reinforcing the present social order.
Source: www.upcolorado.com/
LORDS OF THE LAND
INDIGENOUS PROPERTY RIGHTS AND THE JURISPRUDENCE OF EMPIRE
Mark Hickford
Oxford University Press 2011
The recognition and allocation of indigenous property rights have long posed complex questions for the imperial
powers of the mid-nineteenth century and their modern successors. Recognizing rights of property raises
questions about pre-existing indigenous authority and power over land that continue to trouble the people and
governments of settler states. Through focusing on the settlement of New Zealand during the critical period
of the 1830s through to the early 1860s, this book offers a fresh assessment of the histories of indigenous
property rights and the jurisprudence of empire. It shows how native title became not only a key construct for
relations between Empire and tribes, but how it acted more broadly as a constitutional frame within which
discourses of political authority formed and were contested at the heart of Empire and the colonial peripheries.
Native title thus becomes another episode in imperial political history in which increasingly fierce and highly
polemical contestation burst into violence. Native title explodes as a form of civil war that lays the foundation
(by Maori ever after challenged) for revised constitutional orders. Lords of the Land considers histories of
indigenous property rights not only as the stuff of entwined streams of a law of nations and constitutional
theory but also as exemplars of the politics of negotiability - engaging relations of struggle and ambition for
power, together with the openness and limits of incoming settler polities towards indigenous polities and laws.
This study is an examination of rights as instruments of analysis and political discourse, constructed and
contested in and through time. Anchored in the striking experiences of New Zealand and the politics of transoceanic empire, it tells a tale of indigenous political autonomy and how the vocabularies of property rights
mediated relations between empire and the indigenous political communities found in newly settled lands.
Source: http://ukcatalogue.oup.com/
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
39
Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica
MARIE-ANNE. LA VIE EXTRAORDINAIRE DE LA GRAND-MÈRE DE LOUIS
RIEL
Maggie Siggins
Septentrion 2011
Marie-Anne Lagimodière est probablement l’une des femmes les plus extraordinaires du XIXe siècle. Son
courage et sa fougue influenceront profondément son petit-fils préféré, le grand réformateur et martyr Louis
Riel. Aucune femme blanche n’avait jamais affronté le pays sauvage s’étendant à l’ouest du fleuve SaintLaurent avant qu’elle ne décide d’accompagner dans ses aventures son mari Jean-Baptiste Lagimodière, un
fameux coureur des bois. L’expédition traversera près de 3000 km en canot, affrontant de dangereux rapides,
des portages fastidieux et de terribles tempêtes sur le chemin de la rivière Rouge... pour arriver au plus fort
d’un conflit armé entre la Compagnie du Nord-Ouest et la Compagnie de la Baie d’Hudson.
Source: www.septentrion.qc.ca/catalogue/Livre.asp?id=3394
NATIVE ACTS
INDIAN PERFORMANCE, 1603-1832
Edited by Joshua David Bellin and Laura L. Mielke
University of Nebraska Press 2012
Long before the Boston Tea Party, where colonists staged a revolutionary act by masquerading as Indians,
people looked to Native Americans for the symbols, imagery, and acts that showed what it meant to be
“American.” And for just as long, observers have largely overlooked the role that Native peoples themselves
played in creating and enacting the Indian performances appropriated by European Americans. It is precisely this
neglected notion of Native Americans “playing Indian” that Native Acts explores. These essays—by historians,
literary critics, anthropologists, and folklorists—provide the first broadly based chronicle of the performance of
“Indianness” by Natives in North America from the seventeenth through the early nineteenth century.
Source: www.nebraskapress.unl.edu/product/Native-Acts,674918.aspx
NATIVE CLAIMS
INDIGENOUS LAW AGAINST EMPIRE, 1500-1920
Edited by Saliha Belmessous
Oxford University Press USA 2011
This groundbreaking collection of essays shows that, from the moment European expansion commenced
through to the twentieth century, indigenous peoples from America, Africa, Australia and New Zealand drafted
legal strategies to contest dispossession. The story of indigenous resistance to European colonization is well
known. But legal resistance has been wrongly understood to be a relatively recent phenomenon. These essays
demonstrate how indigenous peoples throughout the world opposed colonization not only with force, but also
with ideas.They made claims to territory using legal arguments drawn from their own understanding of a law
that applies between peoples - a kind of law of nations, comparable to that being developed by Europeans.
The contributors to this volume argue that in the face of indigenous legal arguments, European justifications
of colonization should be understood not as an original and originating legal discourse but, at least in part, as
a form of counter-claim. Native Claims: Indigenous Law against Empire, 1500-1920 brings together the work
of eminent social and legal historians, literary scholars, and philosophers, including Rolena Adorno, Lauren
Benton, Duncan Ivison, and Kristin Mann. Their combined expertise makes this volume uniquely expansive in
its coverage of a crucial issue in global and colonial history.The various essays treat sixteenth- and seventeenthcentury Latin America, seventeenth- and eighteenth-century North America (including the British colonies and
French Canada), and nineteenth-century Australasia and Africa.There is no other book that examines the issue
of European dispossession of native peoples in such a way.
Source: http://ukcatalogue.oup.com/
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
40
Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica
SPACES BETWEEN US
QUEER SETTLER COLONIALISM AND INDIGENOUS DECOLONIZATION
Scott Lauria Morgensen
University of Minnesota Press 2011
We are all caught up in one another, Scott Lauria Morgensen asserts, we who live in settler societies, and our
interrelationships inform all that these societies touch. Native people live in relation to all non-Natives amid the
ongoing power relations of settler colonialism, despite never losing inherent claims to sovereignty as indigenous
peoples. Explaining how relational distinctions of “Native” and “settler” define the status of being “queer,” Spaces
between Us argues that modern queer subjects emerged among Natives and non-Natives by engaging the
meaningful difference indigeneity makes within a settler society.
Source: www.upress.umn.edu/book-division/books/spaces-between-us
STATE HEALTHCARE AND YANOMAMI TRANSFORMATIONS
A SYMMETRICAL ETHNOGRAPHY
José Antonio Kelly
University of Arizona Press 2011
Amazonian indigenous peoples have preserved many aspects of their culture and cosmology while also developing
complex relationships with dominant non-indigenous society. Until now, anthropological writing on Amazonian
peoples has been divided between “traditional” topics like kinship, cosmology, ritual, and myth, on the one hand,
and the analysis of their struggles with the nation-state on the other. What has been lacking is work that
bridges these two approaches and takes into consideration the meaning of relationships with the state from an
indigenous perspective. That long-standing dichotomy is challenged in this new ethnography by anthropologist
José Kelly. Kelly places the study of culture and cosmology squarely within the context of the modern nation-state
and its institutions. He explores Indian-white relations as seen through the operation of a state-run health system
among the indigenous Yanomami of southern Venezuela.
Source: www.uapress.arizona.edu/Books/bid2320.htm
THE CODEX CANADENSIS AND THE WRITINGS OF LOUIS NICOLAS
Edited by François-Marc Gagnon, with Nancy Senior and Réal Ouellet
McGill-Queen’s University Press 2011
Part art, part science, part anthropology, this ambitious project presents an early Canadian perspective on natural
history that is as much artistic and fantastical as it is encyclopedic. Edited and introduced by François-Marc
Gagnon, The Codex Canadensis and the Writings of Louis Nicolas showcases an intriguing attempt to
document the life of the new world - flora, fauna, and aboriginal.
Source: http://mqup.mcgill.ca/book.php?bookid=2684
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
41
Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica
THE INVASION OF INDIAN COUNTRY IN THE TWENTIETH CENTURY
AMERICAN CAPITALISM AND TRIBAL NATURAL RESOURCES, SECOND
EDITION
Donald Fixico
University Press of Colorado
The Invasion of Indian Country in the Twentieth Century, Second Edition is updated through the first decade
of the twenty-first century and contains a new chapter challenging Americans--Indian and non-Indian--to begin
healing the earth.This analysis of the struggle to protect not only natural resources but also a way of life serves
as an indispensable tool for students or anyone interested in Native American history and current government
policy with regard to Indian lands or the environment.
Source: www.upcolorado.com/
THE TRANSIT OF EMPIRE
INDIGENOUS CRITIQUES OF COLONIALISM
Jodi A. Byrd
University of Minnesota Press 2011
Jodi A. Byrd explores how indigeneity functions as transit, a trajectory of movement serving as precedent within
U.S. imperial history. Byrd contends that the colonization of American Indian and indigenous nations is the
necessary ground to reimagine a future where the losses of indigenous peoples are visible, but they have agency
to transform life on their lands and on their terms.
Source: www.upress.umn.edu/book-division/books/the-transit-of-empire
UNSETTLING THE SETTLER STATE
CREATIVITY AND RESISTANCE IN INDIGENOUS SETTLER-STATE
GOVERNANCE
Edited by Sarah Maddison and Morgan Brigg
Routledge 2011
Debates in contemporary Indigenous affairs rarely question the settler-state framework and its accompanying
institutions and processes. This silence persists despite Indigenous efforts to engage the settler-colonial order
through repeated calls for treaties, for constitutional change, for self-determination and for better representation
on the national political stage. These Indigenous efforts to enter into dialogue with mainstream Australia have
thus far received little or no reciprocal movement from the settler state and its associated institutions.
To advance Indigenous affairs governance and develop a dialogue for improved Settler-Indigenous relations
in the 21st century requires unsettling the silences around the settler-state and its institutions and processes.
Instead, we need dialogue and exchange between Indigenous and Settler orders. Only by embracing the
challenges of governance in an open an unapologetic way will we be able to address the anxieties associated
with Indigenous governance and contribute to healing the persistent sore of the wider Indigenous-Settler
relations that continue to trouble the Australian community.
Source: www.routledge.com/books/details/9781862878266/
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
42
Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica
URBAN ABORIGINAL POLICY MAKING IN CANADIAN MUNICIPALITIES
Edited by Evelyn J. Peters
McGill-Queen’s University Press 2012
The majority of Aboriginal people in Canada - First Nations, Inuit, and Métis - live in urban areas. Public policy
making concerning urban Aboriginal people is, however, complex, complicated by geographic variation, and
varies greatly in both quality and quantity from municipality to municipality. The responsibilities of different
levels of government are hotly debated, and there is competition between Aboriginal organizations. In Urban
Aboriginal Policy Making in Canadian Municipalities leading authorities interview both Aboriginal and nonAboriginal leaders, report on research done in a large variety of municipalities, and assess the quality of urban
Aboriginal policy in Canada.
Source: http://mqup.mcgill.ca/book.php?bookid=2733
WOMEN AND KNOWLEDGE IN MESOAMERICA
FROM EAST L.A. TO ANAHUAC
Paloma Martinez-Cruz
University of Arizona Press 2011
Paloma Martinez-Cruz argues that the medicine traditions of Mesoamerican women constitute a hemispheric
intellectual lineage that continues to thrive despite the legacy of colonization. Martinez-Cruz asserts that
indigenous and mestiza women healers are custodians of a knowledge base that remains virtually uncharted.
The few works looking at the knowledge of women in Mesoamerica generally ex-amine only the written—even
academic—world, accessible only to the most elite segments of (customarily male) society. These works have
consistently excluded the essential repertoire and performed knowledge of women who think and work in ways
other than the textual. And while two of the book’s chapters critique contemporary novels, Martinez-Cruz also
calls for the exploration of non-textual knowledge trans-mission. In this regard, its goals and methods are close
to those of performance scholarship and anthropology, and these methods reveal Mesoamerican women to
be public intellectuals. In Women and Knowledge in Mesoamerica, fieldwork and ethnography combine to
reveal women healers as models of agency.
Source: www.uapress.arizona.edu/Books/bid2318.htm
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
43
Documentary watch | Veille documentaire | Actua
Actualización
A t li
ió bibliográfi
bibli áfica
ca
Journals and magazines | Périodiques et revues | Periódicos y revistas
ALTERNATIVE
7 (3) 2011
www.alternative.ac.nz/journal/volume7-issue3
Lone Elizabeth Ketsitlile. The status of literacy education for the San of Botswana
Eduardo Jiménez Mayo. The violence after “La Violencia”: The Guatemalan Maya and the
United Nations-brokered peace accords of 1996
Wendy Henwood and Remana Henwood. Mana whenua kaitiakitanga in action: Restoring
the mauri of Lake Omapere
Luciano Baracco. “We fought for our land”: Miskitu insurgency and the struggle for autonomy on
Nicaragua’s Atlantic Coast (1981–1987)
Ropata Paroa, Teanau Tuiono and Te Ururoa Flavell. Tino rangatiratanga and mana
motuhake: Nation, state and self-determination in Aotearoa New Zealand
Asebe Regassa Debelo. Contrast in the politics of recognition and indigenous people’s rights
ANTHROPOLOGICAL LINGUISTICS
52 (3-4) 2010
www.indiana.edu/~anthling/v52-3-4.html
Ingo Mamet. The Luiseño Absolutive Suffix: Diachronic Perspectives
Magnus Pharao Hansen. Polysynthesis in Hueyapan Nahuatl:The Status of Noun Phrases, Basic
Word Order, and Other Concerns
Olga Lovick. Person-Marked Numerals in North Alberta Beaver (Athabaskan)
Albert J. Schütz. Portrait of the Linguist as a Young Man: Linguistic Fieldwork on Nguna (Vanuatu)
in 1966
NORTH AMERICAN ARCHAEOLOGIST
32 (2) 2011
http://baywood.metapress.com/
Anthony T. Boldurian and Justin D. McKeel. A Cumberland Preform: Implications for
Paleoindian Lithic Technology
Christopher B. Rodning. Cherokee Townhouses: Architectural Adaptation to European Contact
in the Southern Appalachians
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
44
Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica
CULTURAL SURVIVAL QUARTERLY
35 (4) 2011
www.culturalsurvival.org/publications/cultural-survival-quarterly/back-issues
Kendra McSweeney, Zoe Pearson, Sara Santiago, Ana Gabriela Domingue. The lives of
the Tawahka people of Honduras are intertwined with the Patuca River, but a dam project threatens to
change everything.
Danielle DeLuca. Indigenous Peoples Oppose Dam Construction on the Patuca River in Honduras.
Hope Ross. Guatemala’s Radio Doble Via keeps its listeners current on issues that pertain to the
country’s Indigenous Peoples.
Renee Grounds. The Yuchi House serves as a learning and community center where the revitalization
of the Yuchi language is being realized.
Jennifer Weston, Barbara Sorensen. Community participation has been vital to the success of the
Sauk Language Department in Stroud, Oklahoma.
Cesar Gomez. Prophecy about the end of the world demystified.
NEW PROPOSALS: JOURNAL
INQUIRY
OF
MARXISM
AND
INTERDISCIPLINARY
5 (1) 2011, Capitalism and Indigenous Peoples
http://ojs.library.ubc.ca/index.php/newproposals/issue/view/311/showToc
Scott Simon. Introduction : Indigenous Peoples, Marxism and Late Capitalism
Ian G. Baird. Turning Land into Capital,Turning People into Labor: Primitive Accumulation and the
Arrival of Large-Scale Economic Land Concessions in the Lao People’s Democratic Republic
Ching-Hsiu Lin. The Circulation of Labour and Money: Symbolic Meanings of Monetary Kinship
Practices in Contemporary Truku Society,Taiwan
Scott Simon. Class and Indigenous Politics: the Paradox of Seediq/Taroko Women “Entrepreneurs”
in Taiwan
Alexis Celeste Bunten. A Call for Attention to Indigenous Capitalisms
STUDIES IN AMERICAN INDIAN LITERATURES
23 (3) 2011
www.nebraskapress.unl.edu/product/Studies-in-American-Indian-Literatures,673235.aspx
Yvette Koepke and Christopher Nelson. Genetic Crossing: Imagining Tribal Identity and
Nation in Gerald Vizenor’s The Heirs of Columbus
Christopher Schedler. Wiindigoo Sovereignty and Native Transmotion in Gerald Vizenor’s
Bearheart
Azalea Barrieses and Susan Gingell. Listening to Bones That Sing: Orality, Spirituality, and
Female Kinship in Louise Halfe’s Blue Marrow
Carrie Louise Sheffield. Native American Hip-Hop and Historical Trauma: Surviving and
Healing Trauma on the “Rez”
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
45
Documentary watch | Veille documentaire | Actualización
A t li
ió bibliográfi
bibli áfica
Newsletter | Bulletins | Boletines
AFFAIRES AUTOCHTONES ET DÉVELOPPEMENT DU
NORD CANADA
Décembre 2011
NOTHERN BC TOUCHSTONES OF HOPE
3 (4) 2011
FIRST NATIONS ENVIRONMENTAL HEALTH
INNOVATION NETWORK E-NEWS
November 2011
REDD + & BIODIVERSITY E-NESWLETTER
November 2011
THE MESSAGE STICK
December 2011
WAPIKONI MOBILE – INFOLETTRE
Octobre-novembre 2011
www.aadnc-aandc.gc.ca/fra/1323280865929
www.northernbctouchstones.ca/newsletters/
Newsletter-Christmas2011.pdf
www.cbd.int/forest/newsletters/redd-17.htm
www.fnehin.ca/
www.un.org/esa/socdev/unpfii/documents/Message
Stick_ December 2011.pdf
January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012
http://wapikoni.tv/international/files/2011/11/
infolettre-novembre2011.pdf
46
Partenaires universitaires et autochtones de DIALOG
University and Aboriginal partners of DIALOG
Socios universitarios e indígenas de DIALOG
Assemblée des
Premières Nations du
Québec et du Labrador
Femmes Autochtones
du Québec inc.
Société de
développement des
Naskapis
Centro de Estudios
para el Desarrollo
Rural, Mexique
Edition | Édition | Edición
Design | Graphisme | Graphismo
Cindy Rojas
Édition - Révision
Catherine Couturier
Laurence Desmarais-Tremblay
Rolando Labraña
Carole Lévesque
Anne-Marie Turcotte
Translation
Evelyn Lindhorst
Institut national de la recherche scientifique
Centre - Urbanisation Culture Société
385, Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2X 1E3
Tél. : 514 499-4094
[email protected]
www.reseaudialog.ca
Observatorio de
Derechos de los
Pueblos Indígenas,
Chili
www.reseaudialog.ca