Livret maternel - La Ligue de l`Enseignement du Calvados
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Livret maternel - La Ligue de l`Enseignement du Calvados
Accueillir des enfants enfants des d’âge d’âge maternel maternel en en centre de loisirs Livret de réflexion pour le projet pédagogique Imp. CAF Caen PAR 046 03/06 Ont contribué à la réalisation de ce livret Aux côtés des services : >> de la Direction Régionale et Départementale de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative du Calvados >> du Conseil Général du Calvados – Mission Protection Maternelle et Infantile AIRE M M O S 2 5 7 >> de la Caisse d’Allocations Familiales du Calvados de thmes s y r s e L nt s enfa vie de ement g a n é ie L’am x de v u e i l s de ce des La pla ts paren XES ANNE 9 11 s ser le Favori fiction e jeux d ger le Aména CLSH Les centres de loisirs de : > Cormelles le Royal > IFS > La Ronde des Bambins > Tandem > Tilly sur Seulles. Accueillir des jeunes enfants en centre de loisirs demande un projet pédagogique adapté pour cet âge et des équipes qui y soient préparées. Respecter les rythmes de vie des petits et aménager des lieux de vie en collaboration avec les familles sont des enjeux primordiaux qui doivent être réfléchis. Le service de Protection Maternelle et Infantile du département du Calvados, la Caisse d’Allocations Familiales du Calvados, la DRDJS14, en collaboration avec cinq centres de loisirs du département ont écrit ce guide de réflexion. Il est destiné à interroger sous forme de questions les équipes pédagogiques afin de leur permettre de construire ensemble de vrais temps de loisirs pour des enfants de quatre à six ans. 1 14 Nos remarques, nos idées Les rythmes de vie des enfants 1. Les temps d’accueil : On définit les temps d’accueil en tant que moments où les enfants arrivent sur la structure (matin, retour après midi éventuellement) ou au contraire la quitte (midi pour certains et soir). Pour les accueils du matin, afin de réserver une place privilégiée aux parents et prendre en compte le réveil des enfants, un temps d’accueil plus large est-il prévu pour les petits ? (jusqu’à 10 heures par exemple). Comment l’accueil est-il pensé concrètement par l’équipe ? • Des lieux différents sont-ils mis en place selon les tranches d’âge ? • Les rôles des animateurs sont-ils bien définis : accueil parents, accueil petits, accueil grands … • Qui accompagne l’enfant jusqu’à la salle réservée pour les petits ? • Un espace accueil est-il réservé pour les parents ? • Comment fonctionne-t-il ? • En cas de transport en car (CLSH ruraux), l’accueil commence-t-il réellement au pied du bus ? • Comment l’enfant se repère-t-il alors si le ramassage est identique pendant les temps d’école ? • Comment les pointages sont-ils effectués ? • Les parents d’enfants jeunes (où l’adulte mandaté) sont-ils systématiquement à conduire leur enfant jusqu’au lieu d’accueil ? invités Pour les retours du soir, l’accueil est-il formalisé d’un point de vue de la sécurité mais aussi d’un point de vue pédagogique ? 2. Les activités : Sont-elles suffisamment diversifiées pour répondre à l’attention peu soutenue d’un enfant d’âge maternel ? Diversifiées en terme de choix mais aussi sur la journée. Rappel : L’attention suivie d’un petit de moins de six dépasse rarement les trente minutes. Une alternance systématique est-elle réfléchie entre des activités sollicitantes (collectives par exemple), des activités physiques et des activités non conduites ? Les enfants sont-ils réellement mis en situation de vacances ? Les activités proposées ne développent-elles pas une hyperactivité créatrice ou physique ? Les notions de plaisir et de jeu sont-elles favorisées ? L’enfant peut-il exercer son choix dans les activités proposées ? Les activités qui conduisent à un spectacle ne conditionnent-elles pas les enfants ? Les sorties chaque semaine sont-elles nécessaires ? Sont-elles adaptées aux tout petits ? de par leur rythme (longueur des déplacements…) ? De par leur intérêt pour l’enfant ? 13 2 3. La sieste, le repos : Est-elle rendue obligatoire ? Des groupes de dormeurs et de non dormeurs sont-ils constitués ? Existe-t-il un espace sieste différent d’un espace repos calme? Comment passe-t-on d’un groupe à l’autre, d’un espace à l’autre ? De nouvelles idées pour aménager des lieux de vie dans notre CLSH Les enfants n’ayant pas les mêmes rythmes, le coucher et le réveil sont-ils échelonnés ? L’endormissement est-il un vrai temps d’animation (chants, comptines, guitare, histoire …) ? Un référent s’occupe-t-il de la sieste dans son ensemble ? Est-ce un groupe d’animateurs référents ? L’enfant doit en effet s’endormir en confiance et pouvoir se réveiller également en confiance. Un plan de dortoir est-il formalisé ? Chaque enfant y trouve-t-il ses repères chaque jour ? Les lits sont-ils personnalisés ? Les draps personnalisés ? La place du doudou réfléchie ? 4. La vie quotidienne : Comment sont organisés les passages aux toilettes ? Respecte-t-on l’intimité de chacun des enfants ? Respecte-t-on les rythmes de chacun ? Les passages aux toilettes collectifs sont-ils vraiment la meilleure solution ? L’enfant peut-il aller aux toilettes tout au long des activités ? Avant, après les repas ? Seul ? Accompagné ? Des rituels existent-ils ? Le lavage des mains après les activités, avant, après les repas est-il un temps d’animation ou une obligation collective ? La prise en compte des doudous est-elle réelle afin de répondre aux besoins affectifs des enfants mais aussi à une réalité d’hygiène ? Maisons des doudous, boîtes à doudous, boîtes à tétines sont autant de réponses possibles. Comment est gérée la vie des doudous tout au long de la journée ? Le laisser toute la journée ? Aller le chercher quand on veut ? Le reprendre pour la sieste ? 5. Alimentation, repas : Le goûter systématique et collectif du matin répond-il aux besoins réels de tous les enfants ? Un petit déjeuner équilibré pour certains est-il envisageable ? Un libre service offert aux enfants repérés est-il possible ? Le repas du midi peut-il être organisé de façon échelonnée pour les petits par rapport aux grands du CLSH ? Les petits commencent leur repas seuls et au calme. La fin des repas (source d’énervement) peut-elle être aussi échelonnée dans les départs ? L’ambiance et l’environnement de la salle de restauration sont-ils adaptés aux petits ? Les animateurs mangent-ils à table avec les enfants ? Les enfants ont-ils une part d’autonomie éducative suffisante : pouvoir couper sa viande, se servir à boire, se déplacer pour … ? Doit-on goûter aux plats ? Doit-on manger obligatoirement ? Le repas est-il animé ? Sommes-nous dans un restaurant d’enfants ou plutôt dans une cantine ? Se lave-t-on les dents après le repas ? 3 12 ANNEXE 2 - Pour aménager des lieux de vie dans notre CLSH petite enfance. On essaiera Attention certains jeux ne sont pas adaptés en dessous de 36 mois. A l'intérieur Occuper l'espace Développer l'espace visuel, sonore, (voire olfactif !) Jeux de construction : cubes, kapla, lego, clipo, Caisse aux déguisements et miroir incassable. Demander aux parents des vêtements, chapeaux, chaussures, sacs… Jeux de société adaptés aux petits (attention à indiqué sur les coffrets) : cartes, petits chevaux, scrabble des petits, dominos, mikado, jeux de stratégie, badaboum, les petits escargots, hippogloutons, mémo, … Construire des lieux pour se cacher. Créer des coins « cabanes » (vieux draps, cartons …) Aménager un coin eau Cuvettes, jeux, arrosoirs … Pouvoir boire Aménager un coin cuisine, dînette. (pour faire des objets penser à la pâte à sel) Coin des puzzles : coin permanent qui permet de laisser un puzzle en cours. Aménager un coin musique : construction d'instruments, jeux avec instruments, magnétophone à K7 + casques... Sonoriser : pouvoir choisir de faire passer un disque, un message Coin des voitures : caisses pour voitures, tapis voitures, maquettes, Aménager un coin décoration permanent : espaces (création de mobiles...) Panneaux pour la peinture, les affiches Ballons de baudruche, crépon... Coin lecture : tapis, coussins, livres … Coin sieste différent du coin repos. Penser au plan du dortoir, aux boîtes à doudous, à tétines …Accès facile aux toilettes. Coin repos : (silence) avec couchage, objets personnels nounours, décoration adaptée, rideaux, livres d'histoires. 6. L’organisation de la journée Est-elle pensée pour permettre des transitions dans les meilleures conditions possibles entre tous les moments organisés ou non organisés. ? Les temps passerelles qui sont fondamentaux pour éviter les ruptures dans les rythmes de vie des enfants sont-ils réellement pensés par l’équipe ? A l'extérieur Accès aux structures fixes d’extérieur. (vérifier l’âge d’accès possible) Tables et chaises. >> De la séparation du matin au début d’activités conduites en alternance avec des activités libres. Parasols (à demander aux commerçants locaux) Caisse aux ballons : ballons différents pour tous les jeux d'extérieur. >> De la sieste au réveil. >> Des activités au temps du repas. >> Du repas aux temps calmes. >> D’une fin de journée sollicitante au retour des parents. Construire des lieux pour se cacher. Créer des l’âge coins « cabanes » (vieux draps, cartons …) Caisse pour les jeux de sable avec seaux, pelles, moules, râteaux … Créer des râteliers avec les enfants pour accrocher et rendre visibles les jeux : Mini tennis, crosses de hockey, … Jeux à sauter : cordes, élastiques ... Palets pour les marelles. Jeux d'équilibre : échasses, vélos, patins à roulettes, trottinettes, Définir des zones de roulage pour les vélos et les zones interdites Un tableau avec des craies. Eponge et seau pour effacer. Jeux à rouler : mini golf, petites voitures, quilles Pneus (propres et si possible vernis) attention aux échardes si les pneus sont trop vieux ! Cerceaux. Ballons sauteurs Aménager une poste : pouvoir écrire un message confidentiel pour … ; prévoir chaque jour un nouveau facteur. (intérieur ou extérieur) Il faudra prévoir tous les rangements et la gestion de ces installations avec les enfants. Ces lieux dont certains seront permanents permettront d'améliorer les temps de l'accueil, des temps calmes et du départ. Dans ces lieux, l'animateur est garant du règlement : il coordonne, il aide l'enfant, il innove en développant de nouvelles activités qui s'inscrivent dans le dispositif. C'est ainsi que la salle permanente d'activités manuelles se construira au fur et à mesure du déroulement du séjour. 11 4 L’aménagement des lieux de vie L’aménagement et le fonctionnement des lieux de vie d’un CLSH qui accueille des petits sont une nécessité et doivent figurer au projet pédagogique rédigé par l’équipe. L’espace d’accueil, l’espace repos, l’espace sieste, les sanitaires, la restauration, les différents espaces de jeux doivent être organisés les uns par rapport aux autres pour un fonctionnement tout au long de la journée qui permettent, en toute sécurité, de développer l’autonomie des enfants. Ils doivent pouvoir se construire rapidement des repères utiles. On trouvera aussi la mise en place d’espaces de jeux permanents qui permettront d’améliorer les temps d’accueil et les temps calmes mais aussi de répondre aux rythmes différents des enfants. Ces coins permanents sont aussi des lieux de socialisation, d’apprentissage de la règle et permettent aux enfants d’exercer des choix d’activités simples. Mettre en place des coins sollicitant Le groupe s’appuie sur le document « Favoriser les jeux de fiction » Olivier Epron cahiers de l’animation des CEMEA n°27. La problématique des coins de vie, indispensables en CLSH, y est bien analysée et illustrée de nombreux exemples. (coins poupées, marchande, déguisements, …) Lire le texte en annexe n°1. Voir aussi liste des différents espaces possibles (Annexe n°2). Qui met en place les différents coins ? L’équipe d’animation avant l’ouverture du centre ? Comment alors animer, lancer les coins sans « récupérer » l’animation ? Quel espace d’initiative doit être laissé aux enfants eux-mêmes ? Un minimum est à installer au préalable, il faut ensuite faire et construire ensemble. Le rangement des coins permanents Des règles de vie sont à construire avec les enfants. Comment amener ces règles de vie ? Jouer les situations pour amener certains rangements ? Des dessins symboles, des étiquetages sont-ils faits avec les enfants ? Les objets (poupées, déguisements, cubes …) sont-ils visibles ou cachés dans des caisses réservées ? Les rangements sont ils une contrainte ou au contraire le prétexte à des jeux ? Jeu mémo des rangements, météo des coins, le clown qui aime ou qui n’aime pas, rituels théâtralisés… Quel est le rôle de l’animateur ? Il range avec ? Il anime le temps des rangements ? Les règles sont-elles construites avec et pour un collectif ou au contraire pour chacun des enfants selon son degré de maturité ? Dans tous les cas, les rangements trouvent-ils du sens au regard des enfants ? Les règles de vie sont-elles immuables ? Sont-elles ré expliquées régulièrement ? Comment les temps de rangements sont-ils prévus par l’équipe ? Favoriser les rangements par petits groupes plutôt que des grands moments collectifs. Inventer des rituels, des comptines, des chansons … Disposition des coins permanents Il convient de délimiter les différents espaces dédiés pour chacun des coins. Des barrières légères, des bancs, des lignes au sol sont autant de possibilités. Un plan d’installation des coins doit être établi par l’équipe pour permettre une utilisation idéale et éviter des concentrations d’enfants à certains endroits. Dans le cas d’utilisation d’espaces avec l’école maternelle, il convient de se mettre d’accord avec les enseignants pour garder les repères des enfants. 5 Il faut prévoir de les changer régulièrement. Les fruits et légumes en plastique présentent moins d'intérêt. On peut par contre laisser l'enfant s'approprier ce qu'il trouve. J'ai vu un enfant de 4 ans récupérer des petits cochons d'un jeu de société pour les faire cuire dans une casserole. • Un coin "marchande": l'étal peut être fabriqué avec un grand carton ou simplement une table. Une balance en bois, une caisse en carton avec un tiroir, des billets et des pièces découpées dans du papier ou du carton, un ou deux paniers en osiers suffisent à créer un magasin. Il faut prévoir aussi de la marchandise. Pour cela, il est utile de récupérer des emballages alimentaires, des boites de différentes sortes, des chutes de tissus... Encore une fois, laisser les enfants emporter ce qu'ils trouvent: au cours d'une ballade en forêt par exemple, ils pourront remporter des glands ou des châtaignes, ou tout simplement des petits cailloux. • Un coin "déguisement" peut être aménagé sans investir forcément dans des costumes onéreux. Des vieux vêtements, quelques chapeaux, des chaussures, des accessoires (sac à mains, parapluies...), complétés de bandeaux et de grandes chutes de tissus feront l'affaire. Les enfants pourront y rajouter des costumes qu'ils auront construits. Les déguisements seront rangés sur des cintres afin d'être bien visibles. On peut également prévoir une "malle à trésor" ou se confectionner un "arbre à chapeaux" avec quelques branches. Un grand miroir sera bien sûr très utile dans ce coin. On pourrait multiplier les exemples: un village en gros carton, une cabane, un tipi, un coin "docteur", un salon de coiffure... Si certains aménagements sont mis en place avant l'arrivée des enfants, d'autres sont construits pendant le séjour. L'observation des jeux des enfants doit donner des idées à l'équipe d'animateurs. Il n'est pas nécessaire de décorer ces coins de jeux, les enfants peuvent le faire eux-mêmes. On évitera ainsi de trop marquer ces espaces avec notre vision d'adulte. Par contre, il est important de prévoir dès l'installation le rangement du coin: panoplies, caisses, étagères... Il faut que l'enfant puisse facilement ranger seul lorsqu'il a terminé de jouer. Le rangement doit d'ailleurs être une règle clairement expliquée aux enfants en début de séjour. Un aménagement mis en place en début de séjour doit avoir la possibilité d'évoluer au fur et à mesure que les enfants se l'approprient. Les jouets que les enfants ont construits (un cheval chaussette, une voiture en carton) y trouveront naturellement leur place et viendront enrichir leurs jeux. Développer l'imaginaire On entend souvent des adultes regretter que les enfants passent leur temps à jouer à Batman ou au dernier héros de dessins animés. C'est oublier que ces personnages font partie de leur culture. Il est cependant possible de leur ouvrir de nouveaux horizons en leur lisant des livres, en leur racontant des histoires... J'ai souvenir d'enfants jouant aux "Maximonstres" après la lecture de "Max et les Maximonstres"ou rejouant "Jean sans peur", un conte qu'ils avaient particulièrement apprécié. C'est toutes les activités du centre qui viendront enrichir les jeux des enfants: une ballade en forêt, des jeux avec les éléments naturels, la cabane construite par les enfants, des jeux chantés... Enfin, méfions-nous de ne pas dénaturer ces jeux spontanés si riches pour en faire des saynètes ou des pièces de théâtre jouées par des jeunes enfants. Jouer devant les autres, théâtraliser, ne correspond pas aux besoins des enfants de cet âge. Alors, laissons les jouer... Olivier Epron Article publié dans la revue des CEMEA « les cahiers de l’animation vacances loisirs n°27 » 10 ANNEXE 1 - Favoriser les jeux de fiction Les jeux de fictions sont les jeux où l'enfant, les enfants, jouent un personnage, une situation, une histoire qu'ils inventent en jouant. Ces jeux sont importants chez le jeune enfant (mais aussi chez l'enfant de 6 à 10 ans), car ils lui permettent : - de reproduire des situations qu'il a vécues, peut-être difficilement, et ainsi mieux les saisir, mieux les comprendre (par exemple, la visite chez le médecin); - de se mettre à la place d'une autre personne, de s'identifier à elle (c'est, par exemple la maman qui gronde le bébé mais cela peut être aussi un personnage imaginaire, comme une sorcière...) - d'extérioriser ce qui est en lui, de libérer certaines pulsions, comme l'agressivité. (Il ne peut pas taper son copain, car c'est interdit mais il peut donner une fessée à son ours ou faire semblant de se battre avec ses copains); - de développer son imaginaire et sa créativité, car dans le jeu tout est permis; on peut essayer sans la peur de se tromper, ou faire des choses impossibles dans la réalité. Les seules contraintes sont celles que se donne l'enfant (ou se donnent les enfants qui jouent ensemble). Les enfants n'ont pas besoin des adultes pour y jouer. Cependant, leurs attitudes, la préparation et l'organisation du centre vont favoriser ces jeux de fictions. Le temps de jouer Un premier facteur va être déterminant: c'est celui de laisser à l'enfant le temps de jouer. Le jeu ne peut se programmer. Il ne peut y avoir une heure pour jouer et une heure pour faire autre chose, une activité décidée par l'adulte. Il est absurde de vouloir arrêter le jeu des enfants pour leur proposer, voire leur imposer, une autre activité. C'est à l'enfant, et à lui seul de décider quand et combien de temps il veut jouer. L'organisation générale du centre va également influencer sur les jeux des enfants. Il est difficile pour un enfant de jouer s'il a été réveillé alors qu'il avait encore sommeil ou s'il ne se sent pas en sécurité dans le centre. Par contre, il a pu se créer ses repères nécessaires, s'il sait que son animateur est disponible (sans être forcement toujours derrière lui), alors, il pourra se consacrer entièrement à son jeu. Aménager l'espace C'est par l'aménagement de l'espace que l'animateur va pouvoir favoriser les jeux de fictions. Il est difficile pour un enfant de se créer un monde dans une pièce vide. Aussi, le centre doit être aménagé en différents coins de jeux, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Voici quelques exemples : • Un coin "poupées", avec leurs lits (qui peut facilement se fabriquer à partir d'un cageot), de quoi les baigner, de quoi les habiller... Mieux vaut choisir des poupées toutes simples que d'acheter des poupées sophistiquées (qui parle ou qui marche...) Ces dernières sont plus fragiles, mais surtout elle limite les possibilités de jeux (comme faire rire sa poupée si elle se met à pleurer quand on lui retire sa tétine ?) • Un coin "dînette". Pas besoin de dépenser beaucoup d'argent dans l'achat de beaux meubles en bois. Ils se fabriquent facilement avec des gros cartons récupérés chez les commerçants, de meubles par exemple. Par contre, il faut prévoir des vrais ustensiles pour que les enfants jouent: casseroles, assiettes, couverts en plastiques... Attention à la taille: miniatures, ils présentent peu d'intérêt et trouvent plus leur place dans une collection que dans un coin jeux. Trop grands, ils ne seront pas utilisés par les jeunes enfants. Le mieux est de choisir la plus petite taille des objets réels vendus dans le commerce. Il faut aussi prévoir des "aliments": de la patte à sel qui se conserve plusieurs jours, des fanes de radis que les enfants prendront plaisir à découper, un fruit (les enfants pourront le mettre à la bouche sans danger). 9 Des activités conduites vers les activités libres Comment au cours de la journée l’enfant passe-t-il des activités libres aux activités conduites ? Peut-il rester dans un coin permanent sans participer aux activités collectives ? Peut-il « décrocher » d’une activité conduite pour retourner vers un coin permanent ? Y a-t-il un minimum de temps, défini par l’équipe, qui oblige un enfant à ne pas quitter l’activité qu’il a choisie ? Si l’enfant peut quitter une activité, les coins permanents sont-ils sécurisés pour être investis par les enfants sans problème ? Aménager les lieux de restauration A table ou pendant le temps de restauration, les différentes tranches d’âge sont-elles séparées ? Au contraire, favorise-t-on les regroupements familiaux ? Le mobilier est-il adapté aux petits : chaises et tables à hauteur ? Les ustensiles (assiettes, couteaux, verres, brocs …) sont-ils adaptés aux tout petits pour permettre une recherche d’autonomie et qu’ils puissent se servir seuls ? Les tables sont-elles séparées ? L’installation des tables est-elle fixe ou modulable ? Les enfants participent-ils à la mise du couvert ? Y a-t-il une table ressource qui favorise l’autonomie des enfants pour le pain, l’eau, l’éponge ? Les animateurs mangent-ils à la même table que les enfants, pourquoi ? Les animateurs mangent-ils tous en même temps que les enfants ? Les repas sont-ils un réel temps d’animation : décoration, information sur les menus, sur l’équilibre alimentaire, musique en fond sonore … ? Aménager les espaces extérieurs Les espaces extérieurs sont-ils adaptés aux petits ? En effet de nombreux jeux sont interdits car dangereux en dessous d’un certain âge. Les espaces extérieurs sont-ils sécurisés pour permettre un libre accès aux enfants sans surveillance renforcée ? L’espace extérieur est-il clos ? Les espaces extérieurs sont-ils régulièrement entretenus ? (bac à sable, pelouses, …) Comme pour l’intérieur, des coins permanents sont-ils mis en place ? Des règles de fonctionnement construites avec les enfants ? Les lieux sont-ils séparés selon les âges et selon les jeux eux-mêmes ? L’espace des tricycles, l’espace des jeux de balle, l’espace sable, l’espace cordes à sauter… 6 Place des parents 1. Avant l’ouverture du centre Comment accueillir les parents ? Pour répondre aux questions ou inquiétudes légitimes liées à la sécurité, à la santé, à la confiance dans l’équipe. L’inscription administrative n’est pas suffisante. Souvent cette inscription est faite en mairie ou plusieurs jours avant le début du centre. Organiser une visite des locaux avant le 1er accueil d’un enfant, au moment de l’inscription. Dans la mesure du possible prévoir une visite préalable avec l’enfant pendant une période de fonctionnement (centres permanents le mercredi) Organiser des après midis portes ouvertes en juin. Prévoir une porte ouverte le premier jour. Penser à l’arrivée échelonnée des plus petits le premier jour quand le centre accueille aussi des plus grands. Dans ce cas, prévoir une animation spécifique du premier jour. Comment informer ? Remettre le règlement intérieur qui engage la responsabilité, les droits et devoirs de chacun (règles de vie, horaires, mode de fonctionnement …). Ce règlement doit être différent d’un « livret de vie des petits » qui décrit de façon simple et compréhensible la partie du projet éducatif et du projet pédagogique qui concerne les petits. On peut utiliser aussi un carnet de liaison. Les réunions d’information doivent être attractives : tables rondes, témoignages, photos, … Les animateurs peuvent conduire une animation pour les enfants pendant ces réunions afin de libérer les parents de leur surveillance. Faire adhérer au projet ? Recenser les compétences des parents pour « animer » des temps, lancer des initiatives. Inviter les parents à proposer des lieux de visites intéressants pour les petits, à apporter des jeux, à donner des matériaux de récupération, à proposer de bonnes adresses. Les parents peuvent être associés à l’accompagnement de sorties ou à participer grâce à des compétences spécifiques (le grand-père jardinier, la maman conteuse…) Pouvoir récupérer des idées. Une boîte à idées thématique peut aider les plus pressés. Une commission dans l’année sur la thématique des tout petits, par exemple, peut être une aide précieuse pour faire évoluer le projet. Les parents sont-ils invités (jours à définir) à participer à des activités avec les enfants en fin de journée ? Les grands-parents sont-ils souhaités ? pour animer un jardin, pour lire des contes … Des après-midi grands jeux avec des parents figurent-ils au projet ? Un document qui décrit ce que l’équipe attend de la participation des parents existe-t-il ? On pourra ainsi solliciter le parent photographe ou cinéaste, l’accompagnateur de sorties (qu’est-ce qu’accompagner ?), la personne ressource animatrice aux côtés de l’équipe… 3. Après le centre Quelles méthodes utiliser pour recueillir l’avis des parents ? Faire un questionnaire, proposer une réunion bilan, créer une commission de réflexion, Les réunions bilan sont aussi prétextes à un moment de convivialité : repas où chacun est associé à la préparation, film des activités de l’été, … La soirée spectacle n’est pas adaptée à ces temps de bilan. Dans tous les cas, un retour (écrit de préférence) doit être communiqué aux parents qui se sont impliqués pour ce bilan. Les propositions devront être prises en compte pour la suite du CLSH. 2. Pendant le centre Un espace d’accueil est-il réservé aux parents ? L’espace d’accueil est-il différent du lieu de « pointage » des arrivées et des départs ? L’espace d’accueil est-il animé ? Agréable ? Y a-t-il des affichages ? Des photos ? Les menus ? Des informations ? Le projet pédagogique pour les petits est-il à disposition ? Comment est-il traduit ? Expliqué ? Un lieu pour afficher des petites annonces existe-t-il ? Peut-on trouver la photo de tous les animateurs et personnes de l’équipe éducative ? Les informations du jour sont-elles écrites ? Les prévisions pour les lendemains sont-elles visibles ? Les parents ont-ils à disposition un cahier de réactions, de satisfaction ? A-t-on prévu l’exposition des réalisations collectives des enfants ? Un musée des enfants ? 7 8