Mme Prévost La Chanson de Craonne Nature : chanson (art du son)

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Mme Prévost La Chanson de Craonne Nature : chanson (art du son)
Auteur de la fiche :
Mme Prévost
La Chanson de Craonne
Nature : chanson (art du son)
Auteur : inconnu
Titre : la chanson de Craonne
Date : vers 1915
Caractéristiques : se chante sur l’air d’une valse populaire : Bonsoir
M’amour
Doc 1 : Présentation de La Chanson de Craonne
Cette chanson se chante sur l’air d’une valse très connue à l’époque « Bonsoir m’amour » écrite par
René Le Peltier et Charles Sablon. On ne connait pas l’auteur des paroles de cette chanson, mais elles se
diffusent rapidement dans les tranchées dès 1915. L’armée française promet, en vain, une récompense à qui
dénoncera l’auteur de cette chanson.
Elle circule alors sous le nom de « Chanson de Lorette » en référence aux combats qui ont eu lieu à Notre-Dame
de Lorette en Artois.
La chanson se transforme au grès des batailles. Elle prend le nom de chanson de Craonne, une commune de
Picardie où se déroulent de violents combats (ex : le plateau de Californie) pendant l’offensive française sur le
Chemin de Dames en avril 1917. Suite à ces offensives meurtrières de nombreuses mutineries éclatent dans
l’armée française. L’une de ses variantes fait allusion aux combats de Verdun en 1916.
En 1919 , un militant communiste Paul-Vaillant Couturier publie la chanson sous le nom de chanson de
Lorette, puis le titre est transformé dans les années 1920 en Chanson de Craonne.
Cette chanson est depuis longtemps un élément central dans la mémoire de la Première guerre mondiale. Chantée
notamment par Marc Ogeret et Maxime Leforestier, elle est également présente dans plusieurs films dont Un
long dimanche de fiançailles (J.-P. Jeunet, 2004).
Doc 2 : Paroles de la Chanson de Craonne
Qand au bout d’huit jours, le repos terminé,
On va reprendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c’est bien fini, on en a assez,
Personn’ ne veut plus marcher,
Et le cœur bien gros, comm’ dans un sanglot
On dit adieu aux civelots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s’en va là haut en baissant la tête…
Refrain :Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes.
C’est bien fini, c’est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C’est à Craonne, sur le plateau,
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés,
C'est nous les sacrifiés !
Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l’espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain, dans la nuit et dans le silence,
On voit quelqu’un qui s’avance,
C’est un officier de chasseurs à pied,
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l’ombre, sous la pluie qui tombe,
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes… (au refrain)
Auteur de la fiche :
Mme Prévost
C’est malheureux d’voir sur les grands boul’vards
Tous ces gros qui font leur foire ;
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous c’est pas la mêm’ chose.
Au lieu de s’cacher, tous ces embusqués,
F’raient mieux d’monter aux tranchées
Pour défendr’ leurs biens, car nous n’avons rien,
Nous autr’s, les pauvr’s purotins.
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défendr’ les biens de ces messieurs-là. (au refrain)
Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront,
Car c’est pour eux qu’on crève.
Mais c’est fini, car les troufions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s’ra votre tour, messieurs les gros,
De monter sur l’plateau,
Car si vous voulez faire la guerre,
Payez-la de votre peau !
Variante de la chanson de Craonne
Quand on est au créneau
Ce n'est pas un fricot,
D’être à quatre mètre des Pruscos.
En ce moment la pluie fait rage,
Si l’on se montre c’est un carnage.
Tous nos officiers sont dans leurs abris
En train de faire des chichis,
Et ils s’en foutent pas mal si en avant d’eux
Il y a de pauvres malheureux.
Tous ces messieurs-là encaissent le pognon
Et nous pauvres troufions
Nous n’avons que cinq ronds.
Refrain :
Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes
C’est pas fini, c’est pour toujours
De cette guerre infâme
C’est à Verdun, au fort de Vaux
Qu’on a risqué sa peau
Nous étions tous condamnés
Nous étions sacrifiés
Source : http://crid1418.org