Fraise - Framboise N°04 - les Chambres d`agriculture du Limousin

Transcription

Fraise - Framboise N°04 - les Chambres d`agriculture du Limousin
N°04
Edition
07/04/2016
Aquitaine - Limousin
Bulletin disponible sur www.aquitainagri.fr et sur le site de la DRAAF
www.draaf.aquitaine-limousin-poitou-charentes.agriculture.gouv.fr
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Ce qu'il faut retenir
Fraise
Animateur filière
Camille MALPEYRE
FREDON AQUITAINE
[email protected]
Directeur de publication
Dominique GRACIET
Président de la Chambre
Régionale d'Agriculture Aquitaine
Limousin Poitou-Charentes
Boulevard des Arcades
87060 LIMOGES Cedex 2
[email protected]
Supervision
DRAAF
Service Régional de
l'Alimentation Aquitaine–
Limousin-Poitou-Charentes
22 Rue des Pénitents Blancs
87000 LIMOGES

Pucerons : augmentation globale des populations : soyez
vigilants.

Thrips : pression
exceptions.

Oïdium : rares
climatiques.

Botrytis : rares cas sur fruits et cœurs selon les bassins.

Acariens : soyez vigilants, ce ravageur est de plus en plus
présent dans les cultures.
assez
faible
symptômes ;
globalement,
attention
aux
quelques
conditions
Framboise
Framboise hors-sol

Pucerons :
à surveiller !
seuils
atteints
dans
quelques
productions :

Acariens jaunes : peu présents grâce aux auxiliaires naturels.

Eriophyes : faible présence mais soyez vigilants.
Framboise sol

Drosophila suzukii : piégeage d’alerte positionné ; rares
captures.
Le BSV Fraise - Framboise concerne les régions Aquitaine et
Limousin :
Reproduction intégrale
de ce bulletin autorisée.
Reproduction partielle
autorisée avec la mention
« extrait du bulletin de santé
du végétal ALPC
Fraise - Framboise N°04 du
07/04/2016 »

la partie Fraise, rédigée par la FREDON Aquitaine, est basée sur des
observations réalisées en Gironde, en Dordogne et Lot-et-Garonne.

la partie Framboise est rédigée par la Chambre d'Agriculture de la
Corrèze sur la base des observations réalisées en Corrèze, en
Gironde, en Dordogne et en Lot-et-Garonne.
Ce BSV a été écrit à partir des observations réalisées dans les
différents secteurs de production en Aquitaine – Corrèze :
37 parcelles «hors-sol» et 42 parcelles «sol».
Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes / Edition Aquitaine – Limousin
Fraise - Framboise – N°04 du 07 avril 2016
1/5
Fraise
En Dordogne, les stades de développement sont les suivants :
- sol, Gariguette trayplant : début récolte,
- sol, Cléry : floraison,
- hors-sol, Charlotte trayplant : début floraison,
- hors-sol, Cléry : pleine floraison.
Les stades en Lot-et-Garonne sont :
- sol : grossissement des fruits à récolte,
- hors-sol : pleine récolte à fin de production.

Pucerons
Situation sur le terrain
En Lot-et-Garonne, on observe, de façon globale, une augmentation des populations de pucerons. Ce
ravageur est signalé en sol (Chaetosiphon et Rhodobium) et hors-sol (Chaetosiphon, Rhodobium et
Macrosiphum) sur plus de 50% des prospections. Signalées sous forme de foyers ou généralisé, les
populations sont installées sur les hampes florales mais également sur les cœurs de plants. Les intensités
d’attaques sont très variables selon les exploitations mais des gestions localisées sur foyers ont dû être
réalisées dans certaines parcelles.
En Dordogne, les pucerons (Chaetosiphon, Rhodobium et Macrosiphum) sont présents dans 68% des
parcelles en sol prospectées. L’intensité reste faible pour les cultures touchées mais les populations sont
tout de même en augmentation.
Dans des fraiseraies de Corrèze, on signale la présence d’Aulacorthum solani ainsi que d’Aphis gossypii.
Ce ravageur est principalement présent sous forme de foyers.
Analyse de risque et prévision
En cas de mise en place d’une gestion de ce ravageur dans vos parcelles, soyez vigilants si celles-ci sont
au stade floraison et reportez-vous à la Note Abeille jointe à ce BSV.
Pour la gestion des pucerons, pensez aux lâchers d’auxiliaires (Aphidoletes, Chrysopes…).
Surveillez les populations en tenant compte des seuils suivants :

Pour les parcelles présentant un seuil inférieur à 5 individus pour 10 feuilles, le risque est
faible mais une visite régulière est conseillée afin de suivre l’évolution des populations.

Pour les parcelles dépassant le seuil indicatif de risque (5 individus pour 10 feuilles), le
risque est sérieux et une gestion de votre parcelle doit être mise en place.
Ces seuils sont indicatifs et sont à adapter en fonction du stade de la culture et du type de pucerons.

Thrips
Situation sur le terrain
En Lot-et-Garonne, la pression thrips est assez faible et stable actuellement. On relève en parcelle des
adultes ainsi que des larves mais en intensité assez faible.
En Dordogne, la présence de thrips (Frankliniella intonsa) est signalée sur une parcelle sous forme de
foyers, avec plus de 2 thrips par fleur. Des dégâts sont visibles sur ces dernières.
Analyse de risque et prévision
Il est nécessaire de suivre l’évolution de la dynamique des populations en installant des panneaux bleus
englués et en réalisant des observations régulières. Le seuil indicatif de risque pour ce bio-agresseur est
de 2 thrips / fleur.
Pour la gestion des thrips, pensez aux lâchers d’auxiliaires (Amblyseius, Orius…).
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2/5

Oïdium
Situation sur le terrain
Quelques symptômes d’oïdium sur fruits ont été signalés cette semaine, notamment sur de la Gariguette
en hors-sol.
Analyse de risque et prévision
Les écarts de températures diurnes / nocturnes sont toujours favorables à l’oïdium. L’alternance de
journées printanières et pluvieuses, comme annoncé pour les jours à venir, est également propice à la
maladie. Une surveillance de l’évolution des symptômes est nécessaire.

Botrytis
Situation sur le terrain
Quelques cas de botrytis sur fruits sont signalés en Lot-et-Garonne, notamment sur des parcelles déjà
touchées précédemment, mais toujours avec une faible intensité. Ces symptômes sont observés entre
autres sur Cléry, en hors-sol.
En Dordogne, des symptômes sur cœurs sont relevés dans 23% des parcelles sol prospectées, sur variété
Cléry. Les symptômes sont en progression mais l’intensité reste faible.
Analyse de risque et prévision
Comme pour l’oïdium, soyez vigilants aux écarts de températures et pensez à l’aération des cultures.

Acariens
Situation sur le terrain
En Lot-et-Garonne, on signale une forte présence de ce ravageur en sol. Les acariens sont également de
plus en plus fréquents dans les cultures hors-sol.
En Corrèze, les acariens (œufs, larves, adultes) sont observés dans plusieurs fraiseraies en sol.
La présence de pontes et de jeunes larves est relevée dans 36% des parcelles sol prospectées en
Dordogne. Actuellement, l’intensité de présence de ce ravageur est faible mais les populations sont en
augmentation.
Analyse de risque et prévision
L’observation régulière des parcelles permet de détecter les premiers foyers et de suivre
l’évolution des populations. Vérifiez la présence du ravageur sur la face inférieure des feuilles âgées.
-
Pour les parcelles présentant un seuil inférieur à 5 formes mobiles par feuille, le risque
est faible. Une visite régulière est tout de même conseillée.
-
Pour les parcelles dépassant le seuil indicatif de risque cité ci-dessus, le risque acarien
est à prendre en compte.
Pour la gestion des acariens, pensez aux lâchers d’auxiliaires (Phytoseiulus…).

Autres bio-agresseurs
Les populations d’aleurodes sont en progression mais ne sont pas encore problématiques dans les
cultures. Des lâchers d’Encarsia ont été réalisés.
En Corrèze on signale la présence de cicadelles baveuses en fraiseraies sol, à proximité de prairies. Cet
insecte a également été repéré sur 2 parcelles en agriculture biologique en Lot-et-Garonne.
En Dordogne, de petites limaces noires sont observées dans les cœurs des plants, dans 68% des cultures
sol prospectées. Ce ravageur est présent malgré la mise en place de gestion.
À noter la présence de punaises vertes sur une parcelle de Gariguette hors-sol, en Corrèze.
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Fraise - Framboise – N°04 du 07 avril 2016
3/5
Framboise
Framboise hors-sol
En culture chauffée, les latérales s’allongent, les boutons sont présents sur l’ensemble des latérales et la
floraison atteint 10 à 50%.

Pucerons
Situation sur le terrain
Sur la parcelle de référence en hors sol chauffé, on observe à nouveau quelques pucerons (13% des
feuilles) sur 25% des plantes. Sur une parcelle flottante chauffée, on compte 10 à 25% des plantes
concernées par la présence de pucerons, avec un début de miellat sur les feuilles.
Analyse de risque et prévision
Nous considérons que le seuil indicatif de risque est de plus de 10% des feuilles avec présence de
plus de 10 pucerons. Ce seuil est atteint sur certaines parcelles, notamment dans des cultures ayant un
historique de dégâts liés aux pucerons. Pour ces dernières, il convient de mettre en place une gestion du
ravageur, notamment en réalisant des lâchers d’auxiliaires.
Pour rappel, un édrageonnage rigoureux permet de contrarier le développement des premières
générations. Ce ravageur reste la principale problématique dans certaines exploitations.

Acariens jaunes
Situation sur le terrain
Présents au débourrement, les acariens jaunes sont peu visibles sur les plantes. Les auxiliaires,
notamment les acariens prédateurs naturels, très présents dans les comptages de ce début de campagne,
ont bien contrôlé le développement de ce ravageur.
Analyse de risque et prévision
Malgré l'équilibre ravageurs / auxiliaires observé, maintenez une surveillance vis-à-vis de ce bioagresseur, notamment en abris froids où la dynamique des auxiliaires reste plus lente que celle des
acariens jaunes.

Eriophyes
Situation sur le terrain
Suite à l’observation d’un lot de feuilles sous binoculaire, quelques individus ont été observés. Il s’agit
pour l’instant d’une faible présence de cet acarien minuscule qui peut gêner le développement des
bourgeons ou des drupéoles à la nouaison.
Analyse de risque et prévision
Il convient de rester vigilant, notamment en culture de mûre, où les dégâts sur fruits peuvent être
considérables. En cas de doutes, rapprochez-vous d’un technicien pour identification de sa présence sous
binoculaire.
Framboise sol
Stade des cultures : allongement des latérales et apparition des boutons floraux.

Ravageurs
Aucun acarien jaune ni puceron n’a été observé sur la parcelle de référence.

Faune auxiliaire
De nombreuses coccinelles adultes sont toujours présentes sur l’ensemble de la station de Juillac.
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4/5

Drosophila suzukii
Situation sur le terrain
Le piégeage d’alerte est en place et quelques rares prises sont encore enregistrées.
Date
Semaine
Objat ext
objat int
juillac ext
juillac int
prod 19 ext
prod 19 int
janvier
1
2
3
février
4
5
6
7
8
mars
9
10
11
0
0
4
12
0
0
3
avril
13
1
0
14
0
0
15
16
17
18
3
0
Les structures partenaires dans la réalisation des observations nécessaires à l'élaboration du Bulletin de santé du
végétal d'Aquitaine – Limousin - Poitou-Charentes Fraise - Framboise sont les suivantes :
Parcelles flottantes : ADENA, ADIDA, APPM, Cadralbret, CDA 19, CDA 24, CDA 47, Coop de Fieux, FREDON Aquitaine, Granlot,
Groupe ROUQUETTE, INVENIO, Ortolan, Scaafel, Socave, Valprim, VDL, Vitivista
Parcelles de références : CDA 47, FREDON Aquitaine
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S'il donne une tendance de la situation
sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre Régionale d'Agriculture
Aquitaine-Limousin–Poitou-Charentes dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la
protection de leurs cultures. Celle-ci se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s'appuie le cas
échéant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire).
" Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus
de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ".
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Fraise - Framboise – N°04 du 07 avril 2016
5/5
Note nationale BSV
Les abeilles, des alliées pour nos cultures :
protégeons-les !
Cette note a été rédigée par un groupe de travail DGAl1, APCA2,
ITSAP-Institut de l’abeille3, et soumise à la relecture du CNE4.
1-Direction générale de l’alimentation
2- Assemblée permanente des chambres d’agriculture
3- Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation
4-Comité national d’épidémiosurveillance dans le domaine végétal
Crédits photos et dessin : J. Jullien DGAl-SDQPV et ANAMSO (colza, p.2)
En butinant de fleur en fleur, les insectes pollinisateurs participent à la production de nombreuses cultures
et contribuent aussi à la qualité des récoltes. À l’échelle mondiale, 80 % des plantes à fleurs se
reproduisent grâce à ces insectes auxiliaires, en particulier aux abeilles.
Une démarche éco-responsable
Les causes de dépérissement des abeilles sont multiples. La préservation de la santé du cheptel apicole
implique la mise en place de bonnes pratiques au niveau de :
- la gestion des ressources alimentaires des abeilles ;
- la maîtrise des risques sanitaires du cheptel ;
- l’utilisation raisonnée des produits phytopharmaceutiques en protection des cultures.
Face à ces risques, les pouvoirs publics ont renforcé les études écotoxicologiques, la réglementation, ainsi
que les contrôles sanitaires et phytosanitaires visant à protéger les insectes pollinisateurs.
Les voies d'intoxication
Des empoisonnements d’insectes pollinisateurs peuvent se produire quand les produits
phytopharmaceutiques sont appliqués pendant la période de floraison ou lors de la production d’exsudats,
car c'est dans ces situations que les butineuses sont les plus actives, tant sur les plantes cultivées que sur
les adventices. La contamination peut avoir lieu à deux
moments
(pendant
et
après
le
traitement
phytosanitaire), par deux voies d'intoxication différentes
(contact ou ingestion) :
- par contact : quand l'abeille est exposée directement
à un produit dangereux, surtout aux heures chaudes de
la journée ; se pose sur une fleur ou sur la végétation
traitée avec un produit persistant ; reçoit des traînées de
vapeurs ou de poussières toxiques au-dessus des
plantations limitrophes de celles qui sont en fleurs ;
- par ingestion : quand l’abeille prélève du nectar ou du
pollen sur des fleurs contaminées suite à une
pulvérisation ; par l’utilisation avant floraison d’un produit
rémanent ou systémique ; suite à un enrobage de
semence avec un produit systémique et persistant durant la floraison ; ou enfin par des poussières
d’enrobage insecticide émises lors de semis en l’absence de mesures appropriées de gestion des risques,
telles que définies notamment dans l’arrêté interministériel du 13 janvier 2009.
1/3
Connaître les risques d'intoxication d'abeilles avant de traiter
Sur « e-phy »,
consultez la
rubrique
ECOACS
Base de données
nationale sur les
effets non
intentionnels des
produits
phytosanitaires.
Les professionnels de la production végétale et du paysage doivent
impérativement connaître l'écotoxicité des produits phytosanitaires avant de les
appliquer sur les cultures ou les zones non agricoles. La règle de base consiste
à lire l'étiquette du produit figurant sur l’emballage (classement toxicologique,
phrases de risque correspondantes). En complément, il est possible de
consulter les fiches de données de sécurité 1 des produits
phytopharmaceutiques et l'Index phytosanitaire de l'Acta, mis à jour chaque
année.
Sur Internet, on peut aussi consulter avec intérêt le catalogue des produits
phytopharmaceutiques et de leurs usages autorisés en France "e-phy"2, dans
lequel figure une rubrique appelée Ecoacs (voir encadré) sur les effets nonintentionnels sur les auxiliaires biologiques, dont l'abeille domestique. Enfin, la
base Agritox3 renseigne sur les principales propriétés de « dangers » des
substances actives.
1-http://www.quickfds.com ou http://www.phytodata.com
2-http://e-phy.agriculture.gouv.fr
3-Agritox est une base de données sur les propriétés physiques et chimiques, la toxicité, l'écotoxicité, le devenir dans
l'environnement, la réglementation sur les substances actives phytopharmaceutiques. Elle a été créée par le département de
phytopharmacie et d'écotoxicologie de l'Inra. 80 % des informations proviennent des dossiers de demande d'autorisation de mise
sur le marché déposés par les industriels et validés par les experts aux niveaux français et européen, et 20 % sont de source
bibliographique (www.dive.afssa.fr/agritox/index.php).
Les bonnes pratiques phytosanitaires inscrites dans la réglementation en vigueur
• Conditions d'utilisation des insecticides et acaricides à usage phytosanitaire
D’une façon générale, il faut noter que l’arrêté du 28 novembre
2003, paru au Journal officiel du 30 mars 2004, interdit tout emploi
d’insecticides ou d’acaricides en période de floraison ou de
production d’exsudats ; ceci afin de protéger les abeilles et autres
insectes pollinisateurs. Par dérogation, l’emploi d’insecticides et
acaricides en période de floraison ou de production d’exsudats est
cependant possible dès lors que deux conditions sont respectées :
1. L’intervention a lieu en dehors des périodes de butinage, c'est-àdire tard le soir ou tôt le matin (les cultures n’étant pas visitées par
les butineuses).
2. Le produit insecticide ou acaricide employé bénéficie d’une
mention « abeilles ». L’arrêté définit en effet trois types de mention
« abeilles » pouvant être attribuées aux insecticides ou acaricides :
- « Emploi autorisé durant la floraison en dehors de la présence d’abeilles ».
- « Emploi autorisé au cours de périodes de production d’exsudats, en dehors de la présence d’abeilles » ;
« Emploi autorisé durant la floraison et au cours des périodes de production d’exsudats, en dehors de la
présence d’abeilles ».
• Eviter les dérives lors des traitements
L'arrêté interministériel du 12 septembre 2006 impose aux
applicateurs (professionnels agricoles, personnel des
collectivités, particuliers) de mettre en œuvre des moyens
appropriés pour éviter tout entraînement des produits
phytopharmaceutiques en dehors des parcelles ou des zones
traitées. Il convient dans ce cadre d’éviter toute dérive des
produits vers les ruches et ruchers.
N’hésitez pas à échanger avec les apiculteurs
qui travaillent autour de vous et adaptez vos
• Mesures anti-dérives lors du semis
pratiques en leur demandant conseil vis-à-vis
L'arrêté interministériel du 13 janvier 2009 précise les des abeilles. Sur cette photo, colonie peu
conditions d'enrobage et d'utilisation des semences traitées populeuse après dérive.
par des produits phytopharmaceutiques en vue de limiter
l'émission des poussières lors du procédé de traitement en usine.
2/3
• Mélanges de produits phytopharmaceutiques dangereux pour les abeilles
L'association de certaines molécules à visée phytopharmaceutique peut faire courir un risque important aux
pollinisateurs (effets possibles de synergies). Pour cette raison, il convient d’être extrêmement vigilant en
matière de mélanges et de respecter l’arrêté ministériel du 7 avril 2010. Ce dernier prévoit dans son article
8 : que « durant la floraison ou au cours des périodes de production d'exsudats, au sens de l'article 1er de
l'arrêté du 28 novembre 2003 susvisé, un délai de 24 heures soit respecté entre l'application d'un produit
contenant une substance active appartenant à la famille chimique des pyréthrinoïdes et l'application d'un
produit contenant une substance active appartenant aux familles chimiques des triazoles ou des
imidazoles. Dans ce cas, le produit de la famille des pyréthrinoïdes est obligatoirement appliqué en
premier ». Les mélanges extemporanés de pyréthrinoïdes avec triazoles/imidazoles sont donc interdits en
période de floraison et d'exsudation de miellat par les pucerons.
A RETENIR
-
Pensez à observer vos cultures avant de traiter !
-
Il est interdit de traiter en présence des abeilles, même si le produit comporte la
mention « abeilles ».
-
Périodes et conditions où la présence des abeilles est la plus propice sur vos
cultures : dès que les températures sont supérieures à 13°C , la journée ensoleillée et peu
ventée.
-
Périodes et conditions où les abeilles sont peu présentes dans vos cultures : si les
températures sont fraîches (<13°C), par temps nuage ux, pluvieux et par vent fort.
Attention : d’autres pollinisateurs sauvages sont présents sur des plages horaires plus larges
au cours de la journée et sous des températures plus fraîches (par exemple, les bourdons).
Par ailleurs, les abeilles peuvent être actives du lever du jour au coucher du soleil.
Les bonnes pratiques pour favoriser l’activité des insectes pollinisateurs et
pour maintenir des ressources alimentaires en dehors des périodes de
floraison des cultures mellifères
•
Avant toute prise de décision concernant une éventuelle intervention phytosanitaire, pensez à consulter
le Bulletin de Santé du Végétal et à évaluer rigoureusement l’état phytosanitaire de la culture.
•
Ne laisser jamais d’eau polluée par des substances actives chimiques autour des parcelles ou sur votre
exploitation, les abeilles s’abreuvent et collectent de l’eau pour assurer le développement de leur
colonie.
•
Favorisez la présence des pollinisateurs pour la pollinisation de vos
cultures en implantant des espèces mellifères autour de vos parcelles
(bandes mellifères le long des cours d’eau et bord de champ, haies
mellifères, CIPAN mellifères…). Rendez non attractifs pour les abeilles
les couverts herbacés et fleuris entre-rangs dans la parcelle à traiter,
par exemple en les broyant ou les fauchant. Pour ne pas que la flore
mellifère devienne un piège pour les pollinisateurs, il est impératif que
la dérive des traitements réalisés sur les cultures voisines soit évitée.
•
Participez au maintien de l’apiculture sur votre territoire avec des
cultures diversifiées et des rotations plus longues en intégrant des
légumineuses ou des oléoprotéagineux dans votre assolement.
•
Laissez des plantes messicoles s’implanter en bords de champs pour
favoriser la biodiversité florale et mellifère.
Pour plus d’informations sur les abeilles et l’apiculture, contactez l’ADA (association de
développement apicole) de votre région, le référent apiculture de la chambre régionale d’agriculture
ou consultez le site internet de l’ITSAP-Institut de l’abeille www.itsap.asso.fr
3/3

Documents pareils