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Médiathèque Départementale pierresvives TAP / Animation dans la bibliothèque Le cinéma TAP / ANIMATION DANS LA BIBLIOTHEQUE Fiche n° 3 Intitulé de l’action : les genres au cinéma – initiation à l’analyse de scènes Descriptif de l’action : à l’aide de courts extraits de films, faire identifier par les enfants le genre auquel se rattache les films et / ou, en recueillant leurs réactions, les faire s’interroger sur la création des effets (comique, suspense, etc.) au cinéma. Plus largement, sensibiliser le jeune public au sens des images, aux effets créés par l’écriture cinématographique. Créer un temps d’échange entre jeunes spectateurs autour de ces thématiques. Tranches d’âge enfants concernés : CE / CM Responsable de l’action : bibliothécaire ou animateur Les conditions de déroulement de l’action • Durée de l’action Durée de la séance : 15 min. au minimum, 45 min. au maximum, en fonction du nombre d’extraits proposés, de l’intensité des échanges et de l’organisation générale du dispositif. Nombre de séances par cycle ou par année scolaire : 1 à 6, selon l’organisation générale du dispositif • Nombre d’enfants (maximum) pouvant être accueillis pour cette action : 2 à 8 Encadrement de l’action : un adulte suffit largement, pour peu qu’il soit sensible et/ou initié au langage cinématographique, cinéphile (sans plus). Rôle des bibliothécaires pendant l’action : le bibliothécaire peut être l’animateur de la séance ; sinon, assistant de l’animateur • Conditions matérielles : Fiche réalisée par la Médiathèque départementale : P. Chenieux Courriel : [email protected] Médiathèque Départementale Espace où se déroule l’action : espace suffisant pour pouvoir mettre le groupe devant un écran de consultation (idéalement, une tv ; à défaut un moniteur de PC). Mobilier ou autres matériels requis : poste de consultation sur place (taille écran suffisante + port usb ou + lecteur de dvd). A défaut, poste informatique connecté à internet. Aménagement de l’espace pour le temps de l’action : places assises devant écran, en arc de cercle Sélection documentaires : plusieurs solutions 1) idéalement, un montage des séquences utilisées sur clé usb ou dvd 2) à défaut, les dvd originaux des films sur lesquels les séquences auront été préalablement et précisément repérées 3) à défaut, des extraits trouvées sur internet. Supports informatiques : pas besoin sauf si absence de poste tv. Le son doit être perceptible par tous (pas de casque) Recommandations pour la préparation et la mise en œuvre : il est nécessaire de préparer son intervention : notes, repérage des séquences, recherche d’informations, etc… Les extraits choisis, s’ils doivent être pertinents par rapport aux genres et effets abordés, doivent avant tout avoir été choisis par l’animateur en fonction de ses goûts, envies et connaissances personnelles ; il en sera d’autant plus à l’aise et enthousiaste dans son intervention. EXEMPLE D’EXTRAITS POSSIBLES Extrait n°1 : la comédie Extrait proposé : Le corniaud de Gérard Oury (1965, avec Louis de Funès, Bourvil) – scène d’ouverture Résumé du film : Alors qu'elle n'a parcouru que quelques dizaines de mètres sur le chemin de ses vacances estivales vers l'Italie, la 2CV bleue d'Antoine Maréchal se disloque, percutée par la Bentley de Léopold Saroyan, directeur d'une maison d'import-export. D'abord de mauvaise foi, celui-ci reconnaît ses torts et offre à Maréchal la possibilité de poursuivre, tous frais compris, son voyage au volant de la superbe Cadillac décapotable d'un de ses clients américains… Le genre : La comédie cinématographique naît en France au début des années 1910 d’une évolution du burlesque, ce dernier pouvant être caractérisé par le recours à des effets comiques inattendus et soudains (gags) qui, insérés dans le récit, créent un univers absurde et irrationnel. La frontière n’est pas aussi net, la comédie ayant elle aussi recours au gag. La comédie cherche à amuser par la peinture des mœurs et des caractères dans une perspective réaliste. Elle doit susciter le rire ou le sourire en mettant l’accent sur le ridicule des personnages, les travers de la société, l’aspect caricatural des situations. Les ressorts comiques sont nombreux et difficiles à énumérer. Citons Fiche réalisée par la Médiathèque départementale : P. Chenieux Courriel : [email protected] Médiathèque Départementale simplement, en lien avec l’extrait, le duo dissymétrique : dissymétrie sociale (elle se mesure immédiatement au véhicule respectif des 2 personnages, l’un – la 2 CV- symbole de la classe moyenne française des années 1960, l’autre, du luxe de la bourgeoisie d’affaires ; voir aussi leur costume respectif ainsi que leur langage), dissymétrie physique (un homme plutôt filiforme, l’autre rondouillard). En un mot, ces deux personnages n’avaient pas beaucoup de probabilités de se rencontrer un jour, sauf accident… C’est de cette rencontre improbable que se nourrit le scénario. En France, la comédie occupe une place importante, souvent fondée sur l’exploitation commerciale d’acteurs comiques réputés (ici Louis de Funès, Bourvil, voir aussi Pierre Richard, etc.). Le genre est riche aussi aux Etats-Unis et en Italie (particulièrement dans les années 1960 et 1970). Faire réagir les spectateurs afin de tenter de répondre à ces questions : pourquoi rions-nous ? Caractérisez les personnages : sont-ils du même statut social ? Pourquoi ? En quoi le caractère spectaculaire de l’accident produit un effet comique ? Avez-vous relevé d’autres effets comiques ? (l’appareil photo, le volant, les dialogues, etc.) Extrait n°2 : l’effet de suspense Extrait proposé : Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock (1963, avec Tippi Hedren et Rod Taylor) – scène où Mélanie Daniels (Tippi Hedren) attend devant l’école la fin des cours ; dans son dos, des corbeaux se rassemblent… On appelle suspense un procédé d’écriture consistant à entretenir l’anxiété du spectateur en prolongeant une situation au dénouement dramatique. Le suspense concerne généralement un plan ou une séquence mais lorsqu’il couvre la majeure partie d’un film, on parle de film de/à suspense. Il est parent d’autres genres : film d’espionnage, film d’action, film d’aventures, film policier ou film catastrophe. Le terme anglo-saxon thriller (to thrill = frémir) peut être considéré comme synonyme.Le procédé, préexistant au terme qui le désigne, apparaît avec l’un des maîtres pionniers du cinéma, le cinéaste américain David W. Griffith. Pour fonctionner, il suppose que le spectateur soit mis dans la confidence, qu’il en sache plus que les personnages du film. Le spectateur vit d’autant plus intensément la situation qu’il en connaît les enjeux et qu’il projette alors sa propre anxiété sur les protagonistes menacés. Le cinéaste peut alors jouer sur la dilatation du temps. Le suspense fonctionne sur un paradoxe : d’un côté le spectateur s’identifie au héros ; de l’autre, confortablement installé dans son fauteuil, il conserve une distance par rapport au spectacle et profite avec une certaine délectation des malheurs des personnages. Pas de codes visuels ici mais plutôt une technique d’écriture visuelle, de mise en scène et de montage. Tous ces éléments sont identifiables dans l’extrait proposé : les faire rechercher par les collégiens. Fiche réalisée par la Médiathèque départementale : P. Chenieux Courriel : [email protected]