Dossier élèves Parcours-enquête visite monument de Colombi…

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Dossier élèves Parcours-enquête visite monument de Colombi…
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Dossier élèves
Parcours-enquête
Visite de Colombiers-sur-Seulles
Le tumulus de Colombiers-sur-Seulles :
du Néolithique au paysage actuel
1. A la découverte du Tumulus.
Le Néolithique veut dire l'époque de la nouvelle pierre (pierre polie). Deuxième grande période de la
préhistoire, il se situe entre - 8000 et - 2000 ans avant Jésus-Christ. Le Néolithique se termine quand
apparaît l'outil en métal.
Les hommes commencent à élever des animaux et à cultiver des plantes. Ils deviennent alors
sédentaires et construisent des maisons qu'ils groupent en villages.
A proximité de ces villages, les hommes construisent des monuments en pierre pour y rassembler
certains de leurs défunts. Le tumulus de Colombiers-sur-Seulles, daté des années 4200 - 4000 avant
Jésus-Christ est l'un des plus anciens de ces monuments.
Calcule l’âge du tumulus : ……………… ans.
La construction d’un tumulus aussi grand qu'une colline nécessite le travail de plusieurs dizaines
d'ouvriers. En édifiant un monument en pierre et visible de loin, les paysans du néolithique ont marqué
leur attachement au territoire qu'ils cultivent.
1.1. Visite du monument.
Commence par suivre la visite du monument avant de répondre aux questions.
Monte au sommet du monument, sur sa partie la plus large.
Ce monument mesure 60 mètres de long pour 9 à 17 mètres de large. Il est composé d’un amas de
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terre et de pierres retenu par des murs faits avec des dalles calcaires empilées. Tu as pu les voir en
escaladant le monument.
Ce monument contient un espace pour accueillir des défunts. Tu peux le voir en avançant vers l’Ouest
(en allant vers la partie la plus étroite du monument). Cette chambre funéraire de petites dimensions est
bordée par des mégalithes supportant une voûte en pierre On passait par un étroit couloir afin de déposer
les corps sur le sol de la chambre. Les fouilles ont permis de découvrir les ossements de plusieurs
individus mis en position fléchie.
On a également retrouvé des outils que tu peux voir sur le panneau à l’entrée du site.
Complète la légende du tumulus.
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1.2. Les maisons néolithiques.
Dans le village de Poses (Eure), fondé vers 5000 ans avant Jésus-Christ, les maisons sont
régulièrement réparties en deux lignes séparées d’environ 100 mètres. Elles sont longues de 28 à 38
mètres, larges de 5,5 à 7,5 mètres et présentent un plan trapézoïdal. On trouve en général huit pièces à
l’intérieur, délimitées par des rangées de 3 poteaux. Les fosses qui bordaient les maisons servaient à
prélever la terre utilisée pour le torchis. Elles servaient ensuite de dépotoir, ce qui permet d’y retrouver un
matériel important (silex, bracelets en schiste et céramique).
Ce type de maisons, appelées « danubiennes », est commun dans le Nord de la France mais est originaire
de l’Europe centrale. On en a découvert des exemples récemment à Colombelles, Mondeville et à
Fontenay-le-Marmion, près de Caen.
Plan d’une maison néolithique de Poses (Eure).
Relie les points qui correspondent à l’emplacement des poteaux pour reconstituer la forme de la
maison.
Quel point commun peux-tu observer entre ta maison et le tumulus ? (Forme, orientation)
Selon toi, pourquoi cette similitude ?
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2. L’environnement actuel : le paysage autour du tumulus de Colombiers-surSeulles aujourd'hui.
Le Tumulus de Colombiers-sur-Seulles est localisé dans la Plaine de Caen qui est caractérisée par un
relief de plateau faiblement ondulé. De grands champs ouverts (openfield) dans lesquels sont
principalement cultivés des céréales, des betteraves et des navets, occupent les sommets des plateaux et
les versants en pente douce. Les rares espaces boisés et les prairies sont généralement localisés sur les
versants en pentes fortes et dans le fond des vallées.
2.1.
Le paysage autour du tumulus
Le cliché ci-contre a été prit du tumulus. Si tu te
places au fond de la parcelle du tumulus (il y a un
trou dans la haie de clôture) tu peux te rendre
compte que le tumulus est localisé en rebord de ce
plateau car la pente du versant devient plus abrupte.
Tu peux observer que ce versant est alors occupé
par des bois. La vallée de la rivière la Seulles, se
situe en contrebas de la parcelle où tu te trouves. Tu
peux la deviner grâce aux arbres. Enfin, tu peux
remarquer le clocher d'une église au loin. Il s'agit de
l'église du village d'Amblie situé sur l'autre versant
de la vallée. Au-delà d'Amblie, tu peux de nouveau
observer le sommet du plateau occupé par de grands
champs
ouverts
cultivés
caractéristiques
d'un
paysage d'openfield.
Sur la photographie ci-contre, tu peux voir la
rivière la Seulles. Le fond plat de la vallée de la
Seulles fait environ 200 mètres de largeur et est
occupé par des prairies. Les arbres qui poussent en
bordure du cours d'eau sont essentiellement des
aulnes (Alnus glutinosa) et des saules (Salix).
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Ci-contre la photographie aérienne du secteur de la
Plaine de Caen où tu te trouves. L'étoile noire
presque au centre de la photo localise le tumulus de
Colombiers-Sur-Seulles. Le segment [AB], en
pointillés noirs, correspond au segment utilisé pour
dessiner la coupe topographique de la page 3.
A partir de cette photographie, tu peux voir où sont
localisés les champs cultivés, les espaces boisés, les
prairies, le village d'Amblie. Enfin, tu peux
également repérer la rivière la Seulles et son
affluent la Thue, dessinées en bleu sur cette
photographie.
2.2.
L'observation de la flore actuelle
Observe la végétation autour de toi, utilise le tableau suivant pour identifier les espèces végétales.
Tu peux récolter des échantillons afin d'établir un herbier mais attention, la fougère décrite en fin du
tableau est une espèce protégée par loi : ne pas cueillir !
Souligne dans le tableau ci-dessous, pour chaque espèce l’endroit où la plante aime pousser.
Critères de reconnaissance Milieux de vie
Feuilles lobées, pétiole* court.
Gland à long pédoncule*.
Écorce lisse, gris brun à brun pour
les arbres les plus âgés.
Arbre commun présent
partout en plaine. On le
trouve souvent dans les
friches*, les pâtures et les
haies. Il a un fort besoin de
lumière.
Épines droites très pointues sur
les rameaux (branches).
Elle s'accommode de tous les
terrains, on la rencontre au
bord des chemins, à l'orée
des bois, sur les friches*,
dans les clairières et les
taillis*.
Chêne pédonculé (Quercus robur)
Aubépine monogyne (Crataegus)
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Cette espèce aime la lumière.
On le rencontre au bord des
chemins, dans les haies, sur
les friches*, dans les
clairières et les taillis*.
Orme (Ulmus minor)
Feuilles alternes*.
Arbre qui aime la lumière.
On le trouve au niveau des
haies, des broussailles et des
taillis*.
Feuilles : alternes*,
caduques*,
légèrement échancrées au
sommet, irrégulièrement dentées
sur les bords.
Écorce lisse grisâtre.
Fruits : appelés les strobiles.
Cet arbre a besoin de lumière
et d'eau. C'est une espèce
typique des terrains très
humides, des marais, ainsi
que des bordures des cours
d'eau. Cet arbre est souvent
en association avec les saules
et le peuplier.
Feuilles : alternes*, caduques*,
lancéolées*, pétiole* court.
Fleurs : chatons mâles et chatons
femelles.
On le rencontre dans les
terrains mouillés : au bord
des rivières, dans les
marécages et les tourbières.
Noisetier (Corylus)
Aulne (Alnus glutinosa)
Saule roux (Salix atrocinerea)
Langue de cerf (Phyllitis scolopendrium)
La scolopendre est une fougère. Les
Sur les murs calcaires et
frondes mesurent de 20 à 60 cm et
humides, dans les forêts.
persistent toute l'année. Elles sont de
Rare en Europe, protégée par la loi.
forme allongée en ruban (d'où le nom de
langue de cerf!), elles sont entières et
parfois ondulées sur les bords.
Feuilles non divisées.
Sporanges* formant des
sores*allongées
Pourquoi à ton avis, ne trouves-tu pas d'aulne et de saule sur la parcelle du tumulus ?
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2.3.
Dessiner le paysage
Cette carte topographique simplifiée reprend exactement la même zone géographique que la
photographie aérienne de la première page. Les courbes de niveaux y sont dessinées pour te permettre de
visualiser le relief. Une courbe est une ligne imaginaire qui joint tous les points situés à la même altitude,
les chiffres inscrits sur ces lignes te donnent cette altitude en mètre.
Repasse en rouge les courbes de niveaux indiquant une altitude de 30 mètres.
Sur cette carte, les zones boisées ont été délimitées par un trait en pointillés tandis que les espaces
habités sont en gris.
A l'aide de crayons de couleur et en t'aidant de la photographie aérienne, dessine :
- en bleu le tracé des rivières la Seulles et la Thue ;
- en vert foncé les espaces boisés ;
- en vert clair les prairies (tu peux aussi t'aider du petit texte introductif de la première page pour
localiser ces prairies) ;
- en jaune, les espaces cultivés.
Complète ta carte en indiquant l’emplacement des espèces végétales citées dans le tableau (tu peux
soit dessiner la feuille ou écrire le nom de l’espèce)
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Cette figure représente la coupe topographique dessinée à partir du segment [AB] en pointillés noirs
figurant sur la photographie aérienne et la carte topographique. Sur cette coupe ont été localisés le tumulus
et la rivière de la Seulles.
A quelle altitude se trouve le tumulus ?
A quelle altitude coule la rivière ?
Trois éléments de relief principaux caractérisent un plateau. Il s'agit des sommets du plateau, des
versants et du fond de la vallée. Les traits verticaux rouges délimitent ces différents éléments du relief de la
coupe topographique.
A l'emplacement prévu à cet effet (sous la coupe topographique), indique s'il s'agit des "sommets du
plateau", d'un "versant" ou du "fond de la vallée".
Maintenant, sur la coupe, représente les différents types de végétation que tu as déjà représentés sur
ta carte (en vert foncé, les zones boisées ; en vert clair, les prairies ; en jaune, les cultures)
Complète ta coupe en indiquant l’emplacement des espèces végétales citées dans le tableau (tu peux
soit dessiner la feuille ou écrire le nom de l’espèce)
3. Reconstituer un paysage : le paysage autour du tumulus de Cairon au temps des
néolithiques
A une dizaine de kilomètres au sud de
Colombiers-sur-Seulles, le tumulus de Cairon a
également fait l'objet de fouilles archéologiques.
sur le paysage autour de ce site à l'époque
néolithique.
Sous ce tumulus, ces fouilles ont pu mettre en
évidence les vestiges d'une occupation
domestique néolithique datée, comme le tumulus
de Colombiers-sur-Seulles, d'environ 4200 avant
J.-C. Cette occupation domestique se matérialise
par des trous de poteaux d'une ancienne maison
d'habitation, par des fosses et des foyers. La
fouille de toutes ces structures et du paléosol*,
ont livré de nombreux écofacts* qui après étude
ont apporté une grande quantité d'informations
Le tumulus de Cairon tel qu'il a été reconstitué
aujourd'hui.
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3.1.
L'étude des restes d'ossements animaux du site néolithique de Cairon
(l'étude archéozoologique).
Cette étude a permis d'identifier des mammifères domestiques élevés par les habitants du Néolithique
de Cairon et des mammifères sauvages qu'ils ont chassés aux alentours du site.
Les tableaux suivants te présentent la liste des animaux du site de Cairon. Complète en indiquant
leur lieu de vie. (Forêt, prairie, bois clairsemé ou lisière de forêt).
Mammifères domestiques…
Bœufs
Chèvres
Moutons
Mammifères sauvages…
Aurochs
Sangliers
Chevaux sauvages
Cerfs
3.2.
…qui mangent…
…et qui vivent….
Herbivores, ruminants. Aiment brouter
l’herbe au ras du sol.
Herbivores, ruminants. Aiment l’herbe
mais surtout les feuilles et écorces des
arbres et arbustes.
Herbivores, ruminants. Aiment brouter
l’herbe au ras du sol.
…qui mangent…
…et qui vivent….
Alors que les aurochs fréquentaient plutôt Avant l’Homme
des prairies à la fin de la période
périglaciaire (environ 18000 - 10000 ans
avant notre ère), les analyses effectuées
sur les ossements d'aurochs néolithiques
montrent qu'ils semblent devenir de plus
Après l’Homme
en plus forestiers au cours de cette
période. Ce changement d'habitat pourrait
être lié à une réponse de l'espèce au
dérangement causé par l'Homme et à la
concurrence exercée par les animaux
domestiques.
Ils affectionnent particulièrement
les zones arborées disposant de points
d'eau. Cependant, on peut les rencontrer
dans de nombreux autres types de
milieux. Ils évitent simplement les
grandes zones trop à découvert.
A l'état sauvage, les chevaux vivent dans
de grandes étendues ouvertes.
Ils se régalent des petites pousses des
jeunes arbres et des écorces. Ils ont besoin
de grands massifs forestiers pour se
dissimuler.
L'étude des restes botaniques du site néolithique de Cairon (l'étude
carpologique et anthracologique).
La fouille du paléosol et des structures néolithiques de Cairon a également permis de trouver de
nombreux restes de végétaux. Il s'agit de charbons qui ont fait l'objet d'une analyse anthracologique et de
restes de graines et de fruits carbonisés qui ont donné lieu à une étude carpologique.
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C'est à partir de structures comme le four de la photographie ci-contre
que des analyses anthracologiques ou carpologiques peuvent être
effectuées. Le niveau noir de ce four est très chargé en charbons. Il est
possible qu'un certain nombre de graines et pourquoi pas de coquilles
de noisettes se retrouvent également dans ce niveau charbonneux. A
l'aide d'une loupe binoculaire l'anthracologue et le carpologue vont
identifier les espèces de bois, de céréales et de fruits exploitées par les
Hommes du Néolithique. Les données ainsi obtenues contribueront à
connaître les espèces végétales des alentours du site.
Les espèces végétales identifiées sont : le chêne, millet commun, pommoïdées, blé amidonnier,
charme, noisetier, orge, poacées, aubépine, pois cultivé, prunellier, féveroles, saule, blé nu compact,
orme, pin.
Quelques remarques à propos de ces espèces végétales identifiées :
- L'étude anthracologique permet aussi d'étudier le diamètre des cernes du bois.
Concernant le chêne, la croissance annuelle des cernes suggère des chênes ayant poussé
dans une formation forestière dense de type "chênaie".
- Un forêt bordant une rivière s'appelle une ripisylve. Elle est composée d'espèces
typiques aimant les terrains humides comme le saule, l'aulne, le peuplier et le frêne.
- Les poacées regroupent généralement toutes les plantes herbacées. Ce sont les "herbes".
- Le noisetier, les pommoïdées, l'aubépine, le prunellier sont des espèces caractéristiques
des lisières forestières ou des haies ou des friches.
- En ce qui concerne le pommier sauvage attesté sous la forme d'un noyau (carpologie),
on peut considérer le site de Cairon comme le premier site néolithique à témoigner de sa
consommation dans le quart Nord-ouest de la France
La liste des espèces identifiées te permet de reconstituer le milieu de vie pour chacune d’entre elles.
Complète le tableau suivant en inscrivant chaque espèce dans la bonne colonne.
Prairie
Ripisylve
Forêt
Champs cultivés
Lisières
Une espèce présente à l’époque néolithique n’existe plus aujourd’hui à Colombiers : laquelle ?
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3.3.
Reconstituer un paysage du Néolithique
Tu es maintenant prêt pour reconstituer ton paysage néolithique, sur la carte ci-dessous, tel que tu te
l’imagines.
A l'aide de crayons de couleur, dessine :
- en bleu le tracé des rivières la Seulles et la Thue ;
- en vert foncé les espaces boisés ;
- en vert clair les prairies (tu peux aussi t'aider du petit texte introductif de la première page pour
localiser ces prairies) ;
- en jaune, les espaces cultivés.
Complète ta carte en indiquant l’emplacement des espèces végétales citées dans le tableau (tu peux
soit les dessiner ou écrire le nom de l’espèce) ainsi que les espèces animales.
Compare tes deux cartes (le paysage actuel et celui que tu as recomposé) : quelles différences
apparaissent entre les deux ? Quel est le rôle de l’homme dans la transformation du paysage ?
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