Titre de l`article [Times New Roman, 16]
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Les modes rhétoriques comme lien entre genre textuel et grammaire : le cas de la Narration dans les articles de vulgarisation Elsa Pic et Grégory Furmaniak Université Sorbonne Nouvelle – Paris III UFR LLCSE – Département du Monde Anglophone PRISMES – EA4398, SeSyLiA 5 rue de l’Ecole de médecine, 75006 Paris France [email protected] , [email protected] Résumé : Cet article s’inscrit dans un projet comparant les propriétés grammaticales du discours spécialisé et vulgarisé en anglais. Nous montrons que, pour expliquer les différences linguistiques entre les genres, un niveau d’analyse intermédiaire, celui des modes rhétoriques, est indispensable. Nous montrons, à travers la Narration, que leur distribution permet de différencier les genres (leur fonction les rendant plus ou moins compatibles avec certains genres) mais aussi de prédire les propriétés linguistiques d’un genre donné. Tout mode rhétorique étant aussi défini par des propriétés linguistiques, la présence de ces propriétés dans un genre donné est corrélée à la présence de ce mode. Mots clés : discours spécialisé, grammaire, modes rhétoriques, narration, vulgarisation Introduction Cet article s’inscrit dans un projet de recherche visant à déterminer l’influence du degré de spécialisation des textes scientifiques, quelle que soit la discipline, sur l’utilisation des outils grammaticaux. Notre hypothèse est que les connaissances supposées du lecteur induisent des stratégies linguistiques distinctes. Les phénomènes grammaticaux observés sont toutefois difficiles à imputer directement aux fonctions forcément larges des genres textuels étudiés, d’où le recours à l’interface formelle et fonctionnelle que constituent les modes rhétoriques. Dans une première partie, nous présentons notre corpus et la méthodologie utilisée. Nous montrons ensuite la difficulté à rendre compte directement des propriétés grammaticales d’un genre donné et la nécessité d’avoir recours à un niveau d’analyse intermédiaire, celui des modes rhétoriques. La troisième partie consiste en une présentation de notre typologie des modes rhétoriques, tandis que la dernière partie montre, à travers le cas de la Narration, comment le recours aux modes rhétoriques permet d’enrichir l’étude des genres et, en particulier, d’établir des ponts entre genre et grammaire. 1. Corpus et méthode Notre étude se fonde sur un corpus de langue anglaise d’un million de mots composé à parts égales d’articles de recherche et de vulgarisation. Tous les auteurs sont britanniques et tous les textes ont été écrits entre 2000 et 2012. Cinq disciplines sont représentées : l’astronomie, l’économie, l’histoire, les mathématiques appliquées et la philosophie. La sélection des sources du corpus s’est fondée sur la ligne éditoriale des revues et magazines. Les articles de recherches ont été tirés exclusivement de publications universitaires à comité de lecture. Les articles vulgarisés ont quant à eux ont été sélectionnés dans des magazines de vulgarisation dite « experte » (cf. Bondi 2012), c’est-à-dire une vulgarisation s’adressant à un public averti mais non expert. La ligne éditoriale traduit une volonté de toucher le plus grand nombre, d’informer et de divertir. Par ailleurs, dans la mesure où un travail sur les divisions rhétoriques paraissait nécessaire, nous n’avons sélectionné que des articles complets. L’analyse du corpus a été précédée d’une phase d’annotation de haut niveau (segments de discours). La grille d’analyse utilisée, détaillée en section 2, a été construite grâce au logiciel UAMCorpusTool 1 (voir figure 1), logiciel qui a ensuite permis d’assigner une valeur aux segments textuels sélectionnés (voir figure 2). Figure 1 : Grille d’annotation en modes rhétoriques créée sous UAMCorpusTool 1 Accessible en ligne : http://www.wagsoft.com/CorpusTool/ Figure 2 : Attribution d’une valeur à un segment sous UAMCorpusTool Pour limiter la part de subjectivité inhérente à toute annotation sémantique, nous avons suivi un protocole similaire à celui de Kanoksilapatham (2005). Chaque texte a été annoté séparément par deux membres du projet qui ont ensuite comparé leurs résultats. En cas de désaccord s’ensuivait une discussion arbitrée par un troisième membre de l’équipe. Dès qu’un échantillon représentatif (environ 12% du corpus) a été annoté, le logiciel nous a fourni des données statistiques sur la composition rhétorique des deux genres. 2. Les modes rhétoriques comme interface entre texte et grammaire 2.1 Fonctions grammaticales et fonctions textuelles Notre objectif est de déterminer l’impact du degré de spécialisation sur l’utilisation de la grammaire, mais on ne saurait se limiter à une description des différences formelles entre les deux genres. En effet, si celles-ci peuvent être attribuées au degré de spécialisation, le lien entre les propriétés fonctionnelles des deux genres et leurs caractéristiques formelles ne va pas de soi. On donnera deux exemples. Une étude antérieure sur l’emploi des temps (cf. Pic & Furmaniak 2010) a montré que le discours vulgarisé a recours au past perfect (en gras en [1]) plus fréquemment que le discours spécialisé. Idem pour les pronoms de troisième personne référant à des animés humains (en italiques). [1] Marcus could not overcome a hankering for the more varied and interesting life that Dr. Smythson had provided for him while he was in his case. [VP] 2 2 Les lettres entre crochets indiquent la section du corpus. « V » et « S » renvoient respectivement aux sections vulgarisée et spécialisées, tandis que la seconde lettre renvoie à la discipline : « H » pour l’histoire, « A » pour l’astronomie, « E » pour l’économie, « P » pour la philosophie, et « M » pour les mathématiques appliquées. Commençons par le past perfect. Les grammairiens lui attribuent généralement (cf. Leech 1971, Quirk et al. 1985, Larreya & Rivière 2010) une valeur aspectotemporelle : une situation passée (en T -1 ) se voit rapporter un procès antérieur jugé pertinent en T -1 . En quoi la visée communicationnelle de l’article vulgarisé motive-telle le type de repérage marqué par le past perfect ? Sauf à établir un lien lâche entre ces deux niveaux sémantiques, le grammairien est désarmé. Le constat est le même pour rendre compte de l’emploi plus courant des pronoms de troisième personne dans le corpus vulgarisé. Y a-t-il un lien évident entre l’asymétrie épistémique inhérente au genre et le fait de parler d’êtres humains ? On pourrait conjecturer que l’auteur de vulgarisation parle d’humains pour intéresser ses lecteurs mais l’explication est invérifiable. Le problème tient tout d’abord au fait que la visée attribuée à un genre et la fonction prêtée aux marqueurs grammaticaux sont des construits sémantiques de niveaux et de granularité tellement différents que toute tentative de mise en relation relève de la gageure. Les marqueurs grammaticaux remplissent des micro-fonctions sémantico-pragmatico-référentielles au niveau phrastique, voire inter-phrastique (situer un procès par rapport à un repère, référer à une entité déjà identifiée, etc.), tandis que les genres sont associés à des macro-fonctions illocutoires et perlocutoires larges (argumenter et convaincre pour l’article spécialisé ; informer et divertir pour l’article vulgarisé). Or, puisque l’explication de la fréquence d’un phénomène grammatical dans un genre doit passer par la démonstration d’une concordance entre la micro-fonction du marqueur et la ou les macro-fonction(s) du genre, l’entreprise est vouée à l’échec. Le second problème est lié à l’hétérogénéité interne (formelle et fonctionnelle) des genres. Affirmer que tel ou tel marqueur est spécifique à tel ou tel genre sans prendre en compte la structure interne des textes conduit à des généralisations abusives. On sait que les genres, en particulier académiques, sont structurés en parties manifestant des propriétés linguistiques singulièrement différentes (cf. Swales 1990). 2.2 Divisions rhétoriques utilisées dans le champ des Langues de spécialités Ces observations ont conduit les linguistes travaillant dans le champ des langues de spécialité à limiter leurs analyses à certaines parties des textes scientifiques ou, en tout cas, à soigneusement distinguer les parties manifestant des propriétés formelles et fonctionnelles distinctes. Les analyses portant sur les articles de recherche se sont ainsi largement appuyées sur la structure IMRaD (Introduction, Methods/Materials, Results and Discussion), mode de structuration des articles communément utilisé, en particulier dans les sciences dures et/ou expérimentales. Les études sur l’introduction de ces mêmes articles de recherche ont même poussé les linguistes à opérer des divisions rhétoriques en moves et steps encore plus fines (cf. Swales 1990). La nécessité de fragmenter les genres en unités discursives plus fondamentales est donc bien connue. Les travaux cités laissent toutefois entrevoir le problème qui se pose dès qu’on souhaite comparer les propriétés de genres différents. Si deux types de textes possèdent des structures rhétoriques dissemblables, comparer des parties ou sous-parties dissimilaires n’a pas grand sens. Dans sa thèse consacrée au hedging dans les articles spécialisés et vulgarisés, Varttala (2001), confronté à la même problématique, a proposé une division rhétorique, commune aux deux genres, en trois parties : introduction, corps du texte et conclusion. Si cette solution traduit une heureuse prise en compte du problème, elle n’est pas satisfaisante. La partie « corps du texte », en particulier, ne manifeste aucune unité linguistique et fonctionnelle, réduisant ainsi à néant l’intérêt d’une approche rhétorique. 2.3 Modes de discours, types séquentiels et modes rhétoriques La solution qui s’est imposée à nous a été de recourir à un type de division rhétorique classique (Narration, Description, Argumentation, etc.) en faisant la synthèse de deux courants de pensée qui se sont réapproprié ces catégories et en ont proposé une nouvelle théorisation. Ces unités constitutives des genres (cf. Adam 1992) ne sont pas, contrairement aux divisions IMRAD ou au moves, spécifiques à un genre particulier – ni d’ailleurs, au discours scientifique. Même si – et parce que – tous les modes rhétoriques ne sont pas mobilisés dans tous les genres textuels, ils constituent un outil d’analyse capable de comparer la structure rhétorique de genres variés. Le fait divers, par exemple, se distingue par le recours quasi-exclusif à la Narration. S’ils conservent peu ou prou les mêmes catégories et s’entendent sur un certain nombre de critères définitoires, les deux mouvements – l’école française représentée par Grize (1990) ou Adam (1992) et l’école anglo-saxonne représentée par Smith (2003) dans la lignée de Brooks & Warren (1949) – se distinguent par leur projet et donc par leur approche, plutôt fonctionnelle pour le premier, plutôt formelle pour le second, de ce que nous appellerons désormais les modes rhétoriques. Adam (1992), par exemple, se propose de dégager des types de séquences et des modes d’organisation séquentielle susceptibles de rendre compte de la diversité des genres. Il s’agit alors d’établir un pont entre ce que nous avons appelé les méso- et les macrofonctions textuelles. On comprend dès lors que la grammaire joue un rôle secondaire dans son modèle (cf. Adam 1992, 39). À l’inverse, le souci de Smith (2003) est d’identifier des liens entre grammaire et discours. Elle part ainsi de l’observation que certaines configurations aspectuelles 3 sont propres à certains modes rhétoriques. La Narration, par exemple, se caractérise grammaticalement par la présence de procès (événements ou états) spécifiques localisés dans le temps les uns par rapports aux autres. Ce sont donc, dans cette approche, les liens entre micro-fonctions et méso-fonctions qui sont mis en exergue, les macro-fonctions des genres passant quelque peu au second plan. 3. Typologie des modes rhétoriques La typologie des modes rhétoriques retenus et leur caractérisation s’inspirent des auteurs cités plus haut. Narration, Description et Argumentation sont communs à Adam (1992) et Smith (2003), même si leur conception de l’argumentation diffère. L’Information de Brooks & Warren (1979) et Smith (ibid.) rappelle la catégorie de l’Explication d’Adam (ibid.) mais elle est plus large. Le Report, proche de la Narration, est propre à Smith (ibid.). Le Dialogue et la Description d’actions sont propres à Adam (ibid.), ainsi que l’Instruction, même s’il finit par la rejeter comme catégorie à part entière. Eu égard à nos objectifs, nous avons défini ces modes à la fois sur le plan pragmatico-discursif et sur le plan formel. Les critères formels sont essentiellement le repérage, le type de procès, le temps et l’aspect grammatical, la personne, les marqueurs spatio-temporels, les modalisateurs, la diathèse, ainsi que le mode de 3 L’aspect est ici entendu comme aspect lexical et aspect grammatical. progression dans le discours (chronologique, argumentatif, par déplacement/modification du thème, etc.). Pour ce qui est des propriétés pragmaticodiscursives, nous nous sommes fortement inspirés d’Adam (ibid.). Chaque mode est doté d’une fonction particulière et, éventuellement, d’une structure prototypique. Notons, d’ailleurs, que le caractère prototypique des propriétés attribuées aux différents modes rhétorique vaut pour chacune d’entre elles. 3.1 La Narration La Narration, illustré par [2], se reconnaît à la succession de procès spécifiques, événements bornés ou états (en gras), ainsi qu’à la présence de circonstants de temps (souligné ici). [2] In August 1717 George had the symptoms of haemorrhoids, or swellings in the anal arteries. The dangers of surgical removal (being 'cut for the piles') were well known. The whole matter was kept from the English courtiers and only the trusted Mohammed was able to persuade the king to undergo a rectal examination. All proved well, although George was advised to avoid sitting on a saddle. In gratitude the king nominated Mohammed for a title awarded by the Holy Roman Emperor, Charles VI. [VH] Il s’agit d’un mode temporel et dynamique. Chaque procès pose un nouveau repère temporel postérieur au précédent qui fait avancer le lecteur dans le temps vers une chute ou une évaluation finale. Il y a donc, entre les procès, un lien non seulement chronologique mais aussi causal, qui se manifeste souvent par le maintien des mêmes participants. Le passage narratif peut avoir des fonctions diverses (cf. Genette 1972), sur lesquelles nous reviendrons. 3.2 La Description La Description, illustrée par [3], fait référence à des états et à des événements atéliques en cours (en gras dans l’exemple). La référence est toujours spécifique. [3] In the square, and totally incongruous with the House of Blackheads and the Town Hall, is a much more recent 'new' building, dating from 1970. It is oblong, raised from the ground on granite stilts and totally covered with now oxidized copper plating, so that no natural light at all gets inside! Nearly forty years of exposure has turned the original red colour of the plating to a thick black. [VH] Il n’y a pas, dans ce mode, de progression temporelle mais une progression spatiale, le but étant d’attribuer des propriétés (en italiques) à l’élément décrit (souligné dans l’exemple). La progression peut également se faire par un changement de l’élément décrit ou par la thématisation d’une partie de ce même élément. En [3], on assiste à un changement de thématisation du bâtiment (building) à sa couverture (plating). Comme le souligne Adam (ibid., 100), le passage descriptif est la plupart du temps dominé (souvent par un récit) et la visée pragmatique d’une description donnée sera soumise à celle du mode dominant. 3.3 L’Argumentation Bien que l’Argumentation ait aussi recours aux procès génériques, l’entité de discours dominante n’est pas le procès, entité référentielle, mais la proposition (factuelle ou théorique), objet de discours cible d’un jugement qui peut être épistémique, évidentiel ou évaluatif. Ces propriétés sémantiques se manifestent par la forte présence structures enchâssantes et de modaux (en gras en [4]). [4] We show that, if one carefully distinguishes between non-evaluative and evaluative propositions, the desire-as-belief thesis can be rendered consistent with the invariance requirement. […] But when there are such correlations, we suggest, the invariance requirement loses its plausibility. Thus Lewis’s argument against the desire-as-belief thesis appears to be valid only in cases in which it is unsound. L’Argumentation chez Adam (ibid.) a une structure et une visée pragmatique assez proche de la déduction logique. Notre conception de l’Argumentation, largement inspirée de Smith (ibid.), inclut cet aspect mais elle est beaucoup plus large. Néanmoins, les deux conceptions se rejoignent la visée pragmatique du passage argumentatif : convaincre du bien-fondé de son point de vue. 3.4 L’Information Le trait formel le plus caractéristique de l’Information, illustrée par [5], est la présence de procès génériques (en gras). [5] Most men spent significant parts of their lives within homes. While men did spend more time in coffee houses, taverns, or steakhouses than women, most of their leisure time was not spent engaged in homosocial recreation in public. Even unmarried merchants spent evenings at home entertaining male friends (and often their wives), rather than at the pub or coffee house. [SH] La progression, dans ce mode, n’est pas temporelle (les procès en gras ne se succèdent pas) mais thématique. Elle se fait par des changements de ce que Smith (ibid., 123) appelle le référent primaire (en italiques). D’un point de vue pragmatique, le passage informatif présente les faits comme non controversés, de façon neutre. C’est le mode de la généralisation, du consensus, mais aussi de l’asymétrie locuteur/interlocuteur. Informer l’autre, c’est présupposer qu’il ne sait peut-être pas. 3.5 Le Report Ce mode (cf. exemple [6]) est propre à Smith (ibid.). [6] This month sees the release of Bryan Singer's new Hollywood movie Valkyrie, a dramatic retelling of the July 20th Plot to kill Adolf Hitler, with Tom Cruise in the starring role of Claus Schenk von Stauffenberg, Hitler's would-be assassin. As is inevitable whenever Hollywood picks up a story such as this, the film will be accompanied by a host of publications, re-publications, documentaries and discussions, as its subject matter is thrust into the media spotlight. [VH] Le Report rappelle la Narration : c’est aussi un mode temporel caractérisé par la présence d’états et d’événements spécifiques ainsi que de procès génériques (en gras). Contrairement à la Narration, toutefois, les procès n’y sont pas repérés les uns par rapport aux autres mais par rapport au moment de l’énonciation. C’est toujours, dans ce mode, le point de vue de l’énonciateur qui sert de point de référence. Ce rapport invariable au présent fait du Report le mode privilégié du discours journalistique et se traduit formellement, la présence de déictiques (this month) et par des changements fréquents de temps (là où la Narration privilégie le passé). La fonction du Report est de persuader l’interlocuteur de la pertinence présente des faits rapportés. 3.6 Le Dialogue Ce mode, illustré par [7], est propre à Adam (ibid.). Il se distingue des autres modes par sa nature polygérée. Il consiste en un enchaînement de prises de parole où chaque contribution vise à maintenir un lien thématique avec l’intervention précédente de l’interlocuteur. [7] SPY: The Germans know we are going to attack at dawn. GENERAL: Then we will call off the attack. […] PHILOSOPHER: Why are we calling off the attack? GENERAL: Because the Germans know we are going to attack. [VP] Formellement, le Dialogue se distingue par des traits généralement associés à l’oral (ellipses, questions, exclamations, etc.). Il partage également certaines propriétés du Report, le locuteur, l’ici et le maintenant servant aussi de repère aux énoncés. Du point de vue de la visée pragmatique, si le rôle purement phatique d’établissement et de maintien de l’échange est sans doute propre à ce mode, on ne saurait limiter son usage à cette seule fonction. Son caractère distinctif nous semble être au contraire d’inclure systématiquement des passages relevant d’autres modes et ainsi en adopter la visée pragmatique, qui pourra varier au fil du dialogue. 3.7 La Description d’actions Il s’agit d’un mode présenté par Adam (ibid.) comme un cas particulier de la Description qui décrit comment, à un moment spécifique, une entité est/a été/sera faite. Comme la Narration, la Description d’actions utilise des procès dynamiques mais elle s’en distingue par l’absence des phases traditionnellement attribuées à la Narration (complication, résolution et la chute). Dans notre corpus, les Descriptions d’action apparaissent essentiellement dans la partie méthodologique des articles de recherche (cf. exemple [8]), où l’auteur retrace les différentes étapes d’une procédure. [8] The X-ray surface brightness is calculated from the known electron density and temperature distribution of a simulated cluster by using equation (19). The resulting surface brightness map is then multiplied by the count rate conversion factor of a typical instrument (the EPIC camera on XMM—Newton), which is assumed to be constant across the 0.5—2keV energy band. We use a typical neutral hydrogen column density of 1020cm-2 and an integration time equal to 10 ks. The map is then multiplied by the solid angle per pixel (∆Ω) to convert the data to the expected counts per pixel. [SA] L’ordre linéaire du texte retraçant l’ordre chronologique des étapes de la procédure, on trouve des prépositions, des conjonctions ou des adverbes temporels (en italiques) et des nombres ordinaux. Les verbes sont essentiellement des verbes dynamiques (en gras) qui sont assez fréquemment à la voix passive (soulignées). Pragmatiquement, ce mode est assez proche de l’Instruction, au point qu’Adam (ibid., 95) choisit de ne pas les distinguer. Dans les deux cas, on a affaire à des types procéduraux décrivant les étapes intermédiaires conduisant à un résultat. On peut toutefois différencier les deux modes grâce aux notions de « valeur patente » et de « valeur latente » (Kerbrat-Orecchioni 1986, 66). Si une des finalités de la Description d’actions est de permettre à la communauté scientifique de reproduire l’expérimentation décrite (fonction instructionnelle latente), la fonction patente d’un tel passage est avant tout constative. Une glose possible est « voilà comment nous avons procédé ». 3.8 L’Instruction En revanche, dans un passage instructionnel tel que [9], cette fonction se trouve ramenée au premier plan. [9] Make a small fold half way up the right side of the paper. Make a crease connecting points A and C and another connecting B and E. Only make them sharp where they cross each other. […] In case you're in doubt, here is a proof that this technique works as well. [VM] En effet, si, comme la Description d’actions, l’Instruction fait état d’une procédure menant à un but donné, sa visée pragmatique est tout autre puisqu’il s’agit ici « de dire de faire en prédisant un résultat, d’inciter très directement à l’action » (Adam, ibid., 95 ; nos italiques). Cette différence fonctionnelle se traduit formellement par la présence d’impératifs (en gras), de pronoms de deuxième personne (souligné), de modaux déontiques ou de subordonnées de but. Nous avons donc estimé, à la suite de Vigier (1990 ; cité par Adam 1992, 95) et contra Adam (ibid.) que cette visée instructionnelle dominante et ce marquage linguistique justifiait qu’on traitât l’Instruction comme un mode à part entière. 3.9 Le Métadiscours Le Métadiscours (cf. [10]) a été ajouté par nos soins pour pouvoir répondre à la spécificité de notre corpus. Il s’agit donc du seul mode dont on pourrait a priori remettre en cause le caractère universel et trans-générique tant il est associé à la production scientifique écrite et orale (cf. Hyland 2005). [10] In this paper we use a range of variables to discriminate between the cases where the hurdle rate of a business unit is above or below its discount rate. Section 2 discusses the theoretical background and establishes some hypotheses for the empirical analysis. Section 3 describes the nature of the dataset we are using. [SE] Ce type de passages renvoie au discours de l’auteur ou d’autres auteurs par le biais de procès de parole employés de façon spécifique (en gras). On y trouve également des marques d’auto-référence ou de référence au discours (soulignées), ainsi que des « discourse-framing questions » (Hyland 2002, 540). 4. Focus sur la Narration en discours vulgarisé Dans cette dernière partie, nous examinons plus en détail le mode de la Narration dans le corpus de vulgarisation. Nous commençons par présenter des résultats quantitatifs qui nous donnent un aperçu de l’organisation rhétorique des deux genres et, plus spécifiquement, de la place de la Narration dans les deux genres et au sein de chaque discipline. Nous montrons ensuite, toujours à travers le cas de la Narration en discours vulgarisé, comment le recours aux modes rhétoriques permet d’expliquer certaines caractéristiques grammaticales propres au genre, dont il eût été impossible de rendre compte directement en s’appuyant sur les propriétés du genre. Enfin, nous montrons que la Narration remplit des fonctions différentes selon les disciplines et selon les textes, fonctions qui sont marquées par des propriétés linguistiques différentes. 4.1 Propriétés rhétoriques des deux genres Une fois arrêtée la typologie des modes rhétoriques, nous avons annoté un échantillon (12,5%) du corpus. La figure 3 montre que les deux genres possèdent des propriétés rhétoriques très différentes. En effet, le corpus spécialisé est dominé par l’Argumentation, l’Information et le Métadiscours. La Narration et la Description d’actions apparaissent en quantité négligeable, tandis que les autres modes sont absents ou quasi absents. À l’inverse, tous les modes de discours, à l’exception de la Description d’actions, sont représentés dans le corpus de vulgarisation. L’Information domine, suivie de l’Argumentation, de la Narration, du Report, et du Dialogue. Notons que les différences entre les deux genres toutes disciplines confondues se retrouvent, dans des proportions différentes, au sein de chaque discipline. Prenons l’exemple de la Narration. La figure 1 montre que ce mode est beaucoup plus représenté dans le sous-corpus de mathématiques vulgarisées (près de 40%) que dans les autres sous-corpus vulgarisés. Figure 3 : Distribution des modes rhétoriques dans les corpus spécialisé et vulgarisé (échantillon) 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Information Argument Metadiscour Instruction s Narration Description Report Discours spécialisé 3% 1% 0% 26% 52% 14% Discours vulgarisé 15% 3% 9% 34% 23% 4% Dialogue Description d'actions 0% 0% 3% 3% 8% 0% Malgré cela, la différence entre les deux genres constatée au niveau global se vérifie dans chacune des disciplines. Comme on peut le voir dans le tableau 1, on trouve – bien que dans des proportions différentes – davantage de discours narratif en histoire vulgarisée qu’en histoire spécialisée, en économie vulgarisée qu’en économie spécialisée, etc. Histoire Philosophie Astronomie Mathématiques appliquées Corpus spécialisé Narration Nb de Nb total mots de mots % 1580 8,1% 19468 458 2,6% 17708 0 11792 0,0% 0 0,0% 9502 Corpus vulgarisé Narration Nb de Nb total mots % de mots 1912 17,0% 11250 1078 9,3% 11570 1288 10,7% 11984 4102 36,4% 11270 0 12122 84 7956 Economie 0,0% 1,1% Tableau 1 : Part du discours narratif dans les corpus spécialisé et vulgarisé par discipline L’analyse de notre corpus conforte donc l’hypothèse, défendue par Adam (ibid.), des modes rhétoriques comme les unités discursives constitutives des genres. Elle confirme également le caractère prototypique des propriétés attribuées aux modes rhétoriques. En effet, les récits 4 apparaissant dans le corpus sont plus ou moins développés et contiennent rarement toutes les phases de la structure narrative prototypique telle que définie par Adam (ibid.) 5. On va du récit « minimal » (Complication > Action) en deux ou trois phrases jusqu’à l’article présenté explicitement comme une nouvelle. L’analyse ci-dessus confirme également que nos deux genres, l’article spécialisé et l’article vulgarisé, transcendent les disciplines. Dans la partie qui suit, nous nous attachons aux liens entre les modes rhétoriques et les faits grammaticaux en nous focalisant sur l’exemple de la Narration. 4.2 Liens grammaire/Narration/genre vulgarisé 4.2.1 Analyse quantitative Comme nous l’avons vu, la Narration est associée à certaines propriétés formelles. Même si Adam (ibid., 71) est dubitatif quant à la possibilité « d’énumérer des marques de surface », les travaux de Smith (ibid.) ont montré qu’établir un lien entre grammaire et modes rhétoriques était possible à condition qu’on ne se limite pas aux formes elles-mêmes mais à des valeurs ou opérations sémantiques plus abstraites telles que l’aspect (lexical et grammatical), le type de repérage, les circonstants, les références aux personnes, etc. Outre le repérage spécifique, la présence d’états et d’événements essentiellement téliques reliés entre eux par un lien de causalité et un fort marquage spatio-temporel par des circonstants de temps ou de lieu, le passage narratif protoypique est également marqué par l’emploi du prétérit simple et du plusperfect, par la fréquente qualification des procès par des circonstants de manière, et par la préférence pour les sujets de troisième personne (cf. Benveniste 1966, 239), en particulier à référence humaine. Dès lors que l’on a connaissance de ces caractéristiques formelles ainsi que de la place de tel ou tel mode dans un genre donné, il devient possible de rendre compte des propriétés formelles dudit genre. Le raisonnement est le suivant. Puisqu’un mode rhétorique donné est associé à des traits linguistiques, la proportion de ce mode dans le genre en question permet de prédire la fréquence de ces traits linguistiques. Prenons deux exemples. L’analyse du corpus a montré que les pronoms de troisième personne du singulier (ceux qui, en anglais, renvoient presqu’exclusivement à des humains) sont plus nombreux en discours vulgarisé (4302 occurrences) qu’en discours spécialisé (3166 occurrences). Cette différence s’explique très facilement dès lors qu’on sait (i) que la Narration est riche en pronoms de troisième personne du singulier (25% d’entre eux apparaissent dans ce mode) et (ii) que la Narration représente 15% du corpus 4 Nous utilisons indifféremment récit ou passage narratif pour renvoyer à l’instanciation en discours du mode narratif. 5 Entrée>Situation initiale > Complication >Actions ou évaluations > Résolution > Situation finale > Evaluation finale. vulgarisé contre seulement 2% du discours spécialisé. Plus de Narration en discours vulgarisé implique donc logiquement plus de pronoms de troisième personne du singulier dans ce genre. Prenons comme deuxième exemple le cas des deux temps du passé renvoyant à des procès bornés : le Prétérit simple et past perfect. Ces formes sont plus nombreuses en discours vulgarisé (8160 occurrences) qu’en discours spécialisé (6209 occurrences). À nouveau, en connaissant la propension du mode narratif à utiliser ces temps et la proportion plus importante de Narration en discours vulgarisé, ces résultats apparaissent comme évidents. 4.2.2 Analyse qualitative Sur le plan qualitatif, on l’a bien compris, il est vain de chercher à motiver directement la sur-représentation de ces marqueurs dans le genre de la vulgarisation. Quant au rapport entre la méso-fonction principale de Narration (rapporter une suite d’événements) et la micro-fonction des marqueurs propres à ce mode, il va de soi. L’explication des propriétés formelles du genre est donc à chercher du côté du lien entre mode rhétorique et genre. La question à se poser est donc : pourquoi un mode donné (ici, la Narration) est-il sur-représenté dans le genre ? La justification de l’emploi des faits linguistiques observés en découlera tout naturellement. Il est communément admis (cf. Genette 1972, Stierle 1972, Adam 1992, Adam & Revaz 1996, entre autres) que le passage narratif remplit des fonctions variées qui dépendent du contexte dans lequel il s’insère. Genette (ibid.) en dénombre quatre : fonction informative/documentaire, fonction fictive, fonction symbolique et fonction argumentative. Adam & Revaz (ibid.), quant à eux, reprennent l’idée d’une fonction informative principale qui s’accompagne d’une ou deux fonctions : récréative (toujours), explicative, argumentative et (rarement) instructionnelle. Il semble en outre qu’il existe une corrélation assez forte entre certaines marques (en particulier le type d’entrée dans le récit) et sa fonction. L’analyse de notre corpus confirme l’hypothèse de la fonction récréative de la Narration qui va de pair avec la fonction de divertissement de l’article de vulgarisation et qui explique la quasi-absence de ce mode en discours spécialisé, la seule exception étant l’histoire spécialisée où la Narration est utilisée occasionnellement, mais dans une bien moindre mesure (8,1% contre 17% en histoire vulgarisée ; cf. tableau 1). Cette fonction récréative semble être mise le plus en avant dans les récits factuels à la première personne, comme en [11], lorsque l’auteur tente de susciter l’intérêt du lecteur en faisant allusion à une expérience personnelle. C’est également un moyen pour l’auteur de tisser une relation plus personnelle avec le lecteur. En se construisant en tant que personne, l’auteur sort provisoirement de son rôle d’expert et « s’humanise », pour ainsi dire. Cette stratégie relevant de la « politesse positive » (cf. Brown & Levinson 1987, 70) rend la lecture plus plaisante. [11] I myself acquired this insight only as a result of conversations with the very promising Chinese student (…) during a visit to the Institute of Foreign Philosophy in the University of Peking, Beijing during the summer of 1991. [VH] Quant aux autres fonctions, il semble qu’elles soient plus ou moins sensibles à la discipline. La fonction informative/documentaire se rencontre surtout en histoire, typiquement dans les récits anecdotiques (cf. [12]) et/ou biographiques, et en astronomie où l’on fait fréquemment le récit d’importantes découvertes, comme en [13]. [12] On one renowned occasion, which gave much amusement to his friends, he played two games of quadrille against a dog and was still 'most shamefully beaten’. [VH] [13] More confident still, the British astronomer Sir Joseph Norman Lockyer, on seeing an unexplained line in the solar spectrum at 588 nanometres (nm), boldly announced the discovery of a new element in 1868, promptly naming it after the Greek god of the Sun, ‘Helios’. With a stroke of serendipity, the find came around the same time that Dimitri Mendeleev was drawing up his now-famous periodic table to classify the chemical elements. [VA] Ces récits que l’on peut qualifier de documentaires en raison du caractère factuel des événements racontés sont systématiquement à la troisième personne (en gras). Il s’agit de la forme la plus prototypique de la Narration, ce qui explique la présence de circonstants de temps assez nombreux (soulignés) qui, c’est le cas en [12], ont pour rôle de marquer l’entrée dans le récit. Quant au récit explicatif et/ou illustratif, il est spécifique à la philosophie et aux mathématiques appliquées. En [14], le passage commence par le constat (souligné) tandis que l’infinitive (en gras) pose indirectement la question why is it so ?, ce qui est typique des passages explicatifs (cf. Adam 1992). [14] But there was another complication: viewing the world from the Mir was very different to viewing it from the Progress. To understand this, think of a plane starting from London and aiming straight at Perth in Australia. If the plane was to roll over the surface of the Earth along the straight line between London and Perth, it would eventually arrive. As soon as it takes to the air, however, it leaves the Earth's frame of reference […]. [VM] Le récit fictif qui suit vient donc répondre à cette question et ainsi expliquer le constat initial. Notons que ce caractère fictif est marqué par un type d’entrées bien particulier, à savoir, des formes telle que think of (en gras souligné dans l’exemple), Imagine…, what about the case when…, I ask you to imagine… Les passages narratifs à visée argumentative n’apparaissent qu’en économie et très marginalement. En [15], le passage narratif (en italiques), introduit par for example, vient étayer l’argument de l’auteur (souligné) selon lequel les trains cessent de rouler normalement à la moindre intempérie. [15] The susceptibility to rail to ‘leaves on the line’ or the ‘wrong sort of snow’ is legendary. In comparison, road transport carries on in most conditions. For example, on the Monday after a weekend of flooding in November 2000 the entire rail network came to a virtual standstill. On the following Tuesday the Today programme interviewed a major road haulier. He said that his organisation had reached virtually all its customers. [VE] 5. Conclusion Dans cet article, nous avons montré, à la suite d’Adam (1992), que la distribution des modes rhétoriques permettait de distinguer très nettement les deux genres étudiés. L’article de recherche possède une palette rhétorique assez pauvre (Argumentation, Information et Métadiscours essentiellement), tandis que l’article de vulgarisation a recours à la totalité des modes envisagés. Une suite à donner à cette étude pourrait être d’étendre l’analyse à d’autres genres, scientifiques ou non. Un tel travail permettrait sans doute d’affiner notre typologie des modes rhétoriques ainsi que notre connaissance de leurs propriétés formelles et fonctionnelles. Mais n’oublions pas que la raison pour laquelle nous avons éprouvé le besoin de nous pencher sur cette interface que constituent les modes rhétoriques était que les différences linguistiques observées entre les deux genres restaient inexplicables sans l’intercession de ce niveau d’analyse intermédiaire. À ce titre, l’analyse est prometteuse, ne serait-ce que sur le plan quantitatif. Nous avons montré, à travers le cas de la Narration, que puisque les modes rhétoriques sont associés à un certain nombre de phénomènes grammaticaux, la distribution des modes rhétoriques dans un genre donné prédit et, dans une certaine mesure, explique les propriétés grammaticales dudit genre. Bibliographie - - Adam, Jean-Michel, Les textes : Types et prototypes, Paris, Nathan, 1992. Benveniste, Emile, Problèmes de linguistique générale, 1, Paris, Gallimard, 1966. Bondi, Marina, “Re-contextualizing Knowledge. Past and Present in Popular History”. Communication, 4th International 360° Conference “Encompassing Knowledge Mediation”. Aarhus, Danemark, 10-12 mai 2012. Brooks, Cleanth & Warren, Robert P., Modern Rhetoric, San Diego, Harcourt Brace Jovanovich, 1979 [1949]. Genette, Gérard, Figures III, Paris, Seuil, 1972. Grize, Jean-Blaise, Logique et langage. Paris, Ophrys, 1990. 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