Luxation de la hanche
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Luxation de la hanche
Pathologie Ostéoarticulaire chez les Carnivores Domestiques Luxation de la hanche I- Introduction II- Symptômes III- Lésions IV- Diagnostic V- Traitement 1- Réduction à foyer fermé 2- Technique de DeVita 3- Enclouage trans-acétabulaire I- Introduction La luxation de la hanche représente près de 50% des luxations chez le chien et le chat (Brinker, 1986), dans une autre étude menée au Centre Hospitalier et Vétérinaire de l'IAV Hassan II, la luxation de la hanche représente 60% des luxations et 6% de la totalité des affections ostéoarticulaires (Ait Hammou, 1999). Le traumatisme est la principale cause de cette luxation, bien qu’une dysplasie très avancée peut aussi prédisposer l’animal à une luxation de la hanche. On distingue trois types de luxations selon la position du fémur par rapport à l’os coxal, luxation crâniodorsale, caudodorsale et luxation ventrale. II- Symptômes En plus d’une boiterie à la marche, on note la présence de la douleur et des crépitations en mobilisant l’articulation coxo-fémorale tout en posant la paume de la main opposée sur celle-ci. LUXATION DE LA HANCHE 1 Pathologie Ostéoarticulaire chez les Carnivores Domestiques III- Lésions Dans toutes les luxations on note une déchirure du ligament de la tête fémorale et une partie de la capsule articulaire. Dans des cas plus graves, la luxation s’accompagne de déchirures des muscles fessiers en partie ou en totalité ou encore des fractures par arrachement du ligament fémoral, du bord dorsal de l’acétabulum ou d’une partie de la tête du fémur (Brinker et al., 1986). IV- Diagnostic 1- Anamnèse : Elle est très Intéressante car elle permet de relever tout antécédent pathologique comme une dysplasie ou une cause traumatique de la boiterie. 2- Examen clinique : Il permet dans la majorité des cas de déceler facilement un cas de luxation. En plus de la boiterie, il y a de la douleur et des crépitations, les signes spécifiques varient en fonction de la position de la luxation. a- Luxation crâniodorsale : La tête du fémur est placée dans ce cas au dessus et en avant de l’acétabulum. En position debout, le chien atteint d’une luxation crâniodorsale place la cuisse en adduction avec le grasset en rotation latérale et le jarret en rotation médiale. A la palpation, le grand trochanter du membre atteint est soulevé par rapport à son opposé, et l’espace le séparant de la tubérosité ischiatique est augmenté. De plus, si on étend les deux membres pelviens pour les comparer on note un raccourcissement du membre atteint (Brinker et al., 1986; Sumner-Smith, 1990). b- Luxation caudodorsale : Cette fois la tête du fémur est placée au dessus et en arrière de l’acétabulum. Dans cette position le risque d’un écrasement du nerf sciatique est présent et peut entraîner une paralysie. La cuisse est en abduction avec une rotation médiale du grasset et une rotation latérale du jarret. A la palpation, l’espace entre le grand trochanter et la tubérosité ischiatique est diminué. Un chien atteint de ce type de luxation présente un allongement du membre atteint par rapport au membre sain s’ils sont tenus en extension vers l’arrière (Brinker et al., 1986). LUXATION DE LA HANCHE 2 Pathologie Ostéoarticulaire chez les Carnivores Domestiques c- Luxation ventrale : Cette luxation est relativement rare. Elle peut se produire isolément ou en association avec une fracture de l’acétabulum de la tête et du col du fémur. Dans ce type de luxation la tête du fémur se situe au dessous de l’acétabulum, le grand trochanter est très difficile à palper et le membre atteint est allongé par rapport au membre opposé (Brinker et al., 1986). 3- Radiographie : Deux radiographies de face et de profil sont nécessaires pour confirmer le diagnostic et détecter la présence d’éventuelles fractures par arrachement ligamentaire qui accompagnent les luxations. V- Traitement Si la luxation est simple, récente et sans complication (de quelques heures à 5 jours), la réduction à foyer fermé peut donner de bons résultats. Mais si la luxation est ancienne, la contracture musculaire ainsi que la fixation de la tête fémorale par le ligament sur les muscles fessiers ou sur l’ilium, rendent la réduction à foyer fermé très difficile et limitée. 1- Réduction à foyer fermé Après une bonne relaxation, l’animal est mis en décubitus latéral, membre atteint vers le haut, une corde est placée dans l’aine qui sert de point d’appui pour exercer des tractions. L’opérateur exerce une pression par une main sur le grand trochanter, et pratique par l’autre main une abduction du membre suivi d’une rotation. Le replacement de la tête du fémur dans l’acétabulum peut être ressenti par l’opérateur tel un déclic. Il faut ensuite stabiliser le positionnement de la tête du fémur en dégageant toutes les structures qui y interfèrent. Ceci est réalisé par des mouvements de flexion, rotation et extension de la hanche tout en poussant la tête fémorale vers l’acétabulum (De Camp, 1995). La stabilité de l’articulation est évaluée par une série de mouvement. Si elle est bonne, un repos de deux à trois jours suffit pour la maintenir, mais si l’articulation semble encore instable, une technique dite de DeVita semble être très efficace (DeVita, 1952 cité par Wallace, 1988). LUXATION DE LA HANCHE 3 Pathologie Ostéoarticulaire chez les Carnivores Domestiques 2- Technique de DeVita Après avoir préparer une surface d’environ 5 cm de diamètre autour du bord inférieur de la tubérosité ischiatique, on incise la peau sur 1 cm juste au-dessous de celle-ci. Généralement ce sont les clous filetés de Steinmann adaptés à la taille de l’animal qui sont utilisés: clou de 3 mm de diamètre pour les chiens de moins de 10 kg, de 5 mm entre 10 et 20 kg et de 6 mm audessus de 20 kg, le clou doit être engagé dans l’incision cutanée et poussé sous la tubérosité ischiatique et dirigé vers le col du fémur et non trop vers l’avant et vers le dedans afin d’éviter le nerf sciatique. Ensuite il faut passer en dedans du grand trochanter et juste audessus du col du fémur puis forcer la pointe du clou a entrer en contact avec la corticale de l’ilium, exercer une pression sur le clou pour assurer un engagement suffisant du filetage dans l’aile de l’ilium. On coupe ensuite le clou sous la peau en arrière de la tubérosité ischiatique. Placer une écharpe pendant deux semaines, et faire des radiographies de contrôle post-opératoire. On laisse le clou en place 4 à 6 semaines en vérifiant sa position à chaque examen du membre. Le retrait du clou se fait sous anesthésie générale. La peau est incisée au-dessus de la sortie du clou au niveau de la tubérosité ischiatique, le clou est tourné au sens inverse d’une aiguille d’une montre, puis tiré pour le faire sortir de l’incision cutanée (Wallace, 1988). 3- Enclouage trans-acétabulaire Cette technique a été décrite pour traiter les luxations anciennes ou récidivantes. Le patient est placé en décubitus latéral et préparé pour l’abord caudal. On pratique une palpation de la tête du fémur afin de vérifier la présence d’anomalies compromettant au bon fonctionnement de l’articulation. Si elles existent une arthroplastie d’excision ou éventuellement une prothèse de hanche sont pratique. Dans le cas contraire, tout le tissu fibreux entourant l’articulation est éliminé et à l’aide d’une poignée mandrin un clou de Steinmann non fileté à double pointe en trocard doit être enfoncé, du centre de la fossette de la tête du LUXATION DE LA HANCHE 4 Pathologie Ostéoarticulaire chez les Carnivores Domestiques fémur pour le diriger vers le bas et vers le dehors au niveau du troisième trochanter, ensuite de sa sortie vers l’acétabulum pour l’engager de 0,7 à 1 cm à l’intérieur du canal pelvien. On suture les éventuels restes de la capsule articulaire présents au niveau de l’acétabulum ou du col ainsi que le fascia afin de stabiliser d’avantage l’articulation. Le clou trans-acétabulaire doit être laissé en place pendant 3 semaines, pendant lesquelles l’animal doit rester au repos. Trois semaines post-opératoires, le clou est retiré sous anesthésie générale, après incision de la peau au niveau du grand trochanter ; le clou est tiré dans la direction de son introduction (Wallace, 1988). LUXATION DE LA HANCHE 5