Réunion du groupe-pays Mauritanie
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Réunion du groupe-pays Mauritanie
Réunion du groupe-pays Mauritanie Le Vendredi 27 juin 2014, de 10h à 17h Au Conseil régional du Centre, 9 rue Saint Pierre Lentin, Orléans Compte-rendu I – Introduction Mot de bienvenue Karine Gloanec-Maurin vice-présidente chargée des relations internationales de la région Centre, commence par souhaiter la bienvenue à tous les participants et intervenants à cette rencontre du groupe-pays Mauritanie dans sa région, en particulier ceux venus de Mauritanie, Abdi Ould Horma directeur général des collectivités territoriales et Nemine Ould Ainina, coordinateur du programme Vaincre au ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire. Elle rappelle que cette réunion sera aussi l’occasion de signer la convention tripartite entre l’AFD, la région Centre et le programme VAINCRE. La nécessité de défendre une dimension de solidarité avec tous les peuples comme la volonté de développer les échanges économiques se traduit par l’engagement de la région Centre dans plus de 9 pays du monde. Daniel Allioux, président du groupe-pays Mauritanie Salue les intervenants, participants nouveaux élus et comité de jumelage pour leur présence. Il remercie spécialement les entreprises présentes. Cette réunion préfigure les Assises de la coopération décentralisée en Mauritanie, prévues en octobre 2014 à Nouakchott ; pour rappel, elles avaient été ajournées pour des raisons sécuritaires en 2013 mais remplacées par les Rencontres de Savigny-leTemple, du 31 mai 2013. Les collectivités territoriales avaient alors exprimées le souhait que ces assises se tiennent en 2014, avec le soutien du gouvernement mauritanien, si les conditions le permettaient ; pour cela, une délégation de Cités Unies France conduite par le président du groupe-pays s’est rendue en Mauritanie en février 2014 afin d’étudier la faisabilité de cette rencontre. Suite aux assurances données par les autorités mauritaniennes et l’accord des principaux protagonistes, les dates du 19 et 20 octobre 2014 ont été retenues. C’est donc en prélude à cette rencontre franco-mauritanienne, que le groupe-pays Mauritanie se réunit ce jour ; nos travaux serviront de préparatifs. La thématique de la jeunesse ou du rôle de la jeunesse dans le processus de développement –économique et local- en Mauritanie est apparue comme une préoccupation transversale qui sera intégrée dans tous les ateliers, y compris aujourd’hui. Une autre réflexion que le groupe-pays a entamé depuis septembre dernier concerne la dimension économique de la coopération. Nous souhaitons retrouver ces deux dimensions lors des Assises d’octobre. Compte-rendu de la réunion du groupe-pays Mauritanie du 27/06/2014, établi par Cités Unies France 1/11 Abdi Ould Horma, directeur général des collectivités territoriales au ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation de Mauritanie En guise d’introduction, il rappelle l’engagement de la Mauritanie dans un processus de décentralisation ou l’accent est mis sur le développement local. La question de la décentralisation est pratiquement la même en Afrique, la Mauritanie à l’instar des autres pays africains est consciente de la plus-value apportée par un processus de décentralisation au territoire ; mais des difficultés surtout culturelles propres à la Mauritanie ralentissent ce processus. Il mentionne la tenue d’un Forum de la jeunesse ces derniers mois en Mauritanie et la création actuelle d’un Conseil supérieur de la jeunesse. Le développement économique local fait lui aussi partie des préoccupations : quelle services à offrir à la population ? L’appui des partenaires français est le bienvenu. Astrid Frey, pôle Afrique de Cités Unies France Remercie toute l’équipe de Cités Unies France, en particulier Olivier Zoungrana et Joseph Nakhlé pour leur appui dans l’organisation de cette réunion. La parution du répertoire du groupe-pays étant prévue pour la rencontre d’octobre 2014, elle invite les collectivités à se rapprocher du pôle Afrique (Olivier Zoungrana, [email protected]) afin de mettre à jour leur fiche actualisée. Elle rappelle également l’appel à projet conjoint entre le PNUD et le MAE qui est toujours ouvert et cours jusqu’en décembre 2015. Les collectivités engagées en Mauritanie peuvent soumettre leurs projets en suivant le lien suivant : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politiqueetrangere-de-la-france/action-exterieure-des/appels-a-projets-et-fonds-en/appel-aprojets-pnud/. Finalement, les actes de Savigny seront finalisés cet été. Pour des raisons professionnelles, les participants suivants ne seront présents ce matin : Dr. Mohamed Lemine Ould Dhehby, Directeur Général des Projets et Programmes d’Investissement au ministère de Affaires économiques et du Développement sur le contexte des affaires en Mauritanie M. Mohamed Hadya Diagana, membre du bureau de la CCIAM - Chambre mauritanienne de Commerce de l’industrie et de l’agriculture de Mauritanie M. Oumar Wele, entrepreneur du bâtiment de la diaspora, établi à Nouakchott, disponible par téléphone. II – Plénière autour de la mission économique de la coopération décentralisée Le diaporama préparé par le Dr Mohamed Lemine Ould Dhehby, Directeur Général des Projets et Programmes d’Investissement au ministère de Affaires économiques et du Développement sur le contexte des affaires en Mauritanie sur les opportunités et marché en Mauritanie est ensuite présenté par Abdi Ould Horma. Ce dernier insiste sur la stabilité de la Mauritanie, sa proximité avec l’Europe, l’absence de déficit et un taux de croissance proche de 7%. Il rappelle l’adoption récente du code des investissements et insiste sur les besoins en formations professionnelles. Vous trouverez l’intégralité de sa présentation en pièce jointe de ce compte-rendu. Compte-rendu de la réunion du groupe-pays Mauritanie du 27/06/2014, établi par Cités Unies France 2/11 Marc Vergnet : fondateur du groupe Vergnet Monsieur Marc Vergnet, fondateur du groupe Vergnet il y a 26 ans, donne le contexte et les motivations de son intervention en Afrique en particulier en Mauritanie. Présent en Mauritanie depuis 41 ans, il voit la nécessité d’accompagner la Mauritanie dans les domaines de l’hydraulique villageoise et des énergies renouvelables. Vu le processus de décentralisation en cours dans le pays, des moyens, de la formation et des outils s’avèrent indispensables. Le groupe Vergnet accompagne l’état mauritanien en lui fournissant des outils nécessaires au développement des secteurs eau et énergie. C’est dans cette dynamique que plus de 500 villages ont été équipés en point d’eau par Vergnet hydro. Les villages étant très distants les uns des autres, l’accès à l’eau potable demeure un véritable problème. Le problème de l’Afrique selon lui n’est pas l’équipement mais l’exploitation des équipements installés ; il en va ainsi des équipements solaires comme des équipements hydrauliques : attention aussi aux coûts récurrents. L’Afrique doit saisir l’opportunité des énergies renouvelables. Comparé au contexte et aux coûts comparatifs entre l’éolien et le solaire, le solaire s’avère le plus adaptés aux réalités mauritaniennes. La Mauritanie devrait profiter du gisement et du potentiel en terme de vent et de soleil. Le groupe Vergnet à mis en place une centrale éolienne de Nouadhibou qui est économiquement viable ; en-dessous de Nouakchott (15e parallèle), c’est le solaire qui doit être privilégié pour l’électrification. Des pompes solaires peuvent également permettre la désalinisation de l’eau de mer. Vu la baisse de coûts de l’énergie solaire, il faut développer la production de masse du solaire. L’état doit opter pour une production par les privés afin de garantir le bon fonctionnement des installations. Les énergies renouvelables, et plus particulièrement le solaire, peuvent être des outils indispensables pour le développement des collectivités territoriales. Une question lui est alors poser sur le financement des projets. Sur cette question il répond qu’ne partie des projets est financé par le gouvernement ou des organisations internationales. Cependant il existe des financements privés conventionnels (exemple cité : le fonds AFRIPAR). Pour la gestion des infrastructures en Afrique et en vue de relancer la dynamique entrepreneuriale, le groupe Vergnet croit au système d’affermage qui permet de confier la gestion d’un bien public à un petit entrepreneur compétent. Il insiste sur l’importance de la formation des entrepreneurs. Selon lui, le public devrait s’occuper de la distribution de l’électricité, du transport et de la régulation, mais laisser le développement au secteur privé. Projet avec l’ADER (Agence de Développement et d’électrification rurale) Entité mise en place dans plusieurs pays pour promouvoir l’électrification en milieu rural ; l’ADER en Mauritanie est une agence de droit privée créée en 2000. Il faut trouver des solutions pour le raccordement des villages au réseau électrique. Vergnet travaille à des solutions alternatives au raccordement ; ainsi le solaire hybride (solaire et diesel) permet de raccorder entre 1000 et 2000 personnes sur un rayon donné. Sur la durée de vie des panneaux solaires & sur l’impact environnemental des installations éoliennes La durée de vie des panneaux solaires dépend de leur qualité. La durée de vie moyenne est de 20 ans, à condition que les matériaux soient de qualité. Le groupe n’a pas constaté l’effet des vents de sables sur les panneaux. Selon lui, le vrai problème des panneaux en Afrique est le vol qui affecte 50% des panneaux. Compte-rendu de la réunion du groupe-pays Mauritanie du 27/06/2014, établi par Cités Unies France 3/11 Selon M. Vernier, il n’y a pas d’impact environnemental ; les conflits d’usage de la terre sont les difficultés actuelles. Gilles Mersadier : de la culture de projet à la culture de l’entreprenariat, directeur d’Afrique verte international France L’ONG Afrique verte international s’est constituée depuis 2005 en fédération et regroupe 5 ONG travaillant dans en France, au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Niger. L’accent est mis sur le partage des expériences, et sur le travail en synergie. L’objectif principal d’Afrique verte est d’assurer la souveraineté et la sécurité alimentaire dans la région sahélienne par la professionnalisation et l’autonomisation des filières céréalières en renforçant les capacités professionnelles (production, transformation, commercialisation) et organisationnelles des acteurs. Ce sont aujourd’hui plus de 1500 organisations qui bénéficient du soutien d’Afrique verte. Un autre axe de travail concerne la capacité de lobbying des organisations soutenues. Au Mali, par exemple, l’objectif a été de cibler des groupements de femmes en milieu urbain et péri urbain pour en faire un regroupement spécialisé dans la transformation des produits céréaliers de qualité et répondant aux besoins locaux. La vision à terme étant de réduire les importations de produits céréaliers. De manière générale, la méthode à consister à cibler d’abord des groupements de femmes exerçant déjà dans le domaine de la transformation céréalières, ensuite suit la formation (gestion des achats groupés, stockage des matières premières,…) afin de les aider à optimiser leur production. La particularité de l’approche d’Afrique verte est d’apporter un appui-conseil particulier à chaque membre du groupement qui peut concerner les techniques de transformations, de conditionnements, de commercialisation/ distribution, de gestion comptables et de plans d’affaires... Cet accompagnement s’adapte à chaque type d’unité de transformation. Afrique Verte facilite aussi l’accès aux équipements et au crédits : une dotation en petit équipement est fournir au départ ; une dotation en équipement plus important est ensuite possible, mais sur dossier, en fonction d’un plan d’affaire réaliste. Une formation est prévue au montage de dossier (demande de financement). Elle travaille aussi à la mise en place de fonds de garantie afin d’aider les groupement à bénéficier de crédits s’ils le souhaitent. Par ce procédé, Afrique verte s’assure que les membres sont à mêmes de mener une démarche commerciale. L’ONG entend ainsi promouvoir la culture de l’entreprenariat. Parmi les orientations recherchées, il s’agira de mettre l’accent sur l’appui à la maîtrise d’ouvrage des organisation d’unité de transformations, d’œuvre pour la reconnaissance et la mise en place de groupements d’intérêt économiques (GIE) et d’appuyer des organisations intermédiaires, elles-mêmes capables d’appuyer leurs membres et de gérer des fonds de garantie. Afrique verte n’est pas encore présente en Mauritanie, mais reste ouverte pour une application de sa méthode dans ce pays. Jean-Marc Sala, animateur du Cercle du Maghreb, CCI internationale de la région Centre Le cercle Maghreb est un lieu de rencontre entre entreprises françaises implantés dans la région maghrébine afin d’échanger sur leur pratique et de partager leur expérience, mieux comprendre les spécificités de ces pays, et s’enrichir des expériences des uns et des autres. Le cercle souhaite accélérer les liens économiques entre la région Centre et le Maghreb. L’idée en 2008 a été donnée par un groupe d’entreprises qui après une visite au Maroc décide de se mettre ensemble pour développer leurs activités sur le Maghreb. Le cercle Maghreb a été lancé sous forme d’un club accompagné par la CCI de la région Compte-rendu de la réunion du groupe-pays Mauritanie du 27/06/2014, établi par Cités Unies France 4/11 Centre en 2010. Il comprend aujourd’hui 27 membres (cotisations) et ne souhaite pas dépasser la trentaine ; une procédure d’adhésion assez stricte est prévue (demande de pré-adhésion, validée par l’ensemble des membres). Il est régit par une charte de déontologie qui éclaire chaque membre sur ses droits et devoirs. 5 entreprises volontaires composent un comité de pilotage. Le club propose un séminaire annuel dans un des trois pays visés pour le moment, 5 demi-journées par an dans l’une des entreprises membres, des éléments de communications, la mise en réseau… Le dernier Rdv a été une rencontre avec un producteur d’oignons marocain qui recherchait des méthodes de conditionnement. Des groupes de travail se réunissent régulièrement afin de définir un plan d’action. La volonté de ce cercle est de s’ouvrir sur toute l’Afrique. Les échanges reviennent ensuite sur les besoins en ingénierie de formation sur les techniques agricoles, plus largement, sur les formations, sur les difficultés d’attirer des entreprises françaises quant à la zone rouge qui affecte une partie du territoire mauritanien. La place de l’entrepreneuriat transnational porté par la diaspora est aussi rappelée. Daniel Allioux félicite la région Centre pour son dynamisme et espère que le SAN de Sénart comme la région Ile-de-France parviendront à mobiliser certaines entreprises à l’occasion des Assises de la coopération décentralisée. Cette session plénière a pris fin avec la signature de la convention tripartite entre l’AFD, la région Centre et le programme VAINCRE. Pour rappel, le programme VAINCRE apporte un appui à la maîtrise d’ouvrage communale dans 73 communes mauritaniennes dans trois régions Compte-rendu de la réunion du groupe-pays Mauritanie du 27/06/2014, établi par Cités Unies France 5/11 III - Restitution des ateliers Atelier 1 : Quelle place pour la coopération décentralisée dans la nouvelle stratégie de développement agro-pastoral ? Animateurs : Jean-Claude Roger (comité de jumelage de Noisy-le-Sec) et Mohamadou Ba (association des ressortissants du Gorgol en France) Intervenant : Rafaël Ricardou (coordinateur au GRDR) Rapporteur : Évelyne Lebault (comité de jumelage de Savigny-le-Temple) En introduction, Jean-Claude Roger précise que, bien que nous soyons dans l’année internationale de l’agriculture familiale, la position du gouvernement mauritanien n’est pas claire quant à son soutien à cette agriculture. La question devra être posée à Nouakchott. Joseph Nahkle présente la note préparée pour cet atelier à partir du document produit par le gouvernement mauritanien (voir en annexe) ; il est demandé à CUF d’envoyer un lien pour que chacun puisse le télécharger. Le diagnostic fait apparaître que : - la Mauritanie dispose de ressources importantes non exploitées, - l’agriculture contribue peu au développement économique du pays, - la population est pauvre et ne peut faire face au contexte économique international avec des hausses des prix imprévisibles (or les importations sont 7 fois plus élevées que les exportations) - la propriété de la terre est un enjeu important - le manque de formation est problématique - les collectivités locales sont insuffisamment impliquées - le secteur privé prend une place importante par rapport à l’Etat. Des pistes sont évoquées : - le développement d’un élevage intensif dans la vallée, accompagné des produits liés (traitement des peaux par exemple) - le développement des l’agriculture commerciale avec de grandes exploitations - l’optimisation de l’agriculture familiale de subsistance - l’entreprenariat agricole - la professionnalisation des agriculteurs - la politique foncière et la propriété - le développement de filières porteuses à l’exportation. Des questions se posent : - quelle place pour les communes et donc pour les partenaires de la coopération décentralisée ? - quelle place pour les migrants ? - la dimension sociale est omise - de même la dimension environnementale qui découle de grandes exploitations. Le débat commence à partir de la question foncière ; l’inquiétude est grande face à la propriété de la terre (au bout de 3 ans de terre non cultivée, celle-ci est réputée appartenir à l’Etat, la culture ancestrale des terres et la sécheresse qui empêche la mise en valeur des terres, la présence de « l’agro-business » qui s’adresse directement au préfet, l’exemple des 30 000 ha attribués à l’Arabie Saoudite, l’arrivée dans la vallée de bailleurs qatariens et bientôt chinois, etc.). Une déclaration de CUF est-elle envisageable ? Des questions liées aux problèmes culturels et aux rapports sociaux sont soulevées : Compte-rendu de la réunion du groupe-pays Mauritanie du 27/06/2014, établi par Cités Unies France 6/11 - problèmes traditionnels, « En Mauritanie, on respecte les éleveurs, pas les agriculteurs », qui existent de tout temps et que l’Etat peut régler, changement climatique et bouleversements imposés avec les intrants, changements de manière de vivre (le riz qui a remplacé les céréales traditionnelles) problèmes actuels : on ne retient plus les jeunes sur place qui partent travailler en ville, la société se tourne vers d’autres valeurs que l’agriculture, il n’y a pas de formation sérieuse qui soit proposée, la politique qui n’a pas soutenu l’agriculture familiale. Il est certain qu’en l’absence d’un représentant souhaité de l’Etat mauritanien dans cet atelier, ces questions et inquiétudes seront également abordées à Nouakchott. L’Etat considère que de nombreuses terres sont inexploitées et que le régime foncier est clair. La question se pose des investissements de la coopération décentralisée qui n’a pas été suivie d’effets (combien de motopompes tombées en panne, rachetées et non réparées ?) Rafaël Ricardou pense qu’il faut être force de proposition et avance quelques pistes de réflexion ouvertes qui sont à explorer : - comme en France, le jeune ne veut pas reprendre l’exploitation de son père ; c’est une question globale à laquelle il faut apporter une réponse globale, de solidarité entre les peuples ; - dans les communes, des groupements économiques peuvent être envisagés : quels plans stratégiques locaux ? comment aller vers l’entreprenariat local, en lien avec les préconisations de l’Etat ? comment aller vers des regroupements ruraux (formation, unités de transformation, organisation concertée) ? - quelle place alors pour la coopération décentralisée ? quel accès aux financements ? - regarder les exemples réalisés dans certaines régions (valorisation de la patate douce dans le Gorgol ; voir en annexe) - Il a été question « d’écosystème entrepreneurial » qui aborde à la fois l’accès à l’énergie, aux infrastructures, au financement, à la fiscalité, … - aller voir ce qui se passe ailleurs (le réseau international des Cités des métiers en France ; le fonds GARIGUE pour financer les entrepreneurs informels) - la place des migrants aujourd’hui, qui a changé depuis les années 90 : 30% seulement des projets concernent l’agriculture, la diversification est à envisager (import-export textile, alimentaire, cosmétique, nouvelles technologies) avec une interdépendance entre le développement économique ici et là-bas. Différentes formes de leur investissement coexistent : les retraités qui retournent au pays, les jeunes diplômés avec des compétences et l’investissement à distance. C’est une autre logique que la cotisation pour construire des infrastructures dans le village d’origine. En conclusion - le cycle de construction d’équipements se termine ; on milite maintenant pour un développement économique local, en restant attentifs à ce qui est réellement proposé par les populations locales ; - il y a un problème d’aménagement du territoire ; dommage que l’AMM ne soit pas force de proposition pour faire remonter des revendications ; ainsi l’Etat est peu enclin à avancer ; - A Nouakchott, l’attente sera grande d’entendre l’Etat mauritanien exposer sa stratégie nationale quant au foncier, de la fiscalité, de la valorisation de la vallée du fleuve Sénégal. Compte-rendu de la réunion du groupe-pays Mauritanie du 27/06/2014, établi par Cités Unies France 7/11 Atelier 2. « Quelle place de la coopération décentralisée dans les dispositifs d'appui au processus de décentralisation ? Cohérence et complémentarités » Animateur : Pascal Meyer, Directeur coopération internationale de la Région Centre, Intervenants : Abdi Ould Horma, directeur général des collectivités territoriales et Nemine Ould Ainina, coordinateur du programme Vaincre Rapporteur : Céline Nasse, San de Sénart L’atelier débute par un état des lieux du processus de décentralisation en Mauritanie, réalisé par Abdi Ould Horma. Ce processus, amorcé au milieu des années 1980, se poursuit progressivement. Il se traduit par une réforme de l’Etat et de la société traditionnelle, fortement hiérarchisée. Des résistances peuvent émerger, dues notamment à l’imposition de ce processus par le haut. Au niveau local, l’émergence de nouveaux acteurs vient redéfinir les rapports sociaux et hiérarchiques locaux. De plus en plus, la commune devient l’échelon d'ancrage des populations, d'un point de vue identitaire et citoyen. Cette réappropriation témoigne d'un changement de fond en Mauritanie. Les différentes coopérations qu'entretient la Mauritanie au niveau international permettent de se pencher sur différents systèmes nationaux de décentralisation, et par la suite d'adapter certains de leurs aspects au contexte mauritanien. Afin de poursuivre ce processus de décentralisation, l'Etat a défini 5 grands axes de réflexion. Au sein de ces différents enjeux, les collectivités territoriales françaises pourront penser leurs actions d'appui vers leurs homologues mauritaniens. - Le premier axe concerne la consolidation juridique de la décentralisation. Le code des collectivités territoriales a été adopté il y a deux ans et peut être consulté sur le site de la DGCT. La décentralisation paraît aujourd’hui être un processus irréversible. - Le second axe s'intéresse à la question des moyens financiers disponibles pour les communes, afin qu'elles puissent exercer de manière effective les compétences qui leur ont été transmises. Une partie des fonds dont disposent les communes vient directement de l’Etat, dans une optique de redistribution de la croissance économique actuelle. Les dotations représentent 3 % du budget total de l’Etat, et parfois jusqu'à 70 % du budget d’une commune. Ces transferts s'effectuent sous l'égide d'un comité technique de suivi, dont l'une des missions est la vérification du respect des critères régissant la répartition des montants alloués aux communes (démographie, taux de pauvreté, présence d'infrastructures, etc.). Dorénavant, le versement de ces transferts se réalise à deux dates fixes : le 30 mars et le 30 juin, afin d'apporter une coordination entre les budgets communaux et étatique. Pour réguler l'utilisation des fonds transférés, l'Etat peut contractualiser avec les communes afin de discuter des enjeux locaux et des réponses à apporter, tout en appuyant une logique de cohérence territoriale. L’autre partie des fonds proviendrait de l'autofinancement de la commune sur la base d'une fiscalité locale propre. Une étude a été menée en ce sens, mais ce mécanisme est encore en discussion au niveau politique, et peut susciter quelques résistances auprès des maires, opposés à une pression fiscale locale. Cette ligne directrice concorde avec le souhait des collectivités territoriales françaises de ne pas être considéré comme des bailleurs de projets de développement local. C’est dans ce sens que s'est également construit le programme VAINCRE, misant sur la capacité des communes à prendre leur développement en main. VAINCRE a également passé des accords avec les principaux autres programmes d’appui à la décentralisation. L’accent des partenaires mis sur le renforcement des capacités de maîtrise d'ouvrage des communes va forcément de paire avec la question des ressources financières. Compte-rendu de la réunion du groupe-pays Mauritanie du 27/06/2014, établi par Cités Unies France 8/11 - Le troisième axe de ces lignes directrices de la décentralisation mauritanienne est celle du renforcement des capacités des communes, afin que celles-ci puissent exercer pleinement leur rôle décisionnaire, à travers la conception de projets, la passation de marchés publics, … Il s’agit d’avoir « une classe d’agents capables d’assurer la maîtrise d’ouvrage communale ». 13 métiers communaux ont été recensés. Les élus agents et services déconcentrés seront les cibles d’une campagne de sensibilisation et de formation, appuyée par la coopération allemande, la GIZ, jusqu’en 2016. Le rôle des collectivités territoriales françaises à cet égard est particulièrement pertinent. Elles peuvent accompagner leurs homologues par des conseils techniques et financiers, des formations de ressources humaines expérimentées, une présence continue, l’échange de personnel. Parmi les pistes évoquées figure : - le fait de partir des besoins locaux exprimés ; - articuler l’appui aux infrastructures de base et la valorisation des ressources locales (développement économique) ; - travailler la coordination : si le renforcement des capacité est « la partie invisible » du développement, le programme VAINCRE permet par exemple la mise en place d’un fonds d’investissement qui complète les savoirs acquis et permet d’expérimenter concrètement la maîtrise d’ouvrage communale - Le quatrième axe concerne la création d'un échelon intermédiaire entre l'Etat et les communes. Cet échelon n'est pas encore défini, il pourrait correspondre au département ou bien à la région. Il permettrait de mutualiser les moyens et les potentiels des communes. La région est également identifiée comme l'échelon pouvant faciliter la mise en place de relations économiques. Dans un contexte de multiplication des acteurs multilatéraux et bilatéraux appuyant le processus de décentralisation (PNIDDLE, l’ancien PERICLES, Art-Gold, VAINCRE, PASC, PAIDEL), la région pourrait être un échelon de coordination de ces différents programmes. Ces derniers apportent des réponses aux enjeux de la décentralisation mais pour être plus efficaces et ne pas envoyer de signaux contradictoires, les acteurs doivent être amenés à travailler ensemble. - Le dernier axe du document stratégique pour moderniser la décentralisation est la gouvernance de proximité. La volonté est ici d'instaurer plus de transparence dans les actions communales, une redevabilité des autorités envers la population, afin de favoriser la participation et les initiatives citoyennes. Les discussions ont ensuite fait apparaître les points suivants : C’est au sein de cet espace public local en formation que la diaspora mauritanienne pourra œuvrer de manière efficace. Elle est reconnue comme une richesse pour le pays grâce à son dynamisme. Certains l’estiment insuffisamment organisée. L’Etat mauritanien l’a bien compris en créant un secrétariat d’Etat pour les Mauritaniens de l’étranger. La responsable de celui-ci est venue en Europe pour recenser les doléances des forces vives de cette diaspora. Aujourd’hui, les jeunes d’origine mauritanienne constituent une ressource humaine compétente pouvant participer au développement du pays sur la base d’un apport de compétence et non plus par des seules cotisations financières. Leur contribution au développement local est de plus en plus diversifiée (aide au séjour en Mauritanie, à l’arrivée en France, création d’entreprise, projets individuels de mobilité professionnelle, etc.). En Mauritanie, les moins de 25 ans représentent 70 % de la population. L’Etat a pris conscience de ce potentiel en créant un Conseil Supérieur de la Jeunesse. Le Président a organisé en 2014 un forum pour rencontrer ces jeunes, afin qu’ils proposent leurs propres projets. Les recommandations issues de ce forum ont été transmises aux Compte-rendu de la réunion du groupe-pays Mauritanie du 27/06/2014, établi par Cités Unies France 9/11 différents ministères et traduites dans une feuille de route. Un programme national de la jeunesse doit voir le jour. L’accompagnement et la formation de cette jeunesse se posent avec acuité. Cependant, la question de l'emploi n'est pas du ressort des communes mauritaniennes. La nouvelle stratégie de développement agro-pastoral, abordé dans à l’atelier 1, est cité, sous l’angle de la création potentielle d’emplois. Un autre exemple a été développé par le programme Vaincre, en lien avec le projet « cap insertion » du GRET. Il vise un appui aux entrepreneurs locaux à travers des actions de formation. Les rencontres de Nouakchott seront l’occasion de modifier la vision de la coopération décentralisée, encore trop souvent considérée comme l’apport l’une aide par les collectivités territoriales françaises, afin de se tourner vers une relation plus partenariale, qui apporte de part et d’autre. Cet atelier a donné lieu à une série d'interrogations qu'il serait judicieux de travailler lors des rencontres : - quelle place des collectivités comme facteur de développement économique ? - comment dépasser et reconnaître le rôle de bailleur pour les collectivités territoriales françaises, en particulier dans leur posture d’appui aux partenaires et de mobilisation de partenaires économiques ? - quel rôle de la diaspora dans le processus de décentralisation ? - quelle place de la jeunesse au sein des politiques publiques ? - quelle coordination entre les différents programmes internationaux (horizontaux comme verticaux) ? - porter une réflexion sur le processus de régionalisation ; - quelles conditions de la pérennisation des actions de coopération décentralisée ? En gardant à l’esprit la question des impacts des projets, de l’évaluation des politiques publiques locales dans un contexte où l’action internationale des collectivités territoriales est discutée. IV Synthèse de la journée Les participants se retrouvent en formation plénière pour écouter la restitution des deux ateliers. Daniel Allioux remercie à nouveau la région Centre pour l’excellent accueil réservé au groupe-pays ainsi que les participants venus de Mauritaniens pour enrichir ces travaux. Les discussions de la matinée en plénière ainsi que la restitution des deux ateliers doivent service de matière pour les Assises. Les collectivités et comité de jumelages français sont invités à faire savoir à Cités Unies France ([email protected]) le nom, fonction ou à défaut le nombre de personnes qui feront partie de la délégation se rendant aux Assises ainsi que les dates des déplacements prévues à l’intérieur du pays. Astrid Frey indique que le compte-rendu de cette journée sera adressé au ministère de l’Intérieur mauritanien, aux Ambassades de Mauritanie en France et de France à Nouakchott ainsi qu’à l’Association des maires de Mauritanie, dont les participants espèrent toujours l’élection rapide du nouveau bureau. Abdi Ould Horma remercie la région Centre et Cités Unies France pour l’invitation. Karine Gloanec-Maurin remercie l’ensemble des participants pour la qualité des échanges. Rendez-vous est pris pour se retrouver les 19 et 20 octobre à Nouakchott. Compte-rendu de la réunion du groupe-pays Mauritanie du 27/06/2014, établi par Cités Unies France 10/11 Annexe : - programme de la journée & liste de présence note de cadrage de l’atelier 1 présentation du projet autour de la filière de la patate douce dans le Gorgol Compte-rendu de la réunion du groupe-pays Mauritanie du 27/06/2014, établi par Cités Unies France 11/11 Réunion du groupe-pays Mauritanie Le vendredi 27 juin 2014, de 10h à 17h30 Conseil régional du Centre 9, rue Saint-Pierre-Lentin - 45041 Orléans Ordre du jour 9h30 : Accueil 10h : Ouverture de la journée Mot de bienvenue par la vice-présidente chargée internationales à la Région Centre, Karine Gloanec-Maurin des Relations Mot d’accueil du président du groupe-pays Mauritanie, Daniel Allioux, vicePrésident du SAN de Sénart Mot d’Abdi Ould Horma, directeur général des collectivités territoriales 10h20 : La dimension économique de la coopération décentralisée francomauritanienne Animation : Daniel Allioux, Président du groupe-pays Mauritanie Intervention du Dr. Mohamed Lemine Ould Dhehby, Directeur Général des Projets et Programmes d’Investissement au ministère de Affaires économiques et du Développement sur le contexte des affaires en Mauritanie, opportunités et conditions du marché (transmission d’un diaporama, excusé) Intervention de M. Mohamed Hadya Diagana, membre du bureau de la CCIAM - Chambre mauritanienne de Commerce de l’industrie et de l’agriculture de Mauritanie, directeur général adjoint de Ciprochimie, sur les secteurs suivants : hydraulique, énergies renouvelables, agricole, agroalimentaire (excusé) Echanges avec les participants Témoignages : Une entreprise française en Mauritanie : Marc Vergnet, fondateur du groupe Vergnet Un entrepreneur du bâtiment de la diaspora, établi à Nouakchott, M. Oumar Wele (disponible pendant la réunion par téléphone depuis Nouakchott) De la culture de projet à la culture de l’entrepreneuriat : Gilles Mersadier, coordinateur d’Afrique verte international Jean-Marc Sala, animateur du Cercle Maghreb à la CCI international Centre Echanges avec les participants Odj_GPMauritanie_27juin2014_Orleans_def 1/2 12h45 : Déjeuner 14h15 : Deux ateliers en parallèle Atelier 1 : Quelle place pour la coopération décentralisée dans la nouvelle stratégie de développement agro-pastoral ? Animation : Jean-Claude Roger, comité de jumelage de Noisy-le-Sec et Mohamadou Ba, association des ressortissants du Gorgol en France Rapporteur : Evelyne Lebault, Savigny-sans-frontières - intervention du GRDR sur l’agriculture familiale, Rafael Ricardou, coordinateur et à partir d'une étude menée dans le Gorgol sur la valorisation des filières porteuses (patate douce, lait, viande et dérivés) ; - le ministère de l’Agriculture s’est excusé et ne pourra faire l’intervention de cadrage sur la nouvelle stratégie nationale du développement rural Atelier 2 : Quelle place de la coopération décentralisée dans les dispositifs d'appui au processus de décentralisation ? Cohérence et complémentarités. Animation : Région Centre Rapporteur : Céline Nasse, SAN de Sénart Interventions pressenties : - Abdi Ould Horma, directeur général des collectivités territoriales au ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation ; - Nemine Ould Ainina, coordinateur du programme Vaincre, ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire ; - L’expérience de l’Association boulliene pour le développement et l’insertion (ABDI) : quelle place des jeunes dans l’espace public ?, Waly Diawara, vice-président (représenté par un membre de l’ABDI) 16h10-16h30 : Pause café 16h45 – 17h30 : Restitutions, conclusions et perspectives - Prise de parole des rapporteurs - Echanges avec la salle : quelles attentes de la partie françaises dans la perspective des Rencontres de la coopération décentralisée francomauritanienne (Nouakchott – octobre 2014) - Conclusion par Abdi Ould Horma, directeur général des collectivités territoriales, Karine Gloanec-Maurin, vice-présidente à la Région Centre et Daniel Allioux, le président du groupe-pays L’association des maires de Mauritanie n’a pu participer à cette réunion. Odj_GPMauritanie_27juin2014_Orleans_def 2/2 Groupe-pays Mauritanie plénière du 27 juin 2014 du 27/06/2014 : liste des personnes présentes ou excusées (35 personne(s)) Genre Nom Prénom Fonction Madame LEBAULT Evelyne Monsieur BA Madame Organisme Téléphone Présidente du Comité de [email protected] jumelage SAVIGNY LE TEMPLE 01 64 41 76 94 Mamadou Conseiller AMBASSADE DE MAURITANIE EN FRANCE 01 45 04 82 41 COSTES Tamara Chargée de mission aux [email protected] relations internationales SAVIGNY LE TEMPLE 01 60 63 18 99 Monsieur MEYER Pascal [email protected] CONSEIL REGIONAL DU CENTRE 02 38 70 30 32 Monsieur ROGER Jean-Claude Directeur de coopération internationale Vice Président [email protected] NOISY LE SEC 01 48 48 22 51 Monsieur ALLIOUX Daniel Vice-président [email protected] 06 82 99 03 29 Monsieur DESCOURTIS Henri Trésorier [email protected] SYNDICAT D'AGGLOMERATION NOUVELLE DE SENART VERT DENIS VILLESAINT NOUVELLE Monsieur HURE Arnaud Chargé de mission aux [email protected] relations internationales CONSEIL REGIONAL D'ILE DE 01 53 85 72 83 FRANCE Madame BIASIN Jocelyne Membre du Comité de jumelage [email protected] NOISY LE SEC 01 48 49 27 92 Madame CHEDAL Claude Membre du Comité de jumelage [email protected] NOISY LE SEC 01 48 91 30 59 Monsieur CLAYETTE Joël Membre du Comité de jumelage [email protected] NOISY LE SEC 01 48 44 79 43 Madame GLOANEC-MAURIN Karine Vice-présidente du Conseil régional [email protected] CONSEIL REGIONAL DU CENTRE 02 38 70 31 69 Madame GUYON Marie Thérèse Membre du Comité de jumelage NOISY LE SEC 0148443743 Monsieur CAROTINE Dominique Adjoint au maire chargé [email protected] des jumelages SAVIGNY LE TEMPLE 01 64 10 19 78 Madame COCQUART Christiane Membre du Comité de jumelage NOISY LE SEC Madame BERNHEIM Jeannette Présidente du Comité de [email protected] jumelage Base Cités Unies France eMail 08/08/14 [email protected] [email protected] VERT SAINT DENIS Adhérent Groupe-pays Mauritanie plénière du 27 juin 2014 du 27/06/2014 : liste des personnes présentes ou excusées (35 personne(s)) 08/08/14 Genre Nom Prénom Fonction eMail Organisme Monsieur OULD HORMA Abdi Directeur général [email protected] MINISTERE DE L'INTERIEUR DE MAURITANIE Monsieur GARBY Gilles [email protected] IKOS CONSULTANT 09 77 71 97 54 Monsieur BABUT Jean-Paul Président du Comité de jumelage [email protected] LEON 06 15 73 88 18 Monsieur CAMARA Lamine Chargé de programme [email protected] GRDR 01 48 57 75 80 Monsieur ROGER Jean-Pierre Président du Comité de jumelage [email protected] RODEZ 05 65 68 76 41 Monsieur BA Elhadj Chargé des relations internationales [email protected] NOISY LE SEC Monsieur BOURGET Pierre-Loïc Secrétaire [email protected] LES NOMADES DE MAURITANIE 06 84 19 19 36 Madame LEGOUIL-BOURGET Bernéza Présidente de l'association [email protected] LES NOMADES DE MAURITANIE 02 40 63 01 01 Monsieur LE MOAL Romain Chargé de mission aux [email protected] relations internationales CONSEIL REGIONAL DU CENTRE 02 38 70 34 11 Madame NASSE Céline Stagiaire [email protected] 01 64 13 17 59 Monsieur BA Mohamedou Président [email protected] Monsieur CHOUDER Fethi [email protected] Monsieur BESSON Jean-Marc [email protected] BAGNEUX 01 42 31 60 00 Monsieur NIANE Abdoul [email protected] LIEUSAINT 01 64 13 55 55 Monsieur LANG Baptiste Adjoint chargé de Coopération Internationale Conseiller municipal délégué aux relations internationales et aux Adjoint au maire, en charge des relations internationales Animateur SYNDICAT D'AGGLOMERATION NOUVELLE DE SENART FEDERATION DES VILLE NOUVELLE ASSOCIATIONS DU GORGOL EN FRANCE (FAGOF) AUBERVILLIERS [email protected] 01 64 13 18 09 Monsieur CLAISE Timothé Membre du Comité de jumelage [email protected] SYNDICAT D'AGGLOMERATION NOUVELLE DE SENART SAVIGNY LE TEMPLE VILLE NOUVELLE Base Cités Unies France Téléphone 01 48 39 52 10 0675680579 Adhérent Groupe-pays Mauritanie plénière du 27 juin 2014 du 27/06/2014 : liste des personnes présentes ou excusées (35 personne(s)) 08/08/14 Genre Nom Prénom Fonction eMail Organisme Téléphone Monsieur LAM Ousmane Chargée de Mission Relations Extérieures [email protected] 06 25 87 65 36 Monsieur AININA Nemine Coordinateur de programme [email protected] AREMAU (ASSOCIATION RECIPROCITE ECHANGE AVEC LA MAURITANIE) MINISTERE DE L'INTERIEUR DE MAURITANIE Monsieur RICARDOU Rafael Coordinateur [email protected] Base Cités Unies France GRDR (222) 45 25 81 54 Adhérent NOTE Réunion GP-Mauritanie 27 juin 2014 Atelier 1 : Quelle place pour la coopération dans la nouvelle stratégie de développement agro-pastoral ? 1. Contexte général La Mauritanie, ce pays relativement grand de l’Afrique de l’ouest de superficie plus de 1 millions km2 largement désertique, abrite à peu près 3,796 millions d'habitants (BM, 2012), dont 42% vivent en dessous du seuil de pauvreté. Une des raisons, qui explique pourquoi en 2013, la Mauritanie s'est classée au 155e rang sur 186 pays à l'indice de développement humain (IDH). Un classement considéré relativement bas, qui case ce pays en voie de développement. Au niveau économique, le PIB en 2013 était de 4,183 milliards de dollars (FMI, 2013). L’agriculture ne contribue que pour une part relativement faible à ce PIB estimé à 17% environ. En effet, l’agriculture est fortement tributaire de la situation géographique et climatique du pays. Seulement 20% des terres sont dits aptes à des activités agro-pastorales. Toutefois, les terres cultivables ne dépassent pas les 0,5% du territoire, et les terres irriguées en maîtrise totale de l’eau ne représentent que 30% du potentiel irrigable, estimé à 130 000 hectares. Cependant, ce secteur est toujours le gagne-pain de 65 % de la population (FAO, 2014) mais dû au changement climatique, plusieurs années de sécheresse et de désertification ont forcé les agriculteurs parvenant tout juste à subsister, à abandonner le peu qu'il leur reste pour tenter leur chance dans les villes. Par conséquent, et d’après la même source, la Mauritanie produit moins de 30 % des produits alimentaires dont il a besoin pour nourrir sa population. Ce qui met en lumière la faible productivité et rentabilité de ce secteur. Une situation critique qui laisse le pays dans un état de dépendance alimentaire, vulnérable aux flambées des prix mondiaux qui poussent les plus fragiles au désespoir. Compte tenu du rôle déterminant du secteur rural dans l’emploi et les revenus de la population, une réduction de la pauvreté et une sécurité alimentaire accrue passent nécessairement par son développement. Alors, comment réussir a assuré la sécurité alimentaire et la souveraineté alimentaire de la Mauritanie ? 2. L’état de la malnutrition en Mauritanie La population du Sahel est touchée depuis plusieurs années par la malnutrition et, parfois, la famine. C’est une difficulté à laquelle fait face la Mauritanie depuis des années. Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest de 3,5 millions d’habitants, « plus de 635 000 personnes dans l’ensemble du pays sont en insécurité alimentaire » (malnutrition ou faim), soit « 18,5 % des ménages » selon le Programme alimentaire mondial (PAM), une agence de l’ONU. Les régions du sud et de l’est du pays sont les plus touchées, avec les zones périurbaines de la capitale, Nouakchott. Les données de cette enquête, réalisée avec le Commissariat mauritanien à la sécurité alimentaire, ont été collectées en décembre 2013 et janvier 2014, une période « post-récoltes ». « Au cours des cinq dernières années, un taux similaire d’insécurité alimentaire n’a été observé qu’en décembre 2008, qui fut une année d’importantes hausses des prix des produits alimentaires », précise le rapport d’enquête. « Insécurité alimentaire chronique » Parmi les causes de la situation figurent « le mauvais déroulement dans certaines régions de la campagne » agricole, de mauvaises récoltes, ainsi que « les baisses de revenus en milieu urbain ». Le document évoque aussi les prix élevés des vivres et note que la Mauritanie connaît « une insécurité alimentaire chronique » car, « de fait », sa production agricole « est structurellement déficitaire et ne couvre annuellement qu’environ 30 % des besoins alimentaires de sa population». Au niveau mondial « Plan Sahel » Le « plan Sahel » concocté par l’ONU, les États de la région et les bailleurs de fonds européens avaient permis en 2012 de soigner et d’épauler des millions de personnes en insécurité alimentaire, évitant une catastrophe sans précédent. Près de 900 millions d’euros devaient être distribués en argent et en nourriture aux plus vulnérables. En 2014, ce sont en tout près de 20 millions de personnes qui sont menacées par la famine et la malnutrition au Sahel, selon l’ONU, qui avait lancé début février un appel pour réunir deux milliards de dollars. Neuf pays sont concernés : Burkina Faso, Cameroun, Gambie, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal et Tchad. Comité français pour la solidarité internationale CFSI Quelques exemples de projets de développement réalisés par le CFSI dans le cadre du Programme « Promotion de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest » sont joints en annexe. 3. Le secteur rural Par définition, le milieu rural englobe l'ensemble de la population, du territoire et des autres ressources des campagnes, c'est-à-dire des zones situées en dehors des grands centres urbanisés (Source : OCDE et Conseil de l'Europe). En Mauritanie l’agriculture dispose de ressources et de potentialités non négligeables surtout l’agriculture familiale mais faiblement exploitée. Malgré les importants investissements réalisés, ces dernières années, à travers de nombreux programmes et projets de développement, ce secteur reste caractérisé par une faible contribution à la croissance économique du pays (3%) et une pauvreté massive (77%) . C’est pourquoi, Il sera indispensable de faire un diagnostic global et de œuvrer au niveau local puisque plusieurs domaines interdépendants coexistent dans ce secteur. En novembre 2012, le Gouvernement mauritanien a adopté, une nouvelle stratégie pour le développement du secteur rural à l’horizon 2025. Cette stratégie, qui répond au souci de se doter d’une approche intégrée pour le secteur rural, a retenu cinq axes stratégiques et cinq domaines prioritaires dont l’objectif est de rendre le secteur attractif pour les partenaires au développement et les investisseurs, afin de hisser le secteur à la hauteur des enjeux de la sécurité alimentaire et de la lutte contre la pauvreté (premier objectif du millénaire). Les axes stratégiques retenus sont (i) la promotion de l’élevage ; (ii) la promotion de l’agriculture ; (iii) le développement local ; (iv) la maîtrise de la gestion des ressources naturelles et (v) l’adaptation du cadre juridique et institutionnel. La mise en œuvre de ces axes s’appuie sur les domaines stratégiques suivants : (i) les infrastructures, (ii) la recherche, (iii) le conseil rural et la formation, (iv) le financement et (v) le commerce. Pour chacun des axes, la stratégie a défini des sous axes, et identifié les filières potentiellement porteuses. La stratégie a était déclinée, par la suite, en programme national de développement de l’agriculture et de l’élevage (PNDAE). Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie, une loi d’orientation agropastorale a été adoptée par le parlement, le 27 mai 2013, et le Ministère du Développement Rural a conçu et présenté à ses partenaires au développement un programme de développement rural intégré (PDRI) qui rassemble, dans une démarche cohérente, les actions prioritaires. Les questions qui se posent 1. Comment optimiser le potentiel total de l’agriculture familiale pour garantir l’autosuffisance et la sécurité alimentaire ? 2. Quel est le rôle de la société civile dans ses enjeux ? 3. Quelle est la place de la coopération décentralisée dans la nouvelle stratégie de développement du secteur rural ? 4. Comment améliorer la coopération décentralisée afin d’aboutir à des résultats concrets ? 5. Peut-on nourrir la population mauritanienne en soutenant l’agriculture semi-intensive ? L’ordre de l’atelier 1. Présentation des invités 2. Présentation de l'atelier 3. Présentation du document du gouvernement mauritanien « Sécurité alimentaire, agricultures familiales, agro-business ... » Un point à la lumière du contexte mauritanien ». 4. Réflexion générale sur le thème de l'agriculture familiale Quelques données statistiques 5. L’expérience des collectivités territoriales françaises présentes en réponse à la double question a- où en sont les collectivités mauritaniennes jumelles sur l'autosuffisance alimentaire? b- y-a-t-il des expériences de commercialisation? De conservation? Avec quelle organisation? 6. Présentation du projet du GRDR sur la création de filières de production agricole Questions / réponses Programme « Promotion de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest » 2011 Mauritanie Projet de valorisation des initiatives locales de production et de transformation de patates douces dans le Gorgol (PROVILPAG) Porteur du projet Le projet GRDR (Groupe de Recherche et de Réalisations pour le Développement Rural) Dans le Gorgol, de nombreux paysans produisent de la patate douce, aliment de grande valeur nutritive plébiscité sur le marché local. Le projet vise une amélioration tant de la production, de la conservation (les pertes post récolte sont estimées à 50%) que de la commercialisation du tubercule vers la ville de Kaédi, principal marché urbain. France www.grdr.org Partenaire principal Objectifs du projet AMAD (Association Mauritanienne pour l’Auto Développement) - Renforcer et promouvoir les initiatives locales en faveur de la production, de la conservation et de la commercialisation de la patate douce et de ses produits dérivés au niveau des communes de Lexeiba et Foum Gleita, et du marché de Kaédi et Sélibaby. Mauritanie Autres partenaires - Diffuser des approches intégrées agroécologiques, de gestion des flux entre les activités d’élevage et horticoles. AMPG (Association des Maires et Parlementaires du Gorgol), Mauritanie Résultats attendus CNRADA (Centre National de Recherche Agronomique et du Développement Agricole), Mauritanie Mairies et conseils municipaux, instances de concertations locales, et organisations de producteurs de Foum Gleita et Lexeiba, Mauritanie Localisation du projet Communes de FoumGleita et Lexeiba, région du Gorgol, Mauritanie - Une situation de référence est établie, et un cadre de concertation des acteurs de la filière patate douce est établi. - Les itinéraires techniques des producteurs sont améliorés et diffusés auprès d’un grand nombre d’exploitants locaux et régionaux. - Les sous-produits de la culture de patate douce sont mieux valorisés et les pratiques alternatives de gestion des flux agriculture-élevage sont vulgarisées dans une optique d’amélioration durable de la fertilité des sols. - Les producteurs de patate douce diversifient et sécurisent leurs débouchés commerciaux. - La consommation de patate douce et de produits dérivés augmente dans les zones de production et les principaux marchés urbains de la zone. Bénéficiaires directs : 200 familles. Durée 36 mois Financement Fondation de France : 50 000 € Principales activités - Réalisation d’un diagnostic territorial concerté sur la filière, et de sa cartographie ; - organisation de session d’échange sur les techniques de production et de conservation des boutures de patate douce ; - mise en place des 2 unités artisanales pilotes de transformation de patates douces en farine ; - vulgarisation de l’usage de fanes de patates pour l’embouche ovine, et de l’usage de fumure organique ; - mise en place d’un dispositif d’appui aux ventes groupées ; - organisation de journées de sensibilisation sur la nutrition et la valeur nutritive de la patate et de ses dérivés.