Pour feuilleter quelques pages, cliquer ici

Transcription

Pour feuilleter quelques pages, cliquer ici
Patrick Perrier
P
Les avions
de collection
EN IMAGES
Sommaire
Avant-propos ................
4
Douglas Skyraider ................ 20
Fairchild 24 ......................... 22
La mémoire vive
de l’aéronautique .........
5
North American
OV-10 Bronco ..................... 24
Amérique du Nord
North American P-51
Canada
Mustang ............................. 26
De Havilland Canada
North American T-6 et SNJ .... 28
DHC-1 Chipmunk ................... 8
North American T-28 Trojan ... 30
Belgique
Royaume-Uni
Stampe SV 4 ....................... 54
BAe Bulldog ........................ 78
France
De Havilland DH-82
Tiger Moth .......................... 80
Yakovlev Yak-3,
Dassault Flamant ................. 56
Yak-9 et Yak-11 ................... 40
Fouga Magister ................... 58
Yakovlev Yak-18,
Yak-50 et Yak-52 ................. 42
Max Holste MH-1521
Broussard ........................... 60
Ex-Tchécoslovaquie
Morane-Saulnier MS-315
et MS-317 .......................... 62
Aero L-29 et L-39 ............... 44
Zlin Z-326,
Morane-Saulnier
MS-733 Alcyon.................... 64
Zlin Z-526 et Z-726 ............. 46
Morane-Saulnier
MS-760 Paris ..................... 66
Europe de l’Ouest
Mudry CAP-10, 20 et 21...... 68
Allemagne
Bücker (CASA) Bü-131 Jungmann
Nord Pingouin,
Noralpha et Norécrin ............ 70
et Bü-133 Jungmeister ........ 48
Nord 2501 Noratlas ............ 72
Europe de l’Est
Fieseler Fi-156 Storch
Nord 3202.......................... 74
Chance Vought Corsair ......... 16
Russie
et Morane-Saulnier Criquet ... 50
Douglas DC-3 ...................... 18
Antonov An-2 ...................... 38
Junkers Ju-52/3m ............... 52
Piper Cub ............................ 32
États-Unis d’Amérique
Beech 17 ............................ 10
Ryan PT-22 ......................... 34
Waco UPF-7 et YMF-5 ......... 36
Boeing Stearman ................. 12
Cessna L-19/O-1 Bird Dog .... 14
De Havilland DH-100
et DH-115 Vampire ............. 82
Hawker Sea Fury .................. 84
D’autres avions
de collection
Antiques et répliques
de chasseurs de 1914-1918 .. 90
Avions de tourisme .............. 92
Aéronefs uniques,
rares ou radiés .................... 94
Supermarine Spitfire ............ 86
Suisse
Pilatus P2 et P3 .................. 88
SNCAN NC-854, NC-856,
NC-858 et NC-859 .............. 76
Stampe et Bücker : deux biplans
et deux façons de voler à l‘ancienne.
Le T-28 F-AZHR en juillet 2010 à Saint-Yan.
(Patrick Perrier)
Avant-propos
La mémoire vive de l’aéronautique
VOLER NE SUFFIT PAS. Pour ceux qui se reconnaîtront dans les pages de ce livre, partir en voyage, en promenade ou même faire des acrobaties à bord d’un bel avion, ne suffiront
jamais. Pour les satisfaire, ces amateurs d’un genre particulier mais finalement assez répandu, il faut aussi que l’avion, le bijou – car c’est ainsi que ledit appareil est généralement
perçu –, possède un vrai supplément d’âme.
Quoi donc ? Un supplément d’âme... Eh oui ! Ce sera parfois un exemplaire unique retrouvé, conservé ou reconstruit. Parfois une réplique à la fois fidèle et audacieuse. Mais, ce sera
surtout un avion qui, lorsqu’il ébroue son (ses) moteur(s), lorsqu’il s’élève au-dessus d’un champ (de préférence tapissé de spectateurs émus), raconte une longue histoire. Une
histoire de pionniers, une histoire de héros, une histoire d’aventures...
Ils sont des centaines, comme ça, à raconter l’histoire de l’homme volant dans le ciel de France et Patrick Perrier vous invite ici à les découvrir. Alors, bons vols à la lisière du temps !
Stéphane Gallois.
Le grand public aime simplement les appeler « vieux coucous » alors que la Direction
générale de l’Aviation civile (DGAC) identifie les aéronefs de collection avec une immatriculation qui débute par la lettre F (« Fox » pour France) suivie impérativement de A
et Z (« Alpha » – « Zulu »), marque d’un CNRAC, un Certificat de navigabilité restreint
d’aéronef de collection, porté en 2011 par plus de 350 aéronefs. À cette délimitation administrative, s’ajoutent certaines machines rares ou déjà anciennes sous CDN (Certificat de
navigation), sous CNRA (Certificat de navigabilité restreint d’aéronef) et CNSK (Certificat
de navigabilité spécial d’aéronef en kit) et des avions immatriculés à l’étranger (dans les
pays de l’Est, en Grande-Bretagne, aux États-Unis...) basés en France.
Pour continuer à voler sous certificat, toutes ces machines doivent être contrôlées à
intervalles réguliers par une société indépendante, l’Osac (Organisme pour la sécurité de
l’aviation civile) qui a repris les missions du Gesac (Groupement pour la sécurité de l’aviation civile), le 13 octobre 2010.
Mais ce précieux document n’est rien si l’exploitation d’un avion est compromise par le
montant de ses primes d’assurance. Une menace qui a maintes fois plané sur le majestueux Boeing B-17G Flying Fortress Pink Lady F-AZDX, en grande révision à La Ferté-Alais
depuis le 19 mars 2010, pour une durée estimée entre cinq et huit années.
avions de l’AJBS au cinéma et à la télévision est devenu une gageure ! Aujourd’hui, l’Amicale regroupe 300 membres et près de 80 avions.
Hors de l’Hexagone, les « sanctuaires » similaires à La Ferté se nomment Old Warren
au Royaume-Uni, Old Rhinebeck aux États-Unis (dans l’État de New-York) ou Wanaka en
Nouvelle-Zélande, pour ne citer que les plus connus.
... LEURS NOMBREUX ÉMULES...
La belle aventure de La Ferté-Alais a fait des émules sur de nombreux terrains français,
en premier lieu dans la vallée du Rhône à Saint-Rambert-d’Albon, siège d’Aéro Rétro née en
1977 et seconde collection hexagonale.
LES PIONNIERS DE L’AMICALE JEAN-BAPTISTE SALIS ET...
L’incontestable berceau de l’aviation de collection française se situe en région parisienne sur le plateau de l’Ardenay à Cerny dans l’Essonne, sur le mythique aérodrome
privé de La Ferté-Alais, fief de la famille Salis depuis 1937. Aviateur durant la Grande Guerre,
Jean-Baptiste Salis débute la récupération de vieux avions après la fin du conflit mais perd
malheureusement sa collection durant la Seconde Guerre mondiale. Au début des années
cinquante, il réveille sa passion avec la restauration d’un Blériot XI suivie de l’acquisition
de nombreux autres aéronefs. À sa disparition en 1967, son fils Jean développe ses activités avec l’organisation – à partir de 1970 – de l’une des plus fameuses fêtes aériennes
européennes et autour d’intéressants partenariats avec le monde du 7e Art. Dénombrer
les téléfilms et les films tournés sur l’aérodrome de La Ferté-Alais ou les apparitions des
Janvier 2010, essai moteur sous un arc-en-ciel
hivernal pour le CASA 1131 E F-AZBZ. (Patrick Perrier)
En juin 2009 durant le meeting national de l’Air sur la base aérienne de Tours,
un « Fox-Papa » de collection : la magnifique réplique de Deperdussin T.1
construite par feu Gilles Alexandre (Patrick Perrier)
Un Jodel D 112 vu depuis un Jodel DR 1051 Sicile :
deux grands classiques des terrains d’aviation
devenus avec le temps des aéronefs de collection.
Sans aucune prétention d’exhaustivité, il convient également d’évoquer Aéropassion
à Blois-Vendôme, les Ailes anciennes de Corbas, les Ailes de France à Lunéville, l’Amicale
alençonnaise des avions anciens, Antic Air aux Mureaux, Armor Aéro Passion à Morlaix,
l’Association des mécaniciens pilotes d’aéronefs anciens (AMPAA), l’escadrille Orion à
Marmande, Foug’Air à Châteauroux, la French Wing de la Commemorative Air Force (le plus
grand musée volant du monde né aux États-Unis en 1957), le Groupement pour la préservation du patrimoine aéronautique (GPPA) à Angers-Marcé, Memorial Flight, le Musée
aéronautique de la Presqu’île Côte d’Amour (MAPICA) à La Baule, le Musée européen de
l’aviation de chasse à Montélimar, Nostalgic’Aéro à St-Yan, Saint-Dizier Aéro Rétro...
Regroupées pour certaines au sein de la Fédération française des ailes anciennes
(membre de l’European Aviation Preservation Council), ces associations militent activement
pour faire coïncider la stricte réglementation aéronautique avec leurs intérêts et trouvent
un écho favorable auprès du Réseau du sport de l’air ou de la commission Patrimoine de
l’Aéro-club de France. Dynamiques ou en sommeil, réputées ou modestes, elles ont toutes
pour dénominateur commun d’être animées par des passionnés férus de mécanique.
Dans le cercle très restreint des collectionneurs français de warbirds, Christophe Jacquard est actuellement la personnalité la plus en vue. Propriétaire d’avions de collections
depuis trois décennies, il possède ou a possédé un Hawker Sea Fury, un North American
P-51 Mustang, deux Supermarine Spitfire, un Yak-9U, un Yak-11 et le très rare Focke-Wulf
Fw-190 A8/N F-AZZJ accidenté en baie d’Hyères le 12 juin 2010 et revendu en Allemagne
au mois de septembre suivant.
Éparpillées sur quelques aérodromes (parfois privés), quelques PME ont acquis un
indéniable savoir-faire dans le domaine de l’aviation ancienne, qu’il s’agisse de biplans
en bois et toile chez Classique Aéro Service à Orbigny en Touraine ou bien de warbirds
chez Aéro Restauration Service à Dijon-Darois, pour n’en citer que deux.
...MÊME HORS DE FRANCE
Fort heureusement, la préservation d’aéronefs conçus en France a dépassé nos frontières. Comment ne pas évoquer la Suisse qui fait voler deux joyaux de notre patrimoine
aéronautique : le chasseur EKW D-3801 alias Morane-Saulnier MS 406 (peint en hommage à la bataille de France de 1940) et le biplace à réaction Dassault Mirage III DS ? Au
Royaume-Uni, il est inconcevable de ne pas mentionner l’unique chasseur Curtiss H-75
Hawk aux couleurs du groupe de chasse II/5 (à la tête de Sioux du Lafayette) de Stephen
Grey, un collectionneur de réputation mondiale.
Assemblée en Californie, la réplique du Caudron C 460 de course de Tom Wathen a ravi le
public français de quelques manifestations aériennes en 2009. Depuis 2005 au Texas, le
parfait fonctionnement du système de pliage des ailes d’un Douglas AD-4NA Skyraider superbement restauré. Au début de l’année 2010, Gérard Feldzer, alors directeur du musée,
a annoncé que le Concorde n° 213 F-BTSD pourrait faire des démonstrations de roulage
avec l’assistance d’une équipe de techniciens bénévoles impliquée dans la conservation
du « Sierra Delta » depuis sa retraite au musée en 2003. Cette déclaration a fait presque
autant de bruit que les quatre réacteurs Olympus du bel oiseau blanc.
Animé par des passionnés réunis autour du très dynamique Christian Ravel, le Musée
régional de l’air d’Angers-Marcé est le conservatoire de l’aviation légère française. Il maintient en état de vol une part non négligeable de ses collections, des avions et des planeurs
régulièrement présentés en meetings, et il ne cesse d’enrichir ses collections par des
dons, des acquisitions et des restaurations. Avec le soutien de la Fondation du patrimoine,
son équipe exerce actuellement son talent sur un bimoteur Cessna UC-78 Bobcat, désormais seul de son espèce sur le continent européen.
DU RÊVE À LA RÉALITÉ : À SUIVRE
À côté d’inévitables et substantiels moyens financiers, rêver est indispensable
pour restaurer ou reconstruire un aéronef... Et les collectionneurs français ne man-
Français Jean-Marie « John » Garric construit avec sa société la reproduction d’un bimoteur de reconnaissance Potez 63-11.
Plus qu’en Europe ou en qu’Océanie, les warbirds sont l’objet d’une véritable industrie en
Amérique du Nord, avec des artisans spécialisés dans la restauration ou la reconstruction
de cellules, la rénovation de moteurs tels les précieux Merlin des Spitfire ou des Mustang.
AUTOUR DES DEUX GRANDS MUSÉES FRANÇAIS
Depuis la tragique perte de son rarissime chasseur Dewoitine D 520 avec son pilote le
colonel Christian Bove, le 13 juillet 1986 à Vannes-Meucon, le Musée de l’air et de l’espace
du Bourget ne fait plus voler d’avion de collection. Pourtant une grande partie de ses
aéronefs a rejoint l’aéroport du Bourget par la voie des airs et, à l’occasion des journées
du patrimoine, du côté des ateliers et des réserves de Dugny, les personnels du musée
se font un plaisir de faire revivre au sol certains avions. Ils démontrent, par exemple, le
Fin mars 2008, le MS 733 n°6 F-BEHG surpris
dans le ciel d’Amboise-Dierre. (Patrick Perrier)
quent pas d’ambitieux projets comme la remise en vol d’un SEPECAT Jaguar (disparu
du ciel français depuis son abandon par l’armée de l’air en 2005) ou l’importation
d’un biturbine américain Grumman OV-1D Mohawk. Le fait que l’administration considère toujours de telles machines comme des armes de guerre est un puissant frein
qui annihile aisément de telles initiatives. Pourtant dans l’Hexagone, nombreux sont
les mécaniciens qualifiés prêts à œuvrer bénévolement sur le biréacteur franco-britannique.
Aux États-Unis où la législation est plus souple et… les millionnaires plus nombreux,
les performants jets de collection sont légion : Douglas A-4 Skyhawk, Folland Gnat,
Hawker Hunter, Lockheed F-104 Starfighter et T-33 Thunderbird, McDonnell-Douglas F-4
Phantom II, MiG-15, MiG-17, MiG-21 et MiG-29, North American FJ-4 Fury, F-86 Sabre et
F-100 Super Sabre, Northrop T-38 Talon, SAAB J-35 Draken… Les deux plus surprenants
étant sans nul doute un BAe Sea Harrier à décollage et atterrissage vertical et un MiG-23
à flèche variable !
En France aussi tout peut être possible. En témoignent la réalisation à l’échelle 3/4 d’un
bimoteur De Havilland Mosquito depuis 1995 par RRAA (Reconstructions répliques avions
anciens) en Vendée ou l’intéressant projet de construction d’un chasseur Bloch MB-152
initié par l’association Dassault Passion.
8
DHC-1 Chipmunk
CHIPMUNK OU TAMIA EN FRANÇAIS désigne un sympathique petit écureuil à pelage rayé. C’est aussi le nom de baptême du DHC-1 qui est, comme le chiffre « 1 » le laisse
entendre, la première réalisation de l’avionneur De Havilland Canada. Née en 1928 à proximité de Toronto, cette filiale nord-américaine de la firme créée par le pionnier
britannique de l’aviation Sir Geoffrey De Havilland s’est d’abord cantonnée dans l’assemblage d’avions conçus en Grande-Bretagne, notamment le célèbre DH 82 Tiger Moth.
Conçu à la fin de la Seconde Guerre mondiale, pour remplacer ce vénérable (mais obsolète) biplan et maintenir l’activité de la firme, le DHC-1 est un monoplan à aile basse
dessiné par le réputé ingénieur polonais Wsiewolod. J. Jakimiuk, un ancien de chez PZL. Pourvu d’un train classique fixe, ce biplace en tandem coiffé d’une verrière coulissante est de construction métallique à l’exception de la voilure en grande partie entoilée. Propulsé par un moteur De Havilland Gipsy Major de 145 ch entraînant une hélice à
pas variable, il réalise son vol inaugural le 22 mai 1946. Conçu pour l’écolage et apte à la voltige, il intéresse de suite la RCAF (Royal Canadian Air Force).
Commandé aussi par la RAF puis l’Army Air Corps, il est également produit en série au Royaume-Uni à plus d’un millier d’exemplaires (quasiment cinq fois plus qu’au Canada !) jusqu’en 1956. À Alverca, l’OGMA en a assemblé 66 pour la FAP (Force aérienne portugaise) jusqu’en 1961. À cette date, la production totale du Chipmunk atteint
1 292 exemplaires, pour une bonne vingtaine de versions, avec des conversions civiles (y compris avec un train d’atterrissage rétractable), réalisées aussi bien chez Bristol en Grande-Bretagne, qu’en Australie ou aux États-Unis.
En service dans les forces armées de plus de 20 pays, les Chipmunk ont également séduit des utilisateurs privés, des
aéro-clubs ou des écoles de pilotage comme celle de la compagnie aérienne Lufthansa.
En 2010, environ 500 « Chippie » sont en état de vol ce qui en dit long sur leur solidité. Modernisés et remotorisés avec un
Continental de 180 ch, une poignée est encore en service dans la FAP.
Appréciés pour leur qualité de construction, 17 DHC-1 sont actuellement référencés par la DGAC, tous en CNRAC. À partir de
1998, à l’initiative du journaliste aéronautique Xavier Méal, leurs propriétaires se sont rassemblés dans des cheep’meet où
ils ont eu l’opportunité de goûter les joies du vol en formation.
UN ÉCUREUIL
DE HAVILLAND CANADA DHC-1 CHIPMUNK T MK 10
BIEN ÉPARGNÉ
22 mai 1946
1 De Havilland Gipsy Major
de 145 ch
920 kg
> 10
2
220 km/h
Construit en 1953, le DHC-1 WZ-878 F-AZQZ de l’association Armor Aéro Passion, photographié à Angers-Marcé durant l’édition 2010 d’Anjou Ailes Rétro.
(Patrick Perrier)
10
Beech 17 Staggerwing
RARES SONT LES BIPLANS DOTÉS D’UN TRAIN D’ATTERRISSAGE ESCAMOTABLE ; le Beech Staggerwing fait partie de ce club très fermé qui compte notamment les chasseurs
Grumman F3F et Polikarpov I-153. Contemporain de ces avions de combat, le Beech 17 est un avion de tourisme et s’il a porté l’uniforme, c’est durant le second conflit mondial comme avion de liaison.
Créateur de la Travel Air Manufacturing Company avec Clyde V. Cessna et Lloyd C. Stearman, Walter H. Beech fonde sa propre compagnie en avril 1932 et fait voler le
4 novembre de la même année le model 17, très vite surnommé Staggerwing, à cause de ses deux plans décalés, une disposition qui améliore la visibilité du pilote et des
passagers. De construction mixte entoilée (tubes d’acier soudés et bois) et doté d’ailes de faible envergure pour optimiser ses performances en vitesse, cet élégant et
confortable monomoteur rencontre le succès en dépit d’une conjoncture économique défavorable. Ces exceptionnelles qualités font la différence : plus rapide au début de
sa carrière que les avions de chasse en service dans l’armée des États-Unis, le Beech 17 brille dans de nombreuses courses. La plus emblématique est à coup sûr le Bendix
Trophy de 1936, de New-York à Los Angeles, remporté à 263 km/h de moyenne par Louise Thaden et Blanche Noyes à bord d’un C17R à moteur Wright Cyclone de 420 ch.
Déclinés en plusieurs versions (les plus nombreux étant les D17), les Staggerwing deviennent des UC-43 dans l’USAAF, GB-1 et GB-2 dans l’US Navy et Traveller en GrandeBretagne. De 1932 à 1948, 781 Beech Staggerwing ont été construits à Wichita dans le Kansas. À l’origine d’une gamme très diffusée d’avions de tourisme et d’affaires
mondialement réputée, cette réussite permet à la Beech Aircraft Company de se lancer dans l’étude d’un monoplan
bimoteur encore plus moderne : le model 18 qui rencontre un succès encore plus important. Un E18S vole aujourd’hui en
France : le F-AZEJ de l’AJBS à La Ferté-Alais.
Dotés du même propulseur Pratt & Whitney de 450 ch que les Broussard (mais pas des mêmes performances !), quatre
D17S (trois sous CNRAC et un F-GUZZ) sont inscrits en France. Le premier D17S de collection à voler en France est le F-AZLA
construit en 1943 et acquis en 1991 par Christian Martin. Restauré durant quatre ans, il a depuis changé de propriétaire
mais a gardé sa sobre et magnifique décoration.
AVION
D’AFFAIRES
BEECH D17S
DE
COLLECTION
4 novembre 1932 (prototype)
1 Pratt & Whitney R-985-17
Wasp Junior de 450 ch
1 912 kg
4
5
325 km/h
Le superbe Beech 17 F-AZLA, à son arrivée à l’Eurofly’in RSA de Saint-Yan en juillet 2010. (Patrick Perrier)