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TABLEAU D’ETUDE D’UNE ŒUVRE D’ART
INFOS GENERALE S
Titre, date
Les expulsés (1977)
Auteur,
Ernest Pignon Ernest. De son vrai nom Ernest Pignon est un
artiste plasticien né en 1942 à Nice. Il est un des initiateurs de l’art
urbain en France. Ses œuvres agissent comme des témoignages
photographiques. Il se sert du lieu, de son histoire, de ses souvenirs
mais aussi de la lumière et de l’espace. Il crée une image dans son
atelier, qui est souvent le dessin d’une représentation humaine à
l’échelle 1, qui est ensuite reproduite par sérigraphie.
L’artiste installe lui-même ses œuvres dans la ville, durant la nuit.
Ce sont des œuvres éphémères qui vont se dégrader et disparaître
avec le temps.
Le but de l’artiste n’est pas de faire des œuvres qui vont durer dans
l’histoire mais il utilise le temps et ses effets dans son dispositif. Il
dénonce l’art construit pour les musées et les expositions, ce qui ne
l’empêche pas d’exposer.
Ses réalisations sont faites sur du papier fragile (papier journal vierge)
et dureront moins que les œuvres picturales des autres artistes sur
toile ou bois. Il prend des photos des modèles et les reproduit en
atelier à taille réelle.
Les thèmes : s’inspire du champ artistique comme le Caravage,
mélange des sujets chrétiens et païens.
Travaille aussi avec les causes politiques, lutte contre l’apartheid ; En
2001 à Johannesburg découvre la gravité de la pandémie du sida.
Thèmes travaillés entre autres : 1972 Les accidents de travail ;
l’apartheid, 1975 l’homme et la ville, les immigrés, Rimbaud, Paris et
Charleville, les expulsés en 1977 ; Les Aborigènes, en 1984 ; 1988 La
Déposition-mise au tombeau à Naples ; 1996 Derrière la vitre, 2002
Soweto-Warwick-Durban Afrique du sud et Sida ; 2003 Alger Mémoire
de la guerre d’Algérie, …
Il veut dénoncer les injustices et sortir du silence et de l'oubli ceux qui
en sont victimes.
Thème (parmi les 6 grands thèmes)
Art état et pouvoir
Art engagé : Comment un artiste se sert de son art, de sa pratique pour
dénoncer une injustice ou soutenir une cause.
Domaine artistique
Art visuel
Arts de l’espace, du visuel, du langage, du son,
du spectacle vivant, du quotidien
Procédé : Installation
Genre (sculpture, tableau, film…)
Repérage dans la journée et à la tombée de la nuit il fait ses
installations. Ce sont comme des nouveaux habitants sous le procédé
du trompe-l’œil fantomatique. Fait revenir des ombres, des chairs, des
visages décolorés.
Il veut donner l’illusion d’une présence, surprendre le public de façon à
ce qu’il s’interroge.
Il intègre le lieu, l’espace, un endroit. Colle une image, lui fait épouser
son support, elle adhère sur le mur, la paroi, une porte. Il y a une
étroite relation entre le lieu et l’image. Ensemble ils créent un sens,
une émotion, un témoignage de ce qu’il s’est passé. Il travaille avec la
mémoire des images et des pierres.
Ses œuvres sont soumises au temps et aux intempéries. Elles sont déjà
fragiles par le papier et vont disparaître au fil des jours ; l’image se
boursoufle, se tord, se déforme et invente ses plis. Ses œuvres
n’existent que dans la ville et appartiennent à tout le monde (Art
urbain). Avec le temps, elles s’effacent.
Courant artistique et/ou littéraire
Art urbain, Art contemporain
Précise les autres artistes qui appartiennent à
ce courant
Autres artistes : Banksy
CONTEXTE HISTORIQUE ET
SOCIAL
Enfant, il a été lui-même expulsé de chez lui, avec ses parents, alors
qu’ils vivaient à Nice. Il est donc sensible à cette cause la cause.
Art engagé : en intervenant dans la rue, c’est sa façon de réagir contre
la nouvelle politique de la mairie de Paris qui durant les années 19701980, va réhabiliter un grand nombre de quartiers parisiens. Le mur de
l’immeuble sur lequel l’artiste à marouflé « Les expulsés » est situé
dans le quartier de Montparnasse ; quartier qui fut touché par le projet
de réhabilitation. A ce moment, des habitants sont expulsés en masse
et leurs logements sont détruits selon la décision de la mairie. Ainsi
Ernest-Pignon Ernest met en scène des personnages qui sont en
partance. A ce moment le président était Valéry Giscard D’Estaing, et
Jacques Chirac est élu maire de Paris.
Il veut dénoncer l’exclusion.
MESSAGE
Que raconte cette œuvre ? que nous apprendelle ?
- pour qui ?
- pourquoi ?
- quel est l’importance du titre ?
Sens historique : c’est un dessin collé sur un mur d’immeuble détruit
au moment de la réhabilitation de certains quartiers parisiens de
Montparnasse.
L’artiste s’approprie la réalité, le noir et blanc est plus intemporel
(Pignon a vécu aussi l’expropriation avec sa mère à Nice)
Ici, il met en scène des personnages qui sont en partance à cause d’une
expulsion déclenchée par la ville de Paris sous prétexte d’une
rénovation de quartier.
L’image est conçue pour les lieux où elle s’intègre ici, personnes
expulsées de leur domicile.
les dessins de l’artiste montrent une certaine détresse, un mal vivre
encore et toujours d’actualité.
ANALYSE ARTISTIQUE
Sujet : les expulsés
(A adapter selon l’œuvre et la discipline)
Sérigraphie in situ éphémère
œuvre éphémère date de 1977/79, il n’en reste que des traces
photographiques. Elle se situait sur la façade restante d’un immeuble
voué à la démolition, à Paris.
Sérigraphie collées sur les murs de Paris (500 sérigraphies)
Le dessin est réaliste, format à l’echelle1.
Personnages, homme et femme côte à côte, formant un couple ou
séparé en fonction du lieu, ils portent des affaires diverses : sac,
valises, le baluchon roulé sous le bras, en signe d’exil forcé, matelas
suspendu au bout de la main, recroquevillé en coquille d’escargot… Ils
n’ont sur eux que peu d’affaires, de niveau social très modeste. Ils sont
statiques et semblent perdus comme ne sachant pas où aller. Le
matelas montre la précarité, où dormir ?
Le support de l’œuvre est le mur abîmé par la démolition, les traces de
vie antérieures y sont apparentes : papier peint, emplacement d’un
meuble, d’un cadre…façade d’immeuble éventrée, montrant des
empreintes de vie, l’intimité des familles à travers les faïences,
tapisserie, cheminée…Foyers soudainement arraché, fracassé et laisser
à la vue de tout le monde.
C’est une œuvre éphémère. Les œuvres appartiennent au temps, au
monde de la rue et sont vouées à la destruction. Le temps va s’en
charger. Cette disparition est également celle des immeubles sur
lesquels Pignon intervient.
IMPRESSIONS
Ecris ce qui te vient à l’esprit devant cette
œuvre
Le choix de cette œuvre t’intéresse t-il ?
Pourquoi ?
AUTRES ŒUVRES A RELIER
A la place du public, que peut-on ressentir face à cette œuvre ?
Pourquoi ? En quoi c’est une œuvre engagée ?
En quoi peut-elle développer le sens de la citoyenneté ?
Norman ROCKWELL (Hyperréalisme)
The problem we all live with – 1964 ! parle de Rosa Park, qui fut la
première petite fille « noire » à aller dans une école de « blancs » aux
Etats Unis.
Banksy, le mur de Gaza 2009
MEMOIRE
Ecris ce que tu as envie de retenir de cette
œuvre
Si l’on devait aujourd’hui rattacher cette œuvre à un événement précis
ce serait lequel ?
Citer d’autres actions, artistes, chanteurs, films engagés…pour élargir le
débat. Avec quels moyens les artistes défendent-ils une cause ?
Comment des artistes ont-ils pris position de différentes manières sur
des sujets graves dans le but de nous faire réfléchir ?
Comment les artistes sont-ils témoins de leur temps ?

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