Dans le trafic no 30 - Faculté de théologie et de sciences des religions
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18029_Bulletin_no30_automne10_16p_Mise en page 1 10-11-25 09:24 Page1 BULLETIN No 30 AUTOMNE 2010 Dans le trafic Bulletin de l’ADDTSRUM ASSOCIATION DES DIPLÔMÉES ET DES DIPLÔMÉS EN THÉOLOGIE ET EN SCIENCES DES RELIGIONS DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL BROCHURE Tél. : 514 934 1353 Nom du travail Numéro de projet Commandé par Contact Code de l’infographiste Bulletin l'ADDTSRUM 18029 Novalis Monique Dubé Format fini Fond perdu Marges DPI Couleurs 8,5"x11" Aucun H 0,5"/B 0,917"/Int 0,33"/Ext 0,5" 300 dpi Noir et blanc ÉPREUVE 3 DATE / HEURE 24/11/10 15 h 30 18029_Bulletin_no30_automne10_16p_Mise en page 1 10-11-25 09:24 Page2 ÉDITORIAL Table des matières BONJOUR, CHERS MEMBRES ! ÉDITORIAL 2 Michelle Labelle, présidente (2008-2010) COLLABORATIONS-TÉMOIGNAGES Présence de Marie au sein de l’Église apostolique « selon l’œuvre commune d’Adrienne Von Speyr 3 et Hans Urs Von Balthasar » Margo Gravel-Provencher, vice-présidente 2010, théologienne, présidente de l’ADDTSRUM (1991-1993) et secrétaire administrative de l’ADDSTRUM (2001-2005) La méditation chrétienne : une nouvelle façon de prier ? Michelle Richert L’évolution de l’enseignement et de la recherche en éthique et en théologie de l’économie au temps du capitalisme néolibéral Michel Beaudin, professeur honoraire « Cette terre appartient à Dieu, voilà pourquoi elle est sainte » Billet de soeur Pauline Boilard (octobre 2009), de retour d'un engagement prolongé à Jérusalem. 5 7 9 Les années Léger 1950-1967 Denise Robillard 10 FORMULAIRE D’ADHÉSION 13 PROCHAIN NUMÉRO 14 A u terme de treize ans au conseil de l’Association des diplômées et des diplomés de la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Montréal et responsable du bulletin depuis mes débuts, je veux saluer votre fidélité. J’ai revu, au cours des années, des personnes présentes à la première assemblée générale à laquelle j’avais assisté à l’invitation d’Hélène Lamarre avec qui j’avais partagé la chambre durant le voyage au pays de Jésus, en 1997. Le temps a passé et de nombreux changements se sont produits depuis. Pourtant, les balises qui ont jalonné mon parcours d’étudiante demeurent. C’est avec beaucoup de reconnaissance envers toute la communauté universitaire, celle de la Faculté de théologie en particulier, que je considère ce temps précieux qu’il m’a été donné de vivre. Ce trentième numéro, préparé durant toute l’année dernière, a dû être scindé en deux parce que les contributions demandées avaient dépassé nos attentes. Il vous parvient, majoritairement, par voie électronique ; une utopie, il n’y a pas si longtemps. Il boucle la boucle, d’une certaine manière, avec la contribution du professeur Michel Beaudin, l’un des fondateurs de l’Association en 1989, qui y fait une rétrospective de son expérience. Vous y trouverez aussi un texte de Margo Gravel-Provencher, qui a officiellement enregistré l’Association lors de sa présidence. Plusieurs de nos membres ont accepté de collaborer en partageant leurs expériences sur le terrain afin de nous faire apprécier différentes facettes de la précieuse formation universitaire reçue. Merci à madame Denise Robillard qui a participé à la table ronde de notre 20e anniversaire et nous a présenté sa recherche. Félicitations à l’équipe du conseil qui a accepté de poursuivre la mission de porter vos intérêts auprès des instances de la Faculté et de nous permettre de rester en lien avec notre alma mater. Merci infiniment à madame Thérèse Caron qui nous a fait profiter de ses talents de correctrice pour réviser les textes et partager les tâches liées à la production du bulletin depuis 2000. Nous sommes privilégiés aussi par la présence de madame Hélène Régnier, notre nouvelle présidente, qui nous fait bénéficier des services de Bayard/Novalis pour l’édition de ce bulletin. Il n’est pas possible de nommer toutes les personnes qui nous ont soutenus au cours de ces années ; elles demeurent précieuses dans nos plus beaux souvenirs. Que cette année en soit une de grandes réalisations ! Michelle Labelle PHOTO: COLOCHO (WIKIMEDIA COMMONS) 2 b u l l e t i n d e l ’ a d d t s r u m , n o 3 0 » a u t o m n e 2 0 1 0 18029_Bulletin_no30_automne10_16p_Mise en page 1 10-11-25 09:24 Page3 C O L L A B O R AT I O N S — T É M O I G NAG E S Présence de Marie au sein de l’Église apostolique « selon l’œuvre commune d’Adrienne Von Speyr et Hans Urs Von Balthasar » E n ce 20e anniversaire de l’Association des diplômées et des diplômés en théologie, considérons l’importance fondamentale de la théologie féminine chez un auteur reconnu par ses pairs pour la qualité scientifique de son œuvre littéraire (prix scientifique Paul VI 1). A. Vers l’unification entre la mystique et la théologie Interpellée spirituellement par le renouveau de la doctrinale ministérielle, je m’in- terrogeais sur la dualité du principe évoqué au cours de ma formation théologique : « Ce sont les théologiens et les mystiques qui font avancer l’Église » (A. Charron, c.s.c.). Dans le clair-obscur d’un balbutiement, l’introduction de la déclaration Inter Insigniores, publiée par le magistère de l’Église, demandait des études supplémentaires en théologie classique. Pour ma part, le mémoire de maîtrise présenté en spiritualité sacerdotale mariale justifiait la poursuite de ces recherches. Toutefois, l’exégèse contemporaine établissait un déplacement par la relecture des événements fondateurs à la lumière de l’événement pascal, lieu d’accomplissement des Écritures (Jn 19, 25-30) 2. Considérant l’importance de la Tradition et des recherches contemporaines, je serai intéressée par la méthodologie déployée dans l’œuvre de Hans Urs Von Balthasar. En ce lieu, la méthodologie de l’esthétique théologique ne dissocie pas la mystique et la théologie du sujet récepteur, madame Adrienne Von Speyr 3. Pendant plus de vingtsix ans, Von Balthasar rédige et publie une trilogie, développée en dix-sept volumes, sous les thématiques suivantes : La gloire et la Croix, La dramatique divine, La théologique et L’épilogue 4. Au centre de cette pensée surgit l’expérience spirituelle et scripturaire d’une femme mariée, mystique et médecin (1902-1967). La genèse et les principes de l’Institut Saint-Jean attestent leur travail théologique commun (communauté et théologie) 5. Par des chemins convergents, tous deux constatent la cohérence spirituelle et littéraire qui les réunit : le chemin d’Adrienne jusqu’à sa conversion (1940) et jusqu’au jour de la rencontre fondatrice (1945). Dès lors, « Marie et la Femme » deviennent chez Adrienne, lieu d’interpellation spirituelle et d’interprétation scripturaire : La servante du Seigneur 6, Naissance de l’Église du Christ 7, Marie dans la Rédemption 8, Trois femmes dans le Seigneur 9. Les commentaires johanniques sont publiés en quatre volumes. B. La problématique actuelle À l’instar de ses prédécesseurs, notre culture contemporaine voit apparaître de nouveaux charismes fondateurs, sans cesse interpellés par leurs prédécesseurs (Adrienne et la tragédie de Mary Ward, 1609) 10. À cet égard, comment unifier renouveau théologique b u l l e t i n d e l ’ a d d t s r u m , n o 3 0 » a u t o m n e 2 0 1 0 3 18029_Bulletin_no30_automne10_16p_Mise en page 1 10-11-25 09:24 Page4 Présence de Marie au sein de l’Église apostolique (suite) ministériel et spiritualité sacerdotale? Théologiquement, l’évangile johannique atteste l’acquiescement, la foi-fidélité de Marie à la mission reçue sous la dimension trinitaire du drame du salut. En ce lieu, nous percevons le déplacement hermé neutique et la problématique ministérielle nouvelle qu’il sous-tend. Cependant, la question est délicate. Auditeur attentif de la Parole, Hans Urs Von Balthasar situe la vénération de Marie selon trois perspectives essentielles (christologie, ecclésiologie, pneumatologie). Membre fondateur de la Commission internationale de théologie (1969/1988), Von Balthasar participait à l’équipe de rédaction du « document de travail » sur le ministère sacerdotal (Synode des évêques, Rome, 1971). Le document fait référence à Marie, la mère du Seigneur, et retient l’évocation biblique de Jn 20, 18 et suivants (service eschatologique du ministère sacerdotal et spiritualité du prêtre)11. En sa qualité d’expert, Hans Urs Von Balthasar sera invité à commenter la déclaration Inter Insigniores 12. « Chaque réforme qui tend, dit-il, à revenir à l’unité du sujet récepteur de la Révélation, doit s’en tenir à ce qui a été établi comme fondement : la mort-résurrection et l’événement eucharistique 13. C. La mission ecclésiale et son authentication En 1983, le pape Jean-Paul II demande la tenue d’un symposium romain, consacré à la mission ecclésiale d’Adrienne Von Speyr (1945-1967). Le symposium suppose la publication des œuvres posthumes (Nachlasswerke) qui seront rendues publiques avec l’approbation explicite du pape (1985) 14. Lors de la demande, Von Balthasar vient de publier le dernier volume de La dramatique divine, le dénouement. En ce lieu, celui-ci justifie son esthétique théologique en inscrivant les citations explicites de plus de quarante volumes vonspeyriens. Le dernier volume de La théologique, l’Esprit de Vérité soutient la collaboration créatrice d’Adrienne : « […] avec l’intuition introduite par Bouyer, conduite à son terme par Durrwell et clarifiée par Adrienne, on peut 4 b u l l e t i n d e estimer qu’est mise en lumière une préoccupation de la théologie trinitaire 15. » L’élément central de la mission de Jésus consiste dans cet admirable échange entre l’humain et le divin. Par sa Passion vécue pour nous, le Fils unique du Père porte en sa chair l’homme et la femme sur son corps, qui devient corps « universel » (Nachlasswerke IX, 442) 16. De la vie cachée à la vie active, l’expérience spirituelle de la Mère et l’Enfant 17, perçue par Adrienne, est désormais associée à Marie et à Jean et elle suscite le passage de la christologie à l’ecclésiologie 18. Dans le développement de ses commentaires johanniques, Adrienne soutient la prêtrise de Marie et de la femme : « Marie est la première, dit-elle, à comprendre la prêtrise comme une prière. Elle représente la fonction féminine de la prêtrise. Le ministère de Jean, dit-elle, n’est pas fondé exclusivement sur sa relation d’amitié avec le Seigneur. C’est une fonction propre. Et la Mère est introduite dans cette fonction. Le Seigneur l’a donnée à Jean. Parce qu’elle lui a donné naissance, elle a un rôle à jouer dans la naissance de l’Église [...]. La mission d’amour de Jean ne provient pas d’un acte personnel unique, mais de leur mission eucharistique commune (Jn 21, 23) 19. » Cette pensée sera confirmée par Von Balthasar dans son analyse d’Inter Insigniores et dans L’épilogue de sa trilogie : « […] la fondation de l’Église, repose sur deux aspects indissociables : les Douze et la Cène célébrée avant la Passion et la cellule ecclésiale de base qui comprend Marie et Jean (Jn 19, 26-30). » Dès lors, la présence active de Marie au sein de l’Église apostolique rend possible un véritable partenariat ministériel. Tel est le lieu théologique où nous conduit l’œuvre commune d’Adrienne Von Speyr et de Hans Urs Von Balthasar en cette Année sacerdotale ! l ’ a d d t s r u m , Margo Gravel-Provencher, théologienne, Présidente de l’ADDTSRUM (1991-1993) Secrétaire administrative de l’ADDSTRUM (2001-2005) 514 631-4103 [email protected] n o 3 0 » a u t o m n e 2 0 1 0 RÉFÉRENCES 1. Hans Urs VON BALTHASAR, La Vérité est symphonique, Saint Maur, Parole et Silence, 2000, p. 142-151. 2. Cf. F.-X. DURWELL, La résurrection de Jésus, mystère de salut, Cerf, Strasbourg, 1976, 269 p. 3. Hans Urs VON BALTHASAR, La gloire et la Croix, Apparitions ou aspects esthétiques de la Révélation (Herrlichkeit eine theologische Ästhetik), Montaigne/DDB, 1965/1990, p. 351. 4. Cf. du même auteur, La gloire et la Croix (8 vol.), La dramatique divine (5 vol.), La Théologique (3 vol.) et l’Épilogue (1 vol.), 1965-1997 (Herrlichkeit eine theologische Ästhetik ; Theodramatik, Theologik, Epilog. 1961-1987). 5. Hans Urs VON BALTHASAR, L’Institut Saint-Jean, genèse et principes, (Unser Auftrag, Johannes Verlag, Einsiedeln, 1984), Paris, Pierre Zech, 1986, p. 37-91. 6. cf. Adrienne VON SPEYR, Handmaid of the Lord, (Magd der Herrn, 1948), San Francisco, Ignatius Press, 178 p. 7. cf. Adrienne VON SPEYR, John, The Birth of the Church, Meditations on John 18-21 (Geburt der Kirche, Betrachtungen über Kapitel 18-21 des Johannes-Evangeliums, 1949), San Francisco, Ignatius Press, 1991, p. 416. 8. Adrienne VON SPEYR, Marie dans la Rédemption (Maria in der Erlösung, 1979), Namur, Culture et Vérité, série « Adrienne von Speyr », 1991, 110 p. 9. Adrienne VON SPEYR, Three Women & the Lord (Drei Frauen und der Herr, 1978), San Francisco, Ignatius Press, 1986, 115 p. 10. Hans Urs VON BALTHASAR, L’Institut Saint-Jean, p. 41 ; Théologique, l’Esprit de Vérité, p. 309. Cette année marque le 400e anniversaire de la fondation de la Compagnie de Jésus par Mary Ward, en Angleterre ; cf. [www.cjengland.org/]. 11. Commission internationale de théologie, Le ministère sacerdotal (60), Paris, Cerf, 1971, p. 79. 105. 116. 12. Hans Urs VON BALTHASAR, « La question de l’admission des femmes au sacerdoce ministériel et la tradition ininterrompue » dans O.R., 29 mars 1977, p. 2. 13. Hans Urs VON BALTHASAR, La gloire et la Croix, Nouvelle Alliance, p. 90. 14. Hans Urs VON BALTHASAR, L’Institut Saint-Jean, genèse et principes, p. 5. 15. Hans Urs VON BALTHASAR, La théologique, l’Esprit de Vérité, p. 51. 16. Hans Urs VON BALTHASAR, La dramatique divine, Les personnes dans le Christ, p. 325. 17. Hans Urs VON BALTHASAR, L’Institut Saint-Jean, p. 5. 18. Ibid. 19. Adrienne VON SPEYR, The Birth of the Church, p. 416 ; cf. Hans Urs VON BALTHASAR, La tradition ininterrompue et le fiat de Marie,p. 2. 18029_Bulletin_no30_automne10_16p_Mise en page 1 10-11-25 09:24 Page5 C O L L A B O R AT I O N S — T É M O I G NAG E S La méditation chrétienne : une nouvelle façon de prier ? P ourquoi ce désir d’écrire sur la méditation chrétienne ? Parce que j’ai vécu dernièrement une expérience de communion communautaire très intense et que j’aimerais la partager. Cette expérience a eu lieu à l’intérieur d’une activité nouvelle pour notre paroisse Saint-Jean-l’Évangéliste à Saint-Jeansur-Richelieu, lors de la Semaine de la Parole. En février dernier, j’ai eu le privilège et le plaisir de présenter à un groupe de 75 personnes une initiation à la méditation chrétienne selon John Main. C’était ma première présentation publique, et j’avoue que j’étais dans mes petits souliers. Mon manuel d’animation insistait sur un point : il ne faut pas que le conférencier parle trop longtemps, car au-delà de dix minutes, les gens se désintéressent du sujet – quand ils ne s’endorment carrément pas – et ils commencent à trouver l’animateur ou l’animatrice moins sympathique. J’avais préparé cette réunion avec beaucoup de soin depuis des semaines, m’attardant à l’accueil, à la transmission d’une information claire et plus spécialement à l’expérience de la méditation. Bien sûr, ce travail m’a demandé beaucoup de recherches, ce qui m’a permis, d’une part, d’approfondir mes connaissances sur le sujet, et d’autre part, de découvrir d’autres styles de méditation. J’ai aussi découvert l’importance du rapport entre la méditation et la psychothérapie, ce qui est très intéressant, mais ce n’est pas mon propos ici. Je me limiterai donc à l’expérience que j’ai vécue. Les participants et moi nous sommes rencontrés, ce soir-là, au centre communautaire SaintEugène, à Saint-Jean, qui sert aussi de lieu de rassemblement pour les célébrations eucharistiques dominicales, donc dans un environnement propice à ma présentation. En arrivant, les gens étaient accueillis par des jeunes du groupe SPV (Service de préparation à la Vie) dont s’occupe madame Plante, ma collaboratrice dans le projet, et par un extrait de l’album Jubilate, de Taizé : Jésus le Christ. Les chaises étaient placées en demi-cercle, soulignant l’aspect communautaire de la réunion. Un éclairage indirect favorisait l’intériorité, et un atout supplémentaire très impor- tant : un micro et des haut-parleurs fonctionnels. Je souligne cet aspect logistique, car, pour moi, il est essentiel à la bonne réception d’un message. Voilà, le décor est posé. Je vous propose maintenant un résumé de ma présentation. Historique Commençons par un peu d’histoire. D’où nous vient la méditation chrétienne? En 1955, John Main, un Irlandais catholique, est envoyé en mission diplomatique en Malaisie. Il y rencontre un moine hindou très connu, Satyananda, qui l’initie à la méditation. Cette expérience le marquera profondément. Revenu au pays, John Main entre chez les Bénédictins où on lui demande d’abandonner ce genre de méditation. En 1970, grâce à l’un de ses étudiants, il découvre dans la tradition chrétienne une méthode de méditation basée sur l’enseignement des Pères du désert et apportée en Occident par Jean Cassien, au IVe siècle. Cette méthode consiste en l’utilisation d’un court verset pour parvenir au silence intérieur dans la prière. Le mot maranatha est de nos jours l’équivalent de ce court verset et John Main appellera cette méthode « la méditation chrétienne ». Il l’enseignera à Montréal jusqu’à sa mort survenue en 1982. Le génie de John Main a été de simplifier à l’extrême cette façon de prier. Qu’est-ce que la méditation chrétienne ? La méditation chrétienne est une autre forme de prière. Habituellement, nous méditons sur un texte, un extrait de l’Évangile ou autre. Dans la méditation chrétienne, nous répétons un seul mot pendant tout le temps de la méditation. Maurice Zundel utilise une expression qui reflète bien, selon moi, le sens de cette halte : désappropriation, c’est-à-dire que, pendant un court moment, on se donne tout entier sans rien garder pour soi. Plus simplement, méditer, c’est se rendre disponible à la présence de Dieu en nous. Revenons quelques instants sur le terme maranatha, mot araméen qui signifie « Viens, Seigneur Jésus ». John Main l’appelle un mantra, expression b u l l e t i n d e l ’ a d d t s r u m , qui vient du sanscrit – la langue la plus vieille du monde – et qui veut dire « ce qui clarifie la pensée », et c’est exactement la fonction de ce mot : fixer notre attention sur le moment présent, nous ramener à l’essentiel. La méditation chrétienne est une forme de prière excessivement simple, mais pas facile ; c’est comme gravir une montagne. Le premier pas se fait tout seul, mais continuer à grimper demande de la persévérance et de la discipline. S’accrocher à un mot pendant une période de 15 à 20 minutes demande un effort de concentration de tous les instants. L’important n’est toutefois pas de réussir quelque chose à tout prix; l’important, c’est notre désir de Dieu, notre ouverture à sa présence, notre foi et notre confiance totale dans son amour. John Main nous recommande de méditer matin et soir. Pourquoi méditer et quels bienfaits en retirons-nous ? Quelles raisons aurions-nous de vouloir méditer? Peut-être un déséquilibre soudain dans notre vie, un deuil, un divorce, un malaise insidieux, une question existentielle; on est au mitan de la vie et on se demande où on s’en va, on est en recherche spirituelle, on essaie de trouver un chemin de rencontre avec Dieu. Voici quelques conséquences de la méditation que j’ai pu expérimenter personnellement. Imperceptiblement, des changements se produisent. On se rend compte que la relation avec Dieu s’approfondit, que les rapports avec soi et avec les autres s’améliorent. On devient plus patient. Progressivement, on acquiert un détachement des choses matérielles et de notre ego, détachement qui apporte un grand sentiment de liberté. Mais il faut spécifier un point important : il ne faut pas attendre de signes pendant la méditation, et même en dehors des séances; il ne faut rien attendre. L’important, c’est de persévérer. Quelquefois, on ressent un sentiment de paix si grand qu’on prolonge la période de méditation naturellement. Par contre, il peut arriver que certains soucis ou certaines souffrances remontent à n o 3 0 » a u t o m n e 2 0 1 0 5 18029_Bulletin_no30_automne10_16p_Mise en page 1 10-11-25 09:24 Page6 La méditation chrétienne : une nouvelle façon de prier ? (suite) la surface et entravent la méditation. En prenant calmement conscience de ces difficultés, on parvient à s’en libérer. Comment méditer ? Les consignes sont très simples : • S’asseoir et rester immobile et le dos droit. • Fermer légèrement les yeux, être détendu, mais alerte. • Silencieusement, commencer à dire intérieurement un seul mot : le mot-prière maranatha. • Le réciter en séparant bien les quatre syllabes et en accordant à chacune une égale longueur. • L’écouter tout en le disant doucement, mais continuellement. • Ne penser à rien, ne rien imaginer de spirituel ou de quelque autre nature. • Les pensées ou les images qui viennent pendant la méditation ne sont que des distractions. Revenir, donc, simplement chaque fois à la récitation du mot 20. • On aura des distractions, c’est certain, surtout ne pas les combattre; les laisser passer et revenir au mantra. Accepter ses limites. Le temps de la méditation Un chant de Robert Lebel Ton nom Jésus est gravé dans mon cœur a permis de faire la transition entre la partie didactique et l’expérience de la méditation; il a été suivi de quelques instants de musique sacrée, un extrait de l’album Alléluia, de Taizé. Tout le monde était prêt; chacun et chacune savaient dans quoi il ou elle s’engageait. J’ai alors récité la prière de la méditation chrétienne : Père du ciel, ouvre mon cœur à la présence silencieuse de l’Esprit de ton Fils, conduis-moi dans ce mystérieux silence où ton amour est révélé à tous ceux qui appellent, viens, Seigneur Jésus. Alors, pendant 25 minutes, le silence a régné. Mais pas n’importe quel silence. Un silence profond. Un silence habité. Méditer en groupe nous a tous portés vers une communion totale. Nous sommes revenus à la réalité lentement, savourant en nous l’intériorité de ce moment intense vécu ensemble. Cette soirée s’est terminée par un partage où chacun a pu s’exprimer librement sur les ressentis lors de cette expérience. Expérience inoubliable pour plusieurs. Des participants ont avoué être très surpris d’avoir pu rester dans le silence pendant 25 minutes et d’y avoir connu un bien-être intérieur suivi d’un sentiment de paix. D’autres avaient eu l’impression de flotter comme sur un nuage. Un monsieur a dit n’avoir rien ressenti du tout. Et les jeunes du SPV ont dit avoir aimé leur expérience. Une de mes amies a exprimé un témoignage. Il y a quelques années, elle a perdu sa mère et elle était complètement désorientée. Après être venue méditer avec moi à quelques reprises, elle a continué seule. Elle a avoué que cela l’avait aidée à se recentrer dans le présent. Une autre participante a raconté que les quelques mois que nous avons passés à enseigner la méditation aux personnes âgées de sa résidence ont été une expérience bénéfique pour tous. D’autres ont mentionné avoir déjà expérimenté d’autres formes de méditation. La présentation s’est terminée avec quelques mots de monsieur Michel Boyer, franciscain, et coordinateur de la méditation chrétienne depuis 2003. Michel, qui médite maintenant depuis 25 ans, a souligné avec chaleur la grande simplicité et la force de cette prière contemplative. John Main nous rappelle que la méditation n’est pas une manière de faire, mais une manière d’être, et à ce titre, elle est bonne pour tous. Il n’y a pas d’âge pour commencer. Les ingrédients les plus importants demeurent la foi, la persévérance et la patience. Quelques résistances à la méditation chrétienne Il faut reconnaître que la méditation chrétienne ne convient pas à tout le monde. L’éducation a plutôt privilégié la prière orale. Certaines personnes croient que cette méditation n’est pas chrétienne, parce que ce mot rappelle le bouddhisme et l’hindouisme. Le mot mantra inquiète aussi, il semble plus païen que chrétien; pourtant ce n’est qu’un mot qui fixe la pensée, comme je l’ai mentionné plus haut. D’autres croient que la méditation peut être dangereuse. Si on vide son esprit, le diable peut y entrer. Rappelons-nous que la méditation chrétienne est une discipline universelle, bien ancrée dans la tradition chrétienne. On peut certainement ressentir des sentiments négatifs – colère, tristesse, par exemple. En fait, ce qui nous trouble en ce moment dans notre vie se manifeste, mais c’est normal : ce qui est refoulé émerge. Si ces pensées deviennent trop fortes, on peut se faire aider par un guide. La méditation, selon certains, serait égoïste. Au contraire, la méditation nous sort de nousmêmes et nous pousse vers les autres. 20. Paul HARRIS, John Main, The Way of Unknowing, p. 24. 6 b u l l e t i n d e l ’ a d d t s r u m , n o 3 0 » a u t o m n e 2 0 1 0 La méditation n’est qu’une technique de relaxation. La relaxation n’est en réalité que l’effet secondaire de la méditation. Méditer, c’est d’abord une façon de prier. La méditation n’est pas la seule façon de prier; ce n’est pas non plus un substitut, mais un soutien à toutes les autres prières, individuelles ou collectives. La tradition de la méditation chrétienne est très ancienne, elle date des débuts du monachisme. De Jean Cassien à aujourd’hui, tous les grands maîtres spirituels ont médité. Les suites Ce qui m’a frappée après l’expérience de la méditation, c’est la surprise des gens devant leur propre réaction à une forme de prière très différente de leur façon habituelle. C’était une vraie découverte pour plusieurs. À la suite de cette initiation, plusieurs personnes se sont mises individuellement à la méditation chrétienne. D’autres ont demandé la création d’un groupe. Trois mois plus tard, grâce à la détermination d’une participante, un groupe de douze personnes s’est formé et nous avons eu la joie d’avoir notre première rencontre le 11 mai dernier. Nous ne regardons pas trop loin dans le futur. N’oublions pas que la méditation chrétienne privilégie le moment présent. Espérons que ce moment présent plantera ses racines dans un terreau riche et productif. Grâce à cette expérience, nous avons découvert la richesse de la prière contemplative communautaire. Nous voilà en route, dans cet effort de désappropriation, vers cet endroit le plus intime de nous-mêmes, nous voilà en chemin vers la rencontre avec Dieu. Alors, libérés de notre ego, nous pourrons enfin laisser apparaître Dieu à travers nous… Michelle Richert [email protected] BIBLIOGRAPHIE BOYER, Michel. Méditation chrétienne, un chemin de prière profonde, Lieu d’édition, Store Zone, 2005. HARRIS, Paul. À l’école de John Main, la méditation chrétienne, Ottawa, Novalis, 2004. MAIN, John. La méditation chrétienne, Conférences de Gethsémani, Lieu d’édition, Méditation chrétienne du Québec, 1997. MAIN, John. Un mot dans le silence, un mot pour méditer, traduction de Word in the silence, Montréal, Les Éditions du Jour, 1995. FREEMAN, Laurence. La méditation, voie de la lumière intérieure, Les Éditions du Jour, 1997. 18029_Bulletin_no30_automne10_16p_Mise en page 1 10-11-25 09:24 Page7 C O L L A B O R AT I O N S — T É M O I G NAG E S L’évolution de l’enseignement et de la recherche en éthique et théologie de l’économie au temps du capitalisme néolibéral 21 J’ ai été professeur à la Faculté de théologie et de sciences des religions de 1985 à 2007, période entièrement sous la chape de plomb d’une xe réécriture du capitalisme, appelée « néolibéralisme », soit de 1980 à nos jours. Ce modèle est actuellement non seulement remis en question, mais il entre enfin luimême en crise après avoir tant prospéré au prix des crises infligées aux populations. Comment ce contexte a-t-il fait évoluer l’enseignement et la recherche en éthique et théologie de l’économie aussi bien par rapport aux décennies précédentes qu’au cours de cette période elle-même ? Je m’en tiendrai principalement à ma propre expérience. Les cours de morale économique et politique que j’ai suivis au tournant des années 1970 étaient centrés sur la doctrine sociale de l’Église, apparue avec l’encyclique Rerum novarum (1891) ainsi que sur la discussion de principes concernant un aspect ou l’autre de l’organisation sociale dans le but d’une éventuelle application. Cette doctrine, d’abord fortement critique du capitalisme bafouant les travailleurs, s’inspirait des principes de la philosophie et de la théologie scolastique ainsi que de la loi naturelle. Elle connut son apogée au cours des années 1930 et 1940 en prônant un projet de restauration de l’ordre social basé sur le corporatisme ou l’harmonie des intérêts des syndicats ouvriers et des syndicats patronaux par branche de l’économie, et avec, comme clé de voûte sociétale, la présence du Christ. Le boom de l’après-guerre, sous régulation étatique (keynésianisme) et accompagné de la montée de l’État providence, changea la donne par rapport à cette vision holistique devenue désuète aux yeux des années 1960, droguées par la Révolution tranquille, par la prospérité nouvelle et par la promesse de la société de loisir à venir. Dans les années 1970, période de nouvelle crise économique et de luttes sociales, l’ensei- gnement en ces matières prit un nouveau tour. La doctrine sociale passa à l’arrière-plan pour faire place à des démarches plus inductives, plus proches des « signes des temps », à l’exemple de l’encyclique Populorum progressio qui élargissait la question sociale à une dimension mondiale, et surtout, qui partait cette fois des « cris des peuples de la faim » et analysait les causes de leur misère avant de proposer une nouvelle et plus pertinente vision du développement. On fit de même sur le plan local en confrontant cette fois les situations et les résultats de l’analyse à l’Évangile lui-même plutôt qu’à une doctrine déjà toute ficelée, marquant ainsi la nécessaire et constante reconstruction de celle-ci désormais appelée « enseignement social de l’Église 22 ». C’est ce type de démarche que j’avais expérimentée comme recherchiste pour les programmes de solidarité internationale à Développement et Paix, de 1974 à 1985, dans une interaction constante avec des partenaires du tiers-monde, avec des théologiens de la libération qui introduisaient la médiation de l’analyse sociale dans la méthode même de l’éthique théologique, et enfin, avec des interlocuteurs en sciences sociales (études en sociologie économique à partir de 1980). Une approche contextuelle donc. Je ne saurais minimiser non plus l’apport de ma recherche doctorale sur la christologie de Hans Urs Von Balthasar, abordant la Révélation non d’abord comme le dévoilement d’un savoir, mais comme l’engagement solidaire de Dieu dans la mêlée humaine appelant une foi comme entrée dans cet engagement et la théologie comme « co-expression du mystère s’exprimant » ainsi. Si les années 1970 donnèrent lieu à l’essai de diverses stratégies de sortie de crise par les entreprises, en particulier celle de la délocalisation de la production vers le Sud pour en réduire les frais, ce n’est qu’à partir des années 1980 que la restructuration économique, ou la revanche du b u l l e t i n d e l ’ a d d t s r u m , capital, prit une forme plus systématique dans le modèle néolibéral adopté par les gouvernements Thatcher et Reagan, puis par d’autres. Le tiersmonde, quant à lui, avait déjà servi de laboratoire depuis le Chili de Pinochet (1973) et l’imposition des sinistres programmes d’ajustement structurel (P.A.S.). Le néolibéralisme marquait un retour au vieux capitalisme autorégulateur du XIXe siècle, basé sur les bas coûts de production plutôt que sur la demande, et doublé de la nouveauté d’un appui actif de l’État, renonçant à la fois au laisser-faire et à son rôle de gardien du bien commun. Ce projet s’est traduit par une libéralisation sans frein généralisant la compétition indistinctement à l’intérieur de chaque société et mondialement, et donc par une compression des salaires et des dépenses sociales comme stratégie de compétitivité. Il en est résulté une croissance allant de pair avec l’appauvrissement et une explosion des inégalités. Plus tard, la spéculation allait encore amplifier cette tendance. Le marché, désormais, gouvernait ! C’est cette problématique articulant au niveau structurel l’économie, la politique et le jeu des acteurs de la société civile que j’allais adopter comme objet 23 d’une théologie et d’une éthique contextuelles. La réaction des étudiants et des étudiantes fut symptomatique. Au début, on se demandait si je parlais d’une réalité extraterrestre. J’ai donc dû tapisser les murs de la classe de coupures de journaux pour montrer que le néolibéralisme était déjà à l’œuvre à notre insu. Au début des années 1990, ils étaient très réticents à en entendre parler. C’est que les effets du néolibéralisme étaient maintenant entrés dans leur logis ; cela faisait trop mal et désespérait. À partir de 1994, sitôt le début du cours, on me demandait si j’allais aborder la question du néolibéralisme. Celui-ci était mieux identifié et on voulait le comprendre davantage. De plus, une résistance s’organisait partout devant ce n o 3 0 » a u t o m n e 2 0 1 0 7 18029_Bulletin_no30_automne10_16p_Mise en page 1 10-11-25 09:24 Page8 L’évolution de l’enseignement et de la recherche (suite) nouveau totalitarisme du marché. Puis, à partir de 1999, avec la mise en échec de la conférence de Seattle grâce aux manifestants, surgit le mouvement altermondialiste avec ses forums sociaux et autres initiatives. On passait donc à la contreoffensive, à la recherche de voies de remplacement d’un modèle reconnu comme destructeur sur tous les plans, environnemental notamment, d’une folie, d’un aveuglement qui s’est buté sur une grave crise depuis 2008, mais toujours tenté par la fuite en avant. C’est sur ce fond de scène que j’ai développé une approche en trois temps dont chacun allait progressivement se raffiner et se complexifier : une analyse à plusieurs « voix » à partir de phénomènes observables resitués dans leur dynamique structurelle ; une réflexion théologique articulée sur la problématique résultant de l’analyse et visant à la fois une relecture de diverses références chrétiennes (tradition biblique et enseignement social des Églises notamment) et une critique de la dynamique examinée ; et enfin une lecture « utopique » ou d’une alternative à divers niveaux incluant, entre autres, une position éthique et une considération de la contribution possible des Églises et des chrétiens requise par la démarche. Le premier moment, celui de la médiation socioanalytique, connaîtra beaucoup de développements. Diverses « lectures » approfondiront la problématique sous des angles différents en faisant ressortir les logiques qui sous-tendent le problème abordé. Le cadre néolibéral sera ainsi d’abord « déplié » sur le plan opérationnel comme mise en opposition de l’économique et du social (croissance contre emploi, par exemple). Mais la persistance du modèle, malgré l’évidence des injustices en résultant, me poussera à en débusquer des ressorts méconnus et laissés intacts par notre croyance moderne associant nouveauté et progrès. J’entrepris donc d’explorer ce modèle au plan anthropologique, comme la plus récente expression de l’ordre marchand ayant « succédé » à des ordres sociaux structurés sur le sacral puis sur le politique, ou comme étape de la marchandisation du monde, et corrélativement comme forme spécifiquement moderne de la violence (R. Girard) ; sur le plan éthique, comme antisolidarité ; sur le plan religiologique, comme idolâtrie (ou sacralisation) et sacrificialité à l’égard des plus vulnérables 24, avec sa correspondance sur le plan sotériologique ; enfin, sur le plan plus formel d’une anthropologie philosophique, comme privilégiant un rapport à l’autre selon des logiques unaire et binaire plutôt que ternaire (DanyRobert Dufour). Chaque étape dégageait aussi la contrepartie alternative telle la révélaient certaines pratiques et conceptions en opposition à la dynamique dominante. C’est à partir de cette ambivalence de la réalité analysée que s’amorçait la confrontation théologique et ainsi de suite. Un peu compliquée à première vue, mais la démarche faite en plusieurs étapes, épistémologiquement distinctes et justifiées, et ayant pour présupposé un parti pris pour les victimes comme condition même de scientificité, visait à soutenir la construction, chez les étudiants et les étudiantes, d’une autonomie théologique et éthique sur les questions de société. Si j’avais un seul regret, ce serait de ne pas avoir suffisamment insisté sur la dimension écologique, maintenant privilégiée dans la sensibilité des jeunes. Cette approche de l’enseignement exigeait, bien sûr, d’être soutenue par des recherches qui, tôt dans mon parcours, ont eu pour cadre l’élaboration d’une théologie de la solidarité. Celle-ci s’adossait, d’une part, à l’exploration de l’hypothèse d’une antisolidarité ou violence sacrificielle animant le libéralisme économique depuis les derniers siècles, et plongeant ses racines jusque dans une sotériologie chrétienne sacrificielle, et d’autre part, et plus positivement, à la redécouverte du caractère paradigmatique et « sacramentel » (Jean-Marc Gauthier) de la solidarité en christianisme, y compris en économie. Cette approche a aussi exigé un suivi et parfois des interventions sur des questions d’actualité (projet de libre-échange puis ZLÉA, forum pour l’emploi, lois sur l’aide sociale, etc.), une proche collaboration avec les groupes chrétiens ou autres œuvrant selon une logique alternative (Centre Justice et foi, mouvements d’Action catholique, Coalition du jubilé, Comité des affaires sociales de l’AÉCQ, etc.) de même qu’un dialogue continu avec des chercheurs d’ici tels Michel Freitag, Gregory Baum, Anne Fortin, Fabien Lebœuf, Lee Cormie (Toronto). Des chercheurs d’ailleurs aussi comme les collègues de l’Institut d’économie politique Karl Polanyi. À ce dernier titre, je fus singulièrement privilégié de participer à des colloques ou de faire des séjours en Amérique latine, de développer des collaborations régulières avec divers réseaux de la théologie de la libération dont Amerindia et le Departamento Ecumenico de Investigaciones (DEI – Costa Rica), et surtout, avec le théologien et économiste Franz J. Hinkelammert. Enfin, je suis particulièrement redevable à quelques collègues 25 de la Faculté avec qui j’ai fondé, en 2003, le Centre de théologie et d’éthique contextuelles québécoises (CETECQ) après que nous eûmes constaté la convergence de nos approches. Cette institutionnalisation a rendu celles-ci plus fécondes et en a déployé le rayonnement. Ainsi, en 2006, le CETECQ a réuni 150 personnes au Forum québécois théologie et solidarités, premier colloque de théologie contextuelle à être tenu au Québec. Il est aussi le seul organisme hors Amérique latine à être membre du comité organisateur du Forum mondial théologie et libération qu’il a d’ailleurs contribué à fonder en 2005. À vrai dire, et je conclurai ainsi, les questions de société, qui touchent maintenant les fondements de la modernité, appellent plus que jamais l’éclairage de la théologie et interpellent radicalement les Églises et la foi chrétienne. Il y a là un avenir grand ouvert, à la condition de rester fidèle aux perspectives ouvertes par le concile Vatican II, d’entendre à nouveau la voix des exclus et d’emprunter le chemin de la conscientisation politique plutôt que de se laisser imperceptiblement « domestiquer » par l’idéologie néolibérale et sa perversion de la liberté. L’enjeu n’est-il pas de regagner enfin un « point de vue » à partir duquel il nous serait encore possible de nous « in-digner » devant l’inhumanité et sa « normalisation » qui allongent leur ombre sur notre monde. Michel Beaudin Professeur honoraire 21 Allusion au titre d’un ouvrage célèbre de Gabriel GARCIA MARQUEZ, L’amour au temps du choléra. 22 Jacques Grand’Maison, la figure de théologien du social qui m’a le plus inspiré à cette époque, pratiquait cette approche, bien appuyée sur la sociologie, depuis les années 1960 (cf. Crise de prophétisme, 1966). 23 Divers dossiers particuliers y trouvaient place, aussi bien locaux (emploi, aide sociale, pauvreté, violence, etc.) qu’internationaux (dette du tiers-monde, agroalimentation, militarisation, environnement, etc.). 24 Une dimension généralement ignorée car spontanément associée aux sociétés archaïques. 25 Lise Baroni, Denise Couture, Jean-Marc Gauthier et Jean-François Roussel. 8 b u l l e t i n d e l ’ a d d t s r u m , n o 3 0 » a u t o m n e 2 0 1 0 18029_Bulletin_no30_automne10_16p_Mise en page 1 10-11-25 09:24 Page9 C O L L A B O R AT I O N S — T É M O I G NAG E S « Cette terre appartient à Dieu, voilà pourquoi elle est sainte » N ous sommes au cœur de la vieille ville de Jérusalem, le 15 avril 2009. Il est 18 heures. C’est l’octave de Pâques. La salle d’accueil de l’église du Rédempteur déborde de croyants chrétiens, juifs et musulmans. Guidés par un frère juif connu internationalement, Eliyahu McLean, et arrivés ici en chantant depuis la porte de Jaffa, un simple partage de boissons et d’un goûter léger exprime la bienvenue mutuelle, nous sommes plus d’une centaine de personnes accueillies par le pasteur luthérien Uwe Grabe. Les slogans chantés de Shalom et Salaam réchauffent les cœurs et les esprits, puis lentement monte la voix de notre aîné Ibrahim Abu ElHawa, Palestinien musulman : « Cette terre appartient à Dieu. Nous sommes tous ses invités ici. Mais nous sommes trop entêtés pour accepter le plan de Dieu sur nous, à savoir que nous nous y reconnaissions tous réciproquement frères et sœurs. Si cette terre est sainte, ce n’est pas à cause de l’un ou l’autre d’entre nous, mais bien parce qu’elle appartient à Dieu. » Cette parole descend au cœur des participants et des participantes au gré des chants et mouvements improvisés. Chacun est laissé à sa propre réflexion. Et en effet, je prie et j’intériorise ce moment fort. Comme nous sommes tous pécheurs, qui pourrait lancer la première pierre à qui ? J’entends l’apôtre Paul inviter tout le monde à mettre plutôt son salut au Dieu de toute miséricorde, le Dieu des juifs et aussi des autres peuples, « puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu », affirmet-il dans sa lettre aux Romains. De plus, je prends conscience qu’au fil des occasions que nous nous donnons de célébrer avec nos différences, nous pouvons pressentir une certaine complicité entre nous de même qu’avec Dieu, et peut-être, un jour, espérer consentir à partager sa terre. Cette espérance est constamment entretenue par les efforts réunis de plusieurs groupes en Israël-Palestine, pendant et entre les conflits plus apparents. Chaque rencontre amène l’engagement de juifs, de chrétiens et de musulmans de Jérusalem, de Palestiniens de la partie ouest. Ces chefs religieux sont parfois internationaux, israéliens, incluant ceux de la droite. Concrètement, les organisateurs choisissent des lieux où il est le plus facile de se rendre, en toute justice pour tous, compte tenu des nombreuses frontières intérieures. Concrètement encore, les participants s’offrent mutuellement des paroles de sagesse, la poésie et la musique sacrée, selon les cultures concernées. Pour en savoir plus sur les occasions et les contenus de ces rencontres, comme sur l’itinéraire de personnes engagées, plusieurs sites Internet sont utiles à visiter. En b u l l e t i n d e l ’ a d d t s r u m , lien avec des personnes mentionnées précédemment, je suggérerais l’adresse suivante : [www.jerusalempeacemakers.org]. Voilà comment ces personnes qui, avec beaucoup d’autres, tentent de développer une culture de justice et de paix au sein de situations complexes qu’elles n’ont pas choisies, mais qu’elles ont plutôt reçues en héritage de l’Histoire. Billet écrit en octobre 2009, à l'occasion du retour d'un engagement prolongé à Jérusalem. Sœur Pauline Boilard n o 3 0 » a u t o m n e 2 0 1 0 9 18029_Bulletin_no30_automne10_16p_Mise en page 1 10-11-25 09:24 Page10 C O L L A B O R AT I O N S — T É M O I G NAG E S Les années Léger 1950-1967 L es années Léger, qui vont de 1950 à 1967, se situent après la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945). Celle-ci avait favorisé, au sein de la population canadienne-française, le contact avec d’autres mentalités. Elle qui, jusque-là, avait été étroitement maintenue, idéologiquement, dans le giron catholique par les autorités aussi bien politiques que cléricales. C’est dans ce climat inédit que Mgr PaulÉmile Léger arrive à Montréal où il succède à Mgr Joseph Charbonneau, parti impromptu, en janvier 1950, pour Victoria, en ColombieBritannique, sans qu’aucune explication convaincante n’ait été donnée par les autorités cléricales de l’époque. L’arrivée de Mgr Léger à Montréal marque l’apogée du triomphalisme de l’Église canadienne. Son épiscopat se divise en deux sections nettement différentes. La première de 1950 à 1959, la deuxième de 1960 à 1967. Dès son arrivée, en 1950, il est perçu comme l’envoyé de Rome pour mettre de l’ordre dans le diocèse, après le départ inexpliqué de Mgr Charbonneau, départ qui a profondément troublé les catholiques de Montréal. Les dirigeants de l’Action catholique le perçoivent d’emblée comme « un Les Éphémérides d’Alcide 9 novembre 1967 Le cardinal Paul-Emile Léger devientmissionnaire 10 b u l l e t i n d e l ’ a d d t s r u m , n o 3 0 » a u t o m n e 2 0 1 0 homme raide et autoritaire » (p. 27). Le nouvel évêque tente de se situer dans le milieu social montréalais en évoquant la figure de son illustre prédécesseur, Mgr Ignace Bourget. De cet évêque, il retient l’audace d’affirmer « les exigences de la justice sociale en face des souffrances des classes humbles » dont il se propose d’imiter le dévouement, le zèle et la vaillance (p. 29). Deux points vont caractériser son épiscopat : l’appui inconditionnel aux directives de Rome, détentrice indéfectible et absolue de la vérité, et le souci des pauvres, qui va se traduire par le Foyer de charité et l’hôpital Saint-Charles-Borromée. Parmi les moyens d’action mis en œuvre par Mgr Léger figurent au premier rang les campagnes de moralité publique dans lesquelles il va enrôler tous les acteurs sociaux, par le truchement des Ligues du Sacré-Cœur. J’illustrerais cette première saison de son épiscopat par les expressions suivantes, qui constituent autant de chapitres de ma thèse de doctorat : 1. Il assume une succession inconfortable, à la suite du départ inexpliqué de Mgr Charbonneau, qu’il parvient vite à faire oublier grâce à une forte réputation d’orateur, auréolé du prestige d’avoir été choisi par le pape lui-même, et dont l’accession au cardinalat en 1953 suscite un engouement sans précédent au sein de la population qui l’accueille royalement. En phase avec cette pompe, il s’écrie à la porte de l’archevêché : « Montréal, ô ma ville, tu t’es faite belle pour accueillir ton prince et ton Pasteur ! » 2. En raison de la conception qu’il se fait de sa mission, il est situé sur un promontoire, à la cime de l’état ecclésiastique, et doit ainsi considérer les problèmes sous l’angle de l’éternité. Il ne la voit pas autrement que Mgr Bourget. Il est le gardien de l’unité et son union au pape (p. 47) lui inspire de s’entourer de collaborateurs dans un important réseau d’œuvres, d’institutions d’éducation et de services sociaux relevant des structures diocésaines. 18029_Bulletin_no30_automne10_16p_Mise en page 1 10-11-25 09:24 Page11 3. L’Église, maîtresse du monde, est une société inégale, supérieure à la société civile, auprès de qui elle est enseignante et agissante. Concernant l’œcuménisme naissant à Montréal, à l’initiative du jésuite Irénée Beaubien, il a ces mots : « L’œcuménisme est une formule récente que l’Église regarde évoluer avec sympathie, mais à laquelle elle n’accroche pas ses destinées » (p. 66). 4. Cette Église, cependant, est une forteresse assiégée qui doit se défendre contre des ennemis implacables. Pour les contrer, Mgr Léger compte sur un esprit de croisade et de combat, et il favorise tout un réseau de campagnes pour mener la lutte. 5. Pour Mgr Léger, il n’y a d’Église que hiérarchique, et son premier collaborateur, le prêtre, est l’homme de l’ordre. Quant aux laïques engagés dans l’Action catholique, ils ne sont que des associés officiels de la hiérarchie. Tous, dans cette structure pyramidale, doivent être animés d’une mystique de soumission. 6. Par voie de conséquence, le soupçon pèse sur le monde, un monde malade et déséquilibré, un monde qui cède à la fascination de la technique, qui ajoute foi aux prétentions de la psychologie, dont l’aspiration à la liberté et l’émergence de la société des loisirs inquiètent l’archevêque de Montréal qui y voit une menace pour la famille, l’éducation, la culture et l’ordre social chrétien. 7. Enfin, l’Église a le droit et le devoir d’intervenir dans le domaine économico-social, éducation et travail. Joignant le geste à la parole, il ouvre, en 1959, à la suite de la publication d’une lettre sur le chômage, les chantiers du cardinal. La deuxième saison de son épiscopat, qui va des années 1960 à son départ en 1967, se caractérise par un effort d’évolution pour s’adapter aux mutations profondes en cours (p. 172). Conscient de ses limites, ce n’est pas lui qui rédige les plus percutantes de ses interventions publiques. Il a recours pour le faire à des spécialistes des sujets qu’il aborde. Ébranlements, effervescence et tourbillon caractérisent cette période. Il reconnaît en 1959 (p. 179) que les moyens de diffusion moderne de la pensée ont rendu inutiles les remparts que l’Église avait élevés pour protéger la société, la famille et l’individu. La personnalité de Jean XXIII et la perte de ses parents vont l’amener à reconnaître la part du cœur dans la vie humaine et il s’ouvre à l’œcuménisme. Il reconnaît la nécessité de se doter Le cardinal Paul-EmileLéger prend le monde par surprise et démissionne du siège épiscopal de Montréalpour devenir missionnaire en Afrique auprès des lépreux. d’un langage nouveau pour rejoindre les jeunes et s’interroge sur les causes de la pénurie des vocations. C’est alors seulement qu’il consent à retirer du ministère des prêtres pour qu’ils retournent aux études, ce qu’avait fait Mgr Charbonneau, plus d’une décennie auparavant. Il nomme des laïcs dans des postes de responsabilité jusque-là exercés par des prêtres. Il nomme un vice-recteur laïc à l’Université de Montréal, un laïc comme principal de l’École normale Jacques-Cartier. Léger est passé insensiblement à une conception plus incarnée de l’Église, une Église non plus opposée, mais attentive aux réalités du monde. C’est alors qu’il publie des textes majeurs sur les origines du monde, sur les responsabilités actuelles du laïcat, des réflexions sur l’enseignement et sur les chrétiens désunis à l’occasion de la tenue à Montréal, en 1963, de la 4e Conférence internationale Foi et constitution du COE (Conseil œcuménique des Églises). b u l l e t i n d e l ’ a d d t s r u m , C’est dans le cadre du concile Vatican II (1962-1965) que Mgr Léger donne la mesure de sa capacité d’adaptation et d’évolution, à partir du moment où il est invité à siéger à la commission centrale préparatoire au Concile. Grâce à la qualité des experts théologiens qui l’accompagnent, en particulier André Naud et Pierre Lafortune, il signe des interventions remarquées et s’aligne sur l’aile progressiste des pères conciliaires. Il fera la une à plusieurs reprises de la presse locale et internationale. Les lendemains du Concile s’avèrent décevants pour cet homme peu doué pour les exigences du travail en équipe. Deux ans après la fin du Concile, après avoir participé au synode romain, Mgr Léger annonce, le 9 novembre 1967, son départ pour l’Afrique. Denise Robillard, 3 juin 2010 SOURCE D. ROBILLARD. Paul-Émile Léger. Évolution de sa pensée 1950-1967, Montréal, Hurtubise HMH, 1993, 292 p. (épuisé). n o 3 0 » a u t o m n e 2 0 1 0 11 18029_Bulletin_no30_automne10_16p_Mise en page 1 10-11-25 09:24 Page12 12 b u l l e t i n d e l ’ a d d t s r u m , n o 3 0 » a u t o m n e 2 0 1 0 18029_Bulletin_no30_automne10_16p_Mise en page 1 10-11-25 09:24 Page13 Association Association des des diplômées diplômées et des diplômés et des diplômés en en théologie théologie et en sciences des religions Association des diplômées et en sciences des religions de l’Université et des diplômésde enMontréal théologie de l’Université de Montréal et en sciences des religions de l’Université de Montréal FORMULAIRE FORMULAIRE D’ADHÉSION D’ADHÉSION FORMULAIRE D’ADHÉSION er La La période période d’adhésion d’adhésion des des membres membres s’étend s’étend du du 1 1er mai mai au au 30 30 avril. avril. Veuillez compléter ce formulaire et postez-le, avec votre paiement Veuillez compléter ce formulaire et postez-le, avec votre paiement de de 20 20 $ $ (libellez votre chèque à l’ordre de l’ADDTSRUM), à l’adresse suivante : (libellez votre chèque à l’ordre de l’ADDTSRUM), à l’adresse suivante : ADDTSRUM ADDTSRUM Faculté Faculté de de théologie théologie et de sciences et de sciences des des religions religions C.P. 6128, succ. C.P. 6128, succ. Centre-Ville Centre-Ville Montréal, Montréal, QC QC H3C H3C 3J7 3J7 Renouvellement Homme Nouveau membre Gratuité Femme Nom : ______________________________________ Prénom : ___________________________________ Adresse : __________________________________________________________________________________ Ville : _______________________________________ Province : __________________________________ Code postal : ________________________________ Pays : ______________________________________ Téléphone : ( ) ___________________________ Téléphone (travail) : ( Télécopieur : ( ) ___________________ ) __________________________ Code permanent : __________________________ Courriel : _____________________________________ Dernier diplôme obtenu à la Faculté : __________________________________ Année : ___________ Emploi : __________________________________________________________________________________ Implication : ______________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ J’aimerais collaborer (cochez les tâches qui vous intéressent) : à la préparation du bulletin d’information à l’accueil lors d’événements au bottin (mise à jour et production) à la diffusion par courriel au comité des conférences et colloques à la chaîne téléphonique à la préparation de l’assemblée générale Suggestion : _______________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ Je consens à ce que les renseignements fournis ci-haut soient diffusés dans le bottin imprimé des membres de l’ADDTSRUM. oui non ✁ Signature : ______________________________________________ b u l l e t i n d e l ’ a d d t s r u m , Date : _________________________ n o 3 0 » a u t o m n e 2 0 1 0 13 18029_Bulletin_no30_automne10_16p_Mise en page 1 10-11-25 09:24 Page14 PROCHAIN NUMÉRO… Dans le cadre d’une consultation sur la réforme des programmes du premier cycle en théologie et sciences des religions, le comité des études entreprend une consultation de ses partenaires. Parmi eux, la perception de l’Association des diplômées et diplômés en théologie et sciences des religions est très importante. Conscients de l’intérêt que vous portez à l’évolution de la théologie en cette société moderne et multiculturelle, nous prévoyons vous informer sur ses développements par le biais de notre bulletin Dans le trafic. Soyez à la fine pointe de l’information… Ne manquez pas de lire notre prochain numéro. Thérèse Caron, éditrice 14 b u l l e t i n d e l ’ a d d t s r u m , n o 3 0 » a u t o m n e 2 0 1 0 18029_Bulletin_no30_automne10_16p_Mise en page 1 10-11-25 09:24 Page15 5#.$ # . $ !""#"#$"%"" !""#"# !""#"#$"%""& # # %"'& ' 6++ + *"$)"*""6++ -8" "D$ D$ " <"= " =#*""+>6,> #*"" -"-2 -"-2""?;"@$" -":?24 ""$2?"": A"B$*"",>, "$") "-" "$") "$") "-"$ ") -8:""""# C "*""6, #$"$" 7"$$"#$"$ 7"$$"#$"$" """"##" !" " *""+6, $%$#%""$"$"$ $%$#%""$"$"$" "-$"2":; 4"50*""++6 4 4" 7#"$8""-9#2 7#"$8 :$"#7"#-"8$" : :$"#7"# $ )"* *""+, ()"*""+,+ !""-" "."/01 0 1" "2$ 2 -3 3 2$" " "2! "2! ! " # ! $ % & ' ' ! b u l l e t i n d e l ’ a d d t s r u m , n o 3 0 » a u t o m n e 2 0 1 0 15 18029_Bulletin_no30_automne10_16p_Mise en page 1 10-11-25 09:24 Page16 ADDTSRUM Association des Diplômées et des Diplômés en Théologie et en Sciences des Religions de l’Université de Montréal Adresse : ADDTSRUM Université de Montréal Faculté de théologie et de sciences des religions C.P. 6128, Succ. Centre-Ville Montréal, QC H3C 3J7 www.ftsr.umontreal.ca Téléphone : 514 343-7080 Télécopieur : 514 343-5738 Membres du conseil d’administration 2010-2011 Présidente Hélène Régnier Vice-présidente Margo Provencher Secrétaire Mireille Desrochers Beauchemin Trésorier Léontès Béry Conseillers Robert David, représentant de la Faculté Thérèse Caron Lydwine Olivier COLLABORATEURS Bulletin Dans le trafic Rédaction et révision Thérèse Caron Pierre Guénette Publication Hélène Régnier, Bayard-Novalis Communications Mireille Desroches Beauchemin Le logo de l’association Le soleil désigne la lumière et l’espoir. Les rayons témoignent du rayonnement de la Faculté par ses diplômées et diplômés. La montagne signifie le sommet, aller vers les hauteurs pour trouver la lumière. Les feuilles de laurier représentent la distinction et l’obtention du diplôme. Le logo a été conçu par monsieur Albert Aractingi, graphiste. Produit avec la collaboration de Novalis et Hélène Régnier Toute reproduction totale ou partielle de ce document est interdite sans l’autorisation de l’éditeur (ADDTSRUM), des auteurs et des auteures. Buts de l’ADDTSRUM L’Association des diplômés L’ADDTSRUM est l’ASSOCIATION DES DIPLÔMÉES ET DIPLÔMÉS EN THÉOLOGIE ET EN SCIENCES DES RELIGIONS de l’Université de Montréal. Elle se veut un lieu de relation et d’échange pour tous celles et ceux qui ont déjà fréquenté la Faculté et qui désirent garder un lien, demander ou offrir des services aux diplômées et diplômés de la Faculté. Objectifs de l’Association ([email protected]) 1. Développer un sentiment d’appartenance en favorisant des rencontres, échanges et communications entre les diplômées et les diplômés d’une part et entre la Faculté et les diplômées et les diplômés d’autre part. 2. Faciliter l’accès à l’information théologique et à la formation permanente par divers moyens : journal, conférences, colloques, séminaires, bibliothèques et autres. 3. Regrouper les diplômées et les diplômés de la Faculté au sein d’une association. 4. Aider les diplômées et les diplômés à trouver de l’emploi et faciliter les projets de recherche, stages et toute autre démarche. 5. Offrir une tribune aux diplômées, aux diplômés ainsi qu’à la Faculté permettant de confronter au vécu des praticiennes et des praticiens, sur les contenus, les méthodes et les pratiques enseignées dans les programmes d’études. 6. Négocier pour les diplômées et les diplômés certains avantages financiers, achats de groupe, arrangements avec des compagnies d’informatique, des agences de voyages, des libraires et autres entreprises. 7. Contribuer au rayonnement de la Faculté dans les divers milieux. 8. Assurer la représentation légitime des diplômées et des diplômés au sein des instances de la Faculté : Comité des études et autres instances pertinentes. 9. Faire valoir les points de vue, commentaires et recommandations des diplômées et des diplômés auprès des instances gouvernementales et ecclésiales sur tout projet les concernant sur le plan professionnel. 10. S’engager dans les projets de financement des études et des recherches des étudiantes et des étudiants actuels.