À la fac comme dans Second Life - UFR Mathématique
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À la fac comme dans Second Life - UFR Mathématique
RÉGION 18 UNIVERSITÉ Strasbourg LE CARNET À la fac comme dans Second Life ! Q NÉCROLOGIE - Le monde économique et politique strasbourgeois ainsi que le personnel ont appris jeudi dans la soirée avec stupeur et beaucoup de peine le décès subit, à l’âge de 61 ans, de Marc Schiff, ancien PDG de General Motors Strasbourg, usine de boîtes de vitesses automatiques où il était entré en 1975. Après 2007, M. Schiff avait poursuivi sa carrière au sein du groupe automobile Opel dans des fonctions de direction internationale. Originaire d’Offendorf dans le nord de l’Alsace, passionné par l’industrie et singulièrement l’automobile, M. Schiff s’était fait un ardent avocat du site strasbourgeois, défendant chaque projet d’investissement avec une très grande ténacité, n’hésitant pas à se rendre au siège du groupe, à Detroit, pour plaider la cause de la grande usine strasbourgeoise, inaugurée en 1968. Lorsque la volonté de GM de se désengager est devenue évidente, le manager a contribué discrètement mais efficacement, dans un contexte difficile, à retrouver un actionnaire durable, le groupe belge Punch, à l’établissement désormais appelé Punch Powerglide Strasbourg. SOLIDARITÉ Restaurants du Cœur Le Bas-Rhin, à l’occasion Dans un récent billet d’humeur intitulé Occasion ratée (DNA du 7 novembre), nous regrettions que les Restaurants du Cœur n’acceptent pas de récupérer des jouets d’occasion pour leur donner une seconde vie auprès d’enfants démunis. Mais ce qui est vrai pour le Haut-Rhin ne l’est pas pour le Bas-Rhin, y a précisé hier la présidente départementale des Restos du Cœur Gisèle Untersinger. Car si, à l’instar de ses collègues du sud, elle ne prend pas non plus les peluches et doudous pour les mêmes raisons d’hygiène, elle accepte en revanche les jouets d’occasion en bon état qu’elle peut – et c’est sans doute ce qui explique la différence – confier à « Carijou », chantier d’insertion en mesure de les retaper. Donner du travail et du plaisir en un geste, il n’y a aucune raison de se priver. N.L. RECTIFICATIF GÉRIATRIE Clown relationnel® Dans notre article « La thérapie par le rire » paru le 11 novembre, il est prêté des propos à Nadège, animatrice à l’hopital de Cernay, qui n’étaient pas les siens. Voici ce dont elle a témoigné : « animatrice au Centre hospitalier de Cernay, j’ai constaté que l’animation ne pouvait pas répondre aux besoins spécifiques des personnes âgées très dépendantes psychiquement, celles qui sont hors contact ou semblent « non communicantes ». Après des recherches sur les différentes démarches existantes qui permettent un accompagnement ajusté pour ces personnes, j’ai découvert la démarche du clown relationnel® et sollicité Jacqueline Rivet (clown relationnelle® formée) afin qu’elle vienne présenter la démarche ». Q SAMEDI 14 NOVEMBRE 2015 Et si les univers persistants devenaient le théâtre du partage des savoirs de l’université ? Bienvenue dans EVER, où les connaissances, virtualisées, sont mises au service des étudiants… et du monde entier. L’ île a surgi du néant au printemps dernier. D’abord vide de contenu, puis doucement urbanisée et, enfin, progressivement peuplée d’étudiants, d’enseignants et de quidams mus par la curiosité. On s’y déplace à la souris et au clavier. Pas encore la grande foule, bien sûr, car le petit royaume virtuel de Pharma 3D – c’est son nom – se fait pour l’instant discret. Il n’empêche : le lieu est une mine d’informations pour les e-voyageurs qui viennent s’y promener. Un « metavers » où la parole est partagée Ici se déclinent la pharmacie d’officine et les enseignements de la spécialité dispensés sur le campus d’Illkirch-Graffenstaden, au sein de la faculté. Pharma 3D partage les savoirs propres à la discipline, définitions ou vidéos d’applications pratiques, autorise la tenue de cours à des étudiants via des sessions que chacun peut suivre depuis chez soi, propose de découvrir une phar- des sciences de l’homme-Alsace, cafés littéraires, zones de libre expression artistique ou dédiées à la formation des praticiens dentaires, éléments d’architecture, applications faisant appel à des compétences en IA (intelligence artificielle)… « Une pièce de théâtre s’est même récemment jouée dans EVER, sourit le directeur adjoint de la DUN, qui s’amuse de découvrir des usages de l’outil auxquels il n’avait pas pensé. Du local au mondial Le campus universitaire a été modélisé dans EVER. DOC. REMIS macie du futur, dans une vision idéalisée du métier, invite même les élèves à se projeter dans des jeux de rôle simulant la relation avec un patient autour d’une ordonnance à commenter. Le tout, dans un « metavers » où la parole est partagée, et la connaissance en libre accès. Le micro, évidemment, est conseillé. Le projet est porté au sein de la faculté de pharmacie par Pascal Wehrlé. L’enseignant chercheur, responsable du parcours de formation « pharmacie d’officine », a voulu par son biais penser « un outil moderne de mise à disposition de ressources pédagogiques pour les étudiants, et à terme pour les professionnels de santé ». Résultat : un espace voulu participatif, où chacun peut accéder à du contenu propre ou proposé en hyperliens, mais aussi voir ses productions mises en valeur, dûment commentées et exploitées. À l’image de ces affiches de campagnes de santé publique imaginées par les étudiants au fil des années, et qui trouvent ici un lieu pour s’exposer. Où savoirs et savoir-faire universitaires s’expriment Pascal Wehrlé entend faire de Pharma 3D un vrai support pédagogique. PHOTOS DNA – NICOLAS BLANCHARD Pharma 3D fait surtout partie d’un univers bien plus vaste, développé en catimini depuis 2011 par la direction des usages du numérique (DUN) de l’Université de Strasbourg. « Environnement virtuel pour l’enseignement et la recherche » (EVER) s’est construit sur le modèle du monde persistant Second Life, à ceci près qu’ici, « l’université reste propriétaire des contenus qu’elle diffuse, explique David Gauckler, directeur adjoint de la DUN. C’est la raison principale qui nous a poussés à Pour l’heure, EVER est encore assez peu fréquenté – quelque 350 comptes ont été développer notre créés. « Mais on ne propre outil, sasait pas trop comchant que nous bien de gens s’y sommes ici dans promènent, en une dimension fait, parce prospective et que qu’EVER est contrès peu de necté en hypergrid moyens sont pour [*] à toutes les unil’heure alloués à David Gauckler. versités du monde l’expérimentation. qui ont un disposiMais nous partons du principe tif similaire, nuance David Gaucque d’ici dix à vingt ans, le virtuel kler. Par exemple, moi, je me suis sera une composante incontour- promené virtuellement du côté nable du partage des savoirs. Il de l’université d’Edimbourg, n’est pas idiot de postuler que la l’autre jour, et je sais qu’EVER, à plus-value des universités, ce l’inverse, accueille parfois des sont ses acteurs, notamment ses événements rassemblant des gloenseignants. Pas nécessairement be-trotters virtuels du monde enses bâtiments. » Le concept d’uni- tier. » Vous avez dit liberté ? versité virtuelle est posé. NICOLAS BLANCHARD Pour développer cet univers, une petite équipe, pour l’essentiel bénévole, s’est construite autour de Q [*] Extension permettant à des David Gauckler et de la profes- opensims de s’interconnecter et de seur des écoles Anne Cordonnier, laisser leurs usagers passer de l’un à mobilisée par passion sur le pro- l’autre librement. jet. À l’heure actuelle, une vingtaine d’« îles » comme celle de Pharma 3D, qui sont autant de Q Se connecter à EVER : collaborations universitaires, ont http://www1.ever.unistra.fr. Cliquer ainsi vu le jour dans l’environne- sur « tutoriel » et suivre les ment EVER. Exposition et mise en indications pour créer un compte, scène de masques africains stoc- télécharger un navigateur 3D et se kés dans les caves de la maison connecter. R CONFÉRENCE Wendelin Werner, médaillé Fields 2006 Au hasard d’une rencontre Le médaillé Fields 2006, Wendelin Werner, a donné jeudi à l’Université de Strasbourg une conférence sur le hasard à 400 lycéens alsaciens. « NORMALEMENT VOUS NE COMPRENEZ RIEN À CE QUE JE DIS », prévient Wendelin Werner alors que depuis une heure, le mathématicien français se livre, schémas à l’appui, à des démonstrations sur les situations aléatoires, le mouvement brownien… Réparti dans trois amphithéâtres de la faculté de mathématique et informatique du doyen Vincent Blanloeil, l’auditoire de cet enseignant-chercheur connu pour son travail sur les probabilités se compose de 400 lycéens venus de toute l’Alsace. Mais aussi de professeurs et d’étudiants qui ne voulaient pas manquer l’intervention du médaillé Fields, la plus prestigieuse distinction scientifique en mathématique. Les sorties publiques de ce chercheur français, né en Allemagne, sont rares. « Je préserve mon univers professionnel et je n’ai pas de temps. J’interviens publiquement une ou deux fois par an. Cela représente déjà deux journées de travail ». Puis d’ajouter : « Intervenir dans les médias peut se révéler dangereux. On peut se griller. » Alors il garde ses distances, évite de se faire accaparer. « Même si mon nom peut le laisser penser, je ne suis pas Alsacien », précise-t-il ainsi. S’exprimant avec humilité, ce chercheur, qui est passé par une des plus grandes écoles parisiennes dont il se garde de citer le nom, cultive la discrétion. Il a accepté de faire cette conférence à Strasbourg, car il est venu « en voisin » de l’Université de Zurich où il enseigne, mais aussi pour « retrouver des copains » mathématiciens et pour « prendre une petite bouffée d’air français ». « Allez dans la direction où vous vous sentez bien » Alain Beretz, président de l’Université, l’a accueilli en souhaitant que sa rencontre avec des lycéens permette de « casser des idées reçues sur les mathématiques », de montrer que l’Université, qui allie formation et re- Le mathématicien Wendelin Werner, jeudi après-midi à la faculté de mathématique et informatique de l’Université de Strasbourg . PHOTO DNA – CÉDRIC JOUBERT cherche, « est un lieu privilégié pour faire des mathématiques ». Si des lycéens ont montré leur grand intérêt pour les maths en posant à Wendelin Werner des questions techniques, d’autres ont été séduits par le chercheur. Par cette passion qui le pousse à se poser une deuxième question alors qu’il n’a pas fini de répondre à la première. Par cette intuition qui le guide et l’emmène sur des terrains nouveaux. Certes, la plupart des lycéens n’ont pas compris toutes les explications scientifiques de Wen- delin Werner. Mais, comme il dit lui-même, son « but n’est pas que tout le monde fasse des mathématiques ». Chacun doit faire ce qui l’intéresse. « Allez dans la direction où vous vous sentez bien ». J.F.C. R TTE-RTE 06