K2 - L`hypertension artérielle en Guadeloupe : L`étude Constant

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K2 - L`hypertension artérielle en Guadeloupe : L`étude Constant
Congrès national des Observatoires régionaux de la santé 2008 - Les inégalités de santé
Marseille, 16-17 octobre 2008
K2 - L’hypertension artérielle en Guadeloupe : L’étude Constant permet-elle
de faire apparaitre des inégalités sociales ?
M. Kelly-Irving a,c, A. Atallah b,c, N. Zouini c, J.-B. Ruidavets a, J. Inamo d, T. Lang a
a
b
c
Inserm 558, Toulouse, France ; Centre hospitalier de Basse-Terre, Guadeloupe, France ; Réseau
d
HTA-GWAD, Guadeloupe, France ; CHU Fort-de-France, Martinique, France
RESUME
Objectif. Analyser la prévalence de l’hypertension artérielle (HTA) et les connaissances de cette
maladie des personnes interrogées en lien avec les facteurs socio-économiques dans une étude
représentative de la population de la Guadeloupe.
Matériel et méthodes. Etude transversale sur échantillon aléatoire de la population
guadeloupéenne effectué selon la méthode des quotas avec stratification sur le sexe, l’âge, et la
région géographique. Un effectif total de 1005 personnes (54% de femmes) âgées de 25 à 74 ans
a été inclus. La pression artérielle (PA) a été mesurée avec un appareil automatique (OMRON M51) lors d’une visite à domicile. L’HTA est définie comme la présence d’un traitement hypotenseur
ou d’une PA ≥ 140/90 mm Hg.
Résultats. La fréquence de l’HTA est de 33% chez les hommes et 37% chez les femmes. Elle
augmente en fonction de l’âge et atteint respectivement 61% et 74% chez les hommes et femmes
de 65-74 ans. 57% des hommes hypertendus et 80% des femmes déclarent avoir connaissance de
leur maladie. Les premières analyses indiquent une association entre le niveau d’éducation des
femmes et l’HTA. Les femmes avec une scolarité ≤6 ans ont une PA systolique moyenne 13
mmHg plus élevée que celles avec une scolarité ≥12 ans (p<0.001). En analyse multivariée les
facteurs les plus fortement associés à l’HTA sont l’indice de masse corporelle (IMC) et le niveau
d’études pour les femmes.Chez les hommes obèses (14%) le risque est trois fois plus élevé (OR :
3,4 ; 95%IC : 1,8-6.6 p<0,001) comparé au groupe avec un IMC normal (46%), après ajustement
sur l’âge, le sexe, le tabagisme, la sédentarité et la consommation d’alcool. Chez les femmes, la
même tendance est notée (OR : 2,0 95%IC : 1,2-3,4 p=0,011), et les femmes avec une scolarité <6
ans ont deux fois plus de risque d’être hypertendues que celles avec une scolarité ≥12 ans (OR :
2,1 ; 95%IC : 1,1-4,0 p=0.030).
Discussion et conclusion. La prévalence de l’HTA en Guadeloupe est différente selon le sexe,
les femmes ayant un taux plus élevé. Ces résultats soulignent une divergence remarquable avec la
France métropolitaine. Malgré l’hétérogénéité des études qui rend les comparaisons difficiles, on
peut estimer la prévalence entre 28-40% chez les hommes et 19-32% chez les femmes. L’obésité
est un facteur de risque fortement lié à l’HTA en Guadeloupe surtout chez les hommes. Les
femmes les moins bien éduquées ont un risque d’HTA plus élevé, soulignant l’influence
déterminante des inégalités sociales sur la santé des populations.
Mots clefs : hypertension, Guadeloupe, inégalités, éducation, obésité
Keywords: hypertension, Caribbean, inequality, education, obesity

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