la belgique et le cern - FRS-FNRS

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la belgique et le cern - FRS-FNRS
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LA BELGIQUE ET LE CERN
Février 2012
TABLE DES MATIERES
1. EXECUTIVE SUMMARY
page 3
2. LA GOUVERNANCE ET LE FINANCEMENT
page 6
2.1. Création et mission
page 6
2.2. Les organes de décision et la représentation de la Belgique
page 7
2.3. Les moyens financiers et leur utilisation
page 8
2.4. Les récents thèmes de discussion et décisions
page 11
2.4.1 L’élargissement géographique
page 11
2.4.2. La Caisse des Pensions
page 11
2.4.3. Le paiement des contributions dans des monnaies
autres que le franc suisse
page 12
2.4.4. Plan à moyen terme pour la période 2012-2016 et
projet de budget pour 2012
page 12
3. LES ENJEUX SCIENTIFIQUES
page 13
3.1. LHC
page 13
3.2. CMS
page 15
3.3. ISOLDE
page 16
3.4. NA62
page 17
3.5. OPERA
page 17
4. LES DIMENSIONS ECONOMIQUES ET SOCIETALES
page 18
4.1. Le retour industriel pour la Belgique
page 18
4.2. Le personnel belge au CERN
page 22
4.3. La diffusion des connaissances
page 24
ANNEXE
page 26
2
1. EXECUTIVE SUMMARY
Le CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, dont le siège administratif est
situé à Genève, constitue l’un des plus grands et des plus prestigieux laboratoires scientifiques
du monde. Il a pour vocation la physique fondamentale, la découverte des constituants et des
lois de l’Univers.
Organisation intergouvernementale créée par une convention internationale signée à Paris le
19 juillet 1953, à l’initiative de douze pays dont la Belgique, elle comprend aujourd’hui 20 Etats
membres. Compte tenu de la mondialisation croissante de la recherche dans les hautes
énergies, certains Etats non européens sont autorisés à contribuer à certaines activités du
CERN. Quelques uns (Inde, Israël, Japon, Russie, Turquie et USA) sont invités à assister, à titre
d’observateur, à certaines parties des réunions des organes de décision de l’Organisation. Par
ailleurs, celle-ci envisage de participer, à moyen terme, à des projets hors Europe.
Le Conseil est l’autorité suprême du CERN. Il est assisté dans sa tâche par des comités ad hoc
dont le Comité des Finances. Depuis toujours étroitement associée aux décisions stratégiques,
la Belgique est représentée depuis 2009 au Conseil par V. Halloin, Secrétaire générale du F.R.S.FNRS. W. Van Doninck (VUB) siège à ses côtés à titre de représentant des scientifiques. Les
prises de position de la Belgique au cours des débats résultent d’une concertation très régulière
entre les autorités fédérales en charge du dossier.
La contribution financière annuelle de notre pays représente 2,82% des contributions totales au
CERN, soit, en 2010, 31 MCHF (27.045.679,23 €) 1 sur un total de 1.112 MCHF
(970.316.831,70 €). Ces dernières années, l’Organisation a mené une politique budgétaire
rigoureuse. L’année 2010 s’est clôturée par un solde budgétaire positif. Les produits financiers
se sont accrus, notamment en raison de l’augmentation croissante de projets financés par l’UE,
dans le cadre de laquelle le CERN rencontre des taux de succès particulièrement élevés.
L’Organisation a adopté tout récemment, d’une part, un plan de mesures drastiques pour
stabiliser la situation financière de la Caisse de Pensions et, d’autre part, le plan des ressources
à moyen terme pour la période 2012-2016.
Près de 58% des charges de l’Organisation relèvent de frais de personnel, 33% de la
consommation de matériel, plus de 7% de la consommation d’énergie et près de 2% de frais liés
au remboursement de dettes.
Le nombre total de membres de personnel employé payés par les comptes du CERN et des
équipes de recherche s’élève à 2808,9 ETP 2. Le personnel de nationalité belge a toujours été
présent dans toutes les catégories professionnelles de l’Organisation. Ces dernières années, on
constate que l’augmentation des effectifs de nationalité belge concerne davantage les
administratifs de haut niveau que le personnel de R&D.
Environ 8000 scientifiques visiteurs, soit la moitié des physiciens des particules du monde,
viennent au CERN pour mener des recherches. 580 universités y sont représentées. Parmi cellesci, les universités belges – ULB, VUB, UCL, KULeuven, UMONS, UGent et UA – assurent des
1
2
Taux de conversion au 26 août 2011, utilisé pour tous les montants existants dans le présent document
Données 2010
3
responsabilités importantes au sein des expériences majeures du Laboratoire. Cette
communauté de chercheurs s’élève à une centaine d’unités. L’European Committee for Future
Accelerators (ECFA) a souligné la qualité de cette recherche qui se caractérise par un étroit
dialogue entre théoriciens et expérimentateurs 3.
L’implication de nos chercheurs au CERN permet à notre communauté de physiciens de
développer de manière significative les connaissances dans le domaine et, en conséquence, de
former à l’excellence les générations d’étudiants qu’ils encadrent. Si l’on considère les lauréats
du Prix Francqui depuis 1954, année de création officielle de l’Organisation, sur les 32% de
lauréats en sciences exactes, 57% sont des physiciens. Les publications scientifiques attestent
également de la qualité et du rayonnement de cette recherche.
Pour participer aux activités du CERN, les équipes universitaires bénéficient de crédits alloués
par l’IISN 4/IIKW 5, fonds associés respectivement près le F.R.S.-FNRS et le FWO. Ces fonds, dont
la mission participe d’une contribution à l’approfondissement de l’étude de la matière,
perçoivent annuellement des subventions fédérales et communautaires dont l’utilisation se
fonde, au Nord et au Sud du pays, sur une évaluation scientifique rigoureuse et transparente
des projets de recherche soumis à financement.
Le CERN fonde ses activités sur des accélérateurs et des détecteurs de particules. Mis en
fonctionnement en septembre 2008, le Grand collisionneur de hadrons (LHC) va recréer les
conditions qui existaient juste après le Big Bang. Nos chercheurs participent aux expériences
installées dans le LHC ainsi qu’à des expériences associées, soit essentiellement CMS, ISOLDE,
NA62 et OPERA. Ces expériences sont tout à fait stratégiques pour la Belgique dans la mesure
où elles devraient, en théorie, mener à la découverte du boson de Higgs, Brout et Englert. Ces
deux derniers chercheurs sont belges. Si le mécanisme de brisure de symétrie responsable de la
masse des bosons Z et W est bien établi (tout calcul en physique des particules en dépend
profondément), le détail de sa réalisation, compte tenu du très bon fonctionnement du LHC,
serait, de l’avis de la direction du CERN, mis en évidence expérimentalement d’ici à maximum
deux ans. Il pourrait valoir à nos chercheurs, déjà couronnés par le prix Wolf de physique, un
prix Nobel. Outre le prestige pour notre recherche, on peut raisonnablement espérer qu’une
telle reconnaissance concourra à attirer davantage de jeunes vers les filières scientifiques.
Les projets de recherche contribuent non seulement aux progrès de la physique mais les
technologies développées trouvent également des applications dans la médecine et l’industrie.
Il n’est pas inutile de rappeler qu’il y a 30 ans, le CERN a été le lieu de naissance du World Wide
Web (www), développé par T. Berners-Lee stimulé par son chef de groupe, le belge R. Cailliau.
La participation de la Belgique au CERN ne concerne pas exclusivement le monde scientifique,
elle implique aussi les acteurs économiques. En effet, l’Organisation dispose d’un budget
d’achats en matériel, fournitures et prestations de services d’un montant de 1 milliard de CHF
(872.875.583,81 d’€), dont 400 MCHF (348.868.102,56 €) d’achats en biens et services. Elle
poursuit une politique d’achat en tenant compte du retour industriel allant à chaque pays
3
Lettre de M. T. Nakada, Président de l’ECFA, envoyée à Mme V. Halloin, le 23 avril 2010, suite à la visite de l’ECFA en
Belgique
4
Institut Interuniversitaire des Sciences Nucléaires
5
Interuniversitair Instituut voor Kernwetenschappen
4
membre 6. La Belgique est considérée comme un pays dit « équilibré », c’est-à-dire qui atteint le
seuil minimal de retour industriel. Cette notion recouvre des contrats importants pour les
entreprises belges dans différents domaines allant de la mécanique de haute précision à
l’électronique, en passant par les moulages plastiques spéciaux. Toutefois, les cinq dernières
années correspondent à une baisse des dépenses en services industriels et, dans une moindre
mesure, des dépenses en fournitures ayant la Belgique comme pays d’origine. On peut espérer
une reprise dans le futur du fait des périodes de travail technique prévues sur le LHC. Dans cette
perspective, l’AWEX 7 et Flanders Investment and Trade développent actuellement un
programme de visites et de contacts susceptible d’intensifier les relations commerciales entre
nos entreprises et le CERN.
Enfin, l’Organisation diffuse auprès d’un large public les informations relatives à ses activités en
cours et progrès engrangés. Elle contribue de manière significative, par une compréhension
sans cesse affinée de notre Univers, à l’accroissement de la connaissance et à l’évolution
technologique de notre société.
La Belgique, pays fondateur du CERN, peut s’enorgueillir de contribuer depuis plus de 50 ans,
avec excellence, à ce fleuron de la science et de la technologie. Le présent rapport poursuit
l’objectif de préciser les caractéristiques de notre collaboration au sein de cette grande
infrastructure de recherche.
6
Proportion des achats du pays dans l’ensemble des achats du CERN en relation avec la proportion de la contribution
dans le total du budget du CERN.
7
Agence wallonne à l’Exportation et aux Investissements étrangers
5
2. LA GOUVERNANCE ET LE FINANCEMENT
2.1.
Création et mission
L'Organisation Européenne pour la Recherche Nucléaire (CERN) est une organisation
intergouvernementale européenne créée par une convention internationale, signée à Paris le
19 juillet 1953 à l'initiative de douze pays dont la Belgique. Elle compte aujourd'hui vingt Etats
membres8. Compte tenu de la mondialisation croissante de la recherche dans les hautes énergies,
certains Etats non-membres (Inde, Israël, Japon, Russie, Turquie et USA) se sont vus reconnaître le
statut d'observateur ce qui leur ouvre le droit d'assister à certaines parties de réunions du Conseil
mais pas de prendre part au processus de décisions de l'Organisation. Le statut d'associé permet
aux Etats non européens de participer et de contribuer à une ou plusieurs des activités du CERN.
Les Etats membres du CERN 9
8
Actuellement, les États membres sont : l’Allemagne, l'Autriche, la Belgique, la Bulgarie, le Danemark, l'Espagne, la
Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République
slovaque, la République tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse.
9
http://international-relations.web.cern.ch/International-Relations/ms/
6
Les laboratoires du CERN s'étendent de part et d'autre de la frontière franco-suisse entre le Jura et
le lac Léman; le siège administratif est localisé en Suisse.
Le CERN a pour vocation la physique fondamentale, la découverte des constituants et des lois de
l'Univers. Il utilise des instruments scientifiques très complexes pour sonder les constituants
ultimes de la matière: les particules fondamentales. En étudiant ce qui se passe lorsque ces
particules entrent en collision, les physiciens appréhendent les lois de la Nature.
Les instruments qu’utilise le CERN, sont des accélérateurs et des détecteurs de particules. Les
accélérateurs portent des faisceaux de particules à des énergies élevées pour les faire entrer en
collision avec d'autres faisceaux ou avec des cibles fixes. Les détecteurs, eux, observent et
enregistrent le résultat de ces collisions.
2.2.
Les organes de décision et la représentation de la Belgique
Le Conseil du CERN est l'autorité suprême et est responsable de toutes les décisions importantes.
Il détermine la politique de l'Organisation dans les domaines scientifique, technique et
administratif. Il approuve le programme d'activités, adopte les budgets et contrôle les dépenses. A
deux reprises dans l'histoire du CERN, la présidence du Conseil fut confiée à une personnalité
belge, d’abord J. Willems et par la suite P. Levaux.
Le Conseil est assisté dans sa tâche par le Comité des directives scientifiques et le Comité des
finances.
Le Directeur général, nommé par le Conseil, gère le Laboratoire. Cette fonction est occupée depuis
2009 par R. Heuer (AIIemagne). Le Directeur général est assisté par un Directoire et administre le
Laboratoire en s'appuyant sur une structure de départements. Cette fonction fut assurée de 1976
à 1980, par un scientifique belge, L. Van Hove.
Chaque État membre est représenté par deux délégués officiels au Conseil, dont l'un représente
les autorités de son pays et l'autre les milieux scientifiques nationaux. Chaque État membre
dispose d'une seule voix et la plupart des décisions se prennent à la majorité simple, même si, en
pratique, le Conseil cherche à atteindre un consensus aussi large que possible.
Depuis août 2009, V. Halloin représente notre pays au Conseil, W. Van Doninck y siégeant au nom
des milieux scientifiques belges. Les intéressés participent également aux réunions du Comité des
Finances. J.-M. Warêgne, attaché économique et commercial de la Région wallonne à Genève, et
K. Castelein, attaché économique et commercial pour la Région flamande à Zürich, sont autorisés à
suivre les travaux de ce Comité. Toutes les activités se déroulent en étroite collaboration avec la
Représentation permanente de la Belgique à Genève.
Par ailleurs, membre de l'Advisory Committee of CERN Users (ACCU) depuis 2008 à la suite de
C. Bricman et G. Wilquet, C. Van der Velde préside aux destinées de ce Comité depuis 2010.
Afin de préparer la position belge de manière concertée, V. Halloin prend régulièrement le soin de
solliciter le Cabinet du Ministre du Climat et de l’Energie, le Cabinet de la Politique scientifique et
7
la Direction générale de l’Energie du Ministère des Affaires économiques.
Enfin, la cellule COORMULTI, créée au sein du SPF Affaires étrangères, Commerce Extérieur et
Coopération au Développement, organise, le cas échéant, des réunions de coordination en vue de
contrôler la cohérence de la politique belge à l’égard du CERN.
2.3.
Les moyens financiers et leur utilisation 10
En 2010, la Belgique participe à concurrence de 2,82 % aux contributions totales au CERN, soit
31 MCHF (27.045.679,23 €) sur 1.112 MCHF (970.033.909,53 €).
Figure I.
Austria
2,25%
Switzerland
2,41%
Sweden
2,40%
Spain
8,89%
Slovak
Republic
0,60%
Portugal
1,18% Poland
2,66%
Belgium
2,82%
Bulgaria
0,32%
Czech
Republic
1,08% Denmark
Finland 1,76%
1,48%
United Kingdom
14,64%
France
15,63%
Germany
20,30%
Italy
11,64%
Norway
2,76%
Netherlands
4,55%
Hungary
0,68%
Greece
1,93%
Comme l’indique le résumé des produits et charges repris au sein du tableau I. ci-dessous, le solde
budgétaire 2010 est positif, à concurrence de 110 MCHF (95.955.324,38 €). Les produits se sont
accrus en raison des contributions qu’a versées la Roumanie en tant que candidate à l’adhésion,
de l’augmentation du nombre de projets de l’UE (dans le cadre desquels le CERN a rencontré un
taux de succès très élevé, particulièrement pour les projets Marie Curie) et de membres de
personnel rémunérés sur les comptes d’équipes de visiteurs ou en détachement, ainsi que
d’autres produits (y compris les ventes, compensations d’assurance, contributions en nature et
accords de collaboration).
10
La plupart des informations reprises dans cette section du rapport sont extraites du Bilan d’activités annuel de
l’Organisation pour le cinquante-sixième exercice financier 2010.
8
Avec 18 nouveaux projets de l’UE retenus pour un financement et une contribution
correspondante de la part de la Commission européenne se montant à 23,8 MEuros
(27.276.366,71 CHF) (sur une période de 2 à 5 ans), 2010 a été l’année la plus fructueuse du CERN
en ce qui concerne sa participation au 7ème programme-cadre (PC). Outre les projets Marie Curie,
l’infrastructure électronique et les Programmes d’infrastructures de recherche, pour lesquels
l’Organisation est très active depuis plusieurs années, la participation du CERN au 7ème PC s’étend
à 18 nouveaux projets parmi lesquels 5 sont coordonnés par le CERN et 2 sont de type « monosite » (le CERN est le seul bénéficiaire de la convention de subvention).
Pour l’ensemble des programmes de recherche, les charges d’exploitation s’élèvent en 2010 à
899,4 MCHF (784.917.542,93 €). Près de 58% relèvent de frais de personnel, 33% de la
consommation de matériel, plus de 7% de la consommation d’énergie et d’eau et près de 2% de
frais liés au remboursement de dettes.
9
Figure II – Ventilation des dépenses assortie du détail pour les dépenses de personnel
Personnel
57,50%
Energie et eau
7,60%
Intérêts et coûts
financiers
1,90%
Matériel
33%
Figure II. b. Répartition des charges de
personnel par nature (hors personnel payé
par les équipes) 11
Figure II. a. Catégories de personnel
Autres
membres
(boursiers,
attachés,
étudiants et
apprentis)
30%
Ouvriers
qualifiés
5%
Physiciens
de
recherche
2%
Personnel
administratif
11%
Ingénieurs
scientifiques
27%
Techniciens
25%
En 2010, le nombre total de membres de personnel employé payés sur les comptes du CERN et
des équipes est de 2.808,9 ETP, soit 2724,7 ETP à charge des comptes du CERN et 84,2 ETP à
charge des comptes des équipes.
11
Bilan d’activités annuel de l’Organisation pour le cinquante-sixième exercice financier (2010)
10
Pour les charges de personnel budgétisées, le personnel payé sur le compte du CERN représente
une charge de 520.791 kCHF (454.087,87 k€) (la charge du personnel payé sur le compte des
équipes représente 10,36MCHF (9.042.407,01 €)).
2.4.
Les récents thèmes de discussion et décisions
Ces derniers mois, le Conseil a été saisi de nouveaux défis inhérents à l’évolution de l’Organisation,
soit, entre autres, son élargissement géographique, la pleine capitalisation de la Caisse de
Pensions, le paiement des contributions des Etats membres dans des monnaies autres que le franc
suisse et l’adoption de son plan à moyen terme pour la période 2012-2016.
2.4.1. L’élargissement géographique
Les discussions ont porté, d’une part, sur l’ouverture du CERN à des Etats non européens et,
d’autre part, sur la possibilité pour l’Organisation de participer à de futurs projets hors Europe.
Elles ont abouti à une décision, lors du Conseil de juin 2010, en vertu de laquelle, d’une part,
n’importe quel pays peut soumettre au Conseil une demande en vue de devenir Etat membre ou
Etat membre associé du CERN, moyennant le respect de critères définis dont l’existence, dans le
chef de l’Etat demandeur, d’une assise solide en physique des particules élémentaires, bénéficiant
d’un financement suffisant pour le soutien de la recherche au plan national et d’une industrie
nationale suffisamment développée pour lui permettre de soumissionner pour les contrats du
CERN ; d’autre part, des mécanismes sont prévus pour permettre au Laboratoire de participer, s’il
le souhaite, à des projets hors Europe. De plus, les dispositifs actuels relatifs au statut
d’observateur sont appelés à disparaître progressivement.
2.4.2. La Caisse de Pensions
Le régime de pensions du CERN est géré par la Caisse de Pensions qui fait partie intégrante de
l’Organisation. Afin que la Caisse puisse remplir son rôle de pourvoyeur de sécurité sociale et que
ses avoirs soient sanctuarisés, le Conseil lui a conféré une autonomie administrative au sein du
CERN. Les avoirs de la Caisse sont tenus séparés de ceux de l’Organisation. En décembre 2010, le
Conseil a approuvé un train de mesures visant à dégager, pour le court terme, 60 MCHF
(49.929.287 €) par an nécessaires pour interrompre la détérioration de la situation financière de la
Caisse de Pensions et, pour le long terme, une somme supplémentaire de 34 MCHF
(29.665.138,82 €) par an afin de rétablir une pleine capitalisation. Lors du Conseil de juin 2011, des
mesures complémentaires ont été adoptées dont certaines concernent les nouveaux membres et
futurs bénéficiaires de la Caisse de Pensions : à partir du 1er janvier 2012, l’âge de la retraite est
porté de 65 à 67 ans ; le niveau de cotisation s’élève à 28,33% au lieu de 34%, en vertu d’une
répartition pays membre/Organisation de 40%-60% en lieu et place de 1/3-2/3 ; la contribution
des employés reste à 11,33 % (si les 28,33% sont suffisants pour faire face à la future
augmentation de la durée de vie) ; la pension maximale est atteinte après 37 ans et 10 mois de
service et non plus 35 ans ; elle est calculée sur la moyenne des trois dernières années de salaire
et non plus sur la base du dernier salaire perçu. Moyennant les différents trains de mesures
adoptés, on peut espérer une pleine capitalisation dans maximum trente ans.
11
2.4.3. Le paiement des contributions dans des monnaies autres que le franc suisse
Cette question se place dans le cadre du calcul du barème des contributions qui prendra effet à
compter de 2013. Certaines délégations avaient préconisé des options alternatives par rapport à la
situation actuelle, soit le paiement de la contribution des Etats membres en franc suisse.
Toutefois, lors du récent Conseil de juin 2011, le statu quo a été décidé. Cette position rejoint
l’option défendue par la Belgique qui estimait que, quelle que soit la solution adoptée, le principe
du paiement en franc suisse devait rester une possibilité.
2.4.4. Plan à moyen terme pour la période 2012-2016 et projet de budget pour 2012 12
Le Conseil du 23 juin dernier a approuvé la stratégie globale pour la période de référence, a pris
note du plan des ressources pour les années 2012 à 2016 et a approuvé le budget 2012 aux prix de
2011 proposé par le Comité des Finances.
12
« Plan à moyen terme pour la période 2012-2016 et projet de budget de l’Organisation pour le cinquante-huitième
exercice financier (2012) », document du CERN référencé CERN/SPC/970-CERN/FC/5534-CERN/2970, daté du 15 juin 2011
12
3. LES ENJEUX SCIENTIFIQUES
3.1 LHC
Appelé à succéder au Grand collisionneur électron-positon (LEP), le Grand collisionneur de
hadrons (LHC) a été conçu dans les années 1980 et sa construction a été approuvée par le Conseil
du CERN en 1994. Les travaux de génie civil pour creuser les cavernes des expériences ont été
terminés en 2003.
De nombreuses techniques de pointe ont été améliorées pour répondre à des contraintes sans
précédent. Par exemple, en prévision de la quantité phénoménale de données qui seront
produites par les expériences du LHC (environ 1% de la production mondiale d'information), une
nouvelle approche en matière de stockage, de gestion, de partage et d'analyse des données a été
adoptée : c'est le projet de Grille de calcul pour le LHC.
Deux faisceaux de particules subatomiques de la famille des « hadrons» (des protons et plus tard
des ions de plomb) circulent en sens inverse à l'intérieur de l'accélérateur circulaire de
27 kilomètres de circonférence, emmagasinant de l'énergie à chaque tour. En faisant entrer en
collision frontale les deux faisceaux à une vitesse proche de celle de la lumière et à de très hautes
énergies, le LHC va recréer les conditions qui existaient juste après le Big Bang. Des équipes de
physiciens du monde entier analysent les particules issues de ces collisions en utilisant des
détecteurs spéciaux.
Avec des éléments de réponse attendus sur la façon dont les particules acquièrent leur masse, sur
la matière noire de l'Univers, sur le rapport matière-antimatière, sur l'état de la matière quelques
fractions de seconde après le Big Bang, la manière de comprendre notre Univers risque d'être
modifiée de manière significative.
L'injection du premier faisceau dans l'accélérateur est réalisée en septembre 2008. Cet événement
historique marque la transition vers une nouvelle ère de découvertes scientifiques. Arrêté à deux
reprises pour des problèmes électriques, l'accélérateur redémarre en octobre 2009. Le
23 novembre 2009 marque la première collision de faisceaux de particules au sein de l'instrument.
À partir de la mi-décembre 2009, a lieu un arrêt technique qui s'achève fin février 2010; le but
était de préparer la machine à une exploitation à 3,5 TeV par faisceau pendant l’année 2010. Cela
permet d'atteindre des collisions avec une énergie totale de 7 TeV, bien qu'avec une luminosité
encore très inférieure à la cible nominale du LHC. Les premières collisions à cette énergie dans le
centre de masse sont effectuées en mars 2010.
Lors de la conférence bisannuelle Lepton-Photon organisée à Mumbai (Inde) en août 2011, il a été
souligné que les performances récentes du LHC ont permis de réunir un nombre important de
données nouvelles susceptibles de conduire à des découvertes majeures d’ici mi-2012. Non
seulement, la compréhension du Modèle standard s’affine de jour en jour mais aussi l’existence du
boson scalaire – ou son inexistence – ainsi que la plupart des hypothèses posées en physique
depuis près de 50 ans devraient être vérifiées très prochainement. Le LHC doublera au moins, d’ici
à la fin de l’année, le volume de données fournies jusqu’ici aux expériences.
Le CERN a annoncé que le LHC fonctionnera jusqu’à la fin 2012, avec un bref arrêt technique fin
2011. Après un long arrêt, le LHC sera exploité à plus haute énergie à partir de 2014.
13
La localisation des expériences du LHC (Source : http://www.katoptrons.eu /cern.jpg)
Six expériences sont installées dans le LHC : ALICE (A Large Ion Collider Experiment), ATLAS (A
Toroidal LHC ApparatuS), CMS (Compact Muon Solenoid), LHCb (Large Hadron Collider beauty
experiment), LHCf (Large Hadron Collider forward experiment) et TOTEM (TOTal Cross Section,
Elastic Scattering and Diffraction Dissociation at the LHC).
Ces expériences sont tout à fait stratégiques pour la Belgique. En effet, elles devraient en
théorie mener à la découverte du boson de Higgs, Brout et Englert. Ces deux derniers chercheurs
sont belges et ont, en 1964, indépendamment de Peter Higgs, proposé le mécanisme de brisure
de symétrie responsable de la masse des bosons Z et W. Si le boson de Higgs, Brout et Englert
était mis à jour dans les collisions du LHC, cela permettrait sans doute à la recherche belge
d’être couronnée par le prix Nobel. En 2004, les chercheurs concernés ont été récompensés par
le prix Wolf de physique, que certains considèrent comme une antichambre du Nobel.
Les expériences ALICE, ATLAS, CMS et LHCb sont installées à l'intérieur de quatre énormes
cavernes souterraines construites autour des quatre points de collision des faisceaux du LHC.
L'expérience TOTEM est placée près du point d'interaction de CMS, tandis que LHCf se trouve près
d'ATLAS.
Si, dans le passé, les chercheurs belges se sont concentrés sur les expériences DELPHI et H1, ils
contribuent aujourd'hui essentiellement à l'expérience CMS mais participent aussi à l'expérience
de physique nucléaire ISOLDE, en physique des neutrinos à OPERA et au projet NA62 en physique
des kaons, initié au SPS (Super Proton Synchrotron).
14
Saluée pour la qualité de sa recherche par l'European Committee for Future Accelerators (ECFA)
dans son rapport d'avril 2010 13, la communauté scientifique belge des physiciens se caractérise
par un étroit dialogue entre théoriciens et expérimentateurs.
Rien qu’en 2010, 15 doctorants, financés directement par le F.R.S.-FNRS, ont poursuivi des travaux
dans les laboratoires de l’UCL, de l’ULB et de l’UMONS en relation avec les expériences menées au
CERN.
L’implication des chercheurs belges au CERN permet à notre communauté de physiciens de
développer de manière significative les connaissances dans le domaine. Si l’on considère les
lauréats du Prix Francqui depuis 1954, année au cours de laquelle l’Organisation voit officiellement
le jour, sur les 32% de lauréats de sciences exactes, 57% sont des physiciens.
L’intensité des échanges scientifiques qui se déroulent au CERN, explique que l’Organisation
enregistre un excellent taux de réussite dans le cadre des programmes européens. Expert pour ce
qui relève de la physique des particules, le CERN participe activement à l'élaboration de ce volet
dans le cadre de la feuille de route européenne des grandes infrastructures de recherche.
3.2.
CMS
Sur l'un des quatre points de collisions du LHC se trouve le détecteur CMS (Compact Muon
Solenoid). L'objectif de l'expérience est de découvrir des nouvelles particules élémentaires comme
le boson de Higgs, et de trouver des particules supersymétriques ou de mettre en évidence des
dimensions supplémentaires de l'espace. Ce détecteur hors du commun est un véritable titan, long
de 21 ,5 mètres, d'un diamètre de 15 mètres, et d'une masse de 12 500 tonnes.
Source : http://cms.web.cern.ch/cms/Resources/Website/Media/Images/Gallery/Solenoid/Yokes/HighRes/0710002_03-A4-at-140006.jpg
13
Lettre de M. T. Nakada, Président de l’ECFA, envoyée à Mme V. Halloin, le 23 avril 2010, suite à la visite de l’ECFA
en Belgique
15
3772 physiciens et ingénieurs provenant de 166 instituts répartis dans 38 pays œuvrent dans le
cadre de cette large collaboration internationale.
En ce qui concerne la Belgique, six laboratoires universitaires (ULB-VUB, UCL, UMONS, UGent et
UA) unissent leurs efforts pour participer à l'expérience.
Il est à souligner que le niveau de leur participation dans le cadre de cette coopération
internationale ainsi que le nombre de thésards impliqués se révèlent nettement plus élevés que la
moyenne des autres partenaires.
L'Institut interuniversitaire de Bruxelles, le département de physique des particules de l'UCL,
l'UMONS et l'UA ont participé à la conception et à la réalisation de la partie du détecteur de traces
constituée d'un ensemble de compteurs silicium à micro pistes qui équipent le cœur du détecteur.
Les laboratoires de Bruxelles se sont focalisés sur deux types de processus: ceux qui impliquent
une paire d'électrons ou de photons de très haute énergie dans l'état final, ainsi que ceux
impliquant une paire de quarks top-antitop dans l'état final. En utilisant ces canaux, le groupe se
concentre sur la recherche d'une nouvelle physique au-delà du Modèle Standard, en particulier
dans le contexte des théories de grande unification, des modèles à dimensions spatiales
supplémentaires compactifiées ou encore des modèles supersymétriques.
Le Centre de Cosmologie, Physique des Particules et Phénoménologie de l'UCL analyse les données
selon trois axes: la recherche de processus physiques au-delà du Modèle Standard, la physique du
quark top et la phénoménologie associée aux réactions induites par des protons de haute énergie.
En 2008, une amélioration des chambres RPC dans la région vers l'avant de CMS a du être
apportée. L'UGent et la VUB (avec une collaboration UCL jusqu’en 2010) ont pris la responsabilité
de la construction, de l'assemblage, des tests et des installations de ces chambres. L'UCL collabore
aussi à la réalisation, dans le cadre du LHC Computing GRID, d'un centre de calcul utilisé pour
analyser et simuler les données de l'expérience CMS.
Sur les dix dernières années, l’I.I.S.N. a accordé près de 9,2 MEuros pour permettre aux équipes de
l’ULB, l’UCL et l’UMONS de participer activement à l’expérience CMS ; près de la moitié des crédits
accordés servent à financer de l’équipement. En ce qui concerne les universités flamandes (VUB,
UA, UGent), le Fonds Wetenschappelijk Onderzoek-Vlaanderen (FWO) a consenti, de 2006 à 2014,
un effort de l’ordre de 15,3 MEuros tant au travers de projets et de mandats de recherche que via
les programmes Big Science et Odysseus.
3.3.
ISOLDE
Machine hors du commun, ISOLDE (On-Line Isotope Mass Separator - Séparateur d'isotopes en
ligne), située sur l'injecteur du Synchrotron à protons (PS Booster), est comme une petite usine
alchimique transformant un élément en un autre, un peu à l'image de ce que les alchimistes
s'étaient figuré. Elle produit plus de 1000 isotopes différents utilisés pour des recherches très
diverses. Plus de 600 isotopes ayant une demi-vie de quelques millisecondes ont ainsi été obtenus
à partir de plus de 60 éléments allant de l'hélium au radium. La plupart des expériences associées
à ISOLDE ont pour objet l'étude de la structure du noyau par différents moyens, certains relevant
de la physique atomique, de l'astrophysique nucléaire, de la physique fondamentale, de Ia
physique du solide ou des sciences de la vie.
16
Des équipes belges, principalement de l’ULB et de la KULeuven, participent de longue date aux
expériences qui concernent non seulement la physique subatomique mais aussi la physique de
l'état solide, l'astrophysique et la théorie des particules au-delà du Modèle Standard des
interactions entre particules. P.-H. Heenen siège au sein du comité scientifique de l'expérience.
Sur les dix dernières années, la contribution à l'expérience, par le biais de l'I.I.S.N., s'élève à près
de 17 MEuros. De 2007 à 2012, le FWO a accordé à la KULeuven et à l’UGent plus de 9,7 MEuros
dont près de 80% relève d’une contribution du programme Big Science. Ces investissements se
révèlent plus que raisonnables eu égard aux résultats engrangés.
3.4.
NA62
L’expérience NA62 constitue un projet en physique des kaons initié au SPS. Son objectif est
d’étudier les désintégrations très rares des kaons pour tester le Modèle Standard des interactions
fondamentales. Vingt-huit instituts internationaux participent à ce projet qui représente un
véritable challenge, tant au niveau de sa construction qu’au niveau de la détection et de l’analyse
des données. La participation du Centre de cosmologie, physique des particules et
phénoménologie (CP3) de l’UCL dans l’expérience se situe aussi bien sur le plan expérimental que
théorique. L’équipe d’E. Cortina est impliquée dans la construction de l'expérience. Le groupe de
J.-M. Gérard contribue, quant à lui, à la phénoménologie des désintégrations des kaons. L’I.I.S.N.
soutient financièrement ces équipes depuis 2010, à concurrence de 6% du budget de l’expérience,
soit environ 24.000 CHF/an (20.940,59 €), et ce pour une durée de trois ans.
NA62 a pour ambition de rapprocher expérimentateurs et théoriciens afin d’améliorer nos
connaissances sur les lois de l’Univers et les interactions fondamentales.
3.5.
OPERA
La collaboration OPERA inclut 170 chercheurs de 33 institutions et 12 pays dont la Belgique (IIHE
Bruxelles).
En 2010, l'expérience OPERA au laboratoire de Gran Sasso près de Rome, a probablement détecté
son premier neutrino de type «tau» dans un faisceau de milliards de neutrinos de type «muon»
produit au CERN à Genève. Ce neutrino «tau» proviendrait d'une transformation du neutrino au
cours de son voyage de 730 km - de Genève à Rome - à travers la croûte terrestre. Ce résultat est
le fruit de sept années de préparation et de plus de trois années d'alimentation en faisceaux par le
CERN. Durant cette période, des milliards de neutrinos ont été envoyés du CERN vers le Gran
Sasso, la durée d'un voyage n'étant que de 2,4 millisecondes. Ce résultat est important car
l'observation de plusieurs événements de ce genre pourra constituer la preuve directe attendue
depuis longtemps de l'oscillation des neutrinos, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle et fascinante
physique des particules et de leurs interactions, avec des répercussions au niveau cosmologique.
La contribution de la Belgique au budget de fonctionnement et de maintenance est subsidiée
depuis 2006, à concurrence de 75.000 € sur quatre ans, par une convention I.I.S.N.
17
4. LES DIMENSIONS ECONOMIQUES ET SOCIETALES
4.1.
Le retour industriel pour la Belgique
Le budget d’achats en matériel, fournitures et prestations de services du CERN est fixé à 1 milliard
de CHF (872.477.206,63 d’€) dont 400 MCHF (349.058.136,97 €) d’achats (biens et services) dans
divers secteurs tels l’électronique, l’informatique, la construction mécanique, les matériaux
nouveaux, etc.
Le CERN suit une politique d'achat en tenant compte de l'équilibre du retour industriel allant à
chaque pays-membre (proportion des achats du pays dans l'ensemble des achats du CERN en
relation avec la proportion de la contribution annuelle du pays dans le total du budget de
l’Organisation). Ce paramètre est défini séparément pour les équipements et les services.
« Par ce biais, une organisation scientifique telle que le CERN peut contribuer au transfert de
technologies et à l’élévation du niveau technologique de l’Europe toute entière. » 14
La Belgique est considérée comme un pays dit ''équilibré'', c'est-à-dire qui atteint le seuil
minimal de retour industriel.
Les coefficients recouvrent en fait des contrats importants pour des entreprises belges dans
différents domaines (mécanique de haute précision, électronique, moulages plastiques spéciaux,
etc.), à titre individuel ou en collaboration.
Néanmoins, force est de constater que les cinq dernières années correspondent à une baisse
vertigineuse des dépenses en services industriels ayant la Belgique comme pays d’origine. Cette
chute s’explique par l’achèvement de la construction du LHC. Bien que moindre, l’évolution des
dépenses en fournitures témoigne de la même tendance. Pour 2013 et 2014, on peut néanmoins
espérer une augmentation des périodes de travail technique sur le LHC.
Les figures IV et V reprennent les dépenses en fournitures et services industriels pour la période
2006-2010.
14
Le Forum Mégascience de l’OCDE, Très grands équipements scientifiques en Europe : Analyse des textes juridiques
réglant les coopérations institutionnelles, Paris, OCDE/GD (95)80, OLIS, 13 septembre 1995
18
Figure IV – Dépenses en fournitures ayant la Belgique comme pays d’origine – Période 2006-2010
(source CERN)
Supplies
0,5
7000
6000
0,4
5000
4000
0,3
3000
0,2
2000
0,1
1000
0
0
2006
2007
Supplies (kCHF)
2008
2009
2010
Industrial Returns Ratio
L’évolution constatée est confirmée si l’on replace la Belgique au sein des pays membres du CERN.
Les résultats remarquables du début de la période 2000-2003 font place à un recul très net.
Tableau III - Coefficients de retour enregistrés par les pays membres du CERN sur dix ans Commandes de fournitures (Source : CERN)
Country
AUSTRIA
BELGIUM
BULGARIA
SWITZERLAND
CZECH REPUBLIC
GERMANY
DENMARK
SPAIN
FINLAND
FRANCE
UNITED KINGDOM
GREECE
HUNGARY
ITALY
NETHERLANDS
NORWAY
POLAND
PORTUGAL
SWEDEN
SLOVAK REPUBLIC
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
1,33 1,23 1,16 0,94 0,59 0,30 0,24 0,33 0,32 0,32 0,66
1,85 2,15 1,98 1,84 1,20 1,35 0,44 0,25 0,19 0,18 0,29
0,01 0,81 0,80 0,29 0,26 0,62 0,59 0,17 0,02 0,00 0,16
2,77 2,51 1,79 1,80 2,56 2,38 2,75 4,14 4,45 6,85 8,23
0,12 0,52 0,68 0,12 0,26 0,40 0,51 1,90 0,95 1,33 1,33
0,66 0,65 0,65 0,97 1,05 0,97 0,71 0,79 0,74 0,55 0,52
0,45 0,18 0,18 0,30 0,67 0,93 1,32 0,74 0,05 0,03 0,06
1,23 1,04 0,93 0,85 0,66 0,61 0,37 0,25 0,25 0,30 0,23
0,61 0,89 1,34 1,26 2,46 2,12 0,99 0,97 0,71 0,61 0,31
1,09 1,34 1,56 1,47 1,29 1,55 2,08 1,70 1,99 2,01 1,96
0,45 0,57 0,49 0,37 0,33 0,30 0,27 0,24 0,17 0,30 0,32
0,50 0,42 0,13 0,13 0,08 0,04 0,10 0,15 0,22 0,35 0,24
1,09 0,23 0,15 0,14 0,12 0,16 0,30 1,35 0,50 0,29 0,69
1,14 1,08 1,42 1,45 1,42 1,40 1,40 0,97 0,63 0,48 0,46
0,30 0,32 0,29 0,45 0,54 0,56 0,60 0,93 0,71 0,47 0,44
0,30 0,11 0,04 0,03 0,03 0,02 0,05 0,08 0,20 0,22 0,21
0,29 0,15 0,14 0,22 0,42 0,25 0,37 0,71 1,00 1,16 1,18
0,63 0,74 0,74 0,31 0,34 0,51 0,95 1,24 0,86 0,37 0,56
0,39 0,44 0,32 0,39 0,37 0,30 0,30 0,47 0,36 0,23 0,63
2,17 1,71 0,12 1,45 2,42 2,40 2,77 1,59 0,20 0,14 0,17
19
Figure V - Dépenses en services industriels ayant la Belgique comme pays d’origine – Période
2006-2010 (source CERN)
Industrial Services
6000
1,4
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
5000
4000
3000
2000
1000
0
2006
2007
2008
2009
2010
Industrial Services (kCHF)
Industrial Returns Ratio
Tableau IV - Coefficients de retour enregistrés par les pays membres du CERN sur dix ans –
Services industriels (Source : CERN)
Country
AUSTRIA
BELGIUM
BULGARIA
SWITZERLAND
CZECH REPUBLIC
GERMANY
DENMARK
SPAIN
FINLAND
FRANCE
UNITED KINGDOM
GREECE
HUNGARY
ITALY
NETHERLANDS
NORWAY
POLAND
PORTUGAL
SWEDEN
SLOVAK REPUBLIC
2000
0,24
1,05
0,00
5,76
0,00
0,43
1,82
0,82
0,01
2,01
0,70
0,00
0,23
0,71
0,21
0,01
0,00
0,74
0,98
0,00
2001
0,31
1,29
0,00
5,10
1,05
0,58
1,61
0,57
0,01
1,95
0,64
0,00
0,18
0,59
0,18
0,01
0,18
3,08
0,95
0,00
2002
0,85
1,24
0,00
5,08
0,00
0,80
1,38
0,57
0,00
1,98
0,57
1,62
0,09
0,39
0,29
0,01
0,21
2,56
0,19
0,00
2003
0,51
1,65
0,00
5,22
0,00
0,84
1,22
0,26
0,01
2,01
0,42
0,63
0,00
0,44
0,58
0,00
1,24
2,45
0,14
0,00
2004
0,30
1,09
0,00
6,24
0,00
0,71
0,80
0,08
0,03
2,13
0,14
0,41
0,00
0,50
2,37
0,00
1,23
2,89
0,15
0,00
2005
0,29
1,10
0,00
4,92
0,00
0,66
0,97
0,10
0,02
2,23
0,03
0,36
0,00
0,46
3,11
0,36
1,34
4,42
0,18
0,00
2006
0,29
0,89
0,20
4,51
0,00
0,42
1,03
0,08
0,02
3,01
0,04
0,19
0,04
0,29
3,01
0,12
0,97
4,30
0,16
0,00
2007
0,31
1,09
0,74
5,18
0,00
0,23
1,19
0,20
0,01
3,24
0,03
0,00
0,05
0,20
3,13
0,00
1,18
2,79
0,08
0,00
2008
0,31
1,29
1,55
4,72
0,00
0,18
1,63
0,52
0,00
2,69
0,06
0,00
0,00
0,16
3,59
0,00
1,59
1,40
0,00
0,00
2009
0,63
1,41
7,89
0,00
0,12
1,31
0,69
0,00
2,62
0,07
0,00
0,00
0,07
3,18
0,00
0,48
0,00
0,00
2010
0,05
0,94
9,43
0,00
0,06
1,13
0,95
0,00
2,86
0,22
0,00
0,00
0,07
2,29
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
Le tableau V reprend plus en détail les commandes adressées aux entreprises belges de 2000 à
2009.
20
Tableau V (Source : CERN)
SERVICES INDUSTRIELS – Période 2000-2009
Firme/Consortium
Description
Montant
INEO
ALPES
(FR)
PRE
ELEKTROMONTAZ (PL) - FABRICOM
(BE)
18 000 000 CHF
(15.714.472,45 €)
GEOTOP (BE) - HALLER (CH) - HYP
ARC (FR)
7 449 718 CHF
(6.502.353,32 €)
ENDEL (FR) - GTI (NL) - AXIMA (BE)
2 903 282 CHF
(2.534.077,85 €)
FOURNITURES – Période 2000-2009
COCKERILL FORGES & RINGMILL SA
Low-carbon
sheet
steel
57 911 107 CHF
(50.546.113,31 €)
BE 100%
BE 72% -
ICARUS SA - M. BUTTING GMBH &
CO LTD
Austenitic steel shells
27 448 348 CHF
(23.969.364,77 €)
COCKERILL FORGES & RINGMILL SA
Low-carbon
sheet
5 381 471 CHF
(4.699.388,15 €)
BE 100%
AIR ET CHALEUR – DSD
supply/laying
pipework end of work
point 5
3 476 485 CHF
(3.035.836,06 €)
BE 70% DE 30%
COCKERILL SAMBRE
Low-carbon
sheet
1 365 048 CHF
(1.192.026,41 €)
BE 100%
Protection chassis
600
000
CHF
(523.969,86 €)
BE 57% FR 43%
Maintenance LHC
196
000
CHF
(171.163,49 €)
SCHNEIDER ELECTRIC
ENSIVAL MORET
steel
steel
ATLAS COPCO
193
000
CHF
(168.556,26 €)
ATLAS COPCO
188
000
CHF
(164.189,51 €)
ENSIVAL MORET
167
0 CHF
(1.458,06 €)
21
DE 28%
4.2.
Le personnel belge au CERN
Le personnel scientifique et technique du Laboratoire conçoit et construit les accélérateurs de
particules et assure leur bon fonctionnement. Il contribue également à la préparation et à la mise
en œuvre des expériences scientifiques complexes, ainsi qu'à l'analyse et à l'interprétation des
résultats.
Le personnel de nationalité belge a toujours été présent dans toutes les catégories
professionnelles du CERN, avec des effectifs plus significatifs dans les fonctions d'ingénieur, de
scientifique et de technicien. Toutefois, comme le témoigne la statistique ci-dessous, pour ces
dernières catégories, le nombre de Belges décroît régulièrement au fil du temps et porte, pour les
autres catégories, sur des nombres très peu élevés.
Figure VI - Evolution du personnel de nationalité belge (en #) selon la
catégorie professionnelle (2000-2010)
70
60
1. Research Physicists
50
2. Scientific & Eng. Work
40
3. Technical work
4. Manual work
30
5a. Prof. Admin. Work
20
5b. Office and Admin. Work
10
5c. Office work
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Source : CERN Personnel Statistics 2000 -> 2010, Human Resources Department + calculs F.R.S.-FNRS
Si l'on considère, sur la même période de temps, l'évolution de ces catégories de personnel par
rapport à leurs homologues des pays partenaires, on constate que l'augmentation concerne les
administratifs de haut niveau et non le personnel de R&D.
22
Figure VII - Evolution du personnel de nationalité belge (en #) ventilé par
catégorie professionnelle en considérant l'évolution des catégories
correspondantes des pays partenaires (2000-2010)
10
9
8
1. Research Physicists
7
2. Scientific & Eng. Work
6
3. Technical work
5
4. Manual work
4
5a. Prof. Admin. Work
3
5b. Office and Admin. Work
2
5c. Office work
1
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Source : CERN Personnel Statistics 2000 -> 2010, Human Resources Department + calculs F.R.S.-FNRS
Les chercheurs en physique des particules, physique atomique, physique nucléaire et physique
moléculaire de nos universités effectuent des séjours réguliers au CERN, bénéficiant ainsi de
facilités d'échanges incomparables. Ils y sont confrontés aux problèmes de gestion de grands
projets internationaux et assument souvent des responsabilités importantes au sein des
expériences auxquelles ils participent. Ils constituent le groupe des « utilisateurs» du CERN. Pour la
Belgique, ces utilisateurs atteignent quasiment la centaine d'unités actuellement (users sur figure
VIII).
Figure VIII - Evolution des effectifs belges "non staff" (2000-2010) (en #)
110
100
90
80
70
Fellows
60
Paid Assoc.
50
Students
40
Apprent.
30
Users
20
10
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Source : CERN Personnel Statistics 2000 -> 2010, Human Resources Department + calculs F.R.S.-FNRS
23
Le F.R.S.-FNRS sélectionne aussi annuellement les boursiers belges au CERN. On peut regretter que
leur nombre n'augmente guère avec le temps (2 en moyenne/an sur les dix dernières années).
Enfin, chaque année, la Belgique peut présélectionner trois étudiants d'été.
Malgré ces nombres relativement modestes, on peut se féliciter que la part des effectifs « non
staff » belges, toutes catégories confondues, par rapport à celle de leurs homologues de pays
membres et non membres, atteint, sur les dix dernières années, une moyenne de 4,32%. Ce
chiffre, plus important que notre contribution financière, confirme la présence effective et active
de notre communauté de physiciens au CERN.
Figure IX – Evolution sur 10 ans de la part des effectifs « non staff » belges par rapport aux effectifs
similaires des pays membres et non membres (en %)
6
5
4
3
2
1
0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Source : CERN Personnel Statistics 2000 -> 2010, Human Resources Department + calculs F.R.S.-FNRS
4.3.
La diffusion des connaissances
Le CERN constitue un remarquable porte-drapeau de la coopération scientifique internationale.
Environ 8000 scientifiques visiteurs, soit la moitié des physiciens des particules du monde,
viennent au CERN pour mener des recherches. 580 universités y sont représentées. Parmi celles-ci,
les universités belges occupent dès l'origine une place appréciée.
Les collaborations initiées au CERN ont un impact direct sur l'excellence de la formation et de la
recherche en physique des particules dans nos universités. Réciproquement, la qualité de nos
chercheurs contribue à faire du Laboratoire un centre d'excellence scientifique et technologique.
Les projets de recherche contribuent non seulement au progrès de la physique, lui valant des
récompenses prestigieuses, mais les technologies développées trouvent également des
24
applications dans la médecine et l'industrie.15 Il n’est pas inutile de rappeler qu'il y a près de trente
ans, le CERN a été le lieu de naissance du World Wide Web (www), développé par le physicien
anglais Tim Berners-Lee, encouragé par son chef de groupe, le belge Robert Cailliau.
Les expériences menées au CERN permettent aux équipes d’accéder à une plateforme unique de
données et d’échanges. Les publications scientifiques constituent un indicateur de l’excellence de
cette recherche et de son rayonnement.
A titre d’illustration, l’annexe au présent rapport reprend les indicateurs bibliométriques relatifs
aux collaborations entre des chercheurs physiciens de la Communauté française de Belgique (CfB)
et le CERN au travers de deux expériences principales : le projet du Grand Collisionneur LEP et ses
quatre détecteurs (DELPHI, ALPEH ; L3 ; OPAL) et le projet du Grand Collisionneur de hadrons LHC
et les six expériences qui lui sont associées (ALICE ; ATLAS ; CMS ; LHCb ; TOTEM ; LHCf).
Pour l’avenir, on peut présumer d’une croissance significative des publications dans des revues
prestigieuses (Nature, Science, etc.), maintenant que le LHC est opérationnel à des niveaux de
luminosité jamais atteints jusqu’à présent. 2010 et 2011 correspondent à des années
remarquables du point de vue des expériences réalisées. En corollaire, la diversité et l’intérêt
scientifique des articles parus en physique est impressionnante.
Par ailleurs, le CERN développe - en collaboration avec les Etats membres - un programme (intitulé
«outreach») visant à diffuser largement les informations relatives à ses activités en cours et
progrès engrangés. Ce programme s'adresse aux étudiants des universités, aux professeurs et
élèves du secondaire et au grand public.
Le Laboratoire ouvre aussi régulièrement ses portes aux délégations désireuses de découvrir les
enjeux de la recherche qui y est menée. A ce titre, on peut rappeler la visite, en février 2009, du
Roi Albert Il, accompagné, au sein d’une large délégation belge, des Ministres de la Politique
scientifique et du Climat et de l’Energie.
15
Par exemple, des détecteurs de particules visualisent l’activité cérébrale, permettent de valider de nouveaux médicaments lors d’essais
précliniques ou confirment l’efficacité des traitements contre le cancer. Les technologies liées au laser se situent également dans le prolongement
des résultats inattendus des expériences développées en physique des particules. Leurs applications sont multiples dans des domaines variés allant
des télécommunications à la chirurgie, en passant par l’informatique.
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ANNEXE
Indicateurs bibliométriques relatifs aux collaborations entre des chercheurs physiciens de la CfB et
le CERN (Source : F.R.S.-FNRS 16)
Nom
Prénom
Laboratoire Université Expérience Statut FNRS Articles
du CERN
en
relation
avec le
CERN
De Hemptinne Gwendoline
CP3
UCL
ALEPH
Boursier
0
FRIA
Van Der Aa
Olivier
CP3
UCL
ALEPH
Boursier
36
FRIA
Cortina Gil
Eduardo
CP3
UCL
CMS
Promoteur
50
IISN
Delaere
Christophe
CP3
UCL
CMS
Chercheur
42
qualifié
Favart
Denis
CP3
UCL
CMS
Chercheur
25
qualifié H
(*)
Lemaitre
Vincent
CP3
UCL
CMS
Chercheur
58
qualifié
Piotrzkowski
Krzysztof
CP3
UCL
CMS /
Promoteur
12
HECTOR
IISN
De Favereau
Jérôme
CP3
UCL
HECTOR
Chercheur
1
scientifique
IISN
Demin
Pavel
CP3
UCL
CMS
Chercheur
4
scientifique
IISN
Militaru
Otilia
CP3
UCL
CMS
Chercheur
10
scientifique
IISN
62
Giammanco
Andrea
CP3
UCL
CMS /
Chargé de
ALEPH
recherches
FNRS
Clerbaux
Barbara
IIHE
ULB
CMS /
Chercheur
61
ALEPH
qualifié
FNRS
De Lentdecker
Gilles
IIHE
ULB
CMS
Chercheur
9
qualifié
FNRS
Gay
Arnaud
IIHE
ULB
CMS
Chargé de
4
recherches
FNRS
Hreus
Thomas
IIHE
ULB
CMS
Chargé de
0
16
Autre
Citations
0
471
925
483
217
945
HERA / ZEUS:
108
HERA / ZEUS: 66
68
2
166
40
1036
HERA / ZEUS: 29
1002
CDF /
TEVATRON: 135
21
D0 / TEVATRON:
46
5
HERA / H1,ZEUS:
0
Méthodologie : A partir du Web of Science (Thomson Reuters), les publications des chercheurs de la CFB relatives aux expériences du CERN citées
ont été sélectionnées. Seul le type de document « Article », communément admis comme vecteur principal de communication scientifique, a été
retenu. La période déterminée s’étendant de 1987 à 2010. Les publications rattachées aux chercheurs CFB ont été identifiées en lançant une
requête par auteur dans le Web of Science. Un tri manuel de chaque article a permis d’affiner la recherche excluant toutes celles qui présentaient
un défaut d’affiliation ou une erreur d’homonymie.
26
Marage
Pierre
IIHE
ULB
Vanlaer
Pascal
IIHE
ULB
Vander Velde
Catherine
IIHE
ULB
Bertrand*
Daniel
IIHE
ULB
Wickens
John
IIHE
ULB
Van Beek
Guy
IIHE
ULB
Vilain
Pierre
IIHE
ULB
Wilquet
Gaston
IIHE
ULB
Alderweireld
Thomas
PPE Mons
UMons
Windmolders
Roland
PPE Mons
UMons
Daubie
Evelyne
PPE Mons
Umons
Herquet
Philippe
PPE Mons
UMons
recherches
FNRS
CMS
Promoteur
IISN
CMS
Promoteur
IISN
DELPHI / Promoteur
CMS
IISN
DELPHI Directeur de
recherche H
(*)
DELPHI /
Chercheur
CMS
scientifique
IISN
OPERA
Technicien
IISN
OPERA
Maître de
recherches
H (*)
OPERA
Maître de
recherches
H (*)
DELPHI
Chercheur
IISN
COMPASS Promoteur
IISN
DELPHI / Promoteur
IISN
CMS
DELPHI / Promoteur
CMS
IISN
TOTAL
27
50
4
HERA / H1: 110
5
13
28
28
479
284
Ice
Cube/AMANDA :
52
1518
83
606
3
61
30
291
31
292
104
1457
17
678
11
19
51
Ice
Cube/AMANDA :
35
925
1033
596
11740