20150709 COULEUR Visite expo permanente_IR

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20150709 COULEUR Visite expo permanente_IR
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FOUS DE COULEUR
Autochromes, les premières
photographies couleur de Suisse, 1907-1938
Les couleurs au Musée gruérien Dossier pédagogique : 1 - 8 H
Les couleurs dans la vie quotidienne
Dans la vie courante, les couleurs sont associées à des rôles, des fonctions et des signaux. Dès
l’entrée de l’exposition permanente, le visiteur remarque que la voiture de poste est jaune, la
pompe à incendie est rouge, comme les camions pompiers actuels, et que le char de l’alpage est
bleu ! Ces trois véhicules datent d’il y a un siècle environ et leurs codes de couleurs restent
valables aujourd’hui. La fonction des couleurs a cependant varié au cours des siècles, grâce à de
nouvelles techniques, sur différents matériaux (en peinture, en teintures textiles, sur la céramique,
par l’imprimerie). La mode est particulièrement influente pour la teinte des vêtements. Les codes
ne sont pas les mêmes dans toutes les cultures, par exemple pour exprimer le deuil. On pourra
faire remarquer que le rose (très peu présent dans les objets exposés) et le bleu ne s’associent pas
forcément à la distinction entre filles et garçons, un code récemment mis en évidence par les
fabricants de jouets.
Les couleurs dans les images, les peintures et les photographies
Les photographies visibles dans l’exposition sont en noir et blanc. En revanche dans l’exposition
FOUS de COULEURS, les photographies sont en couleurs alors qu’elles sont aussi anciennes !
Les peintures exposées dans le musée permettent de voir de près comment les couleurs sont
utilisées. Cette approche est travaillée au CO avec les différents contrastes (Cf. dossier Les
contrastes de couleurs). Les élèves de 1-8H peuvent être simplement confrontés aux peintures où ils
observent la manière de faire du peintre et les couleurs qu’ils voient, de loin et de près.
Les objectifs du PER
Les enfants peuvent rechercher les éléments de couleurs dans l’exposition permanente mais il est
conseillé de limiter la visite à un ou plusieurs secteurs. Les thèmes suivants sont abordés :
- L’alpage et les peintures de poya (1-4H)
- La vie quotidienne, la maison et les vêtements, en lien avec économie alpestre (8H)
- Les fêtes telles que la Saint-Nicolas, les fêtes traditionnelles et les costumes (5-6H)
- Le paysage et son rendu en peinture (7-8 H, puis au CO 9-11H)
- Les couleurs symboles dans le secteur du patrimoine religieux (5-6 H)
- les personnages importants (7-8 H)
Dans une visite libre sur le thème de la couleur, l’enseignant peut inviter les enfants à observer les couleurs dans
l’un des secteurs de l’exposition : il les fait travailler en petits groupes qui partent chacun à la recherche de 3 objets
d’une couleur, par exemple le rouge, le bleu, le vert, le blanc, le noir….
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1. Cherchez le rouge
Le rouge est associé au chaud, au feu. Le rouge met en évidence ce qui est important, héritage du
Moyen Âge où la couleur rouge est la plus précieuse et la plus prestigieuse. Le rose est parfois
compris comme un rouge mêlé de blanc ou une variante plus douce.
Alpage (secteur Un fromage prend le large)
La couverture rouge sur les ustensiles transportés sur le char de l’alpage signifie que le maître
armailli qui dirige l’alpage n’a pas de dettes. C’est un signe de dignité qui se voit de loin. A noter
qu’il s’agit de laine rouge.
Les colliers pour sonnailles en cuir brodé comportent de petits éléments rouges, pompons,
bordures, dentelles. Aujourd’hui on utilise du cuir de kangourou ou de chèvre teint pour ces
décorations. Aux XVIIIe et XIXe siècles, on a utilisé aussi du feutre de laine rouge, peut-être
quelques petits morceaux récupérés des uniformes militaires en laine rouge. Ces éléments sont
très visibles et sont dessinés avec précision sur les poyas.
Le gilet de berger du XVIIIe siècle (Vitrine des vêtements, secteur Autour du foyer) est rouge. Cette
couleur était la préférée des vachers suisses de cette époque. En Gruyère, cela a changé par la
suite mais dans d’autres régions, le gilet d’armailli est resté rouge jusqu’à aujourd’hui. Ce rouge a
été repris pour des costumes, en Singine, en Appenzell.
Vie quotidienne /Vêtements (secteur Autour du foyer)
Sur le portrait peint par Joseph Reichlen, Minet aux Aguets, la femme porte un foulard rouge avec
une bordure à carreaux. Ce fichu rouge prend beaucoup d’importance au centre de ce tableau et
rappelle le Petit Chaperon Rouge. Tempéré par des violets et des ombres, il illumine le centre de
la toile et le personnage.
La tunique du soldat mercenaire de 1852 est rouge (vitrine sur l’émigration), de couleur vive
comme beaucoup d’uniformes de soldats jusqu’au XIXe siècle. Ces uniformes se voulaient
prestigieux et impressionnants. Ce n’est qu’au cours de la Première guerre mondiale que les
uniformes changent et prennent des couleurs de camouflage, le bleu du ciel, puis le brun de la
terre, le jaune du sable, le vert de la végétation, le gris-vert.
Le tablier de travail dans la vitrine consacrée aux vêtements comporte des lignes roses. Le rouge
est affaibli, probablement par les lavages de ce tablier de travail. Les tissus à carreaux rouges et
blancs ou à rayures sont souvent perçus comme typiques des montagnes, des chalets, de la
campagne. En effet, des lignes rouges soulignent volontiers les tissus blanc utilitaires. Les initiales
étaient brodées en rouge au coin des linges, des draps et des serviettes de table pour pouvoir
facilement les retrouver dans les lessives communes.
La couleur rose en elle-même est rare et précieuse. Au XIXe siècle, on la retrouve principalement
sur des étoffes de soie utilisées pour de précieux gilets d’homme et dans les broderies de fleurs
sur les tissus de soie.
Dans la chambre d’habitation, le matelas sur le lit a été couvert d’un tissu rouge. C’est un effet de
décoration voulu pour rappeler le logo du Musée. Comme pour les tabourets, cette couleur, rare
et peu présente dans l’exposition comme dans cette habitation, montre que les visiteurs peuvent
s’y asseoir et que c’est un élément ajouté par le musée…
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Personnages et traditions (secteurs La ville prend son élan et Sous le signe de la croix)
La Vierge Marie porte une belle robe rouge, sous un manteau bleu et un voile blanc, dans
plusieurs représentations (Ex-votos, Statue de la Vierge de l’Annonciation, Représentation de la
Vierge sur le tabernacle tournant rouge).
La robe est le rouge de la passion, le rouge très précieux et rare de la robe royale du Moyen-âge.
La tunique du Comte de Gruyère, en vitrine (Secteur l’écho des images) a été créée pour la
commémoration de la bataille de Morat en 1926. C’est pour souligner l’importance du
personnage que le costumier, qui n’avait aucun modèle visuel d’époque, a choisi le rouge. C’est le
personnage le plus important du groupe ! Ce rouge est aussi celui du drapeau de la Gruyère, de la
Suisse et la couleur est très présente dans l’héraldique (voir les écussons dans le secteur Des Frontières
en mouvement).
Les deux personnages, Saint-Nicolas et Père Noël, sont souvent confondus mais ils sont bien
différents. Le père Noël porte des habits rouges, car son image a été mise à la mode par le
marketing de coca-cola, dans les années 1930.
Saint Nicolas est un évêque. Il porte une aube blanche, une mitre blanche mais peut aussi se
recouvrir d’une chape rouge ou dorée. (Cf. le tableau en papier découpé de St Nicolas et le Livre
de St Nicolas). Les prêtres et les évêques portent souvent du rouge qui est la couleur liturgique
des fêtes de saints martyrs et donc la couleur de fêtes importantes. Les ornements portés par les
prêtres ont des couleurs en fonction des temps de l’année liturgique. Le blanc, rehaussé d’or, est
la couleur de la Fête-Dieu. (Voir la chasuble blanche dans la vitrine de la Fête-Dieu, la paille
remplace l’or).
A Fribourg, le Saint-Nicolas qui traverse la ville en cortège au début décembre porte le blanc. A
Bulle, le Saint-Nicolas qui rend visite aux familles s’habille en rouge. En Suisse centrale, à Altdorf,
le Saint-Nicolas a choisi de sortir avec des habits bleus. Il s’habille néanmoins toujours en évêque,
avec la crosse à la main et la mitre sur la tête.
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2. La couleur bleue au fil de l’exposition permanente
Avant d’être une couleur très courante, le bleu a été une couleur riche et précieuse au Moyen-âge,
obtenue à partir du lapis-lazuli, symbole de la divinité et de la pureté. C’est le bleu du manteau
qui habille la Vierge.
Alpage et économie alpestre (secteur Un fromage prend le large)
Le char de la montée à l’alpage est bleu clair depuis le début du XXe siècle seulement (cf. La
Poya de Pidoux, dans le secteur L’Echo des images, le char est en bois non coloré). Il n’y a pas
d’explication évidente, peut-être que le bleu provient d’une peinture particulièrement efficace
pour protéger le bois de l’humidité ou des insectes. Ainsi cette couleur, inhabituelle dans la
campagne, est devenue un élément marquant, visible, apprécié. Le char de l’alpage est représenté
en bleu sur les poyas peintes contemporaines ce qui renforce aussi cette image. Ce n’est pas le cas
sur les plus anciennes.
Le tissu appelé triège, qui est utilisé pour les habits des armaillis et les bredzons, a la même
histoire que le tissu des bluejeans. La teinture bleue est de l’indigo, une couleur végétale connue
depuis le XVIIe siècle et qui est importée des colonies à plus bas prix que l’indigo européen. Elle
est obtenue chimiquement vers 1900 et utilisée ensuite très couramment depuis 1920. C’est donc
une couleur pratique, beaucoup utilisée pour des tissus solides qui, auparavant, restaient non
teints donc surtout gris ou et bruns, beiges. Ce bleu indigo est plus facile à obtenir que le noir (cf.
les habits des armaillis sur la Poya de Pidoux) mais il se délave aussi.
Malgré l’existence de plusieurs tissus, gris, rayés, bruns, bleus, beiges, courants pour les habits de
travail, c’est la couleur bleue qui a été choisie pour le costume d’armailli fribourgeois. Il a été
unifié à partir du moment où les fanfares ont commencé à le porter comme uniforme. Il a fallu
alors que tous les bredzons soient de la même couleur pour faire un bel ensemble et les sociétés
gruériennes ont privilégié le bleu. A sa création en 1926, l’Association des costumes et coutumes
fixe les codes du costume régional. Dans d’autres cantons, dont Berne, c’est le velours noir avec
un bord rouge qui a été préféré (vitrine dans le secteur L’écho des images).
Le bleu s’est imposé comme la couleur de beaucoup d’uniformes, de blouses et d’habits de
travail, pour les salopettes et tous les « bleus de travail ». C’est aussi le bleu de la blouse du
marchand de bétail, un habit porté pour le marché des bovins. Cette blouse a été choisie par le
peintre Vallotton pour son Vieux fribourgeois. (secteur Une ville dans son élan). Le bleu est intense
quand l’habit est neuf, il s’éclaircit ensuite. Ces blouses sont connues en bleu mais elles ont aussi
été portées en gris, en noir, en blanc écru.
Au XXIe siècle, pour des raisons de sécurité, de nombreux travailleurs portent des vêtements
oranges ou jaunes et le gris est à nouveau préféré pour les uniformes de travail (à la Poste, par
exemple…). A l’inverse, ce sont aujourd’hui les policiers qui portent le bleu dans beaucoup de
cantons.
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Vie quotidienne et alimentation (secteur Autour du foyer)
Dans la cuisine de la maison d’habitation, on peut observer une seule assiette bleue. La poterie
bulloise a produit ce style d’assiettes au début du XIXe siècle, mais c’est ensuite le brun moucheté
(écaille de tortue, comme les peignes) qui sera le plus apprécié. Ce brun caractérise encore
aujourd’hui le style « vieux Bulle ». La poterie de Gruyère a produit au XXe siècle des pièces en
bleu-blanc ou rose-blanc. Le bleu est une couleur plutôt inhabituelle pour la vaisselle de table, en
raison du contraste de couleur qui ne met pas en valeur certains aliments !
3. Costume noir, robe noire ou robe blanche
Vêtements (secteur Autour du foyer et Sous le Signe de la Croix)
Le « blanc » désigne dans les lessives tous les textiles non teints, pouvant être bouillis (lavage à
95C) : les sous-vêtements, les draps et les nappes et serviettes de table. Ces pièces sont visibles
dans l’armoire de la chambre d’habitation.
Cette couleur blanche signifie la pureté, la propreté. C’est aussi la couleur des habits de baptême,
des robes de Première communion, de l’aube du prêtre et de la robe de mariée.
Pourtant, jusqu’au milieu du XXe siècle, les mariées portent des habits noirs. En fait, les couples
se marient simplement avec de beaux habits qu’ils vont porter ensuite le dimanche et lors des
fêtes. Comme la cape de deuil, la soutane du prêtre, ces vêtements sont noirs car ils expriment la
sobriété mais aussi l’élégance. Les mariés sont visibles dans le secteur des fêtes et des rites.
La teinture noire a été coûteuse et les tissus tendent à devenir gris quand on les lave. Le bel habit
noir est donc neuf et de qualité, un signe de richesse. Par contraste, la laine brune ou beige,
souvent non teinte, servait pour des vêtements solides et simples, de tous les jours. C’est le cas de
la jaquette en laine (broustou appelé aussi Gilet de La Roche) et le costume d’homme en drap de
laine brun. Ces vêtements sont exposés dans la vitrien du secteur Autour du foyer.
Aujourd’hui, la plupart des habits des jeunes et des adultes sont noirs, en particulier pendant
l’hiver. C’est une mode qui reprend les valeurs d’élégance du noir.
Les vêtements des dames sont plus variés dans leurs couleurs, tant pour les robes que l’on
aperçoit dans la vitrine des vêtements que pour les costumes tels que le dzaquillon de 1970
présenté dans le secteur L’écho des images. Toutefois on remarque la dominance de couleurs
sombres, le noir, le violet ou d’autres couleurs pâles pour les jeunes filles dans les habits anciens.
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La Vierge Marie, rouge, bleu, or et blanc (secteur Sous le signe de la Croix)
A la fin du XIIe siècle, une couleur très précieuse, le lapis-lazuli, est utilisée en peinture pour
figurer la Vierge, c’est le bleu royal. Marie porte donc du bleu à l’époque gothique mais aussi la
robe rouge de la royauté, son voile blanc exprime la pureté.
Dans le style baroque c’est le doré qui l’emporte pour exprimer la lumière. Depuis 1854, avec le
dogme de l’Immaculée, le blanc exprime la pureté et devient la couleur de toute la robe de Marie,
associé au bleu ciel. On l’observe sur les représentations de la Vierge de Lourdes. Le blanc
s’impose ensuite pour les robes de mariées avec cette même signification.
La Vierge porte souvent un voile bleu et/ou blanc sur une robe rouge. Les statues ont été
repeintes en fonction des préférences de chaque époque et certaines ont ainsi plusieurs couches
de couleurs différentes.
4.Verte Gruyère, les couleurs du paysage
Tableaux (secteur L’écho des images)
L’expression « Verte Gruyère » a été utilisée par des écrivains dès le XIXe siècle seulement. Le
paysage est devenu très « vert » au moment où disparaissent les champs, qui sont bruns au temps
des labours et jaunes au temps des moissons. Avec le développement des transports en train dès
1850, l’herbage remplace toutes les autres cultures et les prés recouvrent la majeure partie du
paysage agricole. On retrouve ce vert comme paysage de fond des poyas, surtout les plus
récentes. Le vert clair des prés contraste avec le vert plus sombre et froid des forêts. Cette
mosaïque est une caractéristique du paysage gruérien, en lien avec les vaches et le bois !
Les peintures accrochées dans l’exposition permanente permettent de travailler sur les contrastes
et de remarquer la manière dont les peintres les utilisent dans leur maniement des couleurs
Les contrastes de couleurs permettent donc d’exprimer la profondeur, la perspective aérienne du
paysage, mais ils viennent aussi souligner la tension entre ce qui est sauvage et ce qui est familier,
ce qui est hors de portée et ce qui est proche, intime ou chaleureux.
Les verts, avec des nuances très chaudes ou plus froides, peuvent s’observer dans les paysages
peints. Les toiles présentées permettent de comparer les différents peintres (Bader, Reichlen,
Vallotton, Vonlanthen, Buchs, Pilloud, Cesa). Leur utilisation des couleurs pour le paysage
gruérien va du jaune-vert au bleu, avec des teintes chaudes ou froides.
Selon Léonard de Vinci, il faut remarquer que ce qui est loin est plus trouble, plus clair, plus bleu
(plus froid), des principes que Joseph Reichlen utilise précisément pour son tableau de Charmey.
Vonlanthen use des contrastes avec subtilité dans des tons chauds, alors que Buchs éloigne le
paysage en lui donnant des teintes bleutées.
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Pour Jacques Cesa, le paysage de la Gruyère est plus bleuté que vert, en raison du froid qu’il
ressent dans ces montagnes, en particulier au petit matin (tableau Les Pucelles), alors que les
premiers rayons arrivent juste sur les pointes rocheuses. Un casse-noix moucheté aux couleurs
chaudes traverse le paysage et apporte de petites touches dorées qui contrastent avec les bleus.
5. Les poyas : un jeu de couleurs codifiées
Alpage (secteurs Un fromage prend le large et L’écho des images)
Les poyas du XXe siècle utilisent des couleurs précises et sans beaucoup de nuances, elles se
veulent de plus en plus réalistes mais en fait, les peintres utilisent un code qui permet de
reconnaître les éléments importants au premier coup d’œil. Au contraire, dans la poya de
Sylvestre Pidoux, peinte vers 1840-1850, le peintre procède davantage par petits éléments
détaillés dans le dessin. Les vaches y occupent la plus grande surface de l’image et ce sont leurs
taches qui les identifient.
Les vaches rouges et les vaches noires forment deux races distinctes depuis 1900 environ, comme
le démontrent les poyas accrochées dans le secteur Un fromage prend le large. Selon la couleur des
vaches, tachetées brunes (les paysans disent des rouges) ou tachetées noires, l’ambiance visuelle
de la poya est différente et le peintre doit en tenir compte. Les volumes sont plus difficiles à
rendre avec la couleur noire, les différents bruns permettent mieux de faire voir les vaches en
trois dimensions !
Des enfants, des chèvres blanches ou un chien blanc ouvrent la marche ou courent hors du
chemin. C’est un symbole de l’innocence et de relations paisibles en montagne. De plus, ces petits
acteurs et les rochers dispersés dans le pâturage, apportent un élément dynamique dans la
composition visuelle. Le vert clair et vif signale des pâturages bien entretenus : sur des anciennes
poyas, ce vert est souvent absent ou alors fortement altéré par l’exposition du tableau à la
lumière… Il est difficile de juger de la couleur voulue par le peintre !
Le gris des montagnes délimite les terrains inaccessibles aux vaches. Le gris argenté est aussi la
couleur des toits en tavillons en bois du chalet.
Le bleu du char (peinture utilisée dès 1900 environ pour une raison technique pas précisément
connue) ou de la jeep qui le remplace est souligné par le rouge de la couverture (dont l’origine est
également inconnue). Le bleu foncé du bredzon de l’armailli montre qu’on a mis de beaux habits
pour le jour de la poya.
IR 23 09.2015