2016-07-12_Des moutons dans les herbus

le 12/07/2016
Mais ou sont passées les tondeuses ?*
Le 06 janvier 2009, nous écrivions dans ce qui devait devenir la "Gazette du SSV" :
Les parkings améliorent-ils l’environnement ? Cette exclusion des véhicules va augmenter les surfaces bitumées
dont une très grande partie interne qui n’auront plus la moindre utilité. Ces zones sont étanches, et leurs eaux de
ruissellement ne retournent pas aux nappes phréatiques. On connaît le risque pour notre avenir de ce manque d’eau
(c’est très mauvais pour l’environnement). Ces installations n’ayant plus d’utilité, on devra donc les démanteler, au
même titre que les autres. Ce qui est fait n’est plus à faire : Remettons donc les anciennes zones à voiture en l’état
naturel, de landages, murets de pierres, et moutons dans les genêts, pour l’entretien ! Economie d’entretien, action
en faveur de la nature, voilà qui est bien dans notre « logique de Développement Durable d’AREVA » et qui ne peut
que nous attirer des sympathies médiatiques : c’est tout bénéf !
Comme bien souvent, nous faisions figure de précurseurs !
Depuis des mois, les employés d'ACTP, entreprise citoyenne permettant d'insérer dans la vie professionnelle certains des plus fragiles de nos concitoyens ne sont plus chargés de l'entretien de nos pelouses, car, nous a-t-on répondu, ils étaient trop cher ! Nonobstant le côté amoral de considérer une telle entreprise au même plan que des
concurrents classiques, il est évident aujourd'hui que si la nouvelle entreprise est moins chère, c'est parce qu'elle
ne tond plus les zones herbues de notre belle usine au-delà de 2m, qui retourne ainsi petit-à-petit à la nature.
Il est vrai que dans le démantèlement est prévu la remise des lieux en état d'origine, mais à moins que ce ne soit
prémonitoire pour la Hague, laissez nous rêver que notre usine va encore servir quelques années avant de subir le
sacrifice suprême du démantèlement final…
Des moutons pour la tonte...
D'ici là, pour compenser la tonte raréfiée du nouveau prestataire, et permettre à certains grands fumeurs de ne
pas subir les vilains pollens qui leur font épancher leurs humeurs sinusales dans des mouchoirs qu'ils doivent dorénavant amener eux-mêmes; mais également garder un aspect à peu près industriel à ce qui est en train de devenir
une friche, vos représentants UNSA SPAEN préconisent de nouveau ce qu'ils suggéraient il y a quelques 7 ans :
il faut installer des moutons sur le site !
Ces délicieuses petites bêtes, placides et goulues, feront parfaitement et pour rien le travail que ne fait plus le sous
-traitant contre un néanmoins gros paquet de monnaie.
Parfaitement adaptées au climat de la région, elles pourront se livrer au grignotage des herbages qui nourrissent
leurs congénères de l'extérieur. Leur surveillance pourra être confiée à des salariés privés de leur poste par le PDV
mais qui ne souhaitent pas partir.
* :Sur l'air de "Mais où sont passées les gazelles ?", chanson de Lizzy Mercier Descloux—1984.
Vos contacts à l'UNSA SPAEN - La Hague:
Stéphanie GOORIS : [email protected]
Eric GYURJAN : [email protected]
On pourra y recycler les perches sorties des piscines devenues inutiles pour en faire des échasses destinées aux
bergers, après un stage d'équilibrisme diffusé par les fonctionnaires de Bercy, habitués de l'exercice qui consiste à
promettre de recapitaliser sans jamais sortir d'argent, tout en jonglant avec le calendrier pour laisser le saucisson
aux successeurs.
Donc des moutons bien tondus...
Pour d'autres, plus adroits de leurs mains, on installera des ateliers de tonte de la laine dans les locaux qui se désertifient petit à petit. La formation sera dispensée directement par des gens des services financiers de la Direction
Générale, spécialisée dans la tonte des salariés, et de l'amincissement rapide de leur protection durement acquise.
Les plus habiles ex-salariés des fonctions support pourront retrouver une activité motivante, dans le cardage de la
laine, le filage, puis le tissage des couvertures et autres vêtements naturels réalisés dans leurs ateliers, qui seront
destinées à remplacer, en guise de cadeau de départ, l'Indemnité de Départ en Retraite qui aura été supprimée.
Les comptables du CSP auront de nouveau en charge la gestion d'achats et de commandes de fournitures pour le
tannage des peaux, la découpe des cuirs, et la fabrication de délicieux petits objets que les enfants des salariés,
sacrifiés sur l'autel de la rentabilité, pourront aller vendre à la sauvette sur les marchés, aux touristes chinois venus
constater sur place que leur modèle économique est bien exportable.
Et à la fin des fins, la Direction pourra convier l'ensemble des salariés restants à un méchoui sur le parking du resto
4, fermé faute d'assez de convives.
Et des moutons pour le méchoui...
Chargée depuis des années de découper des services, séparer des équipes, réserver des missions, pousser des salariés à bosser sans filets, faire rissoler des hiérarchiques de proximité avant de ne pas les avancer, augmenter plus
la pression que les salaires, distribuer des pois chiches et susciter les merguez sur les barrages, la DRH est la plus
adaptée à tourner la broche au-dessus des braises pour faire dégraisser encore nos moutons, producteurs de travail à pas cher…
Le méchoui devrait donc être délicieux pour les financiers qui nous dirigent,
avec des kilos de viande rouge bien rissolée sur une braise ardente, nourrie
aux réductions d'impôts.
Les pots de vins passeront de main en main, du Gris bien frappé, produit sur
les rives ensoleillées de l'Uramine, rivière d'argent ruisselant vers de sombres
gouffres où il disparaît pour de longues années, là où l'Instruction a bien du
mal à pénétrer…
Bref, l'élevage ovin aura toutes les raisons de prospérer, dans un site où les
pigeons sont déjà légion , et où les moutons n'auront aucun mal à s'adapter,
brougnotant les herbes folles qui se développent à vitesse grand V en répandant leurs pollens dans les bronches sensibles, sans se lancer dans des arrêts
de travail inconsidérés qui risqueraient de leur faire perdre quelques sous,
même si cela pouvait influer sur leur avenir….
La Direction a donc toutes les bonnes raisons de se lancer dans le développement des ovidés/columbidés, si ouverts à ses projets, et si peu enclins à se battre pour leur sauvegarde.
L'UNSA SPAEN est là pour vous défendre, même si vous ne vous en sentez pas la moelle !
Vos contacts à l'UNSA SPAEN - La Hague:
Stéphanie GOORIS : [email protected]
Eric GYURJAN : [email protected]