Forum sur l`orientation
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Forum sur l`orientation
Forum sur l’orientation au cours de la scolarité et vers l’enseignement supérieur La FAPEE a invité les représentants de parents à participer à un échange sur le sujet majeur de l’orientation, dans le contexte spécifique de l’enseignement français à l’étranger. C’est un sujet qui préoccupe les enfants qui s’interrogent sur leur devenir même s’ils réussissent bien dans leurs études, et tout autant leurs parents, même si grâce à l’Agence des progrès manifestes ont été réalisés. Les parents sont acteurs de cette orientation, s’associant fortement dans les établissements à tous les projets, notamment dans les forums des métiers. Les invités : Yves Taillandier, adjoint au chef du bureau de l’orientation au ministère de l’Education nationale Lucia Da Silva, Henri Fichter, service Orientation et Enseignement supérieur de l’AEFE Nelly Roger, chargée de la mission post bac à la DGECIP Philippe Pradel proviseur adjoint du lycée Honoré de Balzac qui accueille dans ses 6 sections internationales de nombreux élèves du réseau rentrés en France et désireux de continuer leurs études bilingues et biculturelles à Paris. M. Pradel a longtemps été chef d’établissement dans le réseau. Jean-Yves De Longueau, Direction générale de l’enseignement supérieur La problématique de l’orientation sera la porte d’entrée de la réforme des lycées M. Taillandier ne souhaite pas aborder la discussion sur la réforme des lycées, notamment sur le rapport Descoings, dernier en date, estimant présomptueux d’aller déjà au devant d’une réforme complexe qui comporte beaucoup d’acteurs et qui fait l’objet de toute une production intellectuelle autour de l’amélioration de l’orientation. D’ailleurs le MEN attend encore le livre vert du Haut Commissariat à la Jeunesse (Martin Hirsh) qui traitera de l’organisation des structures de formation et d’orientation. La politique de la DGESCO prend une orientation nouvelle depuis 3 ans sous l’impact du rapport du Recteur Hetzel (2006) et la nomination d’un délégué interministériel à l’orientation. Ce rapport a soumis à l’ancien gouvernement de Dominique de Villepin un « Schéma national pour l’orientation et l’insertion professionnelle des jeunes » qui invitait à repenser l’information et l’orientation des jeunes. Il est évident que la problématique de l’orientation sera la porte d’entrée de la réforme des lycées. C’est une demande consensuelle qui correspond à une forte demande des lycéens et des familles. Un espace lui sera dédié dans le temps scolaire, mais la forme reste à définir, peut-être dans le cadre d’un horaire hebdomadaire ou sous la forme d’une évaluation. Les textes règlementaires à ce jour : • Circulaire du 14 décembre 2006 : elle met en place un entretien d’orientation pour tous les élèves de 3ème. Cet entretien est pris en charge par le professeur principal en coopération avec les conseillers d’orientation psychologues (COP). Les parents doivent pouvoir y participer. L’organisation est gérée par le chef d’établissement. • Circulaire de préparation de rentrée 2007 : elle installe un entretien d’orientation en 1ère selon le même schéma que celui de la 3ème, afin de mieux préparer les élèves au post bac. • Circulaire du 22 janvier 2008 : elle reprend la circulaire mettant en place l’orientation active et précise la manière dont doit se mettre en place l’orientation post bac pour les lycéens. Elle organise un conseil de classe dédié à l’orientation de chaque élève. Ce conseil suppose la production d’un document de dialogue spécifique et doit aider l’élève et sa famille à préparer les saisies de vœux et à ouvrir l’horizon des possibles pour les élèves. C’est d’autant plus Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009 FAPEE 1/16 / important qu’Admission post bac est un outil qui permet cette ouverture, et notamment, l’ouverture sociale. • Circulaires du 11 juillet 2008 et de rentrée 2008 : elles mettent en place le parcours de découverte des métiers et des formations pour tous les enfants dès la 5ème . • Union Européenne : Après la Conférence de Lyon du 15 septembre 2008, une résolution adoptée en conseil des ministres et adoptée également par la Commission Européenne, vise à mieux inclure l’orientation tout au long de la vie dans les politiques d’éducation et de formation des Etats membres. 4 axes sont proposés : Améliorer l'accès au service d’orientation Améliorer l’assurance qualité dans les services d’orientation Améliorer la coordination et la coopération des différents acteurs des différents services (en France, c’est particulièrement compliqué au niveau national, régional et local) Favoriser l’acquisition de la capacité à s’orienter tout au long de la vie, en inscrivant dans les programmes d’enseignement des activités favorisant trois capacités : 1. la connaissance du système économique 2. la connaissance du système de formation et de certification 3. l’autoévaluation et la connaissance de soi • Circulaire du 15 janvier 2009 : elle annonce un calendrier pour l’orientation et l’affectation des élèves. La notification d’affectation doit se faire avant le départ en congé scolaire. • Note de service du 23 janvier 2009 : elle réforme la voie professionnelle: toute la filière de référence devient celle du cycle bac en 3 ans (disparition du cursus BEP en 2 ans). Ce changement est très important pour la problématique de l’orientation en fin de 3ème car tous les élèves ont le même parcours d’accès au bac en 3 ans. • Circulaire du 26 janvier 2009 : elle rappelle que dorénavant, les pré-inscriptions sont réalisées à travers la procédure Admission post bac • Instruction interministérielle concernant la lutte contre le décrochage et les sorties sans diplôme. Elle organise le repérage systématique des élèves à risque. • Circulaire de rentrée de mai 2009 : elle confirme la généralisation du parcours de découverte des métiers et des formations. Elle stipule la création d’un document personnel de suivi pour chaque élève (« passeport », « carnet », « livret », le terme définitif n’est pas fixé). Le principe est que l’élève en 5ème ouvrira un support dans lequel il va pouvoir conserver toutes les expériences réalisées à travers le parcours de découverte et portant sur les trois compétences : connaissance du système économique, connaissance du système de formation et de certification, connaissance de soi\autoévaluation requises au niveau européen, et ce, jusqu’en terminale. Des exploitations utiles sont prévues ( à se présenter, faire des lettres de motivation, rédiger un CV). Le principe est celui d’un apprentissage progressif qui devrait répondre à l’angoisse des jeunes encore trop livrés à eux-mêmes. On veut familiariser les enfants et les familles à découvrir et à comprendre les dispositifs d’études supérieures. • Mise en place du socle commun de connaissances et de compétences : le nouveau brevet (2010) évaluera ces connaissances et compétences et en particulier la 7ème compétence portant sur l’évaluation des connaissances réalisées dans le domaine de l’orientation et les possibilités concrètes de s’y intégrer. • Actuellement le Délégué interministériel à l’orientation rédige les conclusions d’un rapport qui préconise une phase d’orientation au 1er trimestre de la terminale. Dès novembre, les élèves doivent être psychologiquement et intellectuellement préparés pour la procédure Admission post bac qui débute en janvier. Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009 FAPEE 2/16 / Yves Taillandier précise que l’on n’utilise plus la notion de « projet personnel » au singulier qui ne correspond plus au devenir des enfants. L’idée est de construire un parcours d’études et professionnel qui devra s’adapter à différentes transitions et différentes formations avec des passerelles entre elles. Dans l’avenir, la période de formation sera beaucoup plus longue et les possibilités de bifurcation beaucoup plus ouvertes. Rien ne se décide en un jour, c’est une construction progressive. Jean-Yves De Longueau confirme que pour les responsables de l’Enseignement supérieur, l’orientation est un enjeu fondamental et vise à remédier à l’échec massif à l’université. L’objectif visé est de 50% d’une classe d’âge diplômée de l’enseignement supérieur, sachant qu’aujourd’hui, seuls 45% d’une classe d’âge sort de l’enseignement supérieur avec un diplôme alors que 56% entame des études supérieures. Un quart des étudiants quitte l’université sans aucun diplôme. Enrique Hernandez (Bogota) exprime le sentiment des parents qui ont l’impression que l’orientation repose dans le réseau sur la bonne volonté des proviseurs et des professeurs principaux. Y a t-il la volonté de faire une politique commune de l’orientation ? Comment l’Agence travaille t-elle avec l’Education Nationale ? Quelle application des circulaires mentionnées au début ? Est-ce un acquis ? Une recommandation ? A t-on les moyens de leur mise en œuvre ? Lucia Da Silva insiste sur la complexité et la diversité des situations. Les établissements homologués en gestion directe ou conventionnés sont soumis à la règlementation comme en France. Le service travaille avec la DGES, la circulaire admission post bac qui pose les conditions d’admission en 1ère année a été réalisée conjointement avec la DGES et le service Orientation et Enseignement supérieur de l’AEFE. Jean-Yves De Longueau confirme que l’AEFE est totalement associée à toutes les évolutions du portail post bac. Hervé Rabatel (Rome) se demande quels moyens l’Agence est-elle disposée à mettre pour les établissements homologués? Henri Fichter assure que l’Agence est sensible aux besoins des établissements homologués et qu’un budget spécifique est dédié à cet effet. Les APO (Actions Pilotes Orientation) sont des dispositifs permettant un financement des actions d’orientation. Cependant, les établissements homologués ayant des besoins ne font pas toujours la demande. François Denis (président de la FAPEE) rappelle que les missions d’orientation se font sur demande de l’établissement mais aussi dans la mesure du possible. En 2008/2009, les 3 chargés de mission du service Orientation de l’AEFE se sont déplacés 62 fois alors qu’il y a 451 établissements dans le réseau. Admission post bac Admission post bac est le portail par l’intermédiaire duquel les jeunes formulent des vœux dans les différentes filières sélectives et non sélectives de l’enseignement supérieur. Il concerne l’ensemble des académies françaises depuis cette année et couvre la grande majorité des formations du MESR, du ministère de l’Agriculture, du ministère de la Culture, et un nombre important de formations privées. • Il offre l’accès à presque toutes les formations du supérieur. • C’est un outil d’égalité des chances car toutes les candidatures sont traitées de façon identique. • Il comporte un module d’admission active qui n’est pour le moment utilisé que par les seules universités. Ce module organise un dialogue : Si l’université qui reçoit une candidature pense que le choix du jeune n’est pas conforme à son dossier, que sa candidature ne lui permet pas de rentrer dans les études choisies avec les meilleures chances de réussite, l’université lui offre la possibilité d’un entretien au terme duquel le jeune peut, s’il le souhaite, formuler un vœu plus conforme à ses aptitudes et à son passé scolaire. Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009 FAPEE 3/16 / • Admission post bac permet une réponse informatique rapide aux vœux des élèves, dès le 9 juin. Pour que Admission post bac remplisse pleinement son rôle, l’élève doit être très accompagné par sa famille, par son environnement scolaire et plus particulièrement par son professeur principal. Dans les lycées français à l’étranger, le professeur principal de la classe terminale doit bien connaitre Admission post bac et veiller à ce que l’élève ait bien suivi la procédure et réponde à chaque message qu’il reçoit via internet. Par ailleurs, le plan Réussite en licence offre une aide à l’insertion dans l’enseignement supérieur aux étudiants de 1ère année. Chaque étudiant bénéficie d’un accompagnement individualisé, d’enseignants ou d’étudiants tuteurs, qui peut lui permettre de se réorienter rapidement au cours même de la 1ère année. Le service Orientation et Enseignement supérieur de l’AEFE L’orientation est une priorité de l’Agence affirme Lucia Da Silva dont le service, détaché depuis 1 an et demi du service pédagogique, s’étoffe de plus en plus. Le service a trois grandes missions : Garantir la qualité de l’orientation dans le réseau Gérer les Bourses Excellence Major destinées aux élèves étrangers qui souhaitent venir étudier après le bac en France, une des missions de l’AEFE est de travailler à l’amélioration de l’attractivité de l’enseignement supérieur français. Monter des projets éducatifs en lien avec le pays local où sont installés les établissements de l’AEFE. Cette mission est liée à la Coopération éducative et universitaire. Le service intervient au niveau des établissements par le biais de subventions APO (Action pilote orientation) demandées à l’Agence par les établissements. Ces actions sont assurées par 3 chargés de mission orientation qui se déplacent partout dans le monde. Le service attend, dès septembre, une 4ème conseillère d’orientation psychologue (COP) en charge des ressources documentaires. Lors des missions, les intervenants organisent des réunions d’information des équipes éducatives, des entretiens-conseil avec les élèves et des réunions d’information avec les parents. Dans le cadre de la formation continue et des APO, le service travaille avec des académies partenaires. Les missions des experts de l’Agence sont surtout axées sur le lycée et l’articulation avec le supérieur. L’Agence a mis en place des conseillers d’orientation en poste : un CIO à Casa (2 COP) et à Rabat, une chargée de mission sur le Cône sud en Amérique latine (Annie Foray) ainsi que sur la péninsule ibérique. Lorsque les chargés de mission de l’Agence ne sont pas sur le terrain, ils assurent un service de conseil auprès des COP, des chefs d’établissement et des élèves (1500 questions sur le site du service) et travaillent au suivi et au bon déroulement de l’affectation des élèves dans l’enseignement supérieur français via Admission post bac. Le service Orientation de l’Agence s’est ouvert à différents partenaires pour que l’orientation soit diversifiée dans les établissements. Elle entretient des liens étroits avec les académies partenaires, a passé une convention avec l’ONISEP, en particulier pour le conseil au travers de monorientationenligne.fr, et avec l’association Terre de talents qui se déplace dans les établissements et intervient sur les parcours dans les écoles de commerce et les filières d’excellence. L’Agence veut inciter les chefs d’établissement à mobiliser les équipes éducatives autour d’un volet orientation dans le cadre du projet d’établissement. Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009 FAPEE 4/16 / Philippe Pradel a une expertise de l’enseignement français à l'étranger dont il a été personnel de direction au Burkina Faso et au Maroc, mais aussi parent d’élève. Il codirige aujourd’hui le lycée Honoré de Balzac, seul établissement à Paris à regrouper 6 sections internationales (anglophone, portugaise, italienne, allemande, arabe, espagnole). Il accueille un nombre non négligeable d’enfants étrangers, binationaux et franco- français qui ont une maîtrise avérée de la langue de la section.) Les SI préparent à l’OIB (Option Internationale au Bac) et aux doubles certifications (bac français et Cambridge, bac français\Abitur) qui permettent aux enfants un continuum dans leur enseignement. Philippe Pradel insiste sur les progrès fabuleux des outils de l’orientation : Admission post bac résout beaucoup de problèmes et d’incertitudes pour les expatriés, mais rappelle que l’éducation à l’orientation dans le réseau ne concerne pas seulement le passage du secondaire vers le supérieur, mais qu’elle doit offrir des solutions à la transition collège/lycée, liée à des considérations particulières selon qu’on est français durablement établi hors de France, famille binationale, expatrié changeant régulièrement d’affectation… Il faut savoir que l’offre d’enseignement technologique ou professionnel est quasi inexistante dans le réseau sauf à de rares endroits (Rabat, Tananarive, Mexique) et pose clairement le problème des élèves qui ne suivent pas dans les filières générales. Etudes médicales, Bourses Excellence Major Habiba Lamrani (Rabat) expose un certain nombre d’écueils dans l’orientation en cours de scolarité et vers l’enseignement supérieur au Maroc, tout en reconnaissant que le pays dispose d’un environnement privilégié et d’excellents résultats, en particulier au regard de la quantité de bourses d’excellence attribuées. • Au Maroc, l’accès sur test aux études de médecine est quasi impossible dans l’université locale car les programmes sont différents. De plus, les notes du système français sont pénalisantes. Si cette année, les élèves ont de leur côté potassé le programme marocain, et 2 ou 3 ont été reçus, le souhait est de pouvoir décemment les préparer. • En France, les élèves qui choisissent d’aller faire leurs études de médecine en France sont, pour leur part, pris dans un double quota : celui du concours de la 1ère à la 2ème année et celui des 5% d’étrangers. • Les écoles de commerce : Mme Lamrani mesure les progrès accomplis en terme d’organisation et de facilité de visa. Si l’examen écrit est passé au Maroc, elle regrette que les écoles privées organisent leurs concours dès avril. Les élèves admissibles pour les écoles dans le regroupement Sesame doivent se lancer dans un tour de France pour passer des oraux à Pontoise, Caen et Lyon. Les parents demandent que les oraux puissent se passer par skype, comme cela a déjà été mis en place par une école. Les écoles privées devraient contribuer à l’installation de ce dispositif moins coûteux en temps et en argent que l’actuel « tour de France » ! • Les bourses Excellence Major : quelques jeunes optent pour les prépas AEFE au Maroc mais perdent leur bourse. Or ces prépas intégrées dans le dispositif des prépas françaises sont excellentes. Elles coûtent cher à l’AEFE qui aurait intérêt à y garder ses meilleurs élèves ! Lucia Da Silva rappelle que les bourses d’excellence peuvent être attribuées à titre conservatoire. Le jeune peut faire sa prépa sur place et la garder pour l’école qu’il intègrera en France. Cependant, ces bourses sont exclusivement fléchées pour les études en France en application d’une règle posée par le ministère des Affaires Etrangères. Le service Orientation de l’Agence travaille à améliorer l’accueil des boursiers Excellence Major. Un partenariat signé avec le CNOUS permet de les accueillir à l’aéroport, un système de parrainage d’un ancien boursier avec un nouveau boursier a été mis en place. Concernant la sélectivité des études médicales, Jean-Yves De Longueau fait remarquer que la pression est forte sur la première année, pour tous les étudiants, français et non français. L’accès en 1ère année d’études médicales pour un étudiant étranger non ressortissant de l’Union Européenne est Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009 FAPEE 5/16 / d’autant plus difficile, le ministère préfèrant privilégier l’accueil des étudiants étrangers au niveau de la spécialité plutôt que sur le premier cycle. Le MESR regrette la persistance des concours maison des écoles de commerce. La procédure Admission post bac a été conçue pour que toutes les formations d’enseignement supérieur français adoptent les modalités de sélection sur dossier transmis via Admission post bac. Ces écoles ne sont pas sous tutelle du MESR, celui-ci ne peut donc rien imposer, mais espère les convaincre qu’organiser ces concours ne les aide en aucune façon à améliorer leur recrutement. Si elles font, comme les CPGE, leurs admissions sur dossier via Admission post bac, elles auront un recrutement tout aussi satisfaisant et beaucoup moins coûteux en temps et énergie. Habiba Lamrani exprime la satisfaction des parents d’élèves de la fin de la sectorisation par académie. Les étudiants peuvent accéder à l’université en fonction de leurs notes et de leur choix. Xavier Gonon (Tananarive) mentionne qu’Admission post bac a particulièrement bien marché pour ouvrir le « panel des possibles » puisque l’on est passé de 500 dossiers en 2008 à 2000 cette année ! Les entretiens des écoles de commerce se sont faits par visioconférence. Promotion des établissements de l’étranger Farhat Krifa (Tunisie) estime que les établissements d’enseignement français à l’étranger sont mal connus. Il pense que l’Agence doit en faire la promotion auprès des CPGE et des universités françaises. Si, théoriquement, les élèves du réseau ont vocation à continuer leurs études dans l’enseignement supérieur français, on observe le recul de ce pourcentage vers d’autres systèmes étrangers. Il s’agit de tirer la sonnette d’alarme pour se donner les moyens d’attirer ces élèves vers l’enseignement supérieur en France et leur donner la place qu’ils méritent. Or, en Tunisie, tous les ans, les proviseurs des grands lycées français se déplacent pour présenter leurs établissements mais paradoxalement, les élèves des établissements français n’ont pas accès à cette rencontre… Au niveau de l’enseignement supérieur local, les élèves des établissements du réseau sont lésés parce que le système de notation est beaucoup plus sévère que dans le système local. Là encore, un travail diplomatique doit être mené, des conventions passées pour qu’on y réserve des places aux bacheliers français qui sont excellents. Le suivi des élèves dans les universités locales montre qu’ils y réussissent très bien. Lucia Da Silva rappelle les efforts menés par ses services et l’Agence pour faire connaître les établissements du réseau. Les CPGE de Paris connaissent très bien les élèves du réseau, les proviseurs circulent et l’excellence des élèves est reconnue. Ce n’est pas le cas en province, où, à part les grands lycées, les établissements ne connaissent pas le niveau des élèves de l’EFE. La directrice de l’Agence a rédigé à leur intention une lettre pour présenter le réseau, l’excellence de ses élèves et leur motivation pour venir étudier en France. La disparité des notations entre la France et les systèmes étrangers, pénalise effectivement les élèves. Le service pédagogique de l’AEFE travaille avec les postes sur des grilles d’équivalences, notamment en Espagne où l’IAIPR en résidence est très impliquée. Anne Genetet (Singapour) craint que l’on veuille diriger les élèves de l’AEFE vers les CPGE de province. Elle observe une grande différence entre la réputation des grands lycées d’Afrique du Nord ou de Londres, et les autres établissements dont on dit que le bac est donné « au rabais ». D’excellents élèves ont été refusés par les CPGE parisiennes ! Compétences en langue non reconnues Anne Genetet ajoute également qu’à Singapour le niveau d’anglais dans l’établissement est excellent, tous les enfants sont parfaitement bilingues, or ces élèves se retrouvent avec un 12/20 en anglais ! Comment faire savoir le niveau réel des élèves? Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009 FAPEE 6/16 / Ce constat est le même pour beaucoup de parents dont la représentante des parents du lycée francomexicain, Anaïk Spiranski. Elle estime que contrairement à Londres, aux établissements du Maroc ou de la Tunisie, les autres établissements du réseau souffrent d’une réputation exécrable au niveau des grandes prépas et sont pénalisés par la « constante macabre » des professeurs français. Quelle que soit l’excellence des élèves, il y a toujours dans une classe donnée 1/3 de bons, 1/3 de moyens, 1/3 de plus faibles. Les élèves du Mexique ont des notes faibles en langue alors qu’ils sont trilingues ! Pour endiguer les ravages de la « constante macabre » qui fabrique de l’échec artificiellement, les parents ont demandé que l’établissement ait recours à des certifications extérieures (Cambridge Institute et Instituto Cervantès) pour attester objectivement du niveau de compétence en langue, au niveau B1 et B2, C1 et C2. Lucia Da Silva est très consciente de ces problématiques et relève que la connaissance des langues, l’ouverture culturelle, sont les arguments avancés dans la lettre envoyée aux CPGE de province. Elle estime qu’il y a également un travail de longue haleine auprès des universités pour faire connaître le réseau. Système de notation français Marie Thérèse Blanc (Damas) attire l’attention sur l’information nécessaire des établissements d’enseignement secondaire en France qui ont un a priori négatif sur l’enseignement dans le réseau. Elle dénonce le redoublement systématique lorsque les enfants rentrent en cours de scolarité. Anne Oppetit (Londres) sait que l’on note sévèrement dans le système français, les universités étrangères le savent, elles aussi. Néanmoins note t-on plus ou moins sévèrement dans les établissements du réseau qu’en France ? Yves Taillandier reconnaît que dans une formation, les évaluateurs ont tendance à avoir une moyenne de 10 sur 20 quelle que soit la population scolaire. Donc effectivement, l’élève sera moins bien noté dans une formation très sélective qui a plutôt de très bons élèves, que dans une formation qui ne sélectionne pas et qui a tout le panel d’élèves. Il se trouve que les établissements français à l’étranger sélectionnent plus leurs élèves en raison de la vive concurrence pour les places que les établissements français de l’hexagone, donc en moyenne, ils notent plus sévèrement qu’en France. Mais ce n’est pas vrai partout ; il y a des établissements à l’étranger qui ne sélectionnent pas parce que le vivier n’est pas très important ; ils auront donc tendance à très bien noter les élèves. En général, les équipes qui reçoivent des élèves d’établissements notant sévèrement savent que ces établissements sélectionnent. Ne pas avoir de très bonnes notes de Charles de Gaulle de Londres, on sait partout en France, que ce sont des notes portées selon des critères relativement sévères. A Londres, il y a plus de candidats que de places et un recrutement socio-culturel favorisé. Philippe Pradel pointe du doigt le problème de l’évaluation dans le système français dont les notes ne permettent pas de mesurer les compétences réelles et approuve le recours aux certifications extérieures qui les mesurent plus objectivement selon un référentiel standardisé. L’AEFE devrait réussir à harmoniser ces évaluations car les élèves ne sont pas tous égaux devant la loi ! Dans un pays comme le Maroc, où les enfants sont triés très sévèrement et entrent sur concours d’accès dès la MSM, les enfants « normaux » sont étiquetés « en difficulté » car évalués à l’aune des meilleurs. La notation est sévère : à ces meilleurs là, on leur met un 14 de peur qu’ils arrêtent de travailler ! Ce 14, que vaut-il dans un jury de classe prépa qui ne connaît pas le candidat ? Pour tempérer cette excessive sévérité, il faut tenir compte de la connaissance que les jurys, les professeurs de prépa, ont des professeurs de l’AEFE. Ils savent par exemple ce que vaut un 14 de M. Drai ou Mme Stephan. Dans certains établissements, des petits logiciels correcteurs intégrant les noms des professeurs en question pondèrent les notes. C’est quasiment du délit d’initié ! Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009 FAPEE 7/16 / Lucia Da Silva rappelle que la situation est très contrastée. Beaucoup d’établissements connaissent le réseau et en ont une excellente opinion. Ils savent que le niveau d’exigence est très élevé. Sciences Po dit y recruter ses meilleurs élèves. Admission post bac : Fiche pédagogique Jean-Yves De Longueau pense qu’il y a lieu de mieux utiliser la fiche pédagogique et voit la nécessité de faire travailler ensemble l’AEFE et le MESR. La procédure Admission post bac requiert que le proviseur rentre une fiche pédagogique pour chaque élève, censée faire connaître le niveau de la classe et le niveau de l’élève dans la classe. L’AEFE doit faire valoir les très bons résultats enregistrés au bac, par exemple, pour corriger l’excessive sévérité de notation des professeurs de l’enseignement français à l’étranger. Anne Genetet (Singapour) regrette que certains professeurs se retranchent derrière le choix « absolu » de l’élève pour ne pas s’impliquer dans Admission post bac. Par ailleurs, la fiche pédagogique est opaque, les parents n’y ont pas accès. Jean-Yves De Longueau est surpris d’entendre que des responsables pédagogiques s’interdisent de donner un conseil au nom de la liberté ! La formule sur le site selon laquelle l’élève doit remplir en toute liberté et en toute responsabilité ses vœux est une formule d’usage. Un élève ne doit pas formuler des vœux avec le pistolet de ses parents ou de ses grands parents sur la tempe, mais, pour entrer ses vœux, il doit avoir consulté et bénéficié au préalable de tous les conseils qui lui permettent justement d’exercer pleinement sa liberté et sa responsabilité. On est libre quand on sait ! Il n’y a pas d’opacité dans Admission post bac. Tous les documents sur le parcours de l’élève sont connus de l’élève. Il n’y a qu’un document qu’il ne connaît qu’à la fin de la procédure et qui est la fameuse fiche pédagogique contenant des appréciations rentrées par le proviseur sur le niveau de la classe et la situation de l’élève dans la classe. Cette fiche n’est connue qu’à la fin de la procédure parce que l'on sait très bien que si elle était remise aux familles au début de la procédure, les proviseurs feraient l’objet d’un siège des parents demandant de corriger un certain nombre d’éléments! Lorsque les élèves en prennent connaissance, rien ne leur interdit de faire appel selon la règlementation. Philippe Pradel rajoute qu’Admission post bac a ajouté beaucoup de transparence aux pratiques antérieures. Avec Admission post bac, la fiche pédagogique est relativement normalisée et contribue à l’égalité des candidats. En tant que chef d’établissement, il l’a pratiquée dans les deux sens, pour ses élèves de terminale qui formulent leurs vœux mais aussi comme proviseur de classes prépa à Balzac pour recruter les futurs étudiants. Tous les dossiers ont été examinés, grâce à des algorithmes électroniques qui créent des fichiers et des modules de tri. Il est intéressant de souligner que l’établissement n’a jamais su en quel vœu il était demandé. C’est un grand changement qui est complètement dans l’intérêt des étudiants. Admission post bac est un miracle pour les élèves de l’étranger qui sont à égalité des chances avec tous les Français! Henri Fichter rejoint ce point de vue : cette nouvelle procédure permet un traitement plus égalitaire entre les différentes filières des établissements. L’orientation est un travail collectif : les équipes pédagogiques travaillent ensemble avec les élèves pour remplir leurs vœux. Comme la procédure APB est limitée dans le temps, l’ensemble de l’orientation post bac de tous les élèves est traitée en même temps. On ne prépare plus d’abord les dossiers des filières sélectives et des classes prépa pour garder les universités en fin de parcours. Il regrette que les filières courtes IUT- BTS ne fassent pas l’objet d’une attention plus soutenue lors des missions menées par son service dans les établissements de l’étranger. Yves Taillandier attire l’attention sur le nouveau conseil de classe dédié à l’orientation en terminale et entrant en vigueur à la rentrée 2010. C’est une instance formelle sous la présidence du chef Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009 FAPEE 8/16 / d’établissement devant instruire les demandes des élèves sur le spectre des possibles envisagés comme orientation post bac et proposant une réponse la plus argumentée possible, assortie de conseils utiles. Cette instance sera un élément stratégique car elle obligera les équipes éducatives à creuser l’Admission post bac. Ce conseil devra être travaillé en amont par les enseignants, le prof principal. Le rôle de ce conseil est d’initier la phase de conseils auprès des universités avant la saisie ultime des vœux. Il doit donc être le plus en amont possible de la procédure d’orientation active, au premier trimestre. Une orientation élargie à l’Europe, au monde Maria Campos (Madrid) expose la situation du réseau en Espagne qui scolarise 20 000 élèves. 85% des élèves se dirigent vers l’université espagnole. L’orientation post bac devrait donc avoir deux axes principaux : Une orientation post bac pour les universités en France qui doit se faire selon les capacités des étudiants, en indiquant les universités ou CPGE nominativement et non de façon généraliste et abstraite. Une orientation post bac vers l’université espagnole en privilégiant les parcours transnationaux, à l’échelle européenne, au niveau du Master. Les parents travaillent activement avec le SCAC pour établir des accords d’égalité entre les élèves du réseau et ceux du système espagnol par un tableau d’équivalences de notes entre les deux systèmes. Giancarlo Rispoli (Le Caire) observe qu’en Egypte, comme ailleurs, la grande majorité des élèves s’oriente vers les universités anglo-saxonnes. Les établissements français sont la meilleure prépa pour les systèmes étrangers ! Anne Oppetit (Londres) remarque qu’en effet, les COP et les professeurs parlent de l’orientation en France, mais, guère de l’enseignement supérieur local. Pour beaucoup d’élèves des établissements et particulièrement à Londres, le système d’études supérieures local est attractif. 70% des bacheliers font des dossiers pour entrer dans les universités britanniques, alors que 90% des élèves sont citoyens français. Ils se heurtent au discours du lycée qui dit ne pas avoir vocation à faciliter ou aider les élèves à aller étudier dans le pays d’accueil, voire aux Etats-Unis ou au Canada. C’était un vrai problème car il n’y avait aucune information sur le système britannique. Sous la pression des parents d’élèves, le lycée a embauché à mi-temps une personne qui aide les étudiants à faire leur dossier pour les universités britanniques ou américaines. Nous regrettons qu’il n’y ait aucune concertation. Ce n’est pas constructif dans le cadre d’une orientation globale car on observe que ces étudiants ont des parcours transnationaux et reviennent en France à un moment donné de leur cursus. Aujourd’hui, on n’est plus un système contre l’autre, il faut tenir compte des autres systèmes universitaires dans le processus d’orientation. Lucia Da Silva rappelle que les chargés de mission s’efforcent toujours d’intégrer les doubles diplômes dans les présentations. Lorsqu’ils se déplacent à l’étranger ils sont en contact avec le SCAC et l’attaché de coopération universitaire qui recense ce type de diplôme. Ils ne se bornent pas à un exposé franco-français même si l’enseignement supérieur français est le débouché naturel de l’EFE. L’Agence doit travailler à l’attractivité de l’enseignement supérieur en soulignant la dimension européenne et mondiale de cet enseignement grâce aux doubles diplômes et la possibilité de faire des parcours d’études transnationaux. Formation des équipes éducatives Martine Reichmuth (Barcelone) se félicite de la curiosité européenne des élèves du lycée français de Barcelone puisqu’on observe une augmentation dans la migration des élèves vers la France, passant de 2-3% il y a quelques années à 11% aujourd’hui. Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009 FAPEE 9/16 / Elle insiste sur la motivation et la formation des professeurs principaux. Les échéances de l’orientation avec APB sont devenues très rapides. Les familles peuvent soutenir un enfant, mais si l’interlocuteur principal ne suit pas, l’orientation se passe mal. Elisabeth Doll (Caracas) observe que souvent la qualité de l’orientation tient à l’investissement personnel de certains membres de l’équipe éducative et regrette le départ d’un CPE très investi et attaché à ce que chaque élève ait une compréhension de son projet d’orientation. Lucia Da Silva insiste sur la qualité première d’une bonne orientation qui doit se faire selon les capacités de l’élève. L’entretien-conseil en face à face permet une personnalisation de la réponse. Philippe Pradel rappelle les évolutions de l’école : la corrélation entre formation scolaire et débouchés professionnels n’est plus la même qu’à l’époque de Jules Ferry. Aujourd’hui nous savons que nos enfants vont changer plusieurs fois de métier au cours de leur vie. Le redoublement est pathologique en France. Il faut aider tous les élèves à s’orienter vers des filières où ils vont réussir, et toute l’équipe éducative doit être formée à l’orientation. A Balzac, les deux COP en poste ne suffisent pas pour 2000 élèves. Seuls, les entretiens de fin de 3ème leur prendraient déjà 250% de leur temps! Mais la direction a souhaité en faire des experts qui assurent la formation continue des professeurs principaux. Ceux-ci ont une heure supplémentaire par semaine, à l’année, pour faire de l’orientation avec leurs élèves. Le résultat est qu’aujourd’hui, à Balzac, le taux de redoublement a été diminué par deux. Les élèves ne sont plus orientés par défaut et une STG de plus ouvrira cette année. Quand le travail d’orientation est bien fait, on ne met pas les élèves en situation d’échec. Les personnels sont payés pour faire réussir tous les élèves ! L’Agence doit être moteur pour le reste de l’Education nationale. Elle peut exiger que ses personnels partants aient une formation en orientation, les COP servant à faire de la formation continue à leurs collègues. Lucia Da Silva rappelle que l’orientation est un travail d’équipe impliquant tous les acteurs de l’équipe éducative, le chef d’établissement, les professeurs, les CPE, sans oublier les parents et les entreprises. Le service de l’Agence envoie ses experts pour travailler à la formation des équipes éducatives de façon à ce qu’il y ait des relais et mobiliser tout le monde auprès de cette problématique. Les COP ne sont pas jaloux de leurs compétences et souhaitent qu’elles se diffusent. Orientation en cours de scolarité Giancarlo Rispoli (Le Caire) regrette que l’enseignement français à l’étranger ne soit fait que pour les bons élèves. Pour ceux en difficulté il n’y a pas de solution, c’est le redoublement et la réorientation vers le système local, avec ses manques. Xavier Gonon rajoute que même avec un BEP et un bac professionnel à Tananarive, il n’y a pas d’alternatives pour beaucoup de ces élèves, à grande majorité binationaux, qui n’ont pas d’attache avec la France pour venir y trouver d’autres voies professionnelles. Beatrice de Soete (Bucarest) voudrait savoir s’il existe un site qui regroupe toute l’offre éducative à partir de la 3ème et ceci dans tous les pays où la France est représentée. A Bucarest il y a des enfants en grande difficulté dont on sait qu’ils n’iront pas jusqu’en terminale. Les parents, étrangers tiers, sont désemparés et ne veulent pas envoyer leurs enfants seuls en France. Peut-on, doit-on les mettre à la porte du système français ? Lucia Da Silva a fait une proposition pour améliorer le site du service de l’orientation à l’AEFE et l’enrichir de tout ce qui concerne la geo-localisation. Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009 FAPEE 10/16 / Henri Fichter reconnaît que la réorientation avant le bac est la grande question des équipes éducatives. Le seul site qui fait le tour de toutes les formations professionnelles est onisep.fr qui ne recense que ce qui existe en France. La seule solution des professeurs, en particulier en Afrique, quand les classes ne sont pas trop chargées, est de trouver des solutions pédagogiques pour garder les enfants jusqu’au niveau terminale. Malheureusement dans les autres cas de figure, ils quittent le réseau et se trouvent dans le système local dont ils ne veulent pas ou qui est totalement inadapté. La seule solution que le service préconise, c’est la venue en France avec hébergement. Jean-Yves De Longueau regrette que les responsables de l’orientation ne fassent pas davantage la promotion des filières courtes en IUT ou BTS. Même si les jurys sont souverains pour accepter tel ou tel dossier, le proviseur doit être le premier interlocuteur pour aider à placer ses élèves. Habiba Lamrani (Rabat) constate que même avec un CIO comme au Maroc, on prend la mesure, en commissions d’appel, du nombre d’élèves de 3ème ou de 2nde avec des problèmes d’orientation que les professeurs ne peuvent pas gérer. Il y a donc une nécessité urgente d’assurer la formation des professeurs principaux. Les COP (2 pour 5000 élèves) n’y suffisent pas. Lucia Da Silva rappelle que le service est tout à fait impliqué dans la formation des professeurs principaux, il y a des formations spécifiques pour eux dont 62 en 2008-2009. Bac OIB et bac classique Anne Genetet (Singapour) se demande si l’OIB (Option Internationale au Bac) est valorisé en France alors même que le cursus est particulièrement exigeant et extrêmement sélectif ? Jean-Yves De Longueau estime que si l’accès à l’enseignement supérieur est de droit pour tout titulaire du bac, il n’en demeure pas moins que les parcours internationaux sont pour les élèves de sections internationales. Dans un certain nombre de licences à l’Université, en droit ou dans d’autres disciplines, ne sont accueillis que des élèves volontaires et compétents pour un parcours international. Si on pense au parcours franco-allemand, l’Abibac ou l’OIB ont seuls accès à ce genre de filière. En termes de compétences, Henri Fichter estime que l’OIB est effectivement utile pour les parcours internationaux pour lesquels sont faits les enfants de l’enseignement français à l’étranger. Les bicertifications (France\Brésil, France\Allemagne) font peur aux Français de l’Hexagone qui ne se sentent pas assez compétents en langues. Ces doubles certifications sont vraiment faites sur mesure pour les élèves de l’EFE et ils y réussissent très bien. Yves Taillandier souligne que le carnet personnel de suivi ou passeport d’orientation (désignation de Xavier Darcos) dès la 5ème est un élément important de la généralisation du parcours de découverte des formations et des métiers. Le ministère est en train de le construire. Il sera disponible au cours de l’année. La référence actuelle est le webclasseur de l’Onisep dans les académies en France et pourquoi pas, pour l’EFE. Cet outil va évoluer, l’idée est que ce soit un document virtuel facile à consulter d’un établissement à l’autre. Isabelle Tardé (Déléguée générale de la FAPEE) préconise aux parents de faire inclure un volet d’orientation ambitieux au niveau du projet d’établissement. Ce n’est que comme cela que l’établissement pourra mettre en place des actions d’orientation suivies et évaluées. Elle remercie tous les participants qui ont contribué au vif intérêt des échanges. Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009 FAPEE 11/16 / ANNEXE I FORUM SUR L'ORIENTATION Juillet 2009 Thèmes principaux: 1) Quelles sont les actions que doivent mener les établissements pour assurer une réelle éducation à l'orientation et aider les élèves à choisir une orientation, un métier et les études qui y mènent? • Que disent les textes de l'éducation nationale (-et il y a eu beaucoup d'annonces récemment avec le dossier personnel de l’élève, le web classeur et autres!) applicables à l’étranger, les textes et préconisations du service pédagogique et orientation de l'AEFE? • Quelles sont les personnes qui au sein de l'établissement doivent aider les élèves à construire leur projet professionnel? Quels sont les principaux outils ? • Comment faire pour que le volet " Education à l'orientation" dans un projet d'établissement ne soit pas un voeu pieux? Comment y intégrer les ressources éducatives locales (filières techniques et professionnelles, études supérieures)? • L' information donnée aux parents 2) Peut-on savoir (dans les grandes lignes) la proportion d'établissements remplissant ces objectifs ? Les dépassant (je pense à Singapour qui est très actif !) Ceux qui ont des progrès à faire ? Comment les aider? 3) AEFE: L'action du service dans l' éducation à l'orientation (on nous en a dit grand bien!) La complémentarité COP de l’académie partenaire et service orientation (Ex : La Haye : le COP de Lille est très au point sur ce qui se fait en France mais ne connaît rien à l’étranger) 4) Les actions croisées avec les APE (forum des métiers,...), les actions menées avec les anciens élèves 5) Les élèves en difficulté dans les filières générales. • Comment construire des solutions autres ? (Il y a aussi la question du redoublement comme pis aller à l'absence de filières professionnelles dans certains pays d'Afrique comme le Niger) 6) Etudes supérieures • Admission post bac: la complexité des procédures ? • Le choix des CPGE et des universités (Celles relevant de la sectorisation par académie partenaire, celles qui y échappent) Les voeux satisfaits (dans l'académie et hors académie) • Suivi post bac des élèves: où vont-ils ? En France ou à l'étranger? Dans quelles filières ? • Le recensement des actions spécifiques pour l'enseignement post bac à l'étranger : information, aide à la constitution des dossiers (A Londres, 70% des élèves font des dossiers pour les universités britanniques, 7% pour les universités américaines) évaluations (problème récurrent de la notation) Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009 FAPEE 12/16 / ANNEXE II Actions orientation menées en 2008-2009 Lycée français international de Singapour • Journal Orient’Asie Publication à destination des élèves de la 3ème à la terminale Diffusé dans tous les établissements du réseau Asie Présentation de l’actualité de l’orientation (démarches…), et d’articles sur des thèmes liés à l’orientation • Forum Etudiants Rencontre avec des étudiants en bac +4 ou bac +5 de différentes filières qui présentent leur cursus Filières représentées : écoles de commerce, classes préparatoires scientifiques, commerciales et littéraires, écoles ingénieurs, sciences politiques, université, pharmacie… • Rencontre métiers Rencontre avec des professionnels de différents secteurs qui présentent leur profession ( quotidien, études pour y accéder…) puis répondent aux questions des élèves Professions représentées : médecin, avocat, diplomate, ingénieur, pilote, architecte, enseignant, psychologue, architecte, métiers de la banque et de la finance, police, journaliste… • Préparation concours écoles de commerce et d’ingénieurs Rencontre entre les élèves préparant les concours écoles de commerce (Sesame, Team) avec des étudiants en Bac +3 ou +4 qui ont eu ces concours Préparation oral : simulation face à jury 3 personnes • Mise en place du dossier orientation Le dossier orientation permet de centraliser sur la scolarité de l’élève de la 3ème à la terminale, les démarches de l’élève concernant l’orientation, les bilans des entretiens… • Création Annuaire Anciens élèves 250 élèves solarisés en terminale entre 2002 et 2008 démarchés 80 réponses positives Actualisation régulière au fil des réponses Mise à disposition des contacts et des parcours • Réunions information parents sur différents thèmes ( études à l’étranger, orientation post 2nde…) Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009 FAPEE 13/16 / ANNEXE III Les Services d’Orientation Lycée Charles de Gaulle Pendant plus de 20 ans, Liz Beecheno, anglaise et ancienne élève du lycée, fut employée à mi-temps comme « career adviser » et orientatrice. Elle avait un contrat de recrutée locale. Etant dévouée aux élèves et aux parents elle fit de son mieux avec de maigres ressources pour avoir de la documentation à jour sur les filières française et britannique, pour maintenir le contact avec d’anciens élèves et pour organiser en partenariat avec l’APL un grand forum annuel des études et des carrières. Par ailleurs une orientatrice titulaire de l’Education Nationale venait de l’Académie de Lille une semaine par an intervenir au lycée et proposait des rendez vous individuels aux élèves. Liz Beecheno quitta le lycée en 2007 après avoir atteint un certain niveau de frustration : salaire de misère pour en pratique beaucoup plus d’heures qu’un mi-temps, manque de reconnaissance de la direction car n’étant pas du sérail Education Nationale, enfin pression à l’époque de la direction pour ne pas trop favoriser l’exode des élèves vers les systèmes étrangers. Par ailleurs, de 2004 à 2009 une enseignante d’anglais de nationalité américaine informa et aida bénévolement tous les étudiants souhaitant constituer des dossiers pour les universités américaines. Après 2 années de flottement, à la demande des parents, deux personnes ont maintenant été recrutées localement sur des postes à mi-temps : Sarah Grimshaw pour les universités britanniques et Martine Fournel, psychologue de formation, pour le système français. Cela reste encore insuffisant pour traiter un très grand nombre de dossiers. La majorité des élèves postulent dans 2 voire 3 pays différents. Un nouveau projet d’orientation réclamé par l’APL depuis le départ de Liz Beecheno a été mis en place pour l’année 2009-2010 avec plusieurs professionnels aux profils différents (S.Grimshaw, M.Fournel, une documentaliste) intervenant chaque semaine. La position de l’équipe de direction sur les cursus étrangers est maintenant beaucoup plus favorable car c’est un phénomène inéluctable. Aujourd’hui 70% des élèves de la section française font des dossiers pour les universités britanniques et 7% postulent dans les universités américaines. Il y a également de nombreux dossiers pour Québec (Mc Gill Université, HEC Montreal). Les élèves font leur choix définitif après les résultats du bac. Il faut noter qu’un certain nombre de parents font appel à des consultants privés extérieurs au lycée pour aider leurs enfants à définir leur projet et à constituer leurs dossiers. Une des raisons de ce choix est l’absence d’un système de tutorat pour les élèves de la section française comme il en existe un pour les élèves de la section britannique. Le tutorat, demandé par l’APL sans succès, permet d’avoir un suivi plus personnalisé et plus complet des élèves est de leurs dossiers. On constate donc avec regret un système à deux vitesses entre les familles qui peuvent offrir à leur enfant l’appui d’un conseil extérieur et les autres. Forum des carrières et des études supérieures du Lycée Français de Londres Depuis plusieurs années, le Lycée Français Charles de Gaulle de Londres, organise en association avec l’Association des Parents d’Elèves un Forum des Carrières et des Etudes Supérieures qui a lieu dans les locaux du lycée fin novembre ou début décembre. Le forum s’adresse aux élèves de 2nde, 1ère et terminale du lycée (soit 700 élèves environ) qui sont invités ainsi que leurs parents, à rencontrer les intervenants pour des entretiens individuels et informels concernant leur orientation future. Ces dernières années, le Forum a réuni plus de 150 participants représentant Lycées, Grandes Ecoles, Universités et Instituts principalement français, britanniques et américains ainsi que de nombreux professionnels et étudiants. L’organisation du Forum vise à obtenir une large représentation des métiers : art, communication, diplomatie, droit, enseignement , industrie, marketing, police, ressources humaines, santé … Le lycée accueille aussi les représentants de nombreux établissements d’enseignements supérieurs : France et Europe - Classes préparatoires Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009 FAPEE 14/16 / - Grandes écoles de Commerce avec ou sans prépa (HEC, ESCP, ESC Toulouse, EPSCI groupe Essec, CESEM de Reims, CESEMED de Marseilles etc…) - Grandes écoles d’ingénieurs avec ou sans prépa (Polytechnique, Centrale, Supelec, Supaero, Agro Paristech, ESTP, INSA, ECE, ISEN…) - Ecoles normales Supérieures - Sciences Po - Ecoles d’Art (Ecole Boulle, Parsons of Paris, ECV…) - Ecoles de management hôtelier et restauration (Ecole Hôtelière de Lausanne…) - Universités (Dauphine, Sorbonne…) Royaume-Uni - un large éventail des meilleures universités britanniques (Oxford, Cambridge, Imperial, L.S.E, UCL, Edinburgh, Warwick, King’s, Bath….) États-Unis et Canada - Harvard, Princeton, Columbia, Duke, Yale…. Mc Gill, HEC Montréal… En 2009, ce forum qui se déroule sur une matinée, devrait être complété d’un après-midi de miniconférences animées par des écoles et des professionnels, sur des sujets d’orientation spécifiques. Juin 2009, APL Charles de Gaulle pour la FAPEE Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009 FAPEE 15/16 / ANNEXE IV Rapport Descoings 1) Diagnostic : Une orientation subie, conséquence d’une information insuffisante et orientée • Les lycéens manquent d’informations et choisissent une voie plus par défaut plus que par goût aux contenus et aux débouchés professionnels. • Le système d’orientation aujourd’hui contribue à éloigner le jeune et futur citoyen, de la république. Quel rôle doit avoir la classe de seconde ? • Le passage au niveau supérieur de l’enseignement secondaire est important et souvent sous-estimé. Le taux de redoublement est élevé en fin de seconde, avant l’année de spécialisation. • L’orientation en voie technologique est souvent perçue comme un échec. La préparation à l’insertion professionnelle • La généralisation du Bac Pro en 3 ans a suscité des inquiétudes. • La voie technologique conduit à la poursuite d’études post bac (au moins Bac+2). • La dévalorisation des voies professionnelle et technologique entraîne une désaffection pour les filières industrielles et alors que le chômage des jeunes augmente, des entreprises ne parviennent pas à embaucher des diplômés qualifiés. • Les lycéens de la voie générale sont inquiets pour leur avenir et ont le sentiment de ne pas être suffisamment informés. 2) Préconisations La révolution nécessaire de l’orientation : inscrite dans le temps long par des rencontres et le parrainage : • Le temps de l’orientation inclus dans le temps scolaire. • Des rencontres et des parrainages. • Un réseau des anciens dans chaque lycée. • Un référent adulte pour chaque lycéen. • Des stages en entreprise possible pour tous les lycéens. • Une préparation pédagogique des stages. • Des mesures incitatives pour les professionnels. • La mobilisation systématique des parents d’élèves dans les rencontres métiers Une égale information sur les voies et les filières en continu dès le collège • Investir dans une égale information dès le collège. • Des journées de découverte au lycée pour tous les collégiens. • Des rencontres et des parrainages. • Assister à des cours dans des établissements d’enseignement supérieur. • Plus d’enseignants du secondaire dans l’enseignement supérieur. • Plus d’enseignants-chercheurs de l’enseignement supérieur dans les lycées. • Des partenariats lycées – établissement d’enseignement supérieur. • Des soutiens rapides et sur mesure à tous les niveaux du lycée et accompagnées dans le temps. • Des formations passerelles sur mesure. • Des réorientations en cours d’année. • Des journées d’information pour les parents. • Une exigence de lisibilité des filières. • Des bilans de compétence proposés dans le cadre du service public. • Des carnets de l’orientation sur l’exemple du livret de santé. Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009 FAPEE 16/16 /