Forum sur l`orientation

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Forum sur l`orientation
Forum sur l’orientation
au cours de la scolarité et vers l’enseignement supérieur
La FAPEE a invité les représentants de parents à participer à un échange sur le sujet majeur de
l’orientation, dans le contexte spécifique de l’enseignement français à l’étranger. C’est un sujet qui
préoccupe les enfants qui s’interrogent sur leur devenir même s’ils réussissent bien dans leurs études,
et tout autant leurs parents, même si grâce à l’Agence des progrès manifestes ont été réalisés. Les
parents sont acteurs de cette orientation, s’associant fortement dans les établissements à tous les
projets, notamment dans les forums des métiers.
Les invités :
Yves Taillandier, adjoint au chef du bureau de l’orientation au ministère de l’Education nationale
Lucia Da Silva, Henri Fichter, service Orientation et Enseignement supérieur de l’AEFE
Nelly Roger, chargée de la mission post bac à la DGECIP
Philippe Pradel proviseur adjoint du lycée Honoré de Balzac qui accueille dans ses 6 sections
internationales de nombreux élèves du réseau rentrés en France et désireux de continuer leurs études
bilingues et biculturelles à Paris. M. Pradel a longtemps été chef d’établissement dans le réseau.
Jean-Yves De Longueau, Direction générale de l’enseignement supérieur
 La problématique de l’orientation sera la porte d’entrée de la réforme des lycées
M. Taillandier ne souhaite pas aborder la discussion sur la réforme des lycées, notamment sur le
rapport Descoings, dernier en date, estimant présomptueux d’aller déjà au devant d’une réforme
complexe qui comporte beaucoup d’acteurs et qui fait l’objet de toute une production intellectuelle
autour de l’amélioration de l’orientation. D’ailleurs le MEN attend encore le livre vert du Haut
Commissariat à la Jeunesse (Martin Hirsh) qui traitera de l’organisation des structures de formation et
d’orientation.
La politique de la DGESCO prend une orientation nouvelle depuis 3 ans sous l’impact du rapport du
Recteur Hetzel (2006) et la nomination d’un délégué interministériel à l’orientation. Ce rapport a
soumis à l’ancien gouvernement de Dominique de Villepin un « Schéma national pour l’orientation et
l’insertion professionnelle des jeunes » qui invitait à repenser l’information et l’orientation des jeunes.
Il est évident que la problématique de l’orientation sera la porte d’entrée de la réforme des lycées.
C’est une demande consensuelle qui correspond à une forte demande des lycéens et des familles. Un
espace lui sera dédié dans le temps scolaire, mais la forme reste à définir, peut-être dans le cadre d’un
horaire hebdomadaire ou sous la forme d’une évaluation.
 Les textes règlementaires à ce jour :
•
Circulaire du 14 décembre 2006 : elle met en place un entretien d’orientation pour tous les
élèves de 3ème. Cet entretien est pris en charge par le professeur principal en coopération avec
les conseillers d’orientation psychologues (COP). Les parents doivent pouvoir y participer.
L’organisation est gérée par le chef d’établissement.
•
Circulaire de préparation de rentrée 2007 : elle installe un entretien d’orientation en 1ère
selon le même schéma que celui de la 3ème, afin de mieux préparer les élèves au post bac.
•
Circulaire du 22 janvier 2008 : elle reprend la circulaire mettant en place l’orientation active
et précise la manière dont doit se mettre en place l’orientation post bac pour les lycéens. Elle
organise un conseil de classe dédié à l’orientation de chaque élève. Ce conseil suppose la
production d’un document de dialogue spécifique et doit aider l’élève et sa famille à préparer
les saisies de vœux et à ouvrir l’horizon des possibles pour les élèves. C’est d’autant plus
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important qu’Admission post bac est un outil qui permet cette ouverture, et notamment,
l’ouverture sociale.
•
Circulaires du 11 juillet 2008 et de rentrée 2008 : elles mettent en place le parcours de
découverte des métiers et des formations pour tous les enfants dès la 5ème .
•
Union Européenne : Après la Conférence de Lyon du 15 septembre 2008, une résolution
adoptée en conseil des ministres et adoptée également par la Commission Européenne, vise à
mieux inclure l’orientation tout au long de la vie dans les politiques d’éducation et de
formation des Etats membres.
4 axes sont proposés :
 Améliorer l'accès au service d’orientation
 Améliorer l’assurance qualité dans les services d’orientation
 Améliorer la coordination et la coopération des différents acteurs des différents services
(en France, c’est particulièrement compliqué au niveau national, régional et local)
 Favoriser l’acquisition de la capacité à s’orienter tout au long de la vie, en inscrivant
dans les programmes d’enseignement des activités favorisant trois capacités :
1. la connaissance du système économique
2. la connaissance du système de formation et de certification
3. l’autoévaluation et la connaissance de soi
•
Circulaire du 15 janvier 2009 : elle annonce un calendrier pour l’orientation et l’affectation
des élèves. La notification d’affectation doit se faire avant le départ en congé scolaire.
•
Note de service du 23 janvier 2009 : elle réforme la voie professionnelle: toute la filière de
référence devient celle du cycle bac en 3 ans (disparition du cursus BEP en 2 ans). Ce
changement est très important pour la problématique de l’orientation en fin de 3ème car tous les
élèves ont le même parcours d’accès au bac en 3 ans.
•
Circulaire du 26 janvier 2009 : elle rappelle que dorénavant, les pré-inscriptions sont
réalisées à travers la procédure Admission post bac
•
Instruction interministérielle concernant la lutte contre le décrochage et les sorties sans
diplôme. Elle organise le repérage systématique des élèves à risque.
•
Circulaire de rentrée de mai 2009 : elle confirme la généralisation du parcours de
découverte des métiers et des formations. Elle stipule la création d’un document personnel de
suivi pour chaque élève (« passeport », « carnet », « livret », le terme définitif n’est pas fixé).
Le principe est que l’élève en 5ème ouvrira un support dans lequel il va pouvoir conserver
toutes les expériences réalisées à travers le parcours de découverte et portant sur les trois
compétences : connaissance du système économique, connaissance du système de formation et
de certification, connaissance de soi\autoévaluation requises au niveau européen, et ce,
jusqu’en terminale. Des exploitations utiles sont prévues ( à se présenter, faire des lettres de
motivation, rédiger un CV). Le principe est celui d’un apprentissage progressif qui devrait
répondre à l’angoisse des jeunes encore trop livrés à eux-mêmes. On veut familiariser les
enfants et les familles à découvrir et à comprendre les dispositifs d’études supérieures.
•
Mise en place du socle commun de connaissances et de compétences : le nouveau brevet
(2010) évaluera ces connaissances et compétences et en particulier la 7ème compétence portant
sur l’évaluation des connaissances réalisées dans le domaine de l’orientation et les
possibilités concrètes de s’y intégrer.
•
Actuellement le Délégué interministériel à l’orientation rédige les conclusions d’un rapport
qui préconise une phase d’orientation au 1er trimestre de la terminale. Dès novembre, les
élèves doivent être psychologiquement et intellectuellement préparés pour la procédure
Admission post bac qui débute en janvier.
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Yves Taillandier précise que l’on n’utilise plus la notion de « projet personnel » au singulier qui ne
correspond plus au devenir des enfants. L’idée est de construire un parcours d’études et professionnel
qui devra s’adapter à différentes transitions et différentes formations avec des passerelles entre elles.
Dans l’avenir, la période de formation sera beaucoup plus longue et les possibilités de bifurcation
beaucoup plus ouvertes. Rien ne se décide en un jour, c’est une construction progressive.
Jean-Yves De Longueau confirme que pour les responsables de l’Enseignement supérieur,
l’orientation est un enjeu fondamental et vise à remédier à l’échec massif à l’université. L’objectif
visé est de 50% d’une classe d’âge diplômée de l’enseignement supérieur, sachant qu’aujourd’hui,
seuls 45% d’une classe d’âge sort de l’enseignement supérieur avec un diplôme alors que 56% entame
des études supérieures. Un quart des étudiants quitte l’université sans aucun diplôme.
Enrique Hernandez (Bogota) exprime le sentiment des parents qui ont l’impression que l’orientation
repose dans le réseau sur la bonne volonté des proviseurs et des professeurs principaux. Y a t-il la
volonté de faire une politique commune de l’orientation ? Comment l’Agence travaille t-elle avec
l’Education Nationale ? Quelle application des circulaires mentionnées au début ? Est-ce un acquis ?
Une recommandation ? A t-on les moyens de leur mise en œuvre ?
Lucia Da Silva insiste sur la complexité et la diversité des situations. Les établissements homologués
en gestion directe ou conventionnés sont soumis à la règlementation comme en France. Le service
travaille avec la DGES, la circulaire admission post bac qui pose les conditions d’admission en 1ère
année a été réalisée conjointement avec la DGES et le service Orientation et Enseignement supérieur
de l’AEFE.
Jean-Yves De Longueau confirme que l’AEFE est totalement associée à toutes les évolutions du
portail post bac.
Hervé Rabatel (Rome) se demande quels moyens l’Agence est-elle disposée à mettre pour les
établissements homologués?
Henri Fichter assure que l’Agence est sensible aux besoins des établissements homologués et qu’un
budget spécifique est dédié à cet effet. Les APO (Actions Pilotes Orientation) sont des dispositifs
permettant un financement des actions d’orientation. Cependant, les établissements homologués ayant
des besoins ne font pas toujours la demande.
François Denis (président de la FAPEE) rappelle que les missions d’orientation se font sur demande
de l’établissement mais aussi dans la mesure du possible. En 2008/2009, les 3 chargés de mission du
service Orientation de l’AEFE se sont déplacés 62 fois alors qu’il y a 451 établissements dans le
réseau.
 Admission post bac
Admission post bac est le portail par l’intermédiaire duquel les jeunes formulent des vœux dans les
différentes filières sélectives et non sélectives de l’enseignement supérieur. Il concerne l’ensemble
des académies françaises depuis cette année et couvre la grande majorité des formations du MESR, du
ministère de l’Agriculture, du ministère de la Culture, et un nombre important de formations privées.
• Il offre l’accès à presque toutes les formations du supérieur.
• C’est un outil d’égalité des chances car toutes les candidatures sont traitées de façon identique.
• Il comporte un module d’admission active qui n’est pour le moment utilisé que par les seules
universités. Ce module organise un dialogue : Si l’université qui reçoit une candidature pense
que le choix du jeune n’est pas conforme à son dossier, que sa candidature ne lui permet pas
de rentrer dans les études choisies avec les meilleures chances de réussite, l’université lui offre
la possibilité d’un entretien au terme duquel le jeune peut, s’il le souhaite, formuler un vœu
plus conforme à ses aptitudes et à son passé scolaire.
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•
Admission post bac permet une réponse informatique rapide aux vœux des élèves, dès le 9
juin.
Pour que Admission post bac remplisse pleinement son rôle, l’élève doit être très accompagné par sa
famille, par son environnement scolaire et plus particulièrement par son professeur principal. Dans les
lycées français à l’étranger, le professeur principal de la classe terminale doit bien connaitre Admission
post bac et veiller à ce que l’élève ait bien suivi la procédure et réponde à chaque message qu’il reçoit
via internet.
Par ailleurs, le plan Réussite en licence offre une aide à l’insertion dans l’enseignement supérieur aux
étudiants de 1ère année. Chaque étudiant bénéficie d’un accompagnement individualisé, d’enseignants
ou d’étudiants tuteurs, qui peut lui permettre de se réorienter rapidement au cours même de la 1ère
année.
 Le service Orientation et Enseignement supérieur de l’AEFE
L’orientation est une priorité de l’Agence affirme Lucia Da Silva dont le service, détaché depuis
1 an et demi du service pédagogique, s’étoffe de plus en plus.
Le service a trois grandes missions :
 Garantir la qualité de l’orientation dans le réseau
 Gérer les Bourses Excellence Major destinées aux élèves étrangers qui souhaitent venir étudier
après le bac en France, une des missions de l’AEFE est de travailler à l’amélioration de
l’attractivité de l’enseignement supérieur français.
 Monter des projets éducatifs en lien avec le pays local où sont installés les établissements de
l’AEFE. Cette mission est liée à la Coopération éducative et universitaire.
Le service intervient au niveau des établissements par le biais de subventions APO (Action pilote
orientation) demandées à l’Agence par les établissements. Ces actions sont assurées par 3 chargés de
mission orientation qui se déplacent partout dans le monde. Le service attend, dès septembre, une 4ème
conseillère d’orientation psychologue (COP) en charge des ressources documentaires.
Lors des missions, les intervenants organisent des réunions d’information des équipes éducatives, des
entretiens-conseil avec les élèves et des réunions d’information avec les parents.
Dans le cadre de la formation continue et des APO, le service travaille avec des académies partenaires.
Les missions des experts de l’Agence sont surtout axées sur le lycée et l’articulation avec le supérieur.
L’Agence a mis en place des conseillers d’orientation en poste : un CIO à Casa (2 COP) et à Rabat,
une chargée de mission sur le Cône sud en Amérique latine (Annie Foray) ainsi que sur la péninsule
ibérique.
Lorsque les chargés de mission de l’Agence ne sont pas sur le terrain, ils assurent un service de conseil
auprès des COP, des chefs d’établissement et des élèves (1500 questions sur le site du service) et
travaillent au suivi et au bon déroulement de l’affectation des élèves dans l’enseignement supérieur
français via Admission post bac.
Le service Orientation de l’Agence s’est ouvert à différents partenaires pour que l’orientation soit
diversifiée dans les établissements. Elle entretient des liens étroits avec les académies partenaires, a
passé une convention avec l’ONISEP, en particulier pour le conseil au travers de
monorientationenligne.fr, et avec l’association Terre de talents qui se déplace dans les établissements
et intervient sur les parcours dans les écoles de commerce et les filières d’excellence.
L’Agence veut inciter les chefs d’établissement à mobiliser les équipes éducatives autour d’un volet
orientation dans le cadre du projet d’établissement.
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Philippe Pradel a une expertise de l’enseignement français à l'étranger dont il a été personnel de
direction au Burkina Faso et au Maroc, mais aussi parent d’élève. Il codirige aujourd’hui le lycée
Honoré de Balzac, seul établissement à Paris à regrouper 6 sections internationales (anglophone,
portugaise, italienne, allemande, arabe, espagnole). Il accueille un nombre non négligeable d’enfants
étrangers, binationaux et franco- français qui ont une maîtrise avérée de la langue de la section.) Les SI
préparent à l’OIB (Option Internationale au Bac) et aux doubles certifications (bac français et
Cambridge, bac français\Abitur) qui permettent aux enfants un continuum dans leur enseignement.
Philippe Pradel insiste sur les progrès fabuleux des outils de l’orientation : Admission post bac résout
beaucoup de problèmes et d’incertitudes pour les expatriés, mais rappelle que l’éducation à
l’orientation dans le réseau ne concerne pas seulement le passage du secondaire vers le supérieur, mais
qu’elle doit offrir des solutions à la transition collège/lycée, liée à des considérations particulières
selon qu’on est français durablement établi hors de France, famille binationale, expatrié changeant
régulièrement d’affectation… Il faut savoir que l’offre d’enseignement technologique ou professionnel
est quasi inexistante dans le réseau sauf à de rares endroits (Rabat, Tananarive, Mexique) et pose
clairement le problème des élèves qui ne suivent pas dans les filières générales.
 Etudes médicales, Bourses Excellence Major
Habiba Lamrani (Rabat) expose un certain nombre d’écueils dans l’orientation en cours de scolarité
et vers l’enseignement supérieur au Maroc, tout en reconnaissant que le pays dispose d’un
environnement privilégié et d’excellents résultats, en particulier au regard de la quantité de bourses
d’excellence attribuées.
• Au Maroc, l’accès sur test aux études de médecine est quasi impossible dans l’université
locale car les programmes sont différents. De plus, les notes du système français sont
pénalisantes. Si cette année, les élèves ont de leur côté potassé le programme marocain, et 2
ou 3 ont été reçus, le souhait est de pouvoir décemment les préparer.
• En France, les élèves qui choisissent d’aller faire leurs études de médecine en France sont,
pour leur part, pris dans un double quota : celui du concours de la 1ère à la 2ème année et celui
des 5% d’étrangers.
• Les écoles de commerce : Mme Lamrani mesure les progrès accomplis en terme
d’organisation et de facilité de visa. Si l’examen écrit est passé au Maroc, elle regrette que les
écoles privées organisent leurs concours dès avril. Les élèves admissibles pour les écoles dans
le regroupement Sesame doivent se lancer dans un tour de France pour passer des oraux à
Pontoise, Caen et Lyon. Les parents demandent que les oraux puissent se passer par skype,
comme cela a déjà été mis en place par une école. Les écoles privées devraient contribuer à
l’installation de ce dispositif moins coûteux en temps et en argent que l’actuel « tour de
France » !
• Les bourses Excellence Major : quelques jeunes optent pour les prépas AEFE au Maroc mais
perdent leur bourse. Or ces prépas intégrées dans le dispositif des prépas françaises sont
excellentes. Elles coûtent cher à l’AEFE qui aurait intérêt à y garder ses meilleurs élèves !
Lucia Da Silva rappelle que les bourses d’excellence peuvent être attribuées à titre conservatoire. Le
jeune peut faire sa prépa sur place et la garder pour l’école qu’il intègrera en France. Cependant, ces
bourses sont exclusivement fléchées pour les études en France en application d’une règle posée par le
ministère des Affaires Etrangères.
Le service Orientation de l’Agence travaille à améliorer l’accueil des boursiers Excellence Major. Un
partenariat signé avec le CNOUS permet de les accueillir à l’aéroport, un système de parrainage d’un
ancien boursier avec un nouveau boursier a été mis en place.
Concernant la sélectivité des études médicales, Jean-Yves De Longueau fait remarquer que la
pression est forte sur la première année, pour tous les étudiants, français et non français. L’accès en
1ère année d’études médicales pour un étudiant étranger non ressortissant de l’Union Européenne est
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d’autant plus difficile, le ministère préfèrant privilégier l’accueil des étudiants étrangers au niveau de
la spécialité plutôt que sur le premier cycle.
Le MESR regrette la persistance des concours maison des écoles de commerce. La procédure
Admission post bac a été conçue pour que toutes les formations d’enseignement supérieur français
adoptent les modalités de sélection sur dossier transmis via Admission post bac. Ces écoles ne sont
pas sous tutelle du MESR, celui-ci ne peut donc rien imposer, mais espère les convaincre qu’organiser
ces concours ne les aide en aucune façon à améliorer leur recrutement. Si elles font, comme les
CPGE, leurs admissions sur dossier via Admission post bac, elles auront un recrutement tout aussi
satisfaisant et beaucoup moins coûteux en temps et énergie.
Habiba Lamrani exprime la satisfaction des parents d’élèves de la fin de la sectorisation par
académie. Les étudiants peuvent accéder à l’université en fonction de leurs notes et de leur choix.
Xavier Gonon (Tananarive) mentionne qu’Admission post bac a particulièrement bien marché pour
ouvrir le « panel des possibles » puisque l’on est passé de 500 dossiers en 2008 à 2000 cette année !
Les entretiens des écoles de commerce se sont faits par visioconférence.
 Promotion des établissements de l’étranger
Farhat Krifa (Tunisie) estime que les établissements d’enseignement français à l’étranger sont mal
connus. Il pense que l’Agence doit en faire la promotion auprès des CPGE et des universités
françaises. Si, théoriquement, les élèves du réseau ont vocation à continuer leurs études dans
l’enseignement supérieur français, on observe le recul de ce pourcentage vers d’autres systèmes
étrangers. Il s’agit de tirer la sonnette d’alarme pour se donner les moyens d’attirer ces élèves vers
l’enseignement supérieur en France et leur donner la place qu’ils méritent. Or, en Tunisie, tous les
ans, les proviseurs des grands lycées français se déplacent pour présenter leurs établissements mais
paradoxalement, les élèves des établissements français n’ont pas accès à cette rencontre…
Au niveau de l’enseignement supérieur local, les élèves des établissements du réseau sont lésés parce
que le système de notation est beaucoup plus sévère que dans le système local. Là encore, un travail
diplomatique doit être mené, des conventions passées pour qu’on y réserve des places aux bacheliers
français qui sont excellents. Le suivi des élèves dans les universités locales montre qu’ils y réussissent
très bien.
Lucia Da Silva rappelle les efforts menés par ses services et l’Agence pour faire connaître les
établissements du réseau. Les CPGE de Paris connaissent très bien les élèves du réseau, les proviseurs
circulent et l’excellence des élèves est reconnue. Ce n’est pas le cas en province, où, à part les grands
lycées, les établissements ne connaissent pas le niveau des élèves de l’EFE. La directrice de l’Agence
a rédigé à leur intention une lettre pour présenter le réseau, l’excellence de ses élèves et leur
motivation pour venir étudier en France.
La disparité des notations entre la France et les systèmes étrangers, pénalise effectivement les élèves.
Le service pédagogique de l’AEFE travaille avec les postes sur des grilles d’équivalences, notamment
en Espagne où l’IAIPR en résidence est très impliquée.
Anne Genetet (Singapour) craint que l’on veuille diriger les élèves de l’AEFE vers les CPGE de
province. Elle observe une grande différence entre la réputation des grands lycées d’Afrique du Nord
ou de Londres, et les autres établissements dont on dit que le bac est donné « au rabais ».
D’excellents élèves ont été refusés par les CPGE parisiennes !
 Compétences en langue non reconnues
Anne Genetet ajoute également qu’à Singapour le niveau d’anglais dans l’établissement est excellent,
tous les enfants sont parfaitement bilingues, or ces élèves se retrouvent avec un 12/20 en anglais !
Comment faire savoir le niveau réel des élèves?
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Ce constat est le même pour beaucoup de parents dont la représentante des parents du lycée francomexicain, Anaïk Spiranski. Elle estime que contrairement à Londres, aux établissements du Maroc
ou de la Tunisie, les autres établissements du réseau souffrent d’une réputation exécrable au niveau
des grandes prépas et sont pénalisés par la « constante macabre » des professeurs français. Quelle que
soit l’excellence des élèves, il y a toujours dans une classe donnée 1/3 de bons, 1/3 de moyens, 1/3 de
plus faibles.
Les élèves du Mexique ont des notes faibles en langue alors qu’ils sont trilingues !
Pour endiguer les ravages de la « constante macabre » qui fabrique de l’échec artificiellement, les
parents ont demandé que l’établissement ait recours à des certifications extérieures (Cambridge
Institute et Instituto Cervantès) pour attester objectivement du niveau de compétence en langue, au
niveau B1 et B2, C1 et C2.
Lucia Da Silva est très consciente de ces problématiques et relève que la connaissance des langues,
l’ouverture culturelle, sont les arguments avancés dans la lettre envoyée aux CPGE de province. Elle
estime qu’il y a également un travail de longue haleine auprès des universités pour faire connaître le
réseau.
 Système de notation français
Marie Thérèse Blanc (Damas) attire l’attention sur l’information nécessaire des établissements
d’enseignement secondaire en France qui ont un a priori négatif sur l’enseignement dans le réseau.
Elle dénonce le redoublement systématique lorsque les enfants rentrent en cours de scolarité.
Anne Oppetit (Londres) sait que l’on note sévèrement dans le système français, les universités
étrangères le savent, elles aussi. Néanmoins note t-on plus ou moins sévèrement dans les
établissements du réseau qu’en France ?
Yves Taillandier reconnaît que dans une formation, les évaluateurs ont tendance à avoir une moyenne
de 10 sur 20 quelle que soit la population scolaire. Donc effectivement, l’élève sera moins bien noté
dans une formation très sélective qui a plutôt de très bons élèves, que dans une formation qui ne
sélectionne pas et qui a tout le panel d’élèves. Il se trouve que les établissements français à l’étranger
sélectionnent plus leurs élèves en raison de la vive concurrence pour les places que les établissements
français de l’hexagone, donc en moyenne, ils notent plus sévèrement qu’en France. Mais ce n’est pas
vrai partout ; il y a des établissements à l’étranger qui ne sélectionnent pas parce que le vivier n’est pas
très important ; ils auront donc tendance à très bien noter les élèves. En général, les équipes qui
reçoivent des élèves d’établissements notant sévèrement savent que ces établissements sélectionnent.
Ne pas avoir de très bonnes notes de Charles de Gaulle de Londres, on sait partout en France, que ce
sont des notes portées selon des critères relativement sévères.
A Londres, il y a plus de candidats que de places et un recrutement socio-culturel favorisé.
Philippe Pradel pointe du doigt le problème de l’évaluation dans le système français dont les notes
ne permettent pas de mesurer les compétences réelles et approuve le recours aux certifications
extérieures qui les mesurent plus objectivement selon un référentiel standardisé.
L’AEFE devrait réussir à harmoniser ces évaluations car les élèves ne sont pas tous égaux devant la
loi ! Dans un pays comme le Maroc, où les enfants sont triés très sévèrement et entrent sur concours
d’accès dès la MSM, les enfants « normaux » sont étiquetés « en difficulté » car évalués à l’aune des
meilleurs. La notation est sévère : à ces meilleurs là, on leur met un 14 de peur qu’ils arrêtent de
travailler ! Ce 14, que vaut-il dans un jury de classe prépa qui ne connaît pas le candidat ?
Pour tempérer cette excessive sévérité, il faut tenir compte de la connaissance que les jurys, les
professeurs de prépa, ont des professeurs de l’AEFE. Ils savent par exemple ce que vaut un 14 de M.
Drai ou Mme Stephan. Dans certains établissements, des petits logiciels correcteurs intégrant les
noms des professeurs en question pondèrent les notes. C’est quasiment du délit d’initié !
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Lucia Da Silva rappelle que la situation est très contrastée. Beaucoup d’établissements connaissent le
réseau et en ont une excellente opinion. Ils savent que le niveau d’exigence est très élevé. Sciences Po
dit y recruter ses meilleurs élèves.
 Admission post bac : Fiche pédagogique
Jean-Yves De Longueau pense qu’il y a lieu de mieux utiliser la fiche pédagogique et voit la
nécessité de faire travailler ensemble l’AEFE et le MESR. La procédure Admission post bac requiert
que le proviseur rentre une fiche pédagogique pour chaque élève, censée faire connaître le niveau de la
classe et le niveau de l’élève dans la classe. L’AEFE doit faire valoir les très bons résultats enregistrés
au bac, par exemple, pour corriger l’excessive sévérité de notation des professeurs de l’enseignement
français à l’étranger.
Anne Genetet (Singapour) regrette que certains professeurs se retranchent derrière le choix « absolu »
de l’élève pour ne pas s’impliquer dans Admission post bac.
Par ailleurs, la fiche pédagogique est opaque, les parents n’y ont pas accès.
Jean-Yves De Longueau est surpris d’entendre que des responsables pédagogiques s’interdisent de
donner un conseil au nom de la liberté ! La formule sur le site selon laquelle l’élève doit remplir en
toute liberté et en toute responsabilité ses vœux est une formule d’usage. Un élève ne doit pas
formuler des vœux avec le pistolet de ses parents ou de ses grands parents sur la tempe, mais, pour
entrer ses vœux, il doit avoir consulté et bénéficié au préalable de tous les conseils qui lui permettent
justement d’exercer pleinement sa liberté et sa responsabilité. On est libre quand on sait !
Il n’y a pas d’opacité dans Admission post bac. Tous les documents sur le parcours de l’élève sont
connus de l’élève. Il n’y a qu’un document qu’il ne connaît qu’à la fin de la procédure et qui est la
fameuse fiche pédagogique contenant des appréciations rentrées par le proviseur sur le niveau de la
classe et la situation de l’élève dans la classe. Cette fiche n’est connue qu’à la fin de la procédure
parce que l'on sait très bien que si elle était remise aux familles au début de la procédure, les
proviseurs feraient l’objet d’un siège des parents demandant de corriger un certain nombre d’éléments!
Lorsque les élèves en prennent connaissance, rien ne leur interdit de faire appel selon la
règlementation.
Philippe Pradel rajoute qu’Admission post bac a ajouté beaucoup de transparence aux pratiques
antérieures. Avec Admission post bac, la fiche pédagogique est relativement normalisée et contribue à
l’égalité des candidats. En tant que chef d’établissement, il l’a pratiquée dans les deux sens, pour ses
élèves de terminale qui formulent leurs vœux mais aussi comme proviseur de classes prépa à Balzac
pour recruter les futurs étudiants. Tous les dossiers ont été examinés, grâce à des algorithmes
électroniques qui créent des fichiers et des modules de tri. Il est intéressant de souligner que
l’établissement n’a jamais su en quel vœu il était demandé. C’est un grand changement qui est
complètement dans l’intérêt des étudiants. Admission post bac est un miracle pour les élèves de
l’étranger qui sont à égalité des chances avec tous les Français!
Henri Fichter rejoint ce point de vue : cette nouvelle procédure permet un traitement plus égalitaire
entre les différentes filières des établissements.
L’orientation est un travail collectif : les équipes pédagogiques travaillent ensemble avec les élèves
pour remplir leurs vœux. Comme la procédure APB est limitée dans le temps, l’ensemble de
l’orientation post bac de tous les élèves est traitée en même temps. On ne prépare plus d’abord les
dossiers des filières sélectives et des classes prépa pour garder les universités en fin de parcours.
Il regrette que les filières courtes IUT- BTS ne fassent pas l’objet d’une attention plus soutenue lors
des missions menées par son service dans les établissements de l’étranger.
Yves Taillandier attire l’attention sur le nouveau conseil de classe dédié à l’orientation en terminale
et entrant en vigueur à la rentrée 2010. C’est une instance formelle sous la présidence du chef
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d’établissement devant instruire les demandes des élèves sur le spectre des possibles envisagés comme
orientation post bac et proposant une réponse la plus argumentée possible, assortie de conseils utiles.
Cette instance sera un élément stratégique car elle obligera les équipes éducatives à creuser
l’Admission post bac.
Ce conseil devra être travaillé en amont par les enseignants, le prof principal. Le rôle de ce conseil est
d’initier la phase de conseils auprès des universités avant la saisie ultime des vœux. Il doit donc être le
plus en amont possible de la procédure d’orientation active, au premier trimestre.
 Une orientation élargie à l’Europe, au monde
Maria Campos (Madrid) expose la situation du réseau en Espagne qui scolarise 20 000 élèves. 85%
des élèves se dirigent vers l’université espagnole. L’orientation post bac devrait donc avoir deux axes
principaux :
 Une orientation post bac pour les universités en France qui doit se faire selon les capacités des
étudiants, en indiquant les universités ou CPGE nominativement et non de façon généraliste et
abstraite.
 Une orientation post bac vers l’université espagnole en privilégiant les parcours
transnationaux, à l’échelle européenne, au niveau du Master.
Les parents travaillent activement avec le SCAC pour établir des accords d’égalité entre les élèves du
réseau et ceux du système espagnol par un tableau d’équivalences de notes entre les deux systèmes.
Giancarlo Rispoli (Le Caire) observe qu’en Egypte, comme ailleurs, la grande majorité des élèves
s’oriente vers les universités anglo-saxonnes. Les établissements français sont la meilleure prépa pour
les systèmes étrangers !
Anne Oppetit (Londres) remarque qu’en effet, les COP et les professeurs parlent de l’orientation en
France, mais, guère de l’enseignement supérieur local. Pour beaucoup d’élèves des établissements et
particulièrement à Londres, le système d’études supérieures local est attractif. 70% des bacheliers font
des dossiers pour entrer dans les universités britanniques, alors que 90% des élèves sont citoyens
français. Ils se heurtent au discours du lycée qui dit ne pas avoir vocation à faciliter ou aider les élèves
à aller étudier dans le pays d’accueil, voire aux Etats-Unis ou au Canada. C’était un vrai problème car
il n’y avait aucune information sur le système britannique. Sous la pression des parents d’élèves, le
lycée a embauché à mi-temps une personne qui aide les étudiants à faire leur dossier pour les
universités britanniques ou américaines. Nous regrettons qu’il n’y ait aucune concertation. Ce n’est
pas constructif dans le cadre d’une orientation globale car on observe que ces étudiants ont des
parcours transnationaux et reviennent en France à un moment donné de leur cursus. Aujourd’hui, on
n’est plus un système contre l’autre, il faut tenir compte des autres systèmes universitaires dans le
processus d’orientation.
Lucia Da Silva rappelle que les chargés de mission s’efforcent toujours d’intégrer les doubles
diplômes dans les présentations. Lorsqu’ils se déplacent à l’étranger ils sont en contact avec le SCAC
et l’attaché de coopération universitaire qui recense ce type de diplôme. Ils ne se bornent pas à un
exposé franco-français même si l’enseignement supérieur français est le débouché naturel de l’EFE.
L’Agence doit travailler à l’attractivité de l’enseignement supérieur en soulignant la dimension
européenne et mondiale de cet enseignement grâce aux doubles diplômes et la possibilité de faire des
parcours d’études transnationaux.
 Formation des équipes éducatives
Martine Reichmuth (Barcelone) se félicite de la curiosité européenne des élèves du lycée français de
Barcelone puisqu’on observe une augmentation dans la migration des élèves vers la France, passant de
2-3% il y a quelques années à 11% aujourd’hui.
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Elle insiste sur la motivation et la formation des professeurs principaux. Les échéances de
l’orientation avec APB sont devenues très rapides. Les familles peuvent soutenir un enfant, mais si
l’interlocuteur principal ne suit pas, l’orientation se passe mal.
Elisabeth Doll (Caracas) observe que souvent la qualité de l’orientation tient à l’investissement
personnel de certains membres de l’équipe éducative et regrette le départ d’un CPE très investi et
attaché à ce que chaque élève ait une compréhension de son projet d’orientation.
Lucia Da Silva insiste sur la qualité première d’une bonne orientation qui doit se faire selon les
capacités de l’élève. L’entretien-conseil en face à face permet une personnalisation de la réponse.
Philippe Pradel rappelle les évolutions de l’école : la corrélation entre formation scolaire et
débouchés professionnels n’est plus la même qu’à l’époque de Jules Ferry. Aujourd’hui nous savons
que nos enfants vont changer plusieurs fois de métier au cours de leur vie.
Le redoublement est pathologique en France. Il faut aider tous les élèves à s’orienter vers des filières
où ils vont réussir, et toute l’équipe éducative doit être formée à l’orientation. A Balzac, les deux COP
en poste ne suffisent pas pour 2000 élèves. Seuls, les entretiens de fin de 3ème leur prendraient déjà
250% de leur temps! Mais la direction a souhaité en faire des experts qui assurent la formation
continue des professeurs principaux. Ceux-ci ont une heure supplémentaire par semaine, à l’année,
pour faire de l’orientation avec leurs élèves. Le résultat est qu’aujourd’hui, à Balzac, le taux de
redoublement a été diminué par deux. Les élèves ne sont plus orientés par défaut et une STG de plus
ouvrira cette année. Quand le travail d’orientation est bien fait, on ne met pas les élèves en situation
d’échec. Les personnels sont payés pour faire réussir tous les élèves !
L’Agence doit être moteur pour le reste de l’Education nationale. Elle peut exiger que ses personnels
partants aient une formation en orientation, les COP servant à faire de la formation continue à leurs
collègues.
Lucia Da Silva rappelle que l’orientation est un travail d’équipe impliquant tous les acteurs de
l’équipe éducative, le chef d’établissement, les professeurs, les CPE, sans oublier les parents et les
entreprises. Le service de l’Agence envoie ses experts pour travailler à la formation des équipes
éducatives de façon à ce qu’il y ait des relais et mobiliser tout le monde auprès de cette problématique.
Les COP ne sont pas jaloux de leurs compétences et souhaitent qu’elles se diffusent.
 Orientation en cours de scolarité
Giancarlo Rispoli (Le Caire) regrette que l’enseignement français à l’étranger ne soit fait que pour les
bons élèves. Pour ceux en difficulté il n’y a pas de solution, c’est le redoublement et la réorientation
vers le système local, avec ses manques.
Xavier Gonon rajoute que même avec un BEP et un bac professionnel à Tananarive, il n’y a pas
d’alternatives pour beaucoup de ces élèves, à grande majorité binationaux, qui n’ont pas d’attache
avec la France pour venir y trouver d’autres voies professionnelles.
Beatrice de Soete (Bucarest) voudrait savoir s’il existe un site qui regroupe toute l’offre éducative à
partir de la 3ème et ceci dans tous les pays où la France est représentée. A Bucarest il y a des enfants en
grande difficulté dont on sait qu’ils n’iront pas jusqu’en terminale. Les parents, étrangers tiers, sont
désemparés et ne veulent pas envoyer leurs enfants seuls en France. Peut-on, doit-on les mettre à la
porte du système français ?
Lucia Da Silva a fait une proposition pour améliorer le site du service de l’orientation à l’AEFE et
l’enrichir de tout ce qui concerne la geo-localisation.
Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009
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Henri Fichter reconnaît que la réorientation avant le bac est la grande question des équipes
éducatives. Le seul site qui fait le tour de toutes les formations professionnelles est onisep.fr qui ne
recense que ce qui existe en France.
La seule solution des professeurs, en particulier en Afrique, quand les classes ne sont pas trop
chargées, est de trouver des solutions pédagogiques pour garder les enfants jusqu’au niveau terminale.
Malheureusement dans les autres cas de figure, ils quittent le réseau et se trouvent dans le système
local dont ils ne veulent pas ou qui est totalement inadapté. La seule solution que le service
préconise, c’est la venue en France avec hébergement.
Jean-Yves De Longueau regrette que les responsables de l’orientation ne fassent pas davantage la
promotion des filières courtes en IUT ou BTS. Même si les jurys sont souverains pour accepter tel ou
tel dossier, le proviseur doit être le premier interlocuteur pour aider à placer ses élèves.
Habiba Lamrani (Rabat) constate que même avec un CIO comme au Maroc, on prend la mesure, en
commissions d’appel, du nombre d’élèves de 3ème ou de 2nde avec des problèmes d’orientation que les
professeurs ne peuvent pas gérer. Il y a donc une nécessité urgente d’assurer la formation des
professeurs principaux. Les COP (2 pour 5000 élèves) n’y suffisent pas.
Lucia Da Silva rappelle que le service est tout à fait impliqué dans la formation des professeurs
principaux, il y a des formations spécifiques pour eux dont 62 en 2008-2009.
 Bac OIB et bac classique
Anne Genetet (Singapour) se demande si l’OIB (Option Internationale au Bac) est valorisé en France
alors même que le cursus est particulièrement exigeant et extrêmement sélectif ?
Jean-Yves De Longueau estime que si l’accès à l’enseignement supérieur est de droit pour tout
titulaire du bac, il n’en demeure pas moins que les parcours internationaux sont pour les élèves de
sections internationales. Dans un certain nombre de licences à l’Université, en droit ou dans d’autres
disciplines, ne sont accueillis que des élèves volontaires et compétents pour un parcours international.
Si on pense au parcours franco-allemand, l’Abibac ou l’OIB ont seuls accès à ce genre de filière.
En termes de compétences, Henri Fichter estime que l’OIB est effectivement utile pour les parcours
internationaux pour lesquels sont faits les enfants de l’enseignement français à l’étranger. Les
bicertifications (France\Brésil, France\Allemagne) font peur aux Français de l’Hexagone qui ne se
sentent pas assez compétents en langues. Ces doubles certifications sont vraiment faites sur mesure
pour les élèves de l’EFE et ils y réussissent très bien.
Yves Taillandier souligne que le carnet personnel de suivi ou passeport d’orientation (désignation de
Xavier Darcos) dès la 5ème est un élément important de la généralisation du parcours de découverte des
formations et des métiers. Le ministère est en train de le construire. Il sera disponible au cours de
l’année. La référence actuelle est le webclasseur de l’Onisep dans les académies en France et
pourquoi pas, pour l’EFE. Cet outil va évoluer, l’idée est que ce soit un document virtuel facile à
consulter d’un établissement à l’autre.
Isabelle Tardé (Déléguée générale de la FAPEE) préconise aux parents de faire inclure un volet
d’orientation ambitieux au niveau du projet d’établissement. Ce n’est que comme cela que
l’établissement pourra mettre en place des actions d’orientation suivies et évaluées.
Elle remercie tous les participants qui ont contribué au vif intérêt des échanges.
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ANNEXE I
FORUM SUR L'ORIENTATION
Juillet 2009
Thèmes principaux:
1) Quelles sont les actions que doivent mener les établissements pour assurer une réelle éducation à
l'orientation et aider les élèves à choisir une orientation, un métier et les études qui y mènent?
• Que disent les textes de l'éducation nationale (-et il y a eu beaucoup d'annonces récemment
avec le dossier personnel de l’élève, le web classeur et autres!) applicables à l’étranger, les
textes et préconisations du service pédagogique et orientation de l'AEFE?
• Quelles sont les personnes qui au sein de l'établissement doivent aider les élèves à construire
leur projet professionnel? Quels sont les principaux outils ?
• Comment faire pour que le volet " Education à l'orientation" dans un projet d'établissement ne
soit pas un voeu pieux? Comment y intégrer les ressources éducatives locales (filières
techniques et professionnelles, études supérieures)?
• L' information donnée aux parents
2) Peut-on savoir (dans les grandes lignes) la proportion d'établissements remplissant ces objectifs ? Les
dépassant (je pense à Singapour qui est très actif !) Ceux qui ont des progrès à faire ? Comment les aider?
3) AEFE: L'action du service dans l' éducation à l'orientation (on nous en a dit grand bien!)
La complémentarité COP de l’académie partenaire et service orientation (Ex : La Haye : le COP de Lille est très
au point sur ce qui se fait en France mais ne connaît rien à l’étranger)
4) Les actions croisées avec les APE (forum des métiers,...), les actions menées avec les anciens élèves
5) Les élèves en difficulté dans les filières générales.
• Comment construire des solutions autres ? (Il y a aussi la question du redoublement comme pis
aller à l'absence de filières professionnelles dans certains pays d'Afrique comme le Niger)
6) Etudes supérieures
• Admission post bac: la complexité des procédures ?
• Le choix des CPGE et des universités (Celles relevant de la sectorisation par académie
partenaire, celles qui y échappent) Les voeux satisfaits (dans l'académie et hors académie)
• Suivi post bac des élèves: où vont-ils ? En France ou à l'étranger? Dans quelles filières ?
• Le recensement des actions spécifiques pour l'enseignement post bac à l'étranger :
information, aide à la constitution des dossiers (A Londres, 70% des élèves font des dossiers
pour les universités britanniques, 7% pour les universités américaines) évaluations (problème
récurrent de la notation)
Forum sur l’orientation du 3 juillet 2009
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ANNEXE II
Actions orientation menées en 2008-2009
Lycée français international de Singapour
• Journal Orient’Asie
Publication à destination des élèves de la 3ème à la terminale
Diffusé dans tous les établissements du réseau Asie
Présentation de l’actualité de l’orientation (démarches…), et d’articles sur des thèmes liés à
l’orientation
• Forum Etudiants
Rencontre avec des étudiants en bac +4 ou bac +5 de différentes filières qui présentent leur cursus
Filières représentées : écoles de commerce, classes préparatoires scientifiques, commerciales et
littéraires, écoles ingénieurs, sciences politiques, université, pharmacie…
• Rencontre métiers
Rencontre avec des professionnels de différents secteurs qui présentent leur profession ( quotidien,
études pour y accéder…) puis répondent aux questions des élèves
Professions représentées : médecin, avocat, diplomate, ingénieur, pilote, architecte, enseignant,
psychologue, architecte, métiers de la banque et de la finance, police, journaliste…
• Préparation concours écoles de commerce et d’ingénieurs
Rencontre entre les élèves préparant les concours écoles de commerce (Sesame, Team) avec des
étudiants en Bac +3 ou +4 qui ont eu ces concours
Préparation oral : simulation face à jury 3 personnes
• Mise en place du dossier orientation
Le dossier orientation permet de centraliser sur la scolarité de l’élève de la 3ème à la terminale, les
démarches de l’élève concernant l’orientation, les bilans des entretiens…
• Création Annuaire Anciens élèves
250 élèves solarisés en terminale entre 2002 et 2008 démarchés
80 réponses positives
Actualisation régulière au fil des réponses
Mise à disposition des contacts et des parcours
• Réunions information parents sur différents thèmes ( études à l’étranger, orientation
post 2nde…)
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ANNEXE III
Les Services d’Orientation
Lycée Charles de Gaulle
Pendant plus de 20 ans, Liz Beecheno, anglaise et ancienne élève du lycée, fut employée à mi-temps
comme « career adviser » et orientatrice. Elle avait un contrat de recrutée locale. Etant dévouée aux
élèves et aux parents elle fit de son mieux avec de maigres ressources pour avoir de la documentation
à jour sur les filières française et britannique, pour maintenir le contact avec d’anciens élèves et pour
organiser en partenariat avec l’APL un grand forum annuel des études et des carrières. Par ailleurs une
orientatrice titulaire de l’Education Nationale venait de l’Académie de Lille une semaine par an
intervenir au lycée et proposait des rendez vous individuels aux élèves.
Liz Beecheno quitta le lycée en 2007 après avoir atteint un certain niveau de frustration : salaire de
misère pour en pratique beaucoup plus d’heures qu’un mi-temps, manque de reconnaissance de la
direction car n’étant pas du sérail Education Nationale, enfin pression à l’époque de la direction pour
ne pas trop favoriser l’exode des élèves vers les systèmes étrangers.
Par ailleurs, de 2004 à 2009 une enseignante d’anglais de nationalité américaine informa et aida
bénévolement tous les étudiants souhaitant constituer des dossiers pour les universités américaines.
Après 2 années de flottement, à la demande des parents, deux personnes ont maintenant été recrutées
localement sur des postes à mi-temps : Sarah Grimshaw pour les universités britanniques et Martine
Fournel, psychologue de formation, pour le système français. Cela reste encore insuffisant pour traiter
un très grand nombre de dossiers. La majorité des élèves postulent dans 2 voire 3 pays différents. Un
nouveau projet d’orientation réclamé par l’APL depuis le départ de Liz Beecheno a été mis en place
pour l’année 2009-2010 avec plusieurs professionnels aux profils différents (S.Grimshaw, M.Fournel,
une documentaliste) intervenant chaque semaine. La position de l’équipe de direction sur les cursus
étrangers est maintenant beaucoup plus favorable car c’est un phénomène inéluctable. Aujourd’hui
70% des élèves de la section française font des dossiers pour les universités britanniques et 7%
postulent dans les universités américaines. Il y a également de nombreux dossiers pour Québec
(Mc Gill Université, HEC Montreal). Les élèves font leur choix définitif après les résultats du bac.
Il faut noter qu’un certain nombre de parents font appel à des consultants privés extérieurs au lycée
pour aider leurs enfants à définir leur projet et à constituer leurs dossiers. Une des raisons de ce choix
est l’absence d’un système de tutorat pour les élèves de la section française comme il en existe un pour
les élèves de la section britannique. Le tutorat, demandé par l’APL sans succès, permet d’avoir un
suivi plus personnalisé et plus complet des élèves est de leurs dossiers. On constate donc avec regret
un système à deux vitesses entre les familles qui peuvent offrir à leur enfant l’appui d’un conseil
extérieur et les autres.
Forum des carrières et des études supérieures du Lycée Français de Londres
Depuis plusieurs années, le Lycée Français Charles de Gaulle de Londres, organise en association avec
l’Association des Parents d’Elèves un Forum des Carrières et des Etudes Supérieures qui a lieu
dans les locaux du lycée fin novembre ou début décembre.
Le forum s’adresse aux élèves de 2nde, 1ère et terminale du lycée (soit 700 élèves environ) qui sont
invités ainsi que leurs parents, à rencontrer les intervenants pour des entretiens individuels et informels
concernant leur orientation future.
Ces dernières années, le Forum a réuni plus de 150 participants représentant Lycées, Grandes Ecoles,
Universités et Instituts principalement français, britanniques et américains ainsi que de nombreux
professionnels et étudiants.
L’organisation du Forum vise à obtenir une large représentation des métiers : art, communication,
diplomatie, droit, enseignement , industrie, marketing, police, ressources humaines, santé …
Le lycée accueille aussi les représentants de nombreux établissements d’enseignements supérieurs :
France et Europe
- Classes préparatoires
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- Grandes écoles de Commerce avec ou sans prépa (HEC, ESCP, ESC Toulouse, EPSCI
groupe Essec, CESEM de Reims, CESEMED de Marseilles etc…)
- Grandes écoles d’ingénieurs avec ou sans prépa (Polytechnique, Centrale, Supelec, Supaero,
Agro Paristech, ESTP, INSA, ECE, ISEN…)
- Ecoles normales Supérieures
- Sciences Po
- Ecoles d’Art (Ecole Boulle, Parsons of Paris, ECV…)
- Ecoles de management hôtelier et restauration (Ecole Hôtelière de Lausanne…)
- Universités (Dauphine, Sorbonne…)
Royaume-Uni
- un large éventail des meilleures universités britanniques (Oxford, Cambridge, Imperial,
L.S.E, UCL, Edinburgh, Warwick, King’s, Bath….)
États-Unis et Canada
-
Harvard, Princeton, Columbia, Duke, Yale….
Mc Gill, HEC Montréal…
En 2009, ce forum qui se déroule sur une matinée, devrait être complété d’un après-midi de miniconférences animées par des écoles et des professionnels, sur des sujets d’orientation spécifiques.
Juin 2009, APL Charles de Gaulle pour la FAPEE
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ANNEXE IV
Rapport Descoings
1) Diagnostic : Une orientation subie, conséquence d’une information insuffisante et
orientée
• Les lycéens manquent d’informations et choisissent une voie plus par défaut plus que par goût aux
contenus et aux débouchés professionnels.
• Le système d’orientation aujourd’hui contribue à éloigner le jeune et futur citoyen, de la république.
Quel rôle doit avoir la classe de seconde ?
• Le passage au niveau supérieur de l’enseignement secondaire est important et souvent sous-estimé.
Le taux de redoublement est élevé en fin de seconde, avant l’année de spécialisation.
• L’orientation en voie technologique est souvent perçue comme un échec.
La préparation à l’insertion professionnelle
• La généralisation du Bac Pro en 3 ans a suscité des inquiétudes.
• La voie technologique conduit à la poursuite d’études post bac (au moins Bac+2).
• La dévalorisation des voies professionnelle et technologique entraîne une désaffection pour les
filières industrielles et alors que le chômage des jeunes augmente, des entreprises ne parviennent pas à
embaucher des diplômés qualifiés.
• Les lycéens de la voie générale sont inquiets pour leur avenir et ont le sentiment de ne pas être
suffisamment informés.
2) Préconisations
La révolution nécessaire de l’orientation : inscrite dans le temps long par des rencontres et le
parrainage :
• Le temps de l’orientation inclus dans le temps scolaire.
• Des rencontres et des parrainages.
• Un réseau des anciens dans chaque lycée.
• Un référent adulte pour chaque lycéen.
• Des stages en entreprise possible pour tous les lycéens.
• Une préparation pédagogique des stages.
• Des mesures incitatives pour les professionnels.
• La mobilisation systématique des parents d’élèves dans les rencontres métiers
Une égale information sur les voies et les filières en continu dès le collège
• Investir dans une égale information dès le collège.
• Des journées de découverte au lycée pour tous les collégiens.
• Des rencontres et des parrainages.
• Assister à des cours dans des établissements d’enseignement supérieur.
• Plus d’enseignants du secondaire dans l’enseignement supérieur.
• Plus d’enseignants-chercheurs de l’enseignement supérieur dans les lycées.
• Des partenariats lycées – établissement d’enseignement supérieur.
• Des soutiens rapides et sur mesure à tous les niveaux du lycée et accompagnées dans le temps.
• Des formations passerelles sur mesure.
• Des réorientations en cours d’année.
• Des journées d’information pour les parents.
• Une exigence de lisibilité des filières.
• Des bilans de compétence proposés dans le cadre du service public.
• Des carnets de l’orientation sur l’exemple du livret de santé.
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