Les Déterminants du chômage au Sénégal: le rôle de l`éducation

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Les Déterminants du chômage au Sénégal: le rôle de l`éducation
Les Déterminants du chômage au Sénégal : le rôle de l’éducation (Resumé)
Par : Mamadou CISSE
Publication : 2005
80 pages
A la fin des années 70, le Sénégal avait mis en oeuvre des politiques de stabilisation, de
redressement économique et financier ; suivis des premiers programmes d'ajustement
structurel en 1984. Ces politiques ont certes contribué à améliorer le cadre macro-économique
; mais les performances économiques sont restées faibles. La croissance économique est
restée négative : de -5,6% en 1979 à -2,2% en 1993.
En janvier 1994, avec la dévaluation du F CFA, la croissance économique s'est améliorée
passant de 2,9% à 5, 5% en 2000. Avec une croissance démographique rapide aggravant la
demande sociale, celle-ci est encore loin d'être satisfaite. Malgré l'application de ces
politiques économiques, le Sénégal reste frappé par la pauvreté et le chômage touche de plus
en plus les diplômés du système éducatif.
L'objectif de l'étude est d'analyser les facteurs socio-économiques qui influencent le chômage
au Sénégal. Ces facteurs sont analysés du côté de l'offre et sur le plan micro-économique (au
niveau individuel). Pourtant le chômage est un phénomène micro-économique expliqué dans
les pays en développement par l'insuffisance de la demande par rapport à l'offre. Ces facteurs
peuvent être le niveau d'instruction, l'âge, le genre, l'appartenance régionale, la zone de
résidence de l'individu. L'étude insiste sur l'influence de la variable niveau d'instruction sur le
chômage au Sénégal.
L'hypothèse testée est celle-ci : l'éducation agit négativement sur le chômage au Sénégal. La
revue de la littérature théorique et empirique a montré que :
¾ au niveau national, l'éducation permet d'améliorer la croissance économique par le
dynamisme du capital humain. Elle permet donc de lutter contre le chômage par la
création d'opportunités d'emploi.
¾ au niveau individuel, l'éducation augmente les chances de chercher du travail et d'en
trouver. Elle réduit donc la probabilité de chômage.
L'analyse statistique et économétrique est menée en utilisant les données de l'enquête sur le
questionnaire unifié d'indicateurs du développement (Quid 2001).
Cette enquête est administrée au premier passage (au cours des trois premiers mois) de
l'enquête sénégalaise auprès des ménages (ESAM2). Le Quid a couvert toutes les régions du
Sénégal. L'échantillon de chaque région est fonction du poids relatif dans la population totale.
Il est administré à 60193 individus.
De façon opérationnelle la direction de la prévision et de la statistique a retenue dans
l'exploitation du Quid 2001 la définition suivante du chômage: "Les chômeurs comprennent
les personnes qui n'ont pas travaillé au cours des quatre semaines précédent l'enquête et qui
cherchaient du travail au cours de la même période".
L'analyse économétrique a été effectuée en utilisant un modèle logit binaire et la méthode
d'estimation est celle du maximum de vraisemblance. L'analyse des résultats de l'estimation
économétrique a permis de tirer les conclusions suivantes sur les déterminants du chômage au
Sénégal :
¾ Plus l'individu est instruit, moins il a des chances d'être au chômage. Autrement dit, la
probabilité d'être au chômage est une fonction décroissante du niveau d'instruction. Ce
résultat confirme l'hypothèse de recherche.
¾ La probabilité d'être au chômage est une fonction décroissante de l'âge. Plus l'individu
est âgé, moins il court des risques d'être au chômage. Ce résultat est attendu.
¾ Les femmes courent plus de risques d'être au chômage que les hommes. Ce résultat est
attendu.
¾ Les individus qui habitent hors de Dakar la capitale du Sénégal, courent moins de
risques d'être au chômage. Ce résultat infirme celui attendu.
¾ Les individus qui habitent dans les zones urbaines courent plus de risques de chômage
que ceux des zones rurales. Ce résultat infirme celui attendu. Les raisons possibles à
ces deux contradictions peuvent être entre autre la saturation des activités
économiques de la ville, le sous-emploi en milieu rural et la faible exploitation des
activités rurales (agriculture, élevage etc).
Sur la base de ces résultats nous trouvons nécessaire d'améliorer en quantité et en qualité
l'éducation au Sénégal (tout niveau confondu) pour répondre aux exigences du marché du
travail. Il faut en particulier beaucoup investir dans l'éducation pour développer dans toutes
les régions du Sénégal un enseignement technique et professionnel adapté aux besoins des
structures existantes.
Descripteurs :
Sénégal, Chômage, Education
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