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REVUE DE PRESSE MOPS016 - giardini di miro - France (for the other reviews, visit the English section) [Magic, Octopus, Open Mag, Music in Belgium, Foutraque, A Découvrir Absolument, POPnews...] Magic (juillet 2008) Ah, l’Italie. Le pays fut ce refuge de la chose “post”. Van Der Graaf Generator y était vénéré, quand les Français d’Ulan Bator y trouvèrent asile devant la froideur exprimée par le public de sa contrée natale. Giardini Di Mirò, dix ans d’activité discographique, est vaguement localisé dans la province italienne d’où il est originaire. Mais, à l’instar des invités qui posent leur touche étrangement inimitable sur ce nouvel album (Apparat ou Glen Johnson de Piano Magic), c’est un groupe de nulle part. C’est aussi la raison de sa renommée à peu près inexistante, malgré l’endurance. Question références, on peut bien retrouver Hood à son meilleur le temps de Cold Perfection featuring Apparat (en collaboration avec Apparat), ou Mogwai à l’époque de Rock Action (2001) (le remuant A Guide To Rebellion). Eh oui, ici, on n’a pas oublié Luigi Nono et le G8 tenu à Gênes. Pourtant, il est difficile de réduire Giardini Di Mirò à un style particulier et surtout homologué. Voilà l’une des raisons de cette indifférence qu’il suscite, peut-être moquée par l’intitulé du disque : Dividing Opinions, ce serait déjà mieux que rien ! C’est en tout cas leur premier album au sens propre depuis cinq ans (Punk… Not Diet!, 2003) et le premier distribué dignement dans l’Hexagone par le truchement du label manceau Monopsone. Le quintette transalpin en est à peu près là où se trouvait Piano Magic au moment du bien nommé Writers Without Home (2002) : à la croisée des chemins. Espérons qu’il ne lui faille pas autant de temps qu’à la bande de Glen Johnson pour trouver définitivement sa vitesse de croisière, se ficher du qu’en dira-t-on et, enfin, livrer des grands disques à la marginalité totalement assumée et fascinants pour cela. Julien Welter ••••°° Octopus (juillet 2008) En à peine deux albums (jamais sortis en France), plus une floppée d’EPs et de singles, les post rockers italiens de Giardini di Mirò sont parvenus à se créer un écho enthousiaste auprès des fans de Piano Magic et Explosions in The Sky. Du premier groupe cité, le leader Glen Johnson est de la partie sur ce troisième effort (le premier disponible dans l’Hexagone), tout comme le Berlinois Apparat et les Floridiens de Cyne. Inchangées, il n’y avait d’ailleurs aucune raison de tout bouleverser, les recettes du combo transalpin font – c’est devenu une bonne habitude – toujours aussi mouche. Ses principales qualités (un indéniable sens mélodique, mis en point d’orgue sur les inauguraux "Dividing Opinions" et "Cold Perfection", des sonorités d’une cristalline obscurité, une architecture élégante sans être compassée) contrebalancent le peu d’éclat d’une voix aux reliquats d’adolescence, voire des réminiscences trop voyantes du Mogwai de 1997 (OK, c’est le meilleur). Plus étonnamment proche, par instants, de la scène flamande ("Spectral Woman" sonne tel un dEUS évadé au RhâââLovely Festival), les atmosphères panoramiques de Giardini di Mirò partagent la science de l’ambigu de Pillow, tout en diluant la vénéneuse noirceur des déjà nommés Piano Magic dans une luminosité automnale proche de Lisa Germano ("Clairvoyance") et Dead Man Ray ("Self Help"). Fabrice Vanoverberg Open Mag (juillet-août 2008) Malheureusement peu connu en France, Giardini Di Mirò est pourtant une formation phare du post-rock italien. Pour ce troisième album, le groupe se permet des collaborations avec des invités de choix. On y retrouve Apparat, Glen Johnson de Piano Magic ou encore Cyne, tous venu ici pour servir une musique souvent mélancolique, mêlée à une dynamique puissante, oscillant entre électro rock et odeur de shoegazing. Parfois la sensibilité rappelant celle de The Notwist (« A Guide To Rebellion ») est là, au même titre que les envolées soniques que ne renierait pas Godspeed You ! Black Emperor. Un grand disque qui devrait leur garantir le succès qu'il mérite… And justice for all. GC Music in Belgium (octobre 2007) 1/3 Ce "Dividing Opinions" est le troisième opus du groupe italien Giardini di Mirò originaire de la Reggio Emilia. Leur premier "Rise And Fall of Academic Drifting" est sorti en 2001, le second "Punk... Not Diet!" en 2002. Après un début très court plantant un décor post-rock, "Cold perfection" démarre tel un Mud Flow au point qu'on pourrait confondre. Nous y retrouvons ces arpèges de guitare parfaitement tissées donnant l'impression d'un vol planant par dessus les nuages. Il y a aussi un côté psychédélique chez Giardini di Mirò. Cela se remarque bien sur la fin de ce titre. "Embers" joue sur une ambiance enrobante et répétitive qui une fois de plus nous renvoie à Mud Flow et c'est encore plus frappant quand la guitare reprend le dessus après le chant. A d'autres moments, nous sommes plongés dans des ambiances bien post-rock. C'est le cas avec "July's stripes". Les effets électroniques renforcent cette impression alors qu'un piano joue cette fois les arpèges. Puis c'est l'explosion et les tons se font Godspeed You! Black Emperor. Pourtant très vite l'ambiance de nos belges de Mud Flow revient. C'est le cas sur "Spectral woman" avec sa voix captivante. Pour "Clairvoyance", c'est une voix féminine qui vient baigner le titre avec un chant énigmatique sur des arrangements de cordes voluptueux. On revient ensuite aux tons bien Mud Flow sur "Self help", décidément tout l'album en est imprégné. L'album se termine par un "Petit treason" qui grandit au fil de l'eau jusqu'à devenir explosif sur la fin. La tension qui grimpe ainsi est un véritable bonheur musical et un des moments forts de l'album. Amateurs de post-rock mais aussi de Mud Flow, cet album devrait vous aller comme un gant. Ses tons baignent aussi dans l'influence d'un Godspeed You! Black Emperor. Jean-Pierre Lhoir Foutraque (août 2008) Heureuse initiative du label français Monopsone de commercialiser Dividing Opinions de Giardini Di Mirò, meilleur album à ce jour de ce groupe italien trop méconnu dans nos contrées. Considéré à la base comme un groupe de Post-Rock, Giardini Di Miro a depuis élargi son spectre musical à l’image de sa dernière livraison. Le morceau éponyme rappelle le meilleur de Placebo. Sur Cold Perfection, Apparat vient poser son électro triturée sur une pop emmenée par une basse vrombissante avant de laisser s’envoler les guitares. Embers propose une pop déviante qui devrait plaire aux fans de Blonde Redhead. On retrouve l’esprit Post-Rock sur le magnifique instrumental A guide To Rebellion : un début avec une ambiance pesante et moite avant une montée successive d’instruments pour une explosion finale liée à une rythmique fracassante. Les cordes de Brocken By accentuent le côté cafardeux de la chanson pendant que la douce voix de Kaye Brewster (Violet’s Revenge) accompagne l’électro-folk de Clairvoyance qui se trouve à la tangente de la musique contemporaine d’un Max Richter. Basse cold-wave et cordes soyeuses suivent la voix mélancolique de Glen Johnson (Piano Magic) sur la poignante Self Help. Enfin, le morceau Petit Treason clôt en beauté et en force l’album : on croirait entendre dEUS qui se fait avaler par la puissance de feu de Mogwai. Dividing Opinions est assurément un des must de l’été. Un été ombrageux et orageux. auteur : Nicovara - djfav(at)foutraque(dot)com A découvrir absolument (septembre 2008) Nous n’avions plus de nouvelle du label monopsone depuis des lustres, et par les temps qui courent nous en étions inquiets. Mais c’était sans compter sur la ténacité et les oreilles fureteuses du label, et surtout sur sa propension à n’être là que quand c’est nécessaire. Que dire donc de ce retour via la réédition, ou plutôt la distribution d’un groupe injustement oublier des circuits de distributions français via le monstrueux « dividing opinions ». Ne pas pouvoir écouter ce disque serait comme être passé à côté des albums de Swell de Idaho et de se réveiller un beau matin en regardant que beaucoup de ce qui existe venait de là, d’une galaxie inaccessible sans le travail de fourmi de certains. Tendue, parfois presque offensive, leur musique sait aussi se faire ronde, utilisant des teintes électros quand cela le nécessite, ou des guitares fureteuses quand il s’agit de contourner un obstacle. Si l’on cherche des cousins on cherchera du côté de chez Hood de chez Notwist ou Sophia, mais comme un objet que l’on juge imaginaire. Dans cette musique il y a ce romantisme sans âge qui vous fait à la fois monter des barricades, mettre le feu à tout ce qui peut rentrer en combustion mais aussi de l’autre main faire un bouquet de fleurs délicatement coupées pour l’offrir. DIviding opinions est un disque indispensable. 2/3 Gerald de oliveira POPnews (décembre 2008) Mon premier contact avec Giardini di Mirò ne s'est pas fait selon le cheminement normal. Aussi surprenant que cela puisse paraître pour qui ne connaît que la musique chiadée de ce groupe qui, vers 2000, a placé l'Italie sur la carte du post-rock, leur guitariste Corrado Nuccini a aussi collaboré avec le trio rap suédo-belge Zucchini Drive. Et c'est par leur biais que je les ai découverts, après avoir été mis sur la voie par les chroniques de mes collègues de POPnews. OK, tout ça ne pourrait être qu'une anecdote personnelle. Mais le fait est qu'on retrouve chez les Italiens les mêmes qualités et les mêmes défauts que chez leurs copains du Nord. Dans un cas comme dans l'autre, voici un groupe qui respecte à la virgule près le cahier des charges par lequel j'aimerais définir mon rap ou mon rock préféré. Un esprit aventureux, une liberté formelle, de l'audace, mais pas pour autant de grand saut dans l'abscons, dans le n'importe quoi et dans le complaisant. Une palette de styles variés, s'étendant ici, d'un post-rock ombrageux ("Dividing Opinions") à une pop ligne claire ("Cold Perfection"), en passant par quelques bidouilles folktronica ("Spectral Woman"). Des chansons, de belles mélodies ("Embers"), des plages mélancoliques ("A Guide to Rebellion"), des passages élégiaques ("Broken By"), des volées de violons ("Clairvoyance", "Self Help") et une apothéose en guitares noisy ("Petit Treason"). Des invités de bon standing issus d'horizons différents (Apparat, Glen Johnson de Piano Magic, les rappeurs floridiens de Cyne). Un goût prononcé pour le travail bien fait. Mais en même temps, tout est gâché par un côté trop pensé et trop propre, par cette régurgitation trop fidèle de leurs influences (Hood, Mogwai, The Notwist...), fussent-elles variées et irréprochables. Le genre de disque bien sous tout rapport et sous toutes les coutures, mais auquel il manque un brin de coffre, d'originalité et de personnalité. Un album d'une perfection froide, pour paraphraser le titre de sa deuxième plage. Sylvain Bertot 3/3