Le génocide des Hereros

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Le génocide des Hereros
Debusscher Alix 6LG5
Dozo Emilie 6LG5
Kétèls Sophie 6LS
Le 10 février 2010
Le génocide des Hereros
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Paquay France 6LG5
Vandriessche Alexis 6SA
Van Melkebeke Mary 6LG3
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Van Melkebeke Mary 6LG3
Introduction
Avant de commencer à parler du génocide des Hereros, peut-être vaudrait-il la peine de
définir ce qu’est un génocide.
Un génocide vise à l'extermination d’une minorité ethnique ou raciale.
Le génocide se caractérise par un ordre d’extermination total et sans distinction, en
commençant par les enfants pour éviter qu’ils ne soient les vengeurs de leurs pères.
Des personnes sont exécutées pour ce qu’elles sont et non pour ce qu’elles font.
Le mot « génocide » a été inventé en 1942 par un juriste polonais, Mr Lemkin.
Avant la Shoah, le génocide était quelque chose de totalement inconnu ce qui nécessita donc
la création d’un nouveau mot.
En 1948, lors de la convention de Lemkin, convention initiée par le juriste lui-même pour
débattre du concept, la notion de génocide fut établie internationalement.
Il faut cinq conditions pour que l’on parle de génocide :
- une volonté d’exterminer un peuple considéré comme superflu, inutile.
- une propagande nécessaire pour préparer ainsi que banaliser l’extermination.
- la préméditation.
- l’extermination totale et systématique.
- utilisation de la guerre comme « couverture » pour masquer le génocide.
Actuellement, la communauté internationale a reconnu quatre génocides : le génocide des
Hereros, le génocide des Arméniens, la Shoah et le génocide des Tutsi au Rwanda.
Déroulement historique du génocide des Hereros
A) La Conférence de Berlin
Remontons tout d’abord quelques années avant ce génocide.
Longtemps, l’intérieur du continent africain ne retint pas l’attention des grandes puissances
européennes. Cependant, suite aux différentes explorations, notamment celle menée pour le
compte du roi Léopold II de Belgique par Sir Stanley, les choses changèrent et l’Afrique
devint un centre d‘intérêt pour l‘Europe.
Commence alors une « course aux colonies » menée par les puissances européennes.
En 1885, se déroula la Conférence de Berlin, à l’instigation du chancelier allemand Otto von
Bismarck dans le but de définir les différentes frontières des territoires colonisés de l’Afrique.
Cette conférence qui réunit l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Belgique, le Danemark,
l’Espagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la Russie, la SuèdeNorvège, la Turquie et les Etats-Unis avait pour but d’édicter des règles officielles de
colonisation.
Les peuples et rois africains furent, quant à eux, tenus à l’écart de toutes discussions et
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décisions.
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Il est important pour la suite de retenir que dans la Déclaration finale, il était écrit qu’il fallait
respecter les peuples colonisés.
B) Situation dans le sud-ouest africain
En 1883 les Allemands colonisèrent des terres dans le sud-ouest de l’Afrique, la Namibie
actuelle. C’est uniquement par envie et jalousie vis-à-vis de la Belgique, petit pays avec une
grande colonie, le Congo, que l’Allemagne voulu posséder, elle aussi, une colonie en Afrique.
En effet, l’explorateur Sir Stanley avait été envoyé par le roi Léopold II de Belgique dans le
but de découvrir et d’établir une colonie belge en Afrique. Cette première exploration
rapporta à la Belgique un immense territoire qui est le Congo ce qui fut mal vu par le grand
voisin de celle-ci, l’Allemagne.
Il faut savoir que l’Afrique est composée d’une multitude d’ethnies et de peuples.
Le peuple qui nous intéresse plus particulièrement est celui des Hereros.
Occupant le nord-est de l’actuelle Namibie, ce peuple représentait à lui seul 40% de la
population du territoire colonisé.
Après une vingtaine d’années plus ou moins pacifiques, commença alors, en 1904, le
génocide des Hereros.
C) Le génocide
1) Samuel Maharero
Samuel Maharero, fils d’un important chef Herero, reçu, malgré ses origines, une
éducation allemande dans une école de mission luthérienne.
A la mort de son père, en 1890, il prit le commandement des tribus Hereros.
Il entreprit tout d’abord une politique de collaboration avec les colons allemands, leur
cédant des terres en contrepartie de produits européens.
2) Politique allemande à l’égard des peuples et territoires
En 1894, la découverte de gisements diamantifères entraîna le début d’une politique de
déplacement des populations et de confiscation systématique des terres au profit des
colons cultivateurs allemands pour les terres fertiles. En effet, ces terres n’étaient pas
seulement diamantifères mais aussi fertiles pour la culture et l’élevage.
Les colons allemands employèrent les peuples autochtones à des travaux forcés et leur
volèrent leur bétail.
Cette nouvelle politique provoqua la colère des Hereros.
De plus, les Allemands avaient la volonté de peupler leur colonie par leurs propres
compatriotes, d‘autres allemands, leurs compatriotes.
3) Révolte et réaction
En réaction à cet affront, la confiscation et l’expulsion de leurs terres, Samuel
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Maharero envoya une lettre pour rallier les chefs des tribus voisines à sa cause. Mais il
ne reçu aucune réponse ce qui s’explique entre autre par la forte désunion qui régnait
entre les différents peuples.
Les Hereros passèrent donc à l’attaque en janvier 1904.
Ils prirent d’assaut une garnison basée à Okahandja, sabotèrent des voies de chemin de
fer ainsi que les lignes de télégraphe et incendièrent de nombreuses fermes.
En 3 jours, près de 200 civils allemands furent massacrés.
Après cinq mois de luttes acharnées, en juin 1904, Guillaume II, empereur allemand et
roi de Prusse, envoya le général Lothar von Trotha dans ses colonies.
Celui-ci reçu les pleins pouvoirs pour réagir contre les Hereros.
Lors de la bataille de Waterberg en octobre 1904, il fit encercler les Hereros en fuite,
ne leur laissant plus qu’une seule issue, le désert du Kalahari, dont il fit empoisonner
tous les points d’eau.
Il fit dresser des postes de garde à intervalle régulier, postes de garde munis de l’ordre
d’extermination publié et signé de sa main qui suit :
« Le général des troupes allemandes [en Namibie] envoie cette lettre au peuple
Herero.
Les Hereros ne sont dorénavant plus sujets allemands […] Tous les Hereros doivent
partir ou mourir. S’ils n’acceptent pas, ils y seront contraints par les armes. Tout
Herero aperçu à travers les frontières [namibiennes] avec ou sans armes, sera
exécuté. Femmes et enfants seront reconduits hors d’ici – ou seront fusillés […]
Nous ne ferons pas de prisonnier mâle ; ils seront fusillés.
Telle est ma décision prise pour le peuple Herero. »
Signé : le grand général du tout puissant Kaiser [Guillaume II],
Lieutenant général Lothar Von Trotha.
le 2 octobre 1904
http://www.ldh-toulon.net/
En un an, de 1904 à 1905, 70% de la population Herero fut exterminée par les
Allemands.
En Allemagne, la population ne se sentait pas concernée par ce problème situé bien
loin d’eux. Il en était de même pour les peuples des autres pays colonisateurs. Au bout
d’un moment, les églises luthériennes s’emparèrent du problème et le dénoncèrent
avec pour conséquence directe l’envoi d’un nouveau gouverneur en Namibie. Lothar
von Trotha fut, quant à lui, simplement démis de ses fonctions, sans aucune sanction.
Par peur de ne plus disposer de main-d’œuvre en suffisance, le nouveau gouverneur de
la colonie prôna comme politique à l’égard des Hereros leur mise dans des
« camps de concentration » ( konzentrationslager).
Ce fut la première utilisation par les Allemands de ces camps, centres de détention de
grande taille clos par de hauts barbelés.
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A l’arrivée de chaque Herero dans ces camps, il était tatoué de deux lettres : GH,
Gefangener Herero, ce qui veut dire Herero capturé.
Il existait plusieurs camps dont celui de Luderitzbucht et Swakopmund.
Dès lors, les entreprises qui en faisait la demande pouvaient avoir à leur disposition
une main d’œuvre gratuite de Hereros.
La vie dans les camps de concentration (et même dans les entreprises, des usines pour
la plupart d‘entre elles) était terrible pour les Hereros : victimes de maltraitances
(fouettés), malnutrition, dysenterie, viol, … Les femmes, même mariées, devenaient
les concubines des soldats. Mais, elles étaient interdites de procréation. Les soldats
allemands abusèrent également des enfants.
Ceux-ci et les vieillards étaient les premiers à succomber suivit des femmes et des
hommes les plus faibles.
Les hommes valides devaient, quant à eux travailler aux dépôts portuaires et
ferroviaires.
C’est dans ces camps que furent menées les premières expérimentations
anthropologiques, scientifiques et médicales.
Les Hereros étaient de vrais cobayes humains. Le docteur Eugène Fisher, qui
deviendra à l’avènement d’Hitler directeur de l’institut d’anthropologie, d’hérédité
humaine et d’eugénisme de Berlin et collaborera avec les SS, mena de nombreuses
expériences : il disséqua des crânes et des corps d’Hereros pendus, expédia des
cadavres dans diverses universités allemandes et exécuta des travaux de stérilisation
sur les femmes Hereros.
Son assistant, Josef Mengele s’en inspira fortement et devint d’ailleurs plus tard le
bourreau d’Auschwitz.
4) Conséquences et reconnaissance
En 1911, la population Herero, estimée à 80 000 âmes avant le début de la guerre, était
réduite à 15 000 individus. Ce génocide fit donc 65 000 morts ce qui décima le peuple
Hereros.
Pourtant, ce génocide fut caché aux yeux du public (on parle du « génocide oublié »),
notamment à cause des enjeux économiques (sol diamantifère).
Depuis les années 1990-2000, des conférences ont lieu pour médiatiser ce génocide.
En outre, des champs impressionnants de squelettes humains ont été découverts dans
le désert du Kalahari ainsi que des vestiges de trous que les Hereros creusèrent
désespérément pour trouver de l‘eau.
Ce n’est qu’en 2004, lors du centième anniversaire du génocide que l’Allemagne
reconnu celui-ci. Mais elle ne donna aucune indemnisation à la Namibie.
« Nous, Allemands, acceptons notre responsabilité morale et historique pour les
crimes commis à l’époque par des Allemands, a déclaré la ministre allemande de
l’Aide au développement Heidemarie Wieczorek-Zeul.
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Les atrocités perpétrées alors auraient dû être qualifiées de génocide
Tout ce que j’ai dit constitue des excuses du gouvernement allemand »
Discours prononcé lors de la commémoration du centième anniversaire du génocide
des Hereros à Okokarara en août 2004
http://www.ldh-toulon.net/
En outre, la Deutsche Bank fut assignée en justice par les descendants Hereros pour
des réparations évaluées à 2,2 milliards de dollars.
De nos jours…
Aujourd’hui, l’économie de la Namibie dépend de l’exportation de ses ressources minières
(diamant et cuivre), n’ayant pu se développer du fait de la mainmise de l’Allemagne sur
celles-ci durant toute la période coloniale. Il en résulte une économie de marché faible et peu
diversifiée.
Si l’Allemagne n’accorde aucune indemnisation aux Hereros, elle donne en revanche une aide
économique à la Namibie depuis des années.
Les Hereros réclament une plus grande partie de cette aide économique pour eux mais cela
leur est refusé car les peuplades voisines craignent qu’ils ne deviennent dès lors trop
puissants.
Avant le génocide, la population Herero s’élevait à 40% de la population totale de la Namibie.
A l’heure actuelle, elle ne représente plus que 7%.
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Sources
- Mr Libon, « Humanismes et génocides : Le génocide des Hereros : 1904-1906 »,
cours d’histoire, 2009-2010
- Travaux et argumentations de Tristan Mendès et Joël Kotek, « Génocide Hereros et
Camps de Concentration Allemands : Le nazisme faisait ses classes en Afrique »,
21/02/2005
- Articles Wikipédia ; « Génocide des Hereros », « Désert du Kalahari », « Empire
colonial allemand », « Génocide », « Hereros », « Lothar von Trotha », « Samuel
Maharero »
- site internet, www.tacite.ch/doc/Histoire%20
- magasine « L’Histoire », n° 261, janvier 2002
- site internet, http://www.ldh-toulon.net/
- site internet, africatime.com/Bénin
- notes prises au cours des deux conférences « Génocides et Humanisme », 2009-2010
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